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Cette odeur…

À chacun de mes retours en classe, ce qui me touche le plus, c’es

À chacun de mes retours en classe, ce qui me touche le plus, c’est l’odeur. L’odeur d’une école, ça ne s’invente pas. J’arrive à peine à la décrire, en fait! Un curieux mélange de crayons de bois, de papier et de gym😉.

Le brouhaha qui s’installe, les p’tites abeilles qui circulent, les planchers frais cirés…

Les discussions de coin de corridor, de cadre de porte, de secrétariat…

Le teint hâlé de mes collègues, la rencontre avec les nouveaux, les accolades, les fous rires…

J’adore la rentrée scolaire, malgré tout ce qu’elle implique.

Dormir… moins. 💤

Penser… plus.

Réinventer ma classe… encore!

Me préparer à accueillir mes p’tits nouveaux et vivre ce grand bonheur avec mes amis.💜

Avoir des papillons dans le ventre et des fourmis dans les jambes… Espérer donner le goût de lire davantage et la confiance qu’il faut pour écrire et devenir un auteur passionné.

Siroter le dernier verre de vin de mes vacances, prête à accomplir de grands projets.

Qui que tu sois, collègue du grand monde de l’enseignement, je te souhaite une rentrée extraordinaire !

🌸J’ai une pensée pour toi qui auras enfin TA classe, cette année; tu sais quoi? Tu y arriveras! xxx

Karine Lamarche

 

Contes de mille et une écoles…

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Il était une fois une école où on faisait beaucoup plus qu’apprendre.

Dans cette école, les enfants avaient le bonheur de grandir et de déployer leurs ailes auprès d’adultes significatifs pour eux, entourés de grandes personnes bienveillantes et inspirantes.

Combien de bobos madame Marilou a-t-elle soignés? Elle ne les compte plus, bien entendu! Jamais elle n’a fait sentir, cette année encore, qu’un enfant la dérangeait lorsqu’il se présentait à elle pour donner un coup de fil à la maison : une boîte à lunch laissée sur le comptoir, des patins oubliés dans l’entrée, une clé permettant de rentrer dîner…

Monsieur Sylvain a accepté avec joie l’aide offerte par les petits comme les grands pour faire la tournée des classes et des salles de bain en fin de journée. Il a pris le temps de partager son savoir, les règles d’hygiène de base et a même récompensé ces enfants par des friandises, à l’occasion (manger des bonbons à l’école, c’est un grand bonheur, non?)

Les chauffeurs d’autobus peuvent également faire la différence dans la vie de votre enfant… Cette année, l’un d’entre eux s’est inquiété de ne pas revoir un enfant à l’arrêt habituel après le dîner. Ne voyant aucun véhicule dans l’entrée et connaissant la santé précaire du garçon, il a pris soin d’aviser le personnel de son inquiétude. Ce chapitre se termina de belle façon, somme toute, puisque le garçon en question avait simplement voulu s’octroyer un après-midi de congé… 😉

Au service de garde, cette année, j’ai vu plusieurs éducateurs se présenter bien avant leur quart de travail. Ils ont offert de leur temps pour surveiller des élèves et les aider dans différents projets.

J’ai vu madame Manon, pendant un voyage au chaud, en vacances, graver le nom de chacun de ses élèves dans le sable et leur fabriquer un cadre souvenir orné de sable et de coquillages; au-delà du souvenir bien tangible qu’est la photo, ils se souviendront surtout de la grande bonté de cette femme. 🌸

J’ai vu madame Nadine, notre directrice, panser les plaies d’un élève et tenter de retracer sa dent… Il doit assurément y avoir une ligne écrite en très petit dans les tâches connexes de son contrat qui l’ont forcée à agir de la sorte… 😉

 

J’ai appris que madame X (je tais son nom puisqu’elle ne souhaite pas être identifiée) paie, chaque année, les fournitures scolaires d’un enfant qu’elle ne connaît pas. Elle achète ce dont ses fils ont besoin et prépare un troisième sac qu’elle apporte à l’école à la rentrée scolaire. Cet enfant qui reçoit ce cadeau apprend qu’un humain, c’est beau.

 

J’ai connu plusieurs enseignantes qui, cette année encore, ont acheté des surplus pour leur classe puisque parfois, le crayon, la gomme à effacer, le cahier, le rapporteur d’angles, ils n’arrivent jamais.

 

J’ai connu des enseignantes et des éducatrices qui ont partagé leur collation ou qui ont apporté un fruit supplémentaire, sachant qu’un de leurs élèves ne mangerait pas à sa faim.

 

Cette école, c’est la mienne, c’est la vôtre, c’est celle de votre enfant. 😊

 

Cette école, vous l’ignorez peut-être, elle est remplie de petites fées qui veulent le meilleur pour votre trésor. 💜

 

Parlez-moi d’un adulte qui a fait la différence pour vous…

 

 

Karine Lamarche

 

Lettre à mon élève

Ce soir, à ta soirée des finissants, je t’ai observé. J’ai vo

Ce soir, à ta soirée des finissants, je t’ai observé. J’ai volé des minutes de ton précieux temps pour jaser un brin avec toi, te dire combien j’ai aimé t’enseigner. Il se peut même que je t’aie fait un câlin.

Parce que malgré ce que tu peux penser, tu vas me manquer.

Parce que même si comme toi, j’ai hâte aux grandes vacances, sache que déjà, je pense à toi avec nostalgie.💜

Tu sais, on a passé près de 200 jours ensemble, ce n’est pas rien!

On a commencé par s’apprivoiser. Nous avons appris à nous connaître. Il se peut que nous ayons eu des différends; des humains qui se côtoient au quotidien, qui transportent leurs bagages respectifs d’émotions, leurs histoires, ça peut faire des étincelles… 😉

On a découvert les limites de chacun. J’ai perçu tes angoisses, tenté de les calmer. Quand tu as rencontré des obstacles, je t’ai aidé, de mon mieux, à les franchir.

Nous avons cumulé les anecdotes, eu de nombreux fous rires et fait des folies. Tu as appris aussi, bien entendu!

Ce soir, je t’ai dit au revoir. Sache que tu vas me manquer et qu’à ta façon, tu as marqué mon cœur de prof.

Rends-moi visite quand tu le pourras. Je t’assure, c’est le plus beau cadeau que tu pourras me faire.🌸

Bonne route!

Ta prof de 6e

Karine Lamarche

 

Les enseignants qui tirent leur révérence à l’année en cours pour sauter dans les vacances

Bientôt, la cloche retentira pour annoncer la fin des classes. La f

Bientôt, la cloche retentira pour annoncer la fin des classes. La fin d’une année scolaire. Elle retentira aussi pour annoncer le début des vacances. Le début d’un repos tant mérité.

Mais entre la fin et le début, se joue une ribambelle d’émotions. Passant de l’euphorie des élèves face au grand congé et aux déchirements des au revoir. Des finissants qui diront adieu à cet établissement qui les a vus grandir. Des enseignants qui diront adieu à cette profession couronnée d’une retraite grandement méritée.

Ils seront des milliers dans quelques jours à entendre les cloches retentir dans leur cœur une dernière fois avant les vacances estivales. Ces cloches qui auront chronométré leurs journées et synchronisé leur quotidien l’année durant. Majoritairement, des femmes. J’ose m’imaginer le dernier moment de nostalgie de l’une d’elles. De sa fin avant son début.

Assise derrière son bureau, l’enseignante remettra un peu d’ordre sur celui-ci. Se laissera emporter, quelques instants, par la frénésie de ses projets de vacances. L’idée de quitter ces quatre murs à la peinture à refaire, l’espace d’un été, la rend fébrile. Ce local teinté de sa personnalité, de ses couleurs propres à elle et qui la distinguent de ses autres collègues. C’est la classe de Mme Une Telle qui se referme l’espace d’un été. Elle mettra un peu d’ordre aussi dans sa classe. Se laissera émouvoir par tout ce qui l’entoure. Décrochera du mur les apprentissages qui se sont échelonnés toute l’année. Dépunaiser des souvenirs et les ranger dans des boîtes pour ne les ressortir qu’après les vacances. Ils viendront, tour à tour, la faire sourire, la faire rire, la faire pleurer. Parce que c’est aussi cela cette enseignante. Quelqu’un rempli d’émotions. Quelqu’un rempli d’humanisme et de beaucoup d’empathie. Qui a à cœur de faire évoluer, progresser ceux que nous lui confions.

Elle en a tenu des mains tout au long de cette année. Ses mains offertes pour relever l’enfant lorsqu’il sentait la terre s’effriter sous le poids de ses incompréhensions. Ses mains tendues vers des parents qui peinaient à aider leurs enfants. Ses bras pour accueillir et enlacer des enfants en pleins chagrins et des confidences muettes que seul son cœur pouvait soigner et entendre. Ses épaules pour voir s’y déposer la tête surchargée d’une collègue de travail.

Dans cette classe vidée de ses élèves, l’écho des chaises qui glissent sur le parquet, les éclats de rire dans les corridors se feront entendre. L’odeur de craie sur l’ardoise se fera sentir. Elle réalignera les pupitres comme elle le faisait pour s’assurer que tout était bien mis en place. Elle se remémorera, à la lecture des milliers de petits mots d’amour reçus durant l’année, les petits moments uniques et privilégiés avec ceux qui étaient sous sa charge. Ces petits moments qui ont baigné dans son cœur immense. Ce cœur jamais trop petit. Où il y a une place pour chacun. Du plus effacé au plus récalcitrant. Du plus timide au plus volubile.

Ces enseignantes ont l’art de détecter l’incompréhension. De saisir ce qui ne va pas. Des chercheuses de trucs pour faciliter l’apprentissage. Elles se ressourcent constamment d’histoires afin d’être toujours animées par cette passion. Cette flamme qu’elles gardent en elles. Qu’elles transmettent dans l’espoir qu’elle ne meure jamais. Il n’y a rien de plus triste que de voir une étincelle prendre fin. S’anéantir.

Ce sont des herboristes qui cultivent les plus belles fleurs de l’apprentissage. Ce sont des éleveurs de papillons aux couleurs différentes et qui les laissent s’envoler à chaque fin d’années scolaires. Les regarder prendre leur envol. Certains avec assurance tandis que d’autre finiront par s’envoler, mais prendront le temps d’être réconfortés avant de quitter vers l’inconnu.

À toi, l’enseignante de mon enfant. Toi, l’enseignante de tous les enfants, je suis ravie de savoir que tu prendras ce temps qui t’est alloué pour te reposer. Que tu prendras ce temps pour penser à toi. Toi qui donnes tellement aux autres que tu finis par t’oublier. Que tu prendras ce temps pour te réapproprier un rythme ralenti, car c’est connu, dans une cour d’école, dans des corridors, le rythme est effréné. Les élèves ont cette énergie qui chamboule une journée. Que tu prendras du temps pour ce qui te plaira.

L’automne reviendra rapidement. Ta charge de travail ne pourrait être reprise adéquatement sans ce temps de repos. Pour mes enfants que le prochain automne amènera dans ta classe, je suis heureuse de savoir qu’une enseignante reposée les y accueillera. Une enseignante toujours passionnée les accompagnera. Une enseignante aimante. Une enseignante qui fera la différence.

Elle ressortira ses boîtes des placards. Refera une beauté à sa classe. Se permettra des nouveautés pour adoucir son quotidien. Elle sera nerveuse d’accueillir ses nouveaux élèves en soif d’apprendre. Aux difficultés diverses. Aux besoins particuliers. À chaque apprentissage qu’elle repunaisera sur ses murs, ce sont des souvenirs incalculables qui se grefferont. Des souvenirs aussi nombreux que ses années d’enseignement.

Merci pour tout, chère enseignante, cher enseignant. Merci d’être qui tu es, d’être au-delà de ce que je serais devant une classe d’inconnu. Merci d’accueillir sans préjugés ce que j’ai de plus précieux. Tu mérites tes vacances. Bon repos.

Mylène Groleau

Votre enfant, mon élève…

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Au nom de mes collègues enseignants, j’ai envie de me rappeler et de vous raconter pourquoi on choisit ce métier (non, ce n’est pas pour les vacances d’été 😉, même si elles sont toujours bienvenues!)

 

Votre enfant, il est au cœur de nos préoccupations. Sa réussite, elle nous importe autant qu’à vous. Lorsque quelque chose cloche, on se consulte, on parle aux membres de notre équipe; on s’en soucie. 

Beaucoup.

 

Quand il n’est pas dans son assiette, qu’il semble triste ou fatigué, on le questionne. Qu’il se sente bien, qu’il soit réceptif aux apprentissages, c’est important pour nous.

 

Au retour d’un weekend, d’une importante compétition, on veut savoir! Comment ça s’est passé? A‑t‑il gagné? Est-elle fière de ce qu’elle a accompli? Nous sommes curieux, on s’intéresse pour vrai à leur quotidien.

 

Parce que le lien qui nous unit à votre enfant, il est indispensable.

 

Parce que pour lui, qu’on reconnaisse ses forces, c’est magique! 

 

Parce que votre enfant, c’est un peu le nôtre, au fond.

 

Il nous est prêté pendant quelques mois de sa petite vie, le temps qu’on essaie de faire la différence. Pour certains, on y arrive. Pour d’autres, c’est un travail d’équipe; on sème les graines et un autre adulte significatif récoltera le fruit de tous nos efforts, un jour.

 

Votre enfant, il compte pour nous. Pour cette simple raison, n’hésitez jamais à partager avec nous un renseignement qui pourrait vous paraître anodin; vous n’avez pas à idée à quel point nos interventions sont bonifiées lorsque vous nous informez d’une situation particulière…

 

Votre enfant, on l’aime! 💜 

 

Karine Lamarche

Elle a, elle aussi, allumé la flamme!

Madyson a six ans, elle est en première année et dans les dernier

Madyson a six ans, elle est en première année et dans les derniers jours, elle a aussi été une experte des Jeux olympiques de Pyeongchang. J’aurais aimé dire que c’est grâce à moi… Quelle belle idée d’intéresser des enfants, même de cet âge, aux Jeux olympiques! Mais je dois avouer que l’idée vient de son enseignante, Madame Isabelle, qui a allumé la flamme des Jeux dans le cœur de ma petite Mady.

Chaque soir, elle revenait la tête pleine d’informations qu’elle me partageait. Que ce soit le résultat de nos athlètes canadiens, ou encore le nom et le nombre des disciplines, ou encore des informations sur la Corée du Sud, ou encore des enseignements sur la persévérance, l’importance de rêver et de mettre l’énergie et les efforts pour réaliser nos rêves. Elle était devenue pour moi une vraie petite encyclopédie. Si je me posais une question sur les Jeux, c’est à ma petite fille de six ans que je la posais. Ses petits yeux s’allumaient de passion lorsqu’elle me répondait.

C’est avec plaisir que nous nous sommes aussi laissé porter par la vague des Jeux. Nous avons regardé plusieurs compétitions sur le divan en pyjama, collées toutes les deux sous un gros doudou. Nous avons vécu ensemble de grands moments d’euphorie, d’autres de déception et d’autres d’espoir. Nous avons crié ensemble lors de performances surprises de certains de nos athlètes. J’allais la réveiller le matin en lui nommant les médailles que nous avions remportées pendant qu’elle dormait. On visionnait les performances qu’elle avait manquées.

Lors de la cérémonie de clôture, j’étais émue de voir la réussite de nos athlètes, la déception de certains. Mais j’étais aussi triste parce que tous ces beaux moments partagés avec ma fille prenaient maintenant fin.

Mais contrairement à la flamme olympique, celle dans le cœur de ma fille est toujours allumée. Si je me fie aux paroles de ma fille, son enseignante mérite une médaille d’or.

« Maman, dans quatre ans lors des Jeux de Pékin, j’espère que mon prof sera aussi hot que madame Isabelle et qu’on en parlera aussi, parce que c’était vraiment trop cool! »

Merci Madame Isabelle!

Mélanie Paradis

Dénonceriez-vous votre enfant?

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Ce jour-là, je suis au travail et je reçois une notification sur un réseau social… Je réalise avec colère que mon fils de quinze ans a publié une photo de son prof, pendant son cours… Je ne comprends pas. Il n’a pourtant pas le droit d’amener son cellulaire à l’école…

Pourquoi et comment a-t-il pris une photographie d’un professeur en train d’enseigner? Pourquoi a-t-il pris la peine d’écrire un commentaire idiot accompagné du nom et du prénom de son enseignant, et l’a ensuite partagé sur TOUS ses réseaux sociaux? Est-il conscient de la portée de son geste et du préjudice que cela peut entraîner? Sait-il que n’importe qui peut faire une capture d’écran et partager cette image?

J’ai hâte de rentrer à la maison et de confronter mon enfant sur le sujet. Depuis cinq ans, la loi sur le droit à l’image est affichée dans notre cuisine et nous en parlons souvent. J’ai de la misère à comprendre…

Le soir venu, mon ado nie tout en bloc.
– Ce n’est pas moi, c’est mon ami! Il a pris mon téléphone et a publié ça!
– Il a ton mot de passe? Donc cette photo est bien dans ton téléphone? Pourquoi il l’a publiée sur tes réseaux sociaux à toi?
– Pour me niaiser! C’était drôle!
Je continue les questions et je réalise que mon enfant se contredit, se débat (encore…) dans son mensonge…
– C’est toi qui as pris cette photo?
– Non! Je te jure que non! Pis anyway, tu étais pas là! Tu sais pas! Tu as rien à dire sur ce qui se passe à l’école! C’est pas si grave! Tu dramatises toujours tout! Tu sais pas, alors juste : tais-toi!

À ce moment précis, j’ai en effet arrêté de parler avec lui. Je lui ai demandé de lire la loi affichée sur le mur.

Et devant la mauvaise foi de mon enfant, j’ai décidé d’écrire à son école et à son professeur, pour leur expliquer son geste. Une partie de moi cherchait de l’aide. C’était important pour moi qu’il s’excuse auprès de son professeur, qu’il assume et répare! Sauf qu’il n’avait pas conscience de la gravité de son geste.

Ses frères et sœurs le confortaient :
– Maman! Tu capotes pour rien! Tout le monde fait ça! Y’a rien là!

– Je vais te poser une question : aimes-tu que je te prenne en photo?
– Non!

– Pourquoi?
– Parce que tu vas la mettre sur Internet et ça m’énerve!
– C’est la même chose. Penses-tu que ce prof a envie de se retrouver sur la toile?
– Maman! C’est juste drôle!

Très franchement, je me suis demandé si j’étais dans le champ, mais j’ai quand même envoyé le courriel à l’école…

Mon garçon a finalement paniqué et a avoué avoir pris cette photographie pendant son cours et l’avoir mise en ligne « pour rigoler»…

– Eh bien, mon grand, tu vas devoir répondre de tes actes à l’école demain…

– Tu es une balance!
– Tu es pire que la Gestapo!
– Tu n’as pas fait ça! Je risque d’être renvoyé!
– Maman, sérieux là?!

J’ai reçu des insultes et des commentaires négatifs de mes enfants pendant deux jours…

– J’ai fait ma job de maman… Un jour, tu comprendras…

Le lendemain, le directeur de l’école nous a contactés. Il a rencontré notre fils et a parlé avec lui des répercussions de son geste. Son discours allait dans le même sens que le nôtre, sauf qu’il a eu beaucoup plus de poids. Un enfant porte bien plus attention aux paroles d’un intervenant extérieur plutôt qu’à celles de ses parents «fatigants».


Le téléphone a été confisqué. Notre ado a dû rédiger une lettre d’excuse au professeur et faire des travaux d’intérêt général.

Le professeur et la direction de l’école ont travaillé en étroite collaboration avec nous. Je suis persuadée que mon enfant sait maintenant que cette histoire aurait pu être bien pire, cette image aurait pu ressortir plus tard avec encore plus de dommages collatéraux. Il est conscient du tort qu’il a causé à ce professeur et en est sincèrement désolé.

Cette collaboration parents/enseignants a permis à mon enfant de cheminer. Je suis sûre qu’elle fera de lui un meilleur citoyen.

Je suis très reconnaissante envers ces professionnels qui chaque jour, donnent leur temps et leur énergie pour faire de nos enfants de bons humains.

Je finirai avec cette phrase de son professeur : «Je pense que cette situation, désagréable pour tous nous rappelle l’importance de travailler ensemble pour servir l’éducation… car ne faut-il pas tout un village pour éduquer un enfant?»

 

Gwendoline Duchaine

 

C’est plus qu’un simple professeur

Je ne suis pas ce professeur, je ne suis pas cette remplaçante, mai

Je ne suis pas ce professeur, je ne suis pas cette remplaçante, mais je suis cette maman de trois enfants qui fréquentent les établissements scolaires.

Je suis cette maman qui s’implique dans les travaux scolaires de ses enfants. Celle qui désire que ses enfants s’épanouissent à l’école. Je suis aussi ce parent qui comprend qu’être professeur en 2018, ce n’est pas une mince tâche.

Disons-le, être enseignant est une vocation ! J’imagine que c’est un bien beau métier et que c’est extrêmement valorisant comme travail. Vous nourrissez le cerveau de nos petits humains en leur apprenant plein de nouvelles choses. Vous les aidez à persévérer et à trouver des solutions adéquates et propres à leur personnalité. Parce que Félix n’aura pas les mêmes besoins que son collègue de classe de droite. Parce qu’il y en a un ou deux avec des besoins particuliers. Parce que bien souvent, vous n’avez pas suffisamment de ressources. Parce que votre travail vous apporte son lot de casse-tête.

Je suis cette maman d’un enfant hyperactif qui n’écoute pas toujours les consignes. La mère qui écrit au professeur chaque semaine. Celle qui veut savoir comment sa semaine s’est déroulée. Pourtant, je le sais que si quelque chose ne va pas, elle me le dira. Mais c’est plus fort que moi. On est plusieurs parents comme ça. Je suis cette mère, mais vous, vous êtes ces professeurs qui prennent le temps de nous répondre. Quand mon téléphone reçoit une notification à vingt‑et‑une heures quarante‑neuf minutes et que j’aperçois  le nom du professeur sur mon écran, j’imagine que vous avez bien d’autres choses à faire que de nous répondre pour nous rassurer en dehors des heures de cours. Mais vous le faites. C’est la preuve concrète que nos enfants comptent pour vous. Que vous vous souciez d’eux. Que vous êtes des profs dévoués et aimants.

Vous êtes des figures importantes dans leur parcours. Nous avons tous au moins un professeur qui nous a marqués. Vous avez le pouvoir de faire la différence dans la vie d’un ou de plusieurs enfants. C’est un privilège incroyable.

Être enseignant, c’est un métier aux horaires atypiques contrairement à ce que plusieurs pensent. Vos heures ne sont pas comptées. La correction jusqu’à très tard le soir et même les jours de congé, la préparation de cours, des rencontres de parents ; en plus, certains professeurs sont impliqués dans les conseils d’établissements. Vous êtes aussi des humains qui investissent temps et argent pour nourrir nos enfants. Des hommes et des femmes qui dépensent leurs propres économies pour acheter des livres, des jeux, des pictogrammes, etc., afin d’alimenter l’imagination, la créativité et le désir d’apprendre malgré le manque de fonds des établissements scolaires.

Je trouve ça beau. J’ai pour vous une grande admiration. Vous avez un beau métier, mais pas un métier facile. Merci d’être qui vous êtes. Je suis certaine que vous, vous et vous, avez déjà marqué positivement plusieurs élèves. Je crois qu’on ne vous le dit pas assez.

Avec toute mon admiration,

Maggy Dupuis

 

Fini, les devoirs et les leçons

Les devoirs obligatoires à la maison, c'est F.I.N.I.

Les devoirs obligatoires à la maison, c’est F.I.N.I.

Non! Ce n’est pas le cas partout. C’est pourtant ce qui se vit dans les familles de la classe de Madane Julie Chamberland, enseignante de cinquième année en classe iPad à l’école St-Louis-de-France de la Commission scolaire des Navigateurs. Elle fait partie du groupe des 100 crinqués qui conseillent le ministre de l’Éducation. Oui, en septembre de l’année dernière, j’avais vu ce reportage de TVA «Fini les devoirs à l’école».

En moi-même, j’avais adoré l’idée. Je trouvais si loin de moi la possibilité de vivre ce répit dans notre vie familiale chargée. Cette vie qui nous passe sous le nez à la vitesse Grand V. Et voilà qu’un jour, la vie m’amène à rencontrer cette enseignante lumineuse, allumée et si dynamique. Elle parle de ses élèves comme des êtres uniques à qui elle accorde un précieux temps pour les aider à comprendre ce qu’ils peuvent améliorer, tout en leur montrant différentes méthodes de travail pour y arriver. Une enseignante qui parle de ses élèves au-delà de leurs notes. Ces fameuses notes qui sont si valorisées et qui, pourtant, ne prouvent rien selon moi quant à la réelle valeur de nos enfants, rien quant à la véritable grandeur de leur cœur. Oui, oui, ça fait cliché, mais plus la vie avance et plus je vois la vie avec les yeux du cœur, les yeux du cœur comme nous le chantait Gerry Boulet.

Ça fait six ans que j’ai des enfants à l’école et j’ai toujours été mitigée face à la question des devoirs. Croyez-moi, j’ai commencé la première année de mon fils avec un gros coup de coeur, un vrai crush pour les mots-étiquettes. J’étais certaine que j’allais passer du bon temps avec lui à les colorier et à les lui demander d’un millier de façons différentes tout en nous amusant. T’sais, un vrai beau moment de complicité mère-fils. J’ai désanchanté assez vite. J’ai reçu zéro intérêt de sa part pour nos moments ensemble devant son bureau de travail IKEA tout neuf. Nous n’avons ni colorié, ni récité quoi que ce soit dans la joie et l’harmonie. Il voulait faire comme son enseignante lui avait demandé de faire. Il voulait le faire au plus vite pour en finir au plus vite. Donc, j’ai fini par le laisser faire. Pourquoi vouloir lui imposer ma façon de faire même si elle était vraiment cool… dans ma tête.

Il est attentif en classe, allumé et il réussit bien. Qu’est-ce que je pourrais demander de plus. Dans mes moments de doute, mon mari avait toujours le don de me rassurer. Je me demandais quand même si je ne devais pas insister un peu plus pour qu’il fasse tout «comme il faut» ou plutôt «comme je pensais que c’était comme il faut». C’est là que mon mari me disait: «Tant qu’il aime l’école et que ses résultats sont satisfaisants, ne cherchons pas à lui faire détester l’école ou les études en insistant plus qu’il n’en fallait.» J’ai donc lâché prise et j’ai laissé mon fils suivre sa feuille de route comme il le souhaitait. C’est-à-dire: «Faire vite vite ses devoirs et en finir». Bon!

Puis ma fille est arrivée en première année. Ouf! Deux enfants si différents. Deux enfants à accompagner à la fois. Le tout avec un troisième enfant qui a besoin qu’on s’occupe de lui. J’ai aimé les installer confortablement à la table, apporter de la pâte à modeler pour mon dernier de quatre ans et me trouver donc ben cool de gérer ça comme une Pro. Mais ça tient pas la route dans le temps. Ils finissent par me poser des questions en même temps. L’un dérange l’autre. Mon grand trouve ça donc ridicule que sa sœur ne sache pas encore tel mot alors qu’elle le voit pour la première ou deuxième fois seulement. C’est pas super pour son estime d’elle-même. J’étais chaque fois irritée par ses remarques. Et mon dernier… qui veut aussi que je le regarde en même temps.

Et vous me demanderez peut-être, son mari dans tout ça? Il cuisine, il s’implique ou il me remplace quand moi, j’en peux plus. J’ai bien aimé cette citation dont l’auteur m’échappe: On peut apporter un cheval à l’abreuvoir, mais on ne peut pas le forcer à boire. Je peux bien asseoir mes enfants devant leurs devoirs, mais je peux toujours ben pas les faire pour eux. Faire l’essentiel, c’est ce que j’avais réussi à faire de mieux. J’ai aussi toujours réussi à doser en fonction de leur état de fatigue, qu’elle soit physique, mentale ou émotionnelle. Ça marchait bien, mais c’était beaucoup de temps, d’ajustement et d’efforts.  

Les devoirs: une torture?

Puis, j’ai commencé à parler avec des parents autour de moi. Je me faisais demander comment je m’en sortais avec toutes ces études. On avait «touttes», je dis bien «touttteees» la broue dans le toupet. Et cette période de devoirs et de leçons étaient souvent synonyme de tensions dans nos maisons.

J’ai des petites victoires par-ci, par-là pour éviter que ce soit toujours de la torture. J’ai réussi à leur trouver une source de motivation. Je nous ai fait un plan familial. Oui, un plan familial! Vous allez rire :-), mais c’est la façon la plus efficace que j’ai trouvée pour guider toute la famille dans la même direction. C’est en réfléchissant à la motivation pour solliciter la collaboration de nos enfants que j’ai établi une règle qui marche assez bien chez nous. Ils doivent s’acquitter de leurs responsabilités avant d’avoir droit à leurs privilèges. Puisque les devoirs font encore partie de notre vie, c’est leur responsabilité de les faire. Ensuite, ils peuvent sortir avec des amis, jouer dehors ou faire ce qu’ils veulent ou presque.

On veut que nos enfants bougent, qu’ils soient bons à l’école, qu’ils soient heureux, mais ils ont finalement peu de temps à eux ou pour ne rien faire. Non, non et re-non! J’ai passé un an à revoir nos façons de faire et à organiser notre vie familiale pour diminuer le stress et pour laisser du temps libre aux enfants. Je ne vais pas nous stresser le soir avec des devoirs à faire ou pire à sacrifier mes samedis matins?!

Pourtant, c’est ce que nous sommes si nombreux à faire. Un samedi matin, j’ai même passé quarante-cinq minutes aux côtés de ma fille à la laisser lire, réfléchir, à lui poser des questions pour l’aider sans lui donner les réponses, à la laisser faire à son rythme dans la joie, à rester calme et… à boire mon café. Quand on termine enfin… je constate qu’il est déjà 10h15. C’est juste non! J’ai aussi besoin de relaxer, de prendre l’air, de les voir jouer, de lire, de lire avec eux et surtout de ne rien faire. De ne rien faire et de me laisser inspirer par ce que nous avons le goût de faire ensemble. La spontanéité me manque terriblement. C’est devenu à un certain moment donné une torture de faire ce sacrifice au nom des devoirs.

Et c’est alors que la question suivante se pose: Est-ce vraiment nécessaire, des devoirs… au primaire?

C’est ce qui était au coeur de mon entretien avec Mme Julie Chamberland. J’ai réalisé cette entrevue pour vous: Rendez-vous avec Julie Chamberland

Et puis, la conclusion de ses recherches sur la question qui l’a menée à prendre cette décision est la suivante : les devoirs au primaire n’ont pas d’effet significatif sur la réussite des élèves (voir à cet effet la p. 2 d’un avis du Conseil supérieur de l’éducation).

Juste ça, c’est assez pour me convaincre! Surtout que mes soirées en famille sont si précieuses.

Mais si vous êtes comme moi et que vous devez accompagner vos enfants dans leurs devoirs: Voici des trucs que Julie et moi vous partageons pour faciliter les devoirs et leçons à la maison

 

Stéphanie Dionne

 

Pour toi, la maman qui verra sa fille terminer sa maternelle

Dans les prochains jours, nos enfants quitteront les bancs d’écol

Dans les prochains jours, nos enfants quitteront les bancs d’école pour des vacances bien méritées. L’an dernier, j’ai vécu une situation à laquelle je ne m’attendais pas et qui m’a beaucoup ébranlée. Je crois que j’aurais aimé lire un texte de cette nature pour m’y préparer. Alors pour toi, la maman qui a une grande fille qui termine sa maternelle, voici un outil pour gérer la fin de l’année.

J’ai une fille, une seule et assez unique. Ma fille est active, enjouée, allumée et émotive. C’est une fille qui ne se fait pas remarquer pour un comportement dérangeant ou des difficultés académiques quelconques. Elle performe bien, prend sa place, au fond, jamais un mot à dire de la part de ses enseignants.

L’an dernier à la maternelle, elle avait une enseignante jeune et dynamique. Ma fille l’aimait beaucoup et s’est beaucoup attachée à elle. Tout au long de l’année, tout allait bien, ma fille avait hâte aux vacances comme tous les autres enfants.

Ensuite, arrive le 23 juin après-midi. Ouf, là je ne l’avais pas prévue. Ma fille a pleuré, mais pleuré, un peu à l’école, mais aussi dans le camion et dans les jours suivants. J’ai comparé cela un peu à une peine d’amour : tu es correcte pendant un certain temps et ensuite, une vague avec des larmes, des larmes et des larmes.

Ses chagrins se sont ensuite espacés au fil des jours. Par la suite, le camp de jour est arrivé et la transition s’est faite tranquillement. J’étais peut-être naïve ou je n’avais pas encore vécu cette expérience, mais je sais que cette année, ma tête et mon cœur sont mieux préparés pour être avec ma fille.

Alors, à toi, la maman qui vivra la fin de l’année avec ta fille dans les prochains jours, je te donne ce texte. Il n’est pas long, mais il vient juste confirmer qu’il se peut que ce soit ainsi avec ta fille. Est-ce que cette année, ce sera la même chose avec ma fille ? Il y a des chances que oui, mais je saurai que c’est sa couleur à elle.

Bon été !

Evelyne Blanchette

Éloge aux profs

L’année scolaire se terminera bientôt. Un soulagement pour les e

L’année scolaire se terminera bientôt. Un soulagement pour les enfants fatigués qui ont besoin de vacances.

Mais ce sera aussi des vacances bien méritées pour tous les professeurs qui ont cheminé avec nos enfants tout au long de cette année scolaire. Je suis chanceuse. L’école de mes filles est remplie de professeurs extraordinaires. Vous savez, ces professeurs, qui font ce travail pour les bonnes raisons. Ceux pour qui la flamme du métier brûle encore dans leurs yeux. Ceux qui laisseront une marque dans le cœur de nos enfants. Je sais que vous comprenez. Vous en connaissez des comme ça, tout comme moi.

Merci d’avoir accompagné nos enfants cette année, de croire en eux, de les faire grandir, cheminer, de les guider vers la réussite. Merci du fond du cœur.

Je voudrais prendre le temps de remercier une professeure toute spéciale à mes yeux : Madame Carolyne. Parfois, la vie va trop vite, et nous oublions l’essentiel.

Je voulais seulement prendre le temps de te dire merci. Le faire de vive voix serait difficile, car la braillarde en moi prendrait toute la place. Retenir mes larmes deviendrait le plus gros défi et ce serait probablement un remerciement entrecoupé de sanglots et pas très cohérent.

La maternelle constitue pour moi la fondation du parcours scolaire. C’est avec une fondation de béton stable que Madyson entamera sa première année. Tout comme tu avais réussi à le faire avec Jillian. Jillian, malgré son anxiété, était une élève facile ; je savais que pour Madyson, le défi serait différent. Comment deux petites sœurs peuvent-elles être si différentes ?

Merci d’avoir compris cette différence. Le cheminement de Madyson aura été une montagne russe d’émotions mouvementée. Pourtant, tu as été là pour la soutenir chaque jour. Tu as été là pour lui donner cette petite tape dans le dos qui lui a donné la force de croire qu’elle pouvait y arriver. J’ai vu une petite fille de cinq ans prendre de la confiance en elle chaque jour.

En début d’année, j’ai été confrontée à une petite fille qui détestait l’école. Ça lui demandait tellement ! Le cheminement aura été long. Pourtant, je voyais diminuer les maux de ventre, les crises et toutes les excuses possibles pour ne pas y aller. Lentement, mais sûrement, elle a commencé à aimer l’école. Les activités que tu proposais, toutes les découvertes que tu lui as fait faire ont eu raison de cette haine. Elle a assez aimé l’école pour commencer à s’opposer. Tu es restée à ses côtés, tu l’as soutenue, tu l’as guidée vers des comportements adéquats. Merci de ne pas avoir abandonné, tellement d’autres l’auraient fait… Après tout, l’année scolaire tirait à sa fin.

Merci d’avoir écouté, compris mes inquiétudes de maman poule. Merci pour les conseils et le soutien, ils ont fait une différence dans ma vie de maman. Peut-être ne sais-tu pas à quel point.

Merci pour tout.

Mélanie Paradis