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Quand la vie t’oblige à devenir humaine… Texte : Marie-Ève Piédalue

Tu passes ta vie à savoir exactement ce que tu veux, quand tu le veux et comment tu y arriveras. Tu

Tu passes ta vie à savoir exactement ce que tu veux, quand tu le veux et comment tu y arriveras. Tu es une performante, une overachiever comme on dit. Ta vie se déroule à la vitesse grand V pendant que dans ton carnet « to do », tu coches plus vite que Flash :

–  Trouver l’homme de ta vie

–  Réussir au travail

–  Acheter la maison

–  Adopter bébé chien

–  Avoir un enfant

–  Vivre une couple de fausses couches

–  Avoir un autre enfant

–  Changer l’auto pour la familiale

–  Travailler

–  Retourner à l’université pour le fun (t’as le temps anyways)

–  Garder une saine vie de couple… parce que t’sais, ça se travaille !

–  Continuer à voir tes amies

–  Essayer de te garder en forme

–  Voyager

–  Gérer calendrier, rendez-vous, ménage, inventaires, devoirs des enfants

Et ta tête se remplit, se remplit, les pensées se mélangent.

Et tu juges, tu juges gros comme le bras ceux qui n’y arrivent pas. Ceux qui sont plus lents, ceux qui font des choix différents des tiens et ne mènent pas tout de front. Tu juges parce que toi aussi, t’as tout ça à faire et même plus et tu cours ta vie, mais tu y vas pareil t’entraîner et tu fais le gâteau en fondant avec quatre couleurs différentes entremêlées sur chacun des quatre étages de ses Ninja Turtles pour ton quatre ans et surtout, jamais il ne te viendrait dans la tête de choker ton souper de filles ou de dire non à un événement ou à un projet, parce que ça se fait juste pas… Les autres, c’est trop important. Quand tu prends un engagement… tu le tiens ! Et tu les prends tous.

Et puis un jour… PAF ! BOOM ! POW! Tu reçois un giga uppercut en pleine poire et le robot que tu étais disjoncte complètement, tu ne comprends plus. Tu ne vois pas comment c’est arrivé, tout allait si bien, tu étais en contrôle. Avoir besoin de se reposer, c’est pour les faibles, on se reposera quand on sera mort (maudit que t’as hâte que ça arrive !). Ton cerveau a juste pas le droit de te faire ça mais bon, ça a l’air que tu n’es qu’une simple mortelle et comme tu es compétitive, tu te prends THE débarque, celle comprenant toutes les options de luxe. Ton centre de contrôle, ben y contrôle à peine ta capacité à mettre tes shorts.

C’est là que tu vas comprendre petit à petit ceux qui te disaient de ralentir, de choisir tes combats, de t’écouter, de mettre tes priorités claires et plein de trucs ésotériques desquels tu riais. Tu vas comprendre que oui, tu es humaine. Un peu plus chaque jour, tu es humaine et ça vient avec son lot de déchirements internes ; choisir entre le lavage et la vaisselle pour ce soir parce que tu es brûlée, entre le souper d’amis qui te ferait tant de bien ou te coucher tôt pour avoir la force d’enchaîner les cours de soccer, gym et piscine samedi pour tes trésors. Chaque choix venant avec la fatale réalisation que malgré tes efforts, tu es incapable de tout faire en même temps. Ça vient aussi avec le fait de savoir dire non ; et ce non, c’est une des choses les plus difficiles à assumer pour toi.

Tu en viens à la conclusion que tu devras choisir tes priorités pour garder la beauté, l’essence de qui tu es. Afin d’être tout ça et plus encore pour ta petite famille, celle-là même que tu as tant voulue et que tu oubliais en la relayant au rang de tâche cochée sur ta « to do » à force de courir partout.

Toi la championne de la course, cours donc jusqu’au parc avec tes enfants qui ne demandent rien de plus que d’être avec toi et si t’as pas le temps de faire le filet de porc aux panais et poires soir, ben une fois de temps en temps, la poutine de la cantine, c’est le prix à payer pour passer du bon temps avec tes enfants et savoir pour qui tu te dois d’être humaine.

Humanoïde en formation

 

Depuis que chéri est en dépression…

Cela fait quelque temps que chéri ne va pas trop. Ses performances

Cela fait quelque temps que chéri ne va pas trop. Ses performances au travail n’en sont pas affectées, mais son attitude a changé. Il entre du travail, obsédé par tout ce qui ne va pas. La circulation, la température, les clients, les boss, les collègues. Tout est lourd. Il ne voit que ce qui ne va pas. Quand il en parle, il tente de nous convaincre que ce qui se passe n’a pas de sens. De cette façon, cela le conforte dans le fait qu’il a bien raison. Il ne dort plus ou plutôt ne se couche plus. Mais au petit matin, il n’arrive pas à se lever. Ce qui commence sa journée du mauvais pied. L’anxiété prend de plus en plus de place dans sa tête, comme une bête assoiffée de souffrance.

Petite visite de routine chez le médecin et tout s’effondre. Le médecin a vu clair. Il fait une dépression! Cela l’a happé comme un boulet de canon. Il est arrivé à la maison encore surpris d’en être rendu là. La honte, l’anxiété, le doute, la frustration, toutes ces émotions sont entremêlées. Mais la pire, c’est la peine. Ce désespoir qui émerge soudainement et qui surprend mon chéri, tout comme moi.

Les filles arrivent de l’école. On va devoir leur dire. Elles sont tellement surprises de le voir à la maison en après-midi. Pour elles, c’est presque la fête sauf que…

Sauf que leur père est une loque.

Son visage est déformé par toutes les larmes qui ont trouvé refuge sur ses joues. Il n’arrive pas à leur annoncer ce qui se passe. Alors en bonne mère germaine, je prends le lead et je leur dis : « Les filles, votre père va passer quelque temps à la maison. Il ne va pas bien. Son corps n’est pas malade, c’est son cœur et sa tête qui souffrent.  On va prendre soin de lui. Il doit prendre soin de lui. »

Il ne nous a demandé qu’une chose, de ne pas en parler. De ne pas dire qu’il faisait une dépression…

Je ne sais pas à quel point elles ont compris. Elles venaient d’entrer dans leurs vacances d’été et elles ne voyaient que du positif à avoir leur père à la maison. Oh! oui, c’était super, jusqu’à ce qu’elles se rendent compte que…

Leur père ne riait plus. Il dormait le jour et vivait une partie de la nuit. Qu’il ne faisait pas attention à elles. Qu’il ne mangeait plus et même parfois, il ne se lavait plus. Leur scénario d’avoir leur père meilleur partenaire de jeux à la maison n’était vraiment pas en train de se produire. Lui qui est un clown, toujours prêt à faire plaisir à ses filles, n’est plus qu’un ombre.

Moi, je galérais pour maintenir le cap : travailler, m’occuper de la maison, m’occuper de chéri, mais surtout, tout tenter pour que mes filles voient le moins possible la descente aux enfers de leur père. Je le voyais s’enfoncer profondément dans sa noirceur. Voir l’homme de sa vie disparaître, ça fait mal. Ne plus le reconnaître, sentir que de son côté, la connexion est coupée. J’avais mal pour lui. Je souhaitais tellement le retrouver.

Au fil des semaines, mes émotions se sont transformées. J’en avais assez. Assez de le voir avachi sur le sofa. Assez de tout me taper toute seule. Assez de tout porter sur mes épaules. Et à ce moment-là, je l’ai détesté. J’étais outrée qu’il se laisse tomber, qu’il NOUS laisse tomber. Que ni lui, ni nous, n’avions d’importance. Que je me retrouve seule à élever NOS filles. Que le gars que j’ai tendrement épousé soit devenu un corps sans lumière. J’étais exaspérée de tout faire pour ne pas me laisser aspirer vers le fond avec lui. En même temps, je m’en voulais de ressentir tout ça. J’étais épuisée.

De son côté, il fallait reconnaître qu’il mettait tous les outils pour atteindre une guérison. Il avait plusieurs techniques entre les mains, mais parfois souvent, il n’avait pas la force de les appliquer. Il remontait un jour, et puis pendant une semaine, il retournait dans son monde de souffrance.

Un jour, il en a eu assez. Assez de cette souffrance. Il a compris que la souffrance, c’est juste le temps qu’on accorde à notre douleur. La douleur, il en avait eu plus que sa dose. La victime a fait place au guerrier. Il a travaillé tellement fort pour se reconstruire! Pour bâtir l’homme qu’il a toujours désiré être. Il est parfois retombé un instant, mais juste assez pour rebondir et atteindre un nouveau niveau de guérison.

Le jour où chéri mari est retourné travailler, j’étais dans une confusion émotionnelle totale. J’étais heureuse de le voir retrouver une vie normale, soulagée même. Inquiète de sa journée. Enthousiaste pour l’homme qu’il devenait. Émue de ses accomplissements. Complètement apeurée de revoir une ombre revenir du travail aussi.

Chéri va bien. Il sait qu’il doit être attentif aux signes qui l’ont amené vers cette dépression. Il travaille encore sur lui. Il veille à conserver son niveau de bonheur. Il est aussi conscient qu’il n’est pas à l’abri d’une rechute. Il fait donc tout en son pouvoir pour ne pas que cela se produise. Il utilise sa boîte à outils pour aller toujours mieux…

Mon chéri mari va bien…

Martine Wilky

Le no man’s land des listes d’attente

Entre Israël et l’Égypte, il existe un no man’s land

Entre Israël et l’Égypte, il existe un no man’s land d’un kilomètre : un endroit situé entre deux pays, où l’on doit marcher pour obtenir notre étampe de bienvenue en Égypte une fois qu’on a quitté Israël. Un kilomètre, cinq minutes, à ne pas savoir où on est, à ne pas savoir combien de temps on y sera, à ne pas savoir si notre « candidature » sera acceptée ou si on devra retourner bredouille d’où on vient… ou pire : rester piégé entre deux pays, dans un endroit dans lequel on n’existe pas vraiment puisqu’on n’a pas d’étampe, pas de droits, pas de destination. J’y étais il y a vingt ans, et ce sentiment de vide m’habite encore. Alors imaginez ceux qui passent des années dans un no man’s land !

Plusieurs d’entre vous savent que ces no man’s lands existent ici aussi. Tous ceux qui aiment des enfants atteints de maladies physiques ou mentales qui sortent des sentiers battus. Tous ceux qui prennent soin d’enfants (petits et grands) qui ne cadrent pas dans le moule (social, scolaire, médical…), qui ont des difficultés à suivre le rythme du groupe et à apprendre comme ceux qui répondent bien au programme du ministère de l’Éducation. Tous ceux-là savent jusqu’à quel point les listes d’attente, véritables no man’s land de nos territoires nord-américains, sont inquiétantes. Et interminables parce qu’on n’a jamais la certitude qu’elles auront une fin. Et toujours à recommencer.

Nous avons dû recourir à une aide médicale pour que je puisse devenir enceinte. Naïfs, nous avons opté pour le circuit public. Une année à laisser la nature, une autre à attendre que la requête de notre médecin de famille se rende jusqu’au spécialiste, deux autres années à ATTENDRE, encore. Le temps qui s’étend entre chaque nouveau rendez-vous, entre chaque nouveau résultat, est un calvaire du combattant sans garantie de fil d’arrivée. Heureusement, une fois que notre nom atteint le haut de la liste, on est traités aux petits soins. Gratuitement (ben… avec les impôts qu’on paie, tout de même !), par-dessus le marché.

Quand nos enfants ont eu besoin d’une évaluation de leur douance, nous sommes d’abord passés par le système public. La demande avait été faite au jour 1 de la maternelle. Elle a été entendue au dernier mois de la deuxième année du primaire. Et ça, c’est parce qu’on vivait en Alberta, parce qu’au Québec, on n’aurait même pas eu le droit de compléter la demande auprès de la commission scolaire. Il aurait fallu aller au privé, comme nous l’avons fait avec nos autres enfants. Mais même là, les mois d’attente s’égrainent malgré les centaines (milliers !) de dollars déboursés. Bien sûr, la douance n’est pas une question de vie ou de mort, mais ça peut changer toute, je dis bien toute, la vie d’une personne. Plus c’est compris tôt, plus vite on applique des stratégies gagnantes, et plus ces stratégies sont efficaces. Et plus elles peuvent empêcher l’anxiété de performance de s’installer, le décrochage d’arriver, le mal-être de s’imprégner. Même principe avec tous les troubles d’apprentissage et les difficultés psychologiques.

Même quand on se présente à l’urgence avec un enfant en crise d’asthme ou en crise existentielle, on ne peut pas s’attendre à obtenir un service rapide. Je ne pense pas seulement aux trop nombreuses heures d’attente dans une salle bondée de microbes et de patients impatients. Je pense aux mamans enceintes jusqu’au cuir chevelu qui se font retourner à la maison parce qu’on ne voit pas encore la tête du bébé. Aux individus suicidaires qui se font montrer la porte tournante dès qu’ils ont promis-juré-craché qu’ils ne recommenceront plus. Aux parents à bout d’enfants ou d’adolescents à bout qui doivent attendre d’être en hémorragie émotive pour avoir leur place dans le système. Qu’est-ce qu’un parent est censé faire quand il apprend que son enfant violent et malheureux n’aura pas de rendez-vous avant trois ans ? Ou que son bébé qui maigrit sans arrêt, qui devient plus pâle qu’un fantôme ou qui se plaint de maux de ventre atroces devra attendre, lui aussi, qu’un spécialiste ait une place sur sa liste ? Dans son horaire ?

Ne vous méprenez pas : je ne proteste pas ici contre les humains qui travaillent au bien-être de nos enfants. J’ai perçu une tristesse infinie dans la voix de la réceptionniste qui me disait : « Malheureusement, je n’y peux rien, votre enfant n’aura probablement jamais accès aux services spécialisés parce que son problème n’est pas assez grave » (lire ici : il ne mettait la vie de personne en danger dans l’immédiat). Le spécialiste en fertilité comprend trop bien le désespoir du couple qui arrive à la limite de l’âge « acceptable » pour procréer et qui doit malgré tout attendre un cycle, deux cycles, trois…

Je ne peux pas protester contre ces humains. Quand on finit par recevoir l’appel tellement espéré, par rencontrer le spécialiste qui nous aidera à comprendre ce qui torture le bedon de notre mignon ou ce qui entortille le cerveau de notre jeune, on est placé devant une grande compétence. Une humanité sensible, aussi. Des êtres pris dans un système qui prend son temps et qui teste les réserves de patience. Et qui cause des torts à force de repousser les urgences.

Bien sûr, le secteur privé peut parfois accélérer le processus. Voilà entre autres pourquoi je me tourne souvent vers les approches alternatives au lieu d’engorger les listes d’attente. Mais parfois, on a besoin de plus.

D’ailleurs, les cliniques privées, bien souvent, ne fournissent pas l’intervention combinée de plusieurs spécialistes qui jumellent leurs expertises pour apporter la meilleure solution. Je crois au secteur public de la santé. Une fois qu’on y est, on reçoit ce pour quoi on paie des impôts. Mais les payeurs d’impôts ne sont pas seulement ceux qui ont les veines ouvertes ou qui sont en un arrêt cardiaque. Il y a aussi tous ceux qui sont déprimés et qui cherchent des solutions. Et ceux qui ressentent les premiers malaises liés à une santé défaillante et qui voudraient bien guérir. Guérir avant que la liste d’attente vienne à bout d’eux.

Il y a aussi tous ces parents, tous ces grands-parents, ces familles et ces amis qui s’inquiètent pour un des leurs et qui se sentent impuissants à devoir le regarder marcher au milieu d’un no man’s land qui semble ne mener nulle part.

Nathalie Courcy

Malade dans ma tête

Comme le chanterait Lara Fabian : Je suis malaaaaaadeuuuu!

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Comme le chanterait Lara Fabian : Je suis malaaaaaadeuuuu!

Mais ça ne paraît pas. Littéralement, c’est entre mes deux oreilles, comme le diraient ceux qui jugent vite. Une question de chimie du cerveau, de neurones qui capotent et qui envoient des signaux chaotiques dans mon corps. Les maladies mentales, ça s’invite chez vous après avoir visité plusieurs personnes dans votre parenté, ou ça défonce la porte sans s’annoncer, à cause des circonstances qui vous font la vie dure.

Quand ça m’arrive, ça me donne l’impression que la mort m’attend si je dois grimper sur un escabeau de deux marches pour arroser les plantes. Ou que mon cœur va partir se promener au milieu de l’autoroute tellement il bat vite. Ou que la foule présente lors d’une activité familiale va m’avaler et kidnapper mes enfants et mettre le feu à la bâtisse… On appelle ça de l’anxiété. C’est dans ma tête, mais ça existe pour vrai. Malheureusement.

Ce qui se passe à l’étage du haut, juste en dessous de ma calotte crânienne, affecte ce qui se passe dans tout mon corps. Vous essaierez, vous, de vous endormir ou de calmer votre respiration quand vous pensez à cinquante mille choses en même temps. Je n’exagère même pas. « Est-ce que j’ai barré la porte? Pas sûre… Je devrais aller vérifier. Si j’y vais, ça va réveiller tout le monde. Les enfants ont besoin de sommeil pour grandir et apprendre. Je vais avoir froid. Comme pendant le verglas de 1998. Je pensais mourir. Si je ne dors pas bientôt, je vais arriver en retard au travail. Merde! Je suis sûre que j’ai une réunion à huit heures. Si je vérifie sur mon cellulaire, je vais nuire à mon sommeil. Les ondes qui se dégagent de ça ne sont pas bonnes pour la santé. Est-ce que j’ai mangé assez de légumes aujourd’hui? Peut-être que ça pourrait compenser? Ah! non, j’avais promis au petit de laver ses pantalons préférés. Je suis une mauvaise mère. Et… » Vous voyez le portrait.

Avec une colonie de gerboises qui spinnent en dedans vingt-quatre heures par jour, on s’épuise. Mentalement et physiquement. On développe des tensions musculaires, des maux de tête, des crises d’urticaire, des maux de ventre. Et on dort encore moins. Et on stresse encore plus. Et on a le gros orteil sur le bord d’un précipice appelé dépression ou épuisement. Et on tombe dedans, éventuellement.

La dépression, je l’ai rencontrée dans mon miroir, mais aussi chez plusieurs personnes que je connais. Certaines avec qui je partage des gènes, d’autres avec qui je partage une amitié. Certaines sont encore ici, d’autres ont choisi sans choisir de mourir. Une quinzaine de suicides autour de moi. Des internements. Des crises pas possibles. Ça fesse. Ça porte à réfléchir. Ça amène à me demander si un mauvais moment donné, ce sera mon tour.

Je choisis l’autre option : la vie. La vie pas tout le temps facile, celle qui passe par le travail de guérison, l’acception de qui je suis avec mes côtés ensoleillés et mes bibittes à grandes pattes poilues qui rampent partout. La vie, ça passe par la communication et les demandes d’aide, par les projets qui me donnent le goût de me lever le matin. Mais pendant longtemps, ça passait par l’effort surhumain pour m’habiller et pour sourire. Ça me prenait tout mon petit change pour me rendre à l’épicerie et en revenir, parce que quand je revenais, je retrouvais ce qui m’épuisait. Ça me déprimait encore plus que le prix des bananes et les nouvelles de vingt-deux heures. Ça m’a pris du temps, ben, ben de l’énergie, une grosse gang d’amis et de thérapeutes respectueux de mon rythme, capables de me pousser juste assez pour que je reprenne mon élan sans crasher.

Si vous êtes malades dans votre tête, ça se peut que ça vous prenne tout ça et même plus. Ça se peut que l’idée de vous jeter par-dessus bord de votre vie vous passe par la tête. Une fois, deux fois… chaque jour, chaque seconde. Mais ça passe, parce que la maladie, ce n’est pas vous. Ce n’est pas votre identité. Au pire, faites comme Anna dans la Reine des neiges : couchez-vous par terre en claquant la langue à chaque seconde. Vous allez voir : le temps avance, les choses progressent. Un jour, quelqu’un nous tend la main et nous aide à nous reprendre en main, un pas à la fois.

Les maladies mentales, c’est comme les maladies physiques : ça se guérit avec le temps, l’aide appropriée et beaucoup d’amour. Un bon bouillon de poulet ne peut pas nuire. Ça nous ramène du côté de la santé mentale et de ce que j’appelais l’« heureusité » quand j’étais petite.

L’Association québécoise de prévention du suicide

http://www.aqps.info/

Besoin d’aide? 1-866-J’APPELLE (1-866-277-3553)

 

http://apammrs.org/semaine-nationale-de-sensibilisation-a-la-maladie-mentale/
Êtes-vous prêt pour le 25 janvier?
http://cause.bell.ca/fr/nouvelles/1072/etes-vous-pret-pour-le-25-janvier

Des nouvelles d’Étienne !

Je ne pouvais pas rester silencieux en cette journée si importante

Je ne pouvais pas rester silencieux en cette journée si importante Bell Cause pour la Cause.

Le 11 janvier dernier, j’ai annoncé que je retournais en thérapie et que je passerais le mois de janvier loin des caméras, des micros et des réseaux sociaux.  Jusqu’à la dernière minute, ce jour-là, j’ai douté de ma décision de rendre ma situation publique. J’avais peur de vos réactions et de votre jugement.

Ma famille et mon agente m’ont fait part de l’immense vague d’amour dont j’ai été l’objet. Je n’en reviens tout simplement pas. J’ai toujours été mon plus dur critique. Aujourd’hui, vous me prouvez que j’ai bien fait d’en parler et de m’ouvrir. Je ne pourrai jamais vous remercier assez.  Vous avez fini par me convaincre que j’ai pris la bonne décision.

Si j’ai choisi de prendre quelques instants pendant ma thérapie pour vous écrire, c’est afin que vous sachiez à quel point c’est important de s’ouvrir à nos proches sur nos problèmes. La maladie mentale, c’est trop lourd pour une seule personne.

Sachez que je vais bien, que je travaille fort sur moi-même et que j’ai hâte de vous revenir en grande forme!

Étienne

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Le processus pour obtenir des soins en santé mentale

Lorsqu’on souffre de maladies mentales, il est TRÈS facile de sâ€

Lorsqu’on souffre de maladies mentales, il est TRÈS facile de s’y perdre quand vient le temps de crier à l’aide. Le processus pour obtenir des soins est complexe et parfois long, mais il est la première étape pour apprendre à gérer les crises, à accepter les diagnostics et à éventuellement, vivre de nouveau.

Puisque j’ai vécu le processus à plusieurs reprises, je me permets de vous faire de belles listes pour aider à tendre la main à ceux et celles qui ne savent pas où commencer.

*** Il est à noter que ces étapes peuvent être différentes, selon la région où vous vous situez, de vos besoins et du fonctionnement des équipes. Tsé, un système de santé uniforme, là?! #sarcasme.

  1. Prendre rendez-vous et consulter votre médecin de famille HA! Tu vas dire que 25 % des Québécois n’ont pas de médecin de famille. L’attente pour en obtenir un est très longue, mais vous pouvez faire votre demande ici : http://sante.gouv.qc.ca/programmes-et-mesures-daide/inscription-aupres-d-un-medecin-de-famille/. Advenant que vous n’ayez pas la chance d’avoir un médecin de famille, dirigez-vous vers une clinique sans rendez-vous. Pis si ça urge, genre que tu ne peux pu vivre là-là-maintenant, appelle le 911 ou va-t’en à l’urgence sans tarder.

Lorsque tu verras le médecin, ce qu’il faut retenir est que ce dernier est là pour t’AIDER. Discute avec lui de ce qui se passe, dis-lui tout, pas de cachette. Il est fort probable que tu te fasses prescrire des médicaments. N’oublie pas que les médicaments peuvent aider, mais qu’ils ne sont pas une solution miracle. Combine ça à une thérapie, de l’activité physique (juste une marche peut aider si tu n’es pas trop du type sportif) et une bonne alimentation, et ton cocktail sera winner.

  1. Obtenir une référence pour le Guichet d’accès en santé mentale du CLSC le plus près de chez vous Habituellement, c’est ton médecin qui s’occupe de cette étape, en adressant le beau ti-papier de référence directement au Guichet d’accès en santé mentale de ton CLSC. Ensuite, l’étape 3 viendra. À un moment donné. De mon côté, mon doc m’a donné le Golden Ticket pis j’ai dû faire le reste des démarches moi-même. Elle ne savait même pas quelles étaient les prochaines étapes et j’ai vécu La maison qui rend fou d’Astérix, mais x 1 000.
  1. Ta demande est évaluée par l’équipe du Guichet d’accès en santé mentale Une infirmière ou une travailleuse sociale te contactera pour compléter ton dossier et une date de rendez-vous te sera assignée pour faire une première évaluation en personne. Ensuite, ça peut se décliner en plusieurs étapes :
  • Si tu n’as pas d’assurance ou si l’infirmière/travailleuse sociale juge nécessaire que tu sois suivi (e) sur place, le CLSC peut t’offrir les services d’un psychologue pour entreprendre une thérapie. À noter que l’attente peut être longue, encore une fois.
  • Il se peut que ton dossier soit transféré du CLSC au service de psychiatrie de l’hôpital le plus près de chez toi. Si le psychiatre juge qu’il serait bon de te rencontrer, tu seras contacté pour la prise d’un rendez-vous.
  • L’infirmière ou la travailleuse sociale fait un compte rendu de ta rencontre au psychiatre de l’hôpital le plus près de chez toi. Ensuite, c’est le psychiatre qui fait ton diagnostic et détermine le type de soins psychiatriques spécialisés dont tu as besoin. Le rapport d’évaluation et les recommandations de traitements sont envoyés à ton médecin, qui te contactera ensuite pour prendre un rendez-vous avec toi et pour en discuter.

Pour ma part, j’ai eu un premier rendez-vous avec une infirmière en santé mentale du CLSC du Lac-Saint-Louis. À la suite de cette première rencontre, on m’a offert une deuxième rencontre avec l’infirmière, mais aussi avec… TADAAAAAAAA! La psychiatre en personne! Fuckée, tu dis?

J’ai été écoutée et les diagnostics sont tombés. Live, dans ma face, comme une bombe. Bah! Ce n’était rien de surprenant, je les connaissais tous déjà. Mais de savoir que maintenant, je serais suivie en psychiatrie hebdomadairement, par la Chef du département en personne, je me sentais spéciale, mais pas pour les bonnes raisons. Plus du genre « Heille wow! Je suis une méchante folle pour vrai de vrai… », parce que quand on chill dans un département de psychiatrie d’hôpital une fois par semaine, on se rend compte assez rapidement que ce n’est pas tout le temps « bien vu » d’être malade dans sa tête. Pis pourtant, le département déborde… donc techniquement, je ne suis pas seule! Soigner sa tête est aussi important que soigner son corps.

Il ne faut pas oublier que les demandes sont analysées en fonction de la gravité de la situation. Si ta demande prend plus de temps qu’une autre, ce n’est pas parce qu’on te considère moins malade ou moins important. C’est plutôt parce que la vie d’une autre personne est probablement en danger. Si tu vois que ta situation s’aggrave et que tu crois que tu devrais être vu(e) plus rapidement, n’hésite pas à contacter l’infirmière ou la travailleuse sociale de ton CLSC. Ou le 911. Parce que les services d’urgence sont là pour ça aussi, ne l’oublie pas.

Tendre la main n’est pas un signe de faiblesse, mais plutôt un signe de force intérieure incroyable. #briserlestabous #tunespasseul

http://sante.gouv.qc.ca/dossiers/dossier-sante-mentale/

http://sante.gouv.qc.ca/repertoire-ressources/clsc/

 

Maman, je veux mourir

 

Tu ne le sais peut être pas mon grand, mais souvent, je te

 

Tu ne le sais peut être pas mon grand, mais souvent, je te regarde marcher. Je vois ce boulet que tu traines derrière toi. Malgré tes seulement onze ans, on dirait que tu portes un poids énorme sur tes épaules. Dire qu’il y a trois ans, tu avais osé me dire que tu aurais aimé mourir. Tu disais que tu n’osais pas passer à l’acte, mais que tu n’aimais pas la vie.

 

Mon cœur de mère a été détruit à ce moment. Être maman est supposé être tellement valorisant, mais moi, je me voyais vraiment comme la pire mère du monde. Moi qui t’ai toujours tout donné, qui ai fait vraiment de son mieux. Pourquoi ta vie était-elle si difficile? Pourquoi étais-tu si malheureux!?! Mes autres enfants étaient souriants, affectueux et pleins de vie. Qu’avais-je fait de différent avec toi?? Est-ce que c’était notre faute, à moi et ton père ?

Tu as toujours pensé que le monde ne t’aimait pas. Il est vrai que tu as vite été étiqueté à l’école. Les gros mots sortaient vite lorsque quelqu’un t’accrochait par accident dans la cour. Si quelqu’un osait te dénigrer même si léger soit-il, tu explosais tel un volcan. Des fois, c’était des pleurs. Des fois, tu te figeais comme un piquet, les points serrés, maitrisant ta colère. Toi qui n’a jamais frappé personne. Toi qui ne réagis que quand il y a un élément déclencheur. Tu es perçu par les autres comme étant un « petit criss »; celui qui n’est pas fréquentable. Tu as été longtemps seul dans ton coin.

Nous avons travaillé fort, moi, toi et ton père pour que tu remontes la pente. Aujourd’hui ça va mieux, ta vie sociale se porte mieux aussi. Ton diagnostic de TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité) a peut-être aidé dans tout ça, même si des fois je ne suis même pas sûr que ce soit le véritable problème. Je vois toujours ce boulet que tu traines pis ça me chicote. J’ai peur que tes idées noires reviennent. J’essaie de rester positive, car je sais que tu es et que tu seras une bonne personne.

Au lieu de voir ça, toi, tu ne fais que penser aux mauvaises réactions que tu as eues. Tu regardes trop en arrière, car ce que tu détestes le plus est de décevoir le monde. Juste à onze ans, tu crois que ta vie est partie trop tôt tout croche et que tu n’arriveras jamais à rien. Mais moi, mon ange, je le vois ton potentiel, ton cœur immense et ton sens de l’empathie trop très développé! À un tel point que toutes les émotions qui montent en toi te sont insupportables et tu ne sais pas comment toutes les gérer.

Pourtant, malgré tous tes efforts et améliorations, il y a toujours des parents qui osent me dire que tu n’es pas fréquentable. Même si j’entends leurs enfants parler super mal et dénigrer les autres. Même si tu as un très bon début d’année, même si tu as travaillé d’arrache-pied pour mieux gérer tes émotions pour que tu sois mieux perçu. Malgré tout ça, tu restes étiqueté aux yeux du monde, au détriment de ta perception de toi-même. C’est à cause de ce monde-là que j’ai peur pour toi; ce monde remplit de jugements faciles, et ce, sans même te connaître vraiment.

 

La dernière chose que je veux est de réentendre que tu veux mourir.

2h20 Top chrono : l’histoire de mon épuisement professionnel

2h20 Top chrono (Rive-Sud-Montréal), c'est le temps que j'ai mis à

2h20 Top chrono (Rive-Sud-Montréal), c’est le temps que j’ai mis à me rendre au travail la dernière fois que j’y ai mis les pieds… Il y a quelques semaines de cela.

 

La gorge serrée, l’envie de vomir, les tremblements, l’impatience, la migraine, la fatigue, les pertes de mémoire… J’avais le tableau clinique d’un épuisement professionnel et familial. Dans le bureau du médecin (elle-même surprise de me voir, me connaissant comme une personne sportive, impliquée, souriante et en bonne santé), j’ai craqué… C’est ma santé mentale qui n’allait pas cette fois-ci.

-Mais je l’aime mon travail et je ne peux pas laisser tomber mes collègues, que je lui ai dit.

Et elle de me répondre :

-Oui, mais il faut parfois se détacher de la culpabilité et prendre une pause. Revoir nos priorités et peut-être même trouver un emploi qui convient davantage à notre vie de famille.

Un deuil récent, quatre employeurs différents, une compagnie, quatre enfants, dont un TDA (Trouble déficitaire de l’attention), du bénévolat, le manque de sommeil, le peu de vacances, le trafic et un conjoint propriétaire … Effectivement, une mise au point s’imposait. Quand même tes enfants n’en peuvent plus de ton absence et de ton impatience, il est grand temps de prendre une pause!

 

L’épuisement professionnel, c’est quoi ?

 

Selon l’Organisation mondiale de la santé : l’épuisement professionnel se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail».

C’est en 1969 que le terme burnout a été utilisé pour la première fois. Il a fait l’objet de nombreuses définitions depuis. L’Institut Douglas, spécialisé en santé mentale, a retenu celle-ci : « Le burnout est le produit d’efforts disproportionnés (en temps, en émotion et en engagement), d’une faible satisfaction résultant de ces efforts et de conditions de stress en milieu de travail ». Bien que dans les années 1970, on réservait cette expression aux travailleurs du domaine de la relation d’aide (infirmières, médecins, travailleurs sociaux et enseignants), maintenant on sait que tous les travailleurs peuvent être exposés à l’épuisement professionnel.

Selon les experts, personne n’est à l’abri de l’épuisement professionnel. Hommes et femmes sont touchés en proportion égale. De plus, aucune catégorie d’âge n’a été définie comme étant plus à risque. Selon l’Enquête sociale générale de Statistique Canada (2010), un travailleur canadien sur quatre se dit stressé et 60 % de ces salariés disent que le travail est la source de leur stress.

D’un point de vue biologique, les experts n’arrivent pas encore à bien expliquer ce qui mène à l’épuisement professionnel. Par contre, tous les travailleurs qui vivent une période d’épuisement sont en situation de stress chronique. Il s’agit donc d’un important facteur de vulnérabilité.

Parmi les facteurs individuels menant à l’épuisement professionnel, on retrouve certaines attitudes plus fréquentes dont celle d’accorder une trop grande importance au travail et le perfectionnisme.

Selon les recherches, il semble aussi que la faible estime de soi, la rigidité cognitive, une instabilité émotionnelle et l’attribution de ce qui nous arrive à des causes externes soient des facteurs déterminants. En outre, certains contextes de vie, comme de lourdes responsabilités familiales ou encore la solitude, peuvent mettre en péril la conciliation travail-vie personnelle.

De façon plus spécifique, le fait d’avoir de la difficulté à poser ses limites (dans un contexte de surcharge), d’avoir des attentes élevées envers soi-même, de faire de son travail le centre de sa vie et de faire preuve de perfectionnisme dans tous les aspects de son travail, sans égard aux priorités, contribue à l’épuisement professionnel. S’ajoute, aux facteurs de risques, le fait d’avoir une conscience professionnelle élevée et de ne pas savoir déléguer ou travailler en équipe dans un contexte de travail stressant. Le type de personnalité (ambition, compétitivité, besoin de contrôle), l’âge et le sexe, de même que les stratégies d’adaptation inadéquates (dépendance, mauvaise gestion du temps, grand besoin de soutien, mauvaises habitudes de vie, relations interpersonnelles difficiles) sont également en cause.

 

Objectif : retrouver sa santé

 

L’objectif pour retrouver sa santé est de concevoir une manière d’accomplir son travail de façon satisfaisante, sans s’épuiser. L’arrêt de travail est souvent nécessaire. Le repos que permet le « congé de maladie » est essentiel puisque les réserves d’énergie sont à plat chez les victimes d’épuisement professionnel. Cependant, le repos est insuffisant pour régler le problème et éviter les rechutes. « Le repos ne guérit pas l’épuisement professionnel. Un réel changement doit être intégré dans la vie de ces personnes pour retrouver un sentiment de contrôle sur sa vie (…) qu’il s’agisse d’un changement d’environnement de travail, de mode de vie, du sens accordé au travail, de philosophie ou de vision du monde », précisent les spécialistes de l’Institut Douglas. La solution passe donc aussi par le changement.

 

Prévention de l’épuisement professionnel

 

La prévention de l’épuisement professionnel n’est pas seulement l’affaire des individus, mais aussi des entreprises. Les gestionnaires ont donc un rôle clé à jouer. Avant une absence, le gestionnaire peut s’impliquer activement auprès d’un employé, car il peut être possible de détecter les signes d’un problème d’épuisement ou les signes précurseurs d’une absence. Le gestionnaire peut alors rencontrer l’employé pour bien le conseiller et le diriger vers un programme ou un service d’aide. Une telle approche proactive permettra souvent de prévenir ou de raccourcir un arrêt de travail causé par l’épuisement professionnel.

Les personnes victimes d’épuisement, de burnout, qu’il soit parental, professionnel ou tout autre, touche des personnes perfectionnistes, impliquées, qui vont au bout des choses, qui ont une force de travail importante et qui sont pleines d’initiatives. Il s’agit bien là de qualités, mais à trop les exploiter, à ne plus savoir s’arrêter, elles peuvent finir par porter préjudice à notre santé!

 

Entre la vie de famille et la carrière, il est parfois difficile de faire un choix et de trouver un équilibre logique et possible. Les contraintes budgétaires, le trafic, les obligations familiales et l’impossibilité de se voir octroyer une réduction de temps au travail peuvent engendrer cet épuisement qui est autant familial que professionnel.

 

Donc, morale de cette histoire, je dois prendre du temps pour moi, ma famille et revoir mes priorités!

 

 

 

* Références : Statistique Canada; « Enquête sociale générale (2010) », « Aperçu sur l’emploi du temps des Canadiens »

Ma vision du TDAH : Travail, Détermination, Amour, Humilité 

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que nous

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que nous sommes confrontés, en 2016, à vivre une vie en accéléré. Non seulement nous devons tout faire rapidement, nous devons en plus viser un niveau de performance très élevé. La pression est forte sur nous, alors imaginez sur nos enfants. Nous leur demandons de performer à l’école,  dans les sports et dans toutes sortes de sphères de leur vie. Ils sont vite jetés dans un cercle de performance.

Cette année,  mon cadet à fait son entrée en première année. Vous savez, ce petit garçon que l’on soupçonne incapable de suivre les règles à la lettre. Mon fils adore bouger, faire du sport, apprendre à son rythme ce qui lui plaît. Il a de la difficulté à se tenir sur les quatre pattes de sa chaise, pour lui l’option est plutôt d’une ou deux pattes, tout au plus. Ce n’est pas qu’il n’aime pas l’école, au contraire, mais tout ne va pas assez vite pour lui. Les neuropsychologues et pédopsychiatres appellent ça un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité. Vous savez, ce fameux terme qui semble nous envahir depuis quelques années : TDAH.

Aux yeux des autres, nous (les parents de ses enfants souffrant du TDAH) sommes souvent blâmés de ne pas exercer LA bonne discipline envers nos enfants. Pourtant, rien ici n’est question de discipline inadéquate. Le TDAH est un désordre neurologique. Malheureusement, malgré tout l’amour que nous avons donné à nos enfants lors de leur confection, nous n’avons eu aucun contrôle sur comment leur petit cerveau s’est développé. D’ailleurs, plusieurs facteurs peuvent être en cause.

Le jour où j’ai demandé une consultation en clinique privée, j’étais complètement exténuée. Je voulais simplement aider mon enfant dans sa détresse et obtenir des réponses à mes questionnements. Lorsque le diagnostic est tombé, j’ai eu l’impression de recommencer à respirer. C’est étrange à dire, car je ne souhaitais pas qu’ils décèlent un problème, mais je me sentais enfin appuyée et je savais que je n’exagérais pas la situation.

Aujourd’hui, soit un peu plus d’un an après le diagnostic, j’apprends de jour en jour à vivre avec un enfant un peu différent. Un enfant qui est surtout heureux, bon vivant. C’est surtout ce que je retiens de la personnalité de mon garçon. C’est ma petite bombe d’amour. Il peut exploser à tout moment, mais je l’aime ainsi et ça fait de lui un petit être unique.

Malgré ma grande période de découragement, seul le diagnostic m’a aidé à avoir une approche différente envers lui. J’ai discuté longuement avec des familles dans la même situation que nous. L’histoire de la médication revient souvent. Pour notre part, notre fils n’est pas médicamenté. Il le sera peut-être un jour, seul le temps nous le dira. Il est important de prendre une décision éclairée selon la gravité du trouble de votre enfant, selon ses résultats académiques notamment. Plusieurs enfants se retrouvent en échec scolaire alors qu’ils ont les capacités pour réussir. Pour l’instant, dans notre foyer, nous nous sommes créé une approche différente. Nous avons donné une autre signification à ces quatre lettres :

Travail
Détermination
Amour
Humilité

On trouve ça plus beau, plus chic. Ce sont les quatre principales qualités à adopter avec des enfants souffrant d’un TDA avec ou sans H.

Ce n’est pas facile tous les jours,  je vous l’accorde. Prenez l’habitude de soulever les bons coups de votre enfant et créer votre propre livre d’histoire. Comme le temps des devoirs et des leçons est recommencé, plusieurs ont déjà mal à la tête. Moi y compris. C’est une période où nous devons trouver des solutions qui conviennent à notre enfant. Pourquoi ne pas répéter ses additions, ses verbes ou même sa présentation orale, en lui faisant faire du patin à roues alignées autour de l’îlot de la cuisine? Faire un dix minutes de leçons ou devoirs pour ensuite lui laisser le temps de bouger un peu. Ensuite, on reprend. On peut également,  selon l’âge de l’enfant, y aller avec la méthode de la récompense. Nul besoin qu’elle soit monétaire!

 

Ayez confiance en vous et en votre enfant. Voyez la vie objectivement et répétez-vous :
 « Travail, Détermination,  Amour, Humilité ».

Références/ressources :
TDAH, mon amour
TDAH Québec 
Vivre le TDA-H/Québec

​«Moi je n’ai plus de maman. Elle s’est suicidée».

Depuis de nombreuses années, Bell s’engage à défaire les tabous qui entourent la santé mentale

Depuis de nombreuses années, Bell s’engage à défaire les tabous qui entourent la santé mentale. Bell pour la cause est une occasion nationale de parler de ce sujet dans l’objectif de réduire la stigmatisation. C’est important. Tellement important. Personne n’est à l’abri de vivre un moment de détresse. Parfois, cette détresse est tellement insoutenable qu’elle laisse entrevoir qu’il ne reste qu’une option possible : le suicide.

Je me rappelle d’un homme que j’ai rencontré qui trouvait que son ami, décédé par suicide, était lâche d’avoir abandonné ses enfants ainsi. À vous qui ne comprenez pas, j’aimerais vous dire que je vous comprends. La réalité qu’est le suicide peut être tellement lourde à tolérer qu’il est possible de vivre plusieurs émotions intenses. Toutefois, je vous dirais ceci également; vous n’avez pas besoin de comprendre l’acte de la personne pour soutenir, écouter sans jugement, aider une personne en détresse ou l’entourage qui est endeuillé. Plusieurs ressources vous sont disponibles, telles que l’Association Québécoise de Prévention du suicide (http://www.aqps.info/), pour vous outiller à aider et reconnaître les signes de détresse.

À vous, conjoint, conjointe, et tout l’entourage qui avez perdu un être cher, j’aimerais vous dire que vous n’êtes pas seuls. Au Québec, 3 personnes s’enlèvent la vie par jour. Vous aurez peut-être envie de vous replier sur vous-même pour vivre votre peine, votre colère et/ou votre incompréhension. Vous pourriez avoir de la difficulté à réfléchir à ce que vous voulez, quand vous le voulez et avec qui vous désirez vivre ce moment difficile. Chaque deuil est unique, mais sachez qu’une aide est et sera toujours disponible pour vous et votre famille. Plusieurs professionnels et organismes sont là pour vous en plus de votre entourage.

Et maintenant à toi qui as perdu ton papa ou ta maman, que tu sois toujours petit ou que tu sois maintenant un adulte, j’aimerais te dire que l’amour et la maladie mentale sont deux choses totalement différentes. La détresse peut affecter si fort une personne qu’elle croit que s’infliger la mort est la seule façon d’arrêter de souffrir. Tellement, que même son cerveau lui fait croire qu’elle ne mérite pas tout l’amour qui l’entoure. Je sais que cette personne te manque. Il est possible que tu vives un tourbillon d’émotions, parfois même contradictoires, et c’est normal. Parles-en à la personne que tu souhaites quand tu seras prêt. Je te dirais finalement de tendre l’oreille. Une personne ne sera jamais loin pour te dire «Je t’aime» et apaiser un peu ta peine lorsque tu en auras besoin.

Pour finir, rappelons-nous que c’est tous ensemble que nous pourrons faire une différence pour la santé mentale.

Si vous avez des pensées suicidaires, ou croyez que vous devez venir en aide à une personne de votre entourage, contactez Suicide Action Montréal (http://suicideactionmontreal.org) via la ligne d’intervention gratuite 1-866 APPELLE (277-3553) et ce 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Un coup de fil peut faire la différence.

Pour en connaître plus sur le suicide, vous pouvez vous obtenir davantage d’informations à l’adresse suivante :http://sante.gouv.qc.ca/conseils-et-prevention/prevenir-le-suicide/.

Pour savoir comment participer à Bell Pour la Cause, c’est ici : http://cause.bell.ca/fr/.