Tag amour

L’été de mes seize ans

J’avais seize ans, lui dix-sept.

<p style="text-align: justif

J’avais seize ans, lui dix-sept.

J’étais caissière et lui, emballeur, dans une épicerie. On n’habitait pas la même ville, on n’allait pas à la même école secondaire, mais on travaillait ensemble et on se parlait à peine. Je le trouvais cute, pis ça a l’air que lui aussi, il me trouvait cute, malgré mes broches et mon uniforme trop grand aux couleurs douteuses, à l’effigie de l’épicerie en question.

Un soir de juin, en finissant mon quart de travail, je suis allée le rejoindre dans le back-store du magasin, pour lui remettre courageusement mon numéro de téléphone que j’avais écrit simplement, de mes mains moites, sur un papier de facture de caisse. En fait, ça n’avait rien de courageux, je lui ai presque lancé le papier en plein visage en me sauvant. Je me rappelle qu’il m’avait dit : « Veux-tu que je te donne le mien ? » J’avais répondu, en parlant trop vite : « Non ! Comme ça tu n’auras pas le choix de m’appeler ! »

Il m’a appelée. J’avais seize ans, lui dix-sept. Je suis devenue sa première blonde.

Aujourd’hui, en ce soir de juin, j’ai trente-et-un ans. Je me rappelle ces doux moments-là vécus en juin, il y a quinze ans.

Ce soir, je suis en pyjama. Je porte mon pyjama le plus laid et j’ai les cheveux gras. L’homme avec qui je partage ma vie a eu une grosse journée. Il regarde le soccer à la télé pendant que je travaille à la table de cuisine. Le chien à chaud. Les enfants dorment enfin. Le dernier, aka Monsieur-j’ai-deux-ans, a fait des crises toute la soirée. Ça fait des nuits qu’on dort mal. L’aînée de six ans a fait un cauchemar cette nuit et est venue dormir avec moi tandis que l’homme est allé se coucher dans la chambre d’amis. La vie, quoi !

L’homme se lève, lâche un pet, va préparer son lunch. Pis moi, j’arrête de travailler pour penser à l’été de mes seize ans.

On a frenché en masse cet été-là, mon emballeur et moi. C’est aussi avec lui que j’ai fait l’amour pour la première fois…

Oups, l’aînée de mes enfants me sort de mes pensées, son p’tit rhume la fait tousser. Elle s’étouffe, pleure et a besoin d’être consolée. Bon, elle se rendort. L’homme va prendre sa douche, la partie de soccer est terminée.

L’été de mes seize ans, c’était un bel été. Comme celui de mes dix‑sept, dix‑huit, dix‑neuf… Bref, comme ceux des quinze dernières années.

On va se le dire, y’en a eu des plus tough que d’autres. Y a eu des périodes moins roses que d’autres. Mais demain, ça fera quinze ans que j’ai frenché mon bel emballeur pour la première fois. On s’est vus terminer nos études secondaires. Il m’a encouragée à aller étudier ma passion première et à en faire mon métier. Je l’ai vu bûcher à l’université. On s’est mariés. On s’est vus devenir parents (et il est le meilleur des papas). On s’est vus rénover. On s’est vus devenirs « grands ». Il m’a vue tenir la main de sa maman malade, je l’ai vu devoir la laisser aller. On s’est vus pleurer. On s’est vus rire.

En quinze ans, on a créé pleins de souvenirs. En quinze ans, on a toujours été amis, mais surtout amoureux. Notre amour a grandi, pour le mieux.

Ouais, ce soir, je porte mon pyjama le plus laid, j’ai les cheveux gras et l’homme pète allègrement.

Mais aussi, on frenche le dimanche matin pendant que les enfants mangent et que le blender prépare nos smoothies.

On danse ensemble en mettant des tounes quétaines beaucoup trop fort et les enfants nous disent d’arrêter, mais on ne les écoute pas.

On rit des mêmes jokes plates. Généralement. (Des fois, les siennes sont VRAIMENT plates.)

On n’est pas parfaits, mais on s’aime ben. Une grosse coche au-dessus de ça, même.

C’est ça la vie.

C’est pas toujours rose, c’est pas toujours drôle. Ce n’est jamais parfait et c’est correct comme ça.

Reste que quand je pense à l’été de mes seize ans, je souris. Je nous trouve chanceux d’avoir ensuite évolué au même rythme, d’avoir voulu prendre les mêmes chemins.

Quand je vois un jeune couple d’environ seize ans, les yeux pleins d’étoiles, je souris. Je me dis que peut-être un jour, ils frencheront devant le blender, en attendant leurs smoothies, pendant que leurs enfants auront le dos tourné.

En tous cas, je leur souhaite !

P.S. L’homme a encore, dans son portefeuille, le papier de caisse sur lequel j’avais inscrit mon numéro de téléphone. Il pète, mais il est cute, non ? 😉

Caroline Gauthier

La fête de tous les Pères

<span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman','seri

Lorsque je suis venue au monde, il y a 31 ans de cela, deux hommes impatients attendaient de voir la binette du petit miracle que j’étais. Le premier, tellement fébrile devant l’accomplissement de l’impossible grâce à l’insémination artificielle par un donneur inconnu. Celui qui allait devenir mon précieux papa et cela contre toutes attentes et après une grosse dizaine d’années d’espoir.

Et un deuxième, un jeune homme fringant aux portes de la vingtaine qui allait devenir mon oncle. Je n’étais pas encore là que notre belle et grande histoire en était déjà à ses premières pages. Cet homme n’était en rien lié à moi par le sang, mais son amour serait de toute façon plus fort que n’importe quelle parenté. Il était le chum de ma tante, la sœur de ma maman.

Dans la plupart de mes souvenirs, il est là, avec ses folies, ses larmes de bonheur et ses grands élans de tendresse. Il m’a toujours protégée comme si j’étais sa propre fille et ce, même après la naissance des deux siennes. Je suis simplement devenue « sa plus vieille ». Jamais, au cours de ma vie, son attachement envers moi n’a changé : il avait été là à mon premier souffle et il continuerait d’être présent toute ma vie comme s’il l’avait promis à l’univers.

Quand ma fille est née, il est devenu fou d’amour. Son amour a simplement doublé à l’arrivée de mon fils et il est devenu pour eux le même oncle précieux qu’il était pour moi. Quand mon père nous a quittés, il a pris une place encore plus spéciale, son amour pour nous s’est une fois de plus multiplié pour combler tous les petits trous laissés par ce grand départ.

Mon onc’ Charley, c’est le clown musical de service, spécialisé en éclats de rire sincères. C’est un homme de musique, de passion et de bonheur, c’est un homme vrai et tous ceux qui le connaissent ou le côtoient sont d’accord. Ses folies sont rassurantes et ses câlins sont authentiques. C’est le plus sensible des comiques ; d’ailleurs, il ne réussira certainement jamais à lire ce texte, et quand ma tante essaiera de le lui lire à voix haute, il risque de ne pas s’en remettre, étouffé dans ses sanglots.

Mais comme la fête des Pères est la fête de tous les hommes importants dans la vie d’un enfant, c’est la fête de tous les hommes présents et aimants. Et mon onc’ Charley, comme tu es exactement ça, je ne pouvais simplement pas passer à côté de cette occasion de te dire : je t’aime.

 

Karine Arseneault

Un nouvel être

Aujourd’hui, tu as débarqué. Tu es sorti de moi et tu as poussé

Aujourd’hui, tu as débarqué. Tu es sorti de moi et tu as poussé ton premier cri. Mon cœur a immédiatement explosé d’amour. Un amour dont je ne soupçonnais pas l’existence. Un nouvel être est né. J’ai l’impression que le monde entier danse de joie !

C’est incroyable comme tu es parfait. Je ne me lasse pas de te regarder. Ta peau est si douce. C’est tellement apaisant de te sentir contre moi, et la chaleur de ton souffle sur ma poitrine est rassurante.

Ta tête si petite, tes oreilles, ton nez, ta bouche, tes doigts si longs et minuscules et tes adorables pieds… j’ai du mal à réaliser que mon corps a fabriqué tout ça. Cellule après cellule, un magnifique assemblage… J’oublie la douleur, j’oublie les mois de nausées, j’oublie la fatigue, j’oublie la peur… Je me laisse flotter dans ce bonheur, bien au chaud dans notre bulle. Mon bébé…

Je sais que demain, tu auras déjà changé. Je sais que tout va trop vite. Je savoure chaque seconde, j’admire chaque bouffée d’air qui remplit tes petits poumons et j’écoute chaque gorgée de lait que tu avales. Je suis là… pleinement consciente de la magie de cet instant unique.

Je décide de boucher mes oreilles sur le monde extérieur, de fermer mes yeux et d’être juste avec toi. Mon nouveau petit être. Ton papa et moi, nous avons créé ta vie en nous aimant si fort. C’est universel, simple et tellement incroyable !

Je veux te bercer encore et encore. Tu peux rester là, contre moi ; on est si bien… Tu es comme le prolongement de moi. Nous avons la vie pour apprendre à nous éloigner. Alors profitons, mon bébé… Profitons de cette douceur infinie qui surgit quand un nouvel être prend vie.

Gwendoline Duchaine

 

Le premier amour

Ah ! Ce premier amour ! Celui qui fait battre ton cœur comme s�

Ah ! Ce premier amour ! Celui qui fait battre ton cœur comme s’il allait sortir de ta poitrine, qui te donne des papillons dans le ventre comme si tu venais de manger trois repas en un, qui te fait sourire sans aucune raison, qui te soulève jusqu’au septième ciel tellement tu te sens légère, mais qui peut aussi te faire redescendre aussi vite que tu es montée.

Un premier regard, un premier sourire, un ajout sur Facebook parce que tu es trop gênée d’aller lui parler en vrai. Quand tu vois qu’il a accepté ta demande d’amitié sur Facebook, et que tu vois qu’il est en ligne, tu ne veux pas aller lui parler, de peur d’avoir l’air désespérée et trop fatigante. Finalement, tu te dis « Bon je fonce, qui ne risque rien n’a rien » (à ce qu’ils disent). Et il s’avère que c’est le meilleur geste que tu n’aurais pas pu poser ! Et finalement, tu vois sur son profil qu’il est célibataire (le jackpot, quoi) ! Et c’est là que tu fonces !

Première rencontre, aussi timides l’un que l’autre. Vous écoutes un film (activité typique pour un premier rendez-vous), vous essayez de vous coller subtilement, tu tasses ta main jusqu’à temps de frôler la sienne, puis tu l’enlèves (je sais, c’est nono. Ha ! Ha !) Et puis là, arrive le premier baiser ! Là où les papillons se réveillent et se mettent à danser dans votre estomac et qu’ils sont incontrôlables. Un effet jamais ressenti, tout est nouveau, épeurant mais agréable. Puis, vous vous dites « Au revoir » et vous avez déjà hâte à la prochaine rencontre.

Puis, tu le revois à l’école et tu fais comme si de rien n’était pour ne pas éveiller de soupçons tant que ce n’est pas « officiel », mais en même temps, tu as envie de crier au monde entier à quel point tu l’aimes déjà (tu t’attaches vite, petite fille, mais un cœur, ça ne se contrôle pas). Tu ne peux pas non plus lui dire que tu l’aimes déjà, sinon il risque de te trouver trop intense et il va fuir, alors tu fais mine de rien.

Puis, il y a la deuxième rencontre. Ton cœur fabule comme la première fois, et même encore pire ! Tu sais déjà que c’est le bon, l’amour de ta vie, celui avec qui tu as envie de tout vivre, y compris tes premières fois. Quand il est près de toi, tout s’accélère en toi, et tu perds le contrôle. Il faut que tu lui dises, sinon tu vas exploser ! Tu te retiens, c’est quand même seulement la deuxième fois que tu le vois !

Puis les jours avancent, et finalement ça devient du sérieux. Tu le présentes à tes parents, ta famille, tes amis. Il fait de même, car il sait que toi aussi, tu es la bonne (comme c’est bon d’aimer et d’être aimée !) Un sentiment inconnu jusqu’à maintenant (mis à part l’amour de tes parents, mais on s’entend que c’est différent), mais tellement agréable à ressentir.

Les mois passent et tout se concrétise, et il y a des rapprochements pour la première fois. Tu es apeurée, mais énervée, triste mais heureuse, gênée mais tu sais que c’est réciproque !

Et puis, la première relation arrive, et tu l’aimes encore plus ! Il a tellement pris soin de toi, il s’est assuré que tu te sentais bien et que tu étais heureuse avec tes choix. Au fil des mois et des années, tu réalises qu’effectivement, c’est l’homme de ta vie, que vous êtes plus forts ensemble, et que vous pouvez vaincre n’importe quels obstacles et défis. Que c’est avec lui que tu veux « devenir adulte », que tu veux une maison, des enfants, bref ta vie rêvée de jeune fille.

Ce sentiment de légèreté, d’amour, de sourire pour rien, que tout te fait penser à lui, que la vie ne pourrait pas être plus belle et plus parfaite. Mais en vain, tu sais qu’il n’y a jamais rien de parfait… Et puis soudainement, il est temps de commencer quelque chose de nouveau, et tu fais confiance à la magie d’un nouveau départ.

Vanessa Lamoureux

Être ta marraine : Le jour où j’ai su que j’allais avoir un meilleur ami pour toute la vie…

Quand tes parents m’ont demandé si je voulais être ta marraine,

Quand tes parents m’ont demandé si je voulais être ta marraine, je n’ai jamais hésité une seconde et j’ai tout de suite dit « oui ! » Je ne savais pas en quoi cela consistait, mais je savais ce que je voulais de notre relation. Je savais que je voulais être ta meilleure amie, ta confidente, celle qui te donne de l’amour et qui t’encourage dans tout. Celle qui te voit grandir et t’épanouir.

J’ai eu la chance d’aider ta maman à te mettre au monde et d’assister à ta naissance. De te prendre dans mes bras alors que tu n’avais que quelques minutes de vie aura été un des plus beaux moments pour moi. C’est alors que j’ai compris que ma vision de la vie allait changer, que les tout petits gestes allaient devenir de grandes fiertés et que j’allais apprendre tellement de choses de toi.

Tes parents m’ont laissé une énorme place dans ta vie et ils m’ont donné le privilège (parce que oui, c’est un privilège) de te voir grandir. Je ne pensais jamais m’émerveiller de voir une petite dent pousser, te rendant inconsolable la journée durant. J’ai appris à m’émerveiller devant de simples et petites choses ; toi qui prends mon pouce avec tes petits doigts, toi qui me regardes avec tes grands yeux et qui reconnais le son de ma voix, même si tu ne peux pas parler, toi qui tiens ta tête pour la première fois, toi qui tiens son biberon pour la première fois, toi qui rampes pour la première fois.

Tes premiers pas, avec tes petits pieds qui couraient vers moi qui t’encourageais, m’ont fait réaliser que tu allais devoir à ton tour faire ton chemin dans la vie. Je ne voulais surtout pas que tu grandisses trop vite, que tu te fasses blesser, que tu aies des embûches, mais hélas, cela fait partie de la vie.

La première fois que tu as ri aux éclats pendant que je me démenais à te faire rire, la première fois que tu m’as appelée « matante » et que tu m’as dit « je t’aime » : Ouf ! Mon cœur a explosé et mes yeux se sont remplis d’eau. Si tu savais, mon petit homme, comme marraine peut t’aimer, et comme je serais prête à tout pour que tu sois heureux et que tu n’aies aucune misère dans la vie !

Plus tu grandis, plus je remercie tes parents de me permettre de vivre tous ces beaux moments. Je suis choyée de te voir t’épanouir, vivre plein d’expérience malgré ton jeune âge, faire des sports, être capable d’écrire et de lire. Tu me fais rire, et même si tu es rendu grand et que devant tes amies, ce n’est pas cool, tu continues de me dire que tu m’aimes et tu me fais de grosses caresses.

Tu sais mon grand, dans les moments les plus difficiles pour ta marraine, tu lui donnes de la force et du courage pour continuer d’avancer.

Et grâce à toi, petit prince, je sais que je ferai une bonne mère, car tu m’as déjà tant appris !

Il y a des choses dans la vie qui sont incontrôlables, mais s’il y a une promesse que je peux te faire, c’est que je serai ta meilleure amie pour la vie. Et tu sais que marraine ne fait jamais de promesses qu’elle ne peut pas tenir.

Je t’aime à l’infini, et merci de m’avoir choisie pour être à tes côtés. Je suis plus que choyée.

Vanessa Lamoureux

Les chroniques d’une belle-mère colorée

Moi je suis une fille passionnée, qui n’a pas froid aux yeux, qui

Moi je suis une fille passionnée, qui n’a pas froid aux yeux, qui arrive à se démarquer du lot en un temps record et qui a la tête remplie de rêve. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été carriériste. Avoir des enfants n’a jamais fait partie de mes rêves. Je ne voulais même pas de distractions, pas de chum, pas d’enfants; digne du monastère mon affaire! Tout ce qui m’importait, c’était d’avoir LA carrière.

Les enfants, je ne les ai jamais appréciés. Je les voyais comme de minis humains à l’état brut pour lesquels leurs « créateurs » devaient tout sacrifier, au profit de leur propre vie. Ils se devaient de les faire entrer dans un moule parfaitement défini par la société. Moi qui suis totalement en dehors dudit moule, comment voulez-vous que j’arrive à faire entrer qui que ce soit dedans? Pourtant, la vie m’a rattrapée, elle avait d’autres plans pour moi…

Vers l’âge de dix-huit ans, j’ai virtuellement rencontré un jeune homme. Déjà là, je venais de trahir mes plans de vie, on se souvient que j’avais fait vœu de chasteté, ou presque. J’étudiais au cégep de ma ville, mes amies avaient toutes des voitures et moi, j’usais leur siège passager. Tout le monde était content! Cinq soirs par semaine, j’allais au « bureau ». C’est ainsi que nous appelions le bar auquel nous allions finir la soirée après notre vrai travail, celui qui servait à payer la bière. Bref, je vivais une belle vie sans souci, sans avoir de comptes à rendre à personne, sans avoir personne qui me réveillait aux petites heures du matin. Bref, une vie de jeune adulte, une vie que vous avez déjà eue vous aussi, t’sais, avant de rencontrer un beau brun avec qui vous avez procréé?

Après plusieurs jours de discussions sans fin, le squelette est sorti du placard. C’était trop beau pour être vrai. Pire qu’une ombre au tableau, pire que l’arrière-goût de bière après mes soirées trop arrosées… Il m’avoua que son ex-conjointe attendait un enfant, D’UN JOUR À L’AUTRE. J’ai hésité entre rire, pleurer, me sauver en courant ou faire les trois en même temps. La maman a vidé l’appartement un peu plus de trois semaines après avoir su qu’elle était enceinte. Celui dont je ne nommerai jamais le nom, par souci d’anonymat pour cette ex-conjointe, que j’appellerai affectueusement « l’homme » dans mes textes, je m’y étais attachée et je voyais bien qu’il n’était pas le méchant dans l’histoire. Je voyais bien que ce n’était pas toujours de la faute du papa si maman avait sacré son camp sans rien dire. Je voyais bien qu’il vivait assez mal la situation actuelle.

Je voyais bien, aussi, qu’il attendait ardemment mes premières réactions. Derrière mon écran, parce que oui, notre relation était toujours virtuelle, je pouvais presque ressentir l’angoisse lui monter à la gorge, alors qu’il souhaitait une réponse de ma part. Moi, j’étais sans voix. Je ne comprenais plus ce qui se passait, je souhaitais me réveiller. Certains se diront qu’il y a bien pire dans la vie, c’est vrai. Certains me trouveront égoïste, c’est vrai. Pourtant, quand vous avez dix-huit ou dix-neuf ans, que vous avez trouvé quelqu’un avec qui ça coule, que votre seul souci du vendredi soir, c’est le choix du drink, cette nouvelle-là a l’effet d’une bombe.

Vous comprendrez que si je suis devenue une belle-mère blogueuse aujourd’hui, c’est que j’ai poursuivi ma route avec cet homme, malgré les embûches.

C’est donc LE jour de mes dix-neuf ans que j’ai compris, alors que l’homme dormait, que sa fille (surprise, c’est une fille!) pleurait et que, moi, je ne savais pas quoi faire. Ce jour-là, j’étais chez lui, dans un 2 ½ trop petit pour notre nouvelle composition familiale (une chance, je n’avais pas amené le chien). Je me suis avancée vers ce petit bout de vie plein de bave (ARK) qui ne demandait qu’à débarquer de son parking à bébé (une petite balançoire qui swing toute seule), je l’ai regardée dans les yeux et je vais toujours me rappeler lui avoir dit : « Bon! Je vais te prendre, mais a une condition : arrête de pleurer! ». À cinq mois, je sais qu’elle n’a pas compris et rationnellement, je sais aussi que j’ai seulement comblé un besoin primaire, mais ça a marché. Le jour de ma fête, je me suis donc retrouvée avec un bébé ne m’appartenant pas dans un bras, à brasser des nouilles de l’autre main. Je me suis mise à pleurer. À dix-neuf ans, c’était vraiment ÇA ma vie?! J’ai beaucoup pleuré. Où je l’avais échappé? Comment j’étais passée d’une cégépienne fêtarde à… ÇA?

Maudit amour. Parce qu’on les aime pareil, ces petites bêtes-là…

Moi et cette enfant-là, on n’a pas une relation naturelle ni organique; notre relation est forcée. On le sait qu’on s’aime, mais on le sait aussi qu’il y aura toujours une barrière naturelle entre nous deux; je ne suis pas sa mère. Aujourd’hui, ce nouveau-né est rendu à cinq ans et moi, j’approche du quart de siècle. Des sacrifices, j’ai dû en faire beaucoup pour ce petit bout d’humain! Parce que son papa, je l’aime. Ça, elle ne le sait pas. Ça, elle ne le comprendra peut-être jamais. Vous vous dites que c’est un choix, que je dois l’assumer. Sachez que je l’assume bien maintenant et c’est pour cette raison que j’ai envie d’en parler.

Aujourd’hui, ma réalité a changé. J’ai appris à penser pour trois, j’ai appris à prendre ma place dans une famille qui n’était pas la mienne. En fait, nous nous sommes construit une famille, un chaos bien à nous.

Vicky Boivin

Bouquet de pissenlits

Déjà dans mon ventre, tu avais décidé que pour toi, la vie, se

Déjà dans mon ventre, tu avais décidé que pour toi, la vie, se passerait autrement. Des contractions à vingt semaines à peine, des saignements. Je ne compte même plus le nombre d’hospitalisations. À trente-quatre semaines, tu as décidé que tu ne sortirais pas naturellement. J’ai eu un tourbillon dans la bedaine. Tu t’es assise en indien sur mon col, l’air de dire « Sortez-moi donc de là pour voir ». Même le pauvre gynécologue pratiquement à genou sur ma bedaine pour tenter une version n’a réussi qu’à te faire bouger de quelques centimètres.

Je crois que c’est à ce moment que j’ai compris que tu serais une petite rebelle. Bébé, tu étais si différente de ta grande sœur. Tu nous faisais rapidement comprendre la façon dont tu voulais être bercée, la façon dont tu voulais boire, dormir, manger.

Le terrible two est arrivé. Nous nous sommes dit que tu l’avais plus fort qu’un autre enfant, que ça finirait par passer.

Tu as maintenant cinq ans… presque six. L’opposition est toujours là, je dirais même plus que jamais. Faire partie de ta vie, c’est une montagne russe d’émotions. On ne sait pas quelle couleur aura notre journée. Chaque matin, on te regarde lorsque tu viens nous rejoindre après ton lever. Dans les premières secondes, on sait.

Il y a les journées noires, où rien ne va. Tu t’opposes sur tout. Tu n’en manques pas une. Ces journées-là sont difficiles. Tu as su cerner nos failles et tu les utilises contre nous. Dans ce genre de journée, lorsqu’enfin, tu t’endors, j’éprouve du soulagement. Parfois, ce soulagement se transforme en larmes, des larmes d’épuisement, de découragement. Des larmes d’impuissance, parce que j’ai l’impression que rien ne fonctionnera avec toi.

Il y a les journées blanches, celles où tu passes la journée dans la lumière. Des journées remplies de rires, de jeux. Tu files le parfait bonheur, avec nous et avec tes sœurs. C’est dans ces journées-là que, parfois, on se met à douter. Tout va tellement bien, ce n’était peut-être qu’une mauvaise passe. On s’accroche à ce petit fil si fragile. C’est une période de lune de miel.

Et c’est le retour des journées grises. Celles où tu passes d’un extrême à l’autre. Celles où notre matin sera coloré de noir, mais s’éclaircira au cours de la journée. Celles qui se terminent avec toi qui entres dans la maison, le visage illuminé de bonheur et la main dans le dos. Celle où tu me tends un bouquet de pissenlits en me disant :

« Je t’aime maman! Tu es la plus merveilleuse maman du monde, même de tous les mondes réunis ».

Et où je te réponds : « Et moi, je t’aime plus que tous les univers réunis. »

Mélanie Paradis

 

Maman est en peine d’amour!

<span style="margin: 0px; line-height: 115%; font-family: 'Times New

Je suis une maman. Je suis une femme. Séparée du père de mes enfants depuis cinq ans, je ne pourrai jamais affirmer que j’accepte le fait d’être avec mes enfants une semaine sur deux. Si vous préférez, passer du temps avec eux la moitié de l’année. Je ne suis pas un Nobel de mathématique, mais vite de même, c’est le calcul. Je suis aussi obligée de dire que la semaine sur deux en solo me permet de m’épanouir de plusieurs façons pour être une meilleure maman, une meilleure personne et pour avoir de l’espace pour un nouvel amour.

Être une maman séparée, c’est aussi, pour moi, vouloir trouver une personne pour partager ma vie amoureuse. Que les enfants soient bien avec lui et vice versa.

J’avais trouvé cette personne, celui avec qui je désirais me bercer à 90 ans. On a passé beaucoup de bon temps en couple et avec les enfants. Les siens, les miens. J’étais heureuse dans ce contexte familial. Je l’ai aimé et un bon matin, comme si tout cela n’avait que peu d’importance, il m’a dit ne plus vouloir continuer sa route avec moi. Un grand choc dans mon cœur, un tsunami dans ma vie. Comme si tous mes repères s’étaient effacés.

Dans cette tempête d’émotions, je continuais d’être une maman, une maman en peine d’amour. En plus de vivre mes propres émotions, j’ai vu à quel point, dans cette situation, les enfants ressentent tout, saisissent tout. Ils sont excellents pour remettre les idées en perspective, pour nous soutenir à leur façon. Je suis restée l’adulte et eux, les enfants; dans cette période, ils m’ont démontré tout l’amour inconditionnel qu’ils me portent et ce fut réciproque. On était déjà proches les enfants et moi; maintenant on est très proches tous les trois. Je me suis tant inquiétée de leurs réactions, tant inquiétée de la façon dont je serais encore une bonne maman dans cette tourmente. Je suis rassurée!

Comment leur parler de ma peine, pourquoi maman a envie de se rouler en boule dans un coin, pourquoi maman a la larme à l’œil aux cinq minutes. Vivre une peine d’amour avec mes enfants lorsque ce n’est pas avec leur père m’a fait peur, peur de les blesser. Vite envolée grâce à ces deux êtres si bien faits dans leur cœur. Dans les faits, je n’ai rien eu à expliquer. J’ai été totalement vraie à chaque instant. Je ne me suis pas excusée d’être triste comme on ne s’excuse pas d’être joyeux. Toutes les émotions méritent d’être vécues, c’est une valeur primordiale à transmettre pour moi et c’est ce que j’ai fait. Mes enfants seront un jour en amour, ils vivront des ruptures, mais sauront que la lumière revient toujours, que l’on reste entier avec ou sans la personne qu’on a aimée. Quelques mois sont passés depuis; tranquillement, je me retrouve, la maman, la femme, et je continue ma route.

Éventuellement, je trouverai cet homme pour me bercer à 90 ans et je sais que mes enfants auront reçu un message très important : l’amour fait parfois mal, mais l’amour nous rend surtout incroyablement bien. Être bien avec soi pour être doublement bien à deux! L’amour de mes enfants et envers mes enfants demeure ma priorité numéro un et il y a une belle place pour l’amour d’un homme pour la femme que je suis. Le soleil revient doucement, tout retrouve de merveilleuses couleurs.

 

Marie-Josée Gauthier

 

 

 

 

Doit-on apprendre à aimer à nos enfants?

Les médias relatent des histoires toutes aussi horribles les unes q

Les médias relatent des histoires toutes aussi horribles les unes que les autres. Comme si les horreurs conjugales faisaient partie intégrante du quotidien des derniers temps. À la suite de ces drames, je lis dans les médias à propos de la question de l’enseignement de l’amour aux enfants et des façons d’aimer et de bien aimer (à lire : le très bon éditorial de Patrick Lagacé dans La Presse+). Même le gouvernement se pose la question d’un plan d’action sur les violences conjugales, comme s’il s’agissait d’une épidémie. Est-ce qu’il a fallu encore plus de victimes pour qu’on s’interroge?

En tant que parents, doit-on apprendre à nos enfants à AIMER? Ils connaissent l’amour à travers nos yeux, ceux de leurs grands-parents, leurs amis, mais comment décrit-on l’amour avec un grand A? Ce sentiment puissant, qui nous prend aux tripes, qui peut être difficile à gérer, à comprendre, à maîtriser… Les enfants voient les signes d’amour : des baisers, des caresses à travers les adultes, les films, les histoires. Mais jamais on n’explique le sentiment, invisible, intangible et pourtant essentiel à toute vie humaine. Ils voient aussi des gens qui disent s’aimer, mais qui se disputent. Vos enfants ont été témoins de vos querelles de couple; comment leur dire que l’amour, c’est aussi d’affronter ses différences, d’assumer ses choix et de faire des erreurs?

Non, l’amour ce n’est pas toujours rose, toujours beau. Aimer, c’est respecter l’autre et c’est souvent difficile. C’est parfois renoncer à soi-même, à son propre bonheur, pour le bonheur de l’autre. Boucar Diouf parle de l’égo. Oui, c’est l’égo qui tue l’amour. Ne pas vouloir perdre la face, ne pas vouloir être blessé, vouloir avoir le dernier mot. Comme si l’amour se jouait sur un champ de bataille à coups de mots blessants, de crises de jalousie, de coups bas, de textos enragés ou pire encore, de poings levés, d’actes irréversibles.

Vous souvenez-vous de votre premier amour? De votre première peine d’amour, comme si le ciel venait de vous tomber sur la tête? Vous vous en êtes remis, car le temps fait bien les choses. Mais comment un enfant, un adolescent peut-il comprendre ce qui se passe en lui si on ne lui en a jamais parlé? Il est temps de démystifier ce sentiment ambivalent. Oui, ambivalent. J’ai toujours pensé que la détresse et l’amour étaient si proches. La personne aimée est souvent mise sur un piédestal, mais inévitablement, elle nous déçoit, elle tombe de son palais doré qu’on lui a créé. Alors, le sol s’effondre sous nos pieds. C’est le chaos. Aimer une personne, c’est accepter de la laisser partir, accepter ses défauts, accepter qu’elle ne nous appartient pas. L’amour, c’est lâcher prise.

Il est temps d’apprendre à nos enfants à AIMER. Aimer est la plus belle chose au monde, c’est un cadeau merveilleux, une aventure à deux formidable. L’amour, c’est la vie!

Gabie Demers

Les parents ont toujours tort (jusqu’à ce qu’ils aient raison)

<span

Maman, j’ai décidé de prendre soin de moi. Je bois plus d’eau, je bouge plus, je mange mieux. Je veux être en santé et bien dans ma peau.

─ Super! Et qu’est-ce qui t’a décidé?

─ Dans les cours à l’école, les profs nous ont parlé de l’importance d’avoir une bonne hygiène de vie et d’avoir de bonnes habitudes alimentaires.

─ Et en quoi c’est différent de ce que tes parents essaient de t’enseigner depuis treize ans?

─ Ben… euh… ça ne vient pas de vous autres, faque c’est comme plus vrai?

 

Au moins, ma fille a l’honnêteté d’admettre le non-sens de cette maladie qui attaque tous les enfants, peu importe leur âge : la vérité est toujours plus difficile à accepter quand elle vient des parents. Bah, je me dis que l’important, c’est que ma fille mette finalement en pratique les habitudes qu’on essaie de lui inculquer depuis sa naissance. Le plus beau, c’est qu’elle dort mieux maintenant (combien de fois lui ai-je dit qu’en bougeant plus et en s’hydratant suffisamment, elle se donnerait des chances de vaincre son insomnie chronique?), qu’elle est d’humeur plus stable, qu’elle trouve l’énergie qu’elle cherchait pour faire progresser ses projets. Du renforcement positif naturel.

 

Quand les enfants étaient plus jeunes, il m’arrivait de cuisiner avec ma mère pour congeler des repas faits d’avance. Si je disais aux enfants que j’avais préparé le pâté au poulet, c’était bof. Ils levaient le nez sur le repas, voulaient manger autre chose. Mais si je disais que c’était grand-maman qui l’avait fait, ah! Ben! Là! Ça devenait le meilleur pâté au poulet du monde! Ils ont fini par comprendre que maman ne mettait pas de poison dans les repas et je mérite maintenant le titre de meilleure cuisinière du monde, mais ça a pris du temps! Tout est question de perception…

 

─ Maman, ce livre-là est vraiment le meilleur de la Terre! J’aurais tellement aimé le découvrir plus tôt!

─ Euh… c’est pas le livre dont je t’ai parlé l’année dernière? Et tu m’avais dit que ça avait l’air poche.

─ Ouin… mais là, c’est ma meilleure amie qui me l’a conseillé, c’est pas pareil!

─ En effet, c’est pas pareil. Ça change complètement l’histoire et la façon dont le livre est écrit.

─ C’est pas ce que je veux dire… Tu comprends, là…

Ben oui, je comprends. Je comprends que quand ça vient de maman ou de papa, c’est moins crédible. C’est confrontant. C’est automatiquement poche. Tandis que tu n’as pas à défier l’autorité de ton amie pour couper le cordon avec ta mère et affirmer ton identité.

 

À la longue, à force de laisser mes enfants libres de leurs choix et de leurs découvertes « autonomes », j’entends leur discours changer :

─ Maman, j’aimerais vraiment que tu me conseilles pour le livre que j’écris. J’aurais besoin de ton œil critique, parce que je sais que tu vas me dire la vérité.

Ou encore :

─ Maman, quand tu me dis qu’une amie a une influence positive sur moi, je te crois. Je le sais que tu me dis ça pour me faire du bien et parce que tu me connais.

Voilà! Les parents n’ont pas de raisons de mentir à leurs enfants (sauf quand il est question de fée des dents ou de père Noël) ni de les orienter vers des choix qui leur feraient du mal. Ça se peut qu’ils se trompent, mais ce n’est pas intentionnel. Ça se peut qu’ils disent le contraire de ce que leurs enfants pensent ou désirent, mais ce n’est pas pour les faire suer. Ça se peut qu’ils leur conseillent des façons de faire qui les dérangent, mais ça vaut souvent la peine de les écouter. Comme ça vaut la peine de parfois faire à sa tête pour expérimenter la vie par soi‑même.

Et nous, ben, on continuera à dire à nos enfants ce qu’on pense et ce qu’on ressent. On continuera à les guider vers ce qui est bien et bon pour eux, et à accepter qu’ils prennent leurs propres décisions. On les aime assez pour ça!

 

Nathalie Courcy

Je suis une maman et je fais de mon mieux.

<span style="margin: 0px; font-family: 'Times New Rom

Malgré toutes les lectures prénatales et même postnatales, je n’ai pas la vérité infuse. J’ai compris avec le temps que devenir maman, ça ne s’apprend pas dans les livres. Il n’y a pas de grimoire avec les potions magiques qui donnent réponse à tout. Mon dieu, tout serait tellement plus facile si un tel livre existait! Je ne commettrais pas d’erreurs, mes filles seraient plus que parfaites. Des petites filles modèles qui répondent immédiatement à chaque consigne avec le sourire, qui se tolèrent sans la moindre chicane… Une belle utopie.

 

Mais la réalité est tout autre. J’ai trois filles. Trois filles différentes. Ce qui fonctionne avec une ne fonctionne pas nécessairement avec l’autre. Trois filles qui me poussent à me remettre en question chaque jour. Mais jamais je n’aurais cru que je douterais de moi à ce point-là. Je me suis demandé si j’étais une bonne maman. Peut-être qu’avoir des enfants n’était pas fait pour moi.

 

Je ne sais pas, je ne sais plus.

 

Non, ce n’est pas vrai! Je sais. Je sais que j’aime mes filles. Je les aime de cet amour inconditionnel. Je crois sincèrement que c’est le plus important.

 

Je les aime assez pour me questionner, lire, chercher, essayer. Je les aime assez pour échouer, pour me relever et essayer de nouveau. Je les aime assez pour reconnaître que j’ai besoin d’aide et pour aller la chercher.

 

Je les aime assez pour les faire rire à en attraper le hoquet, pour les consoler lorsqu’elles ont un gros bobo. Je les aime assez pour les laisser se tromper et pour célébrer leur réussite. Je les aime assez pour jouer, danser, chanter à tue-tête avec elles. Je les regarde évoluer et j’ai ce sentiment de fierté immense qui m’envahit. Je les aime assez pour reconnaître que j’y suis pour quelque chose. Parce que oui, je fais aussi des bons coups.

 

Je les aime assez pour accepter que je vais me tromper. Que je les décevrai probablement. Que je ne serai jamais parfaite. Que parfois, je les ferai pleurer. Que parfois, je ne réussirai pas à les comprendre. Que je ne réussirai pas à les rassurer. Que j’essaierai toujours de faire de mon mieux. Ce mieux ne sera peut-être pas toujours ce qu’il leur faudra…

 

Je les aime assez pour ne jamais arrêter d’essayer d’être la meilleure maman possible.

 

Je les aime tellement que j’ose espérer qu’elles comprendront que j’ai toujours voulu le meilleur pour elles, et que, même si je me suis trompée… j’ai fait de mon mieux.

 

Je les aime assez pour avouer que je ne suis pas parfaite, mais mon amour pour elles est plus que parfait.

 

Mélanie Paradis