Tag route

Ton verre à café

Je roulais paisiblement sur l’autoroute, tu étais devant moi et t

Je roulais paisiblement sur l’autoroute, tu étais devant moi et tu semblais ben relaxe toi aussi. Tu ne roulais ni trop vite ni trop lentement. On vivait un beau moment. Je n’ai pas vu que tu descendais ta fenêtre et que tu allais scraper notre moment. Je ne me doutais pas que pour le reste du trajet à faire, tu allais me mettre en colère.

C’est là que je l’ai vu, bondissant vers moi. Pauvre petit, il en a même perdu son couvercle, avant de finir sous l’une de mes roues.

Je me suis demandé ce qu’il t’avait fait pour que tu t’en débarrasses ainsi.

T’avait-il brûlé la langue lors de ta première gorgée?

Le format de celui‑ci ne convenait pas à ton porte gobelet. Tu n’en pouvais plus de l’avoir entre les cuisses, ou de conduire d’une seule main.

Tu ne voulais conserver aucune trace de ton ADN. Juste au cas où…

Il y a eu une dispute entre toi et lui, et la seule issue était de l’abandonner sur le bord de la route.

Vous ne vous entendiez pas sur la musique. Tu feelais plus hard et lui plus classique.

Tu lui en voulais pour l’haleine de merdre qu’il venait de te laisser en héritage.

Tu vois, j’ai vraiment cherché ce qui pouvait t’avoir donné envie de poser ce geste. Tu t’es sûrement dit que ce n’était pas la fin du monde. Comme des centaines d’autres conducteurs qui laissent une canette, un mouchoir, une bouteille de leur urine sur le bord de la route. Ben oui! On voit toute sorte de choses sur le bord de la route. J’ai même vu une chaussure… et pourtant, marcher avec une seule chaussure, c’est assez inconfortable.

Tu vas sûrement te dire : « Heille! Calme-toé Greta, c’est juste un verre à café! »

Heu non! Parce que ça me fâche réellement. Je ne demande pas d’utiliser du papier de toilette lavable ou d’éliminer le plastique de ta vie. Je ne te demande pas de faire le reste de ta vie avec ton verre à café.

Je te demandais une relation court terme… jusqu’à une poubelle.

Mélanie Paradis

Au bout de sa route

<span style="margin: 0px; line-height: 107%; font-family: 'Times New

C’est arrivé au fil des jours. Au début, je n’ai pas voulu voir. Je n’ai pas voulu y croire non plus. C’est cliché, mais c’était quand même comme ça : ça arrivait aux autres, mais pas à moi.

 

Je perdais mes couleurs. Je devenais gris terne. Même pas un beau gris. La vie, ma vie, perdait aussi un peu de ses couleurs. Mon travail m’épuisait. Je n’y arrivais plus. Ça m’a pris beaucoup de temps avant de le reconnaître. Probablement trop. Je me suis perdue solide.

 

J’ai commencé à oublier des choses. Futiles, puis importantes. La concentration avait oublié de se concentrer sur moi. Les hamsters qui couraient dans ma tête se sont mis à faire des bébés et dieu sait que ça se reproduit vite ces bibittes‑là. L’anxiété prenait sa place tranquillement mais sûrement. Je perdais le contrôle. Et ça m’effrayait. Et quand on a peur, eh bien, on fait deux choses : on affronte le monstre avec sa lampe de poche ou on se cache en dessous des couvertures. J’ai choisi les couvertures.

 

Je ne me suis pas bien cachée. Je devenais de plus en plus fatiguée, de plus en plus fragile. J’arrivais toujours à maintenir la façade pour moi, pour ma famille, pour mes collègues, mais je sentais bien que quelque chose en moi s’effritait. Je ne voulais pas. Je voulais être un beau paysage de Monet. Un beau lac bleu pastel avec de petits nénuphars dessus. Je me sentais plutôt comme une toile de Picasso. Tout abstraite. Toute défaite. Une belle toile, mais chaotique.

 

J’ai rapporté du travail à la maison. Des fois pour vrai, des fois dans ma tête. J’enchaînais les heures supplémentaires parce que tout était plus long, plus difficile à faire, me demandait plus d’énergie. La fille était brûlée, mais travaillait plus. J’essayais de reprendre le rythme. Ça n’a pas fonctionné.

 

À la maison, rien n’allait plus. Les demandes de mes enfants m’irritaient, tout comme leur insouciance. Ça courait partout, ça riait fort, ça criait quand on les chatouillait. Un genre d’allergie au bonheur. J’ai failli m’acheter des bouchons pour les oreilles. Je me sentais coupable. Je n’y arrivais plus au travail, je n’y arrivais plus à la maison. Mon homme voulait faire l’amour. Moi, je voulais dormir.

 

 

Et le matin est arrivé. Un évènement et je me suis effondrée. J’ai réussi de peine et de misère à sortir du bureau et je suis allée me réfugier dans ma voiture. Milieu neutre et connu. Pas bon et rassurant comme la maison mais bon, j’ai pris ce que j’avais pas loin. Sangloter à ne plus respirer. Je me suis dit que c’était fini. Je me suis dit que je l’étais aussi. Ce matin‑là, je ne suis pas retournée au bureau. Je me suis inventé une urgence avec les enfants. Mais l’urgence, pour vrai, c’était moi.

 

Ça m’aura pris des mois, si ce n’est pas un an pour m’être rendue là. Dans le fond de ma peine, dans mon sentiment d’incompétence au travail qui s’est transformé en sentiment d’incompétence de maman, puis de conjointe, puis de sœur, puis d’amie, etc. J’ai eu mal. Je somatisais de partout, mon corps réagissait au fait que je ne veuille pas arrêter. Mes émotions devenaient de plus en plus difficiles à gérer. J’avais l’impression d’avoir perdu la bataille. J’étais une perdante. Et ça, tout ça, ça m’a fait beaucoup pleurer.

 

J’ai mis mes couvertures dans la salle de lavage et j’ai allumé la lumière, même pas la lampe de poche. J’ai parlé à mon conjoint, il m’a donné sa main et j’ai respiré mieux. Je suis allée voir mon médecin, j’ai arrêté de travailler et je me suis posé un million de questions. J’ai finalement quitté le domaine d’emploi dans lequel je travaillais depuis plus de dix ans. Aujourd’hui, je suis ailleurs. Je suis à la maison. Mais je suis rose. Un beau petit cochon avec une petite patte cassée, mais ça va aller. Ça prendra le temps qu’il faudra. Là, j’ai des enfants qui veulent rire et se faire chatouiller.

 

Eva Staire

J’ai envie de percuter un enfant

<span style="margin: 0px; line-height: 107%; font-family: 'Times New

« J’ai envie de percuter un enfant ». C’est ce que je pense qui traverse l’esprit des gens qui circulent à haute vitesse lorsqu’ils croisent ma route. Moi, l’éducatrice qui marche sur le bord de la rue avec à ma charge six bambins. Moi qu’ils décoiffent avec leurs vitesses excessives qui nous aspirent dans leurs courses folles.

À toi le coureur automobile des quartiers tranquilles. À toi qui ignores qu’un enfant peut être plus rapide que toi et te déjouer dans tes anticipations. Pourquoi ne ralentis‑tu pas ta cadence? Lève‑toi plus tôt si tu es toujours en retard. Achète‑toi une montre. Mets l’alarme sur ton cellulaire. J’ignore la raison qui fait que tu dois circuler aussi rapidement, mais de grâce, ralentis un peu lorsqu’il y a des enfants sur ta route.

Un enfant, c’est soudain. C’est imprévisible. Ça surprend. C’est curieux. C’est tout à la fois sauf ce que tu crois, ce que tu t’imagines lorsque tu roules à nos côtés.

Je ne sais pas ce à quoi tu penses assis dans ton bolide, derrière ton volant à t’imaginer être seul au monde. À t’imaginer sur une piste de course. Tu te crois assurément rebelle. Tu crois me faire peur. Eh bien oui, j’ai peur. Peur que tu percutes un enfant.

J’ai appris depuis belle lurette aux enfants que je garde ainsi qu’à mes propres enfants à être visibles pour les conducteurs. À regarder à gauche et à droite lorsque l’on se balade et que l’on doit sortir de la cour ou traverser la rue. À être attentifs aux bruits des voitures. À jouer à la statue lorsque l’on croise une voiture. Qu’il y a des endroits pour courir et avoir du plaisir et que non, ce n’est pas la rue. Que nous partageons cette voie avec des autos, des camions, des bicyclettes et d’autres marcheurs. Qu’il y a un côté de la rue pour se rendre au parc et le côté des boîtes aux lettres lorsque l’on revient.

Imagine un instant que la main d’un enfant se détache de la mienne pour se retourner vers le vrombissement de ton auto et que cet enfant s’avance de deux petits pas vers toi et… ça pourrait être ce moment. Ce moment où ta vie prendra tout un virement. Un 180 degrés autant sur la chaussée que dans ta vie. Un 180 degrés qui ne pardonnera jamais. Qui te poursuivra. Te talonnera dans le pare‑chocs de ta destinée. Te poussera à ne jamais oublier. À poursuivre ta vie en ayant soustrait celle d’un autre. Qui sait?

C’est vraiment horrible ce que je vais te raconter, mais c’est ce que je crains toutes les fois où tu circules en m’ignorant. En nous ignorant tous et toutes, ceux et celles qui poussent notre progéniture dans une poussette. Qui tiennent par la main de petites vies animées par la curiosité.

Mais toi. Comment te dire? Malgré ton permis de conduire en poche, tu n’as pas compris que ta liberté de conduire pouvait s’arrêter brusquement? Ne pas ralentir lorsqu’il y a des enfants à proximité, c’est un peu comme se donner le droit de tout perdre.

As-tu pensé deux secondes au bruit d’un impact avec un petit bambin sur ta voiture? Ta si jolie bagnole. Un son que tu entendras toute ta vie par la suite, j’en suis convaincue. Un son qui te fera beaucoup moins vibrer que le bruit de ton moteur. La sensation de l’impact dans tes mains sur le volant? Le cœur qui doit certainement s’arrêter le temps que ton esprit assimile ce qui vient de se passer. Le frisson qui te traverse l’échine? La peur de regarder dans le rétroviseur et de voir la torpeur dans les yeux de l’adulte qui tenait la main et qui, maintenant, tient le vide. Le vide de sa vie. Le cri strident qui doit assurément suivre. Tu sais, celui qui vient du cœur, qui vient du ventre, qui vient de l’épouvante d’avoir perdu l’essentiel? La loi à laquelle tu devras faire face. Y as-tu pensé? Poursuis ta route de façon démesurée et peut-être n’auras‑tu pas besoin d’y penser, mais tu le vivras éternellement.

Moi, j’ai peur. Peur que tu croises ma route et que ça nous arrive. Derrière ma poussette, malgré mon expérience d’éducatrice, de maman, je ne suis pas invincible comme toi. J’ai à cœur la vie d’autrui.

Je sais qu’un coureur automobile des quartiers tranquilles ne lira pas cette missive. Mais toi, le parent d’un invincible, le témoin d’une course dans les rues de ton quartier, le voisin d’une Formule 1, c’est aussi un peu de ton devoir d’aviser une inconduite. De sensibiliser lorsqu’une conduite est imprudente. On le dit tous : « Les policiers ne sont jamais là au bon moment ». Ils ne peuvent malheureusement pas être là, tout le temps, au bon moment. Mais nous oui. Veillons tous ensemble sur l’innocence qui peut nous échapper des doigts, en deux secondes. Veillons sur les enfants en bordure de chemins, sur les trottoirs, aux traverses piétonnières.

J’ai écrit ceci pour les enfants, pour nous les adultes, les parents au cœur prudent et bienveillant, ainsi que pour les coureurs des quartiers tranquilles. Si nous pouvions nous épargner un bête accident aux lourdes conséquences résultant d’un manque de jugement…

 

Mylène Groleau

Quand il prend le volant

Un jour, avant même que tu aies eu le temps de réaliser, ton enfan

Un jour, avant même que tu aies eu le temps de réaliser, ton enfant prend le volant. Il s’assoit fièrement à gauche du véhicule, en avant… il met les clés dans le contact, attache sa ceinture, règles ses rétros et te regarde les yeux brillants :

– On y va maman? Tu es prête?

NON JE NE SUIS PAS PRÊTE!!!

Je lui souris tendrement…

– Bien sûr, je suis prête, quand tu veux champion!

Tu es assise à droite, la main serrée beaucoup trop fort sur la poignée de la porte, le pied collé sur un frein imaginaire, le cerveau en alerte, le cœur qui débat et la trouille au ventre.

Pourtant, tu souris paisiblement…

Tu dois mettre ta progéniture en confiance, l’accompagner, lui enseigner, lui faire confiance…

C’est quand mon enfant a, pour la première fois, pris le volant, que j’ai réalisé à quel point mes parents avaient été de bons accompagnants! Eux aussi ont frôlé la crise cardiaque lors de la première sortie! Pourtant, avec patience et calme, ils m’ont montré…

Jamais le terme « lâcher prise » n’a eu autant de sens pour moi. Les trois premières sorties, j’ai manqué d’air et j’ai failli mourir de peur dix fois! J’ai vite compris l’importance d’une communication claire et précise.

J’ai réalisé que, depuis des années, mon enfant m’observe quand je conduis… depuis qu’il est tout petit, il attend ce moment et me regarde aller. Il met en place les mêmes techniques. Il absorbe depuis tout ce temps mes qualités et aussi mes défauts…

Nous sommes un exemple. Soyons un exemple sécuritaire et respectueux sur les routes. Car nos enfants adoptent nos comportements…

Acceptons aussi de nous remettre en question. Nos enfants nous montrent eux aussi le chemin.

Avec la pratique et le temps, je me sens bien avec mon enfant derrière le volant. Je suis fière de ce cheminement vers son autonomie. Pis… j’ai pas vraiment hâte aux nouveaux défis que l’hiver va nous apporter sur la route!

Gwendoline Duchaine

 

La route est longue

250 kilomètres, plus ou moins, selon votre destination précise…<

250 kilomètres, plus ou moins, selon votre destination précise…

Pour vous donner une idée, de Paris, vous seriez déjà rendu en Belgique. De Bruxelles, sans doute déjà attablé à prendre une bière à Amsterdam.

On le calcule plutôt en temps. Environ 2 h 30. À la limite de vitesse généreusement informelle. Deux liens principaux, de chaque côté du fleuve. Identifiés affectueusement par leur nombre. La 20 et la 40. Sans une réelle pensée pour Jean Lesage ou Félix Leclerc.

Félix, qui aurait sans doute préféré donner son nom à un centre d’art. À son île. Plutôt qu’à une autoroute ennuyante. Pour l’ancien premier ministre, c’est un doux rappel de l’âge des infrastructures et de l’état de la chaussée.

Surtout, un parcours familier entre près de cinq millions de Québécois. Un va-et-vient constant. Entre deux villes stratégiques. La Capitale-Nationale et la Métropole.

On aimerait bien prendre le train. Je soupire, en pensant au confort et à l’efficacité de ceux en Europe. Mais, après un départ en retard, quand vous vous immobilisez ensuite, complètement, pour laisser passer un long convoi de marchandises… La voiture reste alors l’option terrestre la plus rapide.

Nos premiers rendez-vous, enfants, sont principalement avec la 20. Bien plus d’arrêts efficaces, pour traiter de tous nos besoins pressants. La pause au fameux Madrid, ses dinosaures en plâtre et ses camions géants. Je me souviens, aussi, de la pancarte volontairement mal lue « Saint-Ciboire ». Le ricanement, lorsqu’on ose dire nos premiers gros mots. Ouf, que je trouvais ça long et pénible avec ma mère. Bien trop respectueuse des limites de vitesse. Avec elle, j’ai encore droit au rappel subtil qu’il y a plein de policiers cachés ici et là. Qui n’attendent que moi.

Jadis, je me demandais où allaient toutes ces sorties. Je me le demande encore aujourd’hui. Ce Chemin des Petites-Terres. Ou ce Rang des Épinettes. Des décisions politiques, sans doute. Pour récompenser les gens qui avaient voté du « bon » bord.

Ce trajet, je l’ai fait des centaines de fois. Sur le pilote automatique. De jour, de nuit. Au grand soleil, sous la pluie et… en pleine tempête de neige. Seul. Avec des amis, des collègues. Pour toutes sortes d’occasions. De l’entrevue d’embauche aux soirées d’anniversaire. En passant par les escapades d’amoureux et les longs congés en famille. Même la traditionnelle virée annuelle au Ikea.

En véhicule qui va rendre l’âme, si on décroise les doigts. La crevaison. Le réservoir rendu aux vapeurs d’essence. En véritable fusée (constat d’infraction à l’appui) tout comme en limace. En suivant alors un ami qui conduisait son camion de déménagement. Sans trop savoir faire fonctionner manuellement toutes les vitesses. Mon trajet le plus pénible. Prisonnier, condamné à rouler à sa remorque. Avec, pour paysage, son derrière… de camion. Une grosse plante verte à mes côtés, comme seule compagne. La musique au plancher. Pour compenser.

Mais toujours cette même fébrilité, à l’approche du pourtour de l’île de Montréal. Quand on rejoint et revoit le fleuve… et le Stade au loin. Dans l’autre sens, quand je devine les premiers repères familiers. Avant même de voir ma ville ou simplement les ponts. On sort enfin de notre torpeur. Car c’est interminable. Chaque fois. Immanquablement.

Pour une précieuse sortie père-fils, la semaine dernière, j’y ai mis un peu de piquant. La 40 à l’aller, la 20 au retour. Sur un coup de tête, sans y réfléchir. Grand fou, va!

Ces deux vieilles amitiés me sont restées fidèles, parfaitement monotones…

michel

Quand ride de char = cauchemar

Il n’y a pas si longtemps, aller voir mes sœurs à Québec était

Il n’y a pas si longtemps, aller voir mes sœurs à Québec était un réel plaisir. Je partais seule dans ma voiture, la musique au fond. Relaxe, je faisais les deux heures de voiture qui nous séparent. Je me rendais vite compte que j’étais déjà à destination. Et puis les enfants sont arrivés. Trois petites filles qui ont hérité du gène « je déteste les autos ». Même bébé, je n’arrivais pas à les calmer, comme la majorité des parents, avec une petite balade. Non, non : le tout s’amplifiait.

Voilà que mon neveu fêtait son premier anniversaire en fin de semaine dernière… Et oui à Québec. Un an, c’est d’une importance capitale. Donc dimanche, remplis de bonnes intentions, nous sommes partis direction Québec city. Un aller-retour dans la même journée, quelle idée nous avons eue…

L’aller s’est plutôt bien déroulé. Les deux plus vieilles, ayant eu une fête d’amies la veille (elles avaient couché là, ce qui explique l’aller-retour du dimanche) étaient très fatiguées. Elles ont dormi une bonne partie du trajet. La plus jeune papotait. En nous demandant aux cinq minutes si nous étions arrivées. Ce qui peut paraître énervant, mais ayant connu des voyages pires que cela, on s’en sortait bien. On a même pu écouter un bon vieux CD de Def Leppard. Je me suis même mise à espérer que mes filles avaient peut-être assez vieilli pour que nos balades en voiture soient agréables. J’y ai même cru… jusqu’au retour à la maison.

C’est là que le cauchemar a commencé. Malgré leur immense fatigue, elles n’ont pratiquement pas dormi. Une de mes cocottes s’est mise à pleurer, car elle avait mal au coccyx. J’aiiiii mmmmaaaaallllll! On arrive-tu?????? (après à peine quarante-cinq minutes de faites.) Elle a pleuré sans arrêt. Sa sœur s’en est mêlée en criant plus fort qu’elle : « Arrête de brailler, je suis plus capable de t’entendre. » Ce qui a amplifié les pleurs parce que sa sœur lui criait après. La plus jeune criait par-dessus tout ça pour me demander si on était toujours à Québec. J’ai tenté l’ignorance… Elle criait plus fort jusqu’à l’obtention d’une réponse. Un beau gros « NON » rempli d’impatience, de fatigue et de désespoir. Au comble du malheur, celle qui avait mal au coccyx a aussi eu envie de caca. Naturellement, nous venions de passer la dernière halte routière… Suis plus capable de me retenir VIIIIIITTTTTTTEEEEEE!!!! 1 h 15 de pleurs, de cris, de questions. 1 h 15 d’exaspération. Un papa devenu plus qu’impatient.

C’est à ce moment que l’épisode de la voiture des Beaux malaises m’est revenu en mémoire… Et c’est là que j’ai compris que mes filles n’avaient pas la moindre idée de l’envie qui me grugeait de les laisser sur le bord de la route et de poursuivre ma route…

Jamais je n’aurais fait une telle chose… Mais juste d’y penser… Dieu que ça fait du bien!

Mélanie Paradis

 

Toi, parent Taxi…

Après ta journée de travail, quand tu as vaincu le trafic, prépar

Après ta journée de travail, quand tu as vaincu le trafic, préparé le souper, géré les chicanes, terminé (enfin) les devoirs… quand tu aimerais tant t’écrouler sur ton canapé devant tes émissions préférées… tu dois repartir sur la route véhiculer ta progéniture à ses activités…

Tu passes toutes tes soirées dans l’auto, faisant des aller-retours… Tous les soirs, il faut ressortir pour du karaté, des scouts, de la danse, des cadets, du trampoline, de la musique…

Si tu as deux minutes de retard : tu te prends un char de marde par un ado frustré. Tsé, ce même ado qui baisse le son de TA radio, dans TON auto et insulte TON groupe de musique favori.

Hey! C’est mon char! C’est moi qui conduis! JE décide quel poste joue!

Garçon qui met finalement ses écouteurs et ne t’adresse pas un mot pendant le trajet.

Il te faudra insister pour obtenir un petit « merci » du bout des lèvres.

Tous les soirs…

Tu passes tes soirées seul dans ta voiture. Tu cumules les kilomètres. Parfois, tu te trompes : pas la bonne activité, pas le bon jour… Parfois, tu t’endors dans le stationnement… C’est là que le petit dernier t’appelle :

Tu rentres quand? T’es jamais là!

Parfois, il pleut, d’autres fois il neige, ça glisse, ça dérape, ça vente. Parfois, tes pensées prennent le dessus et tu passes tout droit au panneau d’arrêt…

STOP!

Tu aimerais te poser et te reposer. Tu penses à tes parents qui t’ont toujours reconduit quand tu étais enfant… C’est ta job. Être un Taxi…

Le samedi matin, au lieu de dormir : tu attrapes un café et tu sautes dans ta voiture avec l’équipement de sport… Te reprends la route… Tu relaxeras en après-midi, te dis-tu…

NO WAY!

Il faut les conduire chez les amis, chez les chums pis les blondes. Ils ont une vie sociale très développée ces enfants-là… et le grand ballet des va-et-vient se perpétue toute la fin de semaine…

Tu en as du courage, toi, parent Taxi. Je te lève mon chapeau. Tu fais en sorte que tes petits ont une vie intéressante, riche et passionnante. Tu n’hésites pas une seconde à te lever à trois heures du matin et à embarquer dans ton char pour ramasser ton jeune un peu trop éméché.

Tu montes le son de ta radio pour te garder alerte. Tu roules. Tu roules encore.

Tu mérites tous les honneurs… Souvent, tu chiales, mais tu finis toujours par faire le Taxi. Et regarde autour de toi, dans les véhicules à tes côtés… D’autres Taxis… D’autres parents… Dévoués…

Bravo chers Taxis. Et soyez prudents…

Top 10 des activités à faire en voiture avec de jeunes enfants

Dans quelques semaines, ce seront les vacances de Noël et comme chaque année, plusieurs d'entre no

Dans quelques semaines, ce seront les vacances de Noël et comme chaque année, plusieurs d’entre nous profitont de ce moment pour aller visiter famille et amis qui sont peut-être plus éloignés. Faire de la route avec des enfants peut s’avérer long et fastidieux lorsqu’on est plus fatigué ou lorsque votre petit rejeton n’aime pas être assis et devoir attendre durant plusieurs heures. Eh oui, je suis devenue experte en longue route avec de jeunes enfants, car durant quelques années j’ai habité dans la province voisine.

 

Voici mon top 10 des activités testées et aimées par notre famille


1) Dessin sans gâchiscapture-decran-2016-12-02-a-22-46-20
À tous ceux qui disent ”Je ne veux pas avoir des marques de crayons sur mes bancs d’autos!” Je suis d’accord avec vous et c’est pour cette raison que Crayola a une sorte de crayons marqueurs ”Color Wonder” sans dégât. Il y a une tablette rigide et à l’intérieur de cette petite tablette du papier spécial et quelques crayons. Votre enfant apprécie et il a fini le papier? Les cahiers et autres coloris de crayons se rachètent individuellement.

 

2) Dollarama votre meilleur ami
Pour votre survie personnelle, se rendre au Dollorama seule, sinon bonne chance à vous!. Prenez quelques petites babioles (balles anti-stress, petite auto, pouliche, petit toutou, autocollant, etc). Un coup à la maison, emballez-les avec du papier bulle (si vous voulez) à l’aide de tape (ne pas sauter cette étape importante). Plus ils sont grands, plus on met de couches. Lorsque la tension commence à monter dans la voiture, on leur donne un petit cadeau à développer, vous devriez gagner un bon petit 15-20minutes avec cette activité.

 

3) Livres et petits jeux individuelscapture-decran-2016-12-02-a-22-50-32
Pour faire de la route, ça prend un minimum de préparation. Je vous conseille de vous faire un sac de livres (idéalement des nouveaux ou ceux que ça fait longtemps qu’ils n’ont pas regardés) et des petits jeux tranquilles (Chicken Shuffle, Rush Hour, un toutou préféré, quelques figurines, etc). Vous pouvez demander à vos minis de vous aider, comme ça ils seront contents de participer au voyage et ils apprécieront encore plus leurs jeux.

 

4) Ils finiront par dire : ”J’ai faim!”
Toujours avoir avec vous une petite collation, un trafic qui s’étire ou un autre imprévu c’est si vite arrivé. Fruits séchés, barres tendres, crudités, etc pas besoin d’être super compliqué pour avoir un petit 5-10 minutes tranquille. Dans la même suite logique, apporter toujours de l’eau, car le ”J’ai soif!”, suivra bien vite lui aussi. Soyez futés chers parents!

 

5) Adeptes de ”La Fureur” celle-ci est pour vous!capture-decran-2016-12-02-a-22-58-07
Qui se rappelle du jeu de la chanson arrêtée? Si facile à jouer dans la voiture! Apportez votre playlist familiale ou des chansons de Noël que toute la famille connaît et amusez-vous à chanter vos hits préférés tout en baissant le son une fois de temps en temps en essayant de garder le rythme! Le bébé ne peut pas chanter? Pas grave! Il sera content d’entendre la musique et de vous voir bouger et chanter devant lui.

 

6) Le premier qui voit, devinette 101, quand je vais au marché…
C’est un jeu classique et oui, mais ils fonctionnent alors pourquoi le changer? Le premier qui voit est facile à adapter pour tout les âges des enfants. Durant le moment où ils chercheront l’auto verte ou bien la lettre ”E” sur une pancarte, le temps passera plus vite pour eux … tout comme pour vous haha! Gardez le contrôle du jeu et par la suite, demandez aux petits de dire les devinettes. Ils devraient vous surprendre avec leurs drôles de questions!

 

7) Tout le monde a droit à sa bulle!capture-decran-2016-12-02-a-22-53-58
Votre enfant aime UNE chanson et vous ne voulez pas l’écouter tout le long du trajet? Une paire d’écouteurs est sûrement le meilleur investissement que vous pouvez faire. Un petit temps tranquille avec sa musique préférée lui permettra de se calmer et de patienter jusqu’au prochain arrêt.

 

8) Arrêter pour bouger!
Lorsqu’on a beaucoup de routes à faire, on est mieux de prévoir sur notre chemin des arrêts afin de permettre d’aller respirer avant de revenir tout le monde dans l’habitacle. Il y a de la neige? Improvisez une bataille de boules de neige! Il fait beau? Trouvez un coin de gazon ou un parc et faites courir vos petits! Sortez votre coeur d’enfant, vous n’en serez que récompensé. Il pleut des cordes? Aller faire le tour de l’épicerie ou marcher dans un magasin pour vous dégourdir!

 

capture-decran-2016-12-02-a-23-04-069) Cheese et grimaces à l’honneur!
Si votre enfant a un appareil photo d’enfant, faites sûr que vous avez des batteries de rechange ou votre truc pour faire de drôles de photos. En plus, ça vous fera un excellent souvenir de ce beau voyage!

J’ai fait la liste des activités et ça se chicane encore?!?!?

 

10) Mettre une barrière !
Il vous reste alors la seule solution de faire une barrière physique entre les enfants. Si votre véhicule le permet, allez vous asseoir en arrière ou trouver une valise ou tout autre objet (assez gros quand même!) à mettre entre les enfants turbulents. Ça devrait les calmer un peu et vous allez enfin arrêter de vous retourner aux 2 minutes pour les avertir de rester chacun de leurs côtés.

Sur ce, je vous souhaite une bonne route à vous et j’espère que ce temps en famille sera désormais moins pénible pour vous!