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Je ne vais pas bien, mais je ne te demande pas de solutions

« Oh. »

C’est la répon

« Oh. »

C’est la réponse que j’ai eue d’une amie que j’aime d’amour lorsque je lui ai répondu honnêtement à sa question.

Elle : Salut ma poule, tu ne posts plus sur Insta et je ne te vois pas souvent non plus en ligne nulle part. Ça va ?

Moi : Non, ça ne va pas bien. Pas du tout. Mon monde a éclaté et je crois que je suis en train d’abandonner.

Elle : Oh.

Voilà comment le malaise d’une réponse franche peut se traduire. Oh. Deux lettres toutes simples. Mais ohhhh combien lourdes de sens. Son malaise de se sentir obligée (ou pas) de demander le pourquoi de mon mal‑être. De ne pas avoir de réponse. De ne pas avoir non plus de solutions. C’est quand même lourd, quelqu’un qui ne va pas super bien. Ça teinte ton indice de bonheur personnel puisque ça ajoute un point d’alarme inattendu dans ta journée. Personne ne veut ça. Personne ne veut le bagage de l’autre. Amie ou non, c’est toujours un peu étrange d’avoir à absorber la peine de l’autre et la lui redonner en amour. Ça prend beaucoup de bienveillance envers soi ET l’autre.

Personne ne veut voir une face avec les yeux bouffis à force de pleurer tout un après-midi.

Je sais qu’elle le fait avec plein d’amour. Qu’elle veut bien, au final, savoir que je ne vais pas super bien. Mais mon cœur a fendu en voyant la peine dans ses yeux sur un Facetime trop court.

Parce que je dois recommencer dans une des sphères de ma vie qui a toujours été amazing. Parce qu’un processus judiciaire pour agression, c’est lourd et stressant. Parce que voir son réseau d’amies s’effondrer, c’est douloureux. Parce que le chômage refuse des demandes et qu’on ne peut rien y faire, malade ou non. Parce que, parce que, parce que.

Fait que je me suis obligée à sortir au Starbucks. Je pense devenir Barista à nouveau tellement ici, c’est mon safe place.

Ici, c’est doux. Je peux me permettre de ne pas aller, d’écrire que ma vie est lourde mais que j’essaie.

T’as un safe place toi ? Où c’pas grave si tu pleures devant un faux feu de foyer avec un Venti thé vert glacé secoué à la pêche et limonade trop cher ?

Recovery is hard, hey ?

Kim Boisvert

À toi qui accueilleras ton premier trésor sous peu…

Ma belle amie, je perçois la fébrilité qui t’anime. Je peux ressentir

Ma belle amie, je perçois la fébrilité qui t’anime. Je peux ressentir ce mélange d’angoisse et de bonheur intense imminent simplement à te regarder…

Je veux te dire tant de choses ! Je t’en ai dit, déjà, et tu en as entendu assurément plus que nécessaire 😉, mais j’ai peur que tu oublies… Alors, je m’autorise ce billet, ce soir, pour jeter sur papier ces humbles conseils. Je souhaite qu’ils t’aident à traverser ce moment unique et tant attendu.

D’abord, dis‑toi que ces heures que tu t’apprêtes à vivre seront celles que tu prendras plaisir à raconter mille et une fois à toutes les femmes que tu côtoieras. Ces heures marqueront à jamais ton cœur de femme devenue, en une fraction de seconde, « maman ». 🌷

Savoure chaque instant, profite de chaque seconde. Ces moments sont riches, même s’ils s’accompagnent de douleur. On m’a déjà dit que les douleurs associées à un accouchement ont un sens contrairement à celles occasionnées par une blessure ; elles t’aident à mettre au monde ton enfant ! Et ensuite, elles disparaissent ! On en saisit la portée à chaque contraction… ❤️

Aussi, dis‑toi que tu aideras ton fils à naître, car pour lui, c’est une grande aventure ! Vous ferez un travail d’équipe.

Visualise tous les moments que tu rêves de partager avec lui. Imagine‑le chez toi, chez tes amis, dans ta famille, au parc, sur son mur d’escalade… Tu verras, le temps passera à une vitesse folle !

Surtout, souviens‑toi du privilège immense que tu as : porter un enfant et l’accompagner pour la vie. Ça, c’est toute une chance, mais en t’écrivant ces lignes, je sais à quel point ton cœur est rempli de gratitude. 🌸 

Bref, j’ai entendu beaucoup de récits d’accouchements, mais j’ai si hâte d’entendre le tien. 🌷

Je te souhaite une rencontre marquante et remplie d’amour ! 

Je t’aime mon amie xxx

Karine Lamarche

Enseignante

Vivivante

Fin juin. C’était un matin parfait pour partir à la plage entre amis. L

Fin juin. C’était un matin parfait pour partir à la plage entre amis. La bière était au frais dans la glacière et le sac de plage déjà dans le coffre de la voiture. Alors que j’avais le pied dans la porte, prête à quitter, j’ai décidé de prendre cet appel. On m’avait demandé de m’asseoir. Puis, j’ai reçu la nouvelle. Un coup de pelle en pleine face. Ta perte. Accidentellement, trop jeune pour partir, pour quitter ta famille, ton chum, tes enfants. Je me tiens le ventre. J’ai tellement mal, j’essaie de protéger mon bébé de peur de l’écorcher tant je souffre. La plage a été grise, orageuse, inondée de mes sanglots.

Pendant quarante semaines, j’ai soigné mon cœur, fabriqué mon bébé et j’ai réfléchi. J’avais décidé de me réaliser, de vivre des succès, de me dépasser parce que toi, tu ne pouvais plus et que moi, j’y avais droit. Cette injustice de la vie, je me la faisais payer. J’avais choisi la course à pied. À chaque moment de souffrance, je me répétais que moi j’étais vivante, que tu n’avais pas cette chance alors, il fallait endurer, suer et poursuivre. Cette pensée‑là, c’est le moteur qui m’a fait franchir plusieurs lignes d’arrivée. La course m’a permis d’affronter les épreuves qui se sont accumulées durant trois ans. C’était devenu un besoin comme manger et dormir. Je courais sans musique ; je m’entendais mieux réfléchir et respirer. Je prenais de grandes décisions et stabilisais ma santé mentale. Je me sentais connectée avec moi-même. Il m’en fallait plus pour ressentir la souffrance maintenant. J’augmentais les défis. Je partageais des moments magiques avec de précieuses amies. Je me sentais apaisée, vivante, rayonnante. L’euphorie après course était ma drogue. 

Puis, septembre, ce demi sous la pluie. J’étais moins bien entraînée. Je l’ai détesté. J’ai souffert et mes pensées te suppliant de m’aider ne suffisaient plus. Mon temps m’a déçue. J’ai été écœurée ; j’ai arrêté un long moment. Ensuite, j’ai recommencé intensivement, puis diminué; j’ai été blessée longtemps, j’ai poursuivi, puis j’ai ralenti.

Je reprends l’entraînement encore une fois parce que je suis déterminée, tenace et que j’ai absolument besoin de me connecter avec moi-même, de prendre du temps pour moi et de briller. J’ai envie de me répéter dans ma tête cette phrase qui me fait penser à toi, qui me permet d’avancer et de réaliser la chance que j’ai. Cette fois, c’est la bonne. J’ai absolument besoin de me sentir « Vivivante ».

À ta douce mémoire, Vivianne

Julie De Pessemier

Les cousins

Quand j’étais enfant, le plus grand bonheur que mes parents puissent nou

Quand j’étais enfant, le plus grand bonheur que mes parents puissent nous faire, c’était de nous amener visiter nos cousins… Ils ne vivaient pas proche de chez nous, alors on n’avait pas ce privilège très souvent. Mais quand enfin, après plusieurs mois, on avait la chance de se réunir, c’était la fête chaque fois.

Les adultes restaient dans la cuisine à popoter et à jaser de leurs anecdotes d’adultes autour de leurs coupes de vin. Et nous, les enfants, on partait s’isoler dans les chambres, souvent regroupés par âges rapprochés, pour aller jouer ensemble.

Mes cousines, elles étaient carrément les sœurs que j’aurais toujours voulu avoir. Et comme on se voyait seulement à l’occasion, je ne voyais que les beaux côtés. Que du plaisir. Et tellement de bons souvenirs…

Je me souviens de nos collections de Polly Pocket et des heures qu’on prenait à placer nos familles de petits chiens et de petits chats. Je me souviens des plus vieux qui venaient nous espionner avec leurs walkies-talkies d’espions. Au chalet, on passait nos journées à chercher de « l’or des fous » dans le petit chemin qui menait au lac. On partait dans le bois pour chasser l’ours et on revenait en courant à la moindre ombre qui bougeait.

Maintenant, on a tous vieilli. Et on a fait des enfants. Et nos enfants, à leur tour, prennent plaisir à se réunir. Et quand je les vois jouer ensemble, mon cœur fond. Quand on leur dit que leurs cousins s’en viennent à la maison, c’est la fête ici. Les enfants courent préparer leurs jouets préférés, parce qu’ils ont tellement hâte de les leur montrer. Et quand les cousins arrivent, les enfants disparaissent dans les chambres… et à part pour soigner quelques bobos ou pour une millième collation, on ne les revoit que le soir venu.

Et nous, devenus adultes, on profite à notre tour de la cuisine. On popote, on rit, on jase et on en profite. L’alcool coule à flots, il y a toujours un sac de chips ouvert et on entend un fond sonore de rires d’enfants à longueur de journée. Le bonheur, le vrai.

On passe notre temps à se répéter que c’est tellement beau de voir nos enfants jouer ensemble. Parce qu’on se souvient. On sait tellement qu’ils sont en train de se créer leurs plus beaux souvenirs d’enfance. Et on se demande si nos parents avaient le même sentiment de bonheur de nous voir jouer ensemble. Sûrement…

Les cousins, ce sont des frères et des sœurs de cœur. Avec eux, les enfants ne vivent que les bons côtés de fratrie. Parce qu’ils ne vivent pas ensemble en tout temps, donc ils n’ont pas le temps de se taper sur les nerfs, de voler les jouets de l’autre ou de picosser le plus jeune… Ils ne vivent que les rires, les petits bonheurs, les partages et les bons moments…

Alors on profite de chaque fin de semaine où on peut les voir. On planifie nos vacances ensemble. On parle de campings, de parcs d’attractions, de zoos… On planifie des listes d’épicerie qui ne finissent jamais, parce t’sais, ça mange en maudit des enfants !

Pis le jour venu, on en lave des becs collés, on en mouille des débarbouillettes, on en coupe du melon d’eau, pis on en lave des serviettes de piscine. Mais mausus qu’on est fiers. On a le cœur léger, on entend nos enfants rire de bon cœur ensemble. Pis y’a rien de plus beau que les souvenirs qu’on est en train de créer…

Bon été !

Joanie Fournier

Pour toi ma belle amie

Il y a quelques semaines, tu me faisais une annonce importante. Un g

Il y a quelques semaines, tu me faisais une annonce importante. Un grand changement s’opérait dans ta vie et ce changement, je savais depuis notre première rencontre qu’il était pour arriver un jour. Lors d’un brunch, tu m’as annoncé que tu partais outre-mer avec ton mari et ta fille, car ton mari avait enfin obtenu un poste à l’international.

J’écris ce texte alors que tu vis tes dernières heures ici au Québec, mais lorsqu’il sera publié, tu seras en Allemagne en train d’entamer ton nouveau chapitre de vie. Te dire que tu ne me manqueras pas serait faux, mais j’ai simplement compris que notre relation sera différente. Notre amitié a commencé il y a quatre ans lorsqu’une super directrice générale a eu le réflexe de m’engager. Nous avons commencé à travailler en équipe et tu as fait la découverte d’un gros morceau de ma vie, ma fille.

À ce moment dans ta vie, tu disais que tu ne voulais pas d’enfant et que c’était assumé. Cependant, tu n’étais pas complètement insensible à la maternité que je vivais. Je sentais que toi qui avais le même âge que moi, tu voyais qu’il se passait quelque chose d’important lorsque notre enfant vieillissait ; on devenait partenaires de vie dans une relation mère-fille.

Les choses ont évolué et les montagnes russes dans notre relation sont apparues, mais notre lien s’est toujours maintenu. J’en suis plus que reconnaissante, surtout aujourd’hui. J’ai ensuite fait un move plus qu’important il y a un peu plus de deux ans : j’ai quitté le travail où nous nous étions connues pour de nouveaux défis. Quelques semaines plus tard, tu me faisais l’une des plus belles annonces lors d’un lunch, sans verre de Kim : tu attendais un bébé. Je me souviens, j’étais sans mots et surtout plus qu’émerveillée par ce nouveau projet. Nous avons ensuite entamé un nouveau chapitre de notre amitié en développant notre lien d’amitié sous le signe de la maternité. J’ai été là pour t’écouter et te dire que oui, c’est correct de ne pas toujours trouver ça si épanouissant que ça être maman, car au fond, être maman, c’est confrontant.

Ta fille, tout comme la mienne, des traits distincts des autres enfants, mais aussi très similaires pour mademoiselle O et mademoiselle E. Elles sont vives d’esprit, agiles et très éveillées. Les derniers mois furent intenses pour moi et pendant ce temps, cette opportunité de séjour à l’étranger est arrivée dans ta vie.

Quelques heures après notre brunch avec la fameuse annonce, nous nous sommes texté et tu m’as offert d’aller luncher une dernière fois ensemble avant ton départ. J’ai encore les larmes aux yeux de ce temps de qualité que nous avons pris ensemble en plein jeudi midi enneigé. Nous avons eu une conversation puissante et surtout tellement inspirante.

Avant le départ, tu m’as dit une phrase marquante pour moi : je suis inspirante alors que toi, tu m’inspirais tellement depuis longtemps. Tu m’as confirmé que malgré le tourbillon dans lequel ma vie est présentement, je suis sur un bon chemin et que j’ai développé cette capacité d’inspirer.

Nous allons continuer notre relation grâce à la panoplie d’outils technologiques à notre disposition et nous revoir lors de tes vacances au pays. Ceci sans compter la nouvelle possibilité d’aller faire un tour dans ton nouveau coin de pays.

Vivre et entretenir notre amitié à distance en 2020 : voilà notre nouveau défi que j’ai envie de vivre et je t’enverrai des photos de mes verres de Kim que je prendrai à ta santé.

Evelyne Blanchette

« On est des jumelles. »

Suite à

Suite à notre déménagement, ma plus jeune a commencé à fréquenter un nouveau centre de la petite enfance. Cette transition a donc amené son lot de rencontres. De nouvelles éducatrices, de nouveaux locaux, et bien sûr, de nouveaux amis.

Ma fille apprenait donc à connaître les nouveaux enfants avec qui elle partagerait son quotidien. Le soir, elle revenait en nous parlant d’eux : «Maman! Je suis chanceuse, moi! Dans mon groupe au CPE, y’a que des filles!» Ma petite princesse était aux anges. «Maman, j’ai tellement hâte de te présenter Dulcy. Tu vas voir, on se ressemble tellement elle et moi! Dulcy et moi, on est des jumelles!» Je trouvais ça fascinant de la voir s’intégrer si rapidement dans son nouvel environnement. La maman que je suis était bien fière de la voir s’épanouir et se faire des amis.

Un soir, dans le vestiaire, je remarque que le manteau de Dulcy est encore accroché sur le casier voisin. Ma fille s’emballe et me dit que je vais pouvoir enfin rencontrer sa jumelle! On arrive dans le local. Ma fille commence à me présenter les filles de son groupe, parce qu’effectivement, il n’y a que des filles cette année. Et avec le plus grand sourire du monde, elle prend Dulcy par les épaules et me la présente.

Dulcy est haïtienne. Elle vient d’arriver au Québec avec ses parents. Elle est noire. Ses cheveux bouclés sont domptés par des tresses. Elle ne peut pas être plus à l’opposé physiquement de ma fille, qui est blanche comme neige et a des petits cheveux fins et raides. À ce moment‑là, leur pureté à toutes les deux m’a éblouie. Amusée, je leur demande pourquoi elles sont des jumelles. Ma fille répond : «Dulcy, elle court aussi vite que moi!» Et Dulcy la complète : «Et en plus, on aime le poulet toutes les deux, on est pareilles!» Elles se tiennent par les épaules et se font un dernier câlin avant de partir.

Je suis partie ce soir‑là avec un sentiment incroyable de fierté. Ces enfants‑là, ils ont compris quelque chose que bien des gens ne saisissent pas encore. Parce qu’on s’en contrefout de la couleur de la peau du voisin. Ses traits physiques ne font pas de lui qui il est. On se définit par nos actes, nos choix, nos intérêts. Et apparemment, nos enfants de quatre ans pourraient l’enseigner à bien des gens…

Ces deux petites filles‑là, elles ont compris que si on a du plaisir ensemble et qu’on peut partager un bon repas en se parlant à cœur ouvert, ça s’appelle de l’amitié. Et que c’est tout simplement ça qui devrait rassembler tous les peuples de la Terre.

Plusieurs pessimistes vont dire qu’elles sont encore naïves, innocentes, et que la réalité les rattrapera en grandissant. Moi, je refuse de penser comme ça. Au contraire, je pense que ce sont ces enfants‑là qui feront grandir et changer notre société et pas l’inverse. Ce sont elles qui, en grandissant, montreront au monde que l’amitié n’a pas de couleur.

Je continue d’espérer que nos enfants jetteront à terre des barrières invisibles qui existent depuis trop longtemps. Je continue de rêver à leur avenir. Je veux imaginer des gens heureux, qui partagent un bon repas, peu importe où sont nés leurs ancêtres. Je veux imaginer une tablée diversifiée qui pourra fêter à la fois la fin du Ramadan, la fête du Québec, le Nouvel An chinois et Noël tous ensemble. Une tablée de gens qui prônent l’amitié et le respect des autres. Et surtout, je continue d’espérer un avenir où nos enfants devenus grands sauront se réjouir pour le voisin, juste pour partager son bonheur avec lui.

Parce que nos filles ont raison. Si on court aussi vite et qu’on aime le poulet, ensemble, on pourra changer le monde.

Joanie Fournier

 

Une journée chaleureuse avec Audeamus

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C’était le 17 décembre 2019. J’avais une formation d’entraînement avec Audeamus pour moi et Théra, ma chienne d’assistance de race Golden Doodle. Cette formation avait lieu à Trois‑Rivières et avait été planifiée par notre formateur de la région de Montréal. Il s’agissait d’une formation d’entraînement pour ceux qui n’étaient pas trop loin et qui étaient disponibles.

Pour moi c’était presque quatre heures de route pour quelques heures de formation. Mais attendez! Laissez-moi vous dire que cela en valait vraiment le coup.

Nous nous étions donné rendez-vous dans un restaurant pour socialiser un peu. Puis, nous nous sommes dirigés dans un gros centre commercial pour effectuer notre entraînement.

Un endroit où il y a beaucoup d’éléments. Des surfaces de plancher différentes, des commerces avec beaucoup d’odeurs diverses. Aussi beaucoup de bruit, des gens qui parlent, des enfants qui crient, de la musique, etc., en plus des gens qui marchent dans tous les sens et ceux qui s’approchent des chiens pour leur parler ou les caresser. On sait bien qu’ils ne savent pas que c’est inapproprié de faire cela à un chien d’assistance. En résumé, beaucoup d’obstacles pour le chien de service et son maître.

Lorsque nous avons commencé notre entraînement avec le directeur d’Audeamus, les gens s’arrêtaient. Ils restaient là pour observer nos beaux toutous, mais aussi la qualité de l’enseignement. Chaque fois que j’ai de l’entraînement avec le directeur, il m’impressionne toujours. Il sait comment réagir et a toujours une solution pour aider un maître avec son chien. Vraiment, il m’impressionne avec ses connaissances, tout comme le formateur de Montréal qui est une aide incroyable au sein d’Audeamus. J’ai vu des chiens changer complètement en l’espace de quelques jours et même en quelques heures.

Ce qui m’a fait le plus grand bien était de revoir des amis vivant les mêmes problèmes que moi. Des amis ayant un même besoin : un chien d’assistance.

Également, j’ai fait la connaissance de nouveaux amis cette journée‑là.

Mais savez-vous ce qui m’a fait le plus chaud au cœur? C’était de revoir mes amis qui allaient beaucoup mieux grâce à leur partenaire à quatre pattes, et aussi de constater l’évolution de leur chien. Ce travail est un travail d’équipe. Si moi, je suis stressé et que je ne vais pas bien, ma chienne d’assistance n’ira pas bien non plus. Elle va sentir mon stress et voudra m’aider et me soutenir. Par le fait même, elle sera stressée elle aussi. Si je suis dans une foule et qu’elle sent mon stress, elle va tirer sur sa laisse pour me sortir de cet endroit, car elle sait que je ne vais pas bien et que nous devons sortir tous les deux. Elle fait son travail parce que moi, je suis incapable de raisonner dans ces circonstances.

Eh bien oui! Il n’y a même pas un an, je ne pouvais pas aller dans une épicerie la fin de semaine. Trop de gens étaient présents. Mais maintenant, je peux grâce à Théra et à la famille Audeamus.

Nos chiens de service ressentent nos besoins et nous aident énormément.

De plus, je crois que cette journée‑là a été bénéfique parce qu’il y avait beaucoup de gens en admiration devant nos beaux toutous. Oui, ils étaient beaux, mais ils étaient tous calmes et très bien disciplinés. C’était magnifique de voir de beaux chiens de différentes races, calmes et obéissants.

Audeamus est pour moi ma deuxième famille. Une famille qui se soutient constamment et s’entraide. Ma femme et mes enfants m’ont sauvé, mais Audeamus aussi.

Audeamus est un organisme professionnel de qualité pour les militaires, vétérans et les premiers répondants.

Merci, Audeamus, pour cette chaleureuse journée!

 

Carl Audet

 

Assise là

Je suis assise là, derrière elle.

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Je suis assise là, derrière elle.

En silence, parce qu’il n’y a pas de mots. Nul besoin de voir son visage pour comprendre, je ressens dans chaque cellule de mon corps la souffrance. Ses épaules sursautent à cause des sanglots et instinctivement, des larmes s’abattent sur mes joues.

Mon amie se trouve face à un beau décor. Mais au milieu de celui‑ci trône une urne. À l’intérieur se trouvent les cendres de celle qui, autrefois, l’aurait prise dans ses bras réconfortants pour la consoler et lui dire que tout irait bien.

Sa maman, sa moitié.

Et c’est là qu’assise derrière ma belle amie, le chaos monte dans ma tête.

Devant moi, il y a ces enfants qui vont devoir continuer sans celle qui leur a donné la vie. Lorsque je les regarde, je n’arrive pas à croire que c’est ce qui doit être, que c’est la vie. Un parent, c’est celui qui est aux premières loges de notre vie. Toujours prêt à nous acclamer ou à nous ramasser, il ne manque aucune représentation.

Du premier souffle au premier pas, des premiers mots aux premiers exposés oraux, du premier ami au premier amour, des premières larmes à la première chicane. Derrière chaque première d’un enfant, il y a son parent. Difficile de croire qu’un humain qui vit dans chacun de nos souvenirs puisse un jour ne plus être.

La réalité est fracassante, parce que je réalise que cela aurait pu être moi, assise à cette première rangée.

J’aurai encore la chance d’entendre la voix de ma mère alors que pour mon amie, ce sera désormais silence radio. J’aurai encore la chance de serrer ma mère contre moi, alors qu’elle devra désormais trouver son réconfort avec un bout de tissus imprégné de l’odeur de celle qui lui a donné la vie. J’aurai encore la chance de voir ma mère, alors qu’elle n’a plus qu’une photo.

Je me sens si petite parce que jusqu’à cet instant précis, je n’avais jamais envisagé qu’un jour, j’aurai à continuer sans mes parents. Pourtant, se trouvent devant moi des adultes vêtus de noir, le regard transpercé par la souffrance, qui eux aussi ont cru, un jour, que leur maman était immortelle.

Un parent, c’est plus fort que tout. La seule exception, c’est qu’il n’échappe pas à la mort.

Derrière cette tempête qui me déchire l’intérieur, je suis partagée entre un soulagement égoïste de savoir que j’ai encore ma mère aujourd’hui, et j’ai de l’espoir pour demain, alors qu’elle n’a même plus hier. Il n’y a rien que je puisse faire pour lui rendre une parcelle de ces moments‑là.

À part être assise là, derrière elle…

À ceux qui doivent composer avec l’absence, mes pensées vous accompagnent.

À la douce mémoire de Diane Rose, maman de Audrey, Marika et Mickaël

Marilyne Lepage

Chère amie, pleine de grâce

C’était un soir d’hiver où la pleine lune débordait de confia

C’était un soir d’hiver où la pleine lune débordait de confiance et éclairait même ce qui était caché. J’étais en quête de chaleur pour dégivrer toute cette grisaille dans ma tête. L’aiguille de ma fidèle boussole pointait vers ton sud. J’ai cogné à ta porte car je la savais ouverte comme ton esprit et grande comme ton cœur. Tu m’as reçu sans jugement, deux verres déjà prêts comme si tu anticipais ma venue.

On se comprenait sans se parler. Nos regards suffisaient. Tu connaissais mon état et les frustrations qui me dénaturaient. Que j’arrivais à peine à joindre les deux bouts, cassé comme un clou rouillé torsadé. Sans me juger, tu m’as changé les idées. Tu m’as aidé sans rien demander en retour. Tu m’as permis de ne penser à rien et ça m’a fait du bien. De la bonté 100 % bio récoltée de ton jardin intérieur.

Tu m’as si bien reçu et j’ai pu faire le plein de réconfort. J’enfilais mes bottes et je m’apprêtais à partir. Et sans le remarquer, tu m’avais préparé une boîte de nourriture. Discrètement. Tu me l’as tendue, pleine de grâce. Et je l’ai acceptée sans qu’on se parle. Mes pensées envahies de mercis ébahis.

Je savais dès ce moment que quelque chose de nouveau venait de se passer. Je ressentais pour la première fois, du haut de ma trentaine fièrement scolarisée, l’humilité à son plus fort qui rappelait mes pieds d’argile. Pour ton geste, je t’en devais une, deux et même trois. Je sais que les dettes n’existent pas dans ce domaine. Ma seule obligation est de ne jamais oublier. Un jour, je redonnerai au suivant en pensant à ton geste solide comme un diamant. Ce jour viendra puisque je me souviens et que mes pensées sont verbes d’action.

Je suis parti avec le cœur réchauffé. La lune avait retrouvé son espace et offrait une nouvelle lumière à mon chemin du retour. Mon dedans avait déjà moins d’écho, tout comme mon garde-manger et mon frigo. J’ai compris que tu venais de m’offrir ce qu’il y a de plus beau chez l’humain : la générosité qui croise la dignité un soir de compassion. Je venais d’apprendre la gratitude à l’école de la vie. Je me suis promis de la reconnaître à jamais et de l’utiliser humblement.

Quand ce jour viendra, je vous raconterai, mes enfants. De l’importance de reconnaître la gratitude qui expose nos limites intérieures avec candeur. De voir toute la richesse de celui ou de celle qui prend soin de l’autre. De la grandeur des petits gestes simples qui sommeillent en vous et qui n’attendent que leur réveil. De la beauté de libérer le papillon et de sentir qu’il fait du bien, qu’il fait son bout de chemin. Je me souviendrai aussi de ce jour.

Marc-André Bergeron

La beauté de la mort

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Une pluie de « Je t’aime » si sincères.

Des millions de sourires inquiets et à la fois si reconnaissants.

Des yeux angoissés qui s’apaisent lorsque je te prends la main.

Des larmes qui coulent sur tes joues lorsque tu reçois, une fois de plus, de mauvaises nouvelles à propos de ton combat, celui que tu mènes depuis près de deux ans.

Un regard vers moi, comme celui d’un enfant qui demande à sa maman de le rassurer. Ce regard si naïf et fragile.

Des rires et des pleurs à un intervalle si rapproché que nous en sommes étonnées.

La maladie qui t’a emportée nous aura permis de vivre des moments que jamais je n’oublierai.

 

J’aurais pu écrire sur l’incompréhension qui me hante, ma frustration ou la peine que je ressens que tu sois partie si jeune, laissant derrière toi tes deux parfaites petites filles et ton amoureux à qui tu vas tellement manquer.

J’ai plutôt décidé de composer sur les doux derniers jours de ta courte vie.

Des rires dans ta chambre d’hôpital, des amis qui « popent » ton veuve Clicquot pendant que tu prends tes dernières respirations avec une force déroutante.

Tes petites amours qui courent autour de ton lit avec des ballons que les infirmières ont gonflés pour elles. Tes filles qui s’arrêtent de temps à autre pour caresser tes mains de maman qui deviennent de plus en plus froides et marbrées. Puis, elles retournent dans la salle de jeux pour rire et s’amuser avec les jouets. Elles ne le savent pas, mais elles aussi, tout comme leur maman, elles nous enseignent sans le savoir, la beauté de la vie à travers la mort.

Tes amis, ta famille… nous sommes autour de toi à nous raconter des anecdotes vécues avec toi. Parce que toi, par la personne que tu es, tu nous laisses le souvenir de ta vie et non de ta mort qui approche.

Tu as créé sans le savoir de si belles amitiés entre nous tous. J’ai connu, grâce à toi, des personnes merveilleuses, des femmes aussi fortes que toi, des battantes. J’ai aussi rencontré des amies à toi, qui feront maintenant partie de ma vie et qui, par ce qu’elles sont, feront vibrer ton âme pour que tu demeures près de moi… près de nous.

Pendant que tu expirais tes derniers souffles, nous qui t’entourions avons inspiré ton courage et ta résilience.

 

Certaines personnes entrent dans notre vie et y laisseront sans le savoir des empreintes sur notre cœur. Ces traces feront en sorte que nous ne serons plus jamais la même personne.

Tu es cette personne.

Après avoir vécu avec toi les derniers instants de ta courte vie, je ne serai plus jamais la même.

Je te remercie de m’avoir laissé entrer dans ta vie, de m’avoir permis d’être à tes côtés afin d’escalader les montagnes qui se sont dressées devant toi ces derniers mois.

Tu vas me manquer… nous manquer.

Pour donner pour soigner le cancer du sein: Donner!

 

Isabelle Nadeau

 

 

 

 

 

La laisser partir

Dès que mes yeux se sont posés sur elle, je savais que ce serait l

Dès que mes yeux se sont posés sur elle, je savais que ce serait le pire jour de notre histoire. Je le redoutais tant, ce moment. Durant toutes ces années, j’évitais d’y penser, profitant d’elle et espérant que ce jour n’arrive jamais.

Neuf années à être aux premières loges de nos grands jours : la maison, le mariage, les projets et les bébés. À assister, aussi, à nos pires jours. J’ai perdu notre premier bébé en pleurant, collée contre elle. Elle était une source d’amour et de réconfort incroyable.

Puis la vie étant ce qu’elle est, personne n’échappe au temps, elle y compris. Dans sa dernière année, il était évident que le pire jour de notre histoire était à nos portes. Un soir, à la suite d’une discussion, nous avons dû prendre LA décision. Égoïstement, nous aurions voulu n’avoir jamais à la prendre. Cependant, cette décision demeurait pour elle la meilleure. Parfois, il faut savoir aimer assez pour laisser partir.

Après avoir pleuré toute une nuit, après avoir annulé notre journée, nous l’avons emmenée à la fin de notre histoire. C’est avec un mélange de mal de cœur, d’engourdissement général et d’un chagrin énorme que j’hésitais à être présente lorsqu’elle allait s’endormir. Puis je me suis souvenu, je me suis souvenu combien elle a toujours été ma source de réconfort et que je me devais d’être la sienne, jusqu’au bout. C’est ça, la famille, après tout.

C’est en la flattant, en lui chuchotant à l’oreille combien elle a été un bon chien, combien elle a été aimée, combien elle a été importante que Clémentine s’est endormie, dans la même position qu’elle avait l’habitude de le faire depuis qu’elle était bébé. Elle avait l’air bien et sereine. Tout le contraire de moi. J’étais dans un mélange d’hystérie et de suffocation. On venait de m’enlever une grosse partie de notre histoire.

Nous sommes restés auprès d’elle puisque je savais que plus jamais je ne pourrais sentir son poil sous mes doigts, sentir son odeur, sentir son gros museau chaud contre ma joue. J’aurais tellement voulu repartir avec elle, mais au lieu de ça, je suis repartie avec le cœur vide, seulement avec son collier en main.

La douleur de son départ était si vive, le vide qu’elle a laissé est immense. La source de réconfort qui s’occupait de moi jadis est partie pour un autre monde. Je souhaite que dans ce monde, on puisse se retrouver.

Elle n’était pas qu’un chien, elle était une membre à part entière de la famille.

Il y a bientôt un an, je lui murmurais à l’oreille, avant qu’elle ne s’endorme éternellement :

« Merci pour la belle aventure, ma nounou ».

Marilyne Lepage