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Être maman

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Nous devenons une maman à l’instant même où les nausées du matin nous font réaliser le grand changement qui s’opère dans notre corps. Un jour, des papillons au creux de notre ventre nous confirment qu’un petit être est là : en nous. Un hôte bien particulier qui sera désormais notre priorité. Il change tout : nos repères, nos priorités, nos valeurs. Et il donne un sens insoupçonné à notre vie. Nos enfants poussent en nous et je crois qu’ils seront toujours une partie de nous.

En effet, quand nous sommes au travail, nous nous demandons toujours ce qu’ils font : sont-ils en route pour l’école? Ont-ils oublié leur boîte à lunch? Ont-ils pensé à prendre leurs affaires de sport? Leur clé de maison?

Quand nous passons du temps avec notre amoureux, nous nous préoccupons : sont-ils bien? Ont-ils chaud, froid, faim, peur? Sont-ils en sécurité?

Si dans leur regard, il y a de la tristesse, notre cœur pleure. Si leurs yeux pétillent de joie : notre cœur rit lui aussi. S’ils relèvent fièrement la tête et bravent les défis, notre cœur déborde de fierté.

Nous sommes eux, un peu… même s’ils détestent que l’on dise cela : MON bébé, MON enfant, MON grand… Ils veulent être EUX-MÊMES et se détacher… 

Alors, avec amour et résilience, nous leur faisons croire qu’ils sont libres. Mais au fond de notre cœur, la fusion ne nous quitte jamais vraiment. Quel que soit l’âge de nos enfants, ils seront toujours nos petits. Un cœur de maman aime, pardonne, donne sans compter, et bat au rythme de celui de ses enfants.

Si quelqu’un ose toucher à nos enfants ou les blesser, nous devenons des lionnes sans pitié; s’ils sont aimés et respectés, nous sommes apaisées.

Tous les livres de psychologies veulent nous forcer à les laisser aller, mais dans le fond de mon cœur de maman, mes trois bébés feront toujours partie de moi. Comme une continuité de la vie que j’ai semée. Ils sont un peu moi… Mais chut… Ne leur dites surtout pas…

Je garde ce secret au fond de mon cœur. C’est cela être maman : continuer de trembler chaque fois que nos enfants perdent l’équilibre, mais sans le leur montrer… 

 

La mère que j’aurais voulu être

Pour plusieurs, je suis une superwoman, une super maman, un

Pour plusieurs, je suis une superwoman, une super maman, une super toute. (J’imagine que pour plusieurs autres, je suis complètement à côté de la track, mais coudonc.). Moi, quand je me regarde dans l’âme, je suis souvent fière de ce que je suis et de ce que j’accomplis. Mais quand la journée a été pénible, que les efforts d’éducation positive m’ont fait frapper le mur de béton et que la patience s’effrite au rythme d’un pastel sec qu’on met à la puissance dix dans le mélangeur, il se peut que le hop-la-vie prenne le bord.

Avant de devenir maman, je m’imaginais trouver l’équilibre entre la mama cool et la mère encadrante, stricte au besoin et compréhensive. Je m’imaginais faire plein d’activités d’apprentissage, de bricolage, de développement moteur, de découverte du monde, et tout autant d’activités pas pédagogiques pantoute, juste pour le plaisir d’avoir du fun et de rire. C’est ce que j’ai fait pendant les dix-huit premiers mois de la vie de ma fille aînée.

Puis, ça s’est gâté. Les crises sont devenues aussi régulières que les heures dans une journée. Tic : Une crise. Tac : Une crise. Tic : Une autre crise. Tac : encore une. Petite sœur est née et s’est mise à pleurer. Elle a arrêté quatre mois plus tard, me laissant épuisée, à moitié sourde, remplie de doutes sur ma capacité d’être une bonne mère (ou une mère tout court) et avec l’estime personnelle d’une carpe passée date injectée au valium.

Moi qui avais toujours des idées de bricolage originales, qui me promenais entre trois et quatre heures par jour en plein air avec ma plus vieille, qui prenait la vie une heure à la fois, je suis devenue une zombie. Oui, oui! Une zombie qui ne sort plus (l’extérieur angoissait mes filles hypersensibles, qui hurlaient et essayaient de retourner dans mon utérus à cause des bruits, des corneilles, du soleil, des étrangers…), qui ne bouge plus, qui ne parle plus, qui ne chante plus (ma plus jeune ne tolérait aucun son), qui ne sourit plus, qui ne joue plus. Une zombie qui n’est plus.

À force de me faire lancer de la nourriture par la tête parce que ce n’était jamais au goût de la plus vieille, je me suis découragée de faire des repas sains et variés. À force de devoir ramasser seule les gâchis de peinture post-bricolage et d’avoir peur de me faire attaquer par une paire de ciseaux, j’ai rangé le matériel d’art. Pour de bon. À force de me faire dire que j’exagérais ou que mes enfants dérangeaient et étaient mal élevés, j’ai fini par m’isoler. Mais les quatre murs d’une maison, c’est assez nul pour remonter le moral. J’ai heureusement gardé un cercle rapproché de personnes aimantes et compréhensives, ce qui nous a sauvés. Mais j’ai perdu le courage d’être la maman que je voulais.

Je souhaitais voyager en famille. Les chicanes ont mis un terme à nos expéditions. Je voulais leur enseigner à patiner, à nager, à faire du vélo, à attacher leurs lacets, à jouer de la musique. Leur refus de dépasser les frontières hermétiques de leur zone de confort m’a choquée : moi pour qui la persévérance et la notion d’effort et d’amélioration sont primordiales, je suis tombée de haut. Je n’avais pas transmis ces valeurs à mes enfants.

Je me voyais enseigner à mes enfants à la maison et participer pleinement à leur développement cognitif et social. Pendant des années, la période des devoirs a été synonyme de drame25 000. Mes enfants comprennent rapidement la matière, mais toujours faut-il qu’ils acceptent d’apprendre et de s’exercer. Leur tendance à l’opposition dans le milieu familial a rendu impossible cette voie alternative à l’éducation en milieu scolaire. Au moins, à l’école, ma plus vieille filtre son drama-queenisme aigu et ma plus jeune se laisse porter par le rythme du groupe. Elles apprennent et évoluent, c’est ce qui compte.

Les spécialistes ont beau nous dire que les enfants se comportent souvent différemment à l’école et à la maison, qu’ils savent que nous les aimons inconditionnellement donc ils se permettent d’être eux-mêmes dans leur famille, que nous faisons tout ce que nous devons faire pour que nos enfants progressent bien… ça fait mal quand même. Ça fait me poser bien des questions.

Parfois, les réponses sont difficiles à avaler. Elles goûtent l’amertume d’une vision de la maternité qui s’est éteinte au fil des échecs. Parfois, les réponses me recrinquent quand je me concentre sur les progrès de chacun et sur les moments magiques que nous vivons en famille. La vie a construit la mère que je suis, une mama cool qui est encadrante, stricte au besoin et compréhensive. Plus impatiente que je voudrais, parfois vraiment découragée, mais maman aimante quand même.

Nathalie Courcy

 

Confessions d’une maman (partie 2)

Confessions d’une maman (partie 2)

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Confessions d’une maman (partie 2)

J’aime ma minivan.

Voilà, c’est dit. Je pars ça fort de même.

J’aime la routine. Ça me sécurise, ça calme mon anxiété. (Oui oui, un break, ça fait du bien. VRAIMENT du bien! Mais pas trop longtemps, parce que sinon, les enfants deviennent des monstres. Et moi aussi.) Par contre, j’aime mettre de la magie dans notre routine, la « briser » avec des petites choses simples.

Je mange des cochonneries en cachette de mes enfants. Souvent.

Je ne pensais jamais répéter aussi fréquemment « J’peux-tu faire caca tranquille », « Enlève ça de ton nez! » ou « Ark!! Mets pas ça dans ta bouche! »

Des fois, je me mets à rire quand je chicane mes enfants. Oui. Dans leur face, je craque et je ris. Bravo mom, BRA-VO…

Quand mes enfants me répètent pour la dixième fois de suite « Mamaaaaaan, regarde-moi! Maman! Regarde! », je fais souvent semblant d’être vraiment impressionnée et intéressée. Par contre, je serai toujours leur plus grande fan. Pas de doute là-dessus.

Des fois, je suis une championne olympique de l’organisation.

Des fois, je suis la plus bordélique du monde et la plus étourdie. #mommybrain

Des fois, mes enfants m’énervent. Mais encore plus souvent, JE m’énerve MOI-MÊME.

Je relave beaucoup trop souvent les mêmes brassées de lavage. Ou quand ça va trop bien, c’est parfois la sécheuse que j’ai oublié de partir. #jeménervemoimême #mommybrain

Parlant de vêtements, nos bas sont presque tous orphelins. Mes enfants portent rarement deux bas pareils.

Je trouve que je ressemble de plus en plus à ma mère. Et je la comprends de plus en plus chaque jour. (Tu as fait une maudite bonne job, maman!)

Des fois, je me fais des scénarios de fous quand mes enfants se font mal ou qu’ils sont malades. Ça ne finit jamais comme ce qui pouvait m’être passé par la tête pendant une fraction d’une seconde.

Si on a la chance d’avoir un moment en amoureux, l’homme et moi (un souper au resto par exemple), c’est certain qu’on parlera inévitablement des enfants au moins la moitié du temps.

Même s’ils ont généralement une très bonne alimentation, mes enfants mangent aussi du McDo, de la pizza, du Kraft Dinner ou pas mal toute autre chose qui peut m’éconosmiser du temps, quand j’en ai besoin. Ben oui. Et quand je leur dis qu’on mange un souper-déjeuner, ils pensent que c’est surtout pour leur faire plaisir. HA! Un jour, ils comprendront.

Mes enfants m’ont fait prendre conscience de moi-même. Je ne savais pas que je me verrais autant à travers eux, que j’apprendrais à mieux me connaître. Qu’ils m’amèneraient à me dépasser, à (essayer de) faire de moi une meilleure personne.

Je ris quand mes enfants tombent (sans se faire mal, ne vous inquiétez pas).

Parfois, je crie. Je ne hausse pas le ton; je crie. Et je n’aime pas crier.

Il y a des jours où j’ai tellement hâte de pouvoir ENFIN les coucher! Quand l’heureux moment arrive finalement, aussitôt qu’ils se sont assoupis, je vais dans leur chambre pour les admirer et les bécoter. Malgré leur comportement dans la journée, quand je vois mes enfants endormis, je leur pardonne tout et je m’accuse de tout le reste.

La phrase : « Maman, t’es belle » me fait un bien indescriptible.

Je ne pensais jamais aimer autant de ma vie. Aimer à en avoir mal, aimer inconditionnellement.

Si j’écris tout ça, ce n’est pas pour me déculpabiliser ou quoi que ce soit d’autre. Je le fais juste parce que, comme toi, je suis une maman. Une maman qui a maintenant comme devise « choisir ses batailles ». Une maman qui, comme toi, fait de son mieux. Je suis une maman qui pleure parfois, mais je suis aussi celle qui a le pouvoir magique d’enlever les larmes de ses enfants et celui de les faire sourire ou rire instantanément (ok, parfois, c’est plus difficile que d’autres). Je suis comme toi une maman qui perd parfois patience, mais qui déplacerait des montagnes, peu importe le temps que ça prendrait, pour ses enfants. Je suis une maman, avec une vie de maman, qui même si c’est parfois bien difficile, ne changerait de place avec personne (bon, peut-être juste le temps d’une petite semaine dans le sud en amoureux…!).

Au fond, ce ne sont pas des confessions (mis à part pour la minivan, peut-être).

Je suis juste une maman.

Comme toi.

Et comme toi (même si certains jours, je pense le contraire), je suis une bonne maman.

Caroline Gauthier

Savoir se pardonner

Lorsque je me suis mariée et que j’ai eu mes enfants, je m’éta

Lorsque je me suis mariée et que j’ai eu mes enfants, je m’étais juré que rien ni personne ne me séparerait du père des enfants ni ne m’éloignerait d’eux. Je m’étais fait cette promesse à moi-même, je l’avais faite à lui aussi et je l’ai même faite devant Dieu à notre mariage. Puis, quand les enfants sont arrivés, je leur ai promis secrètement de toujours leur donner le meilleur de moi-même.

J’ai failli à ma promesse. Je me suis séparée du papa de mes trois versions mini. Ça ne cadrait plus. Ça n’allait même pas mal. Ce n’était juste plus moi alors que cela avait toujours été parfait pendant douze ans. Je ne collais plus à l’image de celle que je regardais chaque matin exécuter la routine familiale comme une automate. Ma vie me semblait d’un ennui impossible. Mes enfants m’exaspéraient à un point que je n’aurais cru possible. Et mon mari passait lentement du chum à l’ami… La raison? Juste la vie, je pense. Je sais, c’est plate comme réponse.

Allez-y, jugez-moi! De quoi peut-on me qualifier? De menteuse? D’irrespectueuse? De paria? Nul besoin d’en rajouter, je me tape sur la tête par moi-même assez fortement, ne vous en faites pas. Parce que malgré les promesses rompues, mes valeurs ne sont pas disparues soudainement. Je ne suis pas devenue une autre personne. Je suis la même. Cette même personne qui croit qu’il faut toujours aller chercher son bonheur où qu’il soit. Celle qui croit à la vie, celle qui est prête à tout pour le meilleur.

La vie est cependant parfois plus complexe qu’une promesse. Il y a parfois plus de facteurs à considérer, plus de variables qui peuvent changer les choses. Et parfois aussi, on abandonne. Ou on change. Ou la vie nous porte ailleurs. Dans un ailleurs où l’on n’aurait jamais cru même exister. Ou toutes ces réponses.

Puis, un bon matin, après les larmes, la colère contre tout et tout le monde à portée de tir à commencer par moi, j’ai vu les choses autrement. J’ai compris que même si je rompais une promesse, je respectais tout de même ma promesse aux enfants : celle de toujours leur donner le meilleur de moi. Parce que si le meilleur de moi passe par une nouvelle vie de laquelle leur papa ne fait pas partie (ou du moins, plus comme avant), et bien, ainsi soit-il! J’ai vu qu’il est possible que le meilleur de moi implique des choix et des décisions qui ne feront pas l’unanimité et qui ne se feront pas sans heurts. J’ai compris que pour leur donner le meilleur de moi, je me dois d’être à mon meilleur à moi, peu importe ce que ça implique.

Bien sûr que les familles nucléaires parfaites ou les anniversaires de mariage qui s’accumulent chez certains me feront toujours un petit pincement au cœur. Ne pas avoir offert aux enfants une cellule familiale classique fera toujours partie des deuils de ma vie. Par contre, mes enfants sauront toujours qu’il n’y a pas qu’une seule façon de faire les choses, et que différent ne veut pas dire moins bien. Je leur apprends ainsi à ne pas simplement marcher dans les rangs sans se questionner. Je veux leur prouver par l’exemple que les élans du cœur sont parfois plus salutaires que tous les chemins suivis sans entrain.

Et me voilà, deux ans plus tard. Plus zen, plus sereine avec mes choix. Surtout plus convaincue que jamais que je peux leur apporter le meilleur de moi en étant un moi version-améliorée-à-temps-partiel plutôt qu’un temps plein désagréable.

Puis, telle une confirmation, il y a quelque temps, j’ai été subjuguée comme plusieurs d’entendre Josée Boudreault parler de son AVC à Tout le monde en parle. Elle disait que ça la rendrait probablement meilleure, même si c’est difficile, même si ses capacités ne sont plus et ne seront peut-être plus jamais ce qu’elles ont été. Je comprends. Être blessée d’amour, séparée c’est un peu comme être en rémission d’une maladie… d’un AVC… Le cœur meurtri, handicapée de plein de choses qui allaient de soi dont le confort du quotidien. On se retrouve projetée dans un monde où l’on doit réapprendre à fonctionner. Puis, on réalise que c’est peut-être ce qui nous est arrivé de mieux pour nous dépasser. Pour transmettre réellement le meilleur de nous.

Alors je me lève devant mes enfants et tous ceux qui constituent mon univers. Grande et forte. Remplie de l’envie de prouver que c’est possible de tracer sa propre voie, d’y croire. C’est probablement la plus belle leçon que l’on peut leur donner. Savoir se relever. Redresser le tir lorsque ça ne semble pas être tout à fait ça. Faire preuve de résilience. Faire le mieux avec ce que l’on a. De grandes leçons souvent dites, mais peu souvent démontrées par l’exemple. Et l’exemple peut prendre différentes formes, l’exemple est malléable. Comme nos vies. À partir de là, tout est possible.

Je tente ainsi de tracer ma nouvelle voie. Celle que je pave pour mes enfants. Je me surprends à les voir tirer de petites leçons au fil du temps. Et ça me plaît. Je leur enseigne à se pardonner de ne pas suivre le chemin à la lettre. Se pardonner de sortir parfois du rang pour se démarquer. Se pardonner et se relever. Pour être soi. Et je réalise que c’est là que moi, je leur donne leur meilleur de moi.

 

 

Isabelle Rheault

À toi, la maman essoufflée…

Ce jour-là, tu tenais dans tes mains le petit bâto

Ce jour-là, tu tenais dans tes mains le petit bâtonnet sur lequel tu venais de faire pipi. Tu attendais patiemment de voir si la petite ligne rose allait enfin apparaître. Tu aurais peut-être aimé qu’il soit inscrit en petits caractères sur la boîte du test de grossesse, qu’être maman allait te procurer de grands bonheurs, mais aussi que parfois, ça te plongerait dans les coins les plus noirs de ton âme. Parce que personne ne parle de ça… c’est tabou. Voici ce que personne ne t’a dit et pourtant…

Personne ne t’a dit que chacun de tes souffles deviendrait le prolongement des siens, parce que tu veux pour lui une vie parfaite. Une vie où il n’aura pas à se relever parce que tu sauras l’empêcher de tomber. Tu voudras le protéger de tout. Une inquiétude viscérale s’installera en toi lorsqu’il voudra être autonome et se détachera lentement de toi.

Personne ne t’a dit que parfois, ton précieux trésor s’endormirait en pleurant, parce que tu n’en pouvais juste plus. Que toi, assise sur ton divan, tu pleurerais en silence. Que tu t’en voudrais de le laisser ainsi en larmes, mais que tu n’aurais juste plus la force de te lever pour le consoler, que tu ne trouverais plus les bons mots, comme quand il était petit.

Personne ne t’a dit que tu passerais des nuits blanches à regarder ton plafond et les heures qui s’égrainent à chercher des solutions.

Personne ne t’a dit que tu te sentirais seule, démunie, même si ton chum est là, couché près de toi, parce que tu es certaine d’échouer dans ton rôle de maman et que tu te demandes quel genre d’adulte il sera.

Personne ne t’a dit que tu te remettrais en question à l’infini. Que tu essaierais chaque fois, malgré les échecs. Parce que soulever une montagne pour ton enfant, tu le ferais. Parce que parfois, tu aurais envie d’abandonner, mais tu trouverais une force nouvelle pour continuer. Parce qu’une maman, ça n’abandonne jamais.

Personne ne t’a dit que ce petit être si merveilleux, en vieillissant, allait te blesser, te faire un trou dans le cœur avec des mots durs. Parce que parfois, un enfant, ça peut tellement être ingrat! Toi qui l’aimes si fort, tu lui pardonneras et malheureusement, il recommencera et toi, tu lui pardonneras de nouveau. Tu l’aimeras toujours…

Personne ne t’a dit que ta vie de couple en souffrirait, que ton chum et toi seriez parfois séparés par un si grand fossé. Qu’il faudrait beaucoup d’amour et de persévérance pour combler ce fossé, pour sauver ton couple…

Personne ne t’a dit qu’un jour tu regretterais ta vie sans enfants. Parce que c’était tellement juste plus facile.

Personne ne t’a dit que toutes les mamans sont comme toi… essoufflées… à un moment donné dans leur vie.

Moi je te le dis… tu n’es pas seule.

Et je te dis ceci aussi :

Que le soleil finira par briller de nouveau. Que ses bras s’enrouleront toujours autour de ton cou pour te dire : « Je t’aime, maman » et à ce moment-là, tu oublieras tout.

 

Mélanie Paradis

 

J’ai peur

J’ai déjà lu quelque part qu’on ne peut connaître véritablem

J’ai déjà lu quelque part qu’on ne peut connaître véritablement ce qu’est la peur… qu’une fois qu’on devient parent. C’est une des choses les plus tristement justes qu’il m’ait été donné de lire dans ma vie.

J’ai peur.

J’ai peur des ballons qui s’échappent dans la rue. Du conducteur possiblement ivre dans la voiture qui arrive dans la voie opposée. Des plaques de glace qui bousillent des vies.

J’ai peur de l’intimidation, dans chacune des formes qu’elle peut prendre.

J’ai peur des catastrophes naturelles. Des super bactéries résistantes aux antibiotiques.

J’ai peur des fous de dieux qui ne trouvent rien de mieux à faire que de décharger leur haine à grands coups d’arme automatique au milieu de foules terrorisées.

J’ai peur des grands maux soudains qui viennent te faucher en quelques semaines. Ou moins. Peur de ne plus être là. Peur qu’eux ne le soient plus.

J’ai peur des mégalomanes narcissiques qui ont les clés du monde dans une main et le bouton rouge de la prochaine Guerre mondiale dans l’autre.

J’ai peur des esprits dérangés qui pourraient poser leurs mains sales sur mon petit monde à moi. Qui pourraient m’enlever mes bébés pour toujours. Ou me les retourner, brisés à tout jamais.

J’ai peur de la culpabilité de ne rien avoir pu faire. Peur de la culpabilité de l’avoir fait, pour le pire.

Peur de ça, peur de bien plus encore.

J’ai peur de tout, tout le temps.

Mais je suis une maman.

Alors je lève la tête.

Je garde le menton haut et j’avance en me répétant que tout ira bien, même quand la peur vient me chatouiller le ventre de ses longs doigts glacés.

Pour que mes enfants grandissent, les yeux confiants.

Pour que chaque jour, ils voient le beau et fassent le bien.

Et pour que le monde fasse un peu moins peur quand ils seront à leur tour parents.

Mais certains jours, c’est plus facile à dire qu’à faire.

J’en ai bien peur.

Zabethe Boucher

Mon couple, ma fierté

Lorsque j’entends les gens dire : « Ma plus grande fierté, ce

Lorsque j’entends les gens dire : « Ma plus grande fierté, ce sont mes enfants », je ne peux qu’être en accord avec eux. Mais au-delà de cela, je crois que mon couple est en fait ma plus grande fierté. Puisqu’à la base, personne ne croyait vraiment en nous.

J’ai rencontré mon homme à l’âge de vingt-deux ans; lui était alors âgé de trente-et-un ans. J’allais à l’université, je travaillais à temps plein et vivais dans mon petit condominium une vie débridée. Loin de moi l’idée d’avoir des enfants. Mon plan était fait : j’allais devenir psychologue et vivre d’un bonheur matérialiste. Je visualisais ma vie de luxure : voiture de luxe, sac à main hors de prix, voyages à faire rêver…

C’est un soir de beuverie qu’un homme assis au bar m’a demandé mon numéro de téléphone. Ironiquement, je ne donnais jamais mon bon numéro, sauf cette fois apparemment, puisque trois jours plus tard, je recevais l’appel d’un parfait inconnu.

Pour être honnête, je ne me rappelais aucunement cet homme. En ne reconnaissant pas le numéro, je me suis fait prendre à répondre à l’appel de ce charmant inconnu. Résultat : nous avons parlé au téléphone quarante-cinq bonnes minutes. Il me faisait rire, simplement. Il m’a téléphoné une seconde fois deux jours plus tard. Idem ici. Ses appels étaient légers, humoristiques, ironiques. Exactement comme moi, et d’un seul coup, j’espérais qu’il me rappelle encore et encore.

Au bout d’une semaine vint le moment critique. Il fallait bien se rencontrer. Qu’est-ce que j’allais faire? Mon amie me répétait de ne pas y aller et j’étais déchirée entre la logique et mon impulsivité. J’ai bien sûr suivi mes intuitions et je me suis rendue à ce rendez-vous.

Première impression : oh non! Qu’est-ce que je fais ici?! L’homme en question était le contraire même de mes espérances! Souliers pointus à l’européenne, jeans évasés et chemise rentrée dans ses pantalons. Oh boy! Il avait planifié un repas sushi chez lui. Résultat : j’ai mangé trois sushis! Parce que se remplir la bouche d’un gros sushi, ce n’est pas super pour avoir une bonne conversation!

Vous ai-je spécifié que je n’étais pas un ange? Plusieurs consommations plus tard, je me suis retrouvée en boîte sur le gros party avec cet homme. Eh! oui, nous avions quelque chose en commun, les deux, nous étions des party animals. Pour être honnête, je ne me rappelle rien de cette soirée, à l’exception d’une chose : le premier baiser de l’homme de ma vie. Vous savez dans les films lorsque des feux d’artifice éclatent après un évènement grandiose? Et bien, voilà! Cela fait huit ans maintenant, et je peux encore me rappeler l’endroit exact dans le bar où nous étions et le déclic que j’ai ressenti au plus profond de mon être. J’ai su en une fraction de seconde que ma vie allait changer à jamais grâce à cet homme! Je suis le contraire même du romantisme, mais ce feeling, je l’ai bien senti.

Trois mois plus tard, il emménageait avec moi. Six mois plus tard, j’étais enceinte. J’ai fait le test de grossesse la journée même où nous recevions ses parents à souper pour la première fois. Oh! Vous ai-je dit que mon conjoint est portugais? Les traditions sont très présentes chez les Portugais, vous pouvez donc imaginer le malaise au souper lui et moi.

Nous n’avions aucune idée si nous allions garder cette petite surprise. Nous avons fait semblant de rien un mois durant. Nous n’osions même pas en parler. Jusqu’au jour où il m’a dit : « La décision te revient. J’ai trente-et-un ans, tu en as vingt-deux. Tu es à l’université, moi j’ai un travail stable. Moi je suis prêt et je t’aime, alors j’accepterai la décision que tu prendras ». Vu la sagesse et le respect dans sa prise de décision, je me suis lancée les yeux fermés dans cette nouvelle aventure qu’était la maternité.

Huit ans plus tard, je suis mère au foyer de trois merveilleux enfants. Est-ce la vie dont je rêvais? Non. Mais je ne la changerais pour rien au monde! Notre couple est fort et unique. Sans aucune goutte de romantisme, nous avons un respect mutuel et une admiration l’un pour l’autre.

Personne ne croyait en nous et moi-même, avec le savoir que j’ai aujourd’hui, je n’aurais jamais parié sur notre couple. Mais je suis fière de ce que nous sommes devenus. Nous sommes fiers d’avoir prouvé à tout le monde qu’il faut parfois choisir son propre chemin pour être heureux, qu’il n’y a aucune route pré-établie à suivre pour être heureux. Le bonheur et l’accomplissement varient pour chacun.

Et vous, en quoi consiste votre fierté?

Geneviève Dutrisac

Confessions d’une maman

  • Y a des matins où, en me levant, j’ai déjà hâte à la sieste.
Y a des
  • Y a des matins où, en me levant, j’ai déjà hâte à la sieste.

Y a des matins où je laisse les enfants manger dans le salon, devant la Pat Patrouille, juste parce que j’ai envie de boire mon café chaud.

Des fois, sur le chemin pour aller reconduire les enfants à la garderie, quand il y a une bonne chanson qui joue, que le chauffage est dans le tapis, et que coco me répète la même chose pour la quatrième fois en parlant toujours le plus bas possible (et dans son cache-cou), j’arrête de baisser le son de la radio et je réponds juste « Ah oui!? ». Ça semble faire son affaire.

Y a des fois où, quand on fait une activité ou un bricolage, j’ai plus de plaisir que mes enfants, ou tout autant qu’eux. Je veux finir mon dessin moi aussi, bon! Et je ne veux pas qu’on le barbouille, ok?! Et d’autres fois, ça ne me tente tellement pas de gérer de la colle et des retailles de papiers partout…

Y a des fois où je dis aux enfants qu’on fait une journée spéciale-pyjama, mais au fond, c’est juste que je suis trop paresseuse pour tous nous habiller ce matin-là.

Normalement, j’aime impliquer mes enfants dans ce que je fais, mais il y a aussi ces fois où je fais les choses à leur place, parce que je n’ai pas envie que ce soit long, parce que je n’ai pas envie de ramasser un dégât de plus (je suis déjà assez capable d’en faire moi-même).

Y a des fois où je dis beaucoup trop de jokes de pets à mes enfants (ce qui les fait évidemment rire à tous coups) et je pense par la suite : « Hi la la! Imagine s’ils répètent ça à la garderie ou à l’école… BRA-VO! »

Y a des jours où je me trouve vraiment hot comme maman.

Y a des jours où je me trouve vraiment poche comme maman.

Y a des fois (en fait tout le temps) où je rêve d’avoir un chien pour manger toutes les miettes sur le plancher.

Y a des jours où j’aimerais pouvoir « caller malade ».

Y a des fois où je google trop de symptômes sur les zinternets.

Y a des fois où je suis découragée pour mon mari quand il arrive certains soirs dans une maison bordélique et qu’il voit sa femme, cheveux sales, habillée en mou, dépourvue de patience et le moral dans les talons. (Fiou, il y a aussi des fois où je me reprends!)

Y a des fois où, quand je vais embrasser mes enfants pendant qu’ils dorment, je leur chuchote à l’oreille que je m’excuse d’avoir haussé le ton et manqué de patience dans la journée. Que demain, je serai une meilleure maman.

Y a des fois où, quand mes enfants me disent spontanément « Je t’aime » ou qu’ils me surprennent avec un câlin, je me retiens pour ne pas pleurer à chaudes larmes. Ça me touche profondément, car pour moi, c’est la plus belle paye qu’une maman puisse avoir.

Mais surtout, je suis toujours tellement trop fière d’être la maman de ces trois amours et d’être une maman tout court.

 

Maternité et santé : ça se peut!

J’entends ou je lis souvent des commentaires sur les nouvelles mamans. Je remarque deux tendances

J’entends ou je lis souvent des commentaires sur les nouvelles mamans. Je remarque deux tendances qui me mettent mal à l’aise.

D’abord, l’obsession du retour à la taille de guêpe. C’est donc important de remettre ses jeans d’avant grossesse. On a aussi les : « Wow! Ça ne parait même pas que tu as été enceinte! » Quoi? C’est un compliment que la maternité n’ait laissé aucune trace? Est-ce que les gens qui énoncent ces propos réalisent à quel point c’est intense pour le corps de porter et de donner la vie?

Oui, on connaît toutes des femmes qui ont retrouvé leur taille de guêpe dans les heures après leur accouchement. Je les appelle affectueusement des mutantes (Salut, X-Men!) On aime les mutantes, on les veut dans nos vies, mais on ne se compare pas aux mutantes!

Attention, je ne dis pas qu’il n’y a pas de raison d’être fière quand on atteint un objectif de manière saine, bien au contraire! C’est plutôt l’attention mise sur l’apparence qui me rend inconfortable. Cette maman est-elle en santé? Parce que si elle porte des jeans de taille 3, mais qu’elle est au bord de la crise de nerfs tellement elle dort peu et s’alimente mal, je n’y vois aucun succès. C’est horriblement superficiel que de s’arrêter uniquement à l’apparence.

D’un autre côté, j’entends ou je lis aussi l’inverse. À quel point doit-on ficher la paix aux nouvelles mamans, doit-on apprendre à aimer notre ventre mou et nos bras qui pendouillent, sinon on est donc superficielles? Quand je vois passer un texte sur l’activité physique des femmes en post-partum, c’est quasi toujours accompagné de : « Ben c’est ça! Rajoutez-en donc en nous faisant sentir mal de ne pas bouger! » et de « On ne peut pas toutes être minces! »

Cette mauvaise foi m’agace tout autant. Pourquoi vouloir être en santé doit-il toujours rimer avec minceur? C’est certain qu’il y a un lien, mais il y a des nuances à apporter. Le fait de vouloir être en bonne forme physique est un objectif en soi, peu importe la taille des leggings utilisés pour le faire. Est-ce qu’on pourrait arrêter de commenter la grandeur de vêtements des nouvelles mamans et plutôt se concentrer sur leur état de santé? Vont-elles bien? Semblent-elles en forme? Il me semble que c’est ça, l’important.

Surtout, peut-on valoriser la mise en forme et la santé des mamans sans se faire rabrouer parce que c’est donc insultant de faire sentir à une femme qu’elle doit maigrir? On ne parle pas nécessairement de perte de poids. On parle d’avoir de l’énergie pour jouer avec ses enfants. Pouvoir grimper, sauter, courir avec eux sans avoir les poumons qui nous sortent de la poitrine ou sans se faire pipi dessus au moindre saut. Parce que oui, c’est aussi ça, être en santé : avoir de l’énergie, des muscles ET une retenue urinaire! Eh oui, pour avoir tout ça, les nouvelles mamans doivent bouger, à leur rythme, idéalement avec des personnes en mesure de les accompagner dans la remise en forme post-accouchement qui comporte des particularités telles que la rééducation du plancher pelvien, une possible diastase, parfois une césarienne, etc.

Pour ma part, je suis très difficile. Je déteste l’entraînement en gym et les profs ou entraîneurs doivent être hyper compétents pour que j’embarque. J’ai découvert près de chez moi le centre Bébé Cardio qui a récemment pris de l’expansion en offrant des cours dans différentes villes. Il y a plusieurs cours offerts qui passent du yoga doux à la musculation intense, de différents niveaux, en classe et dehors. Le local est aménagé pour qu’on puisse y aller avec bébé et le laisser jouer.

Tous les cours peuvent être faits en portage et les profs sont SUPER compétentes. Elles sont en mesure d’offrir des alternatives efficaces à toutes, peu importe leur condition. Les programmes ont été conçus spécialement pour les nouvelles mamans, intègrent la rééducation périnéale et sont géniaux! Non, je ne fais pas de pub et, oui, je paie mes cours comme les autres. Seulement, je me dis que ça pourrait intéresser d’autres mamans. Quand j’aime quelque chose, je partage la bonne nouvelle!

Finalement, les mamans, que ce soit en leggings, en joggings, en short, en extra small ou en extra large, on s’en fiche! L’important est que vous vous sentiez bien et en forme! On valorise la santé d’abord et avant tout!

Je vous souhaite de tousser, éternuer, jogger et sauter sans faire pipi!

 

Jessica Archambault

 

Je te hais maman parfaite!

Petite mise en situation bien trop réelle :

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Petite mise en situation bien trop réelle :

Un bon matin, mes collègues de travail me voient. J’ai encore les pieds dans le cadre de porte, la petite en crise sous le bras (les joies d’être éducatrice dans la même garderie que ma fille). Et là, j’entends :

« Mon Dieu! Tu as dont ben l’air fatigué! As-tu dormi sur la corde à linge? As-tu fait le party all night? Ça peut pas être juste les enfants! »

Réponse qui a jailli spontanément dans mon cerveau : Ben oui! J’ai eu une nuit de marde, ma fille a braillé toute la nuit. La seule heure où elle a dormi, c’est l’heure où mon chum s’est mis à ronfler. J’ai un mal de gorge de la mort et un énorme mal de tête (je suis juste pu capable d’entendre ma fille pleurer). Et non, je n’ai pas dormi sur la corde à linge. J’ai juste PAS DORMI. Je ne suis pas fatiguée, c’est au-delà de la fatigue, ce n’est même pas de l’épuisement. C’est fucking plus intense. Pensez-vous vraiment que faire le party all night fait encore partie de ma vie? NON. Ma face exprime parfaitement mon état d’esprit et de fatigue. Tout ça au naturel et sans alcool.

Étiez-vous obligés de me le rappeler si gentiment et si rapidement? Heille! J’ai encore mon manteau sur le dos et la petite est toujours en transe, la face pleine de Nutella. Eh! Oui, elle a mangé du Nutella, pas du gruau chaud plein de chia. Et non. je n’ai pas eu le temps de me maquiller pour essayer d’avoir l’air présentable. Je n’ai même pas eu le temps de lui débarbouiller le visage. Tu vois la sorte de bébitte poilue qui se débat et qui hurle sa vie? Ben, elle me fait des crises depuis cinq heures ce matin. Encore heureuse d’avoir eu le temps de m’habiller.

Et vous ne savez pas quoi? Ben je vais vous le dire. Pour couronner le tout, mes deux autres girdas se sont dit que c’était le meilleur matin pour enclencher leur mode « Je n’en ai rien à foutre de collaborer ». J’ai réussi à en rendre deux sur trois présentables. Et non, je ne pouvais pas compter sur papa. Il était déjà au travail. Ça fait que j’ai l’air de ça.

Je vous félicite si vous réussissez à être cette maman parfaite. Cette maman toujours pimpante, maquillée, bien habillée. Cette maman qu’aucun microbe ne semble atteindre, toujours débordante de santé. Je suis heureuse si vos enfants dorment douze heures par nuit sans pousser le moindre gémissement. Je suis heureuse si vos matins sont « sur la coche » et que tout le monde sort de la maison parfaitement prêt. Je suis contente parce que vous êtes sûrement des clones de la maman de Caillou. Et moi, ça ne me tente pas d’être comme elle. Elle est beaucoup trop zen. Moi, la zénitude à l’extrême, ça me fait chier.

Moi aussi, j’ai parfois des belles nuits, mes matins peuvent aussi se dérouler parfaitement. Je réussis même à avoir trois petites filles modèles. Une journée parfaite, ça m’arrive.

Mais comme vous pouvez voir, plus souvent qu’autrement, c’est le chaos.

Et ce matin, ben c’était de même. Malgré tout, je l’aime, mon chaos.

Réponse politically correcte : Ha! Oui? Vous trouvez? Je n’ai pas beaucoup dormi. Ça paraît tant que ça?

Parfois, j’admire ma capacité d’autocensure…

Mélanie Paradis

 

Heille l’équilibre! T’es où?

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T’es où?

Chaque fois qu’on se rencontre enfin, tu finis par me filer entre les doigts et tu me laisses en plan. Et moi, comme une innocente, je cours derrière toi et je te cherche désespérément.

Je ne passerai pas par quatre chemins pour te le dire : par moment, j’ai franchement l’impression que tu te fous de moi. Ou peut-être est-ce le contraire?

 T’es où?

 Je te cherche plus intensément depuis que je suis maman. Moi qui croyais que toi et moi, on finirait par s’entendre facilement et doucement. Mais non.

Ça arrive, heureusement. Mais il y a eu et il y a encore ces moments où je te perds de vue, où je désespère et où je crie dans ma tête :

«T’es où?»

 Depuis l’arrivée des enfants, il y a eu la maman employée, la maman travailleuse autonome et la maman à la maison. Avec mon homme, il y a eu les études, il y a eu les rénovations, il y a eu la maladie, il y a eu les déménagements, il y a eu la mort; il y a eu le chaos. Notre beau chaos. Mais il y a eu l’amour, toujours, et de plus en plus, il y a le calme. Il y a les projets, il y a mes idées, il y a les microbes, il y a les responsabilités et il y a les vingt-quatre heures dans une journée. Il y a l’épouse et l’amoureuse, il y a l’amie, il y a la fille, il y a la sœur, il y a la maman et il y a la femme que je suis. Il y a les enfants.

Et il y a toi.

 L’Équilibre.

 L’équilibre avec un grand «É».

Dans le fond, ce qui importe vraiment, ce sont les enfants, right? Mais tout le reste aussi ça compte, non? Pourquoi tu ne m’aides pas plus souvent à trouver une place calme et paisible pour tout le reste? Sans que la Culpabilité et la Confusion viennent se joindre à nous. Sans parler de madame «Remise en question»!

Quoique… de temps à autre, on y arrive. Dans ces moments, je te vois très bien et je sais que tu es là. Ta présence est tellement réconfortante pour moi. J’ai besoin de toi. Mais tu n’es pas seul. Généralement, tu es avec ton grand chum. C’est vrai que vous faites un bon team.

Lui, il s’appelle «Le Moment Présent».

Quand je prends le temps de m’arrêter, que je le regarde et que je le vis comme il se doit, c’est vrai que tu es là, tout près. Même dans les périodes chaotiques. Tout prend tranquillement sa place, tout devient moins lourd. Je ne peux pas être ailleurs et être autre chose que ce que je suis dans le moment présent.

Dans le fond, tu es toujours là. Même quand je m’affole ou quand tout coule doucement, tu es là. Mais il m’arrive de l’oublier. Et dans ces moments d’amnésie, où tout se confond en dedans de moi, je m’étourdis et je veux être partout et être tout le monde en même temps.

Alors, je te cherche et je crie :

 «T’es où?»

 

 

Caroline Gauthier