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Bonne fête des Mères, maman ! Texte : Eva Staire

Chère Maman, En cette journée de la fête des Mères, voici pour toi un petit texte que je port

Chère Maman,

En cette journée de la fête des Mères, voici pour toi un petit texte que je porte dans mon cœur depuis longtemps. Je ne l’ai pas écrit avant parce que j’avais peur de ne pas trouver les bons mots, de te gêner ou de ne pas arriver à bien m’exprimer.

Ma peur, cette peur qui m’habite depuis toute petite, je t’en ai parfois voulu de ne pas l’écouter. Je t’ai boudée, j’ai voulu fuguer, j’ai crié et je t’en ai fait à toi aussi, de la peur et de la peine. Je ne comprenais pas du haut de mon adolescence à quel point tu me donnais plus que ce que tu avais reçu. À quel point toi, petite, tu as dû te débrouiller seule à travers une enfance pleine de tourmentes, de violence et d’abus de toute sorte. Ni à la maison ni à l’école, tu ne pouvais trouver la sécurité. Pas que tu manquais d’amour ou que tes parents étaient des monstres, mais comme plusieurs femmes de ton époque, tu as dû prendre en charge trop de responsabilités trop tôt.

À coup de caractère et de débrouillardise, tu as trouvé ton chemin vers l’autonomie. Tu t’es trouvé un homme pour te faire une vie loin de la violence. Ne partant de rien, vous avez fini par voyager, vous avez rêvé et vous m’avez eue, puis mon frère. À nouveau, tu t’es retrouvée à sacrifier une partie de ta vie pour prendre soin de nous. Je sais maintenant que tu ne voulais pas reproduire ce que tu avais vécu, tu voulais que nous vivions notre vie d’enfant, que nous poursuivions nos rêves.

Aujourd’hui je veux saluer ta force et ton courage. Celui d’avoir coupé le cycle de la violence, celui de m’avoir donné ce que tu n’avais pas reçu, celui de m’avoir permis d’être moi-même avec toute mon intensité, mes craintes et mes tourbillons d’émotions. J’ai une enfance pleine de bons souvenirs, avec de l’amour à profusion.

Et ce n’est pas fini, car la lignée continue et quand je te vois être encore plus douce et sensible avec tes petits-enfants, je comprends maintenant tout le chemin que tu as fait et que tu continues de faire. Merci d’être toujours là pour nous et de nous entourer de ton amour. Je t’aime de tout mon cœur pour toute la vie, comme dirait ta petite-fille.

Et là je t’entends déjà penser : pourquoi écrire ça publiquement ? Eh bien, parce qu’en te saluant, je salue également toutes les mères qui ont eu à se battre pour garder leur individualité et qui, pour ne pas refaire vivre ça à la génération suivante, ont tout donné à leurs enfants. Grâce à vous, nous pouvons maintenant donner ce que nous avons reçu et continuer d’adoucir les lignées intergénérationnelles pour faire un monde plus doux.

Bonne fête des Mères !

Eva Staire

 

Papa, maman : j’ai réussi ! Texte : Ghislaine Bernard

Bonjour papa, bonjour maman. Vous m’avez donné la vie et bien plus encore. Nous n’avons pas

Bonjour papa, bonjour maman.

Vous m’avez donné la vie et bien plus encore. Nous n’avons pas toujours été en bons termes. Nous avons vécu des bons et des très mauvais moments, mais nous avons vécu ! Aujourd’hui, j’ai quarante-deux ans. Vous n’êtes plus là ni l’un ni l’autre pour le vivre avec moi. J’aime à penser que vous êtes là, quelque part. Que vous avez appris qui je suis, ce que je suis. Mes peines, mes combats et mes joies, mes victoires.

Vous n’êtes plus là pour que je puisse vous crier haut et fort ma fierté, pour que je reçoive la vôtre.

Papa, on s’est très peu connus, pratiquement pas. Mais je crois que si les choses avaient été différentes, nous aurions pu avoir une relation père-fille vraiment épanouissante. Je ne peux pas refaire le passé, je l’ai accepté maintenant, papa. Toute ma vie, tu as manqué à celle-ci, mais aujourd’hui j’ai envie de te parler.

Maman, il n’y a pas si longtemps, je pouvais encore entendre ta voix. Je pouvais te voir, te serrer dans mes bras. Notre relation a été tumultueuse par moment, ne sachant pas trop laquelle de nous deux était le parent… Mais maman, tu es partie l’été passé et j’aurais voulu te partager ce que je viens de réaliser.

Mes parents, vous deux, qui chacun à votre façon avez fait du mieux que vous pouviez avec la personne que vous étiez. Vous aviez vos démons, vos propres combats. Je n’ai pas toujours compris ceux-ci et j’ai encore moins accepté certains. Mais je sais, autant dans mon cœur d’enfant que j’étais que dans celui de la mère, de la femme que je suis aujourd’hui, je sais que vous m’aimiez. Vous pour moi, vous souhaitiez le meilleur.

Alors voilà, aujourd’hui, je vous écris, à tous les deux, en même temps ! Même si je n’ai aucun souvenir d’un tel moment. Même si aucune photo en ce monde n’existe de nous trois réunis : je ressens le besoin de vous parler, ensemble.

Papa, maman : j’ai réussi !

Je suis une maman comblée, amoureuse d’un homme merveilleux en tout point de vue. Mais surtout, la fillette, l’adolescente révoltée, blessée et colérique que j’ai été est du passé. Je suis une femme qui s’accomplit jour après jour. Malgré tous nos déboires, vous avez contribué à développer de la femme qui vous écrit cette lettre et dont je suis fière !

Aujourd’hui, j’ai été diplômée !

Je suis une professionnelle dans le domaine qui a géré toute ma vie : la santé mentale.

Je comprends tellement de choses maintenant, j’ai fait la paix avec beaucoup d’autres. Oh, il me reste du chemin à faire, mais j’y suis !

Tous les deux, vous m’avez donné une valeur inestimable, qui aura toujours été ma plus grande force, pour laquelle je vous remercie : celle de ne jamais abandonner.

 

Simplement, Ghislaine

Bilan postséparation en chanson pour toi ma fille — Texte : Julie Lévesque

À toi ma fille qui lira cette lettre quand tu seras plus grande… Il y a deux ans quand ton pap

À toi ma fille qui lira cette lettre quand tu seras plus grande…

Il y a deux ans quand ton papa et moi, on s’est séparés, j’écoutais beaucoup la chanson Roses de Jean-Michel Blais.

Je n’avais jamais vu la vidéo, je pense avoir bien ressenti les choses. 😉

Écoute-la, prends le temps, elle dure 5 minutes 46 secondes, assieds-toi, ferme les yeux et apprécie. J’ai cette faculté de voir la musique quand je l’écoute, je t’en souhaite autant !

Quand j’écoutais cette chanson il y a deux ans je m’imaginais, nous, seules, toutes les deux… Notre avenir, que je voyais un peu brouillé par ma peine. Un genre de ciel un peu nuageux avec de grandes percées de lumière et un vent frisquet d’automne. Un monde inconnu que j’allais devoir affronter avec tout mon courage de maman et ma grande sensibilité. Un monde que je voulais le meilleur pour toi, plein de douceur, de tendresse et de rires. Eh bien, tu sais quoi ? On a réussi, toi et moi. On a fait ça haut la main, ensemble. Tu as été là pour moi, même dans tes absences où je regardais de précieuses vidéos de toi en train de rire.

J’écoute Roses aujourd’hui et je suis inondée de larmes de joie. J’écoute cette chanson et je vois juste de la lumière vraiment vive, de la chaleur, nous en train de rire, d’être complices et de s’aimer. Ta main dans la mienne, nos moments privilégiés par tout ce temps que j’investis avec tellement de plaisir en étant 150 % présente pour toi. Je te vois devenir une belle jeune fille avec un cœur grand comme la Terre, franche, drôle et imaginative. La réalité deux ans plus tard, c’est que j’ai réussi à ma manière et que j’en suis fière. Vraiment. Je suis fière de nous.

On continue alors ? 😊 La route semble magnifique et la musique parfaite.

Julie Lévesque

 

 

À la femme de ma vie, ma maman. Texte : Audrey Boissonneault            

  12 mai 2019 Ma très chère maman, La perfectionniste en moi essaie, depuis quelques

 

12 mai 2019

Ma très chère maman,

La perfectionniste en moi essaie, depuis quelques jours déjà, de trouver les mots justes et à la hauteur de tout ce que tu m’apportes. Malheureusement, jamais je n’arriverais à trouver la précision pour décrire la perfection que tu es.

Non maman, tu n’es pas parfaite. Des défauts ? Comme on dit, la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre. En revanche, ton rôle de maman, ça, tu as réussi à le jouer haut la main. Puis en fait, même si cela semble surprenant, je crois que c’est grâce à ces imperfections que tu as si bien réussi. Que ce soit avec ton sourire qui nous apporte du réconfort. Ton rire, quelquefois gênant. Ta voix, qui mériterait des cours de chant. Ton expérience personnelle, qui nous apprend à grandir. Ta compréhension, qui amène notre honnêteté ainsi que notre confiance. Puis l’affection. L’amour que tu nous donnes, l’amour que tu partages, celui que tu ne calcules pas, mais que tu offres abondamment.

Certains diront que nous avons été pourris, gâtés. Moi je dirais aimés et éduqués. Grandir au sein d’une famille avec des valeurs telles que la bienveillance, l’ouverture d’esprit, l’empathie, l’entraide, la simplicité, sans oublier la persévérance et le respect. Maman, tu prônes avec ardeur chacune de ses qualités. Tu apportes avec toi une énergie positive et rassurante. Toujours aux côtés de tes enfants, jamais d’abandon, seulement une grosse dose d’amour, de courage et d’espoir.

 

Tu es non seulement un modèle exemplaire, mais aussi ma meilleure amie. Jamais je ne serai aussi à l’aise qu’avec toi. Personne n’arrivait à me faire parler comme toi, tu sais le faire. Personne ne me comprend mieux que toi. Lorsque je vais mal, bien que tu sois toujours la première à être présente pour moi, tu es aussi la première à me réveiller. Tu es celle qui va tout faire pour ne pas que je me laisse abattre par le monde dans lequel on vit. Le plus dur dans tout ça, c’est de t’entendre nous répéter : « Faudrait que je pense un peu plus à moi, pour une fois » pis qu’à la place, tu finis toujours par nous faire passer en premier. On te le répète chaque année, mais maman, tu es un cadeau tombé du ciel, tu es un ange et une reine pour tes enfants. Je crois que tu nous as sauvé la vie, beaucoup plus qu’une fois et ça, on ne t’en remerciera jamais assez.

S’il y a bien une chose que tu m’as apprise au cours des années, c’est que peu importe à quel point la vie t’envoie des tempêtes, elle vaut, toujours, la peine d’être vécue si c’est pour la partager avec des êtres comme toi. Après avoir eu ta belle-fille, tu as eu trois enfants et crois-moi, chacun d’entre nous est honoré d’avoir eu la chance de tomber sur toi. T’es la prunelle de nos yeux, maman, t’es tout ce qui nous reste et j’te l’promets, nous, aussi, on sera toujours là pis maudit qu’on n’arrêtera jamais de prendre soin de toi.

On t’aime, maman.
Xxx

Audrey Boissonneault

 

Je ne t’achèterai pas de carte de Noël – Texte : Kim Boisvert

Je me promenais dans l’allée des cartes de souhaits avec, encore cette année, le pincement au cÅ

Je me promenais dans l’allée des cartes de souhaits avec, encore cette année, le pincement au cœur et le panier vide. Je ne t’achèterai pas de carte de Noël cette année, pas parce que tu es déjà dans le ciel depuis de nombreuses années, mais bien parce qu’aucun des souhaits rédigés vers l’appréciation d’une mère « extraordinaire » n’aurait pu coller à notre relation. On va se le dire, t’étais pas une mère extraordinaire, Maman.

J’aurais aimé ça te reconnaître dans les mots de ces cartes colorées vouées à faire verser des larmes à la femme Mère. T’sais, la carte qui sent le bonheur et les bons soupers, les caresses et le réconfort. Les gens remercient à coups de grands paragraphes touchants leur mère d’avoir été toujours présente et aimante pis toute pis toute. Je sais que tu as fait de ton mieux, et que ton mieux c’était de m’empoisonner. Mais malgré mes efforts annuels, pour moi, ça aura toujours été un calvaire de te choisir une carte. Parce que je n’ai jamais pu m’imaginer que des mamans comme ça, ça existait dans’vraie vie. Pis ça, ça me tuait les élans de poésie. Bien en fait, je sais que ça existe, mais pas pour moi. On n’était pas comme ça, Maman.

Je me souviens que je finissais par acheter à contrecœur une carte plutôt générique ou sans texte avec un dessin de nature morte dans laquelle j’essayais de mettre tout l’amour qu’on méritait toutes les deux. Genre « Je t’aime maman, j’espère que tu trouveras le bonheur ». Je crois fortement qu’en donnant de l’Amour, fort, même quand ce n’est pas facile, on peut avancer. Et j’ai toujours cru qu’un jour, je serais entendue pour la femme que j’étais déjà ou pour l’enfant qu’on avait brisé. T’sais, l’espoir d’une belle relation mère-fille ? Ça aussi, c’est enterré avec toi dans ta boîte en bois cheap mal sculptée.

Je savais malheureusement qu’on ne serait jamais proches comme tu l’étais avec ton autre fille, ma sœur, et qu’on s’aimait mal toi et moi. Ton utérus m’a conçue, mais une fois que je suis sortie, je doute que tes yeux me regardaient avec des étoiles et des confettis. On m’avait expliqué qu’une de notre fratrie avait failli te tuer à l’accouchement et j’ai toujours pensé que c’était moi. Dans le fond de mon ventre mou, je sais que c’est moi. J’en suis persuadée.

Je ne t’achèterai pas de carte de Noël parce que je ne saurais pas quoi t’écrire. Ta maladie et tes souffrances t’ont tellement changée avec le temps que peu importe les mots que j’aurais écrits, tu ne les aurais pas compris.

Mais cette année, je vais m’acheter une carte remplie de mots extraordinaires et m’écrire des mots doux parce que mon mieux est mieux que le tien, et que je vois mes filles grandir dans mon amour imparfaitement extraordinaire et que je trouve que ça vaut 4,99 $ chez Walmart.

Kim Boisvert

Ma mère m’aimait – Texte : Ghislaine Bernard

Cet été je suis à l’arrêt (encore). Oui, j’ai fait une rechute de ma dépression. Le décès

Cet été je suis à l’arrêt (encore). Oui, j’ai fait une rechute de ma dépression. Le décès de ma mère m’est rentré dans le corps comme un poignard à double tranchant. Mon deuil est dur à faire, car malgré qu’elle est mieux partie vu sa qualité de vie des dernières années, malgré qu’elle était fatiguée et souhaitait partir en paix… c’était ma mère.

J’ai eu la chance de la voir avant son grand départ, mais depuis, ces images me hantent : elle était quasi méconnaissable. J’ai vu dans ses yeux, ses yeux qui ont été les premiers à fixer les miens du haut de mes 9 livres 4 onces et mes 19 pouces. J’y ai vu la tendresse qu’elle n’a pas toujours su démontrer, cet amour que je n’ai pas perçu autant que l’enfant en moi l’aurait souhaité.

Ma mère m’aimait.

À sa façon, avec le meilleur d’elle-même. Avec ses manquements, ses douleurs et ses incapacités. Elle m’a appris beaucoup malgré tout. Je revois ses moments de folies : ses déguisements à la « Ti-Beu » alors qu’elle enlevait son dentier, portait écharpe et casquette et se promenait avec sa batte de balle molle dans chaque pièce de la maison avec une voix enjouée qui se voulait menaçante tout en s’étouffant de rire devant nos propres éclats.

Je me souviens de cette vidéo sur le lit de mon frère, où avec ses deux lulus, entourée de peluches, elle s’était filmée pour souhaiter un bon départ en maternité à une collègue de travail. Puis, encore ses nombreux essais pour capturer nos réactions face à des situations loufoques pour espérer envoyer ne serait-ce qu’une seule vidéo cocasse à la populaire émission Drôle de vidéo devant laquelle nous avons passé des heures à rire de bon cœur. Nous étions habitués à ses blagues, nous réagissions comme si tous ses essais étaient la normalité. Elle n’a jamais réussi sa vidéo !

Elle m’a appris à rester droite. À ravaler. Ça a du bon, malgré que parfois ça m’a nui. J’ai appris à me battre, à persévérer, à être forte. Mais j’ai oublié que je pouvais m’arrêter et souffler. Ma mère n’arrêtait jamais. Elle relevait les manches, serrait la mâchoire et continuait le combat. Elle s’est essoufflée plus d’une fois. J’ai été à ses côtés, la réconfortant plus d’une fois. Cela m’a parfois laissé un goût amer : elle ne savait pas réconforter à son tour.

Ma mère m’aimait.

Avec mes qualités, mes défauts. Elle ne me jugeait pas même lorsqu’elle ne comprenait pas mes actions ou mes choix. Mais elle était fière. Oui, ma mère était fière de moi. Plus que je ne l’ai jamais su. Elle avait cette habitude de me raconter ses histoires et ses combats. Je pensais alors qu’elle n’écoutait pas les miens, qu’ils ne l’intéressaient pas. Mais j’avais tout faux : se raconter de la sorte était sa façon bien à elle de compatir, de me démontrer bien maladroitement qu’elle comprenait et de ne pas me décourager. Si seulement j’avais compris !

Ma mère m’aimait sans condition, sans fla-fla, dans mes hauts et dans mes bas. J’aurais voulu comprendre plus rapidement, j’aurais voulu être plus présente pour elle ces dernières années. Mais je n’ai pas pu, avec mes propres difficultés émotionnelles, j’en ai été incapable.

Aujourd’hui, je souffre de son absence, mais je sais que la peine s’atténuera. Je sais que le deuil passera. Mais aujourd’hui, j’ai mal. Si mal. Pardonne-moi maman. Même si je sais que tu ne m’en as jamais voulu… c’est moi qui m’en veux.

Maman, tu m’aimais. J’ai de mon côté cette douloureuse impression de t’avoir mal aimée.

 

Simplement Ghislaine

Vivre le pire cauchemar de sa mère – Texte : Eva Staire

Notre histoire était simple. Je suis ton seul enfant. Tu avais tellement organisé tes vieux

Notre histoire était simple.

Je suis ton seul enfant.

Tu avais tellement organisé tes vieux jours.

Tous tes souhaits de vie ou de fin de vie, tu les avais couchés sur papier et notariés.

« Une chance qu’on s’a » qu’on se disait souvent.

Nous avons été une équipe toute notre vie, maman.

On a fait le choix ensemble qu’on prendrait soin de toi le plus longtemps possible, afin que tu repousses le plus possible une vie en CHSLD.

Nous avions notre plan et nous étions en paix avec la suite.

Tu avais tellement peur de devenir méchante.

De te transformer en quelque chose que tu n’as jamais été.

Malheureusement aujourd’hui, tu es et tu vis ton pire cauchemar.

Surtout que tu es maintenant entre les mains de personnes mal intentionnées.

Tu es le pantin de la personne à qui tu nous avais tant prévenus de faire attention.

Des mains qui ne voulaient que changer ton testament.

Des mains qui essaient de déconstruire à tes yeux toute notre vie ensemble, maman.

Des mains qui se lèvent pour me faire du mal et t’aliéner.

Mais tu ne peux plus le voir, tu n’as plus toute ta tête.

Tu vis ton pire cauchemar et je suis impuissante.

Comment j’aurais pu savoir qu’à vouloir prendre soin de toi, je me mettrais dans la marde ?

Comment j’aurais pu savoir qu’en faisant exactement ce que tu désirais, j’étais pour nous mettre, ma famille et moi, dans une situation impossible à vivre ?

Comment j’aurais pu penser que je devrais faire une liste détaillée de tout ce que tu m’as offert dans ma vie comme cadeau ?

Comment j’aurais pu croire qu’un jour, tu me ferais arrêter ?

Même si je sais que ce n’est plus toi.

Tu ne ferais jamais cela.

Mais c’est quand même toi.

Nous vivons depuis des mois un cauchemar qui ferait frissonner les adeptes de films d’horreur.

Je te raconterais en détail ce que nous vivons, toi qui lis ces lignes, mais tu ne me croirais pas.

Surtout si tu as pu croiser un jour ma maman et nous voir en relation.

Jamais tu n’aurais pu croire que notre histoire à ma maman et moi finirait comme cela.

Quelqu’un me vole actuellement les derniers moments de lucidité de ma mère et je ne peux rien faire contre cela.

Va voir la police : c’est fait

Parle avec des avocats : nous sommes en processus, mais nous avons les mains liées.

Parle avec des organismes : c’est tout fait… nous tombons systématiquement dans les trous du système.

Je me dis que je ne dois pas être la seule.

Mais comment cela se fait-il que personne ne parle ouvertement de toutes ces choses ?

Comment cela se fait-il que des personnes âgées se sentent protégées, mais que tout puisse changer ?

Surtout si elles ne se sont pas protégées d’elles-mêmes.

Ma mère avait tout fait dans les règles de l’art.

Elle a payé le gros prix pour se faire conseiller et organiser ses désirs, pour finir par devenir sa propre victime et apporter une énorme souffrance sur son passage.

J’ai un conseil à donner en ce moment et sache que ce conseil, jamais je n’aurais cru le dire puisque c’est littéralement aux antipodes de mes valeurs.

Mais je te suggère de filmer et de faire signer tes parents chaque fois qu’ils te donnent un cadeau, peu importe leur âge. Il est important que tu aies des preuves et qu’ils témoignent de leur volonté de t’offrir ce cadeau.

Ne laisse jamais tes parents te donner un héritage avant décès et ne sois jamais leur moyen de cacher leur argent sans que ce soit notarié et que tu aies des preuves de leur geste. Garde surtout des preuves de leur capacité à penser. Même s’ils disent que c’est pour ton bien et qu’ils veulent te voir profiter de la vie avant qu’ils n’en soient plus capables.

Les personnes âgées savent qu’elles doivent se départir de leur argent avant d’entrer en RPA ou en CHSLD, car leurs frais de résidence seront basés sur leur actif. En tout cas, c’est ce que l’on m’a dit toute ma vie et j’ai eu certaines confirmations à ce sujet.

Je te suggère de ne JAMAIS prendre ton parent en charge ou de cohabiter avec lui ou elle, car tu n’as plus de témoins.

À la place, même si cela crève le cœur, tu dois laisser la personne que tu aimes perdre son autonomie.

La laisser dépérir malgré le manque de dignité que cette personne peut vivre, attendre que quelque chose arrive et que cette personne devienne inapte avant à prendre soin d’elle.

Tu peux lire ceci et te dire que cela ne t’arrivera jamais.

Je croyais cela aussi.

Nous avions l’histoire la plus simple du monde.

Nous n’étions que ma mère et moi…

 

Eva Staire

 

Ce que tes murs murmurent – Texte : Sophie Barnabé

T’sais ma fille, j’pas folle ! Du moins, pas complètement…

T’sais ma fille, j’pas folle ! Du moins, pas complètement… L’instinct maternel, c’est fort. Tellement que ça fait peur. Ça fait un an maintenant que tu nages à contre-courant de ces foutues vagues jugées trop fortes pour d’autres que toi. Oui, à contre-courant parce que normalement à ton âge, on suit les flots, on se laisse bercer par les vagues, on plonge, on apprend la vie contre vents et marées…

Inquiète, je lis sur la détresse des adolescents depuis le début de cette foutue pandémie. L’adolescence… cette période de transition, à la base compliquée quand tout va bien. Cette période où tu apprends qui tu veux devenir à l’aide de routines, de gaffes et de ces repères dont tu as tant besoin. Depuis un an, tu n’as plus de routine, plus de repères, et si tu fais une gaffe, ça pourrait tuer ta grand-mère !

Hier, quand t’es partie, j’suis entrée dans ta chambre. Juste ouvrir ta porte, ça a été compliqué ! Il m’aurait presque fallu un GPS pour trouver ton lit. J’me suis frayé un chemin entre tes souliers, ton coffre à bijoux renversé, des assiettes sales et une serviette mouillée. J’ai fait à peine trois pas avant de me frapper l’orteil sur ton ordi laissé au sol entre deux piles de vêtements froissés. J’te dis, en voyant ton bordel, j’avais juste envie de crier : « Ramasse-toé ! », de prendre toutes tes traîneries et de les jeter.

À la place, j’ai pris une grande inspiration. C’est bizarre, je sais, mais on dirait que ta chambre m’invitait à prendre un moment pour m’arrêter, observer et comprendre ta réalité… Elle semblait vouloir me parler. J’me suis assise sur ton lit dans la même position que celle dans laquelle je te retrouve parfois vingt-trois heures sur vingt-quatre depuis plus d’un an. J’ai regardé autour de moi. Ta toile était baissée. En un instant, je me suis sentie seule. Ça m’a serré dans l’ventre en t’imaginant, toi, à 16 ans. On dirait que les murs de ta chambre me chuchotaient un peu de ce que tu gardes en dedans.

Ton plancher, on n’en voit pas un pouce carré. Pourquoi autant de vêtements éparpillés alors que tu restes enfermée ? Depuis un an, pas de party ! Tes soirées se passent uniquement sur Snap ou sur TikTok. Les modèles qui te sont accessibles sont sur Insta… La meilleure façon de te valoriser rapidement auprès de tes amis, c’est par les photos… Tes vêtements au sol témoignent de tes dizaines de changements avant de trouver le bon kit. Celui qui te permettra de recevoir des likes, celui qui te donnera l’impression que tu fit. Parce qu’à ton âge, même si ce n’est que virtuel, on a besoin de sentir qu’on fait partie d’une gang. Ta chambre m’a fait comprendre pourquoi tu carbures tant aux réseaux sociaux et aux photos. Afficher ton look parfait est ton passeport pour rencontrer d’autres jeunes. Pour combler ton besoin d’appartenance, il faut prendre la pose…

Sur ta table de chevet, des fils pour charger. Ton téléphone, ta tablette, ton ordi… Encore une fois, ça ne ment pas. T’as besoin de communiquer, d’être en contact, de t’évader. Les fils sont entremêlés. Y’a tout plein de nœuds ! Probablement comme ceux que tu ressens dans ta gorge et qui t’empêchent de crier depuis qu’on t’a volé ta liberté.

Tu commençais tout juste à déployer tes ailes. À ton âge, on pète des bulles, on ne vit pas dedans. Depuis un an, la liberté, celle dont tu rêves, se trouve de l’autre côté d’un écran et c’est entre tes quatre murs que tu l’attends patiemment. La vraie liberté est de l’autre côté de ta fenêtre. Ce doit être pour ça que tu gardes ta toile baissée. Pour ne pas voir ce que tu manques. Les fils entremêlés servent bien plus qu’à charger… Ils servent à te connecter avec les autres, avec qui tu veux. Ils te permettent de voyager, d’oublier… parce qu’en ce moment, c’est ça, ta liberté. Ta chambre me l’a dit, ça aussi…

Sous ton oreiller, des papiers de bonbons. Je n’ose pas les compter, mais c’est clair que tu en as beaucoup mangé. Compulsivement. C’est vrai que c’est long, rester seule, sans sortir. On mange souvent par ennui… C’est angoissant aussi de penser qu’après tout ce temps sans les avoir vus, tes amis auront peut-être changé. Ton quotidien sécurisant, on l’a dérobé sous tes pieds sans t’y préparer ! T’aurais tant besoin de câlins et bien plus que juste les miens. En pleine pandémie, ta chambre me le dit, c’est entre ses quatre murs que tu te réfugies et ton réconfort s’alimente à grandes doses de sucreries.

Ton pupitre est recouvert d’une montagne de feuilles froissées, de bouchons de marqueurs mâchouillés, de coups de crayons remplis d’agressivité. Des travaux bâclés. Aucun parfum de fierté. Ça sent la démotivation à plein nez ! Pour apprendre, ça prend un encadrement global que seule l’école peut fournir. Certains pensent peut-être que les quatre murs d’une chambre forment un cadre suffisant… La pandémie aura réussi à te faire haïr l’école ! Quand t’as aucun phare pour te repérer, quand t’as aucune bouée pour t’accrocher, tu finis par décrocher…

Hier, pendant que j’étais assise sur ton lit, ta chambre m’a fait comprendre que ton bordel qui m’exaspère n’est en fait que le reflet de ta réalité… Depuis un an, ta vie est désorganisée, comme ta chambre. Comme toi. Respire un grand coup, la troisième vague arrive. J’le sais, c’est de plus en plus tough de rester la tête hors de l’eau. Tu descends de plus en plus creux. Nager à contre-courant, c’est épuisant. T’as besoin de sortir et voir le soleil, rigoler, boire en cachette et frencher… La troisième vague est là… Accroche-toi… Je ne sais pas à quoi, mais accroche-toi… à moi…

Sophie Barnabé

Fak, maman – Texte : Kim Boisvert

Maman,

T’es déjà dans ton t

Maman,

T’es déjà dans ton trou, que tu t’es toi-même creusé, tu sais donc pas ce que ça fait de sentir le sien grossir.

Aujourd’hui, j’voulais me mettre belle pour souligner ton décès. J’pense que ça m’aide habituellement à faire passer cette journée. Mais pas aujourd’hui. J’ai l’nez qui coule autant que mon envie de te crier des bêtises. Fak, d’où t’es, tu m’verras partir pour le bureau les yeux un peu moins brillants et avec un chandail vieux comme le monde. J’espère que t’es contente.

On t’a enterrée, on dirait que c’était hier. J’aimerais ben ça suivre mon cœur pour te dire des mots doux de cadette en peine, mais ce matin, aujourd’hui, assisse sur ma petite chaise d’ordinateur, je me rends bien compte pourquoi j’ai pas pu suivre mon cœur ; il est en morceaux. Je sais donc pas quel boutte suivre. Fak, fais avec, oh, et je vais m’attacher les cheveux, je sais que t’aimais mieux quand ils étaient lousses.

J’imagine que tout le restant de ma vie, je vais avoir un peu le feeling d’avoir été semi-orpheline. Je dis semi parce que t’auras pas été là à beaucoup d’étapes. On en a grillé pas mal, t’en as volontairement scrappé, et les autres, j’voulais pas te les partager. J’pensais que j’avais le temps de te faire vivre ma colère, le temps d’une vie. J’savais juste pas que t’avais décidé de t’abandonner dans la maladie. Carpe diem, paraît. Fak à cause de ça, tu verras jamais ma passion pour la photo grandir, tu verras jamais mes enfants. Elles ne pourront connaître de toi qu’une photo vieille de quand j’avais 27 ans et toi 49. Tu ne seras pas là le jour de mon mariage. Tu sais, à cause de toi, y’aura pas de table d’honneur, parce que sinon ça me rappellerait que je suis semi-orpheline. Fak, j’espère que t’es contente.

J’sais pas trop si tu sais qu’en bas, on était là pour toi. Ce que je sais c’est que toi, tu seras pu jamais là pour nous. Ni pour personne. Fak aujourd’hui, j’irai pas t’voir, pis j’vais essayer de pas penser à toi toutes les minutes de cette journée. Parce que tu nous as abandonnés une journée d’automne, pis que c’est ma saison préférée.

Kim Boisvert

Te voilà grande, ma puce ! – Texte : Simplement Ghislaine

Ma petite biche d’amour, il y a trois mois, tu as vécu une grande

Ma petite biche d’amour, il y a trois mois, tu as vécu une grande étape dans ta vie. De la petite fille que tu étais, tu es entrée dans le monde de l’adolescence. Tu étais prête depuis longtemps, outillée, sachant très bien ce qui allait se passer « un jour », comprenant que c’était normal et que toutes les jeunes filles passaient tôt ou tard par ce chemin des règles menstruelles.

Puisque moi-même j’avais vécu cette étape très jeune et surtout en n’étant aucunement au courant que ça m’arriverait, je m’étais fait un point d’honneur que toi ma fille, tu le vivrais mieux que moi. Que tu serais prête. Alors tu l’étais ! C’est avec fierté, malgré ta petite crainte d’y être rendue à ton tour, que tu es revenue de l’école et qu’immédiatement après ton bonjour habituel, tu t’es exclamée sans détour : « Maman, ça y est, je saigne ! ».

Tu m’as dit avoir un peu pleuré à la salle de bain de l’école lorsque tu as vu tes vêtements tachés. Mais qu’après tu allais bien. Nous sommes allées ensemble nous assurer que matériellement et concrètement tout allait bien, puis nous avons eu un bon moment « entre filles » toutes les deux, collées en cuillère à jaser de cette étape. Tu m’as reposé toutes les questions qui te passaient par la tête et patiemment, je t’ai répondu, d’égale à égale.

Tu as pleuré le nez dans mon cou, de gros sanglots d’émotion pure. Je t’ai consolée avec tendresse te flattant les cheveux comme lorsque tu étais petite. Je t’ai expliqué que tes émotions étaient on ne peut plus normales, que parfois, maintenant, tu aurais peut-être des émotions incompréhensibles qui t’envahiraient lorsque ton cycle évoluerait. Sur un calendrier, nous avons noté en rouge la première lettre de ton prénom à la date de cette journée si spéciale de la vie féminine.

Depuis, à trois reprises tu as ajouté cette lettre mensuelle au calendrier, toute fière de constater que tu pourrais prévoir la bonne semaine. Aussi, que nous nous suivions, la mère et la fille vivant ce moment en même temps mois après mois.

Tu sais ma puce, depuis ce premier jour de règles, je t’ai vue changer. Je me suis demandé si c’était vraiment le cas ou si c’était ma propre perception de toi qui avait changé, mais force est d’admettre que tu as bel et bien pris en maturité ! C’est étonnant en fait, je ne me rappelle plus pour moi-même comment mes agissements, mes pensées avaient ou pas évolué à cette étape.

Tu as encore tes moments bien à toi, vacillant entre les gamineries et les attitudes de jeune femme en devenir. Ton corps a bien changé aussi, je vois la demoiselle que tu deviens. Certes, cela m’effraie un peu parfois, la vie est si dure avec la gent féminine par moment. Depuis ta naissance que je m’inquiète de ces faits pour toi. Mais je vois aussi que dans les prémisses de cette toute nouvelle maturité, tu affirmes ta personnalité, tes limites et surtout, pragmatique à tes heures, tu observes la vie et ses acteurs afin d’analyser et d’ajuster tes agissements et tes dires.

Tu taquines toujours autant tes frères, mais tu as développé aussi ce petit côté protecteur, encourageant et consolateur qui départage la gamine de l’adolescente que tu deviens. Je suis vraiment, tellement et réellement fière de toi ma puce, ma biche d’amour ! Je te regarde évoluer et j’entrevois la femme forte mais délicate, obstinée mais conciliante, spontanée mais patiente que tu seras. Je vois en toi ce prolongement de moi qui prend sa propre place, qui évolue sur sa propre route. Je te la souhaite douce et avec le moins d’embûches possible ma beauté. Sache que je serai toujours là pour toi, que ce soit pour se vernir mutuellement les ongles, pour pester contre un garçon en se goinfrant de crème glacée (au chocolat, je sais !), pour démystifier la vie ou même juste pour être silencieuses, l’une contre l’autre, partageant tout et rien simplement. Que ce soit pour rire, pour danser, pour essuyer tes larmes ou les encourager lorsque tu seras incapable de les assumer, je serai là, toujours. Aussi proche et aussi présente que la vie me le permettra et si celle-ci essaie de me mettre des bâtons dans les roues pour m’empêcher d’être à tes côtés, je me battrai de toute ma force pour enfoncer mes empreintes aux côtés des tiennes sur la plage de ta vie.

Je t’aime ma puce et je suis une maman comblée de t’avoir comme fille.

Simplement Ghislaine.

Lettre à mes filles

Mes précieuses,

Maman aimerait

Mes précieuses,

Maman aimerait ça que vous preniez un jour le temps de lire ces quelques phrases. Parce que présentement, j’arrive à vous les écrire d’un coup, sans penser. Lorsque vous serez là, je crois bien que mon monde ne sera plus du tout le même et que mon cerveau sera bien trop occupé à vous aimer d’un amour qui me surprendra.

Mes belles Amours, osez rester vous-mêmes dans un monde où on vous demandera constamment d’être quelqu’un d’autre. Vous êtes déjà exceptionnelles, vous avez défié l’impossible et vous êtes là, pleines de vie. Au moment même d’écrire ces lignes, mon ventre danse au rythme des touches du clavier.

Un de mes plus grands désirs est que vous osiez aimer tellement fort que lorsque vous poserez vos yeux sur l’élu de votre cœur, vous en perdrez pied. Oh, et si jamais c’est une élue, maman n’y verra pas de différence. L’important, c’est que vous connaissiez l’amour, le vrai, dans le respect et le bonheur. Le genre d’amour que votre père et moi avions quand on vous a créés. Parce que même séparés, on vous aime comme au premier jour.

Ne croyez jamais les personnes qui vous diront que quelque chose n’est pas possible. Dans cette vie, la jalousie existe, l’incompréhension et le jugement aussi. Que vous vouliez être médecin, serveuse ou artiste, vous pourrez accomplir tout ce que vous désirez. Il vous suffira de le vouloir assez fort pour vous relever lorsque vous tomberez. Et j’espère bien que vous allez tomber. Ce sera nous contre le monde s’il le faut. Mais jamais je ne laisserai quelqu’un vous faire croire que le ciel ne vous appartient pas.

C’est important que vous partagiez notre monde avec les autres êtres vivants qui y habitent. Que vos choix soient conscients, peu importe lesquels. Maman a décidé de ne plus manger d’animaux, par respect pour leur vie, notre planète et notre santé. Vous ferez vos propres choix lorsque vous serez en mesure de comprendre tout ça. Mais gardez en tête que vous devez être conséquentes avec vos actions et que ça ne sera pas toujours facile à expliquer.

Dans le même ordre d’idées, ne craignez jamais des coutumes que vous ne connaissez pas. Acceptez que notre monde soit rempli de couleur, d’habitudes et de croyances. C’est ce qui fait que vivre sur cette terre est aussi exceptionnel ! Ne vous laissez pas influencer par les médias ou des gens qui ne comprennent pas que dans toutes cultures, il y a des extrémistes. Nous ne formons qu’un. Faites partie de ce tout avec amour.

Je vous souhaite de vous battre pour vos convictions, mais surtout d’en avoir. Même si je ne serai pas toujours d’accord avec vous, je serai la première à échanger avec vous et à vous entendre.

Je vous souhaite de vous aimer assez fort pour savoir ce qui est bon pour vous et de vous éloigner de ce qui est néfaste. Profitez de cette vie pour être heureuses, jamais aux dépens des autres par contre.

Je vous souhaite de trouver votre équilibre et de conserver une place zen en vous où vous pourrez toujours trouver la force d’avancer.

Les filles, mes petits Pandas

Ça ne sera pas toujours facile. Parfois, vous aurez envie d’abandonner. Vous croirez que vous n’êtes pas assez. Assez fortes, bonnes, intelligentes, différentes. Vous aurez tout faux.

Lors de ces moments, rappelez-vous que vous avez été mises sur cette terre pour plus grand que vous. Prenez votre épée et montez sur votre pouliche pour vaincre vos peurs. Vous êtes plus fortes qu’elles. En plus, un village au complet est là pour vous. Et vous serez à jamais jumelles. Au nombre de coups que vous vous êtes déjà donnés, j’crois bien que vous êtes quittes anyway. Alors aussi bien faire front commun, non ?

Maman.

Kim Boisvert