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Cette noirceur qui m’a envahi

Voilà un bon bout de temps que je n’ai pas écrit. Cet été a é

Voilà un bon bout de temps que je n’ai pas écrit. Cet été a été difficile pour moi. J’ai bien réfléchi avant de vous écrire cet article, car au tout début, je ne voulais pas vous en parler.

Pourquoi? Parce que je me croyais fort et je croyais avoir franchi cette étape…

Mais voyez-vous, 159 militaires sont décédés en Afghanistan. En 2013, 161 s’étaient enlevé la vie. Depuis 2013, le décompte des suicides a été ininterrompu et ce nombre ne cesse de grandir malheureusement. Avec le nombre de suicides toujours grandissant ces derniers temps, je devais vous en parler. Non, la plupart d’entre vous ne la savent pas. Les médias n’en parlent pas non plus. Moi je le sais, car je fais partie de plusieurs communautés sur le Web. Et le monde des vétérans et des militaires est une famille qui se soutient. Ce nombre de suicides ne cesse d’augmenter dans l’obscurité.

J’ai failli faire partie du lot pour une troisième fois cet été. Non je ne suis pas fier de moi. J’ai honte! Mais cette fois-là était encore plus forte. Tout était bien planifié dans ma tête afin de rendre ma mission à terme. Pour moi, c’était la seule solution pour arrêter de faire souffrir et de faire subir à ma famille la cause de ma blessure. Cette fois-là, j’étais vraiment déterminé! Je pouvais même me voir mourir dans mes plans sans aucune difficulté. Oui j’avais des remords, bien sûr, mais je me disais que ces remords ne seraient plus là une fois que je serais parti. Que mes enfants qui m’avaient toujours gardé en vie sauraient bien grandir sans moi. Qu’ils auraient la force de passer à travers les épreuves sans leur papa. Que ma femme que j’aime beaucoup aurait la force de passer à travers cette épreuve elle aussi.

Je n’ai même pas pensé à aller chercher de l’aide auprès de mes spécialistes. J’étais dans le noir total. Pour moi, c’était la seule solution pour mettre un terme à cette souffrance qui était revenue plus forte que jamais. J’étais prêt à passer à l’acte!

Je n’avais jamais vu une telle noirceur auparavant. Cette noirceur m’avait envahi. Tout ce que je voyais était de mettre une fin à ma vie, à ma douleur et à ma souffrance.

Même que je profitais mieux des moments avec mon fils de six ans. Tout allait mieux, j’étais davantage proche de lui. Je me disais que je devais passer de meilleurs moments de qualité avec lui, car ce seraient les derniers. Je voulais qu’il puisse avoir de bons souvenirs de son papa. J’étais prêt à le quitter malgré la déchirure, la tristesse et la douleur en moi.

Ma femme ne s’est jamais doutée de rien. Même si je pouvais passer beaucoup de journées d’affilée aux toilettes à avoir la diarrhée en raison de mon anxiété très élevée.

Vous comprendrez que je ne voulais pas la mêler à tout cela. Elle en avait déjà assez souffert selon moi.

Un de mes très bons amis a tout vu dans mon histoire. Il est venu me voir chez moi et par la suite, il m’a contacté très souvent. Si je me déplaçais, je devais lui dire où j’étais et comment je me sentais. Il ne me lâchait pas une seule minute.

Un vrai frère d’armes! Oui j’aurais fait la guerre avec cet ami, car lui, c’est un vrai frère d’armes à qui on peut faire confiance.

Un matin, il m’a amené à la clinique TSO (Trauma et Stress Opérationnel) de Longueuil pour un rendez-vous d’urgence avec une psychologue.

Lors de la séance, je me suis fait brasser, mais pas un petit peu. Durant la séance, j’ai pleuré ma vie et la psychologue a même réussi à me faire voir le visage de mes enfants qui me regardaient dans ma tombe. Et j’en passe…

Cette séance a été très difficile et je ne suis pas près de l’oublier. Ce n’est qu’à la fin que j’ai appris que si je ne voulais pas coopérer, je serais envoyé à l’Hôpital des Anciens Combattants en thérapie.

Après cette séance intense avec la psychologue, il est clair que j’ai décidé de mettre dehors le mauvais chum dans le salon. Celui dont je vous ai parlé dans deux articles auparavant. Maintenant je l’ai mis dehors pour de bon, car pour moi, l’option du suicide n’est plus une option. Lors de ma séance de psychothérapie, j’ai vu le visage de mes enfants qui me regardaient m’enfoncer dans le sol dans ma tombe. Depuis ce moment, ce n’est plus une option. Et j’ai toujours cette image de mes enfants debout sur le gazon qui me regardent m’enfoncer dans le sol dans ma tombe. Je crois que c’est ça qui me tient en vie maintenant. Cette image m’a tellement effrayé…

Maintenant, je peux vous dire que quand la noirceur nous envahit vraiment, il ne semble plus y avoir d’option pour sauver notre vie. Alors je lance ce message à tous : gardez l’œil ouvert et soyez prêts à intervenir pour ceux que vous aimez. Ils vous diront sûrement que tout va bien, mais la plupart du temps, ce ne sera pas le cas.

Soyez vigilants et attentifs!

Carl Audet

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Comment naissent les étoiles…

C’était une belle journée. Nous étions au parc, dans le soleil

C’était une belle journée. Nous étions au parc, dans le soleil d’un matin de juin. L’insouciance et la candeur nous seyaient à merveille, nos éclats de rire étaient des odes à notre liberté enfantine. Les chemins de nos jeunes vies se croisaient pour la première fois, alors que nous ne savions pas encore épeler nos prénoms composés : nous en partagions d’ailleurs la moitié. Nos mamans bavardaient maternité et grossesse. Un troisième ou pas? Sujet délicat… Absorbées par nos jeux, nous étions à des années-lumière de nous douter que des liens invisibles et définitifs venaient de se tisser. Personne, d’ailleurs, n’aurait cru qu’ils nous réuniraient de la plus incroyable façon qui soit, quelque 25 ans plus tard.

J’étais à peine sortie de l’adolescence quand je l’ai appris de la bouche de ma mère. Je ne me souviens plus très bien de ses paroles, mais je n’oublierai jamais la sensation au creux de mon ventre : un mélange douloureux de vertige, de nausée et de vide. Un coup de poignard dans l’abdomen et dans l’âme. Une nouvelle comme celle-là, ça te fait des grands lambeaux dans tes projets de vie. Les miens avaient beau être intacts, les tiens passaient dans le tordeur. Le tordeur d’entrailles, le tordeur de cœur. La tempête de l’indignation a fait rage, puis le calme s’est installé. Soudainement, je n’ai pas vraiment compris pourquoi, la conviction profonde que tout avait un sens m’a envahie. Tes rêves de famille ne pouvaient pas s’envoler à cause d’un bout manquant. C’était cruel et invraisemblable. Il y avait forcément une solution : il fallait qu’il y en ait une. Tu ne pourrais jamais porter d’enfant, et malgré l’injustice impitoyable de cette réalité, je me doutais bien que le destin était un sacré magicien. Je ne savais simplement pas encore à quel point.

Les années ont filé. Ironiquement, je suis devenue enceinte quatre fois, en l’espace de cinq ans. J’ai donné naissance à deux garçons et à deux filles, au terme de grossesses relativement faciles et d’accouchements sans complications. J’avais la maternité dans le sang et le ventre accueillant, semblait-il. Pas toi. Même si tu connaissais la recette par cœur. Même si tu avais rencontré et épousé LE bon. Même si tu avais tous les ingrédients, toutes les quantités, toutes les qualités. Il n’y avait qu’un morceau qui faisait défaut. Un morceau qu’on ne pouvait pas t’installer. C’était choquant, frustrant et surtout insensé. Ce l’était particulièrement pour moi, chaque fois que je repensais aux petites lignes roses qui s’étaient succédé, dans des circonstances plus invraisemblables les unes que les autres.

Puis, il y a eu l’annonce. Mère porteuse recherchée. Publiée sur les réseaux sociaux, envoyée comme une prière dans les méandres virtuels. Une bouteille d’espérance lancée à LA mère. Il y a eu un écho, une réponse, une joie. Il y a eu un rêve palpable, une attente, un balbutiement de démarche. Puis brusquement, alors que tu te permettais pour la première fois de croire à tout ce possible, le néant. Cette mère qui se retire. Marée basse. Le ressac m’a heurtée moi aussi. Ma peine n’était rien en comparaison à la tienne. Je le savais, et cette idée m’attristait encore plus. Je pense que j’ai lu ton message des dizaines de fois : Notre chemin a croisé une étoile, mais ce fut une étoile filante… Le ciel est plein d’étoiles, j’ai confiance que nous trouverons la nôtre un jour! À 30 ans, forte de mes expériences de vie, je me suis dit que je pourrais probablement changer les choses. J’avais des questions, des inquiétudes, des doutes, mais par-dessus tout, j’avais envie d’essayer. D’aider. De corriger la situation. Et comme il fallait bien commencer quelque part, je me suis attaquée directement à l’infertilité : à « impossible de concevoir », j’ai ajouté « qu’elle n’aura pas d’enfant ». Et je t’ai envoyé un message.

L’histoire était sans doute inscrite dans le ciel depuis la nuit des temps, mais il aura fallu plusieurs rencontres, une quantité incroyable de tests, des rendez-vous par dizaines et une année entière pour que l’idée devienne réalité. L’algorithme de la vie est forcément un peu plus complexe quand on est trois pour faire un bébé. On a beau rassembler tout ce qu’il faut, se faire confiance et se donner corps et âme, la chimie doit opérer, littéralement. C’est presque un tour de magie.

Le premier essai fut le bon, je l’ai su très rapidement. À défaut d’avoir la certitude que je mènerais la grossesse à terme, je savais sans l’ombre d’un doute que la vie tentait de s’accrocher en moi. Les signes de grossesse étaient si nombreux et si évidents que je voyais là une forme d’approbation du destin. Les astres semblaient vouloir s’aligner. J’alternais entre la fatigue des premières semaines, l’euphorie de ce succès tant espéré et l’appréhension que l’aventure prenne fin trop rapidement. Surtout, je vivais avec l’impression constante de porter le plus fabuleux des trésors. Je sentais mon corps lourd et plein, mais mon cœur de cigogne avait des ailes.

Les semaines ont filé, et l’inaccessible rêve est devenu jour après jour plus tangible et plus vrai que nature. J’étais en paix, confiante, sereine. Quand j’ai senti les premiers coups de pied de ma petite passagère, j’ai refoulé une culpabilité et une impuissance que je n’avais pas envisagées. J’aurais tellement voulu partager ce moment. J’aurais tellement voulu que tu vives ces sensations‑là, ces premières‑là… J’aurais tellement voulu t’offrir plus, même si je savais très bien que je donnais déjà beaucoup. Je comprenais désormais que j’allais devoir composer avec un syndrome de l’imposteur des plus étranges. Je marchais en équilibre sur un fil. Une partie de moi avait envie de te raconter chaque petit détail de chaque journée. L’autre me disait de bien vouloir m’abstenir, pour ne pas tourner le fer dans la plaie en te rappelant constamment ce que tu ne pourrais jamais vivre. Heureusement, la complicité, l’ouverture et la confiance que nous partagions nous ont bien servies, et je crois que c’est ce qui nous a permis de trouver un juste milieu.

Mai est arrivé, avec l’odeur de la vie qui renaît. Nous attendions la fin du mois avec des étoiles au fond des yeux. Je regardais parfois les nombreux clichés en noir et blanc avec l’impression de rêver en couleurs. C’était pourtant bien vrai, mon ventre distendu en témoignait avec éloquence, et la fin approchait. Nous avions discuté de plusieurs scénarios, du rôle de chacun, du déroulement souhaité pour les différentes étapes de la naissance. Tout le monde était prêt. Parents, grands-parents, amis, médecins. Moi aussi. Je savourais les dernières semaines et j’anticipais cette arrivée avec fébrilité. Une fébrilité qui s’est muée en impatience, puis en impuissance. Un ventre accueillant qu’on disait, hein? Dix jours après la date prévue, je souhaitais qu’il l’eût été un peu moins! J’avais du mal à contenir ma hâte que ce petit miracle se produise. Je n’osais pas imaginer la tienne…

Finalement, une étoile est née avec le lever du soleil d’un matin de juin, la veille de mon propre anniversaire de naissance. Tout droit sortie du pays des rêves les plus beaux, sa lumière brillait à travers la Voie lactée. Elle s’est pointé le bout du nez en regardant le ciel, pressée de voir le monde et de rencontrer ces bras tendus, les tiens. Ceux de sa maman. Enfin. Il ne nous aura fallu échanger qu’un regard rempli de larmes, un seul, pour prendre la mesure infinitésimale de nos vies devant la magnificence absolue de l’univers. Une fraction de seconde pour reconnaître, dans nos yeux qui débordaient, cette même impression de tenir à bout de bras un bonheur beaucoup trop grand pour être contenu dans nos petits cœurs d’humaines.

Je sais que ta fille grandira et que viendra le jour où elle te demandera de lui raconter l’histoire de sa naissance. Je suis heureuse, et surtout fière, de savoir que tu pourras lui dire, sans mentir : Tu es le fruit d’un merveilleux tour de magie et c’est la cigogne qui t’a portée jusqu’à nous…

 

Marie-Hélène Marleau

Mes amis qui pleurez – Texte: Nathalie Courcy

Mes amis qui pleurez ou qui êtes en colère contre la vie, merci de

Mes amis qui pleurez ou qui êtes en colère contre la vie, merci de vous ouvrir à moi et de me confier une partie de votre trop-plein. Je n’ai pas encore trouvé la baguette magique pour sauver le monde ou le vôtre, mais au moins, je peux écouter. Je peux comprendre. Je peux compatir. Je peux même dire ce que je pense ou ce que je ressens, si ça vous tente de l’entendre.

Mes amis qui avez l’impression de traverser un tsunami sans fin, ne lâchez pas, n’abandonnez pas. Continuez de vous accrocher pour vous, pour vos enfants, pour vos familles, pour votre travail ou votre chat. Toutes les raisons sont bonnes pour s’agripper à la vie.

Mes amis qui avez déjà entendu tous les conseils et toutes les remarques visant à vous aider à remonter la pente (ou au moins à arrêter de glisser vers le fond), ne m’en voulez pas si je vous répète que l’espoir existe même dans le pire des brouillards. Si je vous dis d’aller chercher de l’aide, que la mort ne sera jamais la solution, que les épreuves ont leur raison d’être même si on s’en passerait bien… ce n’est pas pour vous faire suer ni parce que la Ligne Parents ou le psy d’à côté le dit. C’est parce que j’y crois sincèrement. C’est parce que moi aussi, un jour, on me l’a dit, et que ça m’a peut-être sauvé la vie. C’est parce que j’ai réussi à traverser des tunnels interminables et trouver la lumière de l’autre côté. C’est parce qu’on ne sait jamais si cette parole dite ou tue changera le cours des choses. C’est parce que c’est ma façon de vous dire « Je t’aime, je tiens à toi. Vraiment. »

Mes amis, vous avez le droit de cesser de me parler pendant des semaines et des mois même si je m’inquiète. Je comprends que parfois, c’est juste trop. On a besoin de se replier sur soi ou de prendre le temps de s’organiser. Permettez-moi de continuer de vous envoyer des ondes lumineuses et enveloppantes pour vous soutenir et vous protéger. Je suis là pour vous, peu importent le jour ou l’heure. Si jamais je réponds en disant « Est-ce que je peux te rappeler? Je prépare le souper. » et que c’est urgent, vous avez le droit de me dire « Non, c’est maintenant que j’ai besoin de toi. ». Si je dis quelque chose qui vous dérange, vous avez le droit de me le dire aussi. Je peux me tromper moi aussi!

Mes amis, vous faites partie de ma famille. Je vous ai choisis, et chaque jour, je choisis de vous garder près de mon cœur et dans mes pensées. J’aimerais tellement avoir le superpouvoir de vous débarrasser de la lourdeur qui s’abat sur vous et semble ne pas vouloir vous lâcher. Mais je sais que le temps et les actions feront leur travail. Moi, je suis là pour le soutien moral, pour écouter et aussi, si vous en avez besoin, pour dire des niaiseries et vous changer les idées.

Mes amis, si jamais je trouve la baguette magique qui fait disparaître les soucis, promis, je m’en servirai avec vous! Mais d’ici là, j’ai des oreilles et une épaule, servez-vous-en autant que vous voulez.

Nathalie Courcy

 

Si vous avez besoin d’aide

Ligne québécoise de prévention du suicide

www.aqps.info

1-866-APPELLE (277-3553)

Jeunesse, J’écoute

www.jeunessejecoute.ca

1-800-668-6868

Tel-Jeunes

www.teljeunes.com

1-800-263-2266

Cette confidence…

Il y a un an, tu as quitté le quartier. Dans le tumulte, dans le ch

Il y a un an, tu as quitté le quartier. Dans le tumulte, dans le chaos.

J’ai entendu des voisins parler des voitures de police. J’avoue, j’étais sous le choc.

Cela t’a pris quelques jours à répondre à nos messages, à nous rassurer. Nous avons tous eu peur pour toi. En fait, nous avions peur en ignorant pourquoi. Que s’était‑il passé cette fameuse nuit?

Les hypothèses les plus sombres ont émergé. Et si mon amie faisait partie de ces femmes? Non, impossible. Elle est si énergique, si fière, si sûre d’elle…

Et lui… se pourrait-il qu’il se soit laissé emporter? Qu’il ait fait une gaffe, un soir? Lui, si solide, confiant…

Nous avons été patientes. Il aura fallu un an pour que tu te sentes prête. Prête à nous revoir, prête à nous dévoiler pourquoi, cette nuit‑là, tu avais quitté le quartier avec tes deux enfants. Ta confidence, je la redoutais.

Si toi, tu étais prête, je crois que moi, je ne l’étais pas. Au lendemain de cette confidence, je me demande si j’ai manqué à un moment ou à un autre. Aurais‑je dû voir ce qui se tramait? Quelque chose en moi me disait que ça n’allait pas, mais jamais je n’aurais imaginé pareil dénouement. Jamais.

Ton histoire nous rappelle que la violence, c’est insidieux, ça ne se mesure pas au nombre d’ecchymoses, que les blessures au cœur laissent des cicatrices bien plus grandes.

Il t’en aura fallu du courage pour tout quitter, pour te reconstruire, pour renaître.

Accepter de jongler avec un budget serré. Devoir rebâtir son nid. Fournir à tes enfants un milieu accueillant, réconfortant. Avouer tout cela à tes copines, un an plus tard.

Mon amie, je te souhaite des douceurs à l’infini…

Rappelle-toi que nous sommes toutes là pour toi. ❤️

Rappelle-toi combien tu es une femme exceptionnelle. 🌸

Merci d’être revenue… Je t’aime xxx

Eva Staire

Se donner rendez-vous…

Grandir, se faire des amis, s’amuser.

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Grandir, se faire des amis, s’amuser.

Grandir pour de bon, étudier, puis trouver un boulot. Quitter la maison.

Trouver la bonne personne, fonder une famille. Accepter de délaisser nos amis, faute de temps.

Avoir de la chance! Travailler avec des humains formidables, s’en faire des amis.

Souvent, dans une journée au boulot, rire, s’amuser. Trouver que ce n’est pas assez.

Se donner rendez-vous, planifier un moment, l’attendre avec impatience.

Arrêter le temps, faire des folies, se dire qu’on s’aime, combien on se sent choyés de se côtoyer au quotidien. Saisir chaque seconde de ce moment précieux, oublier le jour où « ami » a remplacé « collègue »…

Au lendemain d’une soirée mémorable, se rappeler chaque instant autour d’un café. Retrouver les siens, ressourcée et le cœur léger.

N’avoir qu’une seule envie : recommencer!

#gratitude

#travailleravecsesamies

Karine Lamarche

 

Mon ado dans l’accélérateur de particules

J’ai le goût de t’appeler « mon bébé », mais je dois ma

J’ai le goût de t’appeler « mon bébé », mais je dois maintenant t’appeler « ma grande fille »… même si, par veto, je conserve le droit de t’appeler « mon bébé », tant que ce n’est pas devant tes amis. Après tout, ça ne fait pas siiiiiiiii longtemps que tu es sorti de ma bedaine!

Bien sûr, dans les dernières années, ton corps s’est transformé. Dans le temps, on se faisait expliquer que le corps se préparait à enfanter… Ne prends pas ça pour une mission urgente! La grossesse peut attendre plusieurs années, tu sais! (Ben oui, je le sais que tu le sais! Tu sais toute la théorie, tu sais comment te protéger, tu sais même que tu ne veux pas être enceinte aujourd’hui ou plus tard, que tu adopteras… mais j’espère que tu sais aussi que la pensée magique n’est pas suffisante pour éviter la grande rencontre utérine ou l’ITS…)

Le chemin que ton corps a pris des années à faire, ta tête le fait en quelques semaines. Comme si les hormones venaient de s’emboîter dans un bloc Lego à grands coups de maillet. Cloc! Nouveau (premier) chum, le printemps qui invite les jupettes, « maman, j’aurais besoin d’un nouveau maillot de bain… je peux choisir un bikini? ». Tu t’ouvres au monde social, tu cherches un emploi à temps partiel, tu donnes des rendez-vous à des amis à l’heure des activités en famille. Ton passage à l’adolescence vient de passer dans un accélérateur de particules et je te le dis, c’est un peu étourdissant pour ta maman (et en même temps, ça me rappelle plein de souvenirs! Les mamans aussi ont été ado avant d’être des mamans!).

J’aimerais ça, moi, pouvoir te garder un peu plus longtemps tout près, mais j’ai tellement espéré que tu serais prête un jour à couper le cordon! Et voici que je dois me rendre compte que tu as trouvé une méchante grosse paire de ciseaux pour faire la coupure! Ta pile de toutous envahit encore ton lit, mais je sais que tantôt, tu les tasseras pour découvrir des plaisirs qui t’étaient inconnus. Tu me donnes encore des méga colleux, mais maintenant, je ne suis plus la seule à en recevoir. Et c’est très sain, tant que tu prends ton temps.

C’est ça, être maman : on joue souvent à l’équilibriste sur son fil, à mi-chemin entre notre rôle maternel et votre autonomie.

Je te regarde aller et je suis fière de toi. Je vois tes valeurs, je vois notre communication, je vois la confiance que tu as en moi et que j’ai en toi, et je suis fière. Mais s’il te plaît, donne-toi quand même la chance de freiner à l’occasion pour que tu redeviennes ma petite fille encore un peu.

Eva Staire

Me choisir, les choisir

Ce n’est pas du jour au lendemain que je me suis choisie et ce n

Ce n’est pas du jour au lendemain que je me suis choisie et ce n’est pas encore gagné! Mais tout doucement, je me priorise. Je me fais des cadeaux et je me fais tendresse.

Toute mon adolescence,

J’ai juré, promis, hurlé!

Que jamais je n’échangerais mes ami(e)s. Qu’ils seraient toujours là dans ma vie, présents tout autant qu’à mes seize ans.

À mes 18 ans, j’avais déjà laissé derrière plus que la moitié de mes amitiés du secondaire.

Mais ce n’était pas grave, ils reviendraient. Ça passerait.

Ils ne sont jamais revenus.

À 20 ans, enceinte jusqu’aux oreilles… et endeuillée comme jamais je n’aurais cru possible de l’être, j’ai rencontré la solitude.

Celle que je ne croyais pas possible.

Une solitude qui ne m’a pas plu et que j’ai dû combler par des amitiés plutôt futiles ou vides. Qui ne sont plus aujourd’hui, évidemment. Mais mes ami(e)s reviendraient… Ils vivaient autre chose et je leur pardonnais. Ils ne sont pas revenus depuis… pas vraiment… jamais réellement.

Maman disait toujours : « Tu vas voir à 30 ans, tu vas les compter sur deux mains tes vraies personnes. Et à 40, une main sera suffisante. »

Et moi, je levais les yeux au ciel, car clairement elle ne comprenait pas à quel point moi, je n’étais pas faite ainsi. Mes amitiés étaient solides et traverseraient le temps.

Le jour de mes 30 ans, sous un gros soleil brûlant, j’ai parlé avec ma petite enfant en dedans.

Je lui ai dit que finalement, maman n’avait pas si tort que ça. Me v’là à 30 ans… avec beaucoup moins d’ami(e)s que j’en avais.

Je me suis surprise dans la dernière année à ne pas avoir envie de rien planifier pour le weekend qui venait… Improviser avec ma famille est devenu un besoin.

Tous mes soirs de semaine, je me les garde… pour faire des gratouilles à mon bébé et pour cuisiner leurs mets préférés.

Rire avec mon chum. Retomber en amour, se donner du temps ensemble. Arrêter de courir tout le temps.

J’ai tellement cuisiné pour des gens dont je n’ai jamais même vu la maison.

Tellement écouté et donné à des gens qui n’ont même jamais fait la rencontre de mes garçons.

Me voilà aujourd’hui.

Plus heureuse que jamais avec juste assez d’anges et de personnes en or pour combler mes dix doigts. Comme le disait maman.

La quantité ne vaudra jamais la qualité.

Je l’ai compris!

L’amitié, ce n’est plus de se voir chaque jour, mais de se sentir accepté et respecté malgré le temps qui a filé.

C’est de ne pas se forcer pour répondre au téléphone ou pour aller souper avec quelqu’un pour qui on fait un « effort ». En me choisissant, j’ai choisi ceux qui m’aiment finalement!

Lisa-Marie Saint-Pierre

 

Hommage à un frère d’armes

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Au mois d’août 2001, j’apprenais que j’étais encore déployé à la dernière minute en Bosnie-Herzégovine. Mon nouveau commandant m’a appelé personnellement pour s’informer de moi et s’assurer que je pouvais prendre mon congé d’été avant de partir. Le camp était à Velika Kladuša et j’y suis arrivé le 23 septembre 2001.

J’avais déjà remarqué l’énorme changement dans le pays depuis ma dernière visite, cinq ans auparavant. La reconstruction des maisons était bien établie. Les voitures circulaient sur les routes, ce que je n’avais pas eu l’occasion de voir lors de ma première visite. Par contre, les trous de balle sur les murs étaient toujours visibles et les cimetières étaient encore plus grands. Des tours avec des haut-parleurs étaient dressées et les prières pour Allah nous réveillaient le matin.

Au lieu de vivre dans des tentes, nous vivions dans des conteneurs maritimes meublés. Wow! Quelle gâterie de voir cela! Pour moi, c’était presque comme des vacances comparativement à ma première mission (façon de parler, bien entendu).

Ce que j’ai trouvé difficile cette fois a été de passer Noël loin des miens. J’ai téléphoné à ma mère la veille de Noël. Elle était chez ma grand-mère maternelle. Pendant notre conversation, j’entendais la musique en arrière-plan et tout le monde qui avait du plaisir. Je me sentais si loin et si seul en les entendant…

Après la conversation, je me suis dirigé vers la cafétéria où nous avions notre souper de Noël. Là, je me rappelle, j’étais debout devant ma chaise et j’observais la belle table et tous les efforts mis en place pour nous faire plaisir. Je me serrais les dents pour ne pas verser une larme. J’étais triste. Triste de ne pas pouvoir passer Noël avec ma famille. Triste de me sentir seul, même si j’avais de bons frères d’armes avec moi. C’était la première fois que je vivais un Noël à l’étranger.

La veille du jour de l’An, j’étais à l’extérieur sur le camp. À minuit, les coups feu se sont mis à retentir. Je me demandais vraiment ce qui se passait. La panique a monté. Puis, un collègue m’a rassuré en me disant que c’était la coutume des gens d’ici. Même coutume que pour les mariages.

Il y a une chose, ou plutôt une personne, qui a fait toute la différence sur ce camp. Il était caporal-chef. J’ai perdu beaucoup de frères d’armes, mais lui revient souvent dans mes pensées. Pourquoi? Parce qu’il était un bon vivant. Il aimait toujours rire et faire des blagues. C’était le genre de gars qu’on écoutait parler et soudainement, tout allait mieux. C’était un frère d’armes qui pouvait remonter le moral à tout le monde. Toujours joyeux, avec un beau sourire, il savait comment s’y prendre pour nous faire rire. Je le voyais presque tous les jours quand j’allais prendre mes pauses. Et quand il n’était pas là, c’était décevant!

Lorsque j’ai appris son décès en décembre 2013, je ne voulais pas y croire. Pourquoi lui?

Cet article, je le dédie à toi, mon cher ami. Tu resteras toujours dans mes pensées en tant que bon frère d’armes et Gaspésien joyeux. Repose en paix et jamais je ne t’oublierai. Je me souviendrai.

 

Carl Audet

 

 

 

Ce jour où j’ai accompagné mon ami

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Ce matin, j’ai tenu la main de mon ami afin de lui faire franchir le premier pas vers la réadaptation. Il y a plusieurs années, il avait choisi insidieusement, le chemin de la dépendance et du mensonge. Des mensonges envers lui-même, envers ses ami(e)s et envers sa famille. Je l’ai accompagné dans sa plus grande vulnérabilité et dans une profonde tristesse.

 

Il s’est ouvert, il s’est libéré d’une partie de sa souffrance, mais ce n’était que le début de ce grand voyage. Chaque pas franchi le faisait reculer de deux. Il y a eu le moment où il a tenté de me convaincre, une fois de plus, qu’il n’avait pas de problème, qu’il n’était pas comme ces « ivrognes » ou ces « junkies » au sens péjoratif. La route était longue et le silence était lourd… Il avait encore ce doute qui planait, qui lui faisait encore croire que ce n’était pas sa place. Cette petite lueur d’espoir de s’en sortir par lui-même…

 

Puis, il y avait toute cette histoire des derniers jours… Il avait laissé tomber le voile et avoué sa double vie à sa blonde… mon amie… Ce fut pour lui son élément déclencheur, cette claque en plein visage. Il était temps que quelque chose se passe, qu’il songe à arrêter de sombrer dans sa dépression. Être dépressif et prendre un dépresseur comme l’alcool en prime, c’était loin d’être la solution gagnante pour se débarrasser de ses démons.

 

J’aidais donc mon ami vulnérable à tenter de se libérer de sa dépendance alcoolique, mais aussi de l’emprise du mensonge. J’avais toute cette pression sur les épaules de réussir cette mission, de le motiver à débuter sa démarche vers la réadaptation. Je voulais réussir pour lui et pour sa famille… Même si au fond, je savais bien que la motivation première devait venir de lui‑même. Ne jamais vouloir plus que la personne qu’on aide… Je devais me détacher de toute implication émotionnelle.

 

Nous avons discuté de longues heures. Il était ce grand livre ouvert et je me devais de le mettre en confiance et de garder ses confidences. Ma tête voulait exploser, mais je tenais le fort. Je recevais toute cette souffrance, ce mal de vivre et cette incapacité à accéder au bonheur. Et, en même temps, je pensais à sa conjointe qui avait appris le mensonge de la trahison quelques jours avant. J’avais mal pour elle. Je devais être neutre, car l’histoire ne m’appartenait pas.

 

Puis enfin, il a physiquement franchi ce pas vers la thérapie. Un dernier texto et tout était fini pour ma part… Il faut être courageux pour faire ce qu’il a fait ; il ne doit pas lâcher! Encore bravo à lui! La porte s’est refermée et j’ai eu ce sentiment de soulagement et d’accomplissement.

 

Amélie Roy

 

 

BFF

« Tes vrais amis, tu peux les compter sur les doigts d’une main.

« Tes vrais amis, tu peux les compter sur les doigts d’une main. »

Vous avez déjà sûrement entendu cette phrase si populaire qu’on nous répète depuis l’adolescence. Maintenant, c’est à mon tour de la répéter à mes enfants. Qu’on se le dise, celui qui a osé clamer tout haut cette vérité a bel et bien raison.

On commence à se faire des amis dès nos premières années. Bon, ce ne sont pas de vrais amis, ce sont surtout des connaissances avec qui on passe le temps à la garderie! De vrais amis, tu commences à en avoir à l’école. Tu t’appropries « ta gang », ce sont tes meilleurs amis pour la vie. Vous devenez inséparables.

Ce n’est pas tout à fait ce qui arrive… Tu rentres au secondaire et plusieurs de tes bons amis ne vont pas à la même école que toi. Alors, c’est la recherche de ta prochaine « gang ». Celle‑là tu vas probablement la garder plus longtemps. Même que rendu adulte, tu vas te faire des soupers retrouvailles où tu jaseras du bon vieux temps!

Avec les années et mon expérience de vie, j’ai moi aussi fait la découverte de cette célèbre phrase citée plus haut. Quand tu vis plusieurs événements difficiles comme une séparation, une maladie ou un arrêt de travail et que tu remarques que ce sont toujours les mêmes amis qui sont là pour toi, alors tu peux vraiment les considérer comme des vrais. Ceux qui se battent pour toi et qui feraient tout pour que tu sois heureux, ce sont des vrais!

Mes deux meilleures amies ne sont pas arrivées dans ma vie durant l’adolescence. Non, elles sont là depuis peu, mais elles sont vraies, elles sont les meilleures, elles sont là pour moi et je suis là pour elles. On peut toujours compter l’une sur l’autre.

Une de mes vraies amies, je l’ai rencontrée il y a cinq ans en déménageant juste à côté de chez elle. Elle était enceinte de treize semaines et moi de douze semaines. Nous avons accouché à dix jours d’intervalle et nous avons passé nos journées ensemble à rire, pleurer et chialer qu’on n’en pouvait plus. Quand on nourrissait nos bébés la nuit, on s’écrivait, on échangeait, on se motivait. On a tout fait ensemble… cuisiner, se promener, aller au parc, pleurer, se baigner, voyager sans jamais se juger. Quelle belle amitié! C’est mon âme sœur féminine! On s’aime!

Mon autre vraie amie fait partie de ma vie depuis seulement un an. C’est ma pharmacienne! Une fois, je suis arrivée à son comptoir en pleurant, car mon plus jeune fils n’allait vraiment pas et elle m’a écoutée comme une vraie mère. Je l’ai revue quelques jours plus tard dans un stationnement et c’est elle qui ne feelait pas, alors j’ai tendu l’oreille. On s’est rendu compte que nos plus jeunes allaient au même CPE et qu’on s’entraînait au même gym. On s’est dit : « On est dues pour être amies! ». De là est née une amitié sans limites, des fous rires sans fin, des textos de conseils, des sorties entre célibataires et des sorties avec nos enfants. Elle se préoccupe plus de mon bien que du sien! Une vraie de vraie!

L’amitié, la véritable amitié, peut survenir à n’importe quelle étape de notre vie. Il suffit d’être prêt et à l’écoute de nos besoins. Dites-vous bien qu’un vrai ami est là pour vous soutenir et non vous juger. Un vrai ami est là dans vos pires comme dans vos meilleurs moments. Un vrai ami est capable de vous dire vos quatre vérités sans vous blesser. J’ai plusieurs amis, mais mes vrais, je peux les compter sur les doigts d’une main.

À toi, ma chum qui n’est pas une statistique

Le début de l’été 2018 a été un moment marquant dans ta vie.

Le début de l’été 2018 a été un moment marquant dans ta vie. Je me souviens, on t’attendait avec impatience à l’extérieur. Il faisait beau et chaud, les enfants s’amusaient à l’extérieur dans la cour. Ils riaient, ils criaient. Je me souviens m’être dit à cet instant précis que cette journée ne pouvait qu’être magnifique, que nous ne pouvions qu’avoir de belles nouvelles concernant ton état de santé. ​

Je me souviens avoir vu dans tes yeux larmoyants cette détresse, cette peur. Tu as raison mon amie, l’inconnu est épeurant, mais surtout, le mot « cancer » est effrayant. Plus le cri des enfants se faisait entendre, plus tes larmes avaient peine à se retenir de couler.​

On t’a serrée dans nos bras, on n’a pas su quoi dire, on a eu des moments de silence. J’ai quand même réussi à te faire sourire — tu es quand même mon meilleur public pour mes blagues parfois inappropriées. Je t’ai dit que j’allais être à tes côtés pour entreprendre cette lutte et j’y suis encore aujourd’hui. ​

Tu as entrepris toute une bataille mon amie, et ce, avec l’ultime conviction que tu n’allais pas être une « stat ». Que tu allais être LA fille de 36 ans, avec deux magnifiques petites filles et un conjoint à tes côtés, qui allait s’en sortir malgré le pronostic important. C’est la première chose que tu as dite à ton oncologue : « Je vous le dis tout de suite Docteur, je ne ferai pas partie de vos études et de vos statistiques ». Et jusqu’à maintenant, tu tiens ta promesse. ​

Tu t’es embarquée tête première, avec une droiture féroce, dans cette aventure qui n’était pas dans tes plans. La chimio, les examens, les scans, les prises de sang… ​

Ton corps apprend à assimiler tous ces intrus, sortis de nulle part. Et chaque fois, tu fonces. Tu te dis que c’est pour te guérir et tu sais quoi?! J’y crois.​

Je te vois aller, tu vis dans ce monde qui n’est pas le tien. Par contre mon amie, tu t’adaptes à ce monde de façon exceptionnelle. Tu m’as dit dernièrement : « Oui, mais c’est pas comme si j’avais le choix ». Je te le dis et te le répète… Ohhh ouiiii, tu as le choix. Et ton choix a été d’affronter cette tempête avec humour, sourire, positivisme et surtout, avec assurance. ​

Je te regarde et je suis fière de toi. Je pense que la façon que tu as de voir la vie va te guérir. Je suis persuadée que tes filles, du haut de leur bas âge et de la compréhension qu’elles peuvent avoir de la vie, voient à quel point leur mère est forte. Tu leur enseignes malgré toi qu’il est important d’affronter la vie et ses menaces avec aplomb, et surtout avec un brin d’humour. ​

Tu as encore de la route à faire sur ce chemin inconnu. Je serai là à tes côtés, principalement parce que je t’aime, mais surtout parce que je veux faire partie de la statistique avec toi. Je veux aller à ton éventuel dernier rendez-vous et être là lorsque tu vas dire haut et fort : « Tu vois doc?! J’avais raison ». Je veux être présente lorsqu’on te dira que tu as réussi contre toute attente. Je veux continuer d’être à tes côtés parce que te voir avancer me fascine. Je veux continuer à te voir grandir dans cette aventure parce que ça me donne envie de croire que tout est possible lorsqu’on a la volonté d’y croire. ​

Chère amie qui ne sera pas une statistique, continue de nous impressionner.​

Isabelle Nadeau