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Maman, on le sait bien que tu as choisi Papa parce qu’il dit toujours oui

Nous venons de déménager en Italie. Ça fait exactement une semain

Nous venons de déménager en Italie. Ça fait exactement une semaine que notre avion a atterri à l’aéroport de Naples. Seulement une semaine et pourtant, la quantité de choses accomplies est phénoménale. Est-ce trop?

Je ne sais plus quoi penser de nos trois visites à l’IperCoop (un genre de géant Walmart), de notre premier pique-nique (préparé de mes blanches mains) au pied d’un ancien temple romain, de mes trois entraînements (un bel Italien a même essayé de m’expliquer comment mieux me positionner pour mes squats)… Honnêtement, la liste est longue. Sans compter le cours de cuisine et mes efforts constants pour apprendre la langue. La seule phrase que je refuse obstinément de prononcer est « Je ne parle pas italien ». Alors, est-ce le moment de réaliser que je suis hyperactive? Définitivement, l’expatriation me pousse à l’introspection…

Ça me rappelle une conversation avec mon fils dans l’auto (oui, les réflexions les plus surprenantes surgissent souvent dans l’auto chez nous aussi!) On parlait d’amour et mon fils, qui avait huit ans à l’époque, me balance : « Maman, on le sait bien que tu as choisi Papa parce qu’il dit toujours oui ».

Quoi!?! Raisonnablement, il ne pouvait pas faire référence à ce qui se passe dans l’intimité de la chambre à coucher, alors qu’est-ce qu’il pouvait bien vouloir dire? Moi qui croyais offrir à mes enfants un si beau modèle de relation amoureuse, incluant une communication respectueuse…

Après une profonde inspiration (c’est bon aussi pour les parents, ce truc-là!), la situation fut clarifiée. Il se souvenait que je lui avais déjà partagé à quel point j’appréciais le fait que Papa est généralement partant lorsque je lui propose, pleine d’enthousiasme, une nouvelle activité que j’ai dénichée. En effet, une des plus grandes qualités de mon chum est de bien vivre avec le fait que, même si j’ai décrété « farniente » pour le weekend, après 24 heures, je suis déjà prête pour l’aventure. Je n’ai besoin que d’un court moment pour recharger mes batteries.

Mon cerveau est en constante ébullition et j’ai l’impression de devoir le nourrir régulièrement en découvertes et expériences. Ceci me demande un effort particulier puisque je suis maman à la maison et que nous vivons du seul salaire de mon mari. Je dois donc rester à l’affût des activités gratuites pour les familles : une visite guidée en forêt, un laissez-passer pour le musée distribué par la bibliothèque, une fête de quartier, un film ou un spectacle en plein air… Ces activités sont gratuites, mais c’est généralement notre samedi après-midi qui y passe. Et un moment de repos est une denrée précieuse pour un jeune père (heu, qu’est-ce que je dis-là? Pour tout le monde!) Alors oui, c’est bien vrai, j’ai beaucoup de chance d’avoir trouvé un conjoint qui ne pousse pas de grands soupirs quand je lui propose une nouvelle sortie.

En fait, c’est ainsi que ma réflexion italienne s’est conclue. Oui, certains pourraient me trouver hyperactive, mais mon amoureux, lui, me trouve passionnée. Tant que ma famille est heureuse et que je laisse à chacun le temps de remplir ses réserves d’énergie, il ne me reste plus qu’à m’assumer, je crois.

Elizabeth Gobeil Tremblay

Allez vous coucher, on veut faire l’amour…

Il arrive un âge dans la vie de nos enfants, et la nôtre, où l’

Il arrive un âge dans la vie de nos enfants, et la nôtre, où l’intimité prend le bord. Au début de leur vie, on est trop fatigués pour faire l’amour. On en parle, on valorise l’amour et l’envie que l’on ressent pour l’autre, mais le corps ne suit plus. On fait l’amour oral, on ne fait qu’en parler!

Vient ensuite une période de liberté. Oui, la fatigue est présente, mais la routine nous permet davantage d’ébats. Le coucher tôt, les siestes d’après-midi, bref on a du temps! Si vous avez des enfants entre cinq et huit ans, c’est le top ! Mais souvent, on ne s’en rend même pas compte car…

Un moment donné, tu te retournes et tes enfants sont préados. Le vendredi, tu te couches avant eux. Papa se délecte de temps avec grande fille.  Moi et mini, on tente bien de résister à Morphée avec eux, mais on finit par s’endormir ensembles collées (je profite de mes derniers moments…) Grande fille endort même très souvent son père!

Alors là, ce n’est plus nous qui tombons de fatigue, mais bien notre enfant qui ne se couche plus. On avait le choix : soit on était clairs ou on mentait. On a choisi la vérité….

« Bon, mes amours, ce soir, vous vous couchez tôt car maman et papa veulent faire l’amour ! »

Bon d’accord, c’est cru un peu mais en même temps, je crois que c’est sain. C’est normal que deux êtres qui s’aiment et se respectent fasse l’amour. Je crois que mes enfants doivent comprendre que c’est grâce à nos moments intimes que nous restons amoureux. Que nous sommes aussi attentionnés un envers l’autre. Que cela fait partie de la vie.

Terminée, l’ère tabou où on se questionnait sur ce que faisaient nos parents. Terminé, de se faire pogner par des petits yeux curieux!

Les filles savent que parfois, on se réfugie dans notre chambre et on se tape des séries télé collés. Parfois, on jase de nos projets. On planifie nos prochaines vacances. Mais elles savent que parfois, on fait l’amour. Ces moments nous sont réservés à nous uniquement et elles respectent cela.

Martine Wilky

Maman est en peine d’amour!

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Je suis une maman. Je suis une femme. Séparée du père de mes enfants depuis cinq ans, je ne pourrai jamais affirmer que j’accepte le fait d’être avec mes enfants une semaine sur deux. Si vous préférez, passer du temps avec eux la moitié de l’année. Je ne suis pas un Nobel de mathématique, mais vite de même, c’est le calcul. Je suis aussi obligée de dire que la semaine sur deux en solo me permet de m’épanouir de plusieurs façons pour être une meilleure maman, une meilleure personne et pour avoir de l’espace pour un nouvel amour.

Être une maman séparée, c’est aussi, pour moi, vouloir trouver une personne pour partager ma vie amoureuse. Que les enfants soient bien avec lui et vice versa.

J’avais trouvé cette personne, celui avec qui je désirais me bercer à 90 ans. On a passé beaucoup de bon temps en couple et avec les enfants. Les siens, les miens. J’étais heureuse dans ce contexte familial. Je l’ai aimé et un bon matin, comme si tout cela n’avait que peu d’importance, il m’a dit ne plus vouloir continuer sa route avec moi. Un grand choc dans mon cœur, un tsunami dans ma vie. Comme si tous mes repères s’étaient effacés.

Dans cette tempête d’émotions, je continuais d’être une maman, une maman en peine d’amour. En plus de vivre mes propres émotions, j’ai vu à quel point, dans cette situation, les enfants ressentent tout, saisissent tout. Ils sont excellents pour remettre les idées en perspective, pour nous soutenir à leur façon. Je suis restée l’adulte et eux, les enfants; dans cette période, ils m’ont démontré tout l’amour inconditionnel qu’ils me portent et ce fut réciproque. On était déjà proches les enfants et moi; maintenant on est très proches tous les trois. Je me suis tant inquiétée de leurs réactions, tant inquiétée de la façon dont je serais encore une bonne maman dans cette tourmente. Je suis rassurée!

Comment leur parler de ma peine, pourquoi maman a envie de se rouler en boule dans un coin, pourquoi maman a la larme à l’œil aux cinq minutes. Vivre une peine d’amour avec mes enfants lorsque ce n’est pas avec leur père m’a fait peur, peur de les blesser. Vite envolée grâce à ces deux êtres si bien faits dans leur cœur. Dans les faits, je n’ai rien eu à expliquer. J’ai été totalement vraie à chaque instant. Je ne me suis pas excusée d’être triste comme on ne s’excuse pas d’être joyeux. Toutes les émotions méritent d’être vécues, c’est une valeur primordiale à transmettre pour moi et c’est ce que j’ai fait. Mes enfants seront un jour en amour, ils vivront des ruptures, mais sauront que la lumière revient toujours, que l’on reste entier avec ou sans la personne qu’on a aimée. Quelques mois sont passés depuis; tranquillement, je me retrouve, la maman, la femme, et je continue ma route.

Éventuellement, je trouverai cet homme pour me bercer à 90 ans et je sais que mes enfants auront reçu un message très important : l’amour fait parfois mal, mais l’amour nous rend surtout incroyablement bien. Être bien avec soi pour être doublement bien à deux! L’amour de mes enfants et envers mes enfants demeure ma priorité numéro un et il y a une belle place pour l’amour d’un homme pour la femme que je suis. Le soleil revient doucement, tout retrouve de merveilleuses couleurs.

 

Marie-Josée Gauthier

 

 

 

 

Quand Radulov me remplace…

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19 h! Voilà, c’est la fin. Mon chum est assis sur le bord du divan, bière à la main. Il écoute Ginette chanter l’hymne national, la main sur le cœur.

 

Et là, plus rien ne compte. Son audition devient sélective. Il ne répond qu’au son de la TV qui diffuse le match. Il commente le match, il grogne et crie lorsque finalement le Canadien finit par trouver le fond du filet (NOOOONNN! Je parle comme le commentateur du match!) Je finis par lui rappeler que les joueurs ne l’entendent pas lorsqu’il leur crie des encouragements. Il m’envoie valser (j’ai choisi un joli mot, car ce n’est pas celui-là qu’il a utilisé).

 

La TV est devenue sa meilleure amie. Il oublie qu’il est père. L’heure du dodo est là. Il embrasse les enfants machinalement et rapidement. Il ne doit rien manquer. Je fulmine intérieurement. Je me tape la routine du dodo toute seule. Je ne lui demande pas de m’aider, il expédierait le tout sans trop de ménagement.

 

Les filles sont enfin couchées. La dernière fait des siennes. Elle a envie de pipi. Je la recouche. Il y a des bruits dans sa chambre. Je la rassure et la recouche. Elle a soif… Je regarde papa. Soit il ne l’a vraiment pas entendue (même si la voisine est venue chez nous pour lui donner de l’eau), soit son audition est vraiment sélective (je place mon vote ici).

 

J’essaie de lire. J’en peux pu de l’entendre. Il devrait prendre la place de Marc Bergevin, au nombre d’échanges qu’il effectue pendant le match. Je relis la même page depuis dix minutes. Dérangée à coup de : Check chérie le crisse de beau but! » « Ostie check ça! Il aurait dû être puni! » CHECK CHECK CHECK.

 

Je m’en fous. J’aime pas le hockey. J’aime le football moi. Tellement un plus beau sport.

 

Je décide d’aller me coucher. Je ferme la porte pour atténuer la voix de l’homme. J’étouffe, je suis pas capable de dormir la porte fermée.

 

Lâche pas, ma belle… La troisième achève. Je prie pour qu’il n’y ait pas de prolongation.

 

C’est fini. L’homme vient me rejoindre. Il chuchote « Dors-tu? » C’est une blague ou quoi! NON! JE DORS PAS. Le Canadien a gagné. Je m’en fous toujours.

 

Bon, je vais avoir la paix demain soir…

 

« Chérie, vas-tu écouter le match des Pingouins avec moi demain soir? »

 

Ostie que j’ai hâte d’être en juillet.

 

Mélanie Paradis

 

 

 

T’es vite en affaires, ma belle!

Quand on dit que l’amour se pointe le bout du nez quand on s’y a

Quand on dit que l’amour se pointe le bout du nez quand on s’y attend le moins… c’est parfois vrai! C’est ce qui m’est arrivé. J’ai failli faire ma snob et le repousser, mais finalement, j’ai plongé.

Ramenons-nous vingt ans en arrière (oui, on commence à porter fièrement l’étiquette de vieux couple!). Je revenais de passer six mois pour travailler et découvrir le monde. J’avais entamé mon passage sur les bancs de l’université, je travaillais pendant l’été pour payer mes études. Je traînais dans ma petite poche arrière une peine d’amour qui m’écrabouillait le cœur. Le genre dont tu es convaincue à 3 000 % de ne jamais te remettre. Rencontrer quelqu’un n’apparaissait pas sur ma liste de projets, même à long terme.

Et puis, il est apparu. Jeune homme, beau pétard, cultivé, intéressant, athlétique, à l’écoute, drôle, poli, respectueux, à la recherche de l’amour de sa vie, en quête de stabilité relationnelle. « Je cherche la femme de ma vie, celle avec qui je vais fonder ma famille », m’avait-il dit. Cartes sur table. On niaise pas avec la puck! Non mais, on s’entend qu’on n’a pas toutes ça sur notre chemin à l’âge de vingt ans!

Il m’a invitée à sortir. « Oui, ok! » On a ri. On a bu. On a discuté. Enfants, famille, carrière, études, histoire mondiale, musique, voyages, rêves sérieux et désirs fous. On avait en commun d’être partis de la maison familiale à seize ans. Nos mères étaient toutes les deux agentes de pastorale, quelle coïncidence! Lui aimait U2, moi les Beatles. On avait en commun d’être des machines à parlotte, alors la soirée s’est éclipsée en un éclair au chocolat.

Il s’est réveillé dans mon 2 ½. Et qui dit 2 ½ dit juste un lit. Simple, par-dessus le marché. Pour faire une histoire simple et sauter quelques détails, il s’est réveillé dans mon lit et dans mes bras. C’était le jour un de notre cohabitation. Pourtant, je lui avais demandé un mois pour « décider » si je l’aimais. Comme si ces affaires-là se décident avec la tête.

On a caché notre relation le plus longtemps qu’on a pu. Mais avant que la pleine lune revienne, on s’était dit « je t’aime » et tous nos amis avaient remarqué nos yeux dans la graisse de bine quand on se croisait. Un amour si fort, ça se cache mal, ça prend toute la place.

« Si tu veux, tu peux apporter ta brosse à dents chez nous… » J’ai fait une place dans la garde‑robe. Une place sur le bord de l’évier de la salle de bain. Dans le lit, par contre, il fallait s’empiler. On a quand même habité pendant deux ans dans cet appartement minuscule et dans ce lit à une place. Appelons ça un bon test pour le couple.

Six mois après notre première rencontre, nous étions fiancés. Dix-huit mois plus tard, mariés. Nous avions en mains les clefs de notre maison. Le vrai petit couple standard : maison, garage, auto, voyages… Je venais à peine de fêter mes vingt-deux ans.

Mais qui aurait dit qu’être vite en affaires à ce point-là pouvait mener à une aussi belle histoire d’amour, au récit d’une relation durable et à l’épreuve de tout?

Et si jamais nos enfants sont aussi vite sur la switch à mariage, on s’attend à assister aux noces d’ici dix ans!

Hollywood : mon Amour (10 indices qui prouvent que vous n’êtes pas l’héroïne d’un film d’amour hollywoodien)

Awww! Février, mois des histoires d’amour et des contes de fées!

Awww! Février, mois des histoires d’amour et des contes de fées! Du plus loin que je me rappelle, j’ai toujours été une amoureuse. Enfant, je rêvais que je me mariais avec Anthony, le petit prince des colliiiines qui venait me parler doucemeeeent. Adolescente, c’était plutôt Bret Michaels (hormones adolescentes!) ou Keannu Reeves que j’attendais, Câline et coquine. Maintenant, mature et bien assumée dans ma féminité et mes utopies, je navigue entre Dwayne Johnson, Omar Sy, Mark Darcy et Simon Sinek.

Heureuse dans ma vie présente, je remarque par contre qu’elle n’a rien à voir avec tous ces films d’amour qu’on voit au cinéma. Surprise? Pas tant, non. Déçue, ah, ben, p’t’être des fois! Sans vouloir péter votre bulle avec une chainsaw ou un bâton de dynamite, voici quelques indices qui vous indiqueront que vous non plus n’êtes peut-être pas une héroïne de cinéma.

1— Vous n’avez pas perdu votre virginité dans les bras de Patrick Swayze.

2— Votre chum n’est pas un vampire. Il ne combat pas les loups-garous. Pas plus qu’il ne s’illumine quand vous l’embrassez dans un champ en fleurs.

3— Vous trouvez trop salissante l’idée de faire un trip sexuel et d’y inclure une tour à poterie.

4— Au lieu de vous faire un cd de musique pour vous soutenir mentalement pendant vos douloureuses périodes menstruelles, votre chum vous fait des calls poches du genre : « Heille, dégonfle pis va prendre une marche! », « Change d’air! » ou « Cri***! Tu viens pas juste de l’être, là?! »

5— Votre époux décédé ne vous a pas laissé des dizaines de lettres pour vous aider à faire votre deuil. Il ne vous a pas planifié un voyage en Écosse afin que vous y rencontriez le deuxième amour de votre vie. Non. Lui, il s’est plutôt contenté d’oublier de renouveler sa police d’assurance-vie.

6— Après avoir eu honte de vous et frappé son meilleur ami, votre client milliardaire n’a pas escaladé une échelle de secours, fleurs en bouche, pour vous avouer son amour sur fond d’opéra. À la place, il est retourné à L. A. et vous a refilé une chlamydia. Vous avez dû défrayer les coûts des antibiotiques toute seule. « This must have not been love ».

7— Votre chum ne vous a jamais offert un lipdub pour se faire pardonner d’avoir agi comme une graine. Il s’est contenté de dire « Ah, come on, Minoune. J’m’excuse, t’sais. »

8— Lorsque votre prétendant a appris que vous n’aviez plus de mémoire à court terme, il vous a quittée. Peut-être pas dans le fond. Ça ne change rien puisque vous ne vous vous en souvenez pas.

9— L’homme que vous aimez ne s’est pas payé un billet en première classe pour ensuite vous chanter son désir de vieillir avec vous. Après votre départ pour l’aéroport, il est parti avec votre coloc qui s’appelle Karl.

10— Vous n’avez pas épousseté votre bibliothèque en chantant dans une magnifique robe jaune après avoir été kidnappée, brutalisée et séquestrée par un monstre mi-loup, mi-homme. Non, ce soir-là, après que la pluie d’étoiles filantes s’est arrêtée et que le pouf du salon ne se soit pas transformé en petit garçon, vous avez simplement décidé d’arrêter de consommer.

Et puis? Vous vous y retrouvez? Un peu, beaucoup? Passionnément? À la folie? J

 

Maman, mais pas maintenant…

Je m’adresse à toi, la femme de 30 ans, l’adolescente, la femme qui voulait un enfant, mais pas à ce moment précis de ta vie. À toutes ces femmes qui avez eu cette déchirante décision à prendre : l’avortement ou la maternité.

C’est comme un coup de dés jetés dans les airs, sauf que tu ne pourras jamais savoir ce qui suivra ta décision, ton choix. Tu ne pourras jamais connaître la suite ni le comment du pourquoi. Malgré toi, malgré que tu sois en paix avec ta décision et que tu aies surement fait le bon choix pour toi, ton subconscient, lui, te rappellera sans cesse ton choix et sèmera un doute. Tu sauras traverser cette épreuve en silence parce que oui, tu as honte. Honte de dire que tu as jeté une vie à la poubelle, honte d’avoir choisi de ne pas mener à terme une grossesse qui apporte pourtant tellement de bonheur à d’autres. Honte parce que certaines personnes ne demandent que de vivre cette chose si extraordinaire et inexplicable qu’est la grossesse.

À toi qui as subi un avortement, ne sois pas dure avec toi-même, car en aucun cas, c’est un choix facile à faire… Si tu es passée par là, surtout parles-en avec une personne de confiance, car tu traverseras des moments difficiles dont très peu de personnes osent parler ouvertement. Malheureusement, c’est encore un sujet tabou, mais tu n’as pas à vivre cette tristesse seule. Tu as le droit d’en parler ! Bien sûr, l’avortement n’est pas un moyen de contraception ni une solution de rechange, mais bien un recours ultime. Un accident de parcours, ça arrive et à beaucoup plus de femmes qu’on ne le croit.

Tout comme vous, je suis cette fille, cette femme dans la trentaine, cette amie qui verse quelques larmes parfois dans mon lit en silence, en me posant sans cesse les mêmes questions : que serait ma vie aujourd’hui si tu étais là ? De quoi aurais-tu l’air ? Que deviendrais-tu ? Tout comme certaine d’entre vous, je suis cette femme qui, par une soirée enflammée, est devenue enceinte malgré le contraceptif d’urgence. Ce bébé s’était accroché à la vie, il faut croire, mais au mauvais moment de la mienne.

Pourtant j’avais tout : cet homme merveilleux, parfait à mes yeux, mais que je connaissais que depuis peu. J’avais un bon travail, un toit, l’autonomie, une famille très unie, de l’amour à offrir… mais je n’osais imaginer ce que pourrait signifier le risque d’élever un enfant dans une relation de moins d’un an. Moi, la fille qui vient d’une famille tissée serrée et de parents unis et encore amoureux… je ne pouvais prendre le risque de briser cette chaîne et de ne pas pouvoir offrir autant à ce petit être. Je voulais surtout pouvoir donner à mon couple la chance de s’épanouir sans avoir trop d’embûches au départ. Le “SI JAMAIS…” se répète sans cesse dans ma tête. À toi l’enfant que tu serais, je ne t’oublierai JAMAIS !

 

 

Marie-Ève Jalbert

 

Enceinte et en retrait : la fatigue, le ménage, mon chum pis moi

Je tombe en retrait préventif. J’ai mille idées en tête. Faire

Je tombe en retrait préventif. J’ai mille idées en tête. Faire une chambre Pinterest pour Romie, laver les rideaux, réorganiser les armoires de cuisine (classer les CRISTIES de Tupperware), faire le ménage dans le linge de la grande, préparer le linge du bébé par grandeur, allez prendre des marches avec le chien, alouette! Des projets, en veux-tu? En v’là!

 

J’prends ça relaxe au début, tsé faut que je récupère parce que je suis fatiguée. J’me tape une série de quarante épisodes, écrasée s’ul sofa, pis je la vois du salon, l’armoire de Tupperware à classer! Mais spa grave, j’ai l’temps que j’me dis. J’ferai ça demain, parce que demain, il va faire beau pis quand qui fait beau, c’est ben plus le fun faire du ménage.

J’inclus un peu de triage de linge de bébé que je lave, mais qui finit par être oublié dans la laveuse! Faque le lendemain matin, je repars la brassée. Pis là, quand la laveuse sonne, j’me dépêche! J’suis pas pour oublier la brassée deux fois. Tsé, j’ai juste ça à faire laver du linge, moi! Le linge sèche. Moi, ma job c’est d’attendre qu’il sèche en écoutant ma série. J’entends la sécheuse sonner. Je laisse le linge dans sécheuse. J’vais y aller quand ça va sonner la deuxième fois. J’m’endors s’ul divan.

J’me réveille à 15h00. Merde l’autobus. Il me reste quinze minutes pour ne pas avoir l’air trop folle à l’arrêt de bus. Heureusement qu’Axelle est là une semaine sur deux pour me garder un minimum de stabilité.

On rentre.

Première question :

-J’peux-tu écouter mon émission ? S’il te plaît!!!
J’peux-tu vraiment y dire « non » ? J’ai rien fait de la journée!
-Oui

Deuxième question :

-Veux-tu venir t’asseoir avec moi ?
-OF COURSE que j’veux mon poulet!

On écoute la p’tite émission relaxe.

 

Mon chum rentre de travailler. Il voit que j’ai rien fait. Pis il ne chiale pas. Moi, je m’excuse d’avoir rien fait parce que j’fais rien depuis deux semaines! Mais il est heureux; j’me suis reposée aujourd’hui pis c’est correct pour lui. Il va dans la salle de bain pis en même temps, il ramasse la brassée de lavage qui est dans la sécheuse et il la plie. Il sourit pis il fait des jokes. Je l’aime, pis j’veux le marier!

« Demain, j’vais en faire du ménage chéri » que j’y dis. Y me regarde pis y me dit : « C’est correct Gen. Aujourd’hui, t’as fait grandir un bébé en santé ? C’est quand même pas pire, non ? »

On a volé ma libido

Je ne sais même plus le nombre de fois où j’ai utilisé cette ex

Je ne sais même plus le nombre de fois où j’ai utilisé cette expression : « Je suis fatiguée…pas ce soir… ». Souvent.  Probablement trop souvent.

Pourtant, tout allait très bien avant l’arrivée des filles. Ma libido était toujours au rendez-vous, prête à tout moment de la journée et même plusieurs fois par jour. Je te jure, nous n’avions rien à envier aux lapins. Comme tout jeune couple, nous avions une excellente moyenne. Nous aurions peut-être même pu faire rougir M. Grey (bah! OK, pas tant que ça tout de même…).

Même après mes deux premières cocottes, tout allait relativement bien. Oui, il y avait beaucoup de tentatives et d’interruptions (est-ce que les enfants ont un sixième sens pour savoir?), mais on s’en sortait. Notre moyenne avait un peu diminué, un peu beaucoup, mais selon les sondages, nous avions une vie sexuelle normale.

Et là, la petite dernière est arrivée… Et pouf, comme dans un tour de magie digne du grand Harry Potter, ma libido s’est éteinte, disparue, envolée… Peut-être me l’a-t-on volée ?!?

Depuis près de trois ans, je la cherche. Parfois, elle se pointe sans vraiment trop avertir et dans un moment mal choisi, mais disparaît aussitôt. J’adore mon chum, on est le team parfait lui et moi. Le problème ne vient pas de là.

Je me sens comme un vieux BBQ : celui qu’on essaie d’allumer avec le foutu bouton d’allumage, mais qui ne fonctionne plus… La job, le lavage, le ménage, la cuisine, les activités parascolaires, les devoirs, les crises des enfants, alouuuuuuettttttteeee! Tout ça m’épuise et je n’ai qu’un seul désir le soir venu: dormir.

J’ai même pensé aller voler la libido de la voisine. Tu sais, cette voisine de 25 ans toute pimpante, sans enfant, qui porte des talons hauts comme si c’était des espadrilles. Celle qui étend, sur la corde à linge, ses sous-vêtements en dentelle qui match alors que moi, je me sens plus comme si je portais de vieilles pantoufles avec des kits dépareillés et pas très sexy. Si on a volé la mienne, je pourrais peut-être voler la sienne! Le temps d’un week-end d’amoureux…

Existe-t-il une pilule miracle? Un sortilège? Une banque de libido? Si oui, je me la transfuse pour qu’elle reste en moi pour toujours. J’aimerais bien redevenir ce beau BBQ en stainless steel qui démarre à la première pression. Peut-être me suis-je oubliée dans tout ce chaos? Peut-être aie-je oublié que je n’étais pas seulement une maman? J’ai perdu de vue la femme, la conjointe, l’amante, l’amie… Lentement, mais sûrement, j’essaie de me retrouver.

Je ne perds pas espoir… les visites de ma libido deviennent de plus en plus régulières (après trois ans, il était plus que temps). OK, peut-être pas aussi régulièrement qu’au début, mais petit train va loin…