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L’ordre des choses

Quand nous sommes enfants, on nous explique l’ordre des choses dan

Quand nous sommes enfants, on nous explique l’ordre des choses dans la vie. « Concentre-toi sur tes études ! Quand tu seras grand, tu trouveras la bonne personne. Vous vous marierez et aurez des enfants. Fin de l’histoire. »

L’ordre des choses… comme si le bonheur n’avait qu’une seule recette. Comme si suivre ces étapes vous destinait à un avenir heureux à coup sûr. Quelle bêtise ! La vérité, c’est que le bonheur peut prendre tellement de formes et ce n’est pas tout le monde qui peut comprendre ça !

J’ai rencontré l’homme de ma vie. J’avais quinze ans. On me regardait comme une extraterrestre quand je clamais haut et fort que j’allais passer le reste de ma vie avec lui. Les plus jeunes ne comprenaient pas. Certains pariaient sur notre échec amoureux. Les autres avaient presque pitié, jugeant que nous passions à côté de tellement de plaisirs de la vie en nous casant aussi jeunes. Les plus vieux ne comprenaient pas. Nous ne pouvions ni parler du futur, ni de mariage, ni de famille. Ils nous regardaient avec des yeux désapprobateurs, parce qu’eux, « EUX, ils savaient ». Ils étaient persuadés de savoir qu’on ne peut pas trouver l’amour à un si jeune âge.

Nous ne suivions pas l’ordre des choses.

Nous nous sommes fiancés le soir du bal des finissants. Personne ne comprenait. Ceux qui nous félicitaient ne manquaient pas d’ajouter une petite blague suggérant l’échec éventuel de cette histoire. Ils étaient tous persuadés de savoir. Moi, tout ce que j’étais persuadée de savoir, c’est que j’aimais cet homme éperdument et qu’il était le seul à m’avoir appris à m’aimer moi-même.

Nous ne suivions pas l’ordre des choses.

À peine majeurs, nous partions vivre ensemble, en appartement, dans une ville éloignée de tout ce que nous connaissions. Il commençait son baccalauréat et travaillait à temps partiel. Je commençais un certificat à la même université, je travaillais à temps plein. Nous n’avons jamais rien demandé à personne. Je me rappelle encore notre première nuit dans cet appartement. Peu de meubles, beaucoup de poussière, et énormément d’amour et de bonheur.

Mais nous ne suivions pas l’ordre des choses.

À vingt-et-un ans, nous avons choisi de fonder une famille. Ensuite, tout s’est enchaîné à une vitesse folle. Parce que oui, quand on a des enfants, le temps ne s’égrène plus dans le sablier de la vie, il y coule à flots !

Nous avons eu une fille, il était encore au baccalauréat et moi à mon premier certificat. Nous avons eu une autre fille, il était à la maîtrise, et moi à mon deuxième certificat. Nous nous sommes mariés, le jour de notre dixième anniversaire de couple.

Nous ne suivions pas l’ordre des choses.

Nous avons vécu le deuil d’un troisième enfant. Nous l’avons enterré et pleuré. Nous avons vécu la pire des souffrances comme parents, avant nos vingt-cinq ans…

Notre bébé non plus n’a pas suivi l’ordre des choses.

Nous nous sommes relevés. Nous nous sommes aimés. Nous avons eu une (troisième) quatrième fille. Il était au doctorat et je finissais mon baccalauréat.

Nous n’avons pas suivi l’ordre des choses.

Aujourd’hui, nous avons une maison magnifique, des études complétées dont nous pouvons être fiers, et trois merveilleuses filles qui ne cessent de nous émerveiller. Je regarde derrière moi et je vois tout ce que nous avons accompli. Je me rappelle chacun des regards désapprobateurs. J’entends encore les jugements. Je me regarde, je nous regarde, et je sais que je referais exactement les mêmes choix, si tout était à refaire. Parce que vous savez quoi ? On a suivi NOTRE ordre des choses. Chaque personne mérite le bonheur et le chemin pour y parvenir est rempli d’embûches. Ne laissez jamais les autres prédire votre échec. Ne laissez jamais les autres vous dicter le chemin de votre propre bonheur.

Notre grande fille est maintenant entrée dans le grand système scolaire. Nous sommes excités pour elle, comme des enfants. Elle apprend à lire, à écrire, à compter, etc. Mais on lui a déjà appris l’essentiel : dans la vie, il n’y a pas de recette miracle. Écoute ton cœur, suis ton instinct et tu seras la seule responsable de ta réussite. Si tu veux quelque chose, persévère, persévère et persévère encore. La seule règle, c’est de tout faire pour être heureuse.

Et vous, avez-vous suivi l’ordre des choses ?

Joanie Fournier

Quarante ans : le début de l’autre moitié

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Quarante ans déjà. Le temps passe si vite mon chéri. Comme si l’on s’était rencontrés hier. Je me rappelle encore, du haut de tes trente‑et‑un ans et du bas de mes vingt‑deux ans… on faisait la fête jour et nuit, sans enfants, sans maison. Puis, je nous regarde aujourd’hui, et je suis si fière de nous.

Nous sommes passés au travers de la maladie, des problèmes monétaires, de l’éducation de nos enfants et tellement plus. Ce qui en aurait détruit plus d’un, a renforcé notre couple. Lorsque je nous vois en photo, je nous trouve tellement beaux. La beauté que j’y vois est tellement plus importante que la simple enveloppe corporelle. J’y vois un couple fort, uni et vrai.

Je me rappelle, lorsque tu faisais cent heures par semaine afin de subvenir aux besoins de ta famille… on se voyait à peine et je ne m’en cache pas, c’était dur. Il y a eu cette fois où je t’ai appelé. Je venais de savoir par téléphone que j’avais des cellules précancéreuses. J’étais sous le choc. Je ne comprenais rien, je n’y connaissais rien. Malgré que je t’ai dit que tout allait bien et de terminer ta journée, que j’étais « ok », tu es arrivé quelques minutes plus tard. Simplement pour être là, à mes côtés. Je ne crois pas te l’avoir dit, mais merci.

Ton travail acharné a finalement payé. Tes heures sont maintenant raisonnables et tu adores ce que tu fais. Même si certains diront que tu n’en fais jamais assez. Je te le dis mon chéri, jamais tu n’aurais pu en faire plus. Tu es un père aimant, qui ferait tout pour ses enfants. Et même si cela devrait être naturel pour tout un chacun, ce n’est pas le cas. Alors je te lève mon chapeau, mon homme. Tu es un exemple pour tes enfants.

À quarante ans, j’aime penser que c’est le début de l’autre moitié. Notre famille est complète, il ne reste plus qu’à guider nos enfants pour qu’ils deviennent de jeunes adultes respectables. Ils auront des blondes, des chums et quitteront le nid familial un à un. Notre maison finira par être payée, mais sera bien vide. Nous qui n’avons aucune minute libre, en aurons tout simplement trop. Et c’est correct, ainsi va la vie.

Malgré un futur inconnu, j’ose espérer que notre avenir sera doux. J’espère te voir un jour au bras de ta fille, le jour de son mariage. J’espère un jour voir le grand-papa en toi, bercer tes arrières-petits-enfants. J’espère partir à l’aventure et découvrir d’autres cultures, toi tout grincheux. J’espère te garder en santé afin de t’avoir pour toujours à mes côtés.

Tu es mon pilier sur lequel je peux m’appuyer lorsque tout va trop vite. Tu es ma boussole lorsque je suis égarée. Tu es mon guide lorsque je ne sais pas quelle route prendre. Tu es mon thérapeute lorsque j’en ai trop sur les épaules. Tu es le clown dont je n’ai pas peur. Et pour tout ça, je te dis merci.

Est-ce que je pourrais vivre sans toi ? Oui, évidemment. Mais je ne serais que l’ombre de moi-même. La vie serait fade et je chercherais sans cesse cette partie de moi que tu es devenue. En fait, à cette simple idée, les larmes montent à mes yeux.

Alors voilà. Pour tes quarante ans, je voulais simplement que tu saches à quel point tu es spécial pour nous quatre. À quel point tu es un homme extraordinaire.

Ah oui, j’oubliais… bonne fête mon chéri !

 

Geneviève Dutrisac

 

 

 

Ma fille, tu me fais douter…

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Ma fille, mon amour, mon trésor, tu es tellement précieuse dans mon univers! Je t’aime de cet amour de maman : indescriptible, sans fin, sans condition. C’est tellement bien fait l’amour d’une mère, c’est inconditionnel.

 

Mon univers est chamboulé, tu me mets à l’épreuve, tous les jours, chaque fois un peu plus. J’essaie tellement fort de te comprendre, de me comprendre. Parfois, je suis à court de solutions et la colère l’emporte. S’il te plaît, ne m’en veux pas. Je suis ta maman et je t’aime, mais je te demande de me laisser commettre des erreurs, de me tromper, de tomber et de me relever. En échange, je te promets de ne jamais cesser d’essayer. Je serai toujours là à te tenir la main (quand tu le voudras bien); sinon, je serai deux pas derrière toi à attendre ta main tendue.

 

Mon amour, je me remets tellement en question. Je doute. Je doute de moi, de mes compétences de maman. Je doute : et si je n’étais pas là pour toi dans ces moments où tu en as tellement besoin? Je doute : et si je n’étais pas la maman parfaite pour toi? Je doute, j’ai peur de te gâcher, que tu ne deviennes pas la femme extraordinaire que je sais que tu pourrais être, parce que j’ai failli à mon rôle de maman.

 

Je me réconforte en me disant que lorsque tu n’étais encore qu’une poussière d’ange, tu m’as choisie. Toi, tu n’as pas douté. Tu as su que j’étais la maman parfaite pour toi. Tu as su que je serais là pour toi, malgré mes faiblesses, malgré mes échecs. Tu as su qu’ensemble, on réussirait à être plus fortes que ce trouble d’opposition. Toi, tu as eu confiance en moi.

 

Tu as raison, petite fleur. On y arrivera, même si maman doute. Même si toi, ma belle petite rose, tu te défends souvent avec tes épines. Parce qu’à travers chacun de tes « je t’aime », tu me rappelles que tu crois en moi et que tu comptes sur moi pour te guider au travers de ce chemin tumultueux.

 

Ce chemin, c’est le tien et malgré toutes les embûches que nous rencontrerons, celles qui me feront douter de moi, souviens‑toi toujours que je croirai en toi.

 

Je croirai en nous… parce c’est en équipe qu’on y arrivera.

 

Mélanie Paradis

Je t’aime quand même!

Je ne sais plus dans quel contexte c’est arrivé, mais je me souvi

Je ne sais plus dans quel contexte c’est arrivé, mais je me souviens que mon fils, alors qu’il était à l’âge préscolaire, m’a lancé un « Je ne t’aime pu » à quelques reprises. Ouf… que c’est difficile à entendre et que ça fait mal au cœur de maman!

Je restais abasourdie chaque fois que j’entendais ces mots sortir de sa bouche. Je me sentais coupable et des questions naissaient dans ma tête par la suite : qu’est-ce que j’ai fait? Je ne mérite pas ça! Je prends soin de lui, je ferais tout pour lui. Qu’est-ce que j’ai dit de pas correct? Est-ce que ça aurait été mieux que je lui donne ce qu’il m’a demandé ou si j’ai bien fait de tenir mon bout et de lui dire non? Pourquoi il m’a dit ça, alors que moi je l’aime!

Après avoir repris mes esprits, fait une réflexion, discuté avec des amies et analysé mes réactions aux différents contextes quand il me lançait ces « super » paroles, j’ai compris que…

À cet âge, les enfants n’ont pas la maturité cognitive pour comprendre l’impact qu’ont leurs mots sur la personne. Ils sont en apprentissage action/réaction.

Ils lancent des phrases comme : Je ne t’aime plus! Tu n’es plus mon ami! Je ne t’invite pas à ma fête! ou Mon père est plus fort que le tien!

Des petites phrases qui attaquent droit au cœur et qui nous font réagir.

Pour eux, c’est une façon d’exprimer un mécontentement. C’est leur première impulsion qu’ils projettent vers nous. Quand nous sommes à leur écoute, nous pouvons leur apprendre les bons mots à utiliser pour exprimer l’émotion qu’ils vivent à ce moment précis. Par exemple : J’ai peur… Je suis fatigué… Je suis triste…

Alors, quand j’ai compris ce que je devais faire, c’est ce que je lui ai enseigné aussi souvent qu’il en avait besoin. Et j’ajoutais à la suite… Moi, je t’aime quand même!

 

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S’oublier dans la maladie de son enfant

À deux, le bonheur est simple. Tu prends le déjeuner au lit, tu va

À deux, le bonheur est simple. Tu prends le déjeuner au lit, tu vas au cinéma, tu vas à des spectacles, tu peux aller à l’épicerie au jour le jour si tu en as envie… En gros, tu t’occupes de toi et de ton couple. C’est ti pas beau la vie hein? Un matin en prenant ton café, tu regardes ton homme et tu ressens tellement d’amour que tu te sens tout d’un coup prête pour une famille. Tu y réfléchis, c’est certain, mais cette envie se passe dans le cœur. Tu veux qu’il soit le père de tes enfants. Plus le temps passe, plus l’envie envahit tes pensées. Tu regardes ta montre et tu te rends compte que tu as déjà trente ans passés… faut faire vite! Le temps ne pardonne pas, comme ils disent.

Alors chanceuse comme tu es (ce n’est même pas sarcastique en plus!), tu réussis à tomber enceinte après deux essais seulement. C’est la fête! Vous aurez votre petit trésor. La lune de miel est encore là! Vous continuez à être deux même si toi, tu te sens trois ou quatre au fur et à mesure que les mois passent. De quelle couleur veux-tu mettre la chambre, chéri? Ah! Tu as tellement de goût mon amour, je te laisse choisir!

Tout va pour le mieux. Un jour de pluie, à l’échographie, tu apprends que ton bébé à une malformation. Que l’équipe médicale devra te suivre de plus près jusqu’à la naissance de ta cocotte. Le choc! Et le stress ne fait que commencer.

Tu ne sais pas vraiment à quoi t’attendre

Tu vogues de rendez-vous en rendez-vous, en espérant en savoir plus. Tu espères que cela disparaîtra comme par magie. Mais malheureusement, dans votre cas, c’est impossible. Alors la culpabilité te gruge comme un castor gruge son bois. La tension en toi monte et l’irritabilité (en plus des hormones…) augmente à une vitesse que tu ne peux plus contrôler. Tu as beau être amoureuse et communiquer, parfois, tu as besoin de prendre un break de ta tête. Respire, ce sera plus facile lorsque bébé sera parmi vous.

La planète des licornes roses

L’accouchement a été plus facile que prévu, mais après votre enfer a commencé. L’amour n’est pas facile, tu es d’accord avec moi. Je te confirme que l’amour avec un enfant malade, c’est au-delà de ce que tu peux t’imaginer. Chaque personne du couple arrive avec un bagage de valeurs, de vécu et de croyances. Et c’est exactement à ce moment que tu découvres qui tu as à tes côtés. Déjà, qu’avoir un enfant malade est une source constante de stress, imagine deux minutes si je te dis que tu as un trouble d’anxiété généralisée… Tu vis rarement le même type d’inquiétudes que ton amoureux, tu ne les verbalises pas de la même manière non plus, alors allo les conflits potentiels! Tu es franchement à mille lieues de la planète des licornes roses.

Quatre ans plus tard, vous n’avez toujours pas de bonne nuit de sommeil derrière votre cravate et vous avez passé au travers d’une malformation rénale, d’une opération à cœur ouvert et une possible ré-opération s’annonce. Vous avez compris que vous étiez une équipe. Que pour le moment, l’important, c’est votre enfant! Que vous ne pouvez pas être des parents et des amoureux comme les autres! Votre couple, vous ne l’oubliez pas. Tu sais qu’il est là pour toi et toi pour lui. Vous vous accordez quelques soirées seuls, mais est-ce suffisant? Par contre, ce que tu sais surtout, c’est que malgré les épreuves que vous traversez, l’amour que tu éprouves ne s’éteint pas. Qu’il faut s’aimer très fort pour combattre la maladie main dans la main! Lorsque vos vieux jours arriveront, vous continuerez de vous regarder dans les yeux et vous y verrez une vie remplie d’amour sans aucun regret.

Alexandra Loiselle-Goulet

Lettre d’un père à son adolescente

Chère fille,

Que la vie passe

Chère fille,

Que la vie passe vite, trop vite même. Te voilà déjà rendu à quatorze ans. Il me semble qu’il n’y a pas si longtemps, nous avions encore du plaisir à colorier, à écouter Caillou ou encore à jouer avec tes toutous. Dans ma tête, tu es encore ma petite fille, mais j’ai quand même fait une constatation dans les dernières semaines.

Nous revenons tout juste de Cuba où nous avons passé une superbe semaine et j’ai eu un choc. Oui, le papa de la petite fille devenue adolescente a eu un choc. J’ai été confronté au regard que des jeunes hommes posaient sur toi. J’ai aussi été confronté à tes regards sur ces jeunes hommes. J’ai du mal à imaginer que les jeunes hommes te regardent comme ça, car tu es ma petite fille. J’ai dû me rendre à l’évidence que tu es une jeune femme avec un corps de jeune femme et probablement avec des envies de séduire. On est rendus là, je crois, et ça frappe le papa en pleine face. J’ai toujours su que ça arriverait et je m’y suis préparé comme je pouvais. Mais peut-on être prêt à ça? Moi qui suis un homme et qui ai vu neigé avant aujourd’hui, voici ce que j’ai envie de te dire.

Sachant tout ce qui s’en vient pour toi dans tes relations futures, j’ai envie de te parler. J’ai envie de te donner quelques conseils. Car je dois me rendre à l’évidence que tu vas t’intéresser de plus en plus aux hommes et aux relations amoureuses. Tu es une magnifique jeune femme à l’intérieur comme à l’extérieur. Les conseils que j’ai envie de te donner, je les donne aussi à toutes les adolescentes au nom de vos papas.

Mon premier conseil est de toujours te choisir toi en premier. Faire les choses pour faire plaisir aux autres n’est pas la meilleure solution. Apprends à t’aimer avec tes forces et tes faiblesses. Apprends à être bien avec toi‑même pour que ton futur amoureux ne soit qu’un complément à ton bonheur. Quand on a absolument besoin d’un amoureux pour être heureuse, on risque de moins bien choisir et de prendre le premier venu pour combler ce manque. Prends le temps de bien le choisir. La priorité en amour est le respect. Celui qui t’aimera doit te respecter dans les bons moments comme dans les mauvais. Il doit respecter tes limites et tes besoins.

Je ne te ferai pas de cachettes : les hommes ne sont pas tous géniaux. Il y aura des profiteurs qui ne seront pas là pour les bonnes raisons. Je te sais assez intelligente et allumée pour deviner lesquels seront de bons candidats. L’amour, ça ne s’achète pas. L’amour, ça ne se magasine pas. L’amour, ça ne s’invente pas et ça ne se force pas. C’est censé apparaître soudainement et tu le sais quand ça te frappe.

Ton chum ne t’appartiendra pas et tu n’appartiendras pas à ton chum. La jalousie ne fait que du mal. La jalousie brise l’amour et le respect. Être jalouse de ton amoureux signifie que tu ne lui fais pas confiance. Cela signifie souvent aussi que tu ne te fais pas confiance à toi. Souviens-toi que s’il t’a choisie, c’est qu’il désire être avec toi. Il a le droit d’avoir des amis de gars et des amies de filles. Cela ne change en rien ce qu’il ressent pour toi. L’inverse est tout aussi vrai. Tu ne lui appartiendras pas. Il doit apprendre à te laisser libre. C’est à toi de prendre tes propres décisions sans aucune pression de personne.

Je suis fier de qui tu es. Je sais que tu seras une très bonne amoureuse. Tu as un cœur gros comme la Terre. Tu as même tendance à t’oublier pour les autres. Il faut faire attention à cela, mais je crois que je t’ai donné cet exemple. J’espère que tu seras aimée comme tu le mérites.

Il n’y a pas meilleur sentiment que d’être amoureux. J’ai été adolescent et je sais à quel point c’est important. Mais je me permets un tout petit dernier conseil sur le genre de chose qui arrive excessivement souvent aux ados qui tombent amoureux.

L’amitié est importante. L’amitié reste dans le temps. Tes amies seront là avant ton chum, pendant ton chum et après également. Ne laisse jamais tes amies de côté quand tu as un chum. Continue à fréquenter tes amies même si c’est juste avec lui que tu voudrais être. Si tu les laisses de côté le temps de ta relation, il n’y a aucune garantie qu’elles seront là si ta relation cesse. En plus, c’est une excellente manière de vérifier si ton amoureux te respecte dans tes choix. Si tu choisis de voir tes amis et qu’il te fait la baboune ou encore s’il te le reproche, c’est qu’il te démontre déjà qu’il ne respecte pas tes choix. Bien sûr, le petit futé tentera peut-être de te manipuler en te disant que tu es sa priorité et que si tu ne veux pas le voir, c’est que tu ne l’aimes pas, que tu es tout pour lui…….. DANGER! C’est un début de jalousie et de contrôle. Tiens ton bout. N’oublie pas mon premier conseil : choisis-toi en premier. Même si toi aussi, tu n’as envie que de le voir lui, force-toi à ne pas laisser tes amies de côtés. Crois-moi, ce conseil te servira assurément puisque tu seras confrontée à cette situation.

Donc, finalement, prends le temps de bien choisir ton amoureux. Il n’y a tellement aucune presse! J’ai même envie de te dire que la beauté intérieure devra être plus importante que la beauté extérieure. Dans notre monde axé sur l’apparence, je sais que mon message n’est pas ben ben winner, mais crois-moi, c’est tout de même très important. C’est son intérieur qui te rendra heureuse à long terme, pas son physique ni son apparence.

Voilà. Il s’agit ici de conseils de base de la part d’un papa qui accepte que tu ne sois plus une petite fille, mais une jeune femme. J’espère que mes conseils seront lus par toi, mais aussi par toutes les adolescentes qui ont accès à ce blogue. N’oubliez pas que vous n’êtes plus des petites filles, mais que vous resterez les petites filles de vos pères pour toujours.

Je t’aime ma Coccinnelle!

De ton Papounai

 

 

La promesse

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J’aimerais vous dire que cette histoire est une histoire. Mais non. C’est mon histoire vraie. 

 

Tu fais quoi quand le désespoir te frappe et que tu réalises que même avec un enfant d’à peine un mois, son comportement ne changera pas et que tu sors en catastrophe de la maison avec ton enfant contre toi, te retrouvant dans la rue à marcher de long en large, le corps et la tête en panique parce que tu réalises que tu veux fuir, mais qu’à force de céder à l’abus financier, tu es sans le sou, que tu n’as plus de travail, pas de voiture, que tu es isolée et complètement coupée du monde extérieur et que tu gardes en secret la réalité dans laquelle tu vis bien enfouie au fond de toi et que tu t’es habituée à rester dans le silence…

Eh bien, tu commences par regarder cette enfant qui vient de naître et tu constates toute la vulnérabilité de ce petit être complètement à la merci de son monde extérieur. Tu en fais ton levier, tu te rappelles ce privilège et tu prends l’engagement : « Jamais tu ne vivras ce que j’ai vécu. Tant que je serai ta mère, jamais je ne te laisserai vivre dans la violence. Je te promets de tout mon être de t’offrir un milieu sain et sécuritaire dans lequel tu pourras t’épanouir et apprendre à briller de tous tes feux. »  Tu ne sais pas comment faire, mais tu lui promets et tu ne perds pas de vue cette promesse…

Mais tu fais quoi quand, malgré la promesse, graduellement, insidieusement, le sentiment d’impuissance prend toute la place à cause de ses manipulations perverses, de son harcèlement en continu, de ses « Crisse de pas bonne » quotidiens et de ses menaces de « Crisse ton camp et je te fais la peau »… et tout ce que tu sembles savoir faire est de garder le silence parce que tu sais que c’est la seule façon de contrôler les crises, et que tu t’étends sur le lit et le laisses faire ce qu’il a à faire… Quand ton estime part en fumée, mais qu’heureusement, après ces sacrifices de toi-même vient un moment de répit… alors tu t’en sers et tu te souviens de la promesse que tu as faite à cette enfant. Tu choisis donc de faire un petit « grand » pas…

Tu commences à en parler… Mais pas à n’importe qui, tu veux te protéger et tu veux agir avec délicatesse. Tu en parles donc spontanément à l’infirmière du CLSC qui est venue te rendre visite un lendemain de crise. Tu craques, tu baisses les armes et la peur dans les yeux, tu lui dis : « J’ai besoin d’aide. »

Avec courage, tu suis les directions qui te sont proposées, mais le cœur serré parce que la DPJ intervient et tu as peur de perdre ton enfant. Tu es déstabilisée et tu n’es pas convaincue à cause du lavage de cerveau que tu as reçu pendant des années qui t’a fait normaliser la violence et t’a coupée de ton senti. Tu collabores quand même, alors tu sors de la maison avec ton bébé naissant, tu écoutes les intervenants t’éduquer sur la violence conjugale, tu vas aux rencontres hebdomadaires qui te sont imposées et, malgré ces efforts, il réussit avec son charisme légendaire à te convaincre et à te faire entendre ses promesses à travers ses menaces que tu n’entends plus. Tu retournes à la maison parce que cette fois-ci, tu as une impression d’être en pleine possession de tes moyens et tu te crois capable de transformer tout cela en un portrait de famille harmonieux. Tu as l’impression de remplir ta promesse…

Mais tu fais quoi quand tu réalises que ses promesses à lui n’étaient qu’un feu de paille et que tu réalises que rien n’a changé à part son comportement qui est devenu de plus en plus insidieux, jusqu’à te faire douter de ta santé mentale, et que tu fais le constat amer que tu n’es plus que l’ombre de toi-même… Quand tu te tapes dessus, tu as honte, tu veux te cacher, tu vois ton existence s’effriter et tu veux disparaître, mais tu entends ton enfant pleurer au loin et tu te souviens de ta promesse…

Alors tu choisis la vie, sauf que maintenant, tu te sens mourir et tu as peur de mourir en quittant cette relation. Mourir en dedans, mourir en dehors… Eh bien, tu te dis que tant qu’à mourir, aussi bien tenter ta chance de partir. Alors tu décides, intérieurement, secrètement, de quitter coûte que coûte cette relation. Tu tiens à remplir cette promesse, tu te prépares et tu uses de stratagèmes.

Sauf que dans ce nouveau choix, tu es confuse; la peur est omniprésente, c’est le néant total, tu te sens épuisée et impuissante, mais tu es responsable de cette enfant. C’est donc non négociable, tu te rappelles ta promesse.

Alors, sans trop savoir comment, tu cesses de te battre, tu te regardes en pleine face et tu acceptes le constat de ta vie. Tu entreprends donc le plus grand voyage que tu aies connu : tu sautes dans ce vide en toi et tu réalises tout ce manque d’amour présent en toi, pour toi. Tu rencontres tes regrets, tes déceptions, tes culpabilités. Tu pleures, tu piques tes crises, ça fait mal, mais au moins, tu t’entends et ça, ça te fait le plus grand bien.

Petit à petit, cet espace se comble avec l’amour que tu commences à te donner. Un sentiment de confiance s’installe et tu arrives à choisir la foi au-delà du doute qui persiste. Tu continues à plonger en toi, à écouter et considérer ce que tu ressens en toi, et tu commences à agir en fonction de ce qui se passe en toi uniquement. Tu apprends, discrètement, à prendre soin de toi. Tu décides enfin de te montrer loyale envers ce qui est important pour toi et graduellement, tu agis en conséquence et la vie te montre le chemin, fluidement, jusqu’au jour « J ».

Ce jour-là, à force de te choisir et sans rien forcer, le courage arrive et tu lui annonces que tu pars. Tu ne le quittes pas, tu pars parce que tu te choisis et tu sens que c’est ce que tu as à faire. Mais ça, lui, il ne le comprend pas. Ses réponses donnent froid dans le dos et son comportement te foudroie et te traumatise, mais tu gardes le focus parce que maintenant, tu sais qu’en maintenant le cap sur ce qui se passe en toi, l’erreur est impossible. Parce que tu t’es rapprochée de ton senti, tu es capable de ressentir l’épée de Damoclès au-dessus de ta tête qui ne permet aucune « erreur émotionnelle » et tu ressens le danger. Alors tu agis en conséquence.

Tu tends donc la main pour que l’on t’aide. L’artillerie au complet se présente : policiers, intervenants, DPJ, travailleuses sociales, avocat, maison d’hébergement, CAVAC, IVAC, psychologue, psychiatre, inconnues, amis et nouveaux amis, tout se fait intensément, rapidement, mais fluidement, avec une synchronicité déconcertante. Tu t’es choisie, tu apprends donc que lorsque l’on se choisit, la vie répond à ton appel.  

Deux ans après ta séparation, après t’être retrouvée dans la rue avec ta fille, ton chien et quelques bagages, sans travail et en état de stress post-traumatique, tu fais les merveilleux constats que ce chemin à travers la violence t’a apportés comme apprentissage : tu as appris que tu as aussi droit au bonheur, que tu as le droit de réaliser tes rêves et que c’est possible. Tu as maintenant en toi une foi si grande que le Tout Possible est à ta porte, attendant que tu lui demandes tout ce que tu veux…

Tu touches maintenant à ta liberté d’être et ça, personne ne pourra te l’enlever parce que tu as découvert l’antidote à la violence : l’amour de soi. Plus jamais tu ne te soumettras ou ne te rendras victime de la violence, parce que par amour pour toi, tu sauras prendre soin de toi et faire les choix appropriés. Dans un contexte que tu croyais hermétique à l’amour et où tu te croyais indigne d’être aimée, eh bien, l’amour a toujours été présent et il a réussi à percer les murs de la peur et du doute comme le soleil qui brille derrière les nuages et qui finit toujours par réapparaitre. Mais t’en souviens-tu maintenant? Regarde ta fille et vois : tu as tenu promesse…

B<3

 

Je n’aimerai plus

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Je n’aimerai plus

Quelque chose s’est brisé.
Cette douceur, cette tendresse que tu m’as apprise,
cette confiance en l’amour,
cette force qui unit,
je n’y crois plus.

Je n’aimerai plus

Toi…
Si doux,
mais si brusque.

Toi…
Direct au risque d’être indélicat,
mais menteur comme trop d’autres.

Toi…
Attentionné comme nul autre,
mais égocentrique comme tous les autres.

Je n’aimerai plus

Tu m’as offert une histoire si différente,
si apaisante,
si rayonnante,
si mouvementée,
si colorée,
si pleine d’espoir,
d’avenir,
de vie,
si pleine d’amour,
mais finalement si pareille aux autres.

Je n’aimerai plus

Nous avons eu une histoire unique et grande,
mais une fin si commune et petite.

Je n’aimerai plus

Cette force que tu voulais me transmettre,
cette foi en moi que tu voulais que j’aie,
cette confiance en nous, en ce que nous construisions que tu voulais que je partage,
ces confrontations qui te plaisaient tant,
ces remises en question que tu voulais que je crée en toi,
à force de questionnement,
de peut-être pas finalement,
de je ne suis plus certain,
de je ne crois en rien,
tu me les as enlevés.

Je n’aimerai plus

Tout comme tu m’as privée de mon assurance et de mon indépendance,
tu m’as retiré ce qui t’a séduit en moi
pour ensuite me reprocher mes insécurités,
que tu as toi-même créées à force de cachoteries,
de semi-vérités,
de demi-mensonges
et d’hésitations.
Ce pouvoir, je suis coupable de te l’avoir donné, mais toi d’en avoir abusé.
Tu m’as vidée pour ensuite me laisser seule.

Je n’aimerai plus

Ces certitudes, tu me les as doucement brûlées,
bousillées,
explosées.
Il y avait des morceaux de moi partout.
Des morceaux de ma joie.
Des morceaux de mon estime de moi.

Je n’aimerai plus

Ma féminité qui t’allumait tant,
ton corps que je voulais célébrer,
que je me faisais une joie d’aimer,
de caresser,
de lécher,
de faire frissonner,
à vouloir t’en faire perdre la tête,
mon corps que je t’offrais tout entier,
ce plaisir qui nous unissait parfois,
cette luxure dans laquelle nous nous vautrions si bien ensemble,
tes tourments t’ont empêché d’en profiter,
d’y goûter,
de le savourer,
de t’en pourlécher,
de t’en étourdir…
Tu te tenais la tête fermement, à deux mains pour être certain de ne pas décoller.

Je n’aimerai plus

Tes tourments m’ont empêchée d’y goûter abondamment,
de le savourer passionnément,
de m’en pourlécher éperdument,
de m’en étourdir souvent.

Je n’aimerai plus

Tes tourments m’ont rejetée si souvent.
Tu m’as rejetée si souvent.
À en tuer notre plaisir,
à nous priver d’une saine luxure oh combien délectable,
à me faire douter de mon corps qui pourtant ne m’avait jamais trahie,
qui avait toujours été fidèle,
qui avait toujours été une source de plaisirs possibles et infinis,
à en éteindre ma force et ma féminité.

Je n’aimerai plus

Je ne me sentais plus femme dans le miroir de ton regard.

Je n’aimerai plus

Pour ne plus donner ce pouvoir à un homme.
Pour ne plus ressentir ces émotions qui étouffent de plaisir et de joie, mais qui étouffent tout court quand on nous en prive.
Pour ne plus qu’un homme puisse être si doux.
Pour ne plus qu’un homme puisse être si tendre.
Pour ne plus qu’un homme puisse m’aimer.
Pour ne plus qu’un homme puisse me permettre de me voir si belle à travers lui.
Pour ne plus qu’un homme puisse me faire croire qu’il me trouve désirable.
Pour ne plus qu’un homme me fasse croire qu’il est fort.
Pour ne plus qu’un homme m’empêche de voir qu’au fond il est faible.
Pour ne plus qu’un homme puisse me comprendre.
Pour ne plus qu’un homme puisse me protéger.
Pour ne plus qu’un homme puisse m’apaiser.
Pour ne plus qu’un homme me fasse autant plaisir.
Pour ne plus qu’un homme puisse me donner envie de me laisser aller.
Pour ne plus qu’un homme me fasse perdre la tête.

Je n’aimerai plus pour ne plus qu’un homme puisse me faire croire qu’il m’aime.

Est-ce de toi ou de l’image que je garde encore de toi dont je m’ennuie?
Est-ce toi ou mon souvenir de toi que j’aime encore?
Est-ce toi ou tes faiblesses que je déteste?

Je n’aimerai plus

Je t’en veux de ne pas avoir voulu me faire du mal, mais de m’en avoir tant fait.
Je t’en veux d’avoir tellement voulu me rendre heureuse que tu te sois perdu en chemin, de m’avoir rendue si heureuse pour ensuite me priver de ce bonheur.
Je t’en veux de ne pas avoir cru en moi.

Je m’en veux de ne pas avoir créé d’étincelles en toi.
Je m’en veux d’avoir tant pris soin de toi, d’avoir tant voulu ton bonheur alors que tu as tant besoin de perdre l’équilibre.
Je m’en veux d’avoir tant cru en toi.

Je n’aimerai plus

Je ne t’aimerai plus.

Eva Staire

Déjà 12 ans

Ça fait douze ans aujourd’hui qu’on s’est choisis. On a comme

Ça fait douze ans aujourd’hui qu’on s’est choisis. On a commencé ça en grand ce matin, on avait oublié que c’était notre anniversaire! Douze ans, c’est plus que le tiers de notre vie d’amour. Un tiers de vie qu’on s’endure, qu’on rit, qu’on pleure, qu’on se chicane, qu’on se supporte. Des hauts, des bas, de moyens, des médiums saignants.

Je pense que ce qui fait notre force, c’est qu’on était amis depuis même plus longtemps, des buddies. Je te comptais mes histoires de gars, tu me comptais ton amour inconditionnel pour une fille et j’essayais de te matcher… Je trouvais ça si cute à quel point tu pouvais aimer cette fille. Cette fille maintenant, c’est moi. Quoiqu’on dirait que de l’intérieur, on le voit moins l’amour, on a besoin de se le faire dire souvent. Je suis quand même intelligente mais pour ça, pas trop vite… Tu le sais, tu as toujours dit qu’à moins d’avoir une pancarte en néons qui éclaire New York, je ne vois pas quand je me fais cruiser.

Douze belles années au cours desquelles on en a vécu de toutes les couleurs; des réussites, des passions, le départ de ton père, puis de tes grands-parents et de ma grand-mère, nos fausses couches, nos deux merveilleux enfants! Des carrières qui ont changé, des intérêts qui ont émergé, toi pour la chasse, moi pour les voyages, donc des ajustements. L’école pour le grand, la garderie pour notre princesse-destroy, une débarque, un retour puis ton ami, cet ami de longue date qui est parti. Quand je fais le point, on dirait que je trouve qu’on en a vécu beaucoup des choses difficiles autour de nous. Je trouve que notre amour est fort parce que, malgré la tornade constante autour de nous, malgré les difficultés, même si des fois on se questionne, qu’on se chicane, qu’on se boude, on finit toujours par s’ajuster, par se retrouver.

Au cours de ces quelques petits moments, même si c’est rapide, même si c’est peu, on se retrouve. Je TE retrouve quand tu décides de danser dans le salon pour imiter Justin Bieber pour le plaisir de nos enfants qui se tordent de rire, que tu interprètes une chanson dont tu changes les paroles pour des niaiseries que je ne peux répéter mais qui sont si drôles. Je te retrouve quand tu joues avec nos enfants, et que je vous trouve si beaux que j’arrêterais le temps. Pour te dire la vérité, je sais que c’est toi le plus fort de nous deux, je t’admire. Tu as surmonté bon nombre d’obstacles depuis plusieurs années, mais tu restes debout, tu me supportes, tu prends soin de nous, même si c’est ardu. Dans ces moments, je te retrouve toi, heureux, et je m’accroche car je sais qu’un jour, tu émergeras à nouveau et que tout ira mieux.

Douze ans, c’est long mais si court en même temps; ça a passé aussi rapidement qu’un clignement d’yeux. L’important, c’est que si j’avais à recommencer, je ferais exactement le même choix. Je t’aime autant, même plus qu’au début.

Merci d’être dans ma vie et de me rendre meilleure chaque jour.

Fort de combien d’années d’amour votre couple est-il?

Marie-Ève Piédalue

Je suis une éducatrice

Je suis une éducatrice. À travers les années qui ont filÃ

Je suis une éducatrice. À travers les années qui ont filé plus vite que les étoiles filantes, j’ai croisé le chemin de centaines d’enfants… J’ai été passionnée et motivée, plus souvent qu’à mon tour. Je suis celle qui déborde d’énergie, qui a des idées plein la tête et des projets toujours aussi créatifs. Ces enfants, tous ceux que j’ai croisés, ont marqué mon cœur d’une façon ou d’une autre.

J’ai été celle à qui on confie les groupes plus difficiles et les enfants plus turbulents. J’ai été celle à qui on a répété : « Mais comment tu fais avec celui-là? » C’est si simple… Pour moi, un enfant est un livre rempli de pages blanches. C’est à nous, adultes responsables et aimants, de lui montrer comment écrire son histoire. Un enfant qui a eu un départ difficile dans la vie ou qui a fait de mauvais choix ne doit surtout pas cesser d’écrire son histoire. Le livre de sa vie sera plein de rebondissements et il est toujours temps d’en changer le dénouement.

J’ai rencontré des enfants attachants, des enfants pour qui j’ai eu des coups de foudre. Ceux-là m’ont marquée au fer et dans mon cœur, le temps s’arrête quand je pense à eux. Rose a encore trois ans et me tient la main dans la cour du CPE… Zyad arbore toujours son sourire vainqueur quand je le maquille… Alice a encore 18 mois et me saute dans les bras quand sa maman part… Dans mon cœur, ces souvenirs sont impérissables et j’ai peine à croire que les années ont passé…

J’ai travaillé dans tous les types de milieux et j’en ai vu de toutes les couleurs. J’ai fait des projets impensables avec des enfants de 9-10 ans et j’en ai bercé des bébés. Je pense que je me souviens de l’odeur de chaque bébé que j’ai bécoté dans le cou…

J’ai tourné aujourd’hui une page importante de ma carrière. Mais je n’oublie pas. Je n’oublierai jamais vos enfants. Et à vous, chers parents, je dois vous dire merci. Merci de m’avoir permis d’aimer vos enfants. Merci de m’avoir confié ce que vous avez de plus cher. Merci pour votre confiance, jour après jour. Merci.

Et à mes chers enfants… aux vôtres en réalité… Merci mille fois. Merci Hubert de me regarder avec tant d’amour et d’admiration. Merci Violette pour tes mille câlins volés dans une journée. Merci Elliot de m’avoir appris le nom de chacun des dinosaures. Merci Leila de t’être ouverte et épanouie à mes côtés. Merci Edouard de m’avoir permis de te regarder grandir. Merci Florence pour ta vivacité d’esprit. Merci Lily de m’avoir offert tes premiers pas. Merci d’avoir fait de moi l’éducatrice passionnée que je suis. Merci de m’avoir donné le droit de vous aimer, pour de vrai.

J’ai eu une chance inouïe de voir s’épanouir ces enfants, ces frères, ces sœurs et ces familles. Et oui, notre travail est parfois ingrat, parce que ces petites âmes peuvent nous oublier avec le temps… Mais j’espère encore me rappeler de tous ces visages. Et si ma mémoire faillit, je sais que j’ai reçu assez d’amour pour toute une vie.

L’éducatrice de vos enfants se dévoue pour eux. Demain matin, prenez-la dans vos bras. Donnez-lui une autre dose d’amour, pour l’aider à se rappeler toute sa vie…

Joanie Fournier

 

Ne te fâche pas, on est là pour toi.

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Du haut de tes quatre-vingts ans, tu es fière. Tu as vécu une vie remplie de rire et de plaisir. Mais depuis quelque temps, tout te paraît lourd. Tu fronces les sourcils plus souvent qu’avant. Je sens les nuages gris passer dans tes beaux yeux bruns. Grand‑maman, fâche-toi pas, je suis là pour toi.

Le plaisir a toujours été une priorité dans ta vie

Dans ta jeunesse, tu as travaillé de soir comme garde-malade, tu avais ton propre compte en banque et ta propre voiture. À ton époque, c’était remarquable. Tu aimais les arts, la musique classique et les grandes histoires d’amour du répertoire cinématographique. Ma mère m’a souvent raconté les soirées que tu organisais dans ton sous-sol avec tes amis. Les grandes robes, la musique de bal et le plaisir étaient de mise. Que j’aurais aimé t’y voir !

La culpabilité s’est installée dans ton cœur en novembre 1956.

Ayant eu ta première fille deux ans auparavant, tu rêvais d’avoir un beau petit garçon à cajoler. Le 13 novembre 1956, ton souhait le plus cher s’est enfin réalisé. Tu as accouché d’un petit garçon au sourire charmeur. Mais ce sourire, tu n’auras pas eu le temps de le voir tout de suite. Les médecins ont quitté rapidement la chambre sans te montrer ton bébé. Quelle inquiétude ! Les infirmières ont mis des jours à te dire la vérité. Ton petit bonhomme ne serait jamais celui que tu attendais. Le verdict est tombé : le Spina Bifida. « Madame, votre enfant ne vivra que quelques années ! Il ne marchera jamais et aura un retard intellectuel important. » Bang ! Soixante ans plus tard, tu n’as pas oublié ce moment. La culpabilité est aussi présente dans ton cœur qu’à ce moment. Mais mamie, ce n’est pas ta faute. C’est la vie. Pardonne-toi.

La solitude

Grand-papa est un homme fort et travaillant. Il était pompier et avait une compagnie de planchers de bois franc. Souvent, tu ne le croisais que le matin lorsqu’il revenait de son poste et qu’il repartait pour son deuxième chiffre. La solitude pesait sur tes épaules comme un gros nuage avant les orages. Mais tu avais la vie que tu avais toujours rêvée. On t’enviait tellement. Mais toi, tu aurais bien aimé qu’il soit présent. Il te manquait terriblement. Un jour, il t’a promis que lorsqu’il serait à retraite, il serait enfin là pour toi. Depuis trente-deux ans, ton homme prend soin de toi. L’attente en a valu la chandelle non ? Vous êtes si beaux.

Le changement s’est fait de façon insidieuse.

J’ai toujours été extrêmement proche de toi. Je t’ai aimée comme ma deuxième mère. Ton opinion comptait comme de l’or. Je me faisais un devoir de ne jamais te décevoir. Je voulais tant lire la fierté dans ton regard. Mais depuis quelque temps, tu m’inquiètes. Les pertes de mémoire se font de plus en plus fréquentes. Les colères de plus en plus grandes. Mon cœur a beaucoup de peine de te voir ainsi… Je me suis renseignée et je crois que la démence commence à cogner à ta porte. Je sais que c’est inévitable, mais s’il te plaît, ne te précipite pas trop vite pour ouvrir le passage. Nous avons encore beaucoup de bons moments à passer ensemble. Je sais que lorsque tu te mets en colère, c’est ta façon de combattre. Sache que je te comprends. Je t’aime et tu peux compter sur moi, je serai toujours là !

 

Alexandra Loiselle-Goulet