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Juste une maman à la maison – Texte : Stéphanie Dumas

On entend souvent de nombreux commentaires sur les mamans qui décident de rester à la maison pour

On entend souvent de nombreux commentaires sur les mamans qui décident de rester à la maison pour se consacrer à leur famille. Ces femmes qui décident de ne pas retourner sur le marché du travail.

Toutes celles qui ont passé une année à la maison savent pourtant que cela est aussi difficile et peut-être même plus dans certains cas ou certaines situations. Il n’est pas rare d’entendre des mamans dire qu’elles sont davantage fatiguées que lorsqu’elles travaillaient à leur emploi.

Je me demande pourquoi il y a maintenant ces préjugés envers ces femmes qui font le choix de demeurer à la maison. Évidemment, certaines auraient aussi aimé pouvoir faire ce choix, mais ne n’était malheureusement pas possible. Tandis que d’autres avaient hâte de retourner à leurs fonctions.

Pour ceux qui jugent ces femmes au foyer, sachez qu’elles mettent tout leur cœur et toute leur énergie pour veiller au bonheur et au bien-être des leurs.

Elles sont aussi souvent fatiguées et épuisées, mais elles font de leur mieux tous les jours. Ce n’est pas moins « glorieux » que de travailler à l’extérieur pour un emploi rémunéré. Ce qu’elles font n’a pas de prix.

Jadis, les femmes restaient à la maison. On ne se posait pas de questions. On n’émettait pas de commentaires négatifs. C’était simplement comme ça.

Respectez simplement celles qui font encore ce choix…

 

Stéphanie Dumas

 

Réalité d’une mère au foyer

Si l’on m’avait dit quand j’étais jeune qu’un jour, je sera

Si l’on m’avait dit quand j’étais jeune qu’un jour, je serais mère au foyer, j’aurais ri aux éclats. Moi qui carburais à l’adrénaline, me voilà à laver et relaver mes chaudrons sans arrêt. Passer plus de temps qu’il en faut dans ma cuisine, laver et plier les vêtements de quatre autres êtres humains. Vivre pour les autres, voilà ma réalité temporaire.

Mon conjoint et moi en avions discuté préalablement. Il était donc convenu que si nous avions un troisième enfant, je quitterais mon emploi des dix dernières années afin de m’occuper des enfants ainsi que de la maison.

J’avais beau travailler dans un hôpital, mon salaire n’était clairement pas celui d’un chirurgien. La réalité est que je travaillais à peine pour payer la gardienne. Je perdais mon temps dans le trafic, courais à gauche et à droite dès mon réveil, sans oublier la charge mentale d’être mère. J’étais littéralement exténuée et je voyais mes enfants à peine trois heures par jour.

Lorsque j’étais prise dans le trafic, c’était mon break officiel de la journée. Sans enfants, sans patron pour me rappeler que je n’en faisais jamais assez. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de me torturer : « Qu’allais-je faire pour souper ? » « Vais-je arriver en retard pour aller chercher fiston si j’arrête acheter du lait ? » « Est-ce qu’il me reste du savon ? » « Faudrait bien que j’appelle ma mère afin de donner des nouvelles. » « Fiston a-t-il une pratique de hockey cette semaine ou c’est la semaine prochaine ? »

Toute cette charge ne s’est pourtant pas envolée le jour où je suis devenue mère au foyer. Avant, j’avais l’excuse de travailler. Maintenant, si ma maison est à l’envers, si mes enfants ont un retard de langage, s’ils ne sont pas assez développés côté moteur selon les foutus standards, et bien ne cherchez pas la coupable. C’est évidemment, c’est moi.

Parce que maintenant, les gens peuvent se permettre de dire que je ne fais « RIEN ». Que je l’ai facile. Parce que moi, je ne travaille pas. Parce que notre société qualifie maintenant de lâche une femme qui décide de rester auprès de ses enfants. Ce qui était normal il y a de cela quelques années, ne l’est clairement plus aujourd’hui et cela me frustre au plus haut point. Je fais tout et de mon mieux pour mes enfants. Suis-je la mère parfaite ? Certainement pas. Mais je le fais avec cœur et je tente de donner tous les outils possibles à mes enfants afin qu’ils puissent s’épanouir pleinement.

Devenir femme au foyer ne fut pas un choix « facile ». Il faut faire de gros sacrifices côté monétaire et non, ce n’est pas toujours rose. La vie sociale en prend un coup. Vient un temps où on a l’impression que les seules conversations d’adultes que l’on peut avoir, outre celles avec notre conjoint, sont avec les autres parents lors des activités sportives. Et voilà que temporairement, notre cerveau surchauffe à tenir une conversation autre que le classique « gaga gougou ».

J’en suis venue à me poser la question suivante : est-ce que je changerais de place avec une femme de carrière si je le pouvais ? La réponse est évidente : non. Sans aucune hésitation. Bien que j’aie parfois un besoin viscéral de sortir de la maison, je ne changerais de place pour rien au monde. J’ai eu la chance d’être auprès de mes enfants, de les voir grandir, de passer du temps de qualité avec eux et j’en suis reconnaissante. Peu importent les jugements, j’ai su profiter de la petite enfance de mes enfants. Et ça, ça ne reviendra pas.

Plus de deux ans maintenant et ma petite dernière fera son entrée à la maternelle. Ai-je un pincement au cœur ? Évidemment. Mais ce sera simplement la fin d’un chapitre. Que me réserve le prochain chapitre ? Je n’en ai aucune idée, mais je foncerai tête baissée comme j’ai foncé dans mon rôle de mère au foyer. Tout comme ce fut le cas avec la vie de mes enfants, à moi de créer cette nouvelle aventure.

Geneviève Dutrisac

 

Mère au foyer 2.0

Ma profession : mère au foyer.

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Ma profession : mère au foyer.

Était-ce mon rêve? Pas du tout, mais je m’y plais et je fais de mon mieux! Est-ce que je suis assise devant la télé à longueur de journée? Oh non! Loin de là! La seule chose que je me permets de regarder du coin de l’œil est la fameuse Pat Patrouille.

Mon conjoint et moi avons fait ce choix lorsque je suis tombée enceinte de notre troisième enfant. Nous avons choisi ce « luxe » pour offrir du temps de qualité à nos enfants. Moins de temps avec une gardienne et plus de temps avec maman. Plus d’activités sportives pour les enfants également, puisque « Jo le taxi » est toujours présente!

C’est bien un luxe de nos jours de vivre aisément d’un seul salaire pour une famille de cinq. Est-ce qu’on roule sur l’or? Pas du tout. Il y a des moments plus durs que d’autres, mais nous savons que tout est une question de temps. Lorsque les enfants iront tous à l’école, je me trouverai un nouvel emploi.

Est-ce si évident d’être une femme au foyer de nos jours? Non. Si mes enfants sont impolis, c’est de ma faute. S’ils sont mal élevés, c’est de ma faute. S’ils ne sont pas assez instruits, c’est de ma faute. Ce que je veux dire par là est qu’il est facile de rejeter le blâme sur la gardienne ou l’éducatrice, mais dans mon cas, si mes enfants ont une lacune, c’est clairement de ma faute. Une pression que je me suis mise sur les épaules le jour où j’ai décidé d’être mère au foyer. Je souhaite le meilleur pour mes enfants et j’espère de tout cœur être le juste choix pour eux.

Quel est mon plus gros manque depuis que je suis à la maison? Vous savez, ce sentiment lorsque vous avez une semaine de vacances du bureau et que vous êtes simplement heureux de rester à la maison? Et bien moi, c’est tout le contraire : il faudrait littéralement que je me sauve pour avoir un break! Je rêve sans cesse à la prochaine petite sortie loin de la maison, à ma prochaine évasion. Lorsque je travaillais, je chérissais la route en voiture le matin. Vous savez pourquoi? Parce que j’étais seule. Sans enfants, sans collègues de travail. Cela peut paraître égoïste de ma part, mais c’était mon petit moment à moi.

Loin de moi l’idée de me plaindre parce que je suis consciente de la chance que j’ai, mais les enfants en bas âges ne comprennent pas que parfois, maman a besoin d’une petite pause. Le lavage non plus ne comprend pas que je mérite un répit. J’ai bien tenté de lui parler, mais il ne cesse de s’accumuler.

J’aime l’idée d’être une femme au foyer 2.0. JE peins la maison. JE fais le ménage du garage. JE pellette. JE ne fais PAS de repassage. Oups, ben non! Si mon homme a besoin d’une chemise, il le fait lui-même. L’histoire veut que je n’aie pas mis les plis aux bons endroits à plusieurs reprises. Était-ce voulu? Qui sait…

Je trouve frustrant de voir dans le regard des autres le malaise lorsque je leur dis ce que je fais comme travail. Oui, mon travail. Les gens paient une gardienne ou une ménagère. Moi, j’ai pris la décision de ne pas payer autrui. J’ai accepté le fait de perdre la totalité de mon salaire pour être présente pour mes enfants. Est-ce la meilleure décision? Je n’en ai aucune idée! Mais je ne juge pas les mères qui travaillent, alors ne me jugez pas non plus. J’ai fait le choix de mettre ma carrière de côté pour mes enfants et ce n’était pas un choix évident. Alors de grâce, respectez ce choix.

Je suis une mère qui, un jour, travaillera pour être rémunérée. Pour l’instant, je travaille fort à bien élever mes enfants.

Geneviève Dutrisac

Crise d’identité d’une mère au foyer

J’ai trente-sept ans, bientôt trente-huit. Je suis mère de deux

J’ai trente-sept ans, bientôt trente-huit. Je suis mère de deux ados. Jusqu’à tout récemment, j’étais mère au foyer, car j’avais tenté de concilier travail-famille lorsque mes enfants étaient plus jeunes et je n’y arrivais pas (lire ici que je suis retournée au travail lorsqu’ils étaient plus jeunes, mais que j’ai souvent démissionné).


Il y a deux ans, j’ai passé par un genre de crise d’identité, existentielle, nommez-la comme vous voulez, mais je ne savais plus quoi faire de ma vie, qui j’étais vraiment, et quel tournant allait prendre celle-ci. J’ai même entrepris des démarches pour retrouver mon père biologique, mais ça, c’est une autre histoire…

Mes fils avaient douze et treize ans, je les sentais bien « groundés » et surtout très autonomes, plus besoin de maman sauf pour les (quelques) repas et le lavage… Ils entraient dans une ère plus masculine, donc ils avaient besoin de la présence de leur père, avec les hormones et les changements qui viennent avec.

Alors moi, la mère, celle qui s’occupait toujours de ses petits, je me retrouvais à tourner en rond à la maison, à ne plus trop savoir quoi faire, outre les repas et le ménage… Pis je trouvais ça vraiment plate!

Un beau jour, probablement alors que je regardais la télé en plein jour, car tout était fait dans la maison, je me suis dit: « Mais qu’est-ce que je fais? Est-ce que je continue à laisser ma vie passer devant moi comme ça ou bien je me bouge? Est-ce que je veux ressembler à ma mère, qui elle est bien heureuse de ne rien faire de ses journées ou presque? Est-ce que je peux veux faire quelque chose d’autre que seulement voir mes ados grandir et puis éventuellement, quitter le nid familial? » Alors, j’ai mis deux options devant moi;

Soit on se faisait un numéro trois
(ben oui quoi! Pour moi avoir un autre être à s’occuper s’imposait naturellement!)
Ou bien
Soit je retournais sur le marché du travail.

Évidemment, il fallait que mon homme soit de la partie pour l’enfant numéro trois, alors je lui en ai parlé. J’ai eu droit à un gros « No way ! » de sa part, et pour me le prouver à quel point il était sérieux, il est allé se faire faire la grande opération dans les semaines qui ont suivies!

Faque le choix était devenu plus évident.

Ah oui ? Vraiment ?

Euh, nenon! Avant et pendant les enfants, j’avais une expérience de travail de secrétaire. Mon bagage scolaire est dans les arts… et je n’avais plus du tout envie de retourner bosser dans un bureau où l’on fait le tour de la job en un an, puis après ça devient une routine trop ennuyeuse pour une mère étant habituée à faire ses propres horaires chez elle, habituée à être son propre patron dans sa cuisine… Bref, qui avait été boss de son domaine pendant x années. Mais pour être certaine que c’est ce que je ne voulais plus faire, je suis quand même retournée dans un bureau juste pour voir si je ne me trompais pas.

Tsé, d’un coup que j’avais juste besoin de sortir de chez moi de 9h à 5h! Puis d’avoir une tite paye bien ronde et intéressante… Bref, quelque chose de safe!

Par chance, c’était un emploi temporaire de quelques (longs) mois, c’était infernal… Suite à cela, j’ai décidé de lancer mon propre commerce. J’avais zéro argent de côté ou à investir, beaucoup d’espoir et de motivation et je savais que j’allais délaisser ma famille pendant un certain temps, que ça demanderait un temps fou à mettre sur pieds, que ce ne serait ni safe, ni payant, mais je me suis lancée quand même, car c’était devenu ma seule et unique option dans ma tête.


Aujourd’hui, ça ne fait qu’un an et six mois que j’ai entrepris et réalisé ce projet. Et bien que les horaires ne soient pas toujours faciles (il s’agit d’une petite pâtisserie en pleine expansion déjà!), bien que je sois beaucoup moins à la maison et que ce ne soit pas du tout payant, je ne changerais pour rien au monde de métier, car il me permet de me réaliser sur un niveau autre que celui de la petite mère au foyer qui, un jour, en avait assez de s’occuper que des siens…