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Être un parent orphelin de père

Quand j

Quand j’étais enfant, tout ce que je voulais, c’était avoir un jour ma propre famille. Et aussi ma carrière.

Voyant les conditions dans lesquelles ma mère nous élevait (pauvreté, aide sociale avec des fins de mois difficiles, drogues, alcool, négligence, et j’en passe), je me disais que lorsque j’aurais des enfants, ils ne manqueraient de rien. Et surtout pas d’un père.

Mes sœurs avaient leur père, moi non. Moi, j’avais des oncles ou les chums de ma mère. Les deux seules figures paternelles que j’ai eues un certain temps dans ma vie ont été le père de mes sœurs (bien qu’il me traitât comme sa propre fille à plusieurs égards, il n’en restait pas moins le père de mes sœurs) et le mari de ma tante. Les deux sont morts alors que j’étais adolescente et ont fait partie de ma vie par intermittence, selon la bonne ou la mauvaise volonté de ma mère.

Donc, quand j’ai appris que j’étais enceinte, je tenais à ce que cet enfant ait son père. Par contre, je pensais qu’il fuirait comme le mien, d’autant plus qu’il n’arrêtait pas de dire qu’il ne voulait pas d’enfants!

Deux enfants (garçons) et quinze années plus tard, leur père est toujours là, et ils ont une belle complicité.

La difficulté, quand tu viens d’une famille de femmes indépendantes qui ont toujours clamé haut et fort qu’elles n’avaient pas besoin d’hommes dans leur vie, c’est de laisser la place à cet homme et de le laisser gérer quand il le faut. Par exemple, pour ce qui est de la discipline, ça a pris quelque temps avant que je sois d’accord avec sa façon de faire… qui somme toute, fonctionne bien!

Aussi, voir l’aspect masculin qui peut parfois être plus rude, entre gars surtout, alors que je n’ai pas vraiment eu de repères, c’est plutôt déconcertant. J’ai bien vu mes cousins et leur père se «tirailler». Parfois, je trouvais que ce dernier jouait de façon un peu trop raide à mon goût, mais c’était encore l’époque où le jeune devait devenir un «vrai homme»… donc encore là, est-ce que c’est toujours valide ou d’actualité? Est-ce que, si j’avais eu un père, j’aurais pu comprendre cet aspect chez l’homme, pour avoir passé toute ma vie auprès de mon père? Je me pose souvent la question…

Mes enfants ont toutefois deux grands-pères, les parents de mon conjoint s’étant remariés (ce qui est mieux que rien, j’en suis tout de même consciente). Par contre, ils ne connaîtront pas l’héritage et le bagage que mon père aurait pu leur transmettre et souvent, c’est difficile à accepter. Mon père était grec et j’aurais aimé, au même titre que mes enfants sûrement, connaître cet aspect de ma culture.

Je sais qu’on peut aussi choisir sa famille et se constituer un modèle familial avec des personnes et des amis de toutes les générations qui sauront influencer nos enfants au même titre qu’un vrai grand-papa, ou qu’un père pour moi. Malgré tout, le vide est bel et bien présent…

 

Karinne Bouchard

Les résolutions? Non merci! Texte: Tania Di Sei

Ah! l’après-Fêtes! On ne sait pas trop comment se sentir : heur

Ah! l’après-Fêtes! On ne sait pas trop comment se sentir : heureux de retourner au boulot ou triste parce que les vacances sont déjà finies? En pleine forme, car on a fait le plein d’énergie ou encore plus fatigué qu’avant de partir en vacances? Déjà qu’on est un peu mêlé, et voilà qu’on sent la pression qui arrive tranquillement. On se sent obligé de faire comme tout le monde, sinon on se fait regarder comme si on venait d’une autre planète… Ça fait même mal de l’écrire :

Nouvelle année, nouvelle résolution? Ré-so-lu-tion? Ouach, non!

Vous aurez compris que je n’en prends pas! Ne pas prendre de résolution égale ne pas être déçu. Pourquoi faudrait-il se mettre de la pression en commençant la nouvelle année? Qui vraiment prend des résolutions et les tient jusqu’au bout? J’ai dressé une liste de résolutions que prennent la plupart des gens (qui ne les tiennent pas…) :

1-      Perdre du poids. Manger santé pour se déculpabiliser de tout ce qu’on a ingurgité pendant la période des Fêtes. Ok, mais pour combien de temps?

2-      Faire plus de sport. Combien de gens s’inscrivent dans un gym après les vacances de Noël? Beaucoup trop! Rendu au mois de mars, c’est drôle, les gyms se vident tranquillement.

3-     Prendre du temps pour voir sa famille. Combien de familles se voient pendant les Fêtes et se disent qu’ils devraient se voir plus souvent et ce, tout au long de l’année, mais qu’au bout du compte, se retrouvent tous l’année d’après et personne ne s’est appelé?

4-     Économiser. Écono… Quoi? C’est certain que ça dépend pourquoi, si c’est pour un voyage ou quelque chose qu’on souhaite le plus, c’est bien. Mais si c’est pour simplement « économiser », ça ne tiendra pas. On a juste une vie à vivre!

5-     Prendre un break des réseaux sociaux. Ha! Ha! Ha! …

Donc nouvelle année, nouveau départ. Vraiment? Et pour combien de temps? Pourquoi se sent-on obligé de se créer un nouveau départ simplement parce que le chiffre change? Théoriquement, ça ne change rien à notre quotidien, ce n’est qu’un chiffre.

Moi, tout ce que je vous dis c’est : soyez heureux. Simplement. Faites ce que vous avez envie de faire, avec modération… Ou pas, tout dépend… Faites ce que vous aimez et surtout, RIEZ! Le rire, c’est le bonheur et le bonheur éloigne la frustration. Moins de frustration, moins de chicane. Le tout s’enchaîne et c’est une roue qui tourne. Le positif attire le positif!

Laissez les choses aller sans vous mettre de pression. De un, vous ne serez pas déçu de vous-même et de deux, vous verrez qu’à la fin de l’année, vous serez fier de l’année que vous venez de passer. Sans même avoir pris de résolutions!

Finalement, ne pas prendre de résolution est la plus belle résolution que vous pouvez prendre!

Tania Di Sei

La fatigue du soir

La fatigue du soir, vous connaissez? Oui, vous la connaissez

La fatigue du soir, vous connaissez? Oui, vous la connaissez. Celle qui vous rampe dessus le soir (parce que trop crevée pour sauter sur vous), celle qui vous vide de vos émotions, de vos réflexions. Celle qui vous fait mal d’être réveillée. Celle qui vous traîne dans la maison comme un zombie qui répète en boucle dans sa tête la liste des choses qu’il reste à faire avant de vous effondrer sur votre lit. Celle qui démarre votre coach privé interne qui vous soutient, comme si vous alliez atteindre le fil d’arrivée: «Lâche pas ma belle, tu es à deux tâches d’y arriver!» Et de l’autre côté, votre petite voix d’athlète crevée qui se bat et s’obstine avec le coach: «Non! Ce soir, je n’y arrive pas. Je m’écroule avant.» Et il y a celle qui cherche un compromis: «D’la marde! Je fais ça demain matin!» Mais qui sait très bien que c’est impossible dans votre horaire. Si elle l’a dit, c’est simplement pour vous encourager. D’ailleurs, ça a fonctionné, puisque les deux secondes où vous y avez cru vous ont fait du bien.

Cette fatigue qui vous tombe dessus d’un coup, sans prévenir et qui vous pousse à vous demander : «Mais comment, bon Dieu, ai-je réussi à me rendre jusque-là?» Vous avez assuré pour les devoirs, le souper, le bébé, la vaisselle, le bébé, les bains, le bébé, les chicanes, les dodos, les verres d’eau, les pipis, les «mamans!», sans même vous en rendre compte. Mais soudainement, en fermant la porte de leur chambre, votre corps vous a dit: «Woow la grande! Je veux ben mais là, pose ton tit derrière parce je te back pu

Vous êtes passée devant un miroir et pendant quelques secondes, vous vous êtes demandé: «Ouf! Est-ce que j’avais l’air de ça aujourd’hui?» Mais finalement, vous n’en n’avez rien à cirer, vous êtes vidée. D’ailleurs, cette expression prend tout son sens maintenant; vous avez mal au dos, aux pieds, vous avez les yeux secs, la bouche molle, les paupières lourdes.

En montant vous coucher, à la deuxième marche, vous vous rappelez le biberon que vous avez oublié de préparer pour la nuit, alors vous redescendez. Bon, c’est fait. Vous remontez de peine et de misère vers votre chambre. En déposant une fesse sur votre matelas, vous entendez votre enfant tousser et renifler dans sa chambre. «Ouch!» Ça vous revient; vous vouliez lui installer l’humidificateur pour la nuit. Vous vous consolez en vous disant qu’au moins, vous ferez cette tâche en pyjama. Votre coach est de retour: «Lâche pas ma grande, t’es à deux enjambées près!» Vous y allez. Chaque pas vous fait mal aux jambes. Voilà qui est fait.

Plus vous approchez de votre chambre, plus vous sentez la paix vous envahir. Vous vous laissez tomber sur le lit. Vous fermez les yeux. «Aah!» Ça y est, vous y êtes enfin. Tout à coup, vous entendez des miaulements en bas: «Ah! shit!» Le chat n’a plus de bouffe. Vous refermez les yeux, en tentant de vous convaincre que ça peut attendre à demain. Il miaule une autre fois, puis une autre. «Câ#!!#!!» Vous êtes tentée de crier à votre conjoint, en bas, pour lui demander de s’en charger (parce qu’évidemment, sans vous, le chat serait mort de faim depuis longtemps), mais vous savez très bien que crier réveillera les enfants qui de toute façon, se feront réveiller par le chat si vous n’y allez pas (il ne manquerait plus que ça). Alors vous faites ce que vous avez à faire.

Évidemment, le bol du chat est au sous-sol, alors vous descendez ce qui vous semble être des milliards de marches pour vous y rendre. Au passage, vous croisez les trois paniers de vêtements à plier et les six piles à ranger, vous apercevez du coin de l’œil ce qui pourrait être le salon, mais vous n’en êtes pas certaine vu son état. En passant devant la salle de jeux, vous constatez qu’avant d’aller dormir, votre enfant avait échappé des tonnes de billes à colliers sur le plancher et qu’elles y sont toujours. Vous fermez les yeux et vous soupirez.

En remontant vous coucher la quatrième fois, vous faites un détour vers la chambre des enfants. Non pas parce que c’est sur votre liste, mais parce que vous en avez envie. En entrant dans la chambre, vous vous sentez tout à coup juste… bien. Vous réalisez que finalement, de ces tâches et de ces piles, il ne vous restera rien du tout. Mais ce petit bruit que fera votre garçon lorsque vous déposerez un baiser sur son front, cette caresse que vous ferez sur la joue si douce de votre bébé endormi, ce doux parfum que vous respirerez en embrassant les cheveux de votre fille, vous ne les oublierez jamais. La fatigue disparaîtra, mais ces petits moments de bonheur, vous les porterez toujours.

Karine Delorme

 

Gérer le déséquilibre familial

Au début du mois de novembre, de nouvelles statistiques sont sorties au Québec, expliquant que la

Au début du mois de novembre, de nouvelles statistiques sont sorties au Québec, expliquant que la plupart des familles québécoises avec des enfants âgés de zéro à cinq ans se sentent à bout de souffle et sont débordées. Même si selon cette étude, ma famille ne fait plus partie de ces statistiques, il n’en reste pas moins que je considère que oui, ça va vite. Ces résultats m’ont permis de faire un exercice de conscience avec moi-même et de faire un bilan de ce que j’ai mis en place chez moi pour gérer le déséquilibre.

1— Je gère un déséquilibre!

Il y a quelques années, j’ai lu un article écrit par une femme que j’admire : Isabelle Hudon. Selon elle, il n’est pas possible de parler d’équilibre travail-vie familiale. Elle l’aborde plutôt en disant qu’il faut gérer le déséquilibre travail-vie familiale. Au début, j’étais sceptique mais finalement, j’ai adhéré à ce credo et il m’accompagne tout au long de mes semaines de fous. Vive ma famille et mon chaos…

2— Un minimum de planification

Pour gérer ce déséquilibre, il faut y faire face sans hypocrisie. Il y a une tonne d’articles sur le web qui en parlent, des calendriers de type planificateurs sont sur le marché, des agendas électroniques. Bref, c’est parfois en faisant des essais et des erreurs qu’on trouve ce qui fonctionne le mieux pour notre famille. Dans mon cas, je remercie les textos et la fonction « Rappel » de mon téléphone.

La gestion des repas est aussi stressante. Encore là, il faut s’y préparer un peu. Avant, je passais beaucoup de temps à couper les fruits et légumes la fin de semaine et à un certain moment, je trouvais ça redondant. Maintenant, ma stratégie est simple : je cuisine de plus gros volumes la fin de semaine afin d’avoir des lunchs pour le midi. Les soirs de semaine, ce sont des repas simples comme un poisson et de la salade ou encore, je fais cuire un one bowl pasta. Ah! oui, j’avais une mijoteuse. Elle a brisé et je n’en ai jamais racheté parce que ce n’était pas un succès. Morale de l’histoire, on peut s’en sortir sans mijoteuse.

3— S’enlever la pression de la performance

Comme parent, nous voulons le meilleur pour nos enfants, nous voulons qu’ils puissent développer leurs aptitudes, qu’ils soient bons dans les sports, à l’école, en musique… bref, nous sommes parfois étourdissants. Depuis deux ans, nous ne faisons pas faire de cours à notre enfant pendant les fins de semaine de l’année scolaire. Elle a des journées assez chargées à notre avis et le week-end est fait pour passer du temps en famille et relaxer. Je me souviens que l’an dernier, ça m’a rongée un peu. Madame Culpabilité est venue cogner chez moi. Finalement, la vie est bien faite : en milieu d’année scolaire, l’école a commencé à offrir des cours de danse à l’heure du diner, juste pour le plaisir.

D’ailleurs, en terminant cet article, je vais signer une autorisation afin qu’elle puisse adhérer à la ligue de hockey cosom de son école.

 

4— Savoir reconnaître ses limites

C’est un grand signe de respect envers soi-même, et je crois que c’est un legs important pour nos enfants. Il ne faut pas avoir peur de demander du soutien, que ce soit aux grands-parents ou autres. Il est important de dire si on est fatigué et de parler calmement au « je » avec son enfant.

Aussi, en 2016, il y a beaucoup d’outils technologiques sur le marché. Si c’est possible, on peut penser à travailler de chez soi ou oser demander des ajustements d’horaire. Fait vécu, je suis très productive quand je travaille chez moi, habillée en mou. Il m’est alors plus facile de régler un dossier important en sachant que je m’évite un gros bouchon de circulation.

 

5— S’accorder des moments de plaisir en couple

Chez nous, nous appliquons ce principe le jeudi soir, parfois le vendredi si on n’est pas trop claqués (sinon, on risque de s’endormir devant À la Di Stasio!). Il y a deux émissions de télévision que nous aimons écouter et bien souvent, on accompagne ce moment de calme d’une coupe de blanc.

J’aurais pu continuer longtemps comme cela. Je crois que la gestion du déséquilibre passe par une prise de conscience, par des choix qui impliquent qu’on ne peut tout faire et par l’abandon de la culpabilité, Celle-là, on la laisse sur le bord du chemin avec le bac de recyclage!

 

 

Demain est une autre année

31 décembre. Minuit approche. La journée a été riche en mé

31 décembre. Minuit approche. La journée a été riche en mélancolie. Mon homme absent pour plusieurs mois, mes enfants survoltés, la solitude dans une nuit de bilan, le manque d’énergie: c’est assez pour mettre un moral à -33. Le Bye Bye? Bof… Et je ne peux quand même pas me coucher tout de suite. Par principe. Alors je regarde notre chat qui trône sur le manteau du foyer et je déprime.

Je me suis réveillée ce matin avec la ferme intention de créer une journée amusante, tout en simplicité. J’avais prévu des jeux de collaboration, du travail d’équipe pour préparer le réveillon du Jour de l’An, des bonshommes de neige en plein air, la création de nouvelles traditions zen. Au saut du lit, j’ai pris le temps de créer mon rituel de bonne humeur : chandelles parfumées, musique méditative, yoga.

« Les enfants, on fait des crêpes pour bien commencer cette journée spéciale? »

Et c’est là que tout s’est envenimé.

Beding! Bedang! Tiloup prend une débarque en bas du banc qu’il avait installé pour brasser la farine et les œufs. Un orteil fendu.

« Maman! Il y a du sang partout! C’est dégueulasse! »

« Maman! Je vais mourir de faim si je ne mange pas tout de suite! »

« Maman! Il m’a tapée! »

« Même pas vrai! Maman, c’est elle qui a commencé! »

On était déjà rendus à quatre « Maman! » urgents et tout autant de drames, et il n’était même pas neuf heures. Un peu trop pour moi qui espérais un 31 décembre zen. J’aurais peut-être dû modérer mes attentes au lieu de visualiser l’île des plaisirs d’Astérix dans ma demeure.

Je me suis auto-mise en timeout après le déjeuner. « Maman a besoin de faire un reset sur son matin. On va jouer à redémarrer la journée, ok? »

Ma fille aînée est allée dormir (pour se réveiller vers quatorze heures! Fatigue du temps des Fêtes déclarée coupable de son attitude drama queen à la puissance mille!) Les autres ont testé leur nouveau jeu de Skylander. Presque toute la journée. (Bon. Pas fière de moi. En même temps, je garde d’excellents souvenirs des quelques fins de semaine de mon enfance passées en tête-à-tête avec mon cousin et Mario Bross. Je ne suis pas devenue analphabète ni délinquante pour autant…)

Mère indigne que je suis, j’ai traîné mon moral à plat jusqu’au fauteuil pour m’y incruster jusqu’à la fin de mon roman. Trois tasses de thé plus tard… mon menu de réveillon était concocté et le pain maison sentait bon. J’avais même réussi à me rappeler que, tant qu’à faire de la bouffe, j’étais mieux d’y mettre de l’amour plutôt que de l’à-boutantisme. Je me suis mis un sourire dans la face et un CD dans le piton et je me suis concentrée sur le positif :

« Grand frère (oui, mon fils de quatre ans appelle Tiloup “Grand frère” et ça me fait craquer), peux-tu m’aider à combattre les méchants? C’est toi le meilleur. »« Maman, je t’aime. C’est toi la plus forte présentement à la maison! » (Ça va changer quand papa sera de retour, mais pour l’instant, les enfants me couronnent de ce titre honorifique.)

« Venez, on va jouer à Cherche et trouve tous ensemble après avoir ramassé les assiettes ».

Pour être réaliste, il faudrait ajouter les cris, les pleurs, les « Tricheur! » et les « Je m’ennuie de papa! » Mais souvenez-vous : je m’efforçais de me concentrer sur le beau et le bon. Dans ma tête, c’était gris et nuageux, alors j’avais besoin de rayons de soleil. Et mes enfants sont champions pour jouer ce rôle.

« On rigolait tellement tous ensemble que ça m’a donné mal à la gorge. Pourrais-tu me donner un bisou-guérit-tout? »

« Mes sœurs, je vous aime toutes les deux égal! »

On a parlé sur Skype avec papa, qui était arrivé en 2017 six heures avant nous, heure du Kosovo. C’était chaotique, c’était étourdissant. C’était vivant. C’était réconfortant d’entendre mon mari me dire à quel point il est amoureux et fier de moi. Une journée où tu ne t’aimes pas et où tu te trouves poche, tu as besoin de te faire dire : « T’es bonne, t’es fine, t’es capable ». Ça ne te convainc pas, mais ça limite les dégâts.

Après une tonne de câlins et de bisous d’Esquimaux, la marmaille a trouvé le chemin des lits et moi, j’ai trouvé le chemin de mon clavier.  Écrire pour me rappeler que demain est une autre année.

nouvel-an

Et pour la nouvelle année, mes enfants et moi nous sommes entendus sur une nouvelle tradition : au lieu de prendre une résolution annuelle qui sera reléguée aux oubliettes autour du 3 janvier, nous prendrons des résolutions hebdomadaires. Parfois familiales (se parler, s’écouter et s’entendre; lâcher le matériel électronique; rendre service), parfois individuelles (baisser le volume vocal [lire : parler au lieu de crier]; se coucher plus tôt [ça, c’est pour moi! Et je suis très mal partie!]).

Déjà, mon Tiloup de cinq ans a écrit nos premières résolutions pour la première semaine de janvier :

resolutions

Dessiner, jouer et fêter Noël (encore?) : gros plan de match!

 

Parents d’ados, continuez d’essayer

Les ados actuels

Les ados actuels n’ont rien inventé en matière d’adolescence. Ah non! Peu importe la génération à laquelle tu appartiens, être âgé entre douze et dix-sept ans, c’est spécial. C’est un peu comme si un nouveau monde s’ouvrait. Tant de nouvelles perspectives s’offrent soudainement. Aujourd’hui adultes, nous remplissons nos soupers de gang de savoureuses anecdotes du secondaire. Parfois drôles, parfois tristes. Nous savons maintenant que ça finit par passer. Aujourd’hui, nous sommes parents et nous avons donc à trouver notre place dans cette nouvelle équation.

Pour traverser l’adolescence, il faut se rappeler deux prémisses. Un ado qui teste est un ado qui accomplit parfaitement sa tâche. Ensuite, «tout n’est que temporaire»*. Plus sérieusement, la période de l’adolescence permet à l’individu de cheminer dans sa quête d’identité. Rappelez-vous les rites de passage que l’on retrouve dans différentes religions et cultures. C’est un peu la même chose pour l’adolescence. Elle permet de passer de l’enfance à l’âge adulte. C’est un moment où l’individu tente de trouver son chemin, sa personnalité. Il ressent le besoin d’aller voir plus loin ou parfois, juste voir le monde différemment. C’est un réel besoin. Se détacher de ses racines pour continuer de grandir.

Naturellement, cela ne l’autorise pas à faire son processus n’importe comment. Comme parent, il nous revient de l’accompagner. Il est de notre ressort de lui fournir les outils pour lui permettre de faire des choix éclairés. Parce que oui, il est important qu’il fasse lui-même ses choix. Mais dans une génération où les communications ont pris une tendance bien étrange, avoir un ado peut prendre une autre dimension.

Chaque jour, j’entends des parents dire qu’ils ne reconnaissent plus leur enfant. Certains disent qu’ils ont tout tenté ou encore qu’ils le sentent à des kilomètres. L’ère de la technologie est venue modifier les règles du jeu. Les parents se sentent rapidement dépassés par les nouveaux enjeux ainsi que par la vitesse à laquelle les choses évoluent. On pouvait bien rire de nos parents qui avaient de la difficulté à comprendre le VHS. On est ailleurs, là! Alors, ouvrons le dialogue. Ne soyons pas intimidés par ce que nous ne connaissons pas. Continuons de nous informer, de nous investir. Parce que même si nous avons l’impression de ne pas comprendre notre ado, souvent il ne se comprend pas lui-même. Cette période amène son lot de changements dans le corps, l’esprit et les émotions. C’est la découverte de sensations nouvelles, parfois fortes et complexes. Il peut être difficile d’assimiler et de gérer tout ça.

Alors si parfois on a l’impression que la communication est déficiente, ce n’est peut-être qu’une question de temps. Il est important de maintenir les liens et d’offrir à notre ado des points de référence. Avec de bons piliers, il reviendra. Les belles histoires de famille commencent par la communication. Il faut se parler, tenter de trouver un langage commun. Passer du temps ensemble et ne jamais arrêter de chercher à comprendre l’autre.

*Je me dois de citer l’auteure de cette phrase que je répands aussi souvent que possible. Merci MP.

Les règles du bonheur – Texte: Joanie Fournier

Quand Noël approche, les bonnes résolutions se pointent le bout du nez. On pense à tout ce qu’o

Quand Noël approche, les bonnes résolutions se pointent le bout du nez. On pense à tout ce qu’on aimerait (t’sais genre, gagner à la loterie ou perdre du poids #classiques), et surtout, à tout ce qu’on voudrait faire ou recevoir (voyager ou avoir la toute nouvelle babiole techno #classiquesaussi). Chez moi, on se concentre sur une chose : partager du bonheur (non, c’pas une joke). Pour le faire, on suit ces cinq règles simples :

1— Finies, les traditions aux valeurs douteuses. Si j’instaure une tradition, je veux que ce soit pour les bonnes raisons. On va se le dire, le lutin qui joue des tours, je me demande encore ce qu’il est sensé transmettre comme valeurs à nos enfants!? Pis c’est quoi l’idée de manger un maudit chocolat en se levant le matin!? C’est quoi le but, le message, la quête spirituelle là-dedans!? Ici, quarante jours avant Noël, les enfants découvrent une petite boîte. C’est notre calendrier de l’Avent. Parce que chez nous, au lieu de manger un chocolat par jour, chaque membre de la famille doit faire une bonne action. Tous les jours. Chaque. Jour. Pas de chocolat. Pas de lutin. Juste le don de soi et la gratitude.

Chaque matin, les enfants sont excités de piger la bonne action du jour et de faire le choix de faire le bien. Plus les jours avancent, plus le don de soi devient naturel pour les enfants… Ouvrir la porte à un aîné, aider un plus jeune, pardonner à quelqu’un… Ce sont de belles actions, mais encore faut-il être capable d’en saisir toutes les occasions. C’est bien aussi de faire une pause, en cette froidure hivernale, pour se rendre compte de tout ce qu’on peut faire comme petits gestes au quotidien. (Je salue ici la madame qui m’a coupée pour me voler ma place dans le stationnement tout à l’heure!)

2— Faire du bénévolat. Oui, pour vrai. Je ne vous écris pas aujourd’hui pour vanter nos « bonnes actions », au contraire. J’écris ce texte parce que je réalise surtout que quarante jours pour se dévouer aux autres, c’est loin d’être assez. C’est quand, la dernière fois que vous avez mis votre vie sur pause pour prendre soin des autres? Réellement? (Aux mamans : Mettre sa vie sur pause pour se dévouer à ses enfants, c’est noble, mais ça venait dans la description de tâches au départ, faque ça compte pas…) Dans le train-train de la vie, on a tous l’impression de courir après le temps. Mais la vérité, c’est que vous n’aurez jamais le temps, si vous ne le prenez pas.

3— Fabriquer des trucs avec amour. Acheter un cadeau? Facile et coûteux. En fabriquer un? Moins facile et moins coûteux! Mais oh! Combien plus gratifiant! Recevoir un cadeau? C’est le fun. Recevoir un petit quelque chose qu’une personne chère a fait pour nous? Tellement plus touchant. Pensez-y. Et l’excuse « je ne suis pas bon en bricolage » est à proscrire! Tu peux bâtir, construire, dessiner, fabriquer, bricoler, cuisiner, écrire, créer… et c’est impossible d’être humainement incapable d’accomplir quoi que ce soit. Je crois encore en l’humanité…

4— Arrêter de poser LA question, et d’y répondre. Quand Noël approche, la question futile revient sans cesse : « Pis toi, qu’est-ce’tu veux pour Nowel? » Et là, tu réponds un livre, un foulard, un chandail, un peu-importe… Et là, le 25 décembre, on te l’offre en cadeau. Parce qu’on s’est tellement éloignés des gens autour de nous, qu’on ne les connaît même plus assez pour savoir ce qui les rendrait heureux! Au lieu de lui poser la question, essaie de penser à cette personne, à ce qu’elle aime faire ou manger, aux endroits où elle aime aller ou sortir, ou à ce qu’elle voudrait découvrir. L’idée, c’est encore de rendre l’autre heureux, pas de lui donner un autre cossin sur une liste… Si tu n’arrives pas à répondre à l’une de ces questions, va donc passer du temps avec cette personne, vous êtes dus!

5— Offrir l’intangible. Va voir Papi. Va cuisiner avec Maman. Invite tes amis. Appelle ton cousin. Prends ta sœur dans tes bras. Dis « merci ». Dis « je t’aime ». Pardonne. Visite. Donne. Donne de ton temps et de ton amour. Offre des sorties, des activités. Dépense moins et TROUVE DU TEMPS. Oublie les excuses… T’as pas de famille? Y’a des maisons remplies de personnes âgées qui vendraient leur âme pour une tite visite! Et il y a des milliers de réfugiés qui, j’en suis sûre, adoreraient être invités, acceptés, aimés.

Ces cinq règles semblent faciles, banales, voire futiles. Mais leur application au quotidien fait réellement de nous de meilleures personnes. J’te le dis!

Essaye donc de prendre le temps. T’es pas game.

 

Joanie Fournier

Arrivée de Petit Pois et vie sexuelle

Nous sommes le soir, dans notre lit à regarder la télé. J’ai en

Nous sommes le soir, dans notre lit à regarder la télé. J’ai envie de mon homme, mais je ne bouge pas. Je n’entreprends rien parce que je suis molle! Et pas juste molle parce que j’ai hypothéqué mon body en pondant trois beaux cocos. No’non! Je suis molle du petit orteil gauche jusqu’à l’hémisphère droit de mon cerveau et je ne veux même pas bouger le moindre poil de nez! C’est le seul moment de la journée où je peux fouerrer, alors je VEUX fouerrer!

Qu’est-ce qui s’est passé? Comment en est-on arrivés à ça? Voici ma version des faits. La vôtre ne doit pas être si différente…

Avant d’avoir notre premier enfant, notre vie sexuelle était complètement débridée. Je dirais même ridicule! On baisait jour, soir, nuit. Au petit déjeuner, au diner, au souper. Au réveil, à la sieste, au coucher. Tout le temps! Juste d’y penser, je suis tout irritée! Et voilà qu’un jour, le destin s’en est mêlé. Monsieur Destin a décidé d’aller mettre un drôle de Petit Pois bien au fond de mon ventre.

Grâce à monsieur Destin, nous, petits lapins que nous étions, sommes passés de trois ou quatre fois par jour à deux fois par semaine. Ouf! Quelle débarque! Mon pauvre chéri laissé à lui-même avec ses ardeurs dans le tapis pendant que moi, boulette en devenir, j’étais verte de nausée ou bien totalement exténuée par Petit Pois en train de germer.

Ont suivi les derniers mois de grossesses. Tenter avec toute la volonté du monde de trouver une position confortable durant l’acte était devenu une mission en soi. Chéri ne pouvait pas trop insister sur ma poitrine puisque j’étais temporairement devenue une barmaid en train de concocter les pina coladas sans alcool pour notre Petit Pois.

Une fois Petit Pois arrivé, j’étais totalement traumatisée. Petit à petit, je suis remontée en selle, mais tout était différent. J’avais moins confiance en moi. Je manquais littéralement de pratique! Sans avoir besoin de spécifier qu’une fois devenus parents, nous connaissions désormais la vraie définition du mot « fatigue ».

Plusieurs mois plus tard, lorsque nous avons finalement retrouvé notre couple, surprise! Petit Pois numéro deux s’est logé dans mon ventre. Encore une fois, monsieur Destin trouvait qu’on copulait trop!

Durant la deuxième grossesse, on a fait pas mal moins de sport. BEAUCOUP moins de sport. La fatigue causée par rejeton numéro un, les emplois, mon corps qui se transformait encore une fois en grosse boulette… Nous n’avions pas l’énergie pour des combats de lutte gréco-romaine.

Une fois Petit Pois numéro deux arrivé, la vie de couple a pris le bord! Papa et maman étaient fatigués! On se faisait des p’tites vites quand on avait un regain d’énergie. Lorsque Petit Pois numéro deux a enfin atteint l’âge de deux ans, tout allait mieux. Parce que soyons francs, avant l’âge de deux ans, nous n’avions aucun répit!

Et… une troisième grossesse a suivi. Je pourrais compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où nous avons fait l’amour. Je prenais soin de moi et il prenait soin de lui. Point barre! Pourquoi? Je ne sais pas trop! La fatigue, le manque de volonté… Nous avons attendu impatiemment la venue de Petit Pois numéro trois.

Est-ce que mon homme me manquait? Atrocement! Notre couple qui était basé sur le sexe était maintenant fondé sur… l’amour? Les enfants? La fatigue? Un mélange des trois, j’imagine!

Maintenant, il s’agit d’attendre que les enfants dorment. Si nous sommes encore réveillés, bien sûr. Sans avoir besoin de spécifier qu’il ne faut pas faire trop de bruit non plus! Finalement… baiser, c’est ben compliqué quand on a des enfants!

Mais blague à part, vous savez quoi? Pour en avoir discuté à plusieurs reprises avec mon homme, nous ne changerions rien au monde! Lorsque les enfants quitteront le nid familial, qu’ils ne nous cherchent pas! Maman et papa lapins tenteront de rattraper le temps perdu.

Geneviève Dutrisac

Fermer la shop (ou la manufacture à bébés)

Il y a quelques années, couchée sur une civière, je m’apprêtai

Il y a quelques années, couchée sur une civière, je m’apprêtais à entrer en salle d’opération. Je devais subir une chirurgie pour un « problème de madame ». Quelques jours avant l’opération, mon entourage m’avait suggéré d’en profiter pour faire d’une pierre, deux coups, et de me faire ligaturer.

J’avoue qu’à ce moment-là, ça me semblait être l’idée du siècle (quoiqu’à bien y penser, ce n’était clairement pas de leurs affaires!) Je sortais d’une relation de dix ans, mon ex me faisait de la misère, je n’étais pas heureuse sur le plan professionnel, je n’étais avec mon chum que depuis quelques mois. J’étais déjà mère de trois magnifiques enfants et mon chum, papa d’une belle cocotte. La décision me semblait évidente. Je pourrais enfin dire adieu aux pilules contraceptives et avoir l’esprit tranquille : Yes!

En plus, on ne vit tellement pas dans une société qui facilite la vie aux familles nombreuses. Juste de trouver une voiture quand on a quatre enfants, c’est la galère! On oublie d’emblée les voitures économiques ou les petits modèles sport. Et je ne vous parle pas des maisons! Déjà pas évident d’en trouver une avec quatre ou cinq chambres, imaginez six! Et les nuits blanches, les couches, le manque de liberté, les garderies, le surplus de poids, les hémorroïdes, les vergetures (en avais-je vraiment besoin de plus?), etc. Non! Décidément, c’était LE bon choix… LE choix intelligent!

Pourtant, quand le médecin s’est approché pour me demander si je voulais une ligature en agrafant (réversible) ou en cautérisant et en coupant les trompes (irréversible), j’ai hésité. Sans le savoir, c’était une question piège! En répondant que je voulais des agrafes, mon gynécologue en déduirait que je n’étais pas sûre de mon choix. Sinon, pourquoi voudrais-je une ligature réversible? Couchée, dans ce petit couloir froid, vêtue d’une simple jaquette et d’un bonnet bleu, je me suis sentie ridicule et j’ai croulé sous la pression. Ce n’était pas le moment de changer d’idée, plus maintenant! Alors en quinze secondes, j’ai dû prendre l’une des plus grandes décisions de ma vie et j’ai opté pour la solution permanente : finies, les grosses bedaines pleines de vie!

Quelques années plus tard, en voyant passer une publicité de Pampers à la télé, je pleure cette décision. Je regrette d’avoir écouté ma tête (et surtout les autres), d’avoir voulu être rationnelle. C’est vrai qu’à ce moment-là, ce n’était pas le temps de songer à agrandir la famille. Mais aujourd’hui, alors que je suis avec l’homme de ma vie, que j’envisage de travailler de la maison et que l’avenir me semble prometteur, cet enfant, j’en rêve! J’en rêve littéralement, au moins une fois par semaine. Je rêve que j’annonce une grossesse à mon amoureux, que je porte un bébé en moi, que je suis enceinte de jumeaux, qu’on tente de me prendre mes bébés, que je prends conscience que je ne peux plus en avoir et que je crie de douleur, de panique… Pas besoin d’un livre sur l’interprétation des rêves pour en comprendre le sens : mon deuil n’est pas fait!

Je sais, je sais : quatre enfants, c’est déjà beaucoup! Des bébés, ça grandit et ça coûte cher, ça brime ta liberté et c’est demandant! Ça exige de l’organisation, ça t’empêche de dormir la nuit, ça fait des coliques, ça complique les choses quand tu voyages, ça régurgite sur ton chandail préféré, ça vide le bol de manger de chat sur le plancher, etc. À entendre le monde, on croirait que les enfants sont des petites grenades qui détruisent tout sur leur passage.

Pourtant, mes enfants, c’est ce que j’ai fait de plus beau, c’est ma plus grande fierté. Il n’y a pas un jour où je regrette ces trois merveilles, même si à l’époque, on me répétait que trois, c’était beaucoup, trop même! « Les forfaits familiaux, c’est deux adultes, deux enfants », qu’on me disait. Pourquoi se compliquer la vie et sortir de ce beau modèle préfabriqué, hein?

Pourquoi? Peut-être parce que mes valeurs sont différentes de celles de la société! Peut-être parce que mon instinct me dit que ce n’est pas fini pour moi. Peut-être parce que je trouve qu’il n’y a rien de plus enrichissant qu’une grande famille qui s’aime, qui partage, qui s’entraide et qui se chicane parfois. Peut-être parce que moi, les 5 à 7 entre copines et les sorties ciné, ce n’est pas ma priorité. Peut-être parce que pour moi, une soirée idéale, c’est d’avoir toute ma marmaille collée sur le divan à écouter un film de Disney. Peut-être parce qu’être maman, c’est ce que je fais de mieux. Peut-être parce que pour moi, le fait que les forfaits famille ce soit « deux adultes et deux enfants », ce n’est pas une raison valable de ne pas écouter son cœur.

Est-ce que je vais réhypothéquer ma maison et me rendre dans une clinique de fertilité pour débuter des démarches de fécondation in vitro? Probablement pas. Est-ce que je ferai mon deuil de la maternité? Pas maintenant! Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais en attendant, si ma tête a réussi à se convaincre que la maternité est chose du passé, mon cœur, lui, n’en est pas là.

Stéphanie Nesteruk

 

Hommage aux conjoints et aux papas

Je n’ai jamais aimé les sports d’équipe. J’ai toujours préf

Je n’ai jamais aimé les sports d’équipe. J’ai toujours préféré les sports individuels où tu ne peux compter que sur toi pour réussir ou échouer. J’ai toujours trouvé ça plus simple et plus sûr. Jusqu’au jour où ma fille est née, puis mon premier garçon, puis mon deuxième. Ma vie tout entière est alors devenue un sport d’équipe.

Depuis, j’adore les sports d’équipe. Vous savez, lorsque vous criez : « Je fais un temps d’arrêt sur le banc, back-moi! » et que vous savez que l’autre assurera. Ou lorsque l’envie soudaine de jouer plus physique vous prend, mais que l’autre prend le relai avant que l’arbitre ne siffle et vous donne une pénalité que vous regretteriez amèrement. Lorsque vous êtes en désaccord avec la situation, que vous avez une envie incontrôlable de vous plaindre et que votre coéquipier vous comprend et vous appuie complètement et sans jugement. Lorsque vous êtes épuisée moralement et physiquement, que vous êtes sur le point de déclarer forfait, et que votre partner vous tape dans le dos, vous lance une tite phrase qui fait toute la différence, un sourire, une blague, une main dans les cheveux, un gros câlin. Tout à coup, l’énergie revient. Alors, vous savez que vous y arriverez.

Oui, j’adore maintenant les sports d’équipe. Même si parfois, j’ai l’impression d’être moins souvent sur le banc que lui pour pouvoir reprendre des forces. Même si quand il prend le relai, il y a parfois une petite voix dans ma tête qui me dit : « J’aurais fait ça autrement! » ou « Zut! Il pourrait oublier ça! » Oui, il y a encore mes vieilles habitudes de sportive individuelle qui remontent parfois lorsque l’anxiété me prend à l’idée qu’il ait omis une passe ou une stratégie ou qu’il ne prenne pas la décision que j’aurais prise.

Non seulement j’aime les sports d’équipe, mais je ne pourrais plus m’en passer. Après une partie qui s’est mal déroulée, lorsque je ressens l’urgent besoin de ventiler et qu’il m’écoute même si je devine qu’il préférerait mettre ce match derrière lui et passer à autre chose. Lorsque je me défoule sur lui, que je me fâche parce que je suis épuisée, parce que je me sens à bout de cet entraînement jour après jour et de ces joutes qui recommencent chaque fois. Lorsque je m’emporte parce que tous mes efforts semblent vains et qu’il me pardonne, qu’il m’aime quand même, malgré tout.

Parce qu’en plein match ou hors-jeu, on a du fun, on rit, on déconne. Même après toutes ces années à faire équipe avec lui, même si on connaît par cœur toutes nos petites manies, nos failles, qu’on se tape sur les nerfs par moments, que certains jours, on se sent dépassés par le stress, les obligations, le bruit, la fatigue, il est toujours là et je sais qu’il le sera toujours. Il ne nous lâchera pas. Pouvoir compter sur l’autre, m’y reposer (lorsqu’on arrive à lâcher prise), c’est une découverte merveilleuse dont je ne me passerais plus.

À tous les coéquipiers : merci d’être forts à nos côtés. Vous êtes des conjoints et des papas formidables! Vous faites de nous de meilleures mamans.

Karine Delorme

Joyeux fucking Noël!

Je me permettrai

Je me permettrai ici de faire une diarrhée écrite concernant Noël. Eh! oui. Vous avez bien lu. Ne vous méprenez pas : si vous me croisez dans la rue, j’aurai un beau sourire et je vous souhaiterai poliment un joyeux temps des Fêtes. Mais pour le texte à venir, watch out, je me gâte!

Premièrement, voulez-vous bien me dire pourquoi les décorations de Noël sortent dans les magasins avant même que l’Halloween soit passée? Bonjour la consommation! Je n’ai même pas terminé de payer la transformation de mes petits monstres ambulants, que les centres d’achats me montrent que je devrai payer pour que mes tendres démons se transforment par la suite en saints anges!

Planification de l’horaire des Fêtes

On passe le réveillon chez les grands-parents paternels ou maternels? On reçoit ou on se déplace? On invite les deux familles d’un coup? Lorsque l’on finit par trancher, eh ! bien, il y a toujours quelqu’un pour chialer! Je n’ose même pas penser aux familles séparées. Ouf!

Les fameuses décorations

Les enfants veulent TELLEMENT faire le sapin, vous tombent TELLEMENT sur les nerfs à force de le répéter, que vous avez envie de sortir toutes les boîtes pour qu’ils se débrouillent eux-mêmes! (En passant, ça ne fonctionne pas!) Alors vous vous dites, on va le faire en famille, ça va être le fun! Ouin… Après avoir accroché trois boules chacun, ils se chicanent pour savoir qui va accrocher la maudite étoile. Maman va pogner les nerfs, va aller accrocher l’étoile tout de suite et dix minutes plus tard, elle va se rendre compte qu’elle fait le sapin toute seule parce que «C’est ben LONNGGG maman, j’suis tannée!» Arghhhh!

La nourriture des Fêtes

Juste d’y penser, j’ai des brûlements d’estomac. Pourquoi nos grands-mères veulent-elles nous engraisser de même? D’après moi, elles pensent que tout au long de l’année, on ne mange pas. «Aweille, mange! Mange!» HEY! SI JAI FAIM, JE VAIS MANGER! Ok? Peut-être quaprès trois assiettes, jen veux pu! Parce que moi dans la vie, jai dautres ambitions que manger pour me transformer en grosse dinde de Noël! On peut-tu se lever, faire des jeux, jouer dehors, danser? No’non! Grand-mère s’en vient avec ses desserts! «Mange!» Arghhhh!

Sans parler des chicanes de famille. C’est immanquable, chaque année, la magie de Noël fait son effet… ou c’est peut-être la bouffe de grand-maman à bien y penser…

Les maudits cadeaux!

Je suis de ces personnes qui préfèrent offrir plutôt que recevoir. Mais il y a maintenant trois ans que j’ai instauré cette règle non écrite qui s’adresse aussi aux grands-parents : Limite de deux cadeaux par enfant.

Je m’explique : je voyais mes enfants déballer les cadeaux les uns à la suite des autres, sans dire merci ni être reconnaissants. Une fois un jouet déballé, ils disaient : « Un autre! » OH BOBOY! Maman ourse n’était pas contente! L’odeur de bébé gâté me pue au nez. «Mais cest Noël!», quon me répétait. Et puis? Je refuse d’élever des enfants ingrats en mettant la faute sur le temps des Fêtes. Désolée, mais j’aspire à ce que mes enfants deviennent des adultes reconnaissants de ce qu’ils ont dans la vie.

Le choix des cadeaux. Trouver chaque année quoi offrir aux personnes qui ont tout. Ou bien se faire offrir des choses en double parce que les gens n’ont aucune idée de ce que nous avons. Vous savez, ces personnes que l’on voit seulement une fois par année… Pourquoi se sentir obligé de donner des cadeaux? Si on se voit une fois par année, on s’entend que le cadeau n’est vraiment pas nécessaire!

Le bordel du 25 décembre

La montagne de cadeaux que nos rejetons veulent absolument tous sortir des cartons en même temps. Pour chaque jouet, ça prend une heure de préparation parce que c’est comparable à monter un meuble Ikea. Les crises parce que tous les jouets prennent des piles différentes et que malheur! Papa et maman n’ont pas acheté une caisse de piles de chaque format imaginable au Costco! Une montagne de carton et de papier pour le recyclage, mais le recyclage passe juste chaque deux semaines l’hiver, alors on lance tous ces papiers aux poubelles!

Sans parler du manque de sommeil de nos chers chérubins cornus.

Alors voilà, j’ai fait ma montée de lait! Malgré tout cela, je vous souhaite de vivre un temps des Fêtes pas trop chaotique et de profiter du temps avec vos enfants. Parce qu’un jour, ce seront peut-être nos enfants qui écriront ces lignes…

 

 

 

 Geneviève Dutrisac