Tag internet

Internet : une arène publique en ligne – Texte : Andrée-Anne Courchesne

Ce matin, je me suis surprise en train de me mettre en colère contr

Ce matin, je me suis surprise en train de me mettre en colère contre un commentaire d’un total inconnu sous la publication d’une autre totale inconnue, sur un média social. Pire encore, je me suis mise à chercher des sources scientifiques afin de trouver un contre-argument à lui servir en plein visage.

Et c’est là que ça m’a frappée. Je me suis dit : « Quessé que j’fais là ?! ».

C’est là que ma prise de conscience a débuté. Comment en suis-je venue à vouloir faire ça ? Pourquoi suis-je en train de dépenser temps et énergie à essayer d’intervenir dans une conversation qui ne me regarde même pas, au fond ? Qui plus est, une conversation qui tourne en débat controversé sur la base d’arguments irrationnels.

Ici, je suis certaine que plusieurs d’entre vous ont vécu la même chose, au moins une fois. Ma réflexion s’est ensuite poursuivie.

À quel point l’internet est-il devenu le siège de guerres d’injures où les internautes défendent violemment des opinions dont ils ne veulent plus démordre ? Les points de vue contradictoires s’y multiplient et tout le monde veut ajouter son grain de sel. Mais au service de quoi, de qui ?

Pourquoi certains ne peuvent s’empêcher de cracher leur venin sur la place publique, tandis que d’autres se sentent obligés d’être les porte-étendards de la justice et des droits de tous ?

Pourquoi, en 2021, c’est si difficile de trouver sur les réseaux sociaux des échanges argumentés, dans le respect et les règles de l’art, sur un pied d’égalité et dans la recherche d’un but commun ?

Sur ce, je continue ma réflexion…

Andrée-Anne Courchesne

Égo-médias

Je ne réinventerai pas la roue en parlant des aspects néfastes des

Je ne réinventerai pas la roue en parlant des aspects néfastes des médias sociaux. Mais en lisant le livre I Hate You. Don’t Leave Me de Jerold J. Krisman et Hal Straus, j’ai eu le goût qu’on parle de communication et d’humains, et oui, de médias sociaux.

Les médias sociaux sont nés en même temps que le millénaire. À ce moment, mes enfants étaient encore à l’état d’ovules célibataires dans mon ventre. Dans mon cœur, ils étaient déjà bien présents. Je les rêvais. Je rêvais qu’ils grandissent dans un milieu ouvert et communicatif comme celui qui m’a vue grandir. Et ouf ! Jusqu’à maintenant, la présence de la communication entre nous est inversement proportionnelle à celle des médias sociaux dans notre maison, ce qui est trrrrrès positif. Les écrans s’interposent parfois, mais c’est rare. Touchons du bois…

Certes, les médias sociaux servent à communiquer. À minuit en cachette des parents, c’est cool. En confinement, c’est pratique. Mais combien de jeunes (et de plus en plus d’adultes) sont encore capables de regarder leur interlocuteur dans les yeux en faisant une phrase complète ? Combien sont devenus incapables d’écrire ou de prononcer correctement les mots qu’ils abrègent en pitonnant ? Tout le monde sait qu’écrire « LOL », ça prend infiniment plus de temps qu’écrire « haha ! » (Je vous épargne la description de mon regard la fois où mon aînée a dit LOL au lieu de rire pour vrai. Elle n’a plus recommencé.)

Combien demandent à leurs parents ou à leurs frères et sœurs « Comment s’est passée ta journée ? », au lieu de seulement afficher sur une page ou dans une story leur quotidien, leurs pensées, leurs critiques de la société, ou encore la photo de leur dernier look ? Combien ont le « tu » sincère quand vient le temps de s’intéresser aux autres ? Combien textent leur mère au lieu d’aller la voir dans la pièce d’à côté ? Des couples le font aussi, je sais… (soupir)

Ok, ok, les médias sociaux incitent à centrer la parole autour du « JE », ce qui peut être positif. Connais-toi toi-même, comme disait l’autre. Mais dire « je-me-moi » ne revient pas à dire « Je me sens… quand… et j’ai besoin de… » Les bases de la communication non violente, ce n’est pas sur Facebook qu’on les apprend… Le « je-me-moi », c’est plutôt (quand utilisé à outrance, bien entendu) une méthode expresse pour faire gonfler le nombril et fondre les liens.

Sur les médias sociaux, nos « amis » sont des connaissances 95 % du temps. Kreisman et Straus parlent de « faux family », de fausse famille. Des faux proches, souvent, qui remplacent la famille traditionnelle, la famille élargie qu’on voisinait, les voisins de quartier à qui on pouvait se fier et la fierté qu’on ressentait d’appartenir à un groupe tissé serré. Je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser à la fausse réalité des téléréalités et des influenceurs… Des personnes qu’on voit tellement souvent dans une journée qu’on pense les connaître et qu’on les prend pour modèles absolus.

Que dire de la communauté des « followers » ? En bon français, des « suiveurs »… C’est vraiment ce qu’on veut, être suivi plutôt qu’accompagné ? Suivre plutôt que côtoyer ? Comment fait-on pour approfondir une relation si tout le monde marche en parallèle, à distance virtuelle ? Au moins, le but est commun : gagner la compétition du plus grand nombre de followers… La célébrité et la richesse viennent juste après.

Et que font ces suiveurs ? Ils aiment nos publications à grands coups de Like et d’émoticônes sans mots 😃🥰😎😬. Ça, c’est de l’amour sincère ! Je serais curieuse de savoir combien de followers peuvent dire les mots « je t’aime » en personne, en regardant dans les yeux ou en échangeant un véritable câlin. Nos abonnés nous alimentent en informations sur leur déjeuner végan full santé, le dernier défi malsain à la mode, leur opinion sur la politique américaine ou la coupe de cheveux du prof de maths (ça dépend bien sûr de chaque compte). Même dans les années 80, on parlait de ces sujets (je vous dis, la coiffure des profs n’était pas vraiment mieux que celle du président d’aujourd’hui…) Mais on ne se définissait pas par ce qu’on partageait. C’était de passage et ça ne visait pas 3549 personnes.

Les Like s’ajoutent en quantité au bas de publications instantanées. Vive le moment présent, bien d’accord ! Une belle valeur. Si elle s’ajoute à la conscience du passé et du futur. Qu’en est-il de la capacité à s’enraciner dans un vécu et de se projeter dans un avenir rempli d’espoir ? Où est passée la joie de vivre un moment que pour soi, sans le photographier, sans le commenter, sans attendre qu’on y réagisse ?

L’être humain ne se résume pas à des snapshots arrangés par le gars du nombre de vues. Rien de nouveau sous le soleil, les internautes mettent bien ce qu’ils veulent sur les médias sociaux. Et cachent ce qu’ils veulent. Ils construisent une identité, une image de marque. Il faut se vendre. À quel prix ? Notre valeur marchande diminue au fur et à mesure que chute le nombre de Like et de suiveurs… suivie de près par notre estime personnelle et notre goût de vivre. Ça donne beaucoup de pouvoir à un piton de clavier, n’est‑ce pas ?

Comme le disent les auteurs du livre, l’égo est ce qui motive le plus les internautes à participer aux médias sociaux, puisque ceux-ci contribuent à leur capital social, intellectuel et culturel. Capital sans intérêt, il me semble, s’il n’est pas construit sur une communication humaine réelle.

Des fois, j’aimerais retourner avant les années 2000, et faire CTRL-ALT-DELETE. Sortir du programme sociétal dans lequel on s’est embourbés.

Nathalie Courcy

Se comparer

Il est bien évident que je ne peux pas savoir exactement comment c’éta

Il est bien évident que je ne peux pas savoir exactement comment c’était avant.

Avant les réseaux sociaux. Ce monde merveilleux rempli de richesses, mais qui a son revers de médaille. Ce revers qui est : la comparaison.

Beaucoup plus facile de regarder le gazon l’autre côté de la clôture, comme on dit.

Je ne pense pas avoir besoin de rentrer dans les détails pour vous convaincre que c’est bien trop souvent poison, mais voici quelques‑unes de mes réflexions :

La comparaison est une voleuse de joie.

Ça ne te donne rien, ça t’enlève.

Tu perds ton temps et ta bonne humeur.

Se mesurer aux autres ne renforce rien d’autre que tes insécurités. Personne n’a besoin d’en vivre, il ne faut donc pas les cultiver.

Le succès de quelqu’un d’autre n’équivaut pas à un échec pour toi. Chacun son histoire et sa saison. Tous les chemins mènent à Rome.

De plus, la comparaison est un acte de violence sur soi.

On parle beaucoup de consentement et d’abus provenant d’autrui, alors qu’on s’inflige parfois des choses qu’on ne mérite pas.

Je ne veux pas dire que se faire agresser et s’infliger des paroles blessantes à soi-même, c’est pareil, loin de là. Ça n’a certainement pas le même impact, mais il reste qu’il y en a un et qu’il est négatif. Il ne faut pas se faire ce qu’on ne ferait pas aux autres.

On parle de plus en plus du self-care, et ça, ça commence dans nos pensées. La santé, c’est un esprit sain dans un corps sain.

En terminant, je voudrais ajouter deux choses :

Ne comparez pas vos mauvais jours avec les beaux jours des autres et je ne dis pas de ne pas regarder ce que la voisine virtuelle ou physique fait, mais qu’il faut tout simplement s’en inspirer et laisser aller ce qui nous fait douter de nous. On a une seule et une vie unique après tout.

Marilou Savard 

Quand le bonheur passe par YouTube

Je vais vous raconter l’histoire de Camille. Une belle petite puce

Je vais vous raconter l’histoire de Camille. Une belle petite puce de six ans, souriante du matin au soir, qui rit, chante et danse, qui s’émerveille devant tout et rien et qui est un vrai rayon de soleil dans la vie de tous ceux qui l’entourent. C’était avant la venue de YouTube dans sa vie.

Camille voit son grand frère utiliser le iPad pour regarder des vidéos sur YouTube pour l’aider à traverser certains tableaux dans ses jeux vidéo et pour suivre certains Youtubeurs qu’il affectionne particulièrement (après approbation et consensus préalables des autorités parentales). Elle demande à son frère s’il y a des choses « plus pour filles » aussi sur YouTube. Il fait des recherches pour elle en fonction de ce qu’elle aime.

De fil en aiguille, ou plutôt au fil des suggestions de YouTube, elle arrive à des vidéos d’une maman et de sa fille qui ouvrent des boîtes reçues par la poste. Dans ces boîtes, visiblement envoyées par des compagnies, la mère et la fillette découvrent les objets les uns après les autres avec des cris de joie beaucoup trop aigus et exagérés pour le réel bonheur que ces objets peuvent procurer. Ce genre de vidéos varie, mais le concept demeure le même : un parent devant l’écran qui inonde littéralement l’enfant de jouets ou de bonbons.

Au bout de quelques minutes, un adulte décroche de ce genre de vidéos. Camille, par contre, en est le public cible : elle demeure accrochée. Elle regarde sans émettre de commentaires, elle qui est habituellement verbomotrice. Elle observe en silence et enchaîne les vidéos durant le temps où elle peut utiliser le iPad. Une fois ce temps d’utilisation terminé, elle ferme la tablette et va jouer dans sa chambre, en silence.

Dans la tête de Camille, les vidéos passent en boucle même si la tablette est fermée. Elle est déçue quand elle ouvre la boîte à lettres au retour à la maison et qu’il n’y a rien pour elle. Elle regarde ses jouets : ils ne sont pas comme ceux qu’elle voit dans les vidéos. Elle regarde sa chambre, rien n’est comme dans ces vidéos. Ses jouets lui semblent ennuyeux en comparaison. Elle trouve que sa mère ne joue pas assez avec elle. Bref, elle compare sa vie à ces clips de cinq minutes où une mère et sa fille ont l’air de filer le parfait bonheur pour la caméra. Elle est malheureuse parce que sa vie à elle n’est pas comme ça. De plus en plus malheureuse chaque fois qu’elle regarde ces vidéos. Malheureuse, anxieuse et triste. Camille n’a que six ans.

Camille ne comprend pas que c’est du bonheur artificiel « arrangé avec le gars de YouTube » pour obtenir des clics. Plus il y a de « clics », plus la maman va faire des sous. Elle ne voit pas non plus que la maman, dans le fond, utilise sa fille pour générer un revenu grâce à ces vidéos. Une maman seule sur la vidéo n’aurait pas assez d’impact auprès des enfants, elle a besoin de sa fille pour rendre le tout crédible. Camille ne comprend pas que les choses matérielles que la petite fille déballe ne la rendent pas plus heureuse. Ce que Camille voit, c’est une mère qui est tout sourire en tout temps et une fillette heureuse de déballer des « gugusses » alors pour elle, c’est ça le bonheur. Camille a six ans.

La vie de Camille est d’aller à l’école, d’appendre, d’aider à la maison avec des petites tâches. Il n’y a pas de boîtes remplies de gugusses qui arrivent par la poste pour elle. Quand il y a des cadeaux, c’est pour les anniversaires, les fêtes ou pour une récompense ou un cadeau spontané. Ce n’est pas systématique toutes les semaines et ce n’est pas en grande quantité chaque fois, contrairement à ce qu’elle regarde dans les vidéos. Camille est triste : elle croit qu’elle n’est pas aimée parce que sa vie n’est pas comme dans les vidéos. Pour Camille, six ans, le bonheur, le vrai, c’est ce qu’elle voit dans les vidéos YouTube.

Malgré la supervision parentale sur le contenu regardé et la limitation du temps d’utilisation de l’électronique, les parents ne sont jamais maîtres de la façon dont l’enfant interprète ce qu’il voit par rapport à sa propre réalité. J’ai mis des limites et j’ai supervisé. Bref, j’ai fait tout ce qu’un bon parent doit faire en lien avec l’utilisation de l’électronique. J’ai pourtant vu Camille, ma fille que j’adore, avoir un comportement s’apparentant presque à une dépression à cause de ces vidéos.

Il ne faut pas sous‑estimer l’effet de l’électronique sur les enfants, soyez vigilants. Malgré toute ma bonne volonté et la structure que j’avais mise de l’avant, Camille, ma fille de six ans, a développé une dépendance à YouTube et je n’ai rien vu venir.

Annie St-Onge

 

Maman, webentrepreneure et gestionnaire d’organes !

Je suis entrepreneure depuis plusieurs années, mais depuis quelques

Je suis entrepreneure depuis plusieurs années, mais depuis quelques années, je suis dans le domaine de l’entrepreneuriat Web.

Ce que cela veut dire : je travaille de la maison (en fait de partout où je suis, voilà pourquoi j’ai fait ce choix) et je gagne ma vie grâce à Internet. Je suis dans le domaine du coaching.

Pour la majorité d’entre nous, les réseaux sociaux, c’est un truc gratuit que l’on utilise pour notre propre divertissement.

Mais pour nous, entrepreneurs Web, les réseaux sociaux ainsi qu’Internet en général, c’est notre bureau, notre outil de travail.

Ce que je fais chaque jour ? Je m’occupe de mes clients avec cœur, je négocie des partenariats, je crée de nouveaux concepts chaque semaine, je gère mes réseaux sociaux, je réponds à mes messages et courriels, etc.

Ce que je fais ne diffère pas vraiment de ce qu’un chef d’entreprise qui a un commerce doit faire, sauf que pour moi, ce que mes clients achètent est virtuel !

Par contre, jamais je n’aurais pu imaginer que les Internet m’en feraient voir de toutes les couleurs : que ce soit ma quête interminable pour trouver comment dompter l’algorithme Facebook, un commentaire de haine (mes cheveux sont laids pis moi avec, selon une personne) sous ma vidéo gratuite dans laquelle j’offre la meilleure stratégie pour arrêter de vivre dans la comparaison ou la gestion des messages d’hommes me demandant de les marier, ou même les centaines de photos d’organes mâles qui apparaissent dans ma boîte de réception de courriels ou de réseaux sociaux. La naïve en moi n’avait jamais pensé que toutes ces choses existaient.

Surtout que, comme j’avais envie d’impliquer mes enfants, je leur avais demandé de répondre aux courriels… Je peux te dire que je leur ai maintenant assigné une autre tâche qui n’implique plus de parfaire leurs connaissances en anatomie masculine !

Je n’échangerais pas ma profession pour tout l’or du monde.

Mon travail me permet de choisir mon horaire, d’être présente pour mes enfants, de pouvoir gérer mon temps de la façon la plus optimale pour moi.

Est-ce que je travaille moins ?

Demande à n’importe quel entrepreneur, on travaille fort !

Je ne calcule pas les heures de la même façon qu’un salarié habituel.

Quand tu me croises un lundi après-midi en train de prendre un café avec quelqu’un, je suis en fait en session de coaching.

Quand tu vois les photos sur les réseaux sociaux où je suis avec plein de gens inspirants, je suis en réseautage et je me fais des relations véritables.

Quand tu me vois à l’école de mes enfants en train de faire du bénévolat, ce que tu ne vois pas, c’est que lorsque j’arrive à la maison, je suis de nouveau à fond dans mon travail.

Que je me lève aux petites heures du matin, c’est pour avancer mon travail afin d’être le plus disponible pour mes filles.

Tu vois mes filles qui ne sont pas allées au service de garde et qui reviennent à la maison après l’école.

Derrière la porte, il y a deux magnifiques enfants qui ont développé une autonomie extraordinaire, car maman est assise à l’ordinateur en train de travailler.

C’est cette vie que j’ai choisie pour ma famille et moi.

Eh bien, il se peut que cette vie soit incompréhensible pour certains, mais pour nous, elle est parfaite !

Quel est selon toi un travail de rêve ?

Si tu veux en savoir plus sur moi, je t’invite à venir faire un tour dans mon monde lumineux juste ici : http://www.martinewilky.ca/

 En plus, j’offre trois livres numériques gratuits si tu t’inscris à mon infolettre !

Martine Wilky

Les ados et Internet

<span style="margin: 0px; color: #333333; font-family: 'Georgia',ser

«Moi, dans mon temps»… Je ne pensais jamais dire ça une fois dans ma vie. Du haut de mes trente-trois ans, je viens d’avoir une belle claque au visage.

Moi, dans mon temps, Internet à treize ans n’existait pas. On vivait nos expériences, une étape à la fois et surtout, dans l’intimité. Maintenant, à treize ans, les ados ont leur cellulaire. On leur en fournit un en promettant qu’une fois par mois, on va fouiller dedans pour question de sécurité… ce qu’on laisse tomber bien assez vite parce que nos enfants, on leur fait confiance.

Le cellulaire fait partie intégrante de leur vie, il est «scotché» à leur main et c’est la catastrophe si on les sépare.

Moi à treize ans, je voyais mes amies, on dansait, on chantait et on riait. On avait nos petits chums et on jasait dans le sous‑sol, collées sur eux. Sans plus.

Aujourd’hui, à treize ans, elles s’abonnent à des sites de rencontres pour adultes en mettant une fausse date de naissance. Elles voient des profils de garçons qui mentent sur leur âge et surtout, elles voient des vidéos qu’elles ne devraient pas voir, à treize ans…

Moi à treize ans, j’avais un appareil photo, on se prenait en photo lors de nos partys de sous‑sol, on s’arrangeait pour qu’elles soient belles parce qu’on devait attendre quelques jours avant de les voir. Pas question d’avoir des photos ratées ou encore des photos gênantes parce qu’un inconnu s’occupait de les faire développer! On ne voulait pas avoir honte en allant les chercher!

Aujourd’hui, à treize ans, elles font des selfies et des «shooting photos» avec le ventre à l’air à moins trente, dehors. Au début, on pense que c’est inoffensif même si ça nous rend inconfortables par en dedans, mais on les laisse faire, parce qu’on leur fait confiance.

Moi dans mon temps, j’en ai bu de l’alcool, pour essayer. Oui, même à m’en rendre malade, parce qu’à treize ans, on ne sait pas boire! Parce qu’à treize ans, on commence à faire nos expériences. On expérimente, le mot le dit, c’est normal.

Aujourd’hui, à treize ans, il faut boire de l’alcool, sinon on est out

Moi, dans mon temps, on jouait à la bouteille. Ben oui, on l’a tous fait. On embrassait notre voisin de droite pis on trouvait ça drôle. Mais c’était dans l’intimité, entre amis.

Aujourd’hui, les ados se dévoilent sur Internet, à la vue de tout le monde. «Oui, mais on s’en fout, ils ne voient pas notre visage».

Et là, notre monde s’écroule. On réalise que les ados d’aujourd’hui sont loin de ce qu’on était «dans notre temps». Oui, la vie change, elle évolue, parfois beaucoup plus rapidement qu’on le souhaiterait, mais ce n’est pas une raison pour accepter n’importe quoi. On passe pour des méchants ou des vieux dépassés qui ne comprennent rien. Mais mon cœur de maman n’arrive pas à comprendre la naïveté des ados.

On a beau leur donner une confiance aveugle, je réalise qu’il faut quand même faire la police du cellulaire de temps en temps. Juste pour les protéger, avant que ça aille trop loin. Même si nos ados trouvent qu’on exagère, même si nos ados nous disent «c’pas grave m’man», on se doit, en tant que parent, de faire notre boulot, que ça plaise à nos ados ou non.

Faites‑le, même si vous pensez que vos ados n’ont rien à se reprocher : jetez un œil à leur contenu de cellulaire… ça pourrait peut-être sauver bien des catastrophes.

Tania Di Sei

 

 

Revenir à l’essentiel avec le numérique

<span lang="FR" style="margin: 0px;color: #333333;font-family: 'Times New Roman',serif;font-size: 12

Comme plusieurs d’entre vous, je suis une maman dont les enfants sont nés à l’ère du numérique. Mon premier fils est né au moment où les tableaux interactifs entraient dans les classes. Vous connaissez? C’est ce qui permet aux enseignants d’utiliser le tableau comme un ordinateur et de rendre interactif ou plus concret ce qu’ils enseignent. Enceinte de ma fille, j’achetais mon premier iPad2. Et personne ne sera surpris de savoir que mon dernier, âgé de cinq ans, construit et programme par lui-même un robot WeDo en Lego.

Moi, je viens d’une autre ère. Je suis du millésime 1980, une bonne année! : – J’ai fait mon entrée au secondaire en choisissant avec grand bonheur la dactylo en cours optionnel. J’ai eu mon premier compte de courriel (Hotmail) au cégep. J’y accédais d’ailleurs uniquement de la bibliothèque du cégep. Aujourd’hui, je ne suis certainement pas la seule qui communique sur Hangout avec ses enfants. Pour plusieurs parents, texter leurs jeunes devient plus rapide et efficace pour les inviter à passer à table que de frapper à leur porte de chambre. Ça ou débrancher le wifi!

C’est si loin de la réalité que j’ai vécue du point de vue des possibilités et de l’accessibilité du numérique! Je réalise surtout que le monde du travail offrira des perspectives d’emplois bien différentes à mes enfants que celles que j’ai connues. Je commence à peine à m’imaginer ce monde dans lequel ils vont évoluer et je ne peux pas l’imaginer sans numérique. Et quoique ce monde ait changé et continuera de changer, l’humain, lui, restera au cœur de ces possibilités.

Le début de mon questionnement

Jeunes, mes enfants n’ont pas tellement eu accès aux écrans, puis en grandissant ils en ont réclamé de plus en plus l’accès. C’est à ce moment‑là que j’ai commencé à me poser de sérieuses questions. Comment je peux, en tant que parent, m’adapter à cette réalité? Quand est-ce que je dis oui et quand je dois dire non? Comment éviter les luttes de pouvoir? Comment éduquer mes enfants face aux pièges d’un usage excessif des écrans? Quel rôle je peux jouer auprès d’eux? Est-ce que je connais vraiment ce qu’ils aiment? Comment se servent-ils du numérique? J’ai observé, j’ai réfléchi et j’ai agi. Pour y arriver, je me suis demandé ce que je souhaitais. Je me suis demandé comment je voulais jouer mon rôle de parent dans ce contexte. C’est tout à fait normal et surtout sain de prendre le temps de réfléchir sur la façon d’aborder sa vie familiale en lien avec le numérique. C’est une réalité si présente dans nos vies. Ce que je souhaite, finalement, c’est d’être près de mes enfants. C’est au travers des relations humaines que je retrouve le sens que je souhaite donner au numérique dans ma vie familiale.

Revenir à l’essentiel : me brancher sur mes enfants plutôt que de me brancher sur un écran

Ce qui m’importe vraiment, c’est de contribuer au bien‑être, au bonheur et à l’épanouissement de mes enfants afin qu’ils se réalisent un jour dans un domaine qui leur ressemble. Les accompagner à devenir des citoyens du monde engagés, créatifs et innovants, c’est une belle mission parentale. C’est devenu ma mission parentale et j’ai choisi de faire de mon mieux pour créer un climat qui favorise la sécurité psychologique. Vous savez c’est le sentiment de confiance qui s’établit dans un groupe quand tu es certaine que quoi tu dises ou que tu fasses tu puisses être soutenue et écoutée. C’est ce qui permet de prendre des risques, d’apprendre et de s’améliorer. À la base de ce climat, devinez ce qui se cache : la bienveillance! Cultiver un climat de bienveillance au sein de ma famille, permet à mes enfants de prendre des risques, de s’améliorer et surtout de partager avec nous leurs échecs et leurs soucis tout comme leurs succès et leurs victoires.

Le numérique et ses situations complexes

Je ne suis pas le seul parent à découvrir que mes enfants font face à des situations inappropriées liées au numérique. Je suis d’avis qu’on ne doit pas dramatiser, mais plutôt être éveillé à cette réalité pour rester connecté avec nos enfants et pour rester au courant de ce qu’ils vivent. Découvrir des sites pornographiques à sept ans, c’est plus courant qu’on le pense. Vous imaginez que c’est à partir de ces expériences qu’ils bâtissent leur propre représentation du monde? Prêter son cellulaire pour que les enfants (huit ans) chronomètrent leur jeu. Être dans la même pièce qu’eux et se rendre compte que leurs rires étouffés cachent quelque chose. Devinez quoi? Un site pornographique. S’inscrire à quinze ans sur des sites de rencontres (dix‑huit ans et +) où la webcam est utilisée, ça arrive! Vous savez à quoi peut servir la webcam? Je n’ajouterai rien de plus. Vous êtes présents, proches et attentifs. Et tout cela peut se passer sans que vous en ayez connaissance. Nos enfants, même très jeunes, font face à cette simplicité et à cette facilité d’accès à du contenu inapproprié, en plus d’être potentiellement exposés à des propos haineux envers eux.

C’est dans ces moments‑là que la bienveillance est bienvenue. C’est cet état de bienveillance qui m’a permis de parler en toute ouverture avec mes enfants de ce qui est approprié et de ce qui n’est pas approprié dans la vraie vie comme sur Internet. Cela m’a permis de leur parler d’estime de soi, d’amour et de sexualité. Si j’avais eu une attitude de fermeture, de colère ou encore punitive, je n’aurais certainement pas reçu un échange aussi authentique de leur part. Je n’aurais certainement pas reçu une aussi grande écoute pour leur permettre de développer leur esprit critique dans ces situations. En tant que parent, je ne pourrai jamais tout contrôler autour d’eux, c’est certain. Alors aussi bien cultiver le lien qui nous unit dans la bienveillance et qu’ils se sentent en sécurité d’oser prendre des risques et d’évoluer sans craindre de nous partager leurs échecs et leurs doutes. Ce que je souhaite par‑dessus tout, c’est qu’ils sentent qu’ils pourront toujours TOUT me dire.

On ne peut pas élever ses enfants avec le numérique et ils ne naissent pas avec une tablette dans les mains. Contrairement à ce qu’on pourrait vouloir croire, c’est nous qui achetons ces écrans et cela vient avec la responsabilité de les accompagner dans leur usage. Comment revenir à l’essentiel avec le numérique dans notre vie de famille pour lui donner du sens? Avec bienveillance! Pour que nos enfants deviennent des utilisateurs du numérique engagés, créatifs, innovants et pleinement épanouis.

Cultivez d’abord la bienveillance en vous! Aimez le parent que vous êtes, croyez en vos enfants et en leur capacité d’évoluer et de s’épanouir pleinement. Le temps vous permettra d’en voir les fruits!

Pour poursuivre vos réflexions

Coéduquer à l’ère du numérique – Quand parents et enseignants font équipe ! Magazine École branchée, offert gratuitement en format numérique. Pour le télécharger visitez www.ecolebranchee.com/famille

Devenir un cyberparent ! Texte: Gabie Demers

En tant que parents, nous sommes souvent démunis face aux nouvelles

En tant que parents, nous sommes souvent démunis face aux nouvelles technologies. Certes, nous utilisons tous l’ordinateur et Internet dans notre quotidien, mais connaissons-nous vraiment la face cachée du web ? Comme n’importe quel outil, l’utilisation d’Internet devrait venir avec un mode d’emploi, pour nous-même, mais surtout pour nos enfants. En tant que parent, il est essentiel de respecter et d’expliquer les règles de bonne conduite d’Internet. C’est à la fois une immense mine d’informations, un réseau social planétaire, une ouverture et une connaissance inégalée, mais c’est aussi un lieu sombre et obscur.

Premièrement, mettez vos enfants au courant des dangers d’Internet. Vous leur apprenez bien à regarder des deux côtés avant de traverser la rue, et bien, avec Internet, c’est la même chose. Internet est une rue peuplée d’inconnus. Mieux vaut être vigilant ! Pas besoin d’alarmer les enfants, mais il faut qu’ils comprennent qu’il y a des images mauvaises, des gens mal intentionnés, que certaines personnes se cachent derrière leur écran pour voler de l’argent, se venger, espionner et profiter… Les méchants d’Internet sont loin d’être ceux qu’on pense, alors il faut toujours se méfier (pédophiles, recrutement de djihadistes, harcèlement…) Apprenez à vos enfants à ne jamais rien révéler de trop personnel sur Internet (adresse, école, horaire ou emploi du temps).

Deuxièmement, n’ayez pas peur de vérifier leurs faits et gestes. De toute manière, tout se sait et Internet garde tout en mémoire ! Soyez administrateur des ordinateurs de la maison ; vous éviterez ainsi de laisser trop de droits à vos enfants à travers leur session personnelle. Vous pouvez aussi activer un contrôle parental. Ce principe sert à filtrer certains mots dans leurs recherches Internet.

Passé un certain âge, le contrôle parental ne suffit plus et est souvent inefficace sur les réseaux sociaux. Assurez-vous avec votre adolescent que son compte Facebook est sécurisé ; dans les paramètres de configuration, optez avec lui pour un compte qui n’est visible que par ses amis. Expliquez-lui les différences entre un compte ouvert (paramètre par défaut) ou fermé (https://www.facebook.com/help). Vous limiterez ainsi les intrusions possibles. Vous pouvez aussi informer votre enfant qu’il est possible de signaler ou de bloquer un utilisateur ayant un comportement déplacé. Votre enfant n’a pas à subir des commentaires ou le comportement d’un individu sur le net. Facebook se fait un point d’honneur à aider les utilisateurs à se sentir en sécurité. https://www.facebook.com/communitystandards

Pour savoir ce que votre enfant dévoile sur Internet, vous pouvez aussi googler son nom dans un moteur de recherche. Vous verrez ainsi ce qu’il laisse ouvert et visible sur la toile. Si vous avez des doutes ou des craintes, vous pouvez aussi vérifier l’historique de navigation sur les appareils utilisés par votre enfant et voir les sites qu’il fréquente. Cela vous donnera une bonne indication de son utilisation du web. Pour les enfants en bas âge, mettez toujours les ordinateurs et tablettes au salon, à la vue de tous.

Les enfants doivent aussi comprendre qu’il faut faire attention à ce qu’ils mettent sur Internet : photos, commentaires, messages. Internet est une immense toile où tout est relié. Même s’ils pensent avoir effacé leurs traces, c’est déjà sur d’autres serveurs, sur d’autres sites, utilisé par d’autres utilisateurs. On n’efface jamais vraiment sa trace sur le net. Donc attention à leur réputation virtuelle ! Toutefois, si vos enfants sont victimes d’images ou de vidéos à caractère sexuel, ils peuvent se faire aider via https://needhelpnow.ca/app/fr/ ou https://www.cyberaide.ca/app/fr/about.

Informez aussi vos enfants du mal que peut faire Internet : l’intimidation, le harcèlement. Ils doivent comprendre que même derrière leur écran, la police peut les retrouver. Chaque ordinateur porte une identité propre qui s’appelle une adresse IP. Elle est facilement repérable par des experts. Les actes peuvent avoir de lourdes conséquences.

De manière générale, et cela vaut bien aussi pour vous, en tant que parents et utilisateurs : sécuriser toujours vos ordinateurs ! Choisissez différents mots de passe, choisissez des mots de passe difficiles, pas des mots entiers, mais des lettres, des chiffres et des caractères spéciaux. Vous diminuez ainsi les risques de piratage. Pensez à avoir un antivirus, et surtout à activer les mises à jour. Cela vous protègera des malfaiteurs qui voudraient prendre votre ordinateur à distance, voler vos identités numériques ou simplement s’immiscer dans votre foyer. Changez les mots de passe par défaut de vos appareils, votre wifi par exemple.

Déconnectez aussi le plus possible les objets ou jouets connectés. S’ils n’ont pas besoin d’Internet pour fonctionner, inutile alors de les laisser à la merci de n’importe qui. Ces objets dits intelligents ne sont souvent pas munis d’un système de sécurité. Pensez aussi aux jeux en ligne ; avec qui joue et échange votre enfant sur les jeux vidéo (un des moyens utilisés par les djihadistes pour recruter des adolescents). Déconnectez aussi les GPS des téléphones portables ou des montres connectées : personne ni aucune application n’a besoin de géolocaliser ou de suivre vos enfants. Enseignez à vos enfants à lire avant de cliquer sur un pop-up, d’être vigilants avant d’ouvrir des pièces jointes puisque ces gestes anodins ne sont pas sans conséquence.

J’espère qu’avec ces quelques astuces, vous deviendrez un cyberparent ! À lire pour plus d’informations : http://parentscyberavertis.ca/app/fr/

 

* Un gros merci à mon mari chasseur de pirates informatiques pour ses commentaires et conseils pour l’écriture de ce texte !

Gabie Demers

Dénonceriez-vous votre enfant?

<span style="margin: 0px; color: #333333; font-family: 'Georgia',ser

Ce jour-là, je suis au travail et je reçois une notification sur un réseau social… Je réalise avec colère que mon fils de quinze ans a publié une photo de son prof, pendant son cours… Je ne comprends pas. Il n’a pourtant pas le droit d’amener son cellulaire à l’école…

Pourquoi et comment a-t-il pris une photographie d’un professeur en train d’enseigner? Pourquoi a-t-il pris la peine d’écrire un commentaire idiot accompagné du nom et du prénom de son enseignant, et l’a ensuite partagé sur TOUS ses réseaux sociaux? Est-il conscient de la portée de son geste et du préjudice que cela peut entraîner? Sait-il que n’importe qui peut faire une capture d’écran et partager cette image?

J’ai hâte de rentrer à la maison et de confronter mon enfant sur le sujet. Depuis cinq ans, la loi sur le droit à l’image est affichée dans notre cuisine et nous en parlons souvent. J’ai de la misère à comprendre…

Le soir venu, mon ado nie tout en bloc.
– Ce n’est pas moi, c’est mon ami! Il a pris mon téléphone et a publié ça!
– Il a ton mot de passe? Donc cette photo est bien dans ton téléphone? Pourquoi il l’a publiée sur tes réseaux sociaux à toi?
– Pour me niaiser! C’était drôle!
Je continue les questions et je réalise que mon enfant se contredit, se débat (encore…) dans son mensonge…
– C’est toi qui as pris cette photo?
– Non! Je te jure que non! Pis anyway, tu étais pas là! Tu sais pas! Tu as rien à dire sur ce qui se passe à l’école! C’est pas si grave! Tu dramatises toujours tout! Tu sais pas, alors juste : tais-toi!

À ce moment précis, j’ai en effet arrêté de parler avec lui. Je lui ai demandé de lire la loi affichée sur le mur.

Et devant la mauvaise foi de mon enfant, j’ai décidé d’écrire à son école et à son professeur, pour leur expliquer son geste. Une partie de moi cherchait de l’aide. C’était important pour moi qu’il s’excuse auprès de son professeur, qu’il assume et répare! Sauf qu’il n’avait pas conscience de la gravité de son geste.

Ses frères et sœurs le confortaient :
– Maman! Tu capotes pour rien! Tout le monde fait ça! Y’a rien là!

– Je vais te poser une question : aimes-tu que je te prenne en photo?
– Non!

– Pourquoi?
– Parce que tu vas la mettre sur Internet et ça m’énerve!
– C’est la même chose. Penses-tu que ce prof a envie de se retrouver sur la toile?
– Maman! C’est juste drôle!

Très franchement, je me suis demandé si j’étais dans le champ, mais j’ai quand même envoyé le courriel à l’école…

Mon garçon a finalement paniqué et a avoué avoir pris cette photographie pendant son cours et l’avoir mise en ligne « pour rigoler»…

– Eh bien, mon grand, tu vas devoir répondre de tes actes à l’école demain…

– Tu es une balance!
– Tu es pire que la Gestapo!
– Tu n’as pas fait ça! Je risque d’être renvoyé!
– Maman, sérieux là?!

J’ai reçu des insultes et des commentaires négatifs de mes enfants pendant deux jours…

– J’ai fait ma job de maman… Un jour, tu comprendras…

Le lendemain, le directeur de l’école nous a contactés. Il a rencontré notre fils et a parlé avec lui des répercussions de son geste. Son discours allait dans le même sens que le nôtre, sauf qu’il a eu beaucoup plus de poids. Un enfant porte bien plus attention aux paroles d’un intervenant extérieur plutôt qu’à celles de ses parents «fatigants».


Le téléphone a été confisqué. Notre ado a dû rédiger une lettre d’excuse au professeur et faire des travaux d’intérêt général.

Le professeur et la direction de l’école ont travaillé en étroite collaboration avec nous. Je suis persuadée que mon enfant sait maintenant que cette histoire aurait pu être bien pire, cette image aurait pu ressortir plus tard avec encore plus de dommages collatéraux. Il est conscient du tort qu’il a causé à ce professeur et en est sincèrement désolé.

Cette collaboration parents/enseignants a permis à mon enfant de cheminer. Je suis sûre qu’elle fera de lui un meilleur citoyen.

Je suis très reconnaissante envers ces professionnels qui chaque jour, donnent leur temps et leur énergie pour faire de nos enfants de bons humains.

Je finirai avec cette phrase de son professeur : «Je pense que cette situation, désagréable pour tous nous rappelle l’importance de travailler ensemble pour servir l’éducation… car ne faut-il pas tout un village pour éduquer un enfant?»

 

Gwendoline Duchaine

 

Maman papa! Je vais devenir blogueur ! À la conquête d’une popularité incertaine

Depuis quelques années, nous sommes envahis de blogueurs, de coache

Depuis quelques années, nous sommes envahis de blogueurs, de coaches de vie, de coaches de fitness, de coaches de réseaux sociaux. En veux-tu, en v’là!

Les ventes des revues à potins et des magazines de mode ont probablement diminué depuis l’apparition de cette nouvelle source d’informations. Être blogueur : nouveau métier? Nouveau rêve de la jeunesse de 2017? Est-ce qu’un conseiller en orientation, à la suite d’un test en quatrième secondaire, te dira que tu devrais envahir le web de tes conseils mode et de tes DIY?

Une chose est sûre, le web nous envahit, le web nous instruit, le web nous dérange, le web devient roi!

Avoir le cellulaire au bout des doigts, outre nous créer une cyphose à force de tenir notre cellulaire trop bas, donne espoir à plusieurs de devenir célèbre, d’être de tous les événements jetset, d’être approchés par une compagnie, de devenir theeeee big star.

On s’entend, personne ne prend une heure à placer ses graines de chia dans son smoothie pour ensuite le prendre en photo en ayant comme simple passion la graine de chia! Et non, cette ne conservera pas la photo pour elle-même. Quoique certaines personnes ayant un trouble obsessionnel le font peut-être. Ce serait à vérifier…

Le besoin d’être célèbre? Le jetset de la vie des jeunes princes et princesses du web ne montre pas l’envers du décor, comment se démarquer lors d’un événement lorsque tout le monde y est invité, même celui qui écrit des articles à propos de la déforestation en Asie centrale?

Tu te sens important? Ou quelquefois, tu reviens chez toi en trouvant que tu n’es qu’un parmi tant d’autres? Trouver son unicité? Être soi mais pas trop? Tout calculer? Faire un méchant beau café rempli de mousse pour avoir beaucoup de like?

Moi, je plaide coupable : je suis énormément de blogueuses mode, mais moins au niveau de la déforestation en Asie centrale, je l’avoue. Je remarque aussi que lorsque quelqu’un de nouveau arrive, j’ai tendance à me détacher d’un blogue pour aller en suivre un autre qui, avec son aspect de nouveauté, attire plus mon attention. Il la captera jusqu’au prochain blogue qui prendra sa place.

Comment les princes du web garderont-ils leur place dans nos cœurs à long terme, pour que cela devienne une carrière? Sommes-nous attachés aux blogueurs? Ou sommes-nous volages?

Le conseiller en orientation va-t-il préparer le jeune à sa carrière web? Ce jeune qui va probablement se sentir bien seul par moment et recevoir plein d’insultes parce qu’il aura fait la gaffe majeure, mais majeure, de porter une paire de shorts trop courte. Ce jeune dont la consommation d’alcool sera surveillée. Dont l’achat d’une reproduction sera jugé parce qu’il n’aide pas un artiste local? Dont la nouvelle nappe n’a pas été faite à la main par une mère monoparentale de Saint-Georges de Beauce? Helllllo le drama!

Nos jeunes sont-ils assez bien encadrés pour survivre à l’échec d’une popularité incertaine? D’une énorme vague d’amour qui se termine ensuite en ascension déchue?

Sont-ils conscients? Revendicateurs? Chercher à se démarquer et à créer sa propre place est-il mieux que d’essayer de rentrer dans le moule?

Moi, je suis dans un moule à muffins et je me distrais avec les muffins! Merci à toi, petit muffin de créer ton chemin! Il est divertissant!

Google, ce serveur qui te rend hypocondriaque

Nos enfants sont la prunelle de nos yeux. Jamais je n’ai eu peur d

Nos enfants sont la prunelle de nos yeux. Jamais je n’ai eu peur des maladies, jamais je n’ai eu peur de la mort. Jamais, jusqu’à ce que je donne la vie. Cette petite vie si fragile et si frêle. Notre deuxième souffle. Celle qui donne un sens différent à notre vie.

Des petits maux surviennent chez nos enfants, à tout âge. Leur première fièvre, leurs premiers petits boutons. Écrit comme ça ici, tout semble banal, mais je sais que toi, en tant que parent, tu ne trouvais rien de banal dans ces symptômes. Tu paniques vite, tu essaies de chercher ce que ton enfant peut bien avoir avant d’aller consulter. Tu penses souvent aux petites maladies infantiles, sans danger. Mais les jours passent et ton enfant ne va toujours pas mieux. C’est à ce moment que tu décides de googler tes premiers mots : petits boutons rouges chez l’enfant accompagné de fièvre. Puis tu commences à lire un article, puis un autre. Tu décides d’aller dans l’onglet Images, au cas où tu trouverais la même photo de boutons que ceux de ton enfant. Ce n’est pas très long avant d’être rendue à la fiche de la rougeole et que tu te mettes à paniquer. Il faut aller à l’urgence là. Pas demain. LÀ. Google le dit.

Arrivé à l’urgence, ton enfant n’est pas un cas prioritaire malgré la grande priorité que toi, tu lui attribues. Tu berces ton enfant dans tes bras, lui redonnes un analgésique pour sa douleur et sa fièvre. Les heures passent et tu entends enfin le nom de ton enfant à l’interphone. Ton cœur de parent bat à tout rompre, malgré ton soulagement d’être enfin appelé. Tu ne veux pas de piqûres sur ton mini, tu ne veux pas d’hospitalisation. Tu te dis que ça va bien aller, mais tu revois les caractères gras de la fiche santé que tu as lue quelques heures auparavant sur les Internet. Le médecin examine ton enfant en deux temps, trois mouvements pour te dire que ce n’est rien de grave, que ça va partir tout seul d’ici quelques jours. Dans le pire des cas, si dans quarante-huit heures, il n’y a aucune amélioration, il faudra revenir. Intérieurement, tu ne le sais plus si tu es content, soulagé, ou en beau fusil d’avoir eu cette réponse en deux minutes et demie dans la cabine.

Tu doutes. Qui a raison? Google ou le médecin? Finalement, il n’a pas trop ausculté ton enfant et tu as oublié de lui mentionner un ou deux trucs importants. Les plus hypocondriaques vont retourner voir la fiche et vont soit relativiser la chose ou l’accentuer. « Le médecin ne devait pas être bon. Après tout, il a seulement un doctorat cumulant cinq années de résidence. »

Laisse-moi te dire que Google est ton pire ennemi. Que ce soit toi ou tes enfants qui sont malades, il vous trouvera toujours un bobo plus grave. Je te le dis. Google m’a diagnostiqué au moins quatre cancers, une thrombose veineuse avec laquelle je risquais de faire une embolie pulmonaire si le caillot se détachait, un accident potentiellement fatal. J’étais prête pour mes préarrangements funéraires.

Sois prudent. Très prudent. Je me suis tellement inquiétée pour des riens! Juge à l’aide de ta bonne conscience. Mes enfants ont tous les trois eu des problèmes de santé, des plus graves et des moins graves. J’ai commencé à être hypocondriaque après la méningite bactérienne de mon deuxième garçon. Nous avons côtoyé la bête plusieurs semaines à l’hôpital avec un bébé à peine naissant. Lorsque nous côtoyons la mort de notre propre enfant de si près, nous pouvons évidemment virer de l’autre côté au moindre symptôme.

L’hypocondrie m’a rendue anxieuse. Très anxieuse. J’ai travaillé fort sur moi-même et j’y travaille toujours. Les médecins sont compétents. Google l’est moins. Il n’a pas fait des années d’études et ses textes généralistes et souvent dramatiques le rendent encore moins fiable. C’est bien de demander des conseils à d’autres parents sur des forums, des blogues, mais personne ne peut diagnostiquer la maladie d’un enfant avec une simple photo. Une alternative intéressante en cas de doute est de consulter ton pharmacien. Il peut très bien te guider dans tes démarches selon l’état de santé de tes enfants.

La ligne Info-Santé 811 est également disponible 24 h/24, et ce, 7 jours sur 7.

Maggy Dupuis