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Mon accouchement, un an plus tard

Un an. C’est le temps dont j’aurai eu besoin pour démêler les

Un an. C’est le temps dont j’aurai eu besoin pour démêler les émotions ressenties lors de mon deuxième accouchement. Un an pour en venir à la conclusion que je ne me suis sentie ni écoutée, ni respectée, ni considérée.

Pour vous mettre en contexte, toutes les médecins de mon GMF (groupe de médecine familiale) sont ouvertes aux différentes pratiques, se tiennent à jour sur les nouvelles approches et techniques et sont hyper respectueuses.

Pour ma part, il était hors de question d’accoucher sur le dos pour diverses raisons physiologiques qu’une physiothérapeute périnéale pourrait vous expliquer beaucoup mieux que moi. Je tenais à accoucher sur le côté ou à quatre pattes. J’ai pu le faire pour mon plus vieux. Nous avons eu le temps de nous installer, de discuter avec le médecin qui n’y voyait aucun inconvénient, j’ai pu poser toutes mes questions. Ma sœur était avec chéri-mari et moi pour maintenir ma jambe ; en étant couchée sur le côté, une de mes jambes se retrouve « en l’air » et ma sœur s’assurait que la médecin ou l’infirmière ne recevrait pas de coup de pied. Cela a permis à chéri-mari d’être auprès de moi et de pouvoir sortir bébé, de couper le cordon ombilical, de m’annoncer le sexe et de savourer le moment.

J’espérais un accouchement semblable la deuxième fois. Par contre, plusieurs facteurs en ont fait une expérience tout autre. Tout d’abord, je n’ai pas ressenti de contractions comme à mon accouchement précédent. J’avais une pression dans le bassin, au point de ne pas pouvoir m’asseoir le dos droit parce que ça pesait trop pendant les quelques jours précédents.

La nuit même, la pression est devenue très forte et très douloureuse. Mais comme les sensations étaient vraiment différentes de ce que j’avais connu et que je n’avais jamais entendu parler d’un accouchement sans contractions « qui se calculent » ni perte des eaux… eh bien, je ne pensais pas être en train d’accoucher en tant que tel. C’est la perte du bouchon muqueux qui a donné le signal. Nous avions donc attendu lesdites contractions en vain et j’ai dû en avoir à peine cinq ou six au total.

Ceci étant dit, nous nous sommes rendus à l’hôpital de justesse. Il s’est écoulé 29 minutes entre le moment où nous avons poussé la porte d’entrée et la naissance de notre fils deux étages et une aile plus loin.

De plus, pour diverses raisons, il n’y avait pas de médecin de mon GMF de garde ce jour‑là. Je ne savais donc pas sur qui je tomberais, quelle approche il ou elle aurait…

Quand le médecin m’a annoncé qu’il était trop tard pour la péridurale, j’ai paniqué. Sans perte des eaux ni contractions habituelles, j’étais certaine que j’en avais encore pour quelques heures. La douleur était immense, je ne pensais pas pouvoir la tolérer.

Nous nous sommes installés en catastrophe dans la chambre. Ma mère était présente pour tenir ma jambe et chéri-mari pour me soutenir et accueillir bébé. Mais je n’ai pas pu vivre MON accouchement comme je l’entendais.

Lorsque j’ai mentionné à la médecin que je voulais accoucher sur le côté, elle m’a répondu qu’il n’y avait pas de problème. Par contre, elles m’ont installée avec les deux pieds dans les étriers. Je me rappelle très clairement avoir tenté de me tourner sans en être capable. J’ai réalisé plus tard qu’elles me tenaient les pieds dans les étriers pour que je ne puisse pas me retourner.

J’ai accouché les fesses en l’air parce que je tentais de me positionner sans comprendre qu’on m’en empêchait. Lorsque ma mère a voulu s’installer près de moi comme je le désirais, l’infirmière l’a rabrouée sèchement et l’a écartée du lit. Mon bébé sortait dans sa poche. La médecin a crevé les eaux, la tête est instantanément sortie. J’ai ensuite à peine eu le temps de dire que je ne comprenais pas comment pousser dans la position dans laquelle j’étais (les pieds tenus de force, le bassin en l’air), que mon bébé sortait complètement.

J’ai accouché à toute vitesse, sans aucune intervention médicale nécessaire, pas même un point de suture. Ça aurait dû être une belle expérience, mais j’ai accouché dans la peur et l’incompréhension. Une chance que mon accouchement a été « facile » ; quelles autres décisions auraient été prises sans me consulter sinon?

Quand on a déposé mon enfant sur moi, je tremblais, je ne savais pas comment je me sentais. Je n’arrivais pas à me réjouir, à me calmer. Heureusement, ça s’est passé plutôt rapidement. Par contre, mon corps, mon cerveau, ont refoulé mes émotions bien loin pour que je puisse profiter de ces moments magiques.

Je tiens à préciser ici que ces désirs et convictions faisant partie de mon plan de naissance sont importants pour moi dans la mesure où tout se passe bien. Il est certain que si une complication était survenue, j’aurais tout à fait confiance au médecin et j’aurais suivi ses directives sans rouspéter.

Ce qui me choque ici, c’est qu’aucune raison médicale ne justifiait l’attitude du corps médical autre que la paresse. Les médecins et les infirmières ont bêtement décidé de se simplifier la vie.

Mais ce n’était pas elles qui accouchaient, c’était moi. Elles ont profité du fait que je n’étais pas en mesure d’argumenter et de saisir tout ce qui m’arrivait pour faire à leur tête afin d’être plus confortables.

Nous utilisons souvent la phrase « C’est mon corps, c’est moi qui choisis » avec notre fils de trois ans qui la comprend très bien, mais une médecin et une infirmière n’ont pas su respecter ce concept pourtant si simple et évident : c’est mon corps, mon accouchement, c’est moi qui choisis.

En plus de ne pas me respecter, elles ont acquiescé pour ensuite m’empêcher physiquement de bouger. Je n’étais plus libre de mes mouvements. Comme lorsque les femmes n’avaient aucun droit et que leurs opinions et leurs sensations n’étaient pas considérées. Au cœur même de mon propre accouchement, je n’ai pas été considérée. En 2018. J’en suis outrée.

Et je vois venir les commentaires… Chéri-mari aussi était dans l’urgence et dans l’émotion. Lorsque je lui en ai parlé, il n’avait pas du tout vu ça comme ça et y a été très sensible. Je ne peux malheureusement rien faire. Par contre, j’ai déjà discuté avec ma mère et chéri-mari qui s’imposeront et feront respecter mes choix lorsque viendra le temps du troisième accouchement, en espérant tout de même que ce ne sera pas nécessaire.

Jessica Archambault

 

Ne pas distraire

Déjà quelques semaines que je me balade avec mon chien d’assista

Déjà quelques semaines que je me balade avec mon chien d’assistance un peu partout et je note certains problèmes. Que ce soit dans les épiceries, cliniques médicales, magasins, hôpitaux ou tout autre lieu public, c’est le même phénomène.

Pourtant, il est bien écrit sur la veste de mon chien d’assistance : Ne pas distraire. Dès que j’ai le dos tourné, un adulte en profite pour lui tendre la main pour caresser ma chienne. Aussitôt que je me retourne, la personne retourne sa main vers elle. Encore pire, d’autres vont carrément la caresser devant mes yeux ou bien lui parler.

Le client à côté d’un de mes amis dans un café avait même tenté de donner une bouchée de beigne à son chien d’assistance.

Un beau matin, je me suis rendu à un rendez-vous dans un hôpital et une professionnelle s’est mise à parler à ma chienne.

Je lui ai dit : « Excusez-moi madame, mais vous ne pouvez pas parler à mon chien d’assistance. »

Elle était toute surprise et m’a répondu : « On ne peut pas? »

Je lui ai alors dit : « Madame, c’est écrit sur sa veste de ne pas la distraire. Si j’étais en fauteuil roulant, est-ce que vous viendriez parler à mon fauteuil? C’est la même chose. »

Puis je suis parti et j’avoue qu’elle était surprise, mais je ne suis pas sûr qu’elle ait bien compris le message. Ma chienne Théra est mon outil thérapeutique pour m’aider à vivre une vie normale, comme les autres. En tout cas, j’essaie d’être capable de vivre le plus possible comme les autres, mais ce n’est pas possible pour moi. Par contre, Théra m’apporte beaucoup, elle m’aide à sortir et à diminuer mon stress. Elle est là lors de mes crises d’anxiété pour me soutenir. Elle joue un rôle majeur pour moi. Même chose pour quelqu’un qui a perdu ses jambes et qui a besoin d’un fauteuil roulant.

Donc si vous la caressez, lui parler ou la distrayez, elle ne fera plus son travail pour moi. C’est comme si vous manquiez de respect envers moi qui suis blessé. Blessé pour avoir servi mon pays. Blessé pour que vous, messieurs et mesdames, soyez confortables dans vos salons tous les soirs. Pendant que vous aviez du plaisir en famille, j’étais à l’étranger dans des situations difficiles et loin des miens. Mais c’était mon choix de vous défendre et soyez sans crainte, car je ne vous en veux pas du tout. C’est le simple fait que les gens ne sont pas informés. Voilà le but de mon article : vous informer, cher public.

Souvent les gens me voient avec mon chien et pensent que j’entraîne un chien pour une autre personne. Car après tout, j’ai 48 ans, ma blessure est invisible et j’ai deux enfants en bas âge.

Bien souvent aussi, on me demande si mon chien est un chien Mira. Je réponds que non, c’est un chien Audeamus. Puis je leur dis qu’Audeamus est un organisme gratuit pour les vétérans blessés, par exemple par le trouble de stress post-traumatique. Ce qui m’étonne, c’est que les gens me répondent : « Merci pour votre service ». Chaque fois que ces mots sont prononcés, je dois me serrer le visage pour ne pas verser une larme même si cela me fait chaud au cœur d’entendre leur reconnaissance.

Donc je vous demanderais à tous, par respect pour mes frères et sœurs d’armes, de vous abstenir de distraire notre soutien vital. Ou bien si vous nous croisez, demandez-nous au moins la permission avant de parler ou de toucher à notre chien. Des fois, je permets aux gens qui me demandent poliment de caresser un peu mon chien d’assistance. C’est une question de gestion du nombre de fois aussi pour moi dans la journée et dans la semaine, et des circonstances.

Le même respect est de mise pour tous les autres organismes au Québec, car il y en a beaucoup que vous ne connaissez pas. Chaque organisme a ses fonctions, il y en a pour les autistes, pour les personnes épileptiques, pour les enfants TDAH, etc.

Donc, soyez s’il vous plaît respectueux et vigilants, car toutes ces personnes ont un besoin constant de leur chien d’assistance.

Merci pour votre respect.

Carl Audet

 

Sauf votre respect

Je circule normalement, j’approche d’une intersection...

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Je circule normalement, j’approche d’une intersection…

Je roule quelques kilomètres au-dessus de la limite, je vois ce VUS noir luisant qui approche d’un arrêt. Il veut tourner à gauche. Le conducteur me regarde, ralentit et… fonce! Je dois faire une manœuvre pour éviter de l’emboutir. Son beau véhicule hors de prix – du moins, il le serait, si les taux à la location n’étaient pas si bas.

Pas de rage au volant, je n’ai même pas klaxonné. J’avais prévu ce geste irréfléchi. Cette personne n’a fait qu’une démonstration. Bien plus évidente que de sa seule incapacité à suivre le Code de la route. Le respect, c’est une denrée rare. De plus en plus. Un moi, aussi important, doit toujours s’exprimer librement. Au détriment des autres humains. Encore plus dans un tel véhicule de luxe.

J’espère simplement qu’il se reconnaîtra ici. Comme bien d’autres…

Je l’imagine dans toute sa complexité. Un être malheureux. Comblé de biens inutiles. Il veut la reconnaissance de la société, pour son succès. Mais sans offrir en retour un élément essentiel de la vie en collectivité. Le respect.

Cette personne pourra facilement se justifier. Après tout, les réseaux sociaux valorisent les gestes égoïstes. Je suis, donc je m’exprime! Rarement je vais me soucier des autres. Je me sais meilleur qu’eux, après tout.

Ce n’est qu’une anecdote. Vous avez sans doute mille exemples, au quotidien, de tels gestes égoïstes. Parfois subtils.

J’ouvre la porte de la voiture à mon amoureuse. Ce n’est pas de la simple galanterie d’une autre époque. C’est pour dire publiquement : je te respecte, mon amour. Tu es importante dans ma vie. Mes bottines doivent suivre mes babines. Comme je vais y aller aux inconnus d’un sincère « Bonjour, comment allez-vous? » avant même d’exprimer ce que je veux. Le respect, c’est un des rares trucs qu’on doit donner, si on veut en recevoir.

Mettez-vous donc de côté. Le plus souvent possible. Donnez à l’autre toute la place que vous souhaitez, pour vous-même. C’est le principe même du respect.

Vous verrez, on se sent mieux et bien plus heureux…

michel

 

Mon enfant, ne dis plus jamais « je t’aime »

J’ai pris conscience que d’une certaine manière, quand je disai

J’ai pris conscience que d’une certaine manière, quand je disais « je t’aime » à mes filles, il y avait une sorte d’attente.

Celle qu’elles me répondent « moi aussi, je t’aime ».

On s’entend qu’en vrai, en plus de m’attendre à cette réponse, si elle n’arrive pas, c’est un peu reçu comme un manque de politesse.

J’ai été élevée avec comme bagage que quand on reçoit, on redonne.

Le truc, c’est que cela me chicote, je n’aime pas cela.

Et puis cela m’a frappée!

Ce que je mets sur le compte de la bienséance est en fait une façon bien intégrée depuis des générations de valeur et de respect quand en fait, une des seules raisons pour lesquelles on s’y attend est…

… que cela répond à NOTRE besoin d’affection.

Outch!

Ce sont des mots surutilisés.

Et c’est tout un fardeau à laisser à mes enfants, celui de combler dans mes besoins affectifs.

Je souhaite tellement que mes enfants ne sentent jamais qu’elles ont l’obligation de dire « je t’aime » à quelqu’un, et j’étais celle qui cultivait cela.

J’ai donc demandé à mes filles de ne plus me dire « je t’aime ».

Vous dire le travail sur moi que cela a demandé!

Chaque fois que je sentais monter le besoin de dire « je t’aime » pour en recevoir un, je devais apprendre à me donner cet amour, mais je n’en avais pas toujours en stock.

Je n’ai pas été dans la culpabilité de ce que j’avais peut-être créé en mes enfants par ces insécurités.

Je crois profondément qu’on peut à chaque instant se bonifier émotionnellement.

C’est toute une normalité générationnelle que je suis en train de défaire dans ma famille.

Par contre, j’ai tellement appris à dire « je t’aime » par amour d’offrir ces mots si tendres!

C’est un si beau cadeau que d’aimer et de pouvoir le partager à l’autre.

J’ai même recommencé à le dire à ma mère et aux gens que j’aime.

Parce que maintenant, je le vois comme un cadeau, aussi précieux que cela.

Et si je revenais à mes filles…

Comprends-moi, elles ont le droit de le dire elles aussi, mais uniquement quand monte en elles.

Plus d’obligation ni d’amour conditionnel à une réponse de leur part.

Martine Wilky

 

Et si on faisait une trêve mon enfant, mon adulte en devenir…

Tout ce que je voudrais te dire, ce n’est pas ce que je sais car j

Tout ce que je voudrais te dire, ce n’est pas ce que je sais car je suis passée par là. Non, ce n’est pas ce que je souhaite te dire. Je sais que tu n’as pas envie de t’associer à moi. Tu n’as pas envie de penser que l’on se ressemble. Que tes expériences, ton vécu à toi est mille fois plus intense que par où je suis passée au même âge que toi. Que tu es plus hot, à ton âge à toi que moi au mien. Je sais tout ça. Et tu as raison. Et c’est pour cela que je t’invite à poursuivre cette lecture. Il n’y aura pas de remontrances. Il n’y aura pas de comparaisons. Je te le promets. Je te le jure. Je veux juste de la paix entre nous deux. Que nous nous apprivoisions pour pouvoir continuer d’être ensemble et non l’un contre l’autre.

C’est vrai qu’en dedans de moi, je crois tout savoir de toi. J’ai parfois (beaucoup) tendance à m’imaginer que mon vécu me donne le droit de décider à ta place. De supposer ce qui est bon pour toi. Mais t’imaginer avoir mal ou te faire du mal me brise le cœur. Ce que tu crois être un contrôle sur toi, sur ta vie, n’est en fait qu’un soutien de ma part.

Mon travail de parent, je l’ai fait lorsque tu étais enfant. Maintenant que tu entres dans ta vie d’adulte, j’aimerais juste t’y accompagner. Te soutenir dans tes étapes. C’est ma façon à moi de sentir que tu me considères encore. Que ma job n’est pas finie. Tu sais, être parent, c’est aussi accepter que ce l’on a de plus précieux au monde puisse nous échapper des mains. Glisser, se fracasser. Mais être parent c’est aussi être là pour rafistoler, remettre en état. Être présent. Être juste là quand ça ira mal.

Tes premières fois… ce ne sont pas juste celles de ta petite enfance que j’ai observées. Tes premiers pas, tes premiers petits (ben oui!) pipis et ouin, tu comprends ce que je veux dire! Il y a eu aussi celles de la cour d’école. Tes premières chicanes avec tes amis. Mon Dieu que j’avais le cœur en miettes pour toi. Si j’avais pu aller dans cette satanée cour d’école et sermonner tous les enfants présents, j’y serais allée. Mais je devais te faire confiance. Te regarder à distance, t’accompagner avec mon cœur. Cet accompagnement nous servirait à tous les deux pour plus tard. Moi pour me détacher et toi pour progresser dans ta vie. Je le savais, toi non… mais tu as appris de cette expérience. Appris à savoir juger les situations. Appris à appréhender, à discerner le bon et le mauvais. Appris à te faire confiance.

Tes premiers échecs amoureux… ça m’a déchiré le cœur de te voir aussi anéanti. Je le savais que ça finirait par passer, mais ce n’était pas ce que tu voulais entendre. C’était l’amour de ta vie. Que tu ne pouvais plus rien sans cet amour. Je le savais qu’il y aurait un autre amour à ta portée. Mais bon. Je me suis faite discrète. J’ai retenu ma respiration à maintes reprises pour te permettre à toi de souffler. Ton attitude d’amour meurtri n’était pas toujours facile à vivre ou supporter. Mais c’était ma façon à moi de te montrer ma compassion. Vivre ta peine intensément pour te permettre de passer au travers des autres que la vie mettrait sur ta route.

Maintenant, tu entames tes derniers pas avant de sauter à pieds joints dans le monde adulte. Tu es constamment dans le moment présent. Tu oublies parfois qu’il y a un « après ». Qu’il y a des conséquences. Je ne suis pas là pour te dire quoi faire. Juste te rappeler de prendre en considération que le « après » peut parfois faire mal. Qu’il importe de vivre intensément le moment présent, mais que ton futur deviendra à son tour ton présent, et que si tu prends parfois la peine t’y projeter, tu l’allègeras, tu le vivras avec moins de conséquences. Je serai là, comme toujours.

Mais dis‑moi pourquoi, lorsque tu te retrouves littéralement dans la merde par‑dessus la tête, mes conseils sont réconfortants, rassurants et dignes des meilleurs à vie. Pourtant, lorsque je tente de t’en glisser un mot avant que tu te retrouves enseveli, tout ce que je dis, c’est de la foutaise? Pourquoi mon jugement est considéré pour te sortir de la merdouille et non pour te guider avant d’y tomber? Au lieu de ne voir que du contrôle dans mes mots, vois aussi ma main tendue.

Je sais qu’un jour, nous nous rejoindrons dans nos pensées. En attendant, je reste là à te regarder prendre de l’expérience. Tes expériences. Je vais continuer à te tendre la main. Je ne serai jamais bien loin.

Je t’ai élevé, mon enfant, en croyant que ce que je faisais pour toi te permettrait encore et toujours de devenir meilleur dans les étapes de ta vie. Même lorsque tu croyais être seul, j’y étais. Je gardais en moi l’unique objectif qu’un jour, tu aurais tous les apprentissages en bagages pour les surmonter seul. Je t’ai tenu la main pour gravir les marches des apprentissages. J’ai marché à tes côtés, jour et nuit. J’ai pleuré en silence pour toi, pour moi, pour nous deux. Tu es une extension de moi.

Lorsque tu me cries de te « sacrer patience », sache que ma tête comprend, mais que mon cœur est sourd à ces mots. Et si, dans le respect, nous nous trouvions un code de « limite »? Tu sais, un code qui te ferait sentir respecté dans ta vie et moi, respectée dans mon accompagnement et pour la personne que je suis.

Je sais qu’au‑delà de ce que tu me laisses entrevoir, tu apprécies tout de même que je sois là et que je t’aime. Car oui, de l’amour, il y en a et il y en aura toujours.

Mylène Groleau

Je suis une maman, pas une martyre

Épouse et mère dévouée. Vous trouvez que ça sonne bien?

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Épouse et mère dévouée. Vous trouvez que ça sonne bien?

Avant de répondre, allons vérifier ce que ça signifie, se dévouer… « Se consacrer entièrement à quelqu’un, à quelque chose, se sacrifier. » O.K. Merci Larousse.

Merci, mais… non merci. L’abnégation, très peu pour moi. Il ne m’intéresse pas, le rôle de la mère dévouée qui n’ose pas faire patienter son enfant de l’autre côté d’une porte de salle de bain barrée. J’ai besoin de mon intimité aux toilettes, alors je ferme la porte. Un point, c’est tout.

Si je devais comparer ma famille à un beau gros sapin de Noël… Hé! bien, ce ne serait pas une étoile scintillante qui trônerait à la cime de l’arbre pour être vénérée. Non. La pièce maîtresse serait une glorieuse et fière banderole multicolore affichant : Respect.

Chez nous, cette valeur est non négociable et applicable à tous. Oui, j’ai donné naissance à deux petits bouts d’Hommes que j’adore, mais je n’ai pas renoncé à établir mes limites ni à prendre soin de moi.

Je suis un modèle pour mes enfants, ces minuscules fragments du futur. Seules quelques années me sont données pour influencer leur destin. Lorsque je m’accorde le droit de dire non, j’offre à mes enfants cette même liberté sur un plateau d’argent. Quel cadeau incroyable : le pouvoir sur leur propre vie! Savoir qu’ils n’ont pas à s’enfermer dans des rôles écrits à l’avance. Qu’ils n’ont qu’à faire des choix qui ont du sens pour eux (et à en assumer les conséquences, bien évidemment!)

Très honnêtement, toutes mes décisions parentales sont guidées par cette notion de respect. Je suis constamment à la recherche du précieux équilibre entre mes intérêts et les leurs. C’est la clef qui permet à notre relation de continuer à évoluer de façon harmonieuse. Et bien sûr, j’étends le principe jusqu’à respecter le fait qu’ils ne possèdent pas encore la maturité d’un adulte. Ce n’est pas parce qu’ils ont la capacité de tendre la main vers ce qui leur plaît à l’épicerie qu’ils ont nécessairement ce qu’il faut pour choisir notre souper…

Je pense que cette façon de voir les choses élimine cette espèce d’étiquette de bourreau qu’on colle trop facilement aux enfants. Il ne faut pas se le cacher : les enfants sont les bourreaux parfaits pour qui se cherche une position de victime. La recette est simple : on se soumet à leurs exigences sans fin tout en renonçant à faire valoir nos besoins. Puis on engourdit notre mal‑être d’un grand verre de vin (ou de toute autre béquille) pour supporter l’intolérable sacrifice de la maternité.

Et si au moins ça s’arrêtait là, ce ne serait pas si pire… mais le jeu de la victime et du bourreau, c’est un joyeux pattern où on s’échange les rôles allègrement. La victime se transforme en bourreau et vice versa. C’est peut-être très répandu comme modus operandi… mais ça n’en fait pas un environnement sain pour autant. Oui, on peut toujours se partir un club pour détester la maman de Caillou et son calme légendaire, mais ça n’annulera jamais ce fait : faire preuve de patience envers nos proches, ça reste une bonne idée. Quand l’irritation devient quotidienne, on peut se demander ce qui pousse un parent à tant de colère.

Ça m’arrive, malgré mes grands principes, d’avoir moins de plaisir avec mes enfants et de prendre des airs de maman-dragon. On passe presque toutes nos journées ensemble à faire l’école à la maison. Parfois, on s’enligne sur une mauvaise pente et je m’entends dire, après quelques jours : « Je n’aime pas vous parler comme une gardienne de prison. Et je ne pense pas que vous avez envie de vous sentir surveillés par une policière non plus. Alors je crois qu’il est temps qu’on travaille sur notre relation. » Et c’est comme ça qu’on arrive à se réajuster… C’est aussi ma réponse à cette fameuse question qu’on me pose régulièrement : comment fais-tu pour passer la journée avec tes enfants?

Elizabeth Gobeil Tremblay

Quand il prend le volant

Un jour, avant même que tu aies eu le temps de réaliser, ton enfan

Un jour, avant même que tu aies eu le temps de réaliser, ton enfant prend le volant. Il s’assoit fièrement à gauche du véhicule, en avant… il met les clés dans le contact, attache sa ceinture, règles ses rétros et te regarde les yeux brillants :

– On y va maman? Tu es prête?

NON JE NE SUIS PAS PRÊTE!!!

Je lui souris tendrement…

– Bien sûr, je suis prête, quand tu veux champion!

Tu es assise à droite, la main serrée beaucoup trop fort sur la poignée de la porte, le pied collé sur un frein imaginaire, le cerveau en alerte, le cœur qui débat et la trouille au ventre.

Pourtant, tu souris paisiblement…

Tu dois mettre ta progéniture en confiance, l’accompagner, lui enseigner, lui faire confiance…

C’est quand mon enfant a, pour la première fois, pris le volant, que j’ai réalisé à quel point mes parents avaient été de bons accompagnants! Eux aussi ont frôlé la crise cardiaque lors de la première sortie! Pourtant, avec patience et calme, ils m’ont montré…

Jamais le terme « lâcher prise » n’a eu autant de sens pour moi. Les trois premières sorties, j’ai manqué d’air et j’ai failli mourir de peur dix fois! J’ai vite compris l’importance d’une communication claire et précise.

J’ai réalisé que, depuis des années, mon enfant m’observe quand je conduis… depuis qu’il est tout petit, il attend ce moment et me regarde aller. Il met en place les mêmes techniques. Il absorbe depuis tout ce temps mes qualités et aussi mes défauts…

Nous sommes un exemple. Soyons un exemple sécuritaire et respectueux sur les routes. Car nos enfants adoptent nos comportements…

Acceptons aussi de nous remettre en question. Nos enfants nous montrent eux aussi le chemin.

Avec la pratique et le temps, je me sens bien avec mon enfant derrière le volant. Je suis fière de ce cheminement vers son autonomie. Pis… j’ai pas vraiment hâte aux nouveaux défis que l’hiver va nous apporter sur la route!

Gwendoline Duchaine

 

Aux orties les traditions ! Texte: Ghislaine Bernard

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Qui s’oblige, mais je dis « s’oblige » littéralement, à certaines actions pendant le temps des fêtes ? Appréciez-vous réellement les traditions auxquelles vous participez ? Quelles sont-elles ?

Pour ma part, j’ai toujours adoré installer le sapin sur fond musical du temps des fêtes, au son des cantiques traditionnels et, depuis que je suis adulte, avec une bonne coupe de vin à portée de main. Nous finissons l’installation couchés sur le ventre, admirant notre chef‑d’œuvre en chantant « Mon beau sapin ».

En grandissant, les enfants participent de plus en plus à la décoration du sapin. J’ai toujours voulu avoir un « vrai » sapin qui parfumerait la maison, qu’on irait même, si je poussais un peu le plaisir, choisir et couper soi-même ! Comme dans l’temps !

Puis il y a les cadeaux… Oui, c’est vrai, je l’avoue humblement, le côté commercial de la fête de Noël est bel et bien présent ! Mais avouons-le : nous adorons voir les réactions des personnes qui nous sont chères lorsqu’elles découvrent le présent choisi avec soin. Je crois que le tout est de doser. Nous avons des « moyens » différents, allons-y pour ce qu’on « peut » et pas pour ce qu’on « veut »… sauf si on se prépare d’avance. Car il est bien connu que remplir les cartes de crédit pour Noël… ça fait des lendemains de veille moins plaisants.

Puis, le repas traditionnel. Dinde, ragoût, six-pâtes, tourtière (ou pâté à la viande, c’est selon 😛 ), les atacas et la non négligeable bûche de Noël !

Chez nous, nous dérogeons de la dinde… appréciant davantage le canard, les cailles.

(À mon père d’adoption qui me lit : non, je n’oublie pas les œufs farcis !)

La nouvelle génération ne va plus énormément à la messe de minuit, tradition d’une croyance qui a changé. Certains y vont par respect pour les aînés qui y tiennent. D’autres y vont par nostalgie ou par simple envie. Pour ma part, il y a bien quelques années que je n’y suis pas allée, je verrai cette année. J’ai quand même quelques reconnaissances à communiquer en haut lieu !

Maintenant, le vif du sujet :

Les OBLIGATIONS.

Quelles sont ces obligations que l’on s’impose et qui nous vident d’énergie physique autant qu’émotionnelle ?

Les voyages chez les uns et les autres, deux heures de route vers l’Est un soir pour conduire quatre en sens opposé le soir suivant ! Si vous êtes seuls ou deux adultes, passe encore. Mais s’il vous faut déplacer une armée incluant les présents, les plats partagés et autres nécessités pour les enfants, ça devient un tantinet plus compliqué et surtout plus éreintant.

Se réunir avec ceux qu’on aime n’est pas toujours facile au fil de l’année, alors nous faisons cet effort au moins une fois par année, tous ensemble. Mais si vous n’en aviez pas envie ? Le feriez-vous quand même ? La plupart d’entre nous répondent « oui » à cette question, car nous voulons faire plaisir et respecter ces belles traditions. Mais n’y a-t-il pas moyen de faire en sorte que l’obligation ne soit pas lourde ? Une visite abrégée et joyeuse ne vaut-elle pas mieux qu’une visite prolongée à reculons ?

Je suis partagée.

Une partie de moi rêve de ces Noëls d’antan, où les grandes familles se réunissaient, mangeant la boustifaille de l’hôtesse qui passait plusieurs heures, parfois même plusieurs jours dans les préparatifs. Où certains avaient un violon, un accordéon, un harmonica ou de simples cuillères. Les tables et les chaises étaient déplacées et le « party pognait » pour de vrai… On retrouvait du monde un peu partout le lendemain matin.

L’autre partie de moi est plus « pantouflarde » : j’ai envie de me coller avec les miens (et non pas de devoir repousser la main baladeuse de mon’oncle Untel ou de me sauver des becs à pincette d’une tante dont je ne me rappelle pas le nom !) J’ai envie de regarder un bon film ou de jaser simplement, avec une boisson chaude (alcoolisée ou pas) dans les mains. J’ai envie de rester dans ce petit monde à part et de profiter de cette pause tout simplement.

Mais au final, je me dis : « Et si on disait “Aux orties les traditions !” » et que chacun de nous décidait de son vrai désir ? Si vous avez envie de manger de la pizza la veille de Noël, mangez-en ! Si vous voulez aller dans le Sud et en avez la chance, foncez ! Les fêtes de fin d’année sont à MON avis un temps pour faire plaisir aux autres, mais il ne faut pas s’oublier!

Il y a douze mois dans une année où nous pouvons faire des rassemblements autres si ceux de décembre et janvier nous pèsent. Le plus important à mon avis, c’est de se respecter dans nos choix et de respecter les autres.

Joyeux Noël selon VOS aspirations, chers lecteurs !

Simplement Ghislaine.

 

La différence

La différence est partout autour de nous. Elle se trouve dans les o

La différence est partout autour de nous. Elle se trouve dans les objets, les lieux, les plats et même en nous. Elle ne se voit pas toujours, mais elle est tout de même présente.

La différence est un simple mot de dix lettres, mais qui en dit long. Selon moi, la différence est quelque chose de très important. Plus important que plusieurs choses sur la Terre. Avez-vous déjà imaginé un monde sans différences? Un monde où les journées sont toutes les mêmes, les repas sont tous pareils et surtout, où les gens sont tous les mêmes? Un monde où les sexes n’existent pas puisque tout le monde est identique?

Par chance, la différence est commune sur Terre. Les gens remarquent souvent la différence physique. Ils la voient, donc ils y portent attention. Pourtant, elle se trouve aussi à l’intérieur des objets et même des humains. Elle ne se voit pas, mais si vous écoutez bien, vous pourrez l’entendre. Les gens qui en sont atteints en parlent plus souvent que vous ne le croyez. Il suffit d’écouter attentivement.

La différence peut aussi être négative. Vous savez, lorsqu’une personne est différente à cause d’une maladie ou d’une blessure… Ce n’est pas toujours plaisant d’être différent des personnes « normales ». Toutefois, ça a ses bons côtés. Ces personnes qui sont différentes portent en elles un parcours surprenant. Certaines personnes ont dû traverser de durs obstacles pour être où elles sont aujourd’hui. Souvent, ces personnes qui sont différentes comprennent rapidement des choses. Par exemple, ils comprennent plus facilement ce que les autres vivent et comment ils se sentent. Les personnes différentes du reste du monde reconnaissent la différence au premier coup d’œil.

En fait, la différence est un sujet qui n’est pas assez connu chez les jeunes et même chez les plus vieux. Parfois, je me promène dans la rue et j’entends des gens dire : « As-tu vu comme il marche d’une drôle de manière? » ou « Écoute comme cette fille parle bizarrement. » Ces remarques, même s’ils ne les entendent pas directement, sont blessantes pour les gens. Ils voient le regard moqueur des autres et cela peut même être intimidant. Tous ces commentaires sont particulièrement causés par les différences.

Je suis quasiment certaine que tout le monde a déjà vu une différence chez quelqu’un et a fait un commentaire méchant dans sa tête. Pourquoi sommes-nous ainsi? Je crois que c’est parce que la différence n’est pas assez connue des gens. J’espère vraiment qu’un jour, les gens porteront plus attention aux différences et qu’au lieu de rire de ces particularités, ils prendront ces gens comme modèles.

Juliette Roy

À toi, l’enfant-roi

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 À toi qui insultes tes parents, toi qui cries et cours partout, qui prends les jouets sans demander la permission, qui se sers seul dans le frigo ou qui exiges un bonbon à tout bout de champ… À toi qui refuses de t’habiller, qui se jettes par terre dans les magasins, qui hurles sans raison ou qui arraches des mains un objet convoité… tu as (très) confiance en toi, et je trouve cela admirable… mais…

En chemin, tu as perdu la notion de respect de l’autre. Tu souhaites satisfaire tes besoins… tel un petit roi… tu ordonnes et tu imposes… tu fais TA loi…

Chaque jour dans mon travail, je vois des parents complètement dépassés (et démunis). C’est toi qui mènes la danse, du haut de ton si jeune âge…

Mais que s’est-il passé pour que nos enfants prennent le contrôle à ce point?

J’ai grandi dans un autre pays, et j’ai donné une éducation différente à mes enfants. Des règles strictes, un cadre, des punitions et rarement même, une fessée (que j’ai toujours considérée comme un terrible échec, entraînant un sentiment dévastateur de l’estime de soi, pour le parent et pour l’enfant).

J’ai eu trois enfants en moins de quatre ans, alors je leur ai demandé beaucoup, je le sais. Même si je ne les ai jamais forcés à embrasser un adulte ou un ami, ils ont toujours appris à se présenter et à saluer les gens. La politesse, le respect de l’autre (qu’il soit petit ou grand, vieux ou jeune, blanc ou noir, etc.) sont des valeurs fondamentales pour moi.

J’ai voulu que mes enfants soient capables de fonctionner dans la société, qui elle aussi, est régie par des lois.

L’avantage d’avoir accès à deux cultures, c’est de tirer le meilleur des différentes approches.

Je leur ai montré l’estime de soi (quelle merveilleuse notion!), j’ai utilisé la valorisation positive, mais aussi le NON, la frustration, le respect des règles et les conséquences d’un comportement inadéquat. Mes enfants savent qu’ils ont droit à l’erreur et qu’ils peuvent toujours faire des actions réparatrices. Ils sont en apprentissage! Et cet apprentissage nous demande, en tant que parent, un effort de chaque instant. Je vous assure que si vous dites NON à votre enfant, il ne vous aimera pas moins, au contraire : il a besoin de l’entendre, ce mot.

Je te regarde aller, toi, l’enfant-roi, et je suis persuadée que tu es perdu et inquiet. Tu as besoin d’un cadre autant que tu as besoin d’oxygène et d’amour. Tu pars dans tous les sens, épuisant tes parents et tous ceux qui croisent ton chemin.

Notre rôle de parents n’est-il pas de faire en sorte que nos enfants soient heureux? Pour être heureux, il faut s’aimer et être capable de fonctionner avec les autres. Que vont devenir nos petits rois dans la société de demain?

À toi, l’enfant-roi, je te souhaite de trouver un cadre, des règles, du respect et beaucoup d’amour pour les autres. Tu verras comme la vie sera plus sereine.

 

Gwendoline Duchaine

 

Consentement, une notion pour tous?

On parle de plus en plus de culture du viol et de consentement, avec

On parle de plus en plus de culture du viol et de consentement, avec raison. On aborde ces sujets surtout en pensant aux filles et aux femmes, encore une fois, avec raison. Il faut en discuter et du chemin doit être fait. Je comprends aussi que les filles et les femmes étant celles qui subissent le plus d’agressions plus ou moins grandes, il est normal que nous en parlions plus.

Il y a cependant quelque chose qui m’interpelle : la notion de consentement devrait être abordée pour tous. En ce qui concerne les femmes et les filles, il y a encore de grandes améliorations qui s’avèrent nécessaires, mais il y a aussi beaucoup de travail en cours. Le consentement pour les enfants est aussi important. Par exemple, ils ne devraient jamais être obligés de donner des becs et des câlins à n’importe qui, pas même à la « matante » qui vient de lui offrir un cadeau. Bien que je pourrais en parler longtemps, ce que j’aimerais aborder ici est la notion de consentement pour les hommes.

Nico Archambault, qui incarne le rôle principal dans le spectacle musical Saturday Night Fever, a rédigé un statut Facebook récemment sur ce sujet. https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1762404737120642&id=167170993310699

« Cher public de Saturday Night Fever — Le spectacle, faut qu’on se parle. J’aime ça vous rencontrer. Et ça me fait plaisir de la prendre votre photo. Mais ça ne vous donne pas le droit de me tripoter à volonté, là où vous voulez, C’est un spectacle musical, pas un bar open ni le 281. Et non, ça ne justifie pas votre comportement de me répéter (en criant) que “c’est ça être une vedette” ».

J’en ai été témoin. Une femme qui prend une photo avec Nico parce qu’elle a adoré le spectacle et qu’elle le trouve si beau, Nico… Elle lève la tête pour l’embrasser sur la bouche! Sans avertissement! Une autre lui flatte le torse ou encore lui pince une fesse! Ça lui arrive presque tous les soirs. Ce sont des femmes d’âge mûr qui ont ce genre de comportements, pas que ça change quoi que ce soit à la gravité du geste, mais elles n’ont pas l’excuse de la jeunesse ni du manque d’expérience. Si un homme posait ces gestes sur une vedette féminine, toutes ces dames crieraient assurément au scandale, avec raison! Mais le faire à un homme, ça passe?

Son statut a été repris par quelques sites. Les commentaires ont été majoritairement positifs et appuyaient le propos de l’artiste. Par contre, il y avait aussi des commentaires désobligeants sur le fait que « c’est même pas une vedette, c’est qui lui », qu’« il est capable de se défendre, il ne fait pas pitié » et autres dérivés. Ça me décourage.

Que cette personne soit connue ou non à vos yeux et en mesure de se défendre ou non ne change rien au fait qu’elle ne devrait pas se faire toucher sans son consentement. Nico est effectivement capable de se défendre et se sort de ces situations avec classe. Le débat n’est pas là. Il ne devrait même pas avoir à les vivre! Pourrions-nous tripoter une femme forte experte en arts martiaux sous prétexte qu’elle est capable de se défendre et qu’elle ne fait pas pitié?

Comme maman d’un petit garçon, ce genre de double standard m’interpelle particulièrement. Du haut de son année et demie, c’est un grand sociable très affectueux. On essaie de lui enseigner que ce n’est pas tout le monde qui a envie de recevoir ses câlins et que c’est correct comme ça. On essaie aussi de le respecter quand on a envie de lui donner des bisous et qu’il nous dit « non », même si ça nous démange de le bécoter. Il me semble simplement que nous devons être cohérents. Si nous voulons que les filles et les femmes puissent choisir qui les touche et comment, il devrait en être de même pour les garçons et les hommes.

Peu importe le sexe, l’âge, la force, la notoriété, le niveau de débrouillardise ou tout autre point de comparaison qui vous viendraient en tête, il est TOUJOURS inacceptable et impensable de toucher quelqu’un sans son consentement. Point. Aucune discussion possible.

On veut que nos garçons respectent les filles, qu’ils en prennent soin. Tout à fait, mais ça passe aussi par le respect d’eux-mêmes. On devrait vouloir que nos filles les respectent tout autant. On doit apprendre à nos enfants comment se comporter avec les autres, tout être humain confondu.

Jessica Archambault (ben oui!)