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Tu me manques, mon homme – Texte: Joanie Fournier

La vie va vite. Trop vite. Une fois embarqué sur les rails, le train fonce à toute vitesse. La rou

La vie va vite. Trop vite. Une fois embarqué sur les rails, le train fonce à toute vitesse. La routine, les enfants, nos jobs, nos projets. Les enfants arrivent, on essaie de profiter d’eux. Ils poussent, ils grandissent, ils courent vers leur avenir. On court derrière eux, comme pour attraper au vol chaque souvenir avec lequel on peut s’emplir le cœur. On nous répète depuis le premier jour que ça va vite, mais on a à peine le temps de cligner des yeux pour le réaliser.

Les jobs s’enchaînent, les postes se succèdent, les défis continuent de pleuvoir. Pleuvoir tellement que parfois, les mers se déchaînent et qu’on rame de plus en plus fort pour survivre. On prend plus de dossiers, on croule sous les piles. On n’a pas le temps de tout faire, mais on continue d’accepter d’en faire plus. Parce que la vie, elle, elle coûte de plus en plus cher et qu’il faut comme en prendre toujours plus pour y arriver…

Les projets continuent de grandir, les rêves grandissent dans nos têtes. On veut voyager, on veut plus d’espace, on veut changer d’air. On veut démolir, agrandir, rénover et bâtir. Quand un projet se termine, un autre commence, comme le coq qui chante chaque matin. C’est plus fort que nous. On en veut toujours plus.

Le temps file. Les années passent. C’est facile dans cette course de s’effacer, de s’oublier. On a l’impression souvent que la vie parentale n’est qu’un grand marathon. Personne ne part en même temps, personne ne termine sa course au même moment et chacun a sa vitesse. Mais on court tous. Derrière nos enfants pour les encourager. Avec nos enfants pour prendre le temps de jouer. Devant eux pour les amener à se surpasser.

Parfois, dans cette course effrénée contre la montre, nos regards se croisent, mon homme, et le temps se fige un instant. Juste quelques minutes où on ne pense plus au cliquetis du chronomètre de nos vies. Je vois dans tes yeux que tu es aussi à bout de souffle. Je sens ta bouche qui m’appelle et qui nous hurle de prendre le temps. Je sens nos corps qui se manquent l’un à l’autre. Dans quelques années, nous regarderons le parcours derrière nous et réaliserons que nous avons franchi la ligne d’arrivée sans même nous en apercevoir. Nous chercherons des bribes de souvenirs de cette vie trop rapide.

Tu me manques, mon homme. Je m’ennuie du temps où on se contentait de dormir sur un matelas sur le sol, dans un tout petit appartement. Je m’ennuie du temps où on soupait avec des céréales parce que c’était tout ce qu’on pouvait se permettre, mais que ça nous suffisait. Je m’ennuie du temps où on passait nos nuits à rire, à parler et à se chercher. Je m’ennuie du temps où plus rien autour de nous deux n’avait d’importance.

Je pense que c’est normal. De courir après le temps. De se remémorer le temps où nos seuls soucis n’avaient en fait rien de sérieux. Ce serait si naïf de penser que vivre minimalement nous ramènerait dans ce temps-là. Parce qu’on a vieilli, changé, évolué. Une fois qu’on a appris à courir, c’est si difficile de ralentir sa cadence.

Pourtant, il va bien falloir arrêter le temps. Mettre nos vies sur pause. Confier nos enfants. Refuser de gros dossiers. Arrêter de rénover. Et prendre le temps de se retrouver. Parce que c’est si tendre d’arriver à s’ennuyer, mais il faut se souvenir des raisons qui faisaient qu’on courait ensemble. Parce que si on ne prend pas le temps de croiser nos regards, d’écouter nos corps qui s’appellent et de se rappeler combien on s’aime, on aura couru tout ce marathon pour rien. Un jour, on sera retraités. Les enfants auront quitté le nid et la société n’aura plus besoin de nous. Mais je veux sentir qu’on sera toujours unis, côte à côte, de l’autre côté de la ligne d’arrivée.

Joanie Fournier

Et si aujourd’hui… Texte : Maïka

Souvent, je me parle à moi-même. Je m’écris des lettres, dans m

Souvent, je me parle à moi-même. Je m’écris des lettres, dans ma tête. Pendant que je fais le souper ou pendant que je fais du ménage. Je m’explique à moi-même comment je me sens. Comme si ça allait faire du bien, comme si transposer mes émotions sur cette page blanche imaginaire allait faire que tout se replace.

Cette semaine, on m’a dit que j’avais toujours l’air heureuse. Pour vrai… qui est toujours heureux dans la vie ? Personne. On a tous des hauts et des bas. On est humains ! Le problème, c’est ce que les autres voient de nous, et ce qu’ils veulent bien nous laisser voir.

En fait, le bonheur, c’est quoi ?

C’est une multitude de petites choses qui s’emboîtent jour après jour pour former un noyau qui nous tient debout, qui nous tient en vie.

Le problème survient quand ce noyau n’est plus suffisant ou plutôt quand on s’est trompé de noyau.

À la base, le bonheur devrait être vous-même.

Chaque jour, on devrait être en mesure de se regarder et de s’aimer. Parce que si on ne s’aime pas assez, qui le fera pour nous ?

Je suis la première à me dire que l’important, mon vrai bonheur, c’est ma famille… mes enfants.

Mais quand mon Chum part au travail et que mes enfants sont à l’école, je me retrouve inévitablement confrontée à celle que je ne connais plus et que je délaisse depuis tant d’années : moi-même.

C’est à ce moment que ça rentre dedans.

As-tu déjà pris le temps de t’asseoir devant le miroir et de t’analyser. Pas seulement physiquement, mais mentalement. T’analyser sous toutes tes coutures.

La question est celle-ci : es-tu heureuse avec toi-même ? Voudrais-tu que tes enfants suivent ton chemin ?

Pour certaines, la réponse est sans contredit OUI !

Pour d’autres, c’est ambigu… oui sur des points et non sur d’autres.

Et malheureusement, pour plusieurs, la réponse sera NON !

Et si aujourd’hui, je te disais quelque chose que tu sais déjà, mais que tu as sûrement oublié.

Si je te disais que de t’aimer et de t’apprécier est la chose la plus importante au monde… pour toi ET pour tes enfants.

Un jour, ils referont inévitablement ce qu’ils ont vu toute leur vie.

Si tous les soirs, tu rentres de travailler la mine basse, sans la moindre vie intérieure… c’est ce qu’ils tiendront pour acquis à propos de la vie.

Si tu te chicanes sans cesse avec les gens autour de toi, ils reproduiront les mêmes choses avec leurs amis et les gens autour d’eux.

Si tu ne t’aimes pas et tu ne te respectes pas, ça va transparaître et se ressentir et ils finiront peut-être par engloutir ton énergie jusqu’à ce qu’elle fasse partie d’eux aussi. Parce que les enfants, ce sont de vraies petites éponges à émotions.

Tantôt, je te disais que tu devais être la plus importante pour toi-même alors, pourquoi est-ce que soudainement, je rapporte tout à tes enfants ? Parce que c’est souvent le meilleur moyen de faire comprendre quelque chose à une maman.

C’est là que ça fait mal, que ça blesse. De prendre conscience qu’on pense agir dans le meilleur intérêt pour nos enfants et nos proches, et que malheureusement, c’est le contraire.

On n’agit correctement ni pour nous ni pour eux !

Alors, pour une fois… choisissons-nous !

Et pour celles qui seraient tentées de se dire que je parle au travers de mon chapeau en ne sachant pas ce que c’est de ne pas s’apprécier…

Aujourd’hui, je me suis levée et j’ai évité le miroir. Jusque-là, c’est pas nouveau…

Je n’ai pas fait mes sourcils depuis des années… et je ne me maquille jamais sauf si je suis en tournage.

Je me lave les cheveux une fois par semaine, au point où même mes enfants remarquent quand je ne ressemble pas à la chienne à Jacques.

J’ai pris quarante livres depuis trois ans. Et non, ce n’est pas à cause de ma grossesse. C’est parce que je m’alimente tout croche et que je manque de rigueur quand vient le temps de couper ce qui est mauvais pour ma santé et mon poids.

Je n’ai pas de manteau d’hiver qui me fait. Je porte celui de Hayden, que je lui ai acheté au début de l’année. Celui qu’il ne veut pas porter parce que je l’ai pris trop grand pour lui.

La fermeture éclair ne fonctionne pas… c’est chic ! Je pourrais clairement en acheter un large de femme… mais NON, parce que c’est bien mieux d’attendre de reporter mes anciens Xsmall (J’écris et je me trouve moi-même ridicule…).

Je n’ai aucune paire de jeans qui me fait et je refuse d’en acheter d’autres parce que depuis dix-sept mois, je me dis que je vais rentrer dans mes foutus jeans taille 27 sous peu. La réalité, c’est que je porte du 30 et que le 27 ne monte pas plus haut que mon genou.

Mes chandails sont tous des chandails hyper confos et très grands. Ça me permet de bien me cacher et comme ce sont des oversize, psychologiquement, je me dis que je porte encore du Xsmall et du small…

Est-ce que je fais pitié ? PANTOUTE !

Je comprends que j’ai choisi, sans le vouloir, d’être ce que je suis aujourd’hui.

J’ai choisi de mal m’alimenter. J’ai choisi de ne pas m’arranger. J’ai choisi de ne pas m’acheter des vêtements à ma taille !

Je suis le maître de ma vie, et présentement, ça ne vole pas haut.

Mes enfants sont heureux et ne manquent de rien. Mais moi, je manque de… MOI !

Et je ne veux SURTOUT pas qu’Anna et Livia pensent que c’est normal d’être ainsi.

J’ai réussi au niveau professionnel. Je fais des sous et je suis indépendante financièrement. Le problème est loin d’être par rapport à ça… C’est beaucoup plus profond.

On parle ici de respect de soi et d’amour-propre.

C’est fou pareil parce que je suis certaine que je ne suis pas la seule à vivre ce genre de situation.

J’ai réalisé aujourd’hui que j’avais 34 ans… dans ma tête, j’en ai encore 30 ! Comme si ma vie s’était mise sur pause à une période distincte de ma vie.

Voilà c’est dit ! J’ai enfin mis sur papier tout ce qui me passe habituellement par la tête.

Tout ce que je mets dans un petit tiroir de mon cerveau et que je referme une fois que j’ai réussi à m’exprimer.

C’est cliché, mais… Et si aujourd’hui était le premier jour du reste de ma nouvelle vie ?

Et si aujourd’hui était le premier jour du reste de… ta nouvelle vie !

Maïka

T’es bin trop fine, tu t’fais niaiser

C’est ça qu’elle m’a dit alors qu’on partageait notre éniÃ

C’est ça qu’elle m’a dit alors qu’on partageait notre énième coupe de vin.

Je comprends ses mots, mais je ne suis pas d’accord. Je m’explique.

C’était en référence au fait que j’avais pris le temps de jaser avec un SDF dans le coin d’un ancien boulot. Un bout de la ville riche en trucs locaux et underground. Ma personnalité funky y trouve son compte à chaque visite… J’me tannerai jamais. Surtout pas des gens qui tourbillonnent dans cette partie de la Grande Capitale Nationale.

Un gars super sympathique à qui il manquait quelques dents mais aucune lumière. De la conversation et des pantalons sales. Rien qui ne faisait en sorte qu’il mériterait moins de considération de ma part. Je me souviens que cette journée‑là, j’étais partie travailler avec les yeux dans le même trou et des bas de laine pour le chalet. Pas super chic pour une fille en com, mais par chance, on pouvait travailler même en pantoufles.

Je ne suis pas mieux que lui. J’assumais autant mon look que lui. J’avais aussi froid sinon plus. Il était du genre pas dérangeant. Ni déplacé. Il a le statut de quêteux mais moi, j’y vois surtout un humain.

Je donne rarement mon change sans échanger avec la personne qui me le demande.

Il est dans la rue. Il est bien et aime la liberté que ça lui offre. Les gens sont majoritairement sympathiques et les autres trop occupés sur leur iPhone.

« Il voulait juste ton argent », qu’elle me relance en déposant sa coupe de Chardonnay.

Oui. Et c’était clair. J’ai fait le choix de lui en donner. Mais j’ai aussi fait le choix de lui donner de mon temps. De la considération. De l’écoute.

Trop fine ? Non. Si tous prenaient le temps de considérer leur prochain, on n’aurait pas eu de gamin malien de 14 ans qui a cru bon de coudre son bulletin à l’intérieur de sa veste dans l’espoir d’une vie meilleure.

Prenez donc quelques minutes de votre temps pour considérer les gens qui vous entourent.

Kim Boisvert

Petits plaisirs

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Le quotidien est fait de petits plaisirs… Prendre le temps de s’y arrêter c’est réaliser que le bonheur, c’est là, maintenant, et que c’est par petits morceaux qu’il se déguste…

 

Voici de petits plaisirs qui embellissent mes journées… Quels sont les vôtres?

 

– Admirer un rayon de soleil qui perce sur l’oreiller un jour de congé.
– Entendre le bruit du café qui coule le matin.
– Me coller sur la joue chaude de mon enfant au réveil.
– Manger la mousse du café avec une cuillère.
– Enfoncer mon visage dans les poils de mon gros chien.
– Mettre mes fesses devant une cheminée.
– Croquer une première fois dans une gomme et sentir toutes ses saveurs envahir mon palais.
– Manger une gaufre au chocolat.
– Toucher la peau d’un nouveau-né.
– M’enrouler dans une couverture devant la télé.
– Entrer doucement dans un bain brûlant.
– Regarder trop longtemps un oiseau dans le jardin.

– Entendre le bruit de la neige qui craque sous mes pas.

– La lune qui illumine le noir les soirs d’hiver.
– Le soleil qui se lève et embrase le ciel.
– L’odeur et la douceur de la crème sur mon visage le matin.
– Me blottir dans le linge qui sort de la sécheuse.
– Croquer doucement dans une arachide salée.

 

Gwendoline Duchaine

 

 

 

Le temps…

Pour certains, il y en a trop; pour d’autres, il se sauve; encore

Pour certains, il y en a trop; pour d’autres, il se sauve; encore quelques-uns n’en ont plus…

Peu importe notre relation au temps, il occupe énormément d’espace dans nos esprits.

Je fais partie de ceux qui en manquent cruellement! J’ai une vie professionnelle, familiale et sociale très active. Je ne veux rien manquer. Je veux tout vivre, tout voir!

J’adore habituellement ce rythme mais parfois, cela devient trop. Mon corps, mon esprit n’en peuvent tout simplement plus. Je tente bien souvent de garder la cadence, mais force est de réaliser que je dois m’offrir une pause.

Lorsque mon frère est décédé, je me suis juré de vivre chaque minute. Je ne suis donc pas quelqu’un qui a trop de temps devant moi. Je vis à fond, jusqu’à ce que j’atteigne mon fond!

J’entre alors, souvent accompagnée des membres de ma famille, en mode pause. On se donne du temps. On éclaircit nos agendas. On filtre les nécessités. On se dépose…

On se retire dans nos quartiers. On est tous ensemble collés ou à d’autres moments, tous à des endroits différents, mais refaisant notre plein vibratoire.

L’important, c’est de respecter l’humeur de chacun. On a tous une façon propre à soi de se détendre.

On médite, on lit, on dort, on jase, on joue à des jeux, on contemple la vie qui se vit à l’extérieur. On « est », tout simplement.

Cela peut nous prendre deux heures comme deux jours! On ne se donne pas de temps. On accueille notre moment de recharge. Nous savons que notre moment de remontée vibratoire est complet lorsque nous ne  voulons que reprendre notre rythme régulier. Un rythme rapide mais amusant, stimulant, passionnant, bienveillant, exaltant!

Le temps n’est souvent qu’une perception, car pour certains, j’ai une vie de fou. Pour d’autres, j’ai une vie tranquille.

Mais le plus important est que ma relation au temps me convient. J’adore vivre le temps de cette façon!

Martine Wilky

Se donner du lousse l’été, ou l’art de se pogner le beigne!

Le printemps à peine entamé, dans un aréna bondé

Le printemps à peine entamé, dans un aréna bondé de parents complètement vidés, je sentais déjà le désespoir s’installer. La saison tirait à sa fin. L’odeur nauséabonde de l’équipement de hockey de fiston planait encore dans la voiture et nous rotions encore notre dernière poutine que déjà, la question fatidique commençait à se faire entendre : « Toi, ton enfant, tu l’inscris à quoi, cet été? »


J’ai toujours ressenti un certain malaise à avouer que par chez nous, on se donne du lousse l’été : pas de cours! Il m’arrive de percevoir du jugement, et même de la surprise, dans le regard des autres parents. À croire que je néglige mes enfants! Comme si ma progéniture allait s’engouffrer dans un état léthargique permanent, par ma faute, parce qu’elle n’est pas stimulée et dirigée trois fois par semaine, le temps des vacances scolaires; comme si notre existence allait s’arrêter là.


Honnêtement, lorsque l’été se pointe, je remercie le ciel de me redonner un semblant de vie (enfin! Je vais pouvoir dormir le samedi matin!), alors que d’autres parents ont l’impression de perdre le sens de la leur. C’est comme si l’idée (complètement absurde et irréaliste pour certains!) de ne pas avoir un horaire réglé au quart de tour, de ne pas courir sans cesse d’une activité à l’autre comme des poules pas de tête et de ne pas être systématiquement entourés de gens, engendrait un sentiment de vide qu’il fallait absolument combler par autre chose.


Est-ce égoïste de ma part? Sans doute un peu. Je ne vous le cacherai pas : après dix mois de repas sur le pouce, de weekends consacrés aux spectacles et aux sports, de voyagement à travers la province pour les divers tournois, de soirées à ne pas voir mon chum parce qu’on doit faire le taxi chacun de notre côté, et d’un emploi du temps établi en fonction de l’horaire surchargé des petits, la maman, et son portefeuille sont à boutte! Est-ce si déraisonnable de vouloir avoir la paix le temps d’un été? Peut-être qu’avoir des trous dans mon horaire, ça ne m’embête pas tant que ça, moi, finalement!


C’est vrai, mes enfants aiment apprendre de nouveaux accords à la guitare et perfectionner leur dernier kata. Oui! Du hockey, mon fils en mange! Mais vous savez quoi? Mes enfants ne haïssent pas ça non plus, flâner en pyjama le dimanche matin, ratatiner dans la piscine tout l’après-midi et partir à la conquête du quartier en vélo avec leurs amis. Parce que de temps en temps, c’est l’fun de vivre au gré du vent sans jongler avec les horaires de tout le monde. Parce que des fois, ça fait du bien de se pogner le beigne et de décrocher!


Je vous rassure : le cerveau des enfants ne ramollit pas parce qu’ils profitent de leur été pour jouer. À ce jour, je n’ai jamais entendu un criminel expliquer qu’il a emprunté la voie du crime organisé parce que son abominable mère ne l’avait pas inscrit à la balle-molle l’été de ses huit ans. Ne pas faire partie d’une équipe sportive ou ne pas apprendre une nouvelle discipline ne veut pas nécessairement dire que votre enfant tombera dans la consommation de drogues dures ou qu’il aura le temps de s’adonner à la planification d’une attaque terroriste. Un enfant peut très bien se développer, s’épanouir et socialiser sans être constamment dirigé!


Comprenez-moi bien : je n’ai rien contre les enfants qui pratiquent des activités organisées pendant la saison estivale. Je me demande simplement pourquoi on s’en impose tant, tout le temps! Je sais que les « Je ne sais pas quoi faire » et « C’est plate! » retentiront de temps à autre dans ma maison cet été. Mais je sais aussi que mes enfants en profiteront, qu’ils développeront leur autonomie et leur imagination, qu’ils se bâtiront une banque de souvenirs et qu’à la fin de l’été, papa et maman se seront reposés et seront d’attaque pour une autre année mouvementée.

 

Stéphanie Nesteruk

Et si le vrai bonheur était plus simple à trouver que l’on pense?

Je fais un constat de plus en plus flagrant. Je ne vous apprendrai r

Je fais un constat de plus en plus flagrant. Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’on se compare constamment avec nos proches, nos partenaires de travail ou nos voisins. Eh! boy, regardes-y donc la nouvelle maison, lui! Ouf! As-tu vu le nouveau camion du voisin? Wow! Il s’est acheté telle montre ou encore, elle est rendue avec telle sacoche. Ses quatre enfants vont à l’école privée, l’autre va dans le Sud quatre fois par année et pas n’importe où, dans un cinq étoiles. As-tu vu sa piscine creusée ou son spa huit places?

Avec les médias sociaux qui envahissent notre quotidien, il est quasiment impossible de ne pas savoir ce que font Pierre, Jean ou Jacques et quelle nouvelle acquisition ils ont faite. On peut voir le « bonheur » des autres dans leurs messages sur Facebook ou encore leur page Instagram. Et à lire les cinquante-deux commentaires d’amis qui disent « Oh! Mais vous êtes vraiment trop chanceux » ou encore « Vous avez tellement l’air heureux », on finit par croire que le bonheur se trouve dans tout ce que les autres ont et font. Alors on travaille pour essayer de s’offrir ce que tout le monde veut, la dernière mode, la grosse maison, le gros camion, le manteau de telle marque… et voilà qu’on va enfin pouvoir devenir heureux comme eux! On passe notre vie à désirer et non à profiter de la vie et à apprécier ce qu’on a.

Mais si le vrai bonheur était plus simple que ça à obtenir? Si je vous disais que le vrai bonheur frappe à vos portes quotidiennement, mais que votre vie virtuelle ou votre tourbillon professionnel vous empêche souvent de le voir passer? Votre désir d’avoir et de faire comme les autres vous aveugle et les rayons de bonheur passent sous vos yeux. Le vrai bonheur est là, tout près de vous. Oui! Oui! Juste là.

Prenez le temps d’apprécier le moment présent. Je dis souvent à ma fille en riant : « Tu sais, le moment que tu es en train de vivre là, présentement, il ne se reproduira plus jamais de la même manière, alors prends le temps d’apprécier ». Le vrai bonheur c’est d’apprécier qu’on soit en santé, apprécier qu’on soit capable de marcher, bouger, s’exprimer, communiquer. A-t-on vraiment besoin d’aller au département de trauma à l’hôpital pour se rappeler qu’on est chanceux?

Le vrai bonheur, c’est tout plein de petites choses banales. Pour moi, en voici quelques exemples :

– Prendre un bain chaud avec de la musique qu’on aime. Et pourquoi ne pas y ajouter des bulles de bain où une bombe de bain? (Sans leur faire de publicité, aller voir les bombes de bain LUSH, vous allez adorer.) Vous pouvez même lire un bouquin avec un petit verre de rosé tant qu’à y être!

– Quand le ménage de la maison est fait (ma blonde va sourire en lisant celle-là). Eh! oui! Quand la maison est propre, propre, propre, moi, ça me rend heureux. Même le faire me rend heureux.

– Jouer à un jeu de société en famille. Prendre le temps de sortir nos vieux Monopoly, notre YUM, nos jeux de cartes. Retourner en enfance et s’amuser sans penser à rien d’autre.

– Garder un tout petit bébé et le cajoler. Quoi de plus agréable que de prendre un bébé dans ses bras, l’endormir, lui parler et le bercer? Prendre le temps de le regarder et d’apprécier le moment présent.

– Marcher dans la nature. Nous avons tous un parc régional ou un espace semblable près de nos maisons. Prendre le temps de respirer l’air frais, marcher avec ou sans musique dans les oreilles (la nature joue elle-même sa propre musique), faire un pique-nique avec une bonne vieille couverture. Prendre le temps de regarder autour.

– Prendre un verre entre amis et refaire le monde.

Bon, je pourrais vous pondre des pages et des pages de petits bonheurs faciles. Mais la conclusion de tout ça, c’est que le vrai bonheur, on l’a tous déjà autour de nous. Il faut le créer, il faut l’entretenir, il faut le VOIR. Prenez le temps de vous demander ce qui vous fait vraiment plaisir et vous rend heureux. Prenez le temps de le faire et de l’apprécier. Pensez à vous, juste à vous de temps en temps. Une fois ces petits bonheurs identifiés, assurez-vous de vous en offrir de temps en temps, au lieu d’aller fouiner sur Facebook pour voir celui des autres (souvent artificiel).

Et vous, qu’est-ce qui vous apporte du bonheur et que vous ne faites pas assez souvent?

Les règles du bonheur – Texte: Joanie Fournier

Quand Noël approche, les bonnes résolutions se pointent le bout du nez. On pense à tout ce qu’o

Quand Noël approche, les bonnes résolutions se pointent le bout du nez. On pense à tout ce qu’on aimerait (t’sais genre, gagner à la loterie ou perdre du poids #classiques), et surtout, à tout ce qu’on voudrait faire ou recevoir (voyager ou avoir la toute nouvelle babiole techno #classiquesaussi). Chez moi, on se concentre sur une chose : partager du bonheur (non, c’pas une joke). Pour le faire, on suit ces cinq règles simples :

1— Finies, les traditions aux valeurs douteuses. Si j’instaure une tradition, je veux que ce soit pour les bonnes raisons. On va se le dire, le lutin qui joue des tours, je me demande encore ce qu’il est sensé transmettre comme valeurs à nos enfants!? Pis c’est quoi l’idée de manger un maudit chocolat en se levant le matin!? C’est quoi le but, le message, la quête spirituelle là-dedans!? Ici, quarante jours avant Noël, les enfants découvrent une petite boîte. C’est notre calendrier de l’Avent. Parce que chez nous, au lieu de manger un chocolat par jour, chaque membre de la famille doit faire une bonne action. Tous les jours. Chaque. Jour. Pas de chocolat. Pas de lutin. Juste le don de soi et la gratitude.

Chaque matin, les enfants sont excités de piger la bonne action du jour et de faire le choix de faire le bien. Plus les jours avancent, plus le don de soi devient naturel pour les enfants… Ouvrir la porte à un aîné, aider un plus jeune, pardonner à quelqu’un… Ce sont de belles actions, mais encore faut-il être capable d’en saisir toutes les occasions. C’est bien aussi de faire une pause, en cette froidure hivernale, pour se rendre compte de tout ce qu’on peut faire comme petits gestes au quotidien. (Je salue ici la madame qui m’a coupée pour me voler ma place dans le stationnement tout à l’heure!)

2— Faire du bénévolat. Oui, pour vrai. Je ne vous écris pas aujourd’hui pour vanter nos « bonnes actions », au contraire. J’écris ce texte parce que je réalise surtout que quarante jours pour se dévouer aux autres, c’est loin d’être assez. C’est quand, la dernière fois que vous avez mis votre vie sur pause pour prendre soin des autres? Réellement? (Aux mamans : Mettre sa vie sur pause pour se dévouer à ses enfants, c’est noble, mais ça venait dans la description de tâches au départ, faque ça compte pas…) Dans le train-train de la vie, on a tous l’impression de courir après le temps. Mais la vérité, c’est que vous n’aurez jamais le temps, si vous ne le prenez pas.

3— Fabriquer des trucs avec amour. Acheter un cadeau? Facile et coûteux. En fabriquer un? Moins facile et moins coûteux! Mais oh! Combien plus gratifiant! Recevoir un cadeau? C’est le fun. Recevoir un petit quelque chose qu’une personne chère a fait pour nous? Tellement plus touchant. Pensez-y. Et l’excuse « je ne suis pas bon en bricolage » est à proscrire! Tu peux bâtir, construire, dessiner, fabriquer, bricoler, cuisiner, écrire, créer… et c’est impossible d’être humainement incapable d’accomplir quoi que ce soit. Je crois encore en l’humanité…

4— Arrêter de poser LA question, et d’y répondre. Quand Noël approche, la question futile revient sans cesse : « Pis toi, qu’est-ce’tu veux pour Nowel? » Et là, tu réponds un livre, un foulard, un chandail, un peu-importe… Et là, le 25 décembre, on te l’offre en cadeau. Parce qu’on s’est tellement éloignés des gens autour de nous, qu’on ne les connaît même plus assez pour savoir ce qui les rendrait heureux! Au lieu de lui poser la question, essaie de penser à cette personne, à ce qu’elle aime faire ou manger, aux endroits où elle aime aller ou sortir, ou à ce qu’elle voudrait découvrir. L’idée, c’est encore de rendre l’autre heureux, pas de lui donner un autre cossin sur une liste… Si tu n’arrives pas à répondre à l’une de ces questions, va donc passer du temps avec cette personne, vous êtes dus!

5— Offrir l’intangible. Va voir Papi. Va cuisiner avec Maman. Invite tes amis. Appelle ton cousin. Prends ta sœur dans tes bras. Dis « merci ». Dis « je t’aime ». Pardonne. Visite. Donne. Donne de ton temps et de ton amour. Offre des sorties, des activités. Dépense moins et TROUVE DU TEMPS. Oublie les excuses… T’as pas de famille? Y’a des maisons remplies de personnes âgées qui vendraient leur âme pour une tite visite! Et il y a des milliers de réfugiés qui, j’en suis sûre, adoreraient être invités, acceptés, aimés.

Ces cinq règles semblent faciles, banales, voire futiles. Mais leur application au quotidien fait réellement de nous de meilleures personnes. J’te le dis!

Essaye donc de prendre le temps. T’es pas game.

 

Joanie Fournier

Plus tard! Je n’ai pas le temps!

Mon fils marche en équilibre, tel un funambule, sur ce fil qui sépare l'enfance de la préadolesce

Mon fils marche en équilibre, tel un funambule, sur ce fil qui sépare l’enfance de la préadolescence. Ça fait un bout déjà que les bisous en public sont interdits et que j’ai perdu mon titre de mère “cool”. Je me souviens d’une époque, pas si lointaine, où j’étais tout pour lui : son infirmière, son encyclopédie, sa source de réconfort, etc. Dans les derniers mois, j’ai été bumpée par Google, sa tablette électronique et ses « chums » de gars. Je ne suis plus le centre de son univers : c’est clair!

 

Ne vous méprenez pas, j’ai toujours su que ce moment viendrait. J’espérais que cette étape se fasse attendre, mais comme tout va si vite dans ce monde, il fallait s’y attendre. C’est pourquoi j’ai profité de chaque instant de sa petite enfance. Cet enfant, je l’ai bourré d’amour; je lui ai donné de la confiance par intraveineuse; je lui ai fait des traitements chocs d’attention et d’affection. C’était l’enfant le plus doux, le plus sensible et le plus intelligent du monde! Je l’ai regardé grandir, m’émerveillant devant chacun de ses petits exploits. Une culotte d’entraînement propre ou un nouveau mot lui valaient une pluie d’éloges!

 

Pourtant, ce soir, quand mon grand m’a demandé de prendre un moment avec lui pour jaser et me faire des câlins, j’ai été tentée de me défiler. J’ai pensé à ma fatigue, au bon bain chaud qui m’attendait, à la vaisselle que je devais ranger et aux lunchs que je devais préparer pour le lendemain. Ce soir, j’ai réalisé que peut-être…peut-être que ce n’est pas tant moi qui ai perdu de l’importance aux yeux de mon fils, mais plutôt lui qui s’est fait bumper par le train-train quotidien.

 

Je repense à tous les « Plus tard! Je n’ai pas le temps! » et les «  Tu ne vois pas que je suis occupée? » Je songe aux nombreuses occasions où il a voulu me parler de statistiques de la LNH ou de ses nouvelles cartes « Pokémon »”, et que j’ai acquiescé de la tête sans véritablement l’écouter. Je ne compte plus les occasions où il m’a tout simplement exaspérée avec ses questions en rafales et ses blagues sans queue ni tête. C’est avec le cÅ“ur serré que je revois tous ces moments où je n’ai pas pris le temps.

 

Alors ce soir, j’ai pris le temps : je me suis étendue avec mon grand et on a parlé. On a jasé de l’amitié et de l’importance d’être soi-même, d’être intègre. Il m’a également parlé de hockey et de ses fameuses cartes « Pokémon », et j’ai écouté sans le quitter du regard. Je l’ai encouragé, je l’ai félicité et je l’ai questionné. Ce soir, j’ai été présente, physiquement et mentalement, pendant 10 minutes… 10 petites minutes. J’ai failli laisser filer cette opportunité, mais je l’ai rattrapée de justesse. J’ai savouré ce moment avec le grand garçon, qui est toujours, d’ailleurs, le plus doux, le plus sensible et le plus intelligent du monde!

 

Je ne suis plus le centre de l’univers de mon grand garçon et c’est sans doute mieux ainsi. Les petits moments comme ceux de ce soir se font plus rares, mais je compte m’y accrocher de toutes mes forces. Je continuerai à le bourrer d’amour et à le gaver d’affection. Je lui donnerai même des bisous en public parce que je suis sa mère et qu’une mère qui a perdu son titre de mère “cool” n’a rien à perdre!

 

Stéphanie Nesteruk

Maman de trois beaux enfants et belle-maman d’une grande fille. Diplomée en  Éducation à la petite enfance , j’ai œuvré pendant plus de 10 ans dans le milieu des petits comme éducatrice et ensuite comme intervenante aux relations mère-enfants. Suite au décès du père de mes enfants, j’ai entrepris un retour aux études en Traduction pour poursuivre mes rêves et me dédier d’avantage à mes cocos.