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L’école des papas!

C’était il y a quelques années. Je reviens du travail, mon chum

C’était il y a quelques années. Je reviens du travail, mon chum me regarde avec un air solennel :

– Chérie je me suis inscrit à l’école des papas.

– Hein ? Qu’est-ce que c’est ?

– Le CLSC m’a donné une brochure, c’est une formation pour les papas, afin d’échanger sur tous les sujets concernant l’éducation des enfants.

– Tu as besoin de suivre un cours pour être un bon papa ?

– Je veux leur montrer que je suis là pour eux et qu’ils m’intéressent plus que tout au monde…

J’étais mélangée entre un sentiment de fierté immense et un air franchement interloqué !

Pendant plusieurs mois, papa est donc allé dans une école très spéciale les mercredis soirs.

À tour de rôle, les papas y préparent des gâteaux qu’ils dégustent ensemble en parlant de tous les sujets possibles : le rôle du père, la place de la mère, le divorce, la sexualité des enfants, la drogue, la dépression, le suicide, l’adolescence, les conflits dans la fratrie ou dans la famille… Pour chaque sujet, mon chum revenait avec des références de lectures plus passionnantes les unes que les autres.

Je peux vous assurer qu’il a pris ce rôle très au sérieux et qu’il a fallu, souvent, nous remettre en question comme parents ! Cette école fut une des plus belles choses qui soit arrivée à notre famille !

Les enfants étaient vraiment très fiers que leur papa prenne ce temps pour leur éducation. Il est allé chercher de l’information pour nous aider à faire face à tant de conflits !

Cette formation a amélioré notre façon de prendre soin des enfants et de fonctionner en famille. Elle a contribué à nous donner des outils, mais surtout, à montrer à nos enfants que l’éducation, ça se construit pas à pas, ensemble !

Gwendoline Duchaine

 

La crise existentielle de fin d’année…

Vous la sentez arriver, vous vous sentez lasse, énervée, ennuyée.

Vous la sentez arriver, vous vous sentez lasse, énervée, ennuyée. La crise existentielle cogne à votre porte et s’installe confortablement dans votre esprit. Vous vous sentez lourde. Les doutes, les remises en question, vous pèsent. Le sol que vous croyez si solide s’effondre sous vos pieds, vous avale tout entière. Vous vous sentez ensevelie sous un épais brouillard, tout est noir. Vous êtes tout à coup replongée dans un mauvais cours de philosophie du cégep. Vous vous posez sans cesse les mêmes questions : où vais-je? Qu’est-ce que le bonheur?

Rassurez-vous, tout le monde a déjà eu une crise, moi la première. Crise de la trentaine, de la quarantaine, crise de fin d’année, crise du travail, remise en question du couple, de son rôle de parents…

Pourquoi avons-nous cette tendance à remettre en cause nos actions et nos choix? La crise existentielle est-elle bonne ou non, justifiée ou exagérée? Est-ce le temps de faire un bilan? De se poser les vraies questions, de retrouver un semblant d’équilibre, une passion, un désir enfoui?

Tout le monde autour de vous vous rassure : vous avez une belle famille, une bonne job… mais ce n’est pas assez, vous voulez autre chose. Mais quoi? Qui n’a jamais vécu cette sensation? La crise existentielle nous colle à la peau, s’incruste, et pourrit tranquillement tous les fondements de notre vie. Notre cerveau fonctionne à 100 à l’heure, remuant et dépoussiérant des désirs enfouis au plus profond de notre être.

C’est une étape obligatoire, comme un rite initiatique, un passage obligé. Prenez cette crise comme un moment pour mettre en perspective vos objectifs. L’année s’achève dans quelques jours; il est temps de commencer sur de nouvelles bases. Oublions les résolutions, optons plutôt pour des buts, des objectifs! Visons haut, visons fort : 2019 sera notre année!

Gabie Demers

Jamais assez

Ce soir, je craque. J’en ai marre de courir tout le temps et d’a

Ce soir, je craque. J’en ai marre de courir tout le temps et d’avoir encore l’impression de n’en faire jamais assez. J’en ai marre de faire mon possible et d’avoir encore l’impression de ne jamais être à la hauteur, moi-même. Je suis fatiguée de voir la déception dans les yeux de ceux que j’aime et d’avoir la peur au ventre de ne jamais y arriver…

Dans les yeux de mon père, je ne suis pas assez aventureuse, fougueuse, voyageuse. Je reste encabanée dans ma petite vie et ma petite routine. Les enfants, le métro-boulot-dodo, les horaires de fous, c’est pourtant ça, mon quotidien… Mais ce n’est jamais assez.

Dans les yeux de ma mère, je ne prends pas assez soin de mon corps. Il faudrait que je m’entraîne, que je perde du poids, que je me coiffe et me maquille tous les jours. Alors que moi, je préfère arborer le jean un peu trop grand, le t-shirt confo et la toque-su’a-tête. Je ne serai jamais « assez ».

Mon frère aurait tout donné pour avoir une sœur plus jetset. Une fille branchée, à la mode, qui prend son petit mojito dans les 5 à 7. Avec trois enfants, mes 5 à 7 sont plus une course dans laquelle je veux arrêter le temps pour les bercer, sentir l’odeur de leurs cheveux et leurs petites mains dans la mienne…

Au travail, les piles de documents sont rendues tellement hautes que je me demande si elles ont une date d’expiration… Ça peut-tu sentir le moisi, du papier, à la longue? Moi qui prends toujours les plus gros dossiers, ceux dont personne ne veut. Moi qui ne dis jamais non. Moi qui travaille toujours en double, pas de pause, et deux fois plus vite que prévu. Pourquoi j’ai encore l’impression, à la fin de ma journée, que ce n’est pas encore « assez ».

Je finis ma journée. Cours chercher les enfants. Cuisine le souper. Ramasse. Donne les bains. Ramasse. Lis l’histoire (brosse les dents si j’y pense). Ramasse. Je n’arrête pas une seconde dans ce shift-là non plus… Pourtant, j’ai encore l’impression de ne pas être « assez » là avec eux aussi… Pas assez présente, pas assez patiente, pas assez à l’écoute… Jamais assez.

Et j’aimerais parler de ma vie sociale, mais la vérité, c’est que je n’en ai plus. Alors, je ne dois pas être « assez » dans cette sphère‑là aussi…

Ho! Et si je me fie à l’état actuel de ma maison, en passant par la quantité de poils de chien sur le plancher, jusqu’à la montagne de vaisselle sur le comptoir… J’ai encore l’impression de ne pas y arriver. Ma belle-mère voudrait que je sois la femme de maison parfaite, avec un plancher immaculé, des chaudrons propres et des plats de plastique bien rangés. Mais pour elle non plus, je ne serai jamais assez…

Au fond, peut-être que mes parents sont fiers de moi. Peut-être que mon frère envie ma p’tite vie de famille bien rangée. Peut-être que mes collègues de bureau se demandent comment j’en fais autant. Peut-être que ma belle-mère… Non, exagère pas, quand même!

Peut-être que c’est moi qui ne me trouve pas « assez ». Je voudrais tout faire, en même temps. Je voudrais être partout et tout vivre en même temps. Je voudrais accélérer le temps au boulot, et faire pause quand mes enfants se fondent dans mes bras. Mais la vérité, c’est que c’est impossible. Je ne peux pas en faire plus. Et je ne peux pas arrêter le temps. Et ce soir, je viens de m’en rendre compte. Et ce soir, je craque.

Quand les mères vont-elles enfin se sentir « assez »? Assez belles, assez aimantes, assez patientes, assez travaillantes, assez intelligentes, assez fortes… Juste « assez ». J’ai envie de créer le club des mamans juste « assez », vous en dites quoi?

Ce soir, j’envoie un gros câlin virtuel à toutes les mamans qui en ont besoin. C’est gratuit. Juste assez gratuit.

Joanie Fournier

J’ai trente ans, au secours !

C’est bien beau le terrible two, le fucking four

C’est bien beau le terrible two, le fucking four… mais la crise de la trentaine ELLE ?

Qu’on se le dise, il n’y a pas juste les enfants qui nous en font vivre de toutes les couleurs. J’embarque à deux pieds joints dans la trentaine et je m’aperçois que plusieurs changements opèrent dans mon corps, mais surtout dans ma tête! Je réfléchis beaucoup plus qu’à l’habitude et mes pensées vont beaucoup trop loin. C’est fou comme un simple changement de chiffre peut venir nous chambouler. On entend plus souvent parler de la crise de la quarantaine chez les hommes, mais la crise de la trentaine chez les femmes, c’est plutôt tabou. Pourquoi ? Parce que c’est nous qui portons nos enfants et que ce n’est pas politically correct de vivre une certaine rébellion ?

Je suis concrètement dans une période de ma vie que je ne pensais jamais vivre. J’ai trente ans, trois beaux garçons, un conjoint, une maison. J’ai pas mal tout ce que peut espérer une femme dans sa vie. J’ai eu mon premier enfant à vingt-et-un ans. J’étais heureuse, j’avais, selon moi, assez profité des dernières années pour être prête à m’engager dans cette nouvelle vie. Lorsque je regarde mon entourage, je vois que nous ne sommes pas tous au même point dans nos vies et je suis contente de ce que nous avons accompli. On a trimé dur mais on y est arrivé.

Puis là je m’auto-flagelle parce que dans ma tête, tout se bouscule. Je suis en constante remise en question quant à ce que j’ai accompli de bien depuis les dix dernières années. Je m’attarde à tout ce que j’aurais pu faire différemment. Mes études, mes choix de carrière, tout y passe. Est-ce que je retourne sur les bancs d’école à trente ans, entourée de jeunes de dix-huit ans qui sortent faire la fête toutes les fins de semaine ? Est-ce que mon travail me satisfait pleinement pour avoir envie de me lever tous les matins pendant trente ans encore ? Pourtant mes amies ont fait leurs études avant leurs enfants et elles semblent heureuses. Il faut croire qu’à vingt ans, moi, je ne voyais pas ça du même œil.

J’ai l’impression d’être un enfant de quatre ans qui ne sait pas ce qu’elle veut et qui est prête à faire le bacon à la moindre contrariété. L’affaire c’est que quand on est adulte, c’est un peu plus weird de faire le bacon. Il faut s’assumer en tant qu’adulte, parce que oui, à trente ans, on est vraiment des adultes. On n’est plus dans l’ère de la vingtaine où c’est permis d’être plus vulnérable. Je regarde autour de moi, des couples, des femmes ou des hommes célibataires, avec ou sans enfants, puis j’ai la mauvaise manie de me comparer. Pourquoi eux ont la maison à 700 000$ avec deux boulots similaires aux nôtres, de belles autos et ils arrivent même à voyager. Est-ce que j’ai fait quelque chose de pas correct ? Est-ce que je dépense tant que ça dans des trucs plus ou moins nécessaires.?Pourtant ma maison n’est pas si mal, elle nous convient bien et est suffisamment grande. Mais j’envie ce qui se passe ailleurs. Je n’ai jamais été comme ça et je n’aime pas ça. Tout ça c’est dans ma tête et je me dis que je ne dois pas être la seule à vivre ces remises en question. Pourquoi on en parle pas ? Je ne crois pas être une mauvaise fille, mère ou épouse pour autant. Mon cerveau m’envoie juste des petits messages plus étranges qu’à l’habitude.

Puis mon corps lui, celui où mes trois enfants ont habité pendant neuf mois, il n’est pas parfait. Mais ça, ça me dérange moins. J’aimerais par contre avoir la force, la volonté de m’entrainer comme ces mamans qui y arrivent plusieurs jours par semaines. Juste pour me sentir bien. Mon muffin top pourrait certainement être travaillé mais je ne me sens pas moins femme pour autant. À trente ans on est entre deux lignes directrices. Même pour l’habillement. Il ne faut pas s’habiller d’une certaine manière pour ne pas avoir l’aire trop jeune, mais il ne faut pas non plus s’habiller trop en madame parce qu’on a juste trente ans. Helllooo on peux-tu juste être nous-même ?

Malgré le fait que j’ai l’impression de vouloir vivre une seconde jeunesse, j’essaie de me raisonner. Je regarde ma sœur, trente-quatre ans, belle, célibataire, sans enfant. Certains soirs je l’envie pour sa liberté, sa tranquillité d’esprit, ses horaires non-surchargés. Puis, je pose la tête sur mon oreiller et je souris. J’aime mon chaos, pourquoi je voudrais changer ce dont j’ai toujours rêvé ?

Finalement, en ce début de trentaine, je suis probablement là où je devais être.