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Ce premier Noël…

En ces temps de réjouissance et de préparatifs du temps des fêtes

En ces temps de réjouissance et de préparatifs du temps des fêtes, je pense à toi.

Toi pour qui Noël n’aura plus jamais la même saveur. Toi qui, cette année, traverseras non sans peine ces semaines cruelles qui te rappelleront que cette personne que tu chérissais tant ne sera plus jamais de la fête.

Toi, l’adolescent qui trouvait sans doute les blagues de ton papa ennuyantes et redondantes… Cette année, tu donnerais tout pour les entendre à nouveau.

Toi, petit garçon d’à peine dix ans, tu crois peut-être encore au père Noël… Je te souhaite un réveillon rempli de magie pour oublier que cette année, ton papa n’y est pas.

Toi, la maman, l’épouse, qui doit parfois crouler sous le poids du chagrin, qui doit tant jongler afin que ses garçons ne ressentent pas sa propre peine… Je te souhaite un Noël tout en douceur et pourquoi pas, un clin d’œil, une étoile un peu plus brillante cette nuit‑là…

Toi, la maman à qui on a enlevé beaucoup trop tôt son petit ange… Que ce Noël soit porteur d’espoir ; tu sembles déjà si forte! 🌟

Toi qui as perdu un parent. Quel que soit ton âge, ton chagrin ne se mesure pas. Sache que je te comprends. 🌸

Toi qui as eu très peur de perdre un être aimé, qui a tout donné pour traverser cette épreuve et qui a finalement crié victoire (presque!), je me doute que ce premier Noël prendra un tout autre sens. ❤️

Toi, la jeune maman qui a craint le pire. Tu as eu peur de ne pas être de la fête cette année. Bien que tu doives cheminer vers une autre étape, je sais que tu seras bien entourée! Un pas de plus vers la guérison! 💪

Qui que tu sois et quelle que puisse être ton épreuve, je te porte dans mon cœur! ❤️

#gratitude

Karine Lamarche

Tes petits bobos

Tu as presque un an et demi. Tu as l’air d’être sur un bateau.

Tu as presque un an et demi. Tu as l’air d’être sur un bateau. Quand tu marches, tu fais deux pas, puis le plancher t’appelle. Souvent, tu cognes ta petite lèvre qui se met à saigner. Mon cœur veut fendre chaque fois. Un mélange de tristesse de ne pas pouvoir prendre ta douleur, mais aussi de gratitude. Gratitude que ça soit juste une petite égratignure à la lèvre. Pas une maladie terrible ni une mort imminente. Juste une petite lèvre qui saigne.

J’ai une pensée pour toutes les mamans du monde qui voient souffrir leurs enfants ou pire, qui ont dû les laisser partir. Tous ces deuils injustes, mais bien réels. Je suis là à te coller pour te réconforter de ta petite lèvre endolorie, petits bobos minuscules qui pourtant m’inquiètent chaque fois. C’est un peu intense, mais comme ça n’arrive pas souvent, on dirait que je prends ces petits bobos pour me rappeler la chance que j’ai de te voir grandir.

Soudain, je n’ai plus envie de me plaindre du ménage, de la fatigue, de ma liste de choses à faire qui ne diminue jamais. J’ai juste envie de remercier le ciel de ta santé. J’ai déjà vu des mamans pleurer la mort de leur enfant. J’ai leurs cris dans mes oreilles quand j’y repense en fermant les yeux. Un cri sincère et profond. Le même qu’un nouveau-né désemparé qui s’époumone pour qu’on prenne soin de lui. Un cri primal et instinctif. Le même que toi qui viens tomber et qui ne comprends plus rien à travers cette douleur.

Je suis là pour toi, même si je ne peux pas prendre ta douleur. C’est une chance de pouvoir t’accompagner, de te donner un toit, des vêtements, de l’amour. Oui, ça implique du travail, du ménage, du pliage, du lavage et j’en passe. Oui, des fois, je suis fatiguée, impatiente et débordée, mais ta petite lèvre qui saigne me ramène à l’essentiel. À l’amour que nous avons l’une pour l’autre et à cette chance exceptionnelle que j’ai de t’avoir avec moi en santé.

Prendre soin de toi, de notre maison, de notre famille, c’est le plus beau rôle de ma vie et c’est le plus important aussi. Je te promets de ne jamais l’oublier.

Roxane Larocque

À notre fille Livia…

C’est vr

C’est vrai, je ne m’y connais pas tant dans la vie dans l’au-delà. Mais une chose est certaine : ta vie ici, sur Terre, fut trop courte. Un certain 12 octobre, ta douce vie a été emportée dans un accident tragique.

 

Le regard de papa terrifié et espérant tant que je pourrais l’aider à te ramener à la vie. La souffrance se lisait sur son visage. Les cris stridents ont résonné en moi. C’est un son que je n’oublierai jamais.

 

Ton corps complètement inerte dans les bras de papa… J’essayais d’appeler les secours, mais mes doigts ne suivaient pas le clavier du téléphone. Je criais tout en essayant de composer le numéro, je faisais les cent pas en espérant que tu te réveilles. Mais nous savions tous les deux que tu avais poussé ton dernier soupir. Ton âme quittait gentiment ton corps, te laissant sans souffrance et aussi paisible que lorsque tu t’endormais paisiblement dans nos bras pour une longue nuit et de doux rêves.

 

Nous pensions que le temps était interminable, mais tout cela s’est passé en quelques minutes. J’arrivais à entendre le son des sirènes de très loin. Mon cœur de maman a flippé. Comment? Pourquoi? Qu’est‑ce qui s’était passé? Mais pourquoi nous? Pourquoi toi?

 

Papa a déposé sa main sur ton cœur, il battait encore mais lentement, ce qui nous a donné une légère poussée d’espoir. Il criait ton nom, il espérait tant que tu cries toi aussi, que tu te réveilles, mais toi, ton petit être de lumière était déjà dans l’au-delà. J’ai déposé ma main et j’ai attendu que ton cœur cesse de battre. Nous avions tout tenté. Mais rien, plus un son, plus d’images. Seulement la voix de ton papa qui t’appelait et te suppliait de revenir auprès de nous.

 

Le temps s’est arrêté. Ton cœur a cessé de battre. Tu t’es assoupie, tu t’es endormie pour le reste de ta vie. Parce que oui, je crois que tu touches à l’infini. Je crois que pour toi, ce n’est qu’une pureté de voir cette beauté du ciel.

 

Il y a tant de « si » et de pourquoi. Mais tu sais quoi, ma fille? Nous n’en voulons à personne. C’est un accident. Un accident qui t’a coûté la vie, certes. Mais, en te donnant la vie, nous t’avons promis l’amour inconditionnel. Nous t’avons promis d’être là, peu importe ce que la vie allait nous réserver. Et c’est ce que nous avons fait. Nous avons été là pour toi jusqu’à la toute fin.

 

Tu m’as fait grandir, ma fille. J’ai appris le pardon, j’ai appris que la rancune n’est que mauvaise et que la vie est trop courte pour en vouloir à des gens qui, eux aussi, ont des souffrances invisibles. Tu nous as appris à ralentir notre rythme de vie, à profiter davantage de tous les petits moments. Qu’ils soient joyeux ou pas, ce sont des étapes de la vie auxquelles nous devrons faire face et que nous devons traverser…

 

Nous nous levons le matin, te voyant danser sous la musique qui appelle le soleil. Ton sourire est contagieux et ton énergie est débordante. C’est ce que j’aime imaginer lorsque j’ouvre les yeux. Ton cœur a cessé de battre dans nos bras. Ton cœur s’est éteint, mais il continue de déborder d’amour et de courage pour nous tous. Les souvenirs de ton sourire nous gardent les pieds sur terre. Nous te remercions de ton court passage sur Terre mais, qui sera éternelle dans notre cœur.

 

« Notre petit étoile Livia, tu es arrivée dans notre vie et nous t’avons promis l’amour. Tu seras à jamais notre petit ange d’amour qui nous gardera toujours unis. Aujourd’hui, nous devons vivre sans cette petite voix qui nous appelait maman et papa. Chaque pas que nous ferons, tu seras à nos côtés. Tu nous tiendras la main comme tu l’as toujours fait, et tu seras notre guide pour le restant de notre vie. L’amour de papa et maman sera toujours inconditionnel pour notre petite étoile. Continue de briller de là-haut. Ce sera ta manière de nous dire : « Papa, maman, je suis là! ».

 

Jessyca Brindle

 

 

 

Livia Bélisle

 

Décédée accidentellement le 12 octobre 2019 à l’âge de 20 mois

 

Au revoir mon chat

Certains diront que tu n’étais qu’un chat, mais pour moi tu ét

Certains diront que tu n’étais qu’un chat, mais pour moi tu étais beaucoup plus que ça. Tu as fait partie de ma vie dès le début de ma vingtaine.

Tu étais là quand j’avais des chagrins d’amour, quand je rentrais tard après avoir fait la fête. Tu étais un petit chaton tannant et très actif la nuit. Avec ton pelage noir et tes grands yeux verts, je t’appelais mon « petit chat d’Halloween ».

Un jour, je t’ai amené chez mon nouvel amoureux qui devint bien vite ton « papa ». Tu pouvais t’asseoir pendant des heures devant notre grand aquarium pour regarder passer les poissons.

Ensuite, on a déménagé dans une maison où deux petites filles se sont ajoutées. Évidemment, la tranquillité te manquait un peu, puisque parfois tu te retrouvais entouré de peluches sur le divan ou même avec des bijoux!

Tu as vieilli et des petits problèmes de santé sont arrivés. Il y a quelques semaines, nous avons dû prendre la terrible décision de te faire euthanasier.

Ta présence me manque énormément, surtout le soir lorsque tu avais l’habitude de venir me voir pour me faire comprendre que tu avais faim! Je te vois encore couché sur ta chaise préférée avec le soleil qui te réchauffe.

Ce n’est pas facile de dire au revoir aux petites bêtes qui partagent notre quotidien.

J’espère qu’au paradis des chats, tu auras des gâteries à volonté et un petit coin confortable juste pour toi.

Julie Lampron Désaulniers

Le deuil de fin d’année

À l’heure où les chapeaux des finissants valsent dans le ciel de

À l’heure où les chapeaux des finissants valsent dans le ciel de juin, regardez bien au fond du terrain de récréation ou dans le coin des classes. Vous pourriez être surpris d’y voir un enfant pleurer.

Cet enfant est endeuillé. Endeuillé de son année d’écolier. Endeuillé des personnes rencontrées, profs, directrices et copains. Endeuillé de la routine qui le sécurisait. Peut‑être même endeuillé de la fierté et des défis que les matières scolaires lui apportaient. Probablement inquiet devant l’inconnu d’une nouvelle année qui l’attend au détour des vacances d’été. Il venait à peine de s’habituer…

Mes filles sont souvent parties et déménagées, ont souvent changé de garderie, d’école et de quartier. Peut-être est-ce pour ça que leur moral se fait ramasser par une grosse vague de fond émotive dès que le décompte de fin d’année commence? 20 jours d’école… 19… 18… Chaque matin, l’enthousiasme du reste de la classe leur rappelle qu’elles sont différentes. Elles, elles ont de la peine que ça se termine. Elles, elles ont juste hâte que maman annonce le lancement officiel de la saison du magasinage d’effets scolaires. Si je ne les retenais pas, elles feraient le pied de grue tout l’été à l’arrêt d’autobus, pour ne pas le manquer.

Mes garçons ont vécu plus de stabilité géographique, ils sont déménagés moins souvent, n’ont jamais changé d’école. Pourtant, l’école est un repaire sécurisant, un lieu rempli des plaisirs d’apprendre et de jouer. Donc quand la page du mois de juin apparaît sur le mur, leur caractère change. Ils deviennent plus irritables, la fatigue embarque, l’écœurantite aigüe des mille et une répétitions les attaque, la chaleur suffocante (ah non, ça, c’était l’année dernière)… Si je pouvais leur faire finir l’année plus tôt, leur éviter cette torture du dernier mois, je le ferais! Mais leur deuil commencerait seulement plus tôt, et durerait trois mois au lieu de deux.

Cet enfant qui pleure dans le coin de la classe ou dans le fond du terrain, c’est le mien, c’est la mienne. Je les écoute, je les comprends, je les rassure (la plupart des amis seront encore là en septembre, on les reverra pendant l’été ; le prof de l’an prochain sera aussi cool que celui de cette année ; l’été sera palpitant!). Nous célébrons ce qui mérite d’être célébré (la fin des évaluations, le dernier lundi d’école, le dernier réveil à 6 h 45, le dernier lunch à faire). Nous soulignons tous les efforts faits pendant l’année, et nous rappelons que ces efforts doivent encore toffer la run quelques jours pour finir l’année sur une bonne note. Nous passons plus de temps dehors pour faire passer le motton et rappeler que l’été, c’est comme dans Passe-Partout : l’été, c’est fait pour jouer! Mais au bout du compte, le 21 juin, des larmes couleront sur leurs joues et dans leur cœur.

À tous les parents dont les enfants vivent un deuil à chaque fin d’année scolaire, je compatis. Ça tord le cœur de voir nos poussins si désespérés et incompris alors que tous les autres jubilent.

À tous les enseignants qui voient, dans le coin de leur classe ou au fond du terrain de récréation, un jeune qui pleure ou qui retient ses larmes, n’hésitez pas à prendre un moment spécial avec lui pour le réconforter et pour donner une place à sa peine. Il mérite de savoir qu’il n’est pas un extraterrestre. Et prenez cette expérience comme un compliment : s’il s’endeuille de sa classe et de vous, c’est qu’il s’est beaucoup attaché, c’est que vous avez réussi à créer un lien puissant. C’est qu’il vous aime, tout simplement.

Nathalie Courcy

 

Ce moment…

On frappe à la porte de ma classe. Je croise les yeux inquiets de l

On frappe à la porte de ma classe. Je croise les yeux inquiets de la secrétaire et de ma collègue. Ce sera elle qui prendra le relais, le temps que je sorte et que la secrétaire me fasse cette annonce, celle du décès du papa d’un de nos élèves.

Une banalité. La mort s’est invitée sans s’annoncer.

Du coup, je me rappelle ce moment, les yeux de l’infirmière qui m’avait annoncé sans parler le décès de ma mère, il y a déjà quatorze ans.

Ce moment, tu ne l’oublies jamais.

Ce matin, je suis retournée en classe chamboulée, habitée par un chagrin sans fin, sachant toutes les douloureuses étapes qui attendent ce petit humain, son jeune frère et surtout, leur maman.

Désorganisée, j’ai tenté de mon mieux de rester sereine. Il nous fallait attendre le plan de match.

Comment annoncer à des enfants de douze ans que leur ami aura grandement besoin d’écoute et de soutien pour les prochaines semaines? Comment leur expliquer ce drame tout en les rassurant, en leur rappelant qu’une histoire comme celle-là, c’est rare? Si c’est rare, pourquoi lui? Pourquoi cet élève?

Pour plusieurs de ces enfants, ce sera un premier contact avec la mort, le moment où on commence à prendre conscience que nous ne sommes pas éternels.

C’est en après-midi et après avoir pris une grande respiration que j’ai expliqué ce grand malheur aux petits humains devant moi.

L’onde de choc s’est fait sentir. Certains connaissaient ce papa. Pour d’autres, cette situation leur remémore le départ d’un grand-parent, d’un animal, la maladie d’un proche. Chacun a reçu cette nouvelle à sa façon, avec son petit bagage de douze ans de vie.

Nous avons eu besoin de sortir au grand air. Les accolades et les bons mots étaient au rendez-vous.

Aujourd’hui, je me suis souvenue à quel point la vie est fragile.

Mon grand, toi qui contamines ceux qui t’entourent par ton bonheur facile, je souhaite de tout mon cœur que cette douleur si vive s’apaise rapidement, que la flamme qui t’habite jamais ne s’éteigne.

Je pense à toi et sache que je te comprends.

Karine Lamarche

 

Ce soir

Je suis présentement assise à côté de toi. Je te regarde et j’

Je suis présentement assise à côté de toi. Je te regarde et j’ai le cœur gros.

Toi, tu dors paisiblement dans le milieu de mon lit. Habituellement, je ne suis pas enchantée à l’idée que tu passes la nuit entre papa et moi. Aujourd’hui, c’est moi qui te l’ai offert. Le sourire sur ton visage représentait bien ta joie. Maman qui te demande de faire dodo avec elle et papa. WOW! On pourrait même te dire d’aller t’acheter un 6/49 (bon juste le dire en expression, car tu n’as pas l’âge).

Ce soir, j’ai décidé que je passais par-dessus mes idées préconçues. Tu sais, celles qui me font dire que si tu fais dodo avec nous, tu ne seras plus capable de dormir seul et ce genre de truc. Oui c’est vrai, je ne dors jamais aussi bien quand nous sommes trois dans un lit queen. Mais, là, présentement, j’avais envie de sentir ta respiration, de voir ta petite bette endormie, de sentir ton bras d’enfant autour de moi. Je te regarde et j’apprécie ce moment, probablement plus que tu ne peux l’imaginer.

Ce soir, un ami nous parlait de l’enfant d’un collègue. Un petit garçon de cinq ans. C’est presque ton âge ; toi, tu as quatre ans. Ce petit garçon s’apprête à quitter ses parents. Non pas pour aller faire dodo chez sa grand-maman. Non, lui, il deviendra une étoile. Il veillera sur sa famille de là‑haut. Ce petit garçon, il allait bien, très bien même. Comme toi, il adorait jouer. Puis un jour, la vie a décidé que la sienne se terminerait plus rapidement que prévu.

Ce soir, mon cœur de maman saigne. Je ne le connais pas, mais je ne peux m’empêcher de penser à lui et à ses parents. Je ne sais pas comment un parent peut survivre à une épreuve comme ça. J’ai l’impression qu’une partie de ton cœur meurt à tout jamais. Juste l’imaginer, je manque d’air. La seule chose que je peux faire est de compatir avec eux et de leur envoyer une grosse dose d’amour et des ondes positives.

Puis, c’est là que je te regarde et que je me dis qu’on ne sait jamais ce que demain nous réserve. Alors, le mieux que je peux faire est de profiter des moments que nous avons ensemble. Ce n’est pas quelque chose de facile pour moi de vivre le moment présent sereinement. Je suis plus du genre à te dire : ne fais pas ci, ne fais pas ça, dépêche-toi et patati et patata. Je veux tellement que tu sois parfait que j’oublie parfois que tu n’es qu’un enfant. Un enfant qui doit apprendre de ses erreurs.

Aujourd’hui, je me fais la promesse de profiter plus de la vie avec toi, ton frère et ta sœur. De ne pas vous rendre parfaits, mais heureux. Oui, je tiens tout de même à faire respecter mes valeurs, mais je veux accepter que la perfection ne soit pas de ce monde.

Ce soir mon coco, je m’endormirai à tes côtés, je te regarderai avant de sombrer dans les bras de Morphée et je remercierai la vie pour les moments qu’elle nous offre ensemble.

À toi qui lis ce texte, que dirais‑tu d’aller faire un gros câlin à tes enfants, leur dire combien tu les aimes et remercier la vie des moments que vous pouvez vivre ensemble?

Karine Larouche

Hommage à un frère d’armes

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Au mois d’août 2001, j’apprenais que j’étais encore déployé à la dernière minute en Bosnie-Herzégovine. Mon nouveau commandant m’a appelé personnellement pour s’informer de moi et s’assurer que je pouvais prendre mon congé d’été avant de partir. Le camp était à Velika Kladuša et j’y suis arrivé le 23 septembre 2001.

J’avais déjà remarqué l’énorme changement dans le pays depuis ma dernière visite, cinq ans auparavant. La reconstruction des maisons était bien établie. Les voitures circulaient sur les routes, ce que je n’avais pas eu l’occasion de voir lors de ma première visite. Par contre, les trous de balle sur les murs étaient toujours visibles et les cimetières étaient encore plus grands. Des tours avec des haut-parleurs étaient dressées et les prières pour Allah nous réveillaient le matin.

Au lieu de vivre dans des tentes, nous vivions dans des conteneurs maritimes meublés. Wow! Quelle gâterie de voir cela! Pour moi, c’était presque comme des vacances comparativement à ma première mission (façon de parler, bien entendu).

Ce que j’ai trouvé difficile cette fois a été de passer Noël loin des miens. J’ai téléphoné à ma mère la veille de Noël. Elle était chez ma grand-mère maternelle. Pendant notre conversation, j’entendais la musique en arrière-plan et tout le monde qui avait du plaisir. Je me sentais si loin et si seul en les entendant…

Après la conversation, je me suis dirigé vers la cafétéria où nous avions notre souper de Noël. Là, je me rappelle, j’étais debout devant ma chaise et j’observais la belle table et tous les efforts mis en place pour nous faire plaisir. Je me serrais les dents pour ne pas verser une larme. J’étais triste. Triste de ne pas pouvoir passer Noël avec ma famille. Triste de me sentir seul, même si j’avais de bons frères d’armes avec moi. C’était la première fois que je vivais un Noël à l’étranger.

La veille du jour de l’An, j’étais à l’extérieur sur le camp. À minuit, les coups feu se sont mis à retentir. Je me demandais vraiment ce qui se passait. La panique a monté. Puis, un collègue m’a rassuré en me disant que c’était la coutume des gens d’ici. Même coutume que pour les mariages.

Il y a une chose, ou plutôt une personne, qui a fait toute la différence sur ce camp. Il était caporal-chef. J’ai perdu beaucoup de frères d’armes, mais lui revient souvent dans mes pensées. Pourquoi? Parce qu’il était un bon vivant. Il aimait toujours rire et faire des blagues. C’était le genre de gars qu’on écoutait parler et soudainement, tout allait mieux. C’était un frère d’armes qui pouvait remonter le moral à tout le monde. Toujours joyeux, avec un beau sourire, il savait comment s’y prendre pour nous faire rire. Je le voyais presque tous les jours quand j’allais prendre mes pauses. Et quand il n’était pas là, c’était décevant!

Lorsque j’ai appris son décès en décembre 2013, je ne voulais pas y croire. Pourquoi lui?

Cet article, je le dédie à toi, mon cher ami. Tu resteras toujours dans mes pensées en tant que bon frère d’armes et Gaspésien joyeux. Repose en paix et jamais je ne t’oublierai. Je me souviendrai.

 

Carl Audet

 

 

 

J’m’ennuie de toi, p’pa

J’m’ennuie de toi, p’pa. Parce qu’avant que tu partes, je ne

J’m’ennuie de toi, p’pa. Parce qu’avant que tu partes, je ne pense pas que je réalisais vraiment ta place dans mon monde. Je t’avais et c’était parfait ainsi.

Quand tu es parti, j’ai tranquillement apprivoisé un quotidien sans papa.

J’étais désormais une jeune femme qui envierait toutes les filles qui danseraient leur première danse dans leur belle robe blanche.

Tu es parti sans préavis.

On ne s’est pas dit au revoir et c’est sûrement mieux ainsi. Seulement, tu ne m’as pas préparée à ton absence.

Tu ne m’as pas dit à quel point la vie serait triste après ton départ.

À quel point je ne serais plus jamais la même.

J’ai dû m’habituer à ne plus entendre ta voix forte qui me répond « oui, puce » après une sonnerie quand je téléphone, et ce, peu importe l’heure.

Quand je me chicanerais avec mon chum, je ne pourrais plus venir trouver réconfort dans tes bras… t’entendre tout dédramatiser d’un seul coup et me faire sentir légère.

Tu ne serais plus là pour venir accrocher mes cadres sur mes murs… faire un feu d’après-midi pour faire brûler les branches et ouvrir une bonne bouteille pour regarder les flammes… te voir gêné de me redemander pour la millième fois de t’aider à reprogrammer ton répondeur. Ça me faisait tellement plaisir et tu ne me dérangeais tellement pas, papa…

Tes conseils, ton écoute, ta trop grande sensibilité que je me suis appropriée malgré moi me manqueraient tellement.

Ton angoisse qui était rendue un grand spectacle… elle n’était plus.

Je ne partagerais plus de café avec toi ni de regards complices, rien. Tu es parti en emmenant une partie de moi.

J’aurais aimé que mes garçons te connaissent, j’aurais aimé te voir courir autour de la table après eux pendant que maman cuisine. J’aurais tellement aimé que tu ne partes pas.

J’aimerais, juste une fois, te voir les regarder avec le même regard que tu avais pour ma sœur et moi.

Cette fierté qui émergeait de toi quand tu nous voyais entrer dans une pièce…

Seul toi pouvais nous faire sentir aussi spéciales, seul mon papa. J’aurais aimé te rendre fier de la mère que je suis.

Je me demande souvent quelle maman je serais si tu étais encore là.

Mon stress, mon angoisse, mon insécurité n’existaient pas avant ton départ.

Mais malheureusement, te perdre si tôt dans ma vie de jeune femme a laissé plusieurs blessures que le temps a su apaiser. Ce temps n’a jamais su guérir à la femme que je suis devenue.

Bientôt dix ans que tu n’es plus là, p’pa, et je suis celle que je devais devenir grâce ou à cause de ton absence. Je t’en remercie quand même, parce que malgré ton trop tôt départ, ma vie est tellement belle.

Imagine si tu étais là, encore.

 

Lisa-Marie Saint-Pierre

 

Quand un enfant s’envole

Il y a quelques années, j’ai vécu une histoire unique, une histo

Il y a quelques années, j’ai vécu une histoire unique, une histoire magnifique, une histoire dramatique.

J’ai accompagné un enfant jusqu’à son dernier souffle. Il était si petit, et chaque jour, il combattait ce fléau dans ses artères et dans son corps. Il avait cette étincelle de vie dans le regard qui déjouait tous les pronostics. Ce petit regard qui transperçait mon cœur et criait si fort « ESPOIR ».

Je l’ai bercé, je lui ai tenu la main, et chaque jour… je l’ai regardé s’éteindre. Je voulais hurler. Mais je ne pouvais pas. Il aurait eu si peur. Je voulais pleurer. Mais je lui ai donné mes sourires.

Je l’ai regardé agoniser. Un enfant qui meurt… c’est contre nature. C’est inhumain. C’est… je n’ai pas de mot assez fort pour décrire la détresse que cela engendre.

C’est irréel. Ça ne peut pas arriver. Ça déchire ton âme et ça jette ton corps à terre. Ce même corps qui ne contiendra jamais assez de larmes et ce cœur qui ne guérira jamais vraiment.

« J’ai perdu un enfant. »

Combien de mamans vivent avec ce grand vide dans le cœur ? Combien de papas pleurent le soir dans le noir ?

On ose si peu en parler, ça fait si mal.

Pourtant… que ce soit un nouveau‑né, un nourrisson, un bambin, un ado ou même un adulte, quand la vie de ton enfant est arrachée, tout s’effondre et un parent ne fait jamais ce deuil‑là. Une perte impossible.

Je crois qu’en parler apaise. Un peu. Ouvrez votre cœur. N’ayez pas peur. La mort n’est pas contagieuse mais l’amour, lui, l’est. Aimez encore plus fort. Aimez fort.

Gwendoline Duchaine

 

Aimer de la même façon?

La plupart d’entre vous savent que j’ai perdu l’homme de ma vi

La plupart d’entre vous savent que j’ai perdu l’homme de ma vie, le père de mes enfants, mon âme sœur, il y a sept ans. Sept années où je me suis posé des millions de questions sur moi, sur comment, sur pourquoi, pour savoir si l’amour, c’est la même chose après un deuil. Un deuil si jeune qui m’a laissée seule avec les deux plus beaux trésors du monde.

La semaine dernière, lors d’une magnifique soirée, mon amie m’a présenté une de ses amies qui est dans la même situation que moi. Un coup de foudre amical incroyable. Une connexion facile et agréable. Compassion, compréhension, tout y était. Et c’est là que la question m’a frappée en plein visage. C’est là que j’ai réalisé ou compris que oui, c’est possible d’aimer quelqu’un d’autre après un deuil.
Elle m’a demandé : « Dis, est ce qu’on aime de la même façon après cette épreuve? » Et la réponse est venue tellement de façon spontanée et facile… NON, on n’aime pas de la même façon. C’est un autre genre d’amour. Pas un amour de famille, un amour de bien être. Un amour pour se faire du bien, pour se faire plaisir.

Je fréquente un homme depuis bientôt cinq ans et il n’a jamais été question de cohabitation, de former un autre genre de famille. C’est un amour pour moi, car l’amour inconditionnel, je l’ai d’une autre façon. Cet amour que leur père avait pour moi, je le ressens à travers eux. Ce regard qu’il avait lorsqu’il me regardait, je le vois dans leurs yeux à eux, mes deux trésors.

Avec mon copain, c’est un tout autre amour. Son regard pour moi est rempli de beauté et de bien être. Un regard qui dit nous allons vieillir ensemble mais pour nous. Pour voyager, pour nous amuser, pour être ce que nous sommes.

Annie Corriveau