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Ton verre à café

Je roulais paisiblement sur l’autoroute, tu étais devant moi et t

Je roulais paisiblement sur l’autoroute, tu étais devant moi et tu semblais ben relaxe toi aussi. Tu ne roulais ni trop vite ni trop lentement. On vivait un beau moment. Je n’ai pas vu que tu descendais ta fenêtre et que tu allais scraper notre moment. Je ne me doutais pas que pour le reste du trajet à faire, tu allais me mettre en colère.

C’est là que je l’ai vu, bondissant vers moi. Pauvre petit, il en a même perdu son couvercle, avant de finir sous l’une de mes roues.

Je me suis demandé ce qu’il t’avait fait pour que tu t’en débarrasses ainsi.

T’avait-il brûlé la langue lors de ta première gorgée?

Le format de celui‑ci ne convenait pas à ton porte gobelet. Tu n’en pouvais plus de l’avoir entre les cuisses, ou de conduire d’une seule main.

Tu ne voulais conserver aucune trace de ton ADN. Juste au cas où…

Il y a eu une dispute entre toi et lui, et la seule issue était de l’abandonner sur le bord de la route.

Vous ne vous entendiez pas sur la musique. Tu feelais plus hard et lui plus classique.

Tu lui en voulais pour l’haleine de merdre qu’il venait de te laisser en héritage.

Tu vois, j’ai vraiment cherché ce qui pouvait t’avoir donné envie de poser ce geste. Tu t’es sûrement dit que ce n’était pas la fin du monde. Comme des centaines d’autres conducteurs qui laissent une canette, un mouchoir, une bouteille de leur urine sur le bord de la route. Ben oui! On voit toute sorte de choses sur le bord de la route. J’ai même vu une chaussure… et pourtant, marcher avec une seule chaussure, c’est assez inconfortable.

Tu vas sûrement te dire : « Heille! Calme-toé Greta, c’est juste un verre à café! »

Heu non! Parce que ça me fâche réellement. Je ne demande pas d’utiliser du papier de toilette lavable ou d’éliminer le plastique de ta vie. Je ne te demande pas de faire le reste de ta vie avec ton verre à café.

Je te demandais une relation court terme… jusqu’à une poubelle.

Mélanie Paradis

L’héritage de la petite baleine

C’est l’histoire d’une petite baleine qui vivait avec sa famille dans

C’est l’histoire d’une petite baleine qui vivait avec sa famille dans les eaux du fleuve Saint-Laurent dans la région de la Basse-Côte-Nord. Depuis quelques années, la petite baleine voyait son environnement changer : les poissons se faire plus rare, l’eau se réchauffer, les bateaux se multiplier.

Un matin de printemps, elle décida que c’était assez. Elle voulait faire un changement. Elle en parla avec sa famille et ses amis, mais tous lui répondirent qu’il n’y avait rien à faire, que les humains savaient déjà ce qui se passait, mais ne faisaient rien pour aider. Mais la petite baleine n’y croyait pas. Ça ne se pouvait pas que les gentils humains qui viennent leur dire bonjour l’été ne fassent rien pour les aider. Elle décida donc de partir pour un long voyage vers Montréal. Là-bas, il y avait beaucoup de gens et elle pourrait chercher de l’aide.

Elle partit donc un matin de mai et entreprit un long voyage vers la métropole. Une fois sur place, elle se mit à sauter, sauter et encore sauter. Au fil des jours, elle voyait de plus en plus de gens s’attrouper autour du fleuve pour la regarder. Ah ! ce qu’elle était contente. Enfin les gens réaliseraient qu’il n’y a pas juste des poissons dans le fleuve et que la vie marine est fantastique. Ils finiraient bien par comprendre que quelque chose ne va pas en voyant une baleine en plein Montréal. « Les humains sont intelligents, ils vont comprendre mes appels à l’aide », se disait-elle. « Ils vont cesser de jeter n’importe quoi dans leurs égouts et ils vont arrêter de faire venir de plus en plus de bateaux cargo dans le fleuve. »

La baleine sauta ainsi pendant quelques jours afin de s’assurer que le plus d’humains possible voient son message et le comprennent. Mais la vie en eau douce n’est pas faite pour une baleine. Elle sentait ses forces la quitter et décida de retourner à la maison.

Cependant, ce n’est pas si facile après avoir fait tant d’exercices. Après une journée de tentatives, elle n’en pouvait plus. C’est pendant une nuit de juin que la petite baleine se laissa mourir. Elle voulait se reposer. C’est en imaginant les sons de bonheur et les années de surplus qu’aurait sa famille grâce à son aide qu’elle ferma doucement ses yeux pour la dernière fois, le cœur plein d’espoir… Elle imaginait déjà les humains se remettre en question et poser des actions concrètes pour aider la vie marine. Elle était fière d’elle.

Le lendemain, tout Montréal pleurait la mort de la petite baleine.

Faites en sorte que cette baleine ne soit pas morte en vain. C’est à nous d’écrire la fin de cette histoire et de rendre honneur à cette sauveuse.

Ne jetez pas de produits polluants dans les égouts. Ne jetez pas de médicaments, d’huile ou de lingettes dans vos toilettes ou vos lavabos. Il en est de même pour les restes de peinture et les insecticides. Utilisez des produits de nettoyage biodégradables et achetez local le plus possible.

Ceci n’est que le minimum que nous pouvons faire pour aider la vie marine du Québec et je vous suggère de vous renseigner pour savoir ce que vous pouvez faire de plus élaboré.

Merci petite baleine pour ce rappel important.

Je tiens à préciser que ce texte est une fiction, mais le problème écologique entourant la vie aquatique est bien réel.

Image : Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins

Anouk Carmel-Pelosse

Ce changement pour l’environnement

Dans mon ancienne vie (avant les enfants), j’étais de celles qui

Dans mon ancienne vie (avant les enfants), j’étais de celles qui allaient faire son épicerie avec des sacs en tissu, qui faisait du compost, de la récupération et du covoiturage avec Allo Stop… Oui, oui, on parle bien des années 2000, il y a déjà presque 20 ans de cela. J’avais déjà ma coupe menstruelle, je faisais mon pesto, mon pain, mes tomates séchées et mon houmous maison. Je vivais dans une vraie commune avec sept colocs aussi différents les uns que les autres. Je faisais de l’aide humanitaire et voyageais « backpack ». À cette époque, j’étais avant-gardiste, je croyais que « plus tard », je vivrais de simplicité volontaire.

Puis tranquillement s’est installée en moi cette attitude matérialiste. Les voyages en tout inclus, la grosse maison, les voitures polluantes, les couches jetables, les iPad, les portables, les cellulaires, les télés, la tribu d’enfants… Quatre pour être plus précise! Cette roue sans fin de la surconsommation… Puis, j’ai eu cette prise de conscience : j’avais laissé une immense empreinte carbone dans les quinze dernières années alors que ce n’était pas dans mes valeurs initiales!

Remplie de culpabilité, pour ma conscience personnelle et afin d’avoir une meilleure empreinte écologique, j’ai décidé d’apporter de petites modifications dont les effets s’additionnent.

Dans notre maison par exemple, nous avons opté pour des thermostats et des lumières extérieures programmables. Nous n’avons acheté que des lumières DEL (diodes électroluminescentes) et ENERGY STAR, installé des urinoirs et opté pour une quantité importante de fenêtres. Nous avons cessé d’acheter des sacs Ziploc et remplacé les essuie-tout par des linges lavables et absorbants. Il n’y a plus de produits ménagers toxiques dans ma maison. Mais ce n’est pas tout! Fini les serviettes hygiéniques, les tampons démaquillants jetables et les bouteilles de shampoing.

Il y a désormais une panoplie d’options fort intéressantes pour modifier nos habitudes de consommateurs. Le shampoing en barre et les serviettes hygiéniques lavables en sont de bons exemples. Côté alimentation, nous avons aussi diminué notre consommation de viande en trichant les enfants avec le tofu qui est maintenant disponible sous toutes ses formes. Il ne faut surtout pas passer sous silence le compost, le jardinage et l’achat local. La planification d’achats environnementaux comme l’auto électrique est devenue un autre exemple que nous considérons.

Par tous ces petits changements, j’aspire à un retour du balancier. Une forme de distorsion qui me permet de croire que mes gestes écologiques vont contrecarrer ma consommation excessive… Même si je sais que malgré tous mes efforts, mon bilan carbone est grandement supérieur à mon empreinte écologique. Comme les options écologiques sont maintenant considérables, chaque effort et chaque changement comptent grandement pour cette belle planète Terre.

J’aspire de plus en plus à être écologiquement responsable!

Amélie Roy

Les Baby-boomers sont expirés.

Je cherchais une façon polie d’exprimer mon opinion sur ces chers

Je cherchais une façon polie d’exprimer mon opinion sur ces chers Baby-boomers… mais finalement, je vais vous dire exactement ce que j’en pense, sans aucune censure. Cette génération‑là a condamné l’humanité. Ils étaient trop nombreux à ne penser qu’à eux et à leur instant présent. Ils ont fait des choix faciles et inconsciemment, ils ont condamné nos descendants à voir la fin de ce monde. Mes mots sont durs? Oui. Mais ils sont vrais.

Les plus récentes études prouvent que le tort causé à notre planète est maintenant irréversible. Au mieux, si tout le monde changeait ses habitudes, on gagnerait quelques années de plus… Et là, tout le monde panique. Et moi, je ne comprends pas cette surprise. Les scientifiques ont simplement confirmé ce qu’ils prévoyaient depuis des décennies. Al Gore en a fait des conférences depuis plus de dix ans. Les Cowboys fringants le chantent aussi depuis plus de dix ans. Dan Brown l’a écrit aussi il y a longtemps. Nos chanteurs, nos écrivains, nos philosophes et nos scientifiques le crient à grands poumons depuis des années : la Terre se meurt.

Et puis, il y a les Baby-boomers qui continuent de pousser, égoïstement. Ils prônent le pouvoir et l’importance de l’argent. Imprimer plus d’argent et en posséder plus aussi. Ils se foutent en fait des changements climatiques. Eux, ils ont eu une maudite belle vie! Ils ont profité des avancées technologiques, sans égard à leurs conséquences. Ils ont exploité chaque parcelle de ce que cette terre avait à leur offrir.

Et nous? Et bien nous, on va devoir se battre contre des politiciens qui s’en foutent et contre une société pourrie jusqu’à l’os. Tellement de jeunes rêvent simplement. Une terre, un grand jardin, quelques bêtes, le retour aux sources. Mais ils nous laissent des terres contaminées, des ruisseaux pollués et un air irrespirable. Nos enfants mettront au monde, dans quelques années, leurs propres enfants. Et ceux‑ci verront la fin. La fin de l’humanité. La fin dans la famine, la sécheresse et la misère.

Et encore là, les grosses personnes importantes, derrière leur cravate et leurs liasses de billets, elles s’en foutent. Parce qu’elles, elles auront profité de la vie. Mais elles auront aussi profité de la terre, de nos ressources et de notre avenir. Les Baby-boomers accusent aussi les plus jeunes de ne pas s’occuper d’eux et de les abandonner dans leurs vieux jours. Mais la vérité, c’est que ce sont eux qui nous ont abandonnés il y a longtemps déjà. Je vais être cruelle dans mes mots… mais les Baby-boomers sont expirés. Leur date de péremption a sonné et on doit s’organiser avec les restes pourris qu’ils nous laissent.

Si chaque humain s’arrête aujourd’hui, change ses habitudes et revoit son petit monde, peut‑être qu’il serait encore temps… Réduire ses déchets, boycotter le plastique, réparer au lieu d’acheter, composter, faire pousser, marcher plus et conduire moins… Peut‑être qu’en changeant nos petites vies, on pourra redonner encore quelques années à nos petits‑enfants… Peut‑être. Peut‑être aussi qu’on devrait se remettre la tête bien au chaud dans le sable. Voyager, acheter de nouveaux vêtements, conduire une grosse voiture, avoir plein d’argent et ne pas penser aux conséquences… Après tout, c’est le modèle que nos aînés nous laissent, non?

Alors, comment on fait pour réveiller la population qui s’est fait endormir à grands coups de rêves et de crédit? Comment on fait pour sortir la tête d’une autruche du sable? La planète, elle, elle a compris. Elle va chauffer le sable à un point tel que plus personne ne pourra s’y cacher… Le wake-up call sonne. Maintenant, qui l’entend?

Joanie Fournier

 

Désolée

Avec ma naïveté d’enfant, je te voyais si forte et éternelle. Q

Avec ma naïveté d’enfant, je te voyais si forte et éternelle. Quand je t’imaginais, je pensais toujours à la chance que j’ai de t’avoir parce que c’est grâce à toi que je suis ici.

Je suis tellement désolée de t’avoir prise pour acquis, parce que c’est le cas. Jamais et pour rien au monde, je n’ai voulu te faire de mal, et pourtant. J’ai grandi, j’ai développé des habitudes et j’ai oublié de te prendre en considération parce que pour moi, tu étais immortelle.

J’ai mis au monde un petit humain, puis deux. Les deux plus beaux jours de ma vie, qui ont éveillé en moi des prises de conscience, énormément de prises de conscience. Mon « je » qui m’habitait depuis ma naissance a laissé place au « nous » qui, lui, laissera place au « ils » puisqu’un jour, je ne deviendrai qu’un souvenir pour eux.

J’ai réalisé à cet instant que j’avais besoin de toi pour leur continuité. Toi que j’ai prise pour acquis durant beaucoup trop longtemps. J’ai compris l’ampleur de ma bêtise. Puis j’ai changé, j’ai adapté mes habitudes à tes besoins pour essayer de te préserver. En vain…

Je suis désolée, tellement désolée d’apprendre qu’il te reste environ deux ans avant d’atteindre ton point de rupture. Ça me rend si triste parce qu’au fond, j’ai besoin de toi pour assurer la survie de mes petits et petits à venir.

Désolée que tes colères soient de plus en plus fréquentes et dévastatrices.

Tu nous as donné une grande fête, on l’a transformée en open house et tu as perdu le contrôle de ce qui s’y passe. J’essaie de t’aider à y mettre fin à ma façon, à ramasser et à réparer tout ce qui a été détruit. À moi seule, c’est impossible que je puisse faire quelque chose de significatif. Cependant, si tous les invités de cette fête faisaient un petit geste, aussi minime soit‑il, ça pourrait t’aider.

Je te dois bien ça, et j’ose même parler au nom de tous : on te doit bien ça.

Je te promets de continuer à faire mon possible dans un monde où ça me semble parfois impossible.

Mais je tiens à répéter combien je suis complètement désolée, belle planète.

Désolée pour toi, désolée pour nous.

Marilyne Lepage

Bel océan

Avez-vous un attachement à un lieu quelconque quelque part?

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Avez-vous un attachement à un lieu quelconque quelque part?

Moi, je n’en ai jamais eu jusqu’à l’été 2016. Cet été-là avec le père de mes enfants, nous sommes allés pour la première fois de ma vie à l’Île-du-Prince-Édouard. Les vacances, le camping, le tout en famille. Malgré les petits hauts et les nombreux bas de la relation de couple que nous vivions tous les deux, ce fut pour moi une révélation :

J’appartiens à un lieu. Un lieu marin. Je suis addicted à l’océan. Son air salin, son écume, ses vagues, son immensité… sa beauté inégalée. Je vous entends rire dans ma tête sur l’affirmation que je m’apprête à vous écrire : c’est âgée de trente-six ans que j’ai réalisé que j’étais à demi acadienne!

Jeune, j’adorais la natation. J’en ai fait une obsession, nageant encore et encore. Participant à des compétitions, je réussissais des exploits sous-marins. Un accident dont j’ai fait mention dans un autre de mes textes a hypothéqué pour toujours mes rêves de nageuse.

Mais mon amour de l’eau n’est pas disparu avec mes aptitudes de compétitrice.

Dans cet océan se bercent ou s’entrechoquent tellement d’artéfacts marins. La vie qui y grouille est une nouvelle découverte à chaque visite. Là-bas, sur l’île, les plages revêtent différentes couleurs selon son littoral. D’un côté le sable est blanc, de l’autre rouge profond. Les galets sont solides comme le roc ou s’émiettent pour s’en servir comme craie corporelle.

Les levers et couchers de soleil, oh si vous saviez! Quelles merveilles!

Le soir, lorsque le soleil touche l’horizon aquatique, j’ai l’impression que l’eau vibre quasiment d’une façon érotique. (Ne craigniez rien je n’irai pas plus loin dans cette comparaison lubrique!)

Le matin lorsque le soleil se détachait de l’horizon, je ne pouvais rien faire de plus que de retenir mon souffle quelques instants, respirant ensuite grandement, comme si de cette séparation faisait voguer jusqu’à moi un nouvel air.

Les couleurs!

Vous pouvez, autant du ciel que de la mer, y admirer une palette de couleurs si surprenante, si enlevante, à en faire rougir les meilleurs peintres de ce monde!

Pour ne parler que de l’Île-du-Prince-Édouard, je comprends si bien l’amour de l’auteure de la petite Anne aux pignons verts d’y avoir grandi avec cette panoplie d’amour profond envers sa patrie d’adoption.

Le 8 juin est la journée mondiale de l’océan.

Je ne pourrai y tremper les pieds cette année, car cela m’est impossible.

Mais durant cette journée, vous tous et toutes qui aimez un tant soit peu l’immensité de l’océan, sa beauté, sa grandeur… allez aussi au-delà de l’esthétique et pensez à préserver l’océan!

Il circule ici et là des images, des articles et des vidéos de toutes les pollutions que nous avons créées dans nos eaux. C’est aussi banal que le déplacement des sols marins, la prise de sable au large pour l’étaler en plage touristique. Cette action détruit la flore et la faune marines. Renseignez-vous! Protégez nos eaux!

Aussi, je vous invite à regarder des images et des vidéos sur les rencontres entre les différents océans. Allez-y! Regardez! Vous serez surpris de voir que la densité des océans Atlantique et Pacifique diffère, ce qui a comme résultat qu’ils ne se mélangent pas!

Quelle magie qu’est la nature! Ses eaux qui ne sortent pas de leurs limites respectives créent l’équilibre planétaire que l’on connaît.

Prenons-en soin!

Ce 8 juin, ayons une pensée pour la préservation. Mais ne nous contentons pas d’une seule journée! Puis, lorsque vous aurez la chance, comme moi de retourner voir l’océan, vous pourrez pleinement en profiter!

Simplement Ghislaine

Vert où?

L’huma

L’humanité a besoin de moi…

J’ai réagi bien avant l’alarme du Traité de Paris. Bien avant qu’il ne soit urgent de parler des conditions essentielles pour assurer l’avenir de l’Homme. De la spirale qui nous guette. D’un œil noir de plus en plus réel.

Je recycle. Au départ, avec mon petit bac bleu au travail. Pour le papier. Ensuite, celui à la maison et ses items diversifiés, à trier. Pour, là, le méga roulant. Un peu zélé, je nettoie presque parfaitement tout ce que j’y mets. Je m’y applique. En plus, l’été, de faire du compostage.

J’aimerais bien, un jour, avoir une voiture électrique. J’ai au moins délaissé le 4×4 énergivore pour une voiture compacte. Je suis resté pris, dans l’entrée enneigée chez ma belle-mère. Un 17 avril! Un des rares moments où je m’ennuie de la traction intégrale. Dans notre pays de l’hiver sans fin.

Je tente de faire ma part. Surtout pour l’avenir de mes enfants et, ensuite, des leurs.

Récemment, j’ai assumé une facture salée, pour faire réparer le four à micro-ondes. J’aurais très bien pu le larguer. L’envoyer au dépotoir. D’autant qu’il en était à sa deuxième réparation. Qu’on nous parle d’obsolescence programmée. Les frais excédaient le prix d’achat d’un neuf.

J’ai tergiversé. Prisonnier de ma réalité financière. Mais, surtout, de ma préoccupation face aux réflexes aveugles de consommateur. Je me console de savoir qu’en plus d’être écolo, mon geste a donné du travail localement.

Presque toutes les ampoules de la maison sont des DEL. Après un passage aux fluocompactes; dont le mercure est encore pire qu’un excès de consommation d’électricité. Avons-nous appris ensuite… J’ai des thermostats qui contrôlent automatiquement la température.

J’essaie d’éviter le gaspillage. Tout ce que je peux faire d’écologique, je le ferai. J’ai même acheté le bracelet qui me promet qu’un demi-kilo de plastique sera retiré des océans.

C’est bien. C’est noble. Mais est-ce réaliste?

Pour le recyclage, on nous informe que ça génère aussi son lot de problèmes. L’industrie est fortement déficitaire et subventionnée. Je songe alors à l’état des infrastructures. Aux besoins criants en santé et en éducation. Au moins, pour le compost, mes fleurs me disent merci de leur plus beau sourire.

Pour l’abandon des énergies fossiles et le virage aux énergies renouvelables, c’est encore pire. La Chine contrôlerait l’accès aux métaux et terres rares, nécessaires actuellement pour le stockage (piles) et la transformation (panneaux solaires). D’un accès limité, on envisage la pénurie complète d’ici trente ans.

Certains parlent de l’avenir de la planète; je vous rassure, elle peut très bien se porter sans notre espèce…

michel