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Le mot que nous ne devons jamais prononcer : « DPJ » – Texte : Eva Staire

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Comme ce mot est tabou dans notre société ! 

Lorsqu’on entend « DPJ », les idées se placent dans la tête de nos proches :

 « Oh (l’organisme dont nous ne pouvons prononcer le nom) est entrée dans votre famille ? »

Pourquoi tant de jugements ? Sans doute que cela est causé par la façon dont cette société nous a été dépeinte depuis de nombreuses décennies ? 

Saviez-vous qu’en tant que parents, nous avons droit à de l’aide de leur part ? 

Saviez-vous qu’avec leur aide, on évite (selon la situation) les délais interminables proposés par

le CLSC ? Selon les situations, ils peuvent nous aider à faire avancer le dossier de nos enfants qui ne vont pas bien. 

Je vous en fais part aujourd’hui, car j’aurais aimé avoir cette information avant qu’ils ne m’appellent. 

M’appellent pour s’assurer que j’avais mis en place toutes les ressources nécessaires pour ma fille…

À quel point j’étais insultée ? Ce n’est même pas descriptible, car cela fait 7 ans sur 13 que nous essayons (papa et moi chacun de notre côté) d’avoir accès à des services… Et on nous reproche que nous ne lui donnons pas assez de ressources pour qu’elle aille mieux… 

Voici les ressources que nous lui avons offertes :

Psychologue (privé) × 2 ans (environ 3 000 $) 

Travailleuse sociale (privée) × 1 an (environ 950 $)

Psychoéducatrice (privée) × 2 ans (environ 1800 $)

Toutes ces belles personnes, sans rien leur enlever, nous ont dit que notre enfant était une enfant « normale avec un fort caractère ». 

Qui sommes-nous en tant que parents pour aller à l’encontre de 3 professionnels qualifiés ?

Avec tous ces jugements gratuits qui nous arrivent de part et d’autre ? 

Honnêtement, je n’en ai aucune idée. 

Comment je me sens ? Comme une mère qui n’a pas accompli sa tâche de mère, ne sachant plus comment aider son enfant. 

Avant de juger, s’il vous plaît, assurez-vous d’être au courant de l’historique familial, avant de vous rendre à bout vous-même en vous tapant sur la tête… Informez-vous auprès de la DPJ pour savoir comment ils pourraient aider votre famille avant qu’eux ne le fassent… Parfois, ils sont là pour les parents aussi. 

Ne lâchez pas, les parents !

 

Eva Staire

Aidants naturels, mais qui veille sur vous ? Texte : Kim Racicot

C’est votre mère, votre père, votre enfant, votre conjoint ou mÃ

C’est votre mère, votre père, votre enfant, votre conjoint ou même un ami de la famille. Vous veillez sur lui comme un gardien veillerait sur son phare. Mais qui veille sur vous ?

Vous n’avez pas nécessairement juré de façon solennelle d’être présent dans les embûches et pourtant, vous êtes là, debout, droit et loyal, à ses côtés.

Vous respectez le rythme de l’autre, avec patience et sérénité. 

Vous mettez de côté vos propres besoins même si vous savez l’importance de ce rôle déterminant.

C’est exigeant, exténuant, frustrant, mais vous ravalez les larmes tout en gardant le sourire.

Vous vous levez le matin en repensant à la routine, à ce qui devra être accompli, à la médication, aux tâches ménagères, aux soins de santé. Mais encore, ce que vous faites, vous les aidants naturels, c’est bien plus. Vous changez le regard du monde. Vous embellissez un quotidien terne en un quotidien rempli d’amour et de soutien. Parce que pour offrir de l’accompagnement à un proche, il faut être bienveillant et avoir un cœur grand comme l’univers.

Parlons-en de l’accompagnement et de la bienveillance. Mais qui veille sur vous ?

Ne dit-on pas que pour être en mesure de bien prendre soin des autres, il faut savoir prendre soin de soi, être bienveillant envers soi-même ? Le dire est une chose, l’appliquer en est une autre. Mais je vous assure de l’importance de cette phrase. Utilisez le service de répit, mettez-vous à l’horaire : cela vous permettra de recharger votre batterie et aussi d’éviter l’épuisement et l’isolement. Ça n’enlèvera rien au don de soi dont vous faites preuve auprès de la personne aidée, et ce, de manière magistrale. 

Vous planifiez les besoins de l’autre avec une approche des plus humaines, vous gardez le fort tout en sachant pertinemment que vous faites partie des fondements de son équilibre. Vous accompagnez et apportez de la joie. Se faire assister ne changera rien sauf peut-être la compréhension face à l’importance de s’offrir du temps. 

Vous êtes votre propre guide, votre allié, votre propre veilleur de phare. N’hésitez pas à déléguer et à demander de l’aide à la famille, à vos amis ou aux organismes spécialisés en proche aidance. Ne serait-ce que pour dire que vous avez besoin d’une écoute, d’une main compatissante pour veiller un peu sur vous ?

Kim Racicot

Soutien, écoute, informations :

www.lappui.org

www.aidantsnaturels.org

www.procheaidance.quebec

www.raanm.net

 

 

 

 

 

On marche toujours sur des œufs – Texte : Audrey Léger

Dans la vie, on marche toujours sur des Å“ufs Il ne faut pas en faire trop ni prendre trop de pla

Dans la vie, on marche toujours sur des Å“ufs

Il ne faut pas en faire trop ni prendre trop de place, mais il ne faut surtout pas s’effacer et ne pas en faire assez.

Tes paroles sont interprétées autant que ton silence.

Tout ce que tu diras pourra et sera retenu contre toi.

Tu dois justifier, expliquer et te défendre. Tu décides de tenir ton bout parce que tu crois en toi. Tu reconnais tes convictions et tu les partages.

Tu débats, t’opposes et te rebutes. Tu fais la rencontre de dizaines, centaines, milliers de personnes qui sont au même diapason. C’est l’euphorie, enfin !

Tu viens de saisir qui tu étais, ton essence et pourquoi tu mérites le respect comme les autres.

Tu réalises enfin que ceux qui te dénigrent, t’ignorent et te rabaissent sont les gens qui devraient te soutenir, t’encourager, te féliciter. Et c’est exactement LÀ que le bât blesse.

Ça fait mal… vraiment mal. Ça t’anéantit littéralement.

C’est le moment de relever la tête et de regarder devant. Des gens merveilleux te tendent la main. Ils t’attendent. Ils sont ton avenir. Ils t’accueillent au jour 1 de ta nouvelle vie… celle que tu as choisie.

Crois en toi. Tu n’as pas besoin de plus pour te reconstruire. 💚

#thrusttheprocess

#motivation

#girlpower

Audrey Léger

S’impliquer, ça fait du bien ! Texte : Roxane Larocque

La Semaine de l’action bénévole me pousse à réfléchir à l’aspect essentiel de cet apport c

La Semaine de l’action bénévole me pousse à réfléchir à l’aspect essentiel de cet apport collectif. Idéalement, l’implication bénévole, ça fait du bien à tout le monde ! Autant à celui qui donne qu’à celui qui reçoit. Ça peut prendre plein de formes aussi : encadrées par un organisme ou spontanées, régulières ou sporadiques, bref il y en a pour tous les goûts !

L’implication bénévole, c’est bon pour la santé mentale collective. D’un point de vue personnel, il a été démontré que de faire du bénévolat contribuait à diminuer le stress et à diminuer l’isolement, et qu’il contribuait à l’épanouissement personnel. Or, d’un point de vue collectif, cela me semble tout aussi juste. C’est intéressant de sortir un peu de la vision du bénévole qui offre son temps et son expertise généreusement comme un sauveur. De mettre en lumière sa contribution, certes, mais aussi et surtout de mettre l’éclairage sur la nécessité collective de son apport dans une société où les inégalités de toute sorte sont encore présentes.

Le bénévolat c’est une relation, une implication qui change le vécu de celui qui reçoit, mais également de celui qui offre. Le bénévolat, c’est le tissu social collectif qui s’épaissit, le filet de protection qui retricote ses trous pour prendre soin des plus vulnérables. Or ce tissu social nous est commun : prendre soin de l’intégrité de tous, c’est aussi prendre soin de soi. Personne n’est à l’abri d’un jour crouler sous le poids des facteurs de risques qui s’accumulent et entraînent un déséquilibre, une vulnérabilité.

C’est intéressant de comprendre ce qu’on apporte aux autres par le bénévolat, mais également ce qu’on répare en nous en le faisant. Qu’est-ce qui fait qu’on s’implique pour une cause en particulier ? À quel besoin ça répond pour nous ? Il y a certainement des échos de notre passé : un membre de la famille qui a souffert d’une maladie pour laquelle vous vous impliquez maintenant, un manque de soutien à l’enfance que vous voulez éviter de faire vivre maintenant aux enfants plus vulnérables, une intolérance à l’injustice sociale que vous voudriez voir disparaître, l’impression d’avoir une voix, de participer à un changement social, etc. Bref, la Semaine de l’action bénévole, c’est aussi un beau moment pour mettre en lumière tous les bénévoles qui ont surmonté des épreuves, des angoisses, des injustices et qui en font quelque chose de plus grand, de plus doux pour le bien commun.

Merci à tous ceux qui s’impliquent à petite, moyenne et grande échelle. Vous faites assurément une différence, aussi petits vos gestes d’implication soient-ils. Aujourd’hui plus que jamais, votre implication est essentielle !

Roxane Larocque

Porter plainte – Texte : Eva Staire

Quand on dit « Porte plainte à la police », je ne crois pas que les gens prennent conscience

Quand on dit « Porte plainte à la police », je ne crois pas que les gens prennent conscience de tout ce que ça apporte comme stress, angoisse, peur et inquiétude. Ce n’est pas un processus simple et facile. On n’entre pas dans un poste de police en disant « Je viens porter plainte » pis on est reçue immédiatement avec empathie, délicatesse. Non, on nous demande de prendre rendez-vous ou d’attendre sur une chaise qu’une policière se libère. Oui, je vous parle bien d’une plainte pour agression sexuelle.

Tout d’abord, prendre la décision de porter plainte est énorme en soi, c’est reconnaître que nous avons été victime d’un acte cruel et violent. C’est aussi se coller une étiquette de « Victime » parce que si on décide de le dire à notre entourage, c’est ce qui arrive. Sinon, on ne le dit pas et on se sent seule.

Prendre la décision de porter plainte est une grosse étape, mais celle de se rendre au poste de police et le faire est une tout autre histoire. Se retrouver devant le bâtiment, c’est effrayant. On a juste le goût de s’enfuir dans l’autre sens. J’étais dans mon auto, le cœur battant à 100 milles à l’heure, l’envie de vomir sur le bord des lèvres, le corps tremblant, je suis sortie, j’ai marché comme un robot sur le pilote automatique jusqu’à la porte. En moi se jouait une bataille des plus acharnées, continuer ou abandonner. J’ai laissé mes pieds me guider, ma main a tiré sur la poignée et j’ai pris le téléphone.

« Poste de police de XXXX, comment je peux vous aider ? »

« Je viens porter plainte pour agression sexuelle. »

« Entrez et assoyez-vous sur une chaise, on va venir vous chercher. »

Assise sur la chaise, je sursaute à chaque bruit, j’ai les larmes aux yeux. Je texte ma sœur :

« Je suis là, j’attends qu’on vienne me chercher. J’ai peur, si on ne me croit pas, si on me prend pour une conne… »

« Calme-toi. Tu connais la vérité, raconte la vérité, c’est tout. Tu es tellement forte. »

« Je me sens tout sauf forte. »

Puis, la porte ouvre. « Madame, j’ai une policière qui se libère dans une heure, voulez-vous attendre ou revenir ? » Instinctivement je réponds « J’attends, si je pars, je sais pas si je vais revenir. »

Une heure plus tard, je rencontre la policière, une fille super belle, intimidante, mais rapidement, je me rends compte qu’elle est tout sauf intimidante, elle est à l’écoute, attentive, encourageante et incroyablement gentille. Après deux heures d’interrogations, je ressors avec mon numéro de dossier, celui qui va me suivre à tout jamais. « Bonne chance. Tu es super courageuse. Lâche pas. Tu es si forte. », me dit la policière à la sortie. « Merci », je réponds, la gorge serrée.

Seule sur le balcon du poste de police, je descends lentement les marches. Inconsciemment, je prends une grande inspiration et lorsque j’expire, je sens la lourdeur sur mes épaules diminuer, la pression sur ma poitrine partir un peu, mais je me sens particulièrement fière. Fière d’avoir parlé, fière de m’être tenue debout.

Aujourd’hui, les procédures sont lancées, ma déposition vidéo a été faite et l’enquête est en cours, mais c’est loin d’être terminé. Ce sont des montagnes russes d’émotions, des souvenirs qu’on veut oublier, mais qu’on doit se rappeler, c’est garder la plaie ouverte, la faire saigner. C’est épuisant, parce que le stress est à un niveau élevé sans arrêt.

Porter plainte, ce n’est pas facile, oui, je suis sortie du poste soulagée, mais ce fut de courte durée. Ce sentiment m’a confirmé que j’ai pris la bonne décision, mais c’est dur. Quand on entame des procédures judiciaires, on doit être entourée de personnes sur qui on peut se reposer quand c’est trop, sur qui on peut aller pleurer, crier notre colère, notre honte, notre libération. Des gens qui ne porteront pas de jugements, qui seront là pour nous donner de la force et qui vont nous encourager quand on a seulement envie de tout abandonner, qui vont nous rappeler les raisons qui nous ont poussée à porter plainte.

Il y en a pour qui ce processus a été traumatisant et difficile, j’espère que mon histoire sera différente, car pour l’instant, je n’ai rencontré que des personnes compatissantes, consciencieuses et professionnelles. En aucun cas, on ne m’a fait me sentir mal.

Je suis convaincue que la préparation que j’ai faite m’a énormément aidée. Mon agression a eu lieu il y a plusieurs années, j’ai fait une thérapie dans un CALACS, j’ai mon intervenante et les filles de mon groupe qui me soutiennent, mon conjoint, certains membres de ma famille et j’ai consulté une avocate du projet Rebâtir spécialisé dans les agressions sexuelles et violences conjugales pour poser toutes mes questions et m’aider à me préparer à mes dépositions. Porter plainte, c’est comme se préparer pour un combat de championnat mondial. On a besoin d’une équipe de soutien et de préparation mentale.

Porter plainte n’est pas simple. Porter plainte peut briser une personne. Porter plainte peut faire grandir une personne.

 

PROJET REBÂTIR

https://www.rebatir.ca/

+1 833-732-2847

 

REGROUPEMENT DES CALACS

http://www.rqcalacs.qc.ca/

 

Eva Staire

 

Puis, un jour, tu te choisis… Texte : Audrey Léger

Tu remarques les plis près de tes yeux, tu te souviens des larmes que tu as versées, du pouvoir qu

Tu remarques les plis près de tes yeux, tu te souviens des larmes que tu as versées, du pouvoir que tu as laissé aux autres sur ta vie. Puis, ce jour-là, tu te choisis. Tu veux montrer que tu es une bonne personne, que tu mérites le bonheur… Puis, tu les entends encore, ces petites voix qui résonnent.

Si tu t’aimes, tu t’aimes trop. Si tu ris, tu ris trop fort. Si tu es fière, tu te penses bonne. Si tu te gâtes, tu dépenses trop…

I. JUST. DON’T. GIVE. A. FUCK.

Je suis qui je suis. J’aspire à beaucoup de belles choses. Je sais ce que je veux et ce que je vaux. Ce n’est que le début. J’ai envie de soutenir les autres et qu’ensemble, on puisse s’élever plus haut et briller de plein feu. Parce qu’on a LE DROIT !

Petite et belle communauté, de filles, de femmes, de mères, de belles personnes : partageons notre soutien, notre ouverture. Moi, j’nous trouve ben ben hot !

Audrey sans artifice

UN CALACS, MAIS QU’OSSÉ ÇA ? Texte : Cindy LB

Agression sexuelle, violence physique ou verbale, harcèlement psychologique… malheureusement, nou

Agression sexuelle, violence physique ou verbale, harcèlement psychologique… malheureusement, nous connaissons tous une personne qui a vécu une de ces situations. Nous connaissons certains organismes, les refuges pour les femmes vivant avec de la violence conjugale, mais qu’en est-il des femmes victimes d’agressions sexuelles ? Il n’y a pas beaucoup d’informations qui circulent à ce sujet, que ce soit pour avoir un soutien ou pour une personne avec qui parler. Ce que nous entendons, c’est : « Va porter plainte à la police. » Connaissant notre système de justice actuel (il y a présentement une tentative de changement, à suivre), les victimes, dont je fais partie, sont complètement découragées, perdues et se sentent abandonnées.

Première chose, je ne connaissais pas la ligne téléphonique d’aide pour les victimes d’actes sexuels : 1‑888‑933‑9007. Ce sont des intervenants spécialisés dans ce domaine, c’est confidentiel, bilingue, 24/7. J’ai téléphoné à plusieurs reprises et ils sont extraordinaires. En plus de leur écoute, ils conseillent et aident à trouver d’autres ressources d’aide. C’est justement une intervenante qui m’a fortement conseillé d’appeler un CALACS. Un quoi ? J’ai l’honneur de vous les présenter.

CALACS veut dire : Centre d’Aide et de Lutte contre les Agressions à Caractère Sexuel. Ce sont des intervenantes (femmes pour des victimes femmes) qui offrent plusieurs services : groupe de cheminement pour les femmes ayant subi une ou des agressions à caractère sexuel, cheminement individuel, soutiens aux proches, aides et référence téléphoniques, accompagnement auprès des différentes instances, elles font de la formation, de la prévention dans les écoles, de la lutte et défense des droits. Ces centres passent inaperçus, n’ont pas toute la reconnaissance qu’ils méritent. Je vais remédier à ceci maintenant.

Je viens tout juste de terminer le cheminement de groupe, 13 séances qui varient entre 1 et 2 heures, qui survolent plusieurs sujets (émotions, sexualité, intimité, honte, culpabilité, l’agression elle-même, etc.) Aucune femme n’est obligée de parler ou dire ce qu’elle ne se sent pas confortable de partager, c’est fait dans le respect et les limites de chacune. Il y a des règles bien établies dès le début, les intervenantes nous font remplir des formulaires de santé pour connaître les signes ou malaises qui pourraient survenir et être en mesure de donner les soins ou conseils pour nous aider. Par exemple, pour ma part, lorsque je vis des émotions trop intenses, je fais des crises d’angoisse très fortes, je peux perdre conscience, donc mon intervenante savait comment me garder dans le moment présent ou me ramener.

Au début de la thérapie, je ne savais pas à quoi m’attendre, j’avais la culpabilité, la honte et la colère au max. Je souhaitais être capable de vivre avec mon agression et ne plus ressentir autant d’angoisse. J’ai vite réalisé que mes objectifs étaient très hauts. Puis, les séances ont débuté, je ne voyais pas trop où les sujets que nous abordions allaient nous amener, à un point tel que j’avais presque oublié pourquoi j’étais là. Chaque sujet est très intéressant et aide dans la vie de tous les jours ; puis vient « Le récit ». Nous devons raconter notre agression avec les détails que nous sommes à l’aise de dire, et les semaines suivantes, la colère est abordée. Les trucs donnés pour évacuer cette colère peuvent être surprenants et très satisfaisants. C’est fou ce qu’une nouille de piscine peut défouler. À la fin, j’ai compris que les sujets du début étaient pour préparer le terrain pour le gros de la job. La dernière journée, il y a le bilan, où nous célébrons tout le chemin parcouru.

Je souhaitais ne plus ressentir d’angoisse ou de peur en pensant à mon agression. Non seulement j’y suis arrivée, je suis très ouverte à parler de mon agression et je veux m’impliquer pour la cause. J’ai plusieurs projets en tête comme une série de livres pour enfants qui explique le consentement et d’autres sujets relatifs aux agressions. Tous ces beaux projets et ambitions ne viennent pas de nulle part, tout vient de la confiance que mes intervenantes et femmes de mon groupe m’ont transmise. Ces femmes qui travaillent jour après jour avec des femmes brisées, traumatisées et perdues ne baissent jamais les bras. Elles travaillent sans arrêt pour améliorer le processus et trouver de nouvelles méthodes pour nous aider. Elles suivent des formations pour rester à jour ou tout simplement parce qu’elles veulent en apprendre plus pour mieux aider. Ça n’arrête pas là, non, elles font de la sensibilisation auprès des enfants et adolescents, organisent des marches pour continuer à faire avancer les droits des femmes, des victimes. Ah ! Sans oublier qu’elles accompagnent certaines femmes qui décident de confronter leur agresseur ou de porter plainte à la police tout au long du processus. Comme si ce n’était pas assez, elles gardent contact avec certaines femmes qui ont terminé leur thérapie depuis longtemps et continuent de les aider si nécessaire. Est-ce que je suis la seule à être essoufflée ? Elles font tout ça avec le plus beau et le plus sincère des sourires.

Ces centres sont essentiels, ces intervenantes sont essentielles. Les agressions sexuelles sont encore trop taboues et très mal comprises. Énormément de fausses informations et perceptions circulent. « Ben là, as‑tu vu comment elle était habillée ? Elle l’a cherché. » « Un gars, ça ne peut pas contrôler ses pulsions. » « Ouin, mais elle n’a pas dit non, elle n’a rien fait. » « Des fois, non veut dire oui. »

*La fille, ça se peut qu’elle veuille juste se sentir belle. Elle n’a pas une affiche qui dit « agresse-moi ».

*Un gars qui a appris le respect et le consentement va accepter si la fille change d’idée.

*Même si un non n’a pas été prononcé à voix haute, le fait de figer signifie un non.

*Non veut dire non. Point à la ligne.

Un CALACS change une vie, change des vies. Tu reprends le contrôle de ta vie. Tu comprends certaines choses. Ton futur est plus beau. Tu as des outils pour t’aider tout au long de ta vie. Tu peux contacter à nouveau ton intervenante en cas de besoin. Surtout, tu comprends que tu es une VICTIME, que ce n’était PAS de TA faute et que TU N’ES PAS SEULE.

Merci au CALACS L’Ancrage des Laurentides, merci à mes intervenantes.

Cindy LB

 

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Ligne téléphonique Info-Aide violences sexuelles :

1‑888‑933‑9007

 

Regroupement des CALACS du Québec (pour trouver celui le plus près) :

http://www.rqcalacs.qc.ca/

 

CALACS L’Ancrage des Laurentides et pour faire un don :

https://calacslancrage.ca/

https://calacslancrage.ca/faire-un-don/

 

 

Tu me « drives »! Texte : Ghislaine Bernard

Tu sais, il y a des matins où je me dis que je me sens bien et d’autres où c’est moins certain

Tu sais, il y a des matins où je me dis que je me sens bien et d’autres où c’est moins certain. Ces matins-là, tu es là. Parfois tu es juste présent, sans avoir à dire quoi que ce soit. À d’autres moments, tu me fais rire, tu me fais réfléchir, tu me fais pleurer dans tes combats, ou tu m’émeus dans tes joies. Tu me demandes de l’aide pour une raison ou une autre et je me précipite comme je l’ai toujours fait pour t’aider. Mais au final, c’est toi qui m’aides.

Oui, parce que tu me fais confiance pour t’aider.

Oui, parce que j’arrive à te faire atteindre tes objectifs.

Oui, parce que je me sens utile et appréciée.

Oui, parce que simplement, tu es là.

Il y a des soirs où je me sens seule et tu viens, tu m’accompagnes sur ma solitude en me partageant ta journée, ta dernière virée ou ce vidéo absurde qui t’a fait rire. Tu me parles du passé, de nos moments, de nos déboires et de nos fous rires. Parfois ensemble, on redessine l’avenir en se basant sur un présent modifié à notre convenance.

On suit la musique… on fait des pas de danse.

Tu me « drives »

Tu me dis tellement de choses, en paroles, en écrits et même dans tes silences et tes non-dits.

Tu me racontes ta vie et moi la mienne. Totalement ou partiellement, selon l’humeur du moment.

Je pourrais dire encore tellement de choses que tu fais pour moi ! Mais le principal :

Tu me « drives »

Tu me forces à m’élever au-dessus de moi-même, à faire face à mes problèmes. Tu m’enlèves certains poids, parfois. À cent milles à l’heure, tu me percutes par certaines vérités, même si parfois tu n’en as pas conscience, je t’entends, je t’écoute, je te lis et te regarde. J’observe ta verve, tes intonations, tes pauses et tes émoticons.

Tu me « drives »

Chaque jour, je te retrouve sur mon parcours. Je te vois dans la rue, sur mon écran, au bout du fil. Tu me rends visite ou c’est moi qui viens à toi. Nous partageons tout et rien. Nous voguons sur le même océan, toujours droit devant, même si parfois des courbes se présentent.

Tu me « drives »

Tu es mon ami, ma connaissance, mon collègue, mon frère ou ma sœur de cœur. Tu es ce père qui m’a élevé, cette tante, cet oncle, ce cousin. Tu es mon enfant, mon parent, mon amour. Tu es celui qui partage ma vie au travers de celle-ci.

Tu es parfois aussi cet inconnu qui m’offre un regard, un sourire ou même qui ne me regarde pas, trop occupé dans ses pensées.

Tu me « drives »

Avec tes bons et tes mauvais côtés

Toi, dans toute ta splendeur, dans toute ton humanité.

Tu es mon prochain, mon voisin.

Tu es cet humain. Petit ou grand, peu importe vraiment.

Tu es et cela me suffit.

Merci

Simplement, Ghislaine

Les gars, si on prenait soin de vous maintenant? Texte : Annick Gosselin

Dans les médias et sur les réseaux sociaux, on parle énormément de la violence faite aux femmes

Dans les médias et sur les réseaux sociaux, on parle énormément de la violence faite aux femmes et des mesures mises en place pour les aider. C’est très bien ainsi, on veut que ça cesse. Mais n’est-il pas temps de s’adresser aux hommes, d’instaurer des programmes d’aide pour eux et de les soutenir en amont, avant que ça dégénère?

De tous les temps, l’image qu’on a eu d’un homme, c’est qu’il doit être fort et le pillier de sa famille. Un homme, ça ne peut pas « flancher ».  Quand tu es un homme, un vrai, tu endures, tu ravalles et tu continues ton chemin, souvent jusqu’à ce que ça déborde en violence conjugale ou en problèmes de dépendance, notamment.

Il est temps que la société investisse pour eux et qu’on leur donne les bons outils afin qu’ils puissent apprendre à gérer adéquatement leurs émotions, accepter qu’ils ne vont pas bien et qu’ils doivent aller chercher de l’aide lorsque nécessaire.

Les femmes ont dû se battre dans plusieurs domaines afin d’atteindre l’égalité sociale et économique des hommes. Mais je crois qu’il est temps que les hommes, en ce qui a trait à leur santé mentale, aient droit au même traitement que les femmes et que nous en fassions une priorité, un choix de société.

Il nous incombe à tous d’en parler et d’être sensibles aux signes qui démontrent qu’un homme ne va pas bien. Faire preuve d’empathie, de compréhension et lui faire savoir qu’il doit demander de l’aide, c’est aussi de notre responsabilité. Il est si facile de faire comme si on ne s’en rendait pas compte et de continuer à vivre dans notre individualité quotidienne. Quand on sait qu’un gars vit quelque chose de difficile, c’est quoi de prendre de ses nouvelles? De l’écouter? D’aller boire un verre ou un café avec lui? T’sais, juste lui faire sentir qu’il n’est pas seul. Ça peut faire toute la différence quand tu ne vois plus la lumière au bout du tunnel.

Pour nos petits garçons, nos petits hommes en devenir, on a la chance de changer les futures mentalités. Il faut leur enseigner dès le plus jeune âge que c’est correct de ne pas toujours bien aller. Arrêtons de leur mettre la pression du gars fort et parfait. Montrons-leur l’importance d’avoir des émotions, donnons-leur le droit de les exprimer et les outils pour les gérer adéquatement.

Messieurs, on vous soutient. Vous avez le droit de tomber au combat, de trouver la vie difficile. Mais il n’y a rien que le temps n’arrange pas. Allez chercher de l’aide de votre famille, d’un ami, d’un collègue ou d’un professionnel, mais ne restez surtout pas seuls à porter tout le poids de vos difficultés sur vos épaules.

Annick Gosselin

Le saut vers le secondaire – Texte: Joanie Fournier

Ma grande fille aura 12 ans cette année. Elle est en sixième année du

Ma grande fille aura 12 ans cette année. Elle est en sixième année du primaire et l’an prochain, elle devra faire le grand saut vers le secondaire. Quand moi j’avais son âge, ça me semblait tellement simple. Soit je pouvais aller à l’école publique du quartier, avec la majorité de mes collègues de classe. Soit je pouvais choisir une école secondaire privée, si mes parents avaient les moyens financiers.

En 2022, le système d’éducation privé semble bien inchangé. Je retrouve les mêmes noms de collèges que ceux que j’ai connus à l’époque. Par contre, le système public a pris une tout autre tournure ! Il existe maintenant des dizaines de profils possibles, qui touchent à différentes spécialités et qui répondent aux intérêts des jeunes. C’est vraiment formidable.

Il existe des profils spécialisés en sports, en danse, en anglais, en espagnol, en théâtre, en arts, en musique… Chaque école publique semble avoir développé sa propre spécialité. Je trouve le concept vraiment fantastique. À mon époque, tout le monde allait à la même école, mais suivait un cours à option différent. De nos jours, je constate que les élèves ayant les mêmes centres d’intérêt semblent se regrouper dans chacune des écoles.

Mais voilà qu’il y a un revers à cette médaille : l’absence d’accompagnement. J’ai dû faire moi-même, comme parent, une recherche au centre de services scolaire de ma région pour connaître chacune des écoles. J’ai réalisé que nous avions 12 choix d’écoles publiques juste dans mon secteur. Je me suis assise avec ma grande fille pour lui expliquer qu’elle devait choisir où elle voulait postuler.

Personne à l’école primaire ne lui en avait parlé. Personne n’a pris le temps de regarder avec ces élèves ce qu’ils aiment comme discipline. Pourtant, TOUS ces élèves iront immanquablement vers cette transition l’automne prochain ! Comment se fait-il que leur école primaire ne les y prépare pas ?

Avec ma fille, j’ai fait des tests de personnalité et j’ai parlé avec elle des matières qu’elle aime présentement au primaire, et des matières qu’elle aime moins. Nous avons écarté avec elle les écoles et les profils en danse, en sports et en théâtre… Elle a hésité un peu, puis a écarté aussi les profils de musique. Elle semblait se diriger vers les langues avec plus de plaisir et de facilité. Même avec de tri, il lui restait quatre écoles dans lesquelles elle voulait postuler.

Entre septembre et novembre, elle a donc passé tous les tests d’admission pour ces quatre écoles secondaires, toutes dans notre secteur. Des examens écrits, des vidéos à tourner, des lettres de motivation à rédiger. J’ai mis un point d’honneur à ce qu’elle passe au travers de tous les processus seule. Jamais elle n’a pu bénéficier de mon aide, de mes conseils ou de mes réponses. Par contre, j’ai été là, à chaque étape pour la soutenir, la rassurer et l’encourager.

Son école primaire actuelle n’a été d’aucune aide, d’aucun soutien. Si je n’avais pas fait mes propres recherches, je n’aurais pas obtenu la moitié des informations pertinentes. J’aurais manqué plusieurs dates limites concernant les tests d’admission également. Je travaille à temps plein. J’ai quatre enfants. Mais clairement, je suis aussi devenue l’assistante de son agenda durant l’automne tout entier.

Ma fille a de la chance. Elle adore l’école et elle réussit très bien. Elle a eu l’immense honneur d’être sélectionnée dans les quatre écoles dans lesquelles elle a postulé. Mais encore fallait-il faire un choix. Et encore une fois, aucun soutien de la part de son école primaire.

Elle s’est assise devant les quatre profils. Elle a appris à peser les « pour » et les « contre ». Elle a regardé les transports disponibles, les amis acceptés, la proximité, les choix de cours, les vidéos de présentation des écoles… Elle a considéré chacun des points et a trouvé ça très dur de trancher…

« Maman… Et si je trompe ? Et si je ne suis pas heureuse dans l’école que je choisis ? Et si je veux changer d’idée ensuite ? Ou l’année prochaine ? Et si je n’y arrive pas… ? » 12 ans. Elle a 12 ans et semble devoir porter le fardeau de son futur sur ses petites épaules. C’est définitivement beaucoup de pression pour une enfant.

Elle a pris son temps pour bien choisir. Elle s’est assurée d’être certaine certaine certaine de son choix avant d’envoyer sa réponse aux écoles. Elle a finalement choisi le programme d’éducation internationale. Elle a eu un coup de cœur pour l’apprentissage des langues, le don de soi, le bénévolat et l’ouverture vers les autres. Sa personnalité colle tellement bien à ce profil, je le sais.

Pendant tout le processus, j’ai tout fait pour me montrer impartiale et ne jamais influencer ses choix. C’est sa vie, pas la mienne. Elle a été sélectionnée pour qui elle est, et non pas pour qui elle pense devoir être.

Malgré tout, je reste avec cette impression que son école primaire aurait dû accompagner ses élèves dans cette transition. Faire venir un spécialiste en orientation, les préparer aux différentes possibilités des tests d’admission, les informer pour leur permettre de faire un choix éclairé. Ils sont jeunes, certes, mais consciencieux. Ils n’ont pas à être lancés dans cette aventure les yeux bandés… Les écoles primaires devraient les éclairer, les informer et briser les tabous. Aucun enfant de 12 ans ne devrait vivre cette transition démuni et face à l’inconnu.

J’aimerais beaucoup vous entendre…

— Vous enseignez en sixième année du primaire ? Que faites-vous dans votre classe pour préparer vos élèves à cette grande étape ? Ou suite à cette lecture, qu’avez-vous envie d’instaurer ?

— Vous êtes parent ? Avez-vous fait vos recherches ? Comment avez-vous accompagné votre enfant ?

Joanie Fournier

**P.-S. Ce n’est pas un débat entre les écoles privées ou publiques… Je n’ai même jamais envisagé d’envoyer ma fille dans le système privé, tout simplement parce que j’ai quatre enfants et que je n’en ai pas les moyens financiers.**

 

Encore la « maudite » grève des CPE – Texte: Kim Boisvert

Oui. Encore. Mais je ne suis pas tannée de devoir avoir mes minis avec moi pendant qu’éducateurs

Oui. Encore. Mais je ne suis pas tannée de devoir avoir mes minis avec moi pendant qu’éducateurs-trices crient haut et fort leurs demandes pour de meilleures conditions.

Nope, ça m’tanne pas, ça. Ce qui me tanne, c’est d’entendre ou de lire les commentaires de gens qui disent des horreurs du genre : « Elles le savaient quand elles ont donné leur CV. »

Ou bien le dernier qui m’a fait perdre des cheveux : « T’es gardienne, tu pensais gagner quoi ? Fais comme tout le monde et change de métier si ça te va pas ou garde en d’sourrrr d’la table pis mets-toi sur le B.S. » Oui, un vrai commentaire déposé sous une publication Facebook. J’pense que j’ai roulé les yeux tellement fort que mon cerveau a voulu m’quitter.

Le mouvement « Valorisons ma profession » est plus qu’important.

Si t’as des enfants qui vont au service de garde, tu dois appuyer ce mouvement.

Si t’as des enfants qui sont allés au service de garde, tu dois appuyer ce mouvement.

Si t’as des enfants, tu dois appuyer ce mouvement.

Si tu connais mes enfants, tu dois appuyer ce mouvement.

Si t’es humain, tu dois appuyer ce mouvement.

Parce que 40 h+ par semaine, ces éducateurs. trices élèvent et forgent la relève, la société de demain.

J’ai la chance d’avoir des éducatrices exceptionnelles pour mes jumelles et un milieu de garde carrément incroyable. Y’a pas une journée où je ne remercie pas le ciel pour ces humains et humaines en qui j’ai 100 % confiance. On dit qu’être parent ça s’apprend. On ne naît pas parents, on le devient à grands coups de pleurs et d’échecs et de remise en question. Constamment. Et on a de la chance d’avoir des gens pour qui ÇA, ces moments, c’est leur quotidien. En fait, ce n’est pas de la chance, ces professionnels de l’éducation à l’enfance sont formés pour s’occuper de nos minis. Mais aussi ils font un soutien parental supra-chiant. Et ça, c’est le bout où leur patience doit être mise à l’épreuve.

Ils et elles gèrent des conflits, des étapes de vie, des émotions, des séparations, des gastros et d’autres bobos, et surtout, sans eux, personne ne pourrait travailler.

Elles/ils ne sont pas là QUE pour nos enfants. Leur présence nous est toute aussi essentielle, pour tous les parents qui ne peuvent pas ou ne font pas le choix de rester à la maison.

Parce que sans les éducatrices de mes enfants, je n’aurais jamais pu passer au travers d’un processus au tribunal pour agression sexuelle. Que j’ai gagné.

Parce que sans les éducatrices de mes enfants, je n’aurais jamais pu passer au travers de ma séparation du papa quand elles étaient bébés.

Parce que sans les éducatrices de mes enfants, je n’aurais jamais pu gagner assez de sous pour vivre.

Parce que sans les éducatrices de mes enfants, je n’aurais pas pu prendre soin de ma santé mentale.

Parce que sans les éducatrices de mes enfants, je ne serais jamais passé au travers de l’étape de la propreté avec autant de bienveillance.

Parce que sans les éducatrices de mes enfants, je n’aurais pas entendu les mots « Voyons, Maman, les filles sont bien ici, va te reposer, tout va bien. »

Ces mots qu’on m’a dits alors que je sortais de la garderie en pleurant. Parce que j’étais dépassée. Parce que j’avais pas dormi de la nuit pour mon nombril à moi et que je n’arrivais pas à prendre le dessus. Alors que les idées noires m’envahissaient, on validait que ça irait bien.

Parce qu’avec leur soutien, leur présence et leur travail, on le sait que nos enfants vont bien aller. Et nous aussi.

Si t’es humain, tu dois appuyer ce mouvement. Une bataille à la fois, mais soyons solidaires. Même si on doit jongler. Même si on manque du boulot. Même si, même si. Je comprends, je l’entends, mais c’est le temps qu’eux et elles aussi soient entendu. e. s.

#valorisezleurprofession

#yapasdenoussanseux

**** Mention spéciale aux éducatrices de mes minis, ces femmes d’exception à qui je lève mon chapeau chaque fois que je me couche en me disant que la journée a été longue. Sans vous, je ne serais pas là. Y’a pas assez de bulles sur la terre pour vous célébrer.

 

Kim Boisvert