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Mai, le printemps, la fête des Mères….

Le mois de mai vient de faire son entrée, et qui dit mois de mai di

Le mois de mai vient de faire son entrée, et qui dit mois de mai dit fêtes des Mères…. C’est ma septième fête des Mères… C’est pour moi un moment pour faire une mise au point sur la mère que je suis. Je travaille fort pour faire exit avec la culpabilité et non, rien n’est parfait. Mais je crois que je fais comme le bon vin, je m’améliore en vieillissant.

Je me souviens qu’au début, je culpabilisais quand j’avais un rendez-vous chez la coiffeuse. J’y allais sans en profiter vraiment, en me souciant du retard pour mon rendez-vous. Mon corps était sur la chaise, mais mon cœur à la maison. Maintenant, ma fille me met presque dehors pour avoir un moment avec son père.

La fête des Mères, c’est aussi le moment où l’on reçoit son petit cadeau fait par son enfant, je parle au singulier, car dans mon cas, je n’en ai qu’une. Je me souviens de l’année où ma fille avait peinturé un pot de yogourt et planté une graine dans la terre. Elle allait avoir deux ans et était remplie de fierté de me le remettre. Aussitôt arrivée à la maison, pendant que j’avais le dos tourné un instant pour ranger les manteaux, ma mini moi avait versé toute la terre dans mon entrée. Je n’ai jamais pu voir ma fleur pousser.

Je me souviens également du bonheur qu’elle a eu à se remplir l’estomac avec les cupcakes au citron que j’avais faits pour ma mère et moi. Une enfant de trois ans qui trippe autant sur le citron… Dans la même logique aujourd’hui, elle adore le chocolat 70 % cacao. Il reste que la fin de semaine de la fête des Mères de 2014 est probablement une de mes meilleures. Je rentrais par avion le samedi matin d’un congrès à Toronto sans trop de culpabilité. J’avais eu beaucoup de temps pour prendre soin de moi, bref une belle pause. Ma fille s’était dont ennuyée, je me souviens encore de la force de sa caresse et de son « MAMAN! » à mon retour à la maison. Je savais que cet ennui avait été difficile, mais en même temps rempli d’une nouvelle énergie.

Cette année, j’ai eu droit à un cadeau avant le temps. Il y a quelques jours, ma fille m’avait préparé un petit mot (elle a appris à écrire) et ce petit mot disait que j’étais et je cite, « cool », qu’elle m’aimait et que cela me faisait un beau souvenir de mon enfant… J’avoue, j’ai eu un moment d’émotion. Et voir qu’elle pouvait maintenant me l’écrire…!

Alors à vous toutes les mamans, je vous souhaite une belle fête des Mères remplie d’amour, de tendresse, de bricos faits par vos tout-petits ou d’un brunch fait par vos plus vieux.

Evelyne Blanchette

Toi, le paparazzi

Tu as toujours aimé faire des photos. Déjà enfant, tu admirais la

Tu as toujours aimé faire des photos. Déjà enfant, tu admirais la vie à travers un objectif. Tu as eu ta première caméra à onze ans et depuis, tu mitrailles! Chaque étape de ta vie est gravée dans cet appareil, chaque petit bout de nature qui t’a enchanté, chaque moment que tu trouvais drôle, émouvant ou rare.

Depuis que tu as des enfants, ça a pris des proportions incontrôlables! « Clic clic », tu prends des photos à longueur de journée! Ils sont si beaux ces petits amours! Tu refuses de manquer une étape et tu te promènes la caméra greffée à la main.

Vite! Il se met debout! Clic! Il est sur le pot! (non mais t’sais…) Clic! Il mange sa première purée de brocolis et en met partout! Clic! Il est si cute dans le bain! Clic! (Tu te feras chicaner plus tard pour cette photo-là, crois‑moi!) Bébé a vidé tout le tiroir de plats Ziploc! Clic! Grand-papa lui donne son biberon! Clic! Il joue avec le chien! Clic! Il escalade les marches de la galerie! Clic! Il dort (enfin)! Clic clic clic!

En grandissant, ils vont se tanner tes enfants, alors, tu voleras des images en cachette, des moments drôles et précieux immortalisés à la sauvette.

La technologie t’offre des applications toutes plus fascinantes les unes que les autres. Tu retravailles, tu recadres, tu mets des filtres, tu partages, tu tagues et tu hashtagues. Tu adores Instagram, tu penses Instagram, tu vis Instagram!

Tu es le paparazzi des enfants, des arbres, des musiciens, des oiseaux, de tes chiens, des rivières, de ton assiette (oui, oui, tu prends même tes plats en photo!), de la lune, du soleil, de la pluie, de la neige… tu vis en photographies…

Tu as embarqué dans la mode des selfies et tu poses un peu partout à la recherche de l’image qui aura le plus de succès. Tu es alerte et tu as toujours le doigt sur le piton. Tu prends une photo aussi vite qu’un cowboy dégaine son gun lors d’un duel.

Tu imprimes et tu colles ces images dans de grands albums que tu aimes tant regarder, collé sur tes enfants lors des journées pluvieuses d’automne. Tous ces petits moments figés et si vite oubliés reprennent vie au rythme des pages que tu tournes. Tu réalises alors à quel point le temps passe si vite et combien tu es heureux d’avoir volé des petits morceaux de vie afin de les savourer encore et encore. Ces souvenirs en images sont les témoins de petits bouts de bonheur. En effet, à chaque « clic », tu es heureux, car tu arrêtes un peu le temps.

Mais parfois, prends-tu le temps de relâcher la pression sur le petit bouton et de savourer l’instant? Abandonne donc un moment ta caméra et regarde avec tes yeux à toi, car c’est encore plus beau quand on vit et que l’on regarde sans filtre. Les plus belles images ne sont-elles pas celles qui sont gravées dans ta mémoire?

 

Gwendoline Duchaine

Merci pour tout, mon père!

Je me souviens encore de ces matins où nous jouions à la main chau

Je me souviens encore de ces matins où nous jouions à la main chaude toi et moi, assis à la table de cuisine. Ma toute petite main attendait avec impatience que ta grosse main la frappe. Doucement, comme une caresse. Très fort pour qu’elle devienne rouge et que ce soit encore toi qui gagnes. Je me souviens de ces fins de semaine à la maison, quand je revenais après le patin et que nous faisions le ménage au son de Rod Stewart ou Santa Esmeralda. Je me souviens de ces soirées au Lac Aylmer ou nous pêchions la barbotte au bord du feu. Je me souviens de ces matins très tôt où nous partions en bateau pour aller « troller » en espérant attraper le plus gros brochet, le plus gros doré ou le plus gros achigan. Je me souviens de ces week-ends en bateau, ces moments où Francis Cabrel chantait et où on profitait de la vie en famille. D’ailleurs, chaque fois que j’entends Francis Cabrel, Rod Stewart ou Santa Esmeralda, je pense à toi.

Je me souviens des couvre-feux à mon adolescence, quand je descendais en ville à pied pour aller rejoindre mes amies au terrain de balle et que tu me disais que si je n’étais pas revenue à neuf heures, la porte serait barrée. De cette soirée avec mon premier chum où Mom m’attendait assise dans les escaliers à la maison. De cette soirée où vous étiez censés passer la semaine sur le bateau et que vous êtes revenus parce qu’il y avait une tempête sur le lac. Il n’y avait pas de cellulaires dans le temps. J’ai eu la peur de ma vie quand je suis revenue à la maison et que toutes les lumières étaient allumées.
Je me souviens d’un père aimant, travaillant, intègre. Un père strict, mais tellement généreux. Un père tendre et affectueux qui aime sa femme et ses enfants de tout son cœur. Un père taquin et drôle. Ton rire contagieux résonne dans mes oreilles quand je lis une histoire drôle ou qu’on me raconte une blague. Tu aimes tellement rire… Voir la maladie qui te gruge aujourd’hui me brise le cœur. Tant de souffrances. Malgré tout, j’ai la chance de pouvoir te dire à quel point je t’aime. À quel point je te serai à tout jamais reconnaissante d’avoir fait de moi la femme que je suis aujourd’hui. La mère qui essaie du mieux qu’elle peut de faire que ses enfants se souviennent de leur papy comme moi. Un papy qui les aime plus que tout.

Alors aujourd’hui, je te dis : MERCI POUR TOUT, MON PÈRE! Tu resteras à tout jamais dans mon cœur. Le chemin est difficile, mais je t’accompagnerai jusqu’au dernier moment. Je tiendrai ta main pour que ton départ soit plus doux…
Je t’aime, mon Père xxx

La tradition de Noël vient de se poser entre mes mains

Je suis enfant unique. Ma mère a un frère et mon père, un frère

Je suis enfant unique. Ma mère a un frère et mon père, un frère ainé. J’ai souvenir d’être toute jeune, de célébrer le réveillon avec sept convives, pas plus. Les deux familles fêtaient chacune de leur côté. Mes parents n’ont jamais été des « veilleux » de soirée. Je pense qu’ils ne se sont jamais rendus à la phrase double sens « Bon…, un dernier p’tit café avant de partir ? » Honnêtement, je n’ai jamais connu l’ouverture des cadeaux à minuit; 9h30 max, peut-être 10h00, tout le monde était reparti chez soi. La poudre de fée était temporaire. Je pense qu’elle existait juste pour me permettre de vivre mon enfance avec un semblant de magie.

 

En 1994, mon grand-père est décédé. C’est aussi l’année que mon SEUL cousin est né du côté de ma mère. Ma grand-mère maternelle est ma dernière « précieuse » en vie. Elle a 76 ans aujourd’hui et elle vient tout juste de prendre sa retraite l’an dernier.

Étant jeune, je regardais avec envie les films de Noël; les bottes qui se multipliaient dans la baignoire, la montagne de manteaux qui formait le Kilimandjaro dans la chambre des maîtres, les cousins cousines qui entraient de dehors les joues complètement rougies par l’hiver québécois… Je n’ai jamais connu ça! Pour moi, ça existe juste dans les vues. Pourtant, j’aurais tant souhaité, moi aussi, avoir MON Noël bonbon digne des familles parfaites.

L’an dernier, ma grand-mère a osé faire une grande annonce. Elle se désistait pour préparer le prochain Noël, donc celui de cette année, car « c’est prenant, éreintant ». Elle souhaite aller au restaurant et décorer minimalement pour éviter d’avoir à serrer des tonnes de décorations brillantes et bruyantes en plein mois de janvier.

Je comprends, je la comprends tellement. C’est vrai que c’est tout un contrat organiser Noël. Elle a maintenu le phare si longtemps, elle peut bien se permettre d’accrocher ses lumières, non?

Je frôle ma 34e année de vie. Ironiquement, je viens de passer dans le camp des organisateurs. La tradition de Noël vient de se poser entre mes mains. C’est à moi de jouer. Euh… ok! Et je dois faire quoi au juste pour garder en vie les traditions ?!?

Le sapin est fait, les décorations sont installées dans la demeure, les centaines de lumières ornent plus ou moins parfaitement le pourtour de ma maison. Wonderful Christmas Time commence lentement à envahir les différentes radios et j’ai déjà raté deux recettes de sucre à la crème, trop mou/pas assez dur.

Alors, pourquoi c’est si tough de se réunir autour d’une dinde avec le sourire? Pourquoi avec les années, on doit se forcer à se voir une fois par année? Parce que si je ne le fais pas, PERSONNE ne le fera. Je verrai Noël mourir entre mes mains et je me considère beaucoup trop jeune pour fermer la lumière.

Chez nous, ma mère ne trippe pas sur le cas de son frère. Ma mère est en conflit d’intérêts avec ma grand-mère ce qui fait que la cohabitation est impossible, même pour le temps d’un ragoût de boulettes! Imaginez les heures de plaisir. Et dire que personne n’a parlé de son opinion sur Safia Nolin encore! 😉

Fut une époque où Noël reposait carrément sur les épaules des générations antérieures. Ils avaient le flambeau des mœurs et leur mission était de s’assurer de la pérennité de ce que la famille avait instauré comme rituel. La messe de minuit, le chocolat chaud, les enfants qui font dodo jusqu’à 22h00 en pyjamas à pattes, les oncles et les tantes qui dansent en rond un peu pompette dans la cuisine. Grand-maman qui sort la mitaine de four pour le fameux jeu du cadeau suremballé. L’échange de cadeaux qui semble durer une éternité. Courir 234 fois à la fenêtre pour observer le vrai Père Noël arriver pour sa distribution. Des sourires francs, une convivialité évidente. Ouais, ouais, ouais.

L’an dernier, le Noël vert en a surpris plus d’un. J’ai accompagné mon fils à l’extérieur avec son manteau pas trop chaud. Le iPad bien ouvert à l’application Norad pour suivre le trajet GPS du Père Noël dans le ciel du monde entier. Il était émerveillé et il cherchait vraiment à le voir passer.

J’ai pris une photo avec mon cœur. J’ai cligné des yeux trois fois pour emmagasiner cette image dans ma mémoire, à tout jamais. Je savais que ce serait la dernière fois. L’an prochain, il apprendrait peut-être la vérité. Et si c’était sa dernière année avec la foi magique ?

Une table ronde fera l’affaire; je n’aurai pas besoin de cuisiner pour une armée. Je risque de m’endormir sur le divan à 22h56, le 24 décembre au soir… Je vais réveillonner avec tout le monde, mais juste pas la même journée, dans la même maison.

-Est-ce que je vais prendre une cuisse ou une poitrine pour Noël ? Ma plus grande question!
-Crémeuse ou traditionnelle la salade ?
-Ahhhhhh, pis j’me gâte solide! Un mixte des deux, why not!

 

Le resto, le 25 décembre, je trouve ça triste. Mais je vous promets une chose. La magie de Noël opérera. Je suis de celle qui recycle le bonheur. J’ai des cargaisons de « Joyeux Noël » pour le futur. Je regarde en avant et je tente d’être au-dessus de ce chamaillage de bébé lala!

Je viens de comprendre la vie. Ma grand-mère avait raison. Dans la vie, quand tu veux du sucre à la crème, bien tu t’en fais. Essai numéro trois : mon sucre à la crème est excellent. Il goûte comme dans mes souvenirs d’antan. Pareil!

Noël 2016 vs 1972

Comme à chaque année depuis plusieurs années, la période des fê

Comme à chaque année depuis plusieurs années, la période des fêtes me rend nostalgique.

 

J’ai souvenir de mes Noëls d’enfant. J’ai souvenir à quel point on attendait le 25 décembre au matin pour ouvrir les cadeaux, sous l’arbre, tant souhaités. Les cadeaux qu’on avait regardés et entourés dans le catalogue Distribution au consommateur ou Sears. Notre fameux Walkman jaune Sony qui se refermait avec une clip sur le côté ou encore notre jeu vidéo « ultra moderne » Atari. Je le voulais tellement. Est-ce que la boîte sous le sapin correspondait à la grosseur du cadeau souhaité ? Est-ce assez lourd? Le bruit, en brassant la boîte, est-il compatible à mon Walkman ?

Voilà où je veux en venir!  Le désir et l’attente. Je vais plaider coupable. Mes enfants sont BEAUCOUP trop gâtés toute l’année. Tellement que quand arrive le temps de Noël, la liste de cadeaux désirés est difficile à remplir. Pas difficile parce qu’ils ne sont pas demandant. NON, difficile, car ils sont gâtés pourris à longueur d’année. Même que j’ai de la difficulté à les aider à trouver des suggestions. Je sais, ce sont nous les parents qui avons accepté que Noël devienne commercial. Je m’en veux.

Suis-je le seul dans cette situation ? Suis-je le seul à trouver que la magie de Noël n’est plus ce qu’elle était ? Que tout est matériel ? Que les familles ne se réunissent plus comme elles le faisaient ? Mais où sont donc rendus les Noëls d’autrefois ? Sommes-nous trop fatigués ? Trop blazés ?

J’ai une très grande famille. Quand mon grand-père était de ce monde, on se faisait un devoir de se réunir à chaque temps des fêtes. Oncles, tantes, cousins et cousines… tout le monde. La musique de Noël, les échanges de cadeaux, la dinde et la tourtière… Bref, un VRAI Noël. Depuis le départ de mon grand-père (grand-maman étant partie alors que j’avais sept ans), la famille a cessé de se réunir. Il y a bien eu quelques tentatives de la part d’une cousine, d’un cousin ou d’un oncle, mais la tradition s’est tout simplement perdue. À chaque fois que l’on se revoit tous, on se dit qu’on a trop de plaisir ensemble et qu’il faut absolument se revoir. Là-dessus aussi, je plaide coupable.

J’aimerais revenir au Noël traditionnel d’autrefois. Que mes enfants n’ouvrent pas les cadeaux rapidement, afin d’ouvrir le suivant, et qu’ils les apprécient plus que 2 minutes. Que les partys de famille recommencent. Que le soir du réveillon, le décompte puisse se faire en famille, et que tous ne soient pas partis vers 22h00, prétextant être brulés ou que les enfants sont fatigués (même moi, je quitte tôt!). Qu’on puisse coucher les enfants dans les piles de manteaux sur un lit. Qu’on retourne à la messe de minuit en famille.

 

Bon je vous laisse. Je vais aller aider ma fille à faire sa liste de cadeaux de Noël!

Souvenirs d’enfance

Quand je fouille dans ma mémoire pour me rappeler mes souvenirs les

Quand je fouille dans ma mémoire pour me rappeler mes souvenirs les plus doux, les plus beaux… Ce sont de petits bonheurs, simples, qui me viennent à l’esprit…

 

 La corvée des petits pois

On s’assoyait autour d’une grande chaudière vide et ma mère déposait des cageots de petits pois fraîchement récoltés. Avec nos genoux écorchés, nos vêtements salis par la boue et un immense sourire, nous commencions à écosser. Le sceau se remplissait dans les rires, les blagues, les histoires d’autrefois, les chansons que nous fredonnions ensemble. Ces instants étaient magiques, car nous étions réunis. Par-dessus tout, j’adorais croquer dans ce légume sucré et savoureux. La douce chaleur du soleil venait caresser ma nuque. Je fermais les yeux, humant l’odeur de ces futures conserves pour l’hiver.

 

 La corvée des cordes de bois

C’était une grande fête chaque automne! Mon père arrivait avec sa remorque pleine de bûches que nous devions décharger, pour ensuite les empiler contre le mur de la maison, selon une technique bien précise, afin que le tout ne s’effondre pas. La promesse des feux de cheminée à venir, dans lesquels nous allions faire cuire des châtaignes et du pot-au-feu. Mes amis, mon frère et moi attendions ce moment pendant des jours! Nous nous installions en formant une chaîne de travail précise et efficace. Le premier était dans la remorque, tendait une bûche que le second attrapait et lançait au suivant. En bout de ligne, j’avais la tâche de placer ce bout de bois sur le tas, tout en réfléchissant chaque fois à la manière la plus judicieuse de le poser. Ça sentait la forêt, les champignons et la braise froide.

 

C’est impressionnant comme une odeur peut me parachuter dans mon enfance. Une simple odeur et je me retrouve à écosser des petits pois ou à empiler du bois. Nous avions la capacité de transformer quelque chose d’obligatoire, en un moment magique et unique. Ce regard d’enfant que je souhaite tant ne jamais perdre…

 

 Je me pose parfois la question : « Mes enfants auront-ils, tout comme moi, des souvenirs simples, beaux, rassurants ? » Vous savez, ce genre de moments dont nous nous rappelons toute notre vie avec douceur. Est-ce que je leur ai donné ces instants-là ?



 Et vous ? Quels sont vos plus beaux souvenirs d’enfance ?

Souvenirs d’Halloween

Je me souviens

Je me souviens avoir déjà aimé l’Halloween. En fait, c’est flou, mais mes parents vous diraient que cette fête me plaisait comme tout enfant avide de ramasser un maximum de bonbons en sonnant au plus grand nombre de portes possibles.

Je me souviens de mon père qui nous amenait passer de porte en porte avec un sac supplémentaire à la main pour ramasser le trop plein. Je me souviens des taies d’oreiller qui débordaient. Je me souviens aussi de la maison avec un gros gorille et des lumières rouges qui me faisaient peur. Je me souviens aussi de ma mère qui nous attendait au retour pour trier méticuleusement le fruit de notre récolte.

Mais il y a eu une coupure à un certain moment dans ma vie. Je ne saurais vous dire quand exactement. Probablement à l’époque ou j’étais juste assez jeune et à la fois trop vieille pour passer. À ce moment précis, l’Halloween est devenu pénible. Je voulais les bonbons (qui aurait dit non?), mais j’en avais assez du costume trop chaud, du maquillage qui pique et de la pluie qui doublait les sensations déplaisantes des deux premiers points.

Je me souviens avoir décidé de tout arrêter. Ça devait être au début de l’adolescence. J’ai toutefois continué de me costumer pour le concours de l’école. J’adorais me transformer le temps d’une journée.

Puis les années ont passé, les Halloweens se sont succédés sans que j‘en profite réellement. En fait, je me demande même si j’ai des souvenirs de cette fête à cette époque. Je crois que le jour où j’ai eu assez d’argent pour m’acheter moi-même mes bonbons est le même qui m’a plongé dans cette période sombre où même une citrouille joyeusement illuminée n’arrivait plus à m’émouvoir.

C’est alors que sont arrivés les enfants. Je me souviens de mes fistons déguisés en citrouille et hurlant leur vie pour qu’on leur enlève leur costume. Charmant et nullement motivant. Je me souviens la première fois que j’ai passé en tant que parent: les costumes trop chauds, le maquillage qui pique et la pluie qui doublait les sensations déplaisantes des deux premiers points. Sans parler du chialage à tout propos: mal aux pieds, aux jambes, sac trop pesant, fait chaud, fait froid et toutes leurs variantes. Un pur plaisir! Comme quoi la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre.

C’est à ce moment précis que je me suis mis à détester l’Halloween. Pas ne pas aimer, tout simplement détester. Un passage obligé pour faire patienter les enfants entre la rentrée scolaire et Noël. J’en étais désagréable, une version orange et noire du Grincheux. Mais j’avais des enfants alors je me suis mis à imaginer des variantes pour rendre cette fête somme toute agréable: On en a fait des chasses aux bonbons dans le sous-sol décoré. On a même invités des amis. On a aussi mangé des momies sous forme de saucisses enroulées de pâtes, bref, on s’est organisé pour avoir du plaisir.

Puis il y a eu une seconde coupure dans ma vie. Je me souviens exactement à quel moment. J’étais enceinte de ma fille et il y avait cette robe qui traînait dans ma garde-robe. Je ne sais trop si c’était la trentaine ou les hormones de grossesse, mais quelques coups de ciseaux plus tard, j’avais une robe de sorcière à enfiler pour ma séance photos de maternité. En regardant les clichés, je me suis souvenue que j’adorais me transformer le temps d’une journée.

C’est à ce moment que tout a changé. Un 180 degrés dans mon attitude. Oh, je déteste toujours l’Halloween dans son essence traditionnel, mais j’ai réalisé que ce que je déteste, je ne suis pas obligée de le faire et je ne suis surtout pas en droit de brimer le plaisir de ceux à qui ça plait. Chez nous, on aime se déguiser, on s’amuse à jouer un rôle, on prend des photos. On se fait un souper thématique et on regarde des films de circonstance.J’ai réalisé qu’on pouvait très bien fêter l’Halloween à notre façon en créant nos traditions autour d’un élément capital: Le plaisir de passer du temps ensemble.

 

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