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Manque d’oxygène – Texte: Audrey Boissonneault

Assise sur cette chaise de plastique, tu racontes à ton infirmière

Assise sur cette chaise de plastique, tu racontes à ton infirmière ce qui t’amène. La sensation de manquer d’air, la sensation de brûlure à la poitrine, la toux qui devient si répétitive et grasse, malgré les heures que tu passes à effectuer tes traitements. Pour en rajouter, tu as, encore, perdu du poids. Sur les radiographies, on voit clairement l’infection sur tes poumons.

En voyant ton teint pâle, ton sourire peu présent et tes yeux remplis de larmes, on te pose la question suivante: « Ton visage, ton corps, ta santé me disent que ça ne va pas, qu’est-ce qui se passe? »

Tu n’as aucune idée par où commencer, sachant que tout ce que tu diras sera inscrit au dossier, tu veux trouver les bons mots, même si tu sais que tu finiras en larmes sans pouvoir contrôler ce qui sort de ta bouche.

Impuissance. Peur. Épuisement. Douleur. Synonymes d’émotions nous parcourant, en décrivant nos journées. Ne pas avoir d’énergie, mais devoir passer au travers de la journée. Se réveiller avec l’envie de rester couchée pour le reste de la journée. Dormir avec plusieurs oreillers, afin de diminuer la toux. Se faire réveiller par la personne près de nous, parce que l’on s’étouffe à force d’irriter notre gorge. Se faire demander si l’on est correcte à cause de nos petits yeux. Chercher son souffle après avoir monté quelques marches et attendre un instant avant de rentrer dans la pièce pour s’assurer que de reprendre sa respiration et des pulsations normales.

Vouloir parcourir le monde, vouloir courir des kilomètres, vouloir marcher le long des rues sans se perdre entre nos respirations. Sentir le vent se faufiler entre ses lèvres pour joindre les bronches et pourtant, il n’arrive pas à trouver le chemin dans ce labyrinthe. Vouloir vivre et s’illuminer pendant de petits moments. Partir tête première, sans penser à cette partie de soi, qui ne partira jamais. Se permettre de rêver. Arrêter de se sentir comme une maladie, ne plus être que ce morceau aux yeux des autres. Se sentir prise entre quatre murs sans savoir quand une porte ouvrira.

Ce qu’il se passe… J’ai réfléchi, longuement, aux premières phrases qui sortiraient de ma bouche. J’ai gardé le silence, longtemps. J’ai fixé un point dans la pièce blanchâtre, puis j’ai murmuré: je manque d’air. Je manque d’oxygène. Je manque d’espace et de liberté. Ma cage thoracique se sert, alors que tout dans ma tête devient sombre. Ce qu’il se passe, c’est que je me pose des questions sur ma présence ici. Si on oublie les nombreuses infections qui me parcourent et les bactéries en surnombre, quel est mon rôle? Ce qu’il se passe… est que mes infections grugent ma santé physique et mentale.

En fait, tout ce que je veux, c’est un, deux ou même une dizaine de shooters d’air purifié.

 

Audrey Boissonneault

 

La santé mentale: prenons-en soin! Texte : Ariane Bégin

Aujourd’hui, le lundi 10 octobre, Journée mondiale de la santé mentale. Une journée dédiée e

Aujourd’hui, le lundi 10 octobre, Journée mondiale de la santé mentale. Une journée dédiée en majeure partie à la sensibilisation et à la promotion de la santé mentale et à ses différents enjeux. La schizophrénie, l’anxiété, la dépression touchent beaucoup plus de gens qu’on le croit. Pour être plus précise, près d’une personne sur cinq est atteinte d’un trouble mental au Québec.

Pour tous ceux qui sont touchés de près ou de loin par troubles mentaux, je vous incite à parler à vos proches, à vous renseigner sur les symptômes, les traitements et les enjeux. Surtout, je vous incite à prendre soin de vous et de votre petit cœur fragile. Même si les ressources ne sont pas aussi nombreuses qu’elles devraient l’être, vous n’êtes pas seuls. Le monstre dans votre tête qui vous draine émotionnellement et physiquement est destructeur. Dans mon livre à moi, demander de l’aide est un signe de force, de courage et de résilience. En cette journée importante, brisons les tabous.

Aujourd’hui, comme tous les autres jours de l’année, l’importance de prendre soin de soi et de se prioriser au quotidien est essentielle. Dans ce monde où la performance, le besoin de plaire et le travail sont au cœur de nos actions, nous avons plus que besoin de nous arrêter le temps d’un moment. S’arrêter afin de prendre conscience que l’on vit à une vitesse folle sans apprécier ce qui nous entoure. D’où vient ce désir de plaire à tous les gens qui nous entourent, de dire oui lorsque nous avons envie du contraire, de travailler de nombreuses heures et de ne pas écouter notre corps lorsqu’il nous envoie des signaux d’alerte ? Où trouvez-vous le temps de vous arrêter et de faire quelque chose qui vous plait, qui vous ressource et qui recharge vos batteries sociales et affectives à 100 % ?

Tous les jours, je tente de prendre du temps afin de remercier la vie, pour la beauté de celle-ci, pour la chance que j’ai de vivre et pour tous ses gens qui m’entourent. Ces humains qui m’aident à être une personne libre et heureuse. Entourez-vous de ses personnes qui vous font sentir vivants. Et surtout, éloignez-vous de ses personnes toxiques qui vous rabaissent et vous amènent vers le bas. La vie est courte. Savourez chaque instant, prenez l’air et profitez de la nature, lisez et écrivez vos émotions. Rêvez autant que vous le voulez, cela fait du bien à l’esprit. Allez chercher de l’aide, téléphonez à une personne que vous aimez, mais que vous négligez. Restez à l’écoute de votre corps et de ses signaux. Il est sans aucun doute votre meilleur allié.

À tous ceux qui souffrent, je vous envoie tout mon amour et mon empathie. À chacun d’entre vous qui lisez ceci, vous méritez amour, tendresse et liberté.

Ariane Bégin

 

Le jour où j’ai été faible – Texte : Anouk Carmel-Pelosse

Ces derniers mois, je ne me sentais plus moi-même. J’ai toujours fait de l’anxiété mais cette

Ces derniers mois, je ne me sentais plus moi-même. J’ai toujours fait de l’anxiété mais cette fois, c’était pire. J’avais l’impression de passer mes journées avec un collier autour du cou sans savoir si quelqu’un allait tirer dessus pour m’étouffer. J’avais tous mes symptômes habituels, mais maintenant, ils étaient décuplés par 100.

Troubles d’insomnie, plus de patience avec mes enfants, plus envie de manger. J’avais l’impression que tout le monde me méprisait et mes tocs étaient de plus en plus présents. Et ça, c’est sans parler des pensées envahissantes qui ne me lâchaient pas.

Ça faisait un moment que ça empirait, mais je me disais que j’étais capable de gérer. J’étais forte et je m’en sortirais toute seule. Je voyais toutes les femmes, les mères autour de moi gérer leur vie comme des superhéroïnes. Pourquoi moi, je ne serais pas capable ?

Alors j’ai essayé de faire comme si de rien n’était. Plus le temps passait et plus ça empirait. Si vous saviez à quel point c’est difficile d’essayer de retenir la tempête qui fait rage en dedans. J’ai lu une phrase un jour qui disait : « L’anxiété c’est comme avoir peur de faire un accident d’auto, tout en étant assis dans son salon ». C’est quand même très représentatif.

Puis un jour, il n’y a pas si longtemps, j’ai eu un rendez-vous de suivi avec ma médecin de famille. Lorsqu’elle m’a demandé comment j’allais, j’ai ouvert mon sac. Je me suis sentie faible, mais avec elle, je n’avais pas peur de me faire juger. Elle m’a écoutée et on est venues à la conclusion que je devais commencer une médication pour dormir et une autre pour m’aider à gérer mon anxiété.

En sortant du bureau, j’ai eu l’impression que le simple fait d’en avoir parlé avait retiré le collier imaginaire autour de mon cou. J’ai réalisé que parfois, être forte, c’est aussi aller chercher de l’aide et des outils afin de s’en sortir. Être forte, c’est reconnaitre ses faiblesses. Peut-être que les autres femmes autour arrivent à gérer leur vie sans aide, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Et il n’y a pas de honte à ça.

Aujourd’hui, je ne peux pas dire que tout est redevenu à la normale, mais je peux dire que je fais tout pour apprendre à gérer la situation. On ne se sent pas honteux de prendre des médicaments lorsque nous avons une douleur physique, ça devrait être la même chose lorsqu’on veut soigner notre tête.

À toutes les personnes qui souffrent en silence, que tu souffres d’anxiété comme moi ou d’un autre trouble de santé mentale, je vous souhaite d’être assez forts et fortes pour demander de l’aide. Seul, on peut gagner quelques batailles, mais c’est en équipe qu’on peut gagner la guerre.

Anouk Carmel-Pelosse

Diagnostic tombé ? Fuck les préjugés — Texte : Audrey Boissonneault

Tu es là, dans ta chambre, à essayer de dormir, mais la seule chose que tu fais, c’est de tourne

Tu es là, dans ta chambre, à essayer de dormir, mais la seule chose que tu fais, c’est de tourner d’un bord pis de l’autre en t’imaginant mille et une situations dans lesquelles tu pourrais te retrouver. Tu décides d’en parler à tes parents, tu es juste pu capable de faire de l’insomnie pis d’avoir des cernes qui descendent jusqu’au milieu de tes joues. La semaine d’après, tu as ton rendez-vous chez ton médecin, elle te pose quatre, cinq questions et bang !

Ton diagnostic est tombé : un trouble d’anxiété généralisée associé à une légère dépression.

Tu es là, choquée, le regard dans le vide pendant qu’on t’explique les conséquences de ces deux maladies mentales. On te dit que tout va bien aller, que tu peux en guérir, que tu dois travailler sur toi. Ils te disent qu’ils vont te recommander des personnes pour t’aider, qui ne seront pas là pour te juger. Mais ce n’est pas eux le problème, c’est la vie que tu as. Ce sont les personnes qui t’entourent, c’est toutes ses personnes qui sauront que t’es malade de l’intérieur.

On le sait bien que dans le fond, l’anxiété c’est dans notre « tête ».
On le sait qu’avoir une dépression signifie être sur le bord de se tuer.
On le sait qu’être bipolaire, c’est qu’on n’assume pas notre caractère.
On le sait qu’avoir une attaque de panique signifie qu’on n’est pas capable de se gérer.
On le sait que lorsqu’on a des idées noires, c’est parce qu’on n’est pas normal.
On le sait que pour vous, avoir une maladie mentale veut dire qu’on est fou, qu’on est bon pour aller dans une aile psychiatrique.
On le sait nous, qu’au fond, vous êtes juste bons pour cacher la vérité derrière des préjugés.
On le sait que dans notre génération, le monde a peur de tout ce qui peut se trouver dans notre tête pis que dans le fond, c’est eux le réel problème.
Fille, lâche prise, tu as le droit de vivre ta douleur.

Je le sais que t’aimerais tout détruire ce qui se trouve autour de toi, je le sais que t’aimerais crier sur tous les toits que toi aussi, t’es normale. Je comprends le sentiment qui te ronge de l’intérieur, tu as l’impression que ça brûle, que tout va exploser. Mais tout ce que t’es capable de faire, c’est de te renfermer sur toi-même et de pleurer chacune des larmes de ton corps. Je le sais que tu es épuisée pis tout ce que tu veux, c’est disparaître pendant un moment, le temps que tout le monde t’oublie. Je le sais que tu veux abandonner, que t’es pu capable d’avancer d’un pas et de voir ton monde s’écrouler autour de toi. Je le sais que tu es à boute, je le sais que tu te sens délaissée pis que t’as l’impression que le ciel va te tomber sur la tête, mais je te promets que tu n’es pas seule dans ce tourbillon de problèmes.

Je peux te garantir qu’y’en a pleins avec des maladies mentales pis qu’y’ont juste peur de s’assumer. Au fond, ce n’est pas du futur que t’as peur ; ce qui te rend anxieux, c’est de répéter tes erreurs du passé. N’oublie pas que ça, c’est le petit quelque chose qui te rend unique, ça je peux te le promettre, y’en a pas deux comme toi. Je sais que c’est de la marde, mais c’est le temps de prouver à tout le monde que tu es mieux qu’eux, que toi au moins, tu te distingues de chacun d’eux, que t’arrives à surpasser leur idée préconçue. J’aimerais tout simplement te dire que je comprends le désordre qui se passe dans ton monde. Bien évidemment, je ne peux pas te promettre que tout se réglera du jour au lendemain, mais chaque chose en son temps, n’est-ce pas ?

Oublie pas que ne tu n’es pas folle, okay ?
Ne laisse personne te dire le contraire, parce que fille, tu es incroyable pis t’es unique en ton genre.

Audrey Boissonneault

« Maman, je pense que je suis dépressif » – Texte : Eva Staire

« Maman, je pense que je suis dépressif. » Il m’a sorti ça, comme ça, à 9 h le matin

« Maman, je pense que je suis dépressif. »

Il m’a sorti ça, comme ça, à 9 h le matin, devant ma tasse de café, en mangeant ses céréales.

J’ai senti mon cœur bondir dans ma poitrine, j’avais peur, j’avais envie de crier, de courir.

– Comment ça, dépressif ?

– Tout est « dark »

– Depuis quand ? À cause de la pandémie. tu penses ?

– Je suis comme ça. Depuis toujours, je crois. Je ne suis pas heureux, je ne le serai jamais. Je suis dépressif.

– As-tu des idées noires ?

– Tout est noir.

(Ne pas paniquer, ne pas paniquer…)

– As-tu envisagé de mettre fin à tes jours ?

(Je ne peux pas croire que je pose cette question à mon enfant !!!!)

– Je sais pas trop, mais mourir n’est pas quelque chose qui me dérange parce que je ne suis pas heureux.

– Merci de m’en parler, mon fils. Veux-tu de l’aide ?

– Je crois que j’aimerais bien de l’aide. Comme toi.

Je ne sais pas où j’ai trouvé en moi la force de ne pas hurler. Il m’a tendu la main et je l’ai prise.

Quelques mois plus tôt, j’ai frappé le mur pandémique et j’ai perdu mon étincelle. J’ai eu la chance d’être très bien entourée et accompagnée par des gens incroyables. J’ai investi dans ma santé mentale. Je me suis arrêtée, et je suis allée chercher de l’aide. Petit à petit j’ai rallumé mon étincelle et elle brille encore plus fort qu’avant.

Je suis devenue un exemple pour mon enfant.

« Maman n’allait pas bien, elle a reçu de l’aide, elle va mieux. Ça peut m’arriver à moi aussi. »

Je suis devenue de l’espoir pour mon enfant.

En quelques heures, avec des professionnels de santé très réactifs, nous avons tissé un filet d’urgence et de sécurité autour de mon gars.

Oui j’ai eu peur. Nous avons eu peur.

On peut mourir de ce mal-là. Je le sais.

Mais crois-moi, autour de toi, il y a des humains, qui sont là pour toi, et qui vont te redonner ce souffle, cet espoir et cette joie de vivre.

Même si tu trouves tout ça trop… trop noir… crois-moi, c’est beau après.

Parles-en. Tu n’es pas seul. Je suis là. On est là.

Eva Staire

 

La guerre, la guerre… Texte : Nathalie Courcy

La guerre en Ukraine a éclaté au grand jour des médias il y a presque trois mois. Au début, les

La guerre en Ukraine a éclaté au grand jour des médias il y a presque trois mois. Au début, les réseaux de nouvelles étaient saturés d’images du conflit, de statistiques, d’explications, de commentaires inquiets de la population. Puis, les « autres » nouvelles ont refait surface. Parce que même quand l’Ukraine se fait envahir, la vie quotidienne poursuit son cours ailleurs dans le monde, et même dans les chaumières ukrainiennes.

Un article a été publié aujourd’hui, demandant si les Canadiens avaient « déjà » perdu l’intérêt pour ce qui se passe en Ukraine. C’est venu me chercher quelque part dans ma fibre de pacifiste informée.

Ce qui se passe en Ukraine se passe dans plein d’autres endroits dans le monde. Mais c’est caché. Ou non diffusé. Ou moins économiquement intéressant. Pour qui ? Pourquoi ? Le drame ne se limite pas aux territoires attaqués par la Russie, comme la famine ne se limite pas à l’Éthiopie ou au Yémen. Ça n’enlève rien à la tragédie qui se déroule présentement en Europe orientale. Nous pouvons partager nos pensées et nos ondes positives avec tous les humains touchés par la guerre. De chaque côté de toutes les frontières même (surtout) en continuant de vivre.

La question à savoir si les Canadiens (ou le monde en général) se désintéressent du conflit en Ukraine est légitime. Peut-être que ceux qui voulaient envoyer des dons ont donné. Peut-être que ceux qui étaient prêts à accueillir des familles réfugiées sont déjà dans le processus. Peut-être que plein de personnes lisent encore les nouvelles avec attention et en discutent avec leurs proches. Il y a plein de façons de s’intéresser à une situation mondiale sans que ça paraisse nécessairement dans les médias ou dans les statistiques.

Mais je ne suis certainement pas la seule qui, à un certain moment, a eu besoin d’un peu de calme mental. Une question de santé mentale… Regarder des vidéos de guerre tous les jours, à tous les postes, ça draine et ça n’aide pas ceux qui vivent la guerre à se sentir mieux ni à être plus en sécurité. Lire plusieurs fois par jour qu’une tuerie a eu lieu, qu’une enquête est en cours, que tel président ou tel premier ministre a déclaré qu’un dirigeant est un gros pas fin, ça m’épuisait. Ça me siphonnait de l’énergie. Ça me rendait triste. Ça m’éteignait. Et ça n’aidait personne. Je sentais monter en moi un sentiment d’injustice profonde qui était en train de se transformer en désespoir face à l’humanité.

Je suis plus capable d’amener de la lumière et de l’harmonie dans mon cœur, dans ma famille, dans mon entourage si je ne suis pas obsédée par la violence du monde. Mes enfants sont moins anxieux si on parle de leur journée au souper au lieu de s’inquiéter du sort de l’humanité. Je suis suffisamment informée pour répondre à leurs questions s’ils en ont et pour discuter de la situation avec des collègues ou d’autres adultes. Cependant, je veux conserver de l’espace mental pour autre chose. Même mon corps tendu m’indiquait qu’il était temps que je décroche.

Chers Ukrainiens, chers Russes, chers Européens, chers humains, cher tout le monde qui souffre, qui a peur, qui a faim, qui est en danger : je pense à vous, je vous envoie de la lumière, et sachez que je contribue à ma façon à la paix dans le monde, même si je ne passe pas mes journées à lire le dernier article sur la guerre ou en regardant la dernière vidéo de quelqu’un qui s’est fait tirer dans le dos.

Nathalie Courcy

Vivre dans un manège — Texte : Geneviève Toueg

Cette première grossesse était bien voulue, mais cette maladie est arrivée dans ma vie sans que j

Cette première grossesse était bien voulue, mais cette maladie est arrivée dans ma vie sans que je l’aie demandé. Elle s’est invitée chez nous et s’y est trouvé une place particulière. Avec la grossesse, la femme enceinte est plus sujette à développer une maladie mentale, et ce, surtout si elle est prédisposée. Cette maladie s’installait de plus en plus en moi et moi, je me perdais davantage.

Puis, je suis tombée sur la psychiatre, celle qu’on appelle « la crème de la crème », celle en qui on pourrait faire confiance les yeux fermés, le diagnostic est tombé, bipolarité ! Pourquoi moi, pourquoi m’a-t-elle choisie ? Tant de pourquoi !

Dans mon cas, je suis tombée sur le tout inclus de la bipolarité. J’étais dans une montagne russe d’émotions, passant de la dépression à l’hospitalisation et de la manie aux achats compulsifs, à une énergie plus débordante qu’à l’habitude. Le jugement n’y était plus. Les dettes s’accumulaient et mon état mental n’était toujours pas stable. Puis vient la médication, les remises en question et tenter de trouver un équilibre.

Ensuite, cette deuxième grossesse surprise est arrivée ! Cette nouvelle, vous savez celle qu’on attend le moins, celle qui fait rimer le mot bonheur avec le mot angoisse. L’angoisse que bébé se forme anormalement à cause de la médication, l’inquiétude que la maladie se détériore parce que oui, c’est une grossesse plus à risque. À la fin de la grossesse, cette montagne russe refait surface, vous savez ce genre de manège qui nous étourdit, celui qui fait en sorte que nous perdons nos points de repère. Ces symptômes que je tentais de retenir mais qui étaient plus forts que moi, qui étaient au-devant de moi.

J’aurais envie de te dire à toi, ma bipolarité, que j’apprends à vivre avec toi avec tes hauts et tes bas ; je t’apprivoise peu à peu et je commence à te connaître un peu mieux. La vie n’est pas un long fleuve tranquille, elle nous a mis sur le même chemin. Pourquoi ne pas cohabiter ensemble afin d’avoir ce respect mutuel ? Pourquoi ne pas trouver cet équilibre entre nous ? Puis arrive l’acceptation. Cette volonté d’accueillir la réalité telle qu’elle est et de faire le deuil de la réalité qui a changé.

L’acceptation libère, allège et nous remet en contact avec nos ressources, notre pouvoir d’action, elle nous permet de faire avec la réalité, de lâcher prise et de nous créer. Parce que tu es entrée dans ma vie, je suis maintenant plus consciente de ce qu’est la résilience, le lâcher-prise et surtout de reprendre le pouvoir de ma propre vie, d’être la femme que je suis !

Le 30 mars est la journée de la bipolarité. Cette maladie qui s’exprime différemment d’une personne à l’autre est encore très peu connue et stigmatisée. Profitons de cette journée pour s’ouvrir aux problèmes de santé mentale qui peuvent toucher chacun de nous à un moment de nos vies.

 

Geneviève Toueg

 

Ma dépression ce n’est pas moi — Équipe Maïka

Lorsqu’elle nous habite, nous envahit, s’immisce en nous, elle prend tranquillement toute la pla

Lorsqu’elle nous habite, nous envahit, s’immisce en nous, elle prend tranquillement toute la place… Parfois, la porte lui est ouverte par des évènements, mais elle peut être là sans raison. Ces raisons que nous inventons, imaginons et qui justifieraient notre état… Elle est là, elle est notre ombre, elle nous habite, elle nous déchire. La dépression nous tient, nous retient. La souffrance est parfois telle que l’on a l’impression de devoir sortir de notre corps, de notre tête pour cesser cette indescriptible douleur. Nous sommes vidés, désespérés, absents, inconscients. Une journée est un fardeau, la traversée nous semble impossible. Les nuits sont courtes et remplies de questions, de peurs et d’inquiétudes. Le mal-être, c’est d’avoir littéralement mal d’être ! Cet être qui se fissure et se déchire de partout.

Voilà à quoi ressemblait ma dépression et pourtant…

J’ai deux fils et une famille extraordinaires, j’avais un amoureux exceptionnel. Une maison, un bon travail, un chien et un chat. J’avais tout pour être heureuse et pourtant…

Elle s’est invitée dans ma vie, en a pris la direction et en a fait un enfer. Des mois à tenter de ME survivre. De faux sourires, du maquillage, quelques blagues pour tenter de démontrer que je remontais la pente. Cette pente illogique, incompréhensible et terriblement ardue. Médecin, psychologue, rien ne m’aidait… Je savais que certaines personnes me trouvaient lourde, se sentaient impuissantes et prises au dépourvu. Des phrases revenaient : « Tu devrais retourner au travail, ça te changerait les idées ! » ou « Tu ne peux pas te laisser aller comme ça, tu as des enfants ! »… Quoi dire à part JE FAIS CE QUE JE PEUX ! Ces phrases remplies de bonnes intentions sont si difficiles à entendre… Si vous saviez toute la culpabilité qui nous habite en plus de cette douleur viscérale de l’être… Si vous saviez à quel point j’aurais aimé être capable de poursuivre ma vie « normalement » et me donner le coup de pied au derrière que d’autres auraient bien aimé me donner. Si vous saviez…

Mais je ne peux en vouloir à personne… Ils ne savent pas, ils ne le vivent pas et chacun vit la situation à sa façon… c’est aussi ça la dépression.

Si comme moi il y a quelques mois, tu souffres avec ou sans raison, il y a des ressources faites pour toi. Ne te limite pas à un diagnostic, tu N’ES PAS TA DÉPRESSION, tu es une personne qui souffre. Donne-toi du temps, sois indulgent face à toi-même, sois doux. Regarde et essaie, il n’y a pas d’échec, il y a des expériences. Tu trouveras LA bonne façon POUR TOI de traverser cette montagne. Je veux que tu saches que c’est possible d’en sortir et de vaincre cette envahisseuse : LA DÉPRESSION.

Marie-Christine Roy

 

Mon amie l’anxiété — Texte : Marie-Nancy T.

Est-ce que tu as déjà ressenti cette espèce de sentiment « d’envahissement psychologique Â

Est-ce que tu as déjà ressenti cette espèce de sentiment « d’envahissement psychologique » ? Cette sensation que ton cerveau n’a plus la capacité de rien gérer, qu’il est saturé ? Ou encore, cette impression qu’il va survenir quelque chose de grave et que le ciel va te tomber sur la tête, sans raison apparente ? Tu sais, ce sentiment désagréable qui te fait anticiper le pire quand ton enfant tombe malade ? Ou cette espèce de sensation de serrement au niveau de la poitrine, qui te donne peur ? Moi oui !

Mon amie l’anxiété est apparue soudainement dans ma vie, sans invitation. Je l’ai rencontrée il y a une dizaine d’années, suite à un évènement traumatique que j’ai vécu. Avant cette épreuve, je connaissais le mot « anxiété » et je connaissais aussi les symptômes, puisque mon métier l’exige, mais sans plus.

Les années qui ont suivi les évènements n’ont pas été de tout repos. J’ai continué ma vie en prenant garde de ne pas trop impacter ma famille, mes enfants. Je crois bien avoir réussi sur cet aspect. C’est fou, ce qu’une maman est capable de faire quand elle veut préserver ses enfants. Avec le temps, mes blessures se sont pansées et elles se sont atténuées. Je me suis apaisée, peu à peu. Mais l’anxiété, ELLE, est restée bien accrochée à moi comme une mauvaise herbe qu’on arrache et qui revient. J’ai mis du temps à comprendre que l’anxiété allait faire partie de ma vie et qu’il était mieux de négocier avec elle, plutôt que d’essayer de faire comme si elle n’existait pas.

J’ai réussi, pendant plusieurs années, à voguer avec l’impression de guérison ou le sentiment de victoire. J’ai réussi, par périodes, à croire que j’avais enfin réussi à botter l’anxiété par la fenêtre. Oh mais ne vous y m’éprenez pas ! L’anxiété est tenace. Elle s’est vite chargée de me faire savoir, lors de moments plus difficiles, qu’elle n’était jamais bien loin.

On dit souvent que les épreuves difficiles nous font grandir ou qu’elles forgent notre « carapace ». Qu’elles nous aident à affronter les prochaines tempêtes avec plus de force et de courage. C’est vrai, en quelque sorte, qu’il faut vivre des expériences difficiles et des inconforts pour évoluer et pour apprendre en tant qu’humain. Par ailleurs, certaines épreuves de la vie peuvent nous fragiliser à jamais, nous transformer et laisser des traces. Dans mon cas, j’ai reçu en héritage mon amie l’anxiété. Par moment, l’anxiété est en dormance et elle disparaît pendant plusieurs mois. À certaines occasions, elle me rend visite et elle me met au défi. Quand elle revient, elle est toujours inconfortable, mais elle est de plus en plus timide avec les années.

J’accepte maintenant de vivre avec mon anxiété. Elle fait partie de qui je suis, de mon histoire de vie. J’aime à penser que depuis que je la connais, je suis une meilleure version de moi-même, une amie plus sensible, une meilleure intervenante et même une meilleure maman. L’anxiété m’a fait grandir en quelque sorte. Cette acceptation ne se fait pas en un claquement de doigts. Il faut vouloir affronter le problème mais surtout, le comprendre. Évidemment, je parle ici d’anxiété situationnelle, celle reliée à des « stresseurs » du quotidien. Je ne parle pas d’un trouble d’anxiété généralisée, diagnostiqué par un médecin. Le traitement est différent.

Mon amie l’anxiété, aussi inconfortable et désagréable que tu puisses être, tu fais partie de moi et j’accepte de vivre avec toi maintenant, pour mieux t’affronter.

Marie-Nancy T.

Dans la tête d’une personne suicidaire – Texte : Cindy Barbier

Imagine-toi dans une pièce sombre sans porte ni fenêtre. Les murs se referment sur toi lentement,

Imagine-toi dans une pièce sombre sans porte ni fenêtre. Les murs se referment sur toi lentement, mais juste assez vite pour que tu le remarques. Donc ton angoisse est toujours au maximum. Tu ressens sans arrêt une douleur qui traverse ton cœur jusque dans ton dos comme un poignard.

Imagine-toi dans un brouillard très épais. Tu as beau avoir la lumière parfaite, tous les outils à portée de main pour traverser sans problème, mais tu n’y arrives pas. Rien ne fonctionne.

Imagine, ton pire ennemi, c’est ta tête, ton mental. Oui, oui. Des fois, tu te dis : « Hey, let’s go, je vais y arriver. » Pis ta tête te dit : « Hey chose ! Calme-toé. Tu le sais ben, tu n’es jamais capable d’accomplir de quoi. Check ton ami, lui, il a réussi. Abandonne tout de suite. »

Imagine, quand le monde te dit : « C’mon, donne-toi un bon coup de pied au cul, tu vas y arriver. » Sauf que tu n’es pas assez fort pour te lever de ton lit. Imagine, prendre une douche ou te faire à manger, c’est le mont Everest à monter.

Imagine, quand tu oses en parler, que tu dis : « Dans ma tête là, j’ai des pensées noires qui me font peur. » Souvent la réponse est soit : « Oh, j’ai eu ça, c’est normal, ça va passer. On a tous des boutes rough » ou « Ben là, va à l’hôpital ». Ben la personne se sent encore plus seule.

Imagine dans ta tête que la seule solution à tous tes problèmes, c’est de ne plus exister, de ne plus être là, parce que tu crois fermement que ta présence, ta douleur est plus difficile à supporter que ta mort. Que ta mort sera une libération pour tes amis et ta famille. Que comme parent, tu es convaincu que tes enfants vont être mieux sans toi, parce qu’ils vont grandir sans un parent triste, colérique et qui ne joue pas avec eux.

Imagine-toi sur le bord d’une falaise, le vent te pousse fort en sacrifice vers le précipice. Derrière toi, tu as une armée de personnes prêtes à t’aider, qui hurlent à pleins poumons de venir les voir, qu’ils sont là pour toi. Tu les entends, mais tu n’as pas la force de te retourner et d’affronter le vent qui fouette ton visage, parce que ça fait mal, trop mal.

Imagine-toi couché dans ton lit, incapable de bouger. Tu es paralysé et chaque parcelle de ton corps est en douleur. Tu ne peux pas te frotter pour aider à faire passer la souffrance, tu ne peux pas mettre de la glace ou de la chaleur pour atténuer la douleur, tu ne peux même pas crier à l’aide, parce que la douleur te tétanise sur place.

Imagine, ta tête joue contre toi. « Hey, si je saute, est-ce que je risque de me manquer ? » Ben voyons, d’où vient cette pensée ? Tu sais pas, elle a juste passé en coup de vent. « J’ai-tu assez de médicaments ? » « Mon couteau est-tu assez coupant ? » Ça commence de même. Lentement. Sournoisement. Grandissant. Envahissant tout sur son passage et avant même qu’on se soit rendu compte de la gravité, on est pris au piège.

Imagine-toi que tu crois que personne ne peut te comprendre, ne peut comprendre ta douleur, ne peut comprendre ton désespoir, ta tristesse.

Tu es perdu? Alors, comment tu crois que cette personne peut se comprendre et essayer de trouver une solution?

Cindy Barbier

 

Les mots – Texte : Line Ferraro

J’ai le goût d’écrire, mais les mots ne viennent pas aussi facilement qu’à l’habitude. Jâ

J’ai le goût d’écrire, mais les mots ne viennent pas aussi facilement qu’à l’habitude. J’ai besoin de réfléchir, de faire de la place dans ma tête pour que les mots puissent s’installer et prendre forme. J’ai besoin de ce moment thérapeutique pour me sentir mieux. J’ai besoin d’évacuer mes maux.

Certains mots restent aussi pris au fond de ma gorge. C’est difficile d’en parler. Ma gorge est serrée. Mon cœur est lourd. Je ne sais pas trop ce qui se passe… Pourtant, je sens qu’ils sont là, prêts à exploser. Ils se retiennent, ils n’osent pas sortir de leur cachette. Mon anxiété les retient. Mais j’ai besoin de sortir de ces maux qui me grugent l’âme et qui me font fuir ma vie.

Les mots n’arrivent pas à se frayer un chemin de mon cœur à mes doigts… C’est sûrement mon cerveau qui mène en ce moment. Mon cœur se débat, mes mains sont moites et glissent sur mon clavier. Mes yeux s’embrouillent et je ne perçois plus les lettres. Il faut qu’ils sortent pour que je me sente mieux. J’ai besoin de me vider la tête et le cœur.

Mais je ne trouve pas les mots. J’ai le goût de crier ! J’ai le goût de pleurer ! J’ai peur !

Mais de quoi ? Aucune idée ! J’ai chaud. On dirait que je vais perdre connaissance. Ce serait si facile de se laisser tomber, de se laisser partir… J’ai l’impression que quelqu’un a pesé sur un bouton et que mon être cherche à s’échapper de mon corps.

Mais je devrais plutôt essayer de dormir, de me laisser porter par le bruit de la musique que j’ai choisie. Me laisser bercer par les mots de quelqu’un d’autre. Respire ! Respire !

Des pensées hors de mon contrôle se sont emparées de mon esprit et elles rejouent en boucle des scénarios tous plus intenses les uns que les autres. Des histoires dont je ne connais ni le dénouement ni la fin, et cela m’inquiète au plus haut point.

J’ai des serrements à la poitrine, je fais sûrement une crise cardiaque. Mais non ! Souviens-toi ! C’est ton diaphragme qui se gonfle comme un chapiteau. Respire ! Respire !

Je dois m’accrocher à quelqu’un pour sentir que j’existe encore ! C’est tellement flou dans ma tête. Pose ta main dans mon dos, tiens-moi la main. Parle-moi ! Dis-moi que je suis toujours là… Je n’ose plus parler de ce que je vis, de ce que je ressens. Mon chum ne sait plus comment m’aider. Et je le comprends ! J’ai vraiment besoin d’aide extérieure !

 Mes maux

Ma première thérapie, je l’ai faite à 27 ans. Je cherchais à me comprendre depuis plusieurs années déjà. J’avais pris part à plus de décès que de mariages. Mon parrain est décédé lorsque j’avais 7 ans, ma mère et son chum sont décédés tragiquement dans un accident de moto 11 mois plus tard ; au décès de mon père, j’avais 15 ans, et 21 ans au décès de mon grand-père. Trop de grands deuils à faire pour une seule personne.

Mes maux étaient toujours ancrés dans mon cœur et dans mon âme. J’ai poursuivi ma route, du mieux que je pouvais, avec les ressources que j’avais en moi. Puis, je suis devenue mère assez rapidement. À 31 ans, après un mois de fréquentation, et avec tous les moyens pour ne pas que ça arrive, je suis tombée enceinte. Trois ans plus tard, nous avions trois enfants (jumeaux). La vie était plus douce, plus calme, mais j’avais toujours un vide à l’intérieur. Et puis bang, à 38 ans j’ai dû m’arrêter quelques mois pour prendre soin de moi. J’ai reçu un diagnostic d’anxiété généralisée, de trouble obsessif compulsif et de trouble de l’adaptation. J’ai pris un rendez-vous avec une psychologue. Ça me faisait du bien de parler à quelqu’un qui ne pouvait pas me juger, qui ne pouvait pas me dire des commentaires tels que : Sois forte ! Y’ en a des pires que toi ! Sois courageuse !, c’est comme ça la vie ! Le p’tit Jésus t’a envoyé des épreuves à vivre car tu es capable de les surmonter et qu’il t’aime ! Ben oui, toé !

Le renouveau

À 50 ans, j’ai fait une dépression majeure. Cette fois-ci, j’ai pris 18 mois pour prendre soin de moi. Psychologues, thérapie cognitivo-comportementale de groupe, thérapie par le chant, ergothérapie en santé mentale, méditation. J’ai tellement grandi lors de ces thérapies. J’ai pu faire un grand ménage et je me suis débarrassée de bien des maux. C’est l’un des plus beaux cadeaux que je me suis offerts.

Une chance que j’étais bien entourée autant par ma famille que par mes amies. J’ai osé demander de l’aide. C’est important de parler, d’exprimer ce que l’on ressent, de vivre nos émotions. Il faut aussi des personnes capables d’être à l’écoute de l’autre. Toutes ces thérapies m’ont tellement aidée à cheminer, à comprendre, à me faire confiance et à accepter qui je suis.

Notre santé mentale est aussi précieuse que notre santé physique.

Le beau

Aujourd’hui, j’ai 55 ans et j’arrive beaucoup plus facilement à gérer mes angoisses. Je les sens venir et j’en ai beauuuuuucoup moins qu’avant. J’ai appris à m’arrêter avant que tout déborde. J’ai appris à écouter ma petite voix dès qu’elle me fait signe et avant que celle-ci ne me raconte n’importe quoi…

Line Ferraro