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Je suis la maman de cet enfant-là

Tu sais, le petit gars qui torture ton enfant à la récréation? Qu

Tu sais, le petit gars qui torture ton enfant à la récréation? Qui le traite de pas beau et de pas fin? Celui qui l’intimide (voilà, le mot est lâché!) et lui fait la vie dure? Celui dont tu entends parler presque tous les soirs au retour de l’école, et toujours en négatif? Ce petit gars-là, c’est le mien.

On n’est pas voisins, et heureusement, parce que je me doute que tu dois avoir le goût de venir m’engueuler. Tes griffes de maman tigresse ou de papa lion doivent te démanger. Tu dois tellement avoir le goût de me crier par la tête d’élever mon enfant! Ça doit te brûler les lèvres et les poings de me faire comprendre à quel point tu es écœuré et inquiet. Et je te comprends. Moi aussi, je suis écœurée. Et inquiète, autant pour ton enfant que pour le mien. Pour leurs enseignants, aussi, et pour tout le personnel de l’école. Eux aussi, le subissent, l’endurent, l’encadrent de leur mieux.

J’ai peur, des fois chaque jour, que tu nous colles une poursuite. Parce que mon petit bonhomme, ce ne sont pas seulement ses mots qui sont méchants. Ce sont aussi ses pieds et ses poings, qui frappent, qui lancent, qui explosent, qui brisent et déchirent, qui blessent.

Mais une chose est certaine à 3000 %, c’est que mon enfant, lui, n’est pas méchant. Pas plus que le tien qui se défend ou se soumet. Il dérape. Il disjoncte. Il est violent. Mais pas méchant. Il souffre. Autant que le tien. Mais tu as raison, c’est la souffrance du mien qui fait souffrir le tien. Si tu savais à quel point j’en suis désolée.

Si tu savais, aussi, tout ce qu’on fait pour aider notre enfant à retrouver le droit chemin, celui des jeux partagés, des journées d’école sans billet d’agir majeur, sans expulsion. Tu sais, une journée d’école normale, pendant laquelle mon enfant pourrait apprendre ses calculs et son orthographe au lieu d’être mis en contention.

Si tu savais combien de temps je passe au téléphone et sur Internet pour trouver des spécialistes qui l’évalueront, l’aideront, l’accompagneront. Qui trouveront « le bobo », celui qui déclenche tout le reste. Il est sur toutes les listes d’attente au public, sur toutes les listes d’attente au privé. Il est prioritaire, son cas est classé « urgent ». Mais. Mais, le temps doit faire son temps. Même si je le rentre en ambulance en pédopsychiatrie, les choses prennent du temps. Et du temps, je suis bien d’accord avec toi, on n’en a pas, quand des enfants souffrent. Si tu savais à quel point je m’impatiente, moi aussi, devant ce temps trop lent… Je souffre moi aussi, autant que toi.

Si tu savais combien de temps je passe jour et nuit à me casser le ciboulot pour trouver l’approche miracle, celle qui me permettrait de comprendre ce qui déclenche les crises, ce qui emprisonne mon fils dans des comportements violents répétés et toujours plus graves. Je suis en quête constante de l’intervention qui créera une brèche dans son caractère devenu aigre.

Si tu savais à quel point mon petit bonhomme est un doux, un affectueux, un comique intelligent qui n’a aucune malice. Mais tu ne peux pas le savoir : tout ce que tu entends à son sujet, c’est le sombre, le trop, le mal. J’espère que quelque part en dedans de toi, tu crois qu’il est un enfant bon mais souffrant, et que je suis un bon parent dépassé mais qui agit. Sans cesse. Et je continuerai d’agir tant que mon enfant souffrira et fera souffrir le tien, et bien au-delà. Je ne l’abandonnerai pas.

P.S. J’espère sincèrement que ton enfant reçoit l’accompagnement dont il a besoin à cause du mien, et qu’ils s’en remettront tous les deux.

Eva Staire

Sortir du rang

Quand mes enfants jouent avec leurs amis qui fréquentent une école

Quand mes enfants jouent avec leurs amis qui fréquentent une école publique, une école privée ou une école alternative… qu’est-ce que je vois ? Je vois un groupe d’enfants heureux devant un monde qui leur appartient.

Quand je rêve de mon fils, à vingt ans, qui rencontre une nouvelle personne… qu’est-ce que j’imagine ? Qu’elle le trouve drôle, brillant, gentil… un peu original, peut-être, et ouvert (c’est un genre de prince charmant, OK ? Dans un fantasme, la perfection existe !) Bref, je suis convaincue que cette création de mon esprit ne se doute même pas que ma progéniture a fait l’école à la maison. Premièrement, il ne se présentera sûrement pas en disant « Salut ! Savais‑tu que j’ai fait l’école à la maison ? » (À moins qu’il ne l’ait VRAIMENT pas côté drague !) et deuxièmement, ce ne sera pas écrit dans son front non plus.

Alors serait-il possible de dédramatiser notre choix éducatif juste un ti‑peu?

Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants. (Déclaration universelle des droits de l’homme)

Oui, bien sûr, choisir d’apprendre en famille, plutôt qu’à l’école, a son importance et ses conséquences. Comme TOUS nos choix parentaux. Mais il n’y a rien qui indique qu’on devrait juger ce choix plus sévèrement qu’un autre. Et surtout, aucune raison valable de bafouer la liberté des parents qui s’engagent sur ce chemin.

Je les connais les scénarios catastrophes qui vous font douter: endoctrinement, isolement, pauvre qualité d’enseignement… Mais je sais aussi que plus d’une cinquantaine d’études se sont penchées sur les apprentissages en famille et que, dans l’ensemble,  elles ne confirment pas vos craintes sur le développement socioaffectif des enfants, leur performance académique ou leur intégration sociale à l’âge adulte (voir L’école à la maison au Québec: un projet familial, social et démocratique de Christine Brabant). De simples peurs ne sont pas une raison suffisante pour nous brimer.

Je sais. La peur, le jugement… c’est instinctif. C’est un peu comme ça qu’on a assuré la survie de l’espèce, non ? La maman singe qui s’approchait un peu trop de l’eau se faisait sûrement rapidement ramener à l’ordre par sa bande hurlante parce qu’un prédateur pourrait s’y cacher… Et la femme préhistorique qui ne gardait pas son bébé assez près d’elle la nuit subissait certainement les grognements désapprobateurs des autres femelles du clan… C’est naturel de réfléchir et de prendre position. Sauf qu’on ne prend pas tous la même position… Ça aussi c’est humain, et ça aussi, ça a contribué à notre évolution. L’être qui a osé sortir du rang.

Faire preuve d’ouverture, on dirait que c’est plus facile lorsqu’il est question d’une orientation sexuelle, d’un handicap physique ou d’une couleur de peau. Lorsqu’il est question de différence parentale, la marginalité passe moins bien. Probablement parce que ces différences résultent d’un choix. La couleur de ma peau ne remet aucunement en question la vôtre. Par contre, un choix comme Mener de front vie familiale et carrière professionnelle ? Ou la mettre de côté ? Ça titille. Parce que nous voulons le meilleur pour nos enfants. Et si nous n’avons pas pris la même décision, alors qui a raison ?

Pourtant, nous sommes capables de gérer nos insécurités et de respecter le fait qu’il n’existe pas de moule unique qui fera le bonheur de toutes les familles. Il est possible de se soutenir sur nos routes parallèles… Offrir l’amour. Je peux avoir allaité et regarder une mère donner le biberon avec tendresse… Je peux admirer votre marmaille nombreuse et apprécier mes deux enfants… Je peux rêver d’une maison à la campagne et chérir ma vie urbaine… J’y crois. C’est ce que je vis.

Mes enfants ne fréquentent pas d’école et je n’ai pas de compte à rendre à ce sujet. Ils ont une vie riche à faire pâlir d’envie, mais je ne suis pas obligée de le prouver. Tout indique que je leur ouvre les portes d’un avenir prometteur… Alors pourquoi assumer le pire de moi et me laisser le fardeau de la preuve ?

Est-ce qu’un père qui demande la garde de sa fille devrait avoir à démontrer qu’il la traite respectueusement parce qu’il pourrait en abuser ? Est-ce qu’une mère végétarienne devrait avoir à fournir un plan de repas parce que le menu de son adolescent pourrait manquer de protéines ? Est-ce qu’un parent qui sort de l’hôpital avec son poupon devrait accepter qu’on le surveille par caméra parce qu’il pourrait secouer son bébé ?

Non. Et je suis dans le même bateau. J’ai autant envie de justifier en détail l’éducation que j’offre à mes enfants que vous auriez envie de fournir au gouvernement une compilation du temps que vos petits chérubins passent devant leurs écrans. C’est-à-dire : aucune envie. Comme tout le monde, j’ai d’autres choses de mieux à faire dans la vie que de remplir de la paperasse pour prouver que je ne suis pas un parent négligent.

J’admire la démarche actuelle du ministre de l’Éducation qui nous débarrassera enfin d’un pénible flou légal. J’appuie sa nouvelle loi qui permettra d’identifier les jeunes Québécois qui ne fréquentent pas d’établissement scolaire. Je comprends également sa décision de sélectionner certains critères généraux flexibles qui permettront d’établir si ces mêmes enfants reçoivent une éducation à domicile ou non. Nous sommes sur la voie d’un changement historique pour l’école à la maison et je suis fière d’être un parent-éducateur du Québec !

Elizabeth Gobeil Tremblay

Votre enfant, mon élève…

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Au nom de mes collègues enseignants, j’ai envie de me rappeler et de vous raconter pourquoi on choisit ce métier (non, ce n’est pas pour les vacances d’été 😉, même si elles sont toujours bienvenues!)

 

Votre enfant, il est au cœur de nos préoccupations. Sa réussite, elle nous importe autant qu’à vous. Lorsque quelque chose cloche, on se consulte, on parle aux membres de notre équipe; on s’en soucie. 

Beaucoup.

 

Quand il n’est pas dans son assiette, qu’il semble triste ou fatigué, on le questionne. Qu’il se sente bien, qu’il soit réceptif aux apprentissages, c’est important pour nous.

 

Au retour d’un weekend, d’une importante compétition, on veut savoir! Comment ça s’est passé? A‑t‑il gagné? Est-elle fière de ce qu’elle a accompli? Nous sommes curieux, on s’intéresse pour vrai à leur quotidien.

 

Parce que le lien qui nous unit à votre enfant, il est indispensable.

 

Parce que pour lui, qu’on reconnaisse ses forces, c’est magique! 

 

Parce que votre enfant, c’est un peu le nôtre, au fond.

 

Il nous est prêté pendant quelques mois de sa petite vie, le temps qu’on essaie de faire la différence. Pour certains, on y arrive. Pour d’autres, c’est un travail d’équipe; on sème les graines et un autre adulte significatif récoltera le fruit de tous nos efforts, un jour.

 

Votre enfant, il compte pour nous. Pour cette simple raison, n’hésitez jamais à partager avec nous un renseignement qui pourrait vous paraître anodin; vous n’avez pas à idée à quel point nos interventions sont bonifiées lorsque vous nous informez d’une situation particulière…

 

Votre enfant, on l’aime! 💜 

 

Karine Lamarche

Merci de refuser mes excuses

Je reçois un appel du service de garde. Puis de l’enseignante. Pu

Je reçois un appel du service de garde. Puis de l’enseignante. Puis de la technicienne en éducation spécialisée. Un même message : mon fils a eu une mauvaise journée. Encore. Il a insulté sa voisine de pupitre, a crié après la prof, s’est sauvé dans l’école, a frappé dans la porte à grands coups de pied. Et quand les intervenants interviennent, il baboune, refuse de collaborer. À la question : « Qu’est-ce qui te fait agir comme ça ? », il répond par l’évasive « Je ne sais pas ». Ou par la réplique « autruche-tête-dans-le-sable » : « Je ne veux pas en parler ». On ne va pas loin, avec des réponses qui n’en sont pas…

Lui qui est si gentil d’habitude… tellement affectueux, bon leader, joueur, hop-la-vie ! Mais dès qu’il doit affronter un changement, un départ, l’absence d’un parent, ça dérape. En tant que famille en garde partagée, les changements, les départs et l’absence d’un parent sont… comment dire… constants ? Bref, pas l’idéal. Autrement dit, mon petit bonhomme vit quotidiennement des émotions fortes, qu’il gère de son mieux avec notre soutien. Il apprend, il avance de trois pas, puis recule de deux. Mais il avance.

Alors aujourd’hui, comme la semaine précédente et l’autre d’avant, notre bonhomme a fait du trouble à l’école. Et le personnel de l’école a fait ce qu’il avait à faire : intervenir, mettre des conséquences naturelles, encadrer, lui permettre de s’exprimer, ajuster les interventions, faire du renforcement positif, communiquer avec les parents, travailler en équipe avec le reste du personnel.

Des fois, je me dis qu’ils doivent être écœurés. Qu’ils ont autre chose à faire que de gérer mon petit homme et ses montagnes russes émotives. Il y a quand même 499 autres élèves dans l’école, chacun avec son bagage d’émotions… Je me dis qu’ils doivent se dire que vraiment, les parents l’ont échappé, qu’ils ont failli à leur job de parents. Mais non. À aucun moment, ils ne m’ont fait sentir mauvaise mère ou inadéquate.

« Je suis vraiment désolée qu’il agisse ainsi… ce genre de paroles ne passent pas à la maison, je sais qu’elles ne sont pas acceptables à l’école non plus, mais quand même, il les dit et il vous fait de la peine. Pourtant, il vous aime ! Il adore l’école, sa prof, les amis de sa classe… Je m’excuse tellement… » Ce que je ne dis pas, c’est que j’ai peur que mon garçon devienne un petit bum, qu’il prenne l’habitude de mal agir.

Vous me répondez, chaque fois : « Madame, vous n’avez pas à être désolée. Ce sont ses choix et ses réactions. On sait que vous l’encadrez et que vous faites tout ce que vous pouvez. On le fait aussi à l’école, et c’est ce qui compte : on travaille dans le même sens, de façon constante. Continuez de nous tenir au courant des changements qu’il vit, ça nous aide à l’aider. » Et ils offrent de l’inscrire dans les ateliers d’habiletés sociales offerts à l’école.

On peut bien chialer à l’occasion contre les écoles à cause du manque de ressources, à cause de cette enseignante qui n’est pas à sa place en enseignement ou parce que le matériel coûte cher. Mais on doit avouer que les intervenants des milieux scolaires font des miracles, parfois avec très peu de moyens, parfois avec des cas individuels pas faciles à suivre. Ils sont un prolongement de ce que les parents font de leur mieux à la maison au quotidien, et c’est ensemble qu’on construit nos enfants, leur caractère, leurs comportements et leurs connaissances.

Je vais quand même continuer à m’excuser pour les comportements dérangeants de mes enfants quand ils dérapent, tout simplement parce que je n’excuse pas leurs comportements. Je les comprends, je sais d’où ils viennent, mais je ne les accepte pas nonchalamment. Je me soucie de ce que vivent mes enfants, mais aussi de ce qu’ils font vivre aux personnes qui les entourent et qui les aiment.

Après l’appel du service de garde, de l’enseignante et de la T.E.S., je m’imagine ce qu’ils rapportent à la maison comme pensées blessées, comme cœur écorché. Ils sont humains eux aussi. Si un de mes collègues de travail avait le même type de comportements que ceux de mon garçon, je serais épuisée, je me remettrais en question, je ne dormirais pas de la nuit. J’espère qu’eux savent mieux se blinder contre les insultes. J’espère qu’ils savent laisser ces dérapes entre les murs de l’école et qu’ils retournent dans leur foyer avec la certitude d’avoir bien fait leur travail.

Oui, je m’excuse. Et je vous remercie de refuser mes excuses.

Nathalie Courcy

Le bulletin de la vie – Texte: Krystal Cameron

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Ça y est, c’est décidé, à chaque bulletin scolaire de mon fils, je lui ferai son bulletin de vie en même temps. Juste pour lui rappeler et nous rappeler que oui, l’école est importante, mais que ce n’est pas que ça qui compte. Je travaille en milieu scolaire. Contradictoire? Peut‑être. J’ai toujours aimé remettre les choses en question et en perspective. Je me suis déjà dit, lors d’un moment de découragement en maths 514 (le mot « découragement » est faible : j’en avais littéralement des nausées) que personne ne sait la moyenne de Céline Dion en maths… et qu’on s’en fout pas mal au fond! Elle a un talent incroyable pour le chant, ça fait partie de sa personnalité, ça doit être mis en valeur. 

Comme éducatrice spécialisée, comme maman et comme être humain, j’adore voir des personnes différentes réussir à leur façon. J’aime voir la nature profonde des gens. Et ça, sur un bulletin scolaire… eh bien, c’est assez inexistant. Ça le dit : on évalue les compétences scolaires. C’est très bien ainsi. Mais, pour l’avoir vu et vécu, trop souvent quand l’enfant apprend différemment, que les notes ne sont pas proportionnelles à ses efforts démesurés pour réussir, on frappe un mur. Le mur de l’insécurité. De la non‑conformité. On focalise sur l’objectif à atteindre. On scrute chaque dictée, chaque contrôle de leçon. On veut tellement qu’il réussisse. Qu’il passe son année. On bûche avec lui, on relève les erreurs et on corrige avec lui. On répète, on se pratique. On l’encourage, on lui donne des trucs. On chante les tables de multiplication. On mime les mots de vocabulaire. On achète des gadgets. On va aux rencontres avec les professionnels de l’école. On prend des notes. On fait des devoirs, des leçons et on met l’accent sur ce qu’il doit améliorer… constamment.

Et on oublie tout le reste. On oublie son fabuleux sens de l’humour, sa sensibilité, sa passion pour la construction. Ses mille et une connaissances sur les animaux. Son impressionnant déhanchement pour lequel on n’a jamais trouvé de quel côté de famille il venait. Sa facilité à retenir des chansons. Sa façon de nous regarder, rempli de fierté lorsqu’il réussit à monter un vaisseau spatial en Lego. Sa générosité et sa façon de s’émerveiller devant les petites choses toutes simples de la vie.

Je ne veux pas/plus oublier le reste. J’ai toujours dit aux élèves que l’école est une pratique pour la vie d’adulte. C’est important l’école. Autant pour les notions académiques que pour savoir vivre en société sans oublier de respecter un échéancier et l’autorité, l’école et son bulletin ont leur raison d’être. C’est important d’apprendre. Céline doit savoir compter un minimum pour pouvoir gérer son argent! Mais le plus important dans tout ça, c’est eux. Nos enfants d’aujourd’hui, dans leur entièreté, ils sont nos adultes de demain.

Donc, peu importent les résultats dans le bulletin scolaire de mon fils, il aura beaucoup de 100 % ou de A+ dans son bulletin de vie. Juste pour qu’il n’oublie jamais qu’il est beaucoup plus qu’une simple note. 

Krystal Cameron

 

Et si on sautait la maternelle?

Ce n’est pas en septembre qu’on se questionne sur l’école à

Ce n’est pas en septembre qu’on se questionne sur l’école à la maison généralement. C’est plutôt comme drette là, maintenant, en plein cœur de l’année scolaire.

On retrouve donc deux groupes très actifs présentement sur les forums de parents ‑éducateurs. Il y a les familles pour qui ça ne fonctionne plus à l’école pour x raison (comme nous en 2015 avec notre plus vieux). Et il y a les parents qui mijotent l’idée de ne pas inscrire leur enfant à la maternelle (comme nous en 2016 avec notre plus jeune).

Sortir des sentiers battus, au mieux, éveillera quelques inquiétudes; au pire, plongera certains (lire ici : moi!) dans un grand état d’agitation. T’sais quand tu as peur de gâcher la vie de ceux à qui tu tiens comme la prunelle de tes yeux… ça peut te troubler une paix intérieure assez vite!

Peut-être pour calmer les parents anxieux, peut-être aussi juste parce que c’est la réalité… on entend souvent : « La maternelle n’est même pas obligatoire au Québec de toute façon. » Ouch! Que ça me fait grincer des dents…

Ne vous méprenez pas! Que vous souhaitiez tenter les apprentissages en famille (en maternelle, en troisième ou en sixième année), je vous y encourage à 100 %. Je n’ai aucune réserve. Go, allez-y, essayez-le!

Mais on va mettre les choses au clair tout de suite : non obligatoire ne signifie pas sans importance. Obligatoire ou non, la première année du cheminement scolaire de nos enfants mérite toute notre attention. C’est donc avec grand sérieux que j’ai pris la responsabilité d’accompagner mon fils pour sa maternelle.

Est-ce que ça veut dire que notre vie s’est transformée du jour au lendemain? Non. Notre grand joueur-explorateur-créatif a continué à vibrer avec ardeur comme il l’avait fait durant les cinq premières années de sa vie. Nous avons continué à lui offrir un environnement riche et stimulant. Eli Gerzon décrit tellement parfaitement la chose : « It’s when the whole world is your school, instead of school being your whole world. »

Après avoir lu le chapitre « Éducation préscolaire » du Programme de formation de l’école québécoise, j’ai fait mes choix de parent-éducateur et décidé de réserver une petite partie de nos journées aux exercices de lecture et d’écriture. C’est la partie que mes enfants appellent l’école. Est-ce que c’est parfait? Sûrement pas. Mais la plupart du temps, ça va bien et ça va vite. En plus, toute la petite famille est heureuse là-dedans, alors je trouve que c’est bon signe.

Pour être bien honnête avec vous, les cahiers servent surtout à me rassurer. Ils ne représentent qu’une infime partie de tout ce que mes enfants peuvent découvrir dans une journée. C’est pas compliqué, ils sont toujours en apprentissages. Il ne leur viendrait jamais à l’esprit qu’ils font l’école lors de notre routine du soir, quand je leur fais la lecture des aventures de Billy Stuart d’Alain M. Bergeron. Et pourtant!

Puisque c’est la première fois que j’accompagne un enfant dans l’apprentissage de la lecture (mon plus vieux, lui, l’avait appris à l’école), j’expérimente tout ça, moi aussi, en même temps que lui. Comme une jeune maman qui s’informe sur l’allaitement, le développement de l’enfant… j’ai une nouvelle mission et je m’applique à la remplir de mon mieux.

Mon poussin qui débutait la maternelle en 2016 a maintenant sept ans et termine sa première année (encore à la maison). Il lit seul dans son lit avant de s’endormir et rédige au déjeuner, les aventures de sa propre BD, Chat qui mange des chips. Je commence donc tranquillement à dire (pas trop fort quand même) : Mission accomplie. Bien sûr, ça ne fait pas de moi une enseignante. Je serais complètement dépourvue devant une classe d’une vingtaine d’élèves. Mais, comme parent, je commence à avoir confiance en ma capacité à éduquer mes enfants.

Pour celles qui se lancent cette année, voici les 10 principales ressources que j’ai utilisées pour la maternelle :

  1. Le livre Lire et écrire en première année… et pour le reste de sa vie (Yves Nadon)
  2. Les cahiers Enquête au Village des sons 1, 2 et 3 (Josée Laplante)
  3. Le blogue L’atelier d’écriture au primaire pour devenir un auteur « pour le vrai », dès la maternelle
  4. Le livre 40 mini-leçons efficaces pour enseigner l’écriture (Lori Jamison Rog);
  5. Deux après-midis par semaine d’activités variées avec le groupe de soutien des Apprentis-sages de l’Outaouais (mes garçons ont même offert une série de cinq ateliers d’initiation aux échecs à leurs amis)
  6. De nombreuses Activités pour améliorer la connaissance des lettres de l’alphabet (www.sites.fse.ulaval.ca/INDISSE)
  7. Un projet de correspondance Le toutou voyageur, réalisé avec d’autres enfants scolarisés à domicile du Québec
  8. Le programme d’éveil à la lecture et à l’écriture Jouons avec Cornemuse et ses amis! (Cinq ateliers offerts à une vingtaine d’enfants du groupe de soutien des Apprentis-sages de l’Outaouais de 3 à 6 ans)
  9. Les fameuses lettres rugueuses Montessori (version homemade Elizabeth) et un plateau de sucre pour pratiquer les tracés
  10. Une fabuleuse littérature jeunesse. Les préférés de Poussin pour ses premières lectures : la collection Les zigotos (Benoît Charlat), Tom et Tim (De Bourgoing & Calarnou) et Je lis avec Pat le chat (James Dean)

Bonne aventure!

Elizabeth Gobeil Tremblay

Elle a, elle aussi, allumé la flamme!

Madyson a six ans, elle est en première année et dans les dernier

Madyson a six ans, elle est en première année et dans les derniers jours, elle a aussi été une experte des Jeux olympiques de Pyeongchang. J’aurais aimé dire que c’est grâce à moi… Quelle belle idée d’intéresser des enfants, même de cet âge, aux Jeux olympiques! Mais je dois avouer que l’idée vient de son enseignante, Madame Isabelle, qui a allumé la flamme des Jeux dans le cœur de ma petite Mady.

Chaque soir, elle revenait la tête pleine d’informations qu’elle me partageait. Que ce soit le résultat de nos athlètes canadiens, ou encore le nom et le nombre des disciplines, ou encore des informations sur la Corée du Sud, ou encore des enseignements sur la persévérance, l’importance de rêver et de mettre l’énergie et les efforts pour réaliser nos rêves. Elle était devenue pour moi une vraie petite encyclopédie. Si je me posais une question sur les Jeux, c’est à ma petite fille de six ans que je la posais. Ses petits yeux s’allumaient de passion lorsqu’elle me répondait.

C’est avec plaisir que nous nous sommes aussi laissé porter par la vague des Jeux. Nous avons regardé plusieurs compétitions sur le divan en pyjama, collées toutes les deux sous un gros doudou. Nous avons vécu ensemble de grands moments d’euphorie, d’autres de déception et d’autres d’espoir. Nous avons crié ensemble lors de performances surprises de certains de nos athlètes. J’allais la réveiller le matin en lui nommant les médailles que nous avions remportées pendant qu’elle dormait. On visionnait les performances qu’elle avait manquées.

Lors de la cérémonie de clôture, j’étais émue de voir la réussite de nos athlètes, la déception de certains. Mais j’étais aussi triste parce que tous ces beaux moments partagés avec ma fille prenaient maintenant fin.

Mais contrairement à la flamme olympique, celle dans le cœur de ma fille est toujours allumée. Si je me fie aux paroles de ma fille, son enseignante mérite une médaille d’or.

« Maman, dans quatre ans lors des Jeux de Pékin, j’espère que mon prof sera aussi hot que madame Isabelle et qu’on en parlera aussi, parce que c’était vraiment trop cool! »

Merci Madame Isabelle!

Mélanie Paradis

L’école de la vie

Quand on allait à l’école, on redoublait d’efforts pour excell

Quand on allait à l’école, on redoublait d’efforts pour exceller partout. On nous bourrait le crâne de matière grise en nous disant que tout était tellement important. On en a passé, des nuits blanches à étudier et des veilles d’examens à stresser… On a dû prouver qu’on connaissait des centaines de dates, de données et de noms par cœur. On nous a aussi mis à l’épreuve avec des travaux pratiques… Puis un jour, on nous a mis un diplôme entre les mains en nous disant qu’on avait réussi.

Puis, les années ont passé. On a réalisé avec elles que le plus important, en fait, on ne l’avait pas encore appris. Parce que la vie aussi vient avec son lot de tests, d’examens et de travaux pratiques…

Des petits tests, par-ci, par-là, pour nous apprendre des petites leçons… La première toilette qui se bouche, les premiers impôts à envoyer, le premier accrochage en voiture, etc. De petites épreuves, pour nous montrer de petites choses…

Puis des examens, pas mal plus importants, pour nous aider à comprendre que de grandes responsabilités viennent avec de grandes décisions… Avoir un enfant, choisir son ou sa partenaire de vie, payer une hypothèque, etc.

Sans oublier les travaux pratiques… Parce que oui, la vie vient aussi avec des travaux pratiques, juste pour voir si on a bien assimilé les leçons… Des chutes, des pertes, des deuils… Des moments difficiles desquels il faut apprendre à se relever. Juste pour passer l’examen.

Et pendant qu’on passe quarante heures par semaine à travailler, pendant qu’on court entre le gym et les rendez-vous, on oublie encore de retenir le plus important…

Et tout comme notre parcours scolaire, l’école de la vie se terminera un jour aussi. On nous annoncera que c’est terminé, sans qu’on ait pu voir la fin arriver. Et tout comme à l’école, on réalisera qu’en fait, on n’a pas eu le temps d’apprendre le plus important…

Parce qu’on était trop occupés à courir à gauche et à droite. Parce qu’on en a vécu, des hauts et des bas. Et parce qu’on ne sera jamais allé aussi loin qu’on aurait voulu… et que pendant ce temps-là, la vie, elle, continuait aussi de se presser pour arriver à temps.

On aura oublié de s’arrêter. On aura oublié d’apprécier. On aura oublié de s’aimer…

Et si on écoutait les professeurs de la vie? T’sais, ceux et celles qui ont déjà vécu la leur et qui ont tellement à raconter… Il serait peut-être temps de les croire, quand ils nous répètent que « ça passe trop vite et qu’il faut en profiter ».

Et si on choisissait de les entendre, au lieu d’attendre que notre vie passe pour réaliser qu’on a oublié d’apprendre la plus grande des leçons… Et si au lieu de donner notre 110 % chaque jour au travail, on essayait d’obtenir une meilleure note avant la fin de notre existence…?

Lorsque la cloche sonnera, quelle note voulez-vous sur le bulletin final de votre vie?

 

Joanie Fournier

Dénonceriez-vous votre enfant?

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Ce jour-là, je suis au travail et je reçois une notification sur un réseau social… Je réalise avec colère que mon fils de quinze ans a publié une photo de son prof, pendant son cours… Je ne comprends pas. Il n’a pourtant pas le droit d’amener son cellulaire à l’école…

Pourquoi et comment a-t-il pris une photographie d’un professeur en train d’enseigner? Pourquoi a-t-il pris la peine d’écrire un commentaire idiot accompagné du nom et du prénom de son enseignant, et l’a ensuite partagé sur TOUS ses réseaux sociaux? Est-il conscient de la portée de son geste et du préjudice que cela peut entraîner? Sait-il que n’importe qui peut faire une capture d’écran et partager cette image?

J’ai hâte de rentrer à la maison et de confronter mon enfant sur le sujet. Depuis cinq ans, la loi sur le droit à l’image est affichée dans notre cuisine et nous en parlons souvent. J’ai de la misère à comprendre…

Le soir venu, mon ado nie tout en bloc.
– Ce n’est pas moi, c’est mon ami! Il a pris mon téléphone et a publié ça!
– Il a ton mot de passe? Donc cette photo est bien dans ton téléphone? Pourquoi il l’a publiée sur tes réseaux sociaux à toi?
– Pour me niaiser! C’était drôle!
Je continue les questions et je réalise que mon enfant se contredit, se débat (encore…) dans son mensonge…
– C’est toi qui as pris cette photo?
– Non! Je te jure que non! Pis anyway, tu étais pas là! Tu sais pas! Tu as rien à dire sur ce qui se passe à l’école! C’est pas si grave! Tu dramatises toujours tout! Tu sais pas, alors juste : tais-toi!

À ce moment précis, j’ai en effet arrêté de parler avec lui. Je lui ai demandé de lire la loi affichée sur le mur.

Et devant la mauvaise foi de mon enfant, j’ai décidé d’écrire à son école et à son professeur, pour leur expliquer son geste. Une partie de moi cherchait de l’aide. C’était important pour moi qu’il s’excuse auprès de son professeur, qu’il assume et répare! Sauf qu’il n’avait pas conscience de la gravité de son geste.

Ses frères et sœurs le confortaient :
– Maman! Tu capotes pour rien! Tout le monde fait ça! Y’a rien là!

– Je vais te poser une question : aimes-tu que je te prenne en photo?
– Non!

– Pourquoi?
– Parce que tu vas la mettre sur Internet et ça m’énerve!
– C’est la même chose. Penses-tu que ce prof a envie de se retrouver sur la toile?
– Maman! C’est juste drôle!

Très franchement, je me suis demandé si j’étais dans le champ, mais j’ai quand même envoyé le courriel à l’école…

Mon garçon a finalement paniqué et a avoué avoir pris cette photographie pendant son cours et l’avoir mise en ligne « pour rigoler»…

– Eh bien, mon grand, tu vas devoir répondre de tes actes à l’école demain…

– Tu es une balance!
– Tu es pire que la Gestapo!
– Tu n’as pas fait ça! Je risque d’être renvoyé!
– Maman, sérieux là?!

J’ai reçu des insultes et des commentaires négatifs de mes enfants pendant deux jours…

– J’ai fait ma job de maman… Un jour, tu comprendras…

Le lendemain, le directeur de l’école nous a contactés. Il a rencontré notre fils et a parlé avec lui des répercussions de son geste. Son discours allait dans le même sens que le nôtre, sauf qu’il a eu beaucoup plus de poids. Un enfant porte bien plus attention aux paroles d’un intervenant extérieur plutôt qu’à celles de ses parents «fatigants».


Le téléphone a été confisqué. Notre ado a dû rédiger une lettre d’excuse au professeur et faire des travaux d’intérêt général.

Le professeur et la direction de l’école ont travaillé en étroite collaboration avec nous. Je suis persuadée que mon enfant sait maintenant que cette histoire aurait pu être bien pire, cette image aurait pu ressortir plus tard avec encore plus de dommages collatéraux. Il est conscient du tort qu’il a causé à ce professeur et en est sincèrement désolé.

Cette collaboration parents/enseignants a permis à mon enfant de cheminer. Je suis sûre qu’elle fera de lui un meilleur citoyen.

Je suis très reconnaissante envers ces professionnels qui chaque jour, donnent leur temps et leur énergie pour faire de nos enfants de bons humains.

Je finirai avec cette phrase de son professeur : «Je pense que cette situation, désagréable pour tous nous rappelle l’importance de travailler ensemble pour servir l’éducation… car ne faut-il pas tout un village pour éduquer un enfant?»

 

Gwendoline Duchaine

 

La dégringolade scolaire de mon ado

Il y en a qui disent que ce n’est pas le chemin que tu prends qui

Il y en a qui disent que ce n’est pas le chemin que tu prends qui est important, mais bien l’endroit où tu arriveras. C’est une phrase qui a bien du sens. Mais quand vient le temps de l’appliquer à ton adolescent qui ne prend pas l’école au sérieux et qui semble se foutre de ses résultats scolaires, c’est une autre paire de manches.

Au primaire, mon enfant réussissait très bien et ne devait pas trop étudier pour avoir de bonnes notes. Une fois au secondaire, ce fut un peu plus difficile, car il devait y avoir un peu d’efforts pour réussir, mais tout fonctionnait quand même correctement. Mais plus le secondaire avance, plus c’est difficile. HOUSTON, we have a problem! Notre ado n’aime pas l’école. Notre ado ne trouve aucune motivation à réussir à l’école. Notre ado ne prend pas cela au sérieux et ne semble pas comprendre qu’il va nuire à son avenir et à ses choix futurs malgré toutes les discussions qu’on a ensemble. Notre ado n’apporte pas ses devoirs et ses leçons à la maison, prétextant les avoir faits en classe alors que c’est souvent faux. Notre ado a des examens de reprise et ne s’y présente pas. Notre ado a des 0 % dans certains examens. Vous voyez un peu le portrait de la situation?

Mais pourquoi? Notre enfant est intelligent et très allumé. La réussite lui pend au bout du nez, car dès qu’il décide de s’appliquer et de mettre l’effort, tout lui réussit. Mais c’est là le problème, l’effort. Je sais que la paresse est le meilleur ami de l’adolescent, mais il y a tout de même des limites. Ses enseignants lui donnent des chances en offrant des examens de reprise, mais rien ne fonctionne. Quelques fois, nous sommes témoins d’un petit 15-20 minutes d’études à 21 h la veille d’un examen, car nous avons vraiment insisté. Comme c’est une étude de dernière minute sans trop de motivation et cela n’influence pas beaucoup le résultat du lendemain.

Parfois, je me dis que notre enfant doit probablement redoubler pour avoir l’électrochoc dont il a besoin. Mais même la possibilité d’échouer son année scolaire et de la refaire ne semble pas augmenter son rythme cardiaque. Et de toute façon, n’est-ce pas notre responsabilité en tant que parents de tout faire pour guider notre enfant, redonner vie à sa motivation et faire notre maximum pour éviter de perdre une année de scolarité?

Voici ce que je lui répète constamment, mais que j’ai envie de lui écrire :

–        La réussite ne dépend que de toi. Tu as tout ce qu’il faut pour réussir et tes rêves les plus fous sont possibles, car tu as la capacité et l’intelligence pour faire ce que tu désires

–        Ce que tu ne fais pas maintenant par manque de motivation ou par paresse, tu devras le refaire tôt ou tard.

–        Prends conscience que tes gestes d’aujourd’hui influenceront ta situation de demain. Ta vie adulte est en train tout doucement de se dessiner et c’est toi qui tiens le crayon.

–        Nous t’aimons et avons encore confiance en toi. Vas-y avec de petits défis. L’important est d’y mettre plus d’efforts et de concentration. L’effort est gage de réussite.

–        Nous n’accordons pas beaucoup d’importance aux résultats, mais plutôt à l’effort que tu y mets. Nous sommes là pour t’aider, t’encourager et t’épauler.

Je sais qu’il y a beaucoup de parents comme nous qui vivent la même situation. Je sais que nous nous sentons impuissants, voire coupables de ne pas trouver comment rectifier la situation. Dites-vous que nous ne sommes pas eux et ne pouvons décider pour eux. Il ne faut jamais abandonner puisque ce serait leur offrir le laissez-passer qu’ils attendent pour abandonner eux aussi. Dites-leur que vous les aimez et félicitez les petites réussites et les périodes d’effort.

 Commentez pour que les ados dans cette situation puissent vous lire afin de leur donner vos conseils.

Eva Staire

Décembre, la magie de Noël, la générosité…

Décembre vient tout juste d’arriver avec toute la magie de Noël,

Décembre vient tout juste d’arriver avec toute la magie de Noël, les décorations, les lumières et les cadeaux. C’est aussi un mois où nous sommes extrêmement sollicités pour donner, donner à ceux qui en ont moins que nous. Nous n’avons qu’à penser aux enfants malades ou encore à la guignolée.

J’ai envie de vous partager le projet sur lequel ma fille travaille à l’école. En plus d’avoir des notions éducatives, il y a tout l’aspect des valeurs et le fait de réaliser que nous sommes privilégiés de vivre dans l’abondance. Ce projet est en place à l’école de ma fille depuis six ans avec les élèves de deuxième année.

Le tout a commencé à la mi-novembre quand les enfants ont lu le livre L’Arbre de Joie d’Alain M. Bergeron. En bref, en partant de cette histoire, un sapin prend place dans l’entrée de l’école et le nom d’enfants qui n’ont pas la même chance qu’eux y apparaît. Ils travaillent en collaboration avec un organisme venant en aide à des familles dans le besoin dans la région. Les enfants doivent promouvoir l’arbre de joie et travailler à récolter de l’argent. Par la suite, les lumières augmentent dans le sapin.

Le tout peut amener des situations plus cocasses, comme ta fille qui te ramasse un certain matin, car nous n’avons pas encore amené de l’argent. Tu trouves donc ce jeudi matin de novembre qu’il manque d’essence dans ton auto afin de retirer un peu plus.

Tous les matins, les enfants comptent l’argent ramassé, donc on comprend le côté éducatif. C’est fou comment les bonds de 5, 10, 20, etc. rentrent facilement dans leur mémoire. Dans les jours suivants, certains élèves ont été sélectionnés pour procéder aux achats chez des partenaires qui remettent un pourcentage des ventes pour bonifier le tout. Au menu : jeux, livres et également cartes cadeaux d’épicerie pour les parents. Le projet étant en place depuis longtemps, les partenaires reviennent année après année et d’autres s’ajoutent. C’est une chaîne.

Par la suite, les enfants vont procéder à l’emballage des cadeaux en classe et d’autres élèves iront porter les cadeaux à l’organisme de la région. Là encore, j’avais intérêt à signer rapidement l’autorisation pour le transport pour ma fille, croyez-moi.

Les enfants sont tellement heureux de voir que l’objectif est dépassé et se rendent compte de ce qu’ils accomplissent. C’est eux au fond qui dirigent le projet avec leurs enseignantes qui leur servent de guides.

Je vous invite à faire une petite recherche sur ce livre afin de comprendre l’essence de celui-ci, car ce qu’il y a de plus beau, c’est que l’histoire est amenée de manière sombre, mais non péjorative. C’est une prise de conscience pour nos enfants sur la chance d’avoir ce qu’ils ont et de pouvoir donner et faire une différence.

L’école fait partie intégrante du développement de nos enfants au-delà des notions éducatives. Il est donc important de valoriser ce genre de projet. L’avenir, c’est eux.

Evelyne Blanchette