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Nouvelle étape, la suite — Texte : Annick Gosselin

Certes, je m’attendais à une réaction de mon petit homme, mais pas aussi intense que celle-là.

Certes, je m’attendais à une réaction de mon petit homme, mais pas aussi intense que celle-là.

Le premier soir, lorsque je suis arrivée de travailler, je me suis penchée pour lui donner un bisou et il a attrapé le balai, oui ! Oui ! Le balai ! Il m’a donné un bon coup avec le manche dans le front ! Tout un accueil !

Il était habitué que j’aille le chercher chaque soir. Non seulement je n’étais pas allée le chercher, mais en plus, je n’étais pas à la maison. Ça n’avait plus aucun sens dans sa petite tête de petit bonhomme de trois ans.

Depuis, il s’est écoulé trois semaines. Je réussis à l’approcher, à lui voler un bisou à la sauvette. Mais il me repousse la majorité du temps. Rien ne m’avait préparée à cela.

Je sais que c’est passager, mais c’est plus difficile que je ne le croyais, surtout que ça faisait trois ans que je le cajolais chaque jour. J’étais sa source de réconfort. Maintenant, il me repousse.

Ça va passer, il va s’adapter. Mais pour l’instant, mon réservoir de câlins de mon petit homme est complètement à sec et mon cœur de maman trouve cela difficile.

Je sais que pour lui, c’est tout un changement. Et c’est sa manière de me dire qu’il proteste. Mais nous allons doucement nous adapter à cette nouvelle vie. Qui, j’espère, ne laissera pas trop de cicatrices.

Une chance, il a un excellent papa. J’adore mon nouveau travail où je m’épanouis vraiment. Je rentre le soir en ayant hâte de voir ma famille, je suis calme et heureuse. Cela fait en sorte que je culpabilise moins de rendre mon petit bout de chou triste. Je sais que le temps arrange tout. Il en sera ainsi pour mon petit homme et moi.

Annick Gosselin

Entendez-vous la voix des vacances ? Texte : Nathalie Courcy

Je me suis offert deux nuits dans un gîte pendant la relâche. Seule. Juste assez loin de chez moi

Je me suis offert deux nuits dans un gîte pendant la relâche. Seule. Juste assez loin de chez moi pour être dépaysée, mais pas pour me ruiner.

J’y vois le blanc de la neige à perte de vue. La rivière gelée. Les arbres, le ciel, l’espace.

J’y entends le silence. La jasette des coyotes. La voix basse des propriétaires.

J’y sens le parfum des chandelles, le repas libanais qui cuit. La mousse du bain que je me fais couler.

Je m’y dépose, avec mes livres, mes cahiers, ma balle de laine, mon tapis de yoga. J’y ai apporté la partie de moi qui voulait prendre soin de moi. J’ai laissé derrière les responsabilités, les tracas, les urgences. Ils y seront encore à mon retour, mais moi, je les verrai un peu différemment, comme s’ils étaient devenus un filigrane pâle sur une page.

Enceinte, on cohabite à temps plus que plein avec notre enfant, pendant neuf mois, plus ou moins quelques semaines. On est loin des gestations éléphantesques de 22 mois, mais quand même, cette fusion persiste même après la sortie de l’utérus. La survie humaine est ainsi programmée : bébé a besoin d’un adulte, d’un parent, et si possible de sa mère, pour rester en santé et en vie et pour devenir autonome.

Vient un temps où c’est à la maman de sortir de la bulle construite avec son enfant. C’est sain pour lui, c’est sain pour elle. Comme pour toute transition, il peut y avoir une impression d’être « arraché », de se lancer dans l’inconnu, de tomber dans le vide. Ne plus savoir ce que fait notre bébé (nos ados aussi sont nos bébés…) en tout temps, ne plus savoir qui on est sans notre bébé.

Même si je m’absente à l’occasion de la maison pour le travail, je constate que je l’ai peu fait pour prendre soin de moi ou par pur loisir. Ce n’est pas naturel pour moi de m’éloigner de mes enfants, je dois m’y entraîner, développer l’habitude pour la rendre plus confortable. Je le fais par nécessité, mais aussi parce que je les vois, eux, s’éloigner tranquillement. Ils grandissent et les pas qui les éloignent de moi s’allongent de plus en plus. Ainsi va la vie qui va…

Donc plutôt que de me rebeller et de tout faire pour les retenir, je préfère me pratiquer à les laisser s’éloigner… en m’éloignant une fois de temps en temps. J’existais avant eux, j’existerai après ! En version modifiée, améliorée. Quand je prends soin de moi, je prends soin d’eux et bonus : je leur donne l’exemple.

Nous recommençons bientôt un blitz école-activités-amis-rendez-vous jusqu’à la fin de l’année scolaire. Ce n’est pas moi qui suis assise devant les profs, mais quand même, je suis derrière, en soutien, en encouragements, en « go, t’es capable », en réveil le matin. Donc la relâche, c’était pour moi aussi !

J’avais besoin de petites vacances pour être plus présente à moi, plus présente à eux. Je me suis entendue. Je me suis écoutée.

Pourquoi attendre que l’épuisement, la maladie ou la dépression nous soufflent à l’oreille d’arrêter quand on peut choisir le meilleur moment et la meilleure façon de le faire ?

Entendez-vous ? Il y a une petite voix qui me dit de reprendre des mini vacances bientôt…

 

Nathalie Courcy

 

Nos matins différents — Texte : Nathalie Courcy

Un jour, j’ai fermé mes yeux et j’ai imaginé des matins différents. Des matins sans « dép

Un jour, j’ai fermé mes yeux et j’ai imaginé des matins différents. Des matins sans « dépêchez-vous », sans triple réveil pour le même enfant, sans retard, sans palpitations cardiaques, sans boucane qui sort par les oreilles. Des matins en douceur, avec du temps pour lire et pour se coller, du temps pour relaxer, du temps pour se dire des mots d’amour au lieu des mots d’urgence.

Ce jour-là, j’ai osé croire que ça se pouvait. J’ai eu le courage de me demander ce que moi, j’apportais dans nos matins de fous, et ce que je voulais apporter dans nos matins doux.

J’ai eu le courage d’ouvrir une discussion au sommet avec mes enfants. Faire le point sur ce qu’on ne voulait plus et surtout sur ce qu’on voulait désormais. Sur nos bons coups, aussi. Personne n’a obstiné, tout le monde a contribué. Des idées, des propositions, des échanges. C’est ça, la famille ! Avec beaucoup d’amour.

Les ajustements étaient mineurs : un cadran, une façon différente de réveiller un enfant, un mot code qui remplace les mots déclencheurs de mauvaise humeur, une heure de réveil personnalisée. Mais plus que tout, c’est la prise de conscience qui a tout changé. On voulait tous commencer nos journées du bon pied et partir de la maison avec le cœur rempli plutôt qu’avec le cœur à sec.

Rapidement, les changements se sont fait sentir. Je suis une fille de matin, c’est là que j’ai le plus d’énergie. Je prends le temps de méditer au lit, même de faire quelques étirements avant de me lever. Parfois, je mets de la musique pendant que je fais les lunchs. Mes plus jeunes s’occupent de leurs collations. Ma plus vieille fait son repas la veille. On a ajouté certains repas du traiteur pour diminuer mon écÅ“urantite de faire des sandwichs et de remplir des thermos. Mes garçons se préparent à leur rythme, ils lisent et jouent tranquillement. J’accepte que mes filles montent à la dernière minute parce qu’elles sont responsables. On a le temps de lire, de se coller, de se dire des mots d’amour. Et tout le monde part à l’heure, l’âme en paix. C’est-ti pas beau ? Je m’ennuie de tous ces matins où mes poussins venaient me rejoindre dans le lit, mais j’adore nos nouvelles routines matinales.

Je suis plus du genre solution que du type problème. Si un problème existe, c’est qu’il a des solutions, mais la première étape, c’est toujours ben de prendre conscience du problème, de le nommer et d’imaginer ce qu’on veut à la place. Et moi, je veux du doux.

Et vous, quelle routine avez-vous réussi à changer ou à améliorer dans votre vie quotidienne ? Ça pourrait donner des idées à d’autres… et à moi !

Nathalie Courcy

 

Demandez et vous recevrez… dans six mois ! Texte : Mélanie Paradis

Dimanche matin, en ouvrant les yeux, je n’avais qu’une seule idÃ

Dimanche matin, en ouvrant les yeux, je n’avais qu’une seule idée en tête : mettre les décos de Noël à l’extérieur. Pourquoi cette idée m’obsédait autant? Parce que j’avais demandé à l’homme de la maison, il y a deux semaines de cela, de le faire. L’an passé, j’étais encore naïve… Je m’étais dit qu’il finirait par le faire. Le 23 décembre, toujours rien. Une autre chicane de couple ne me tentait nullement. Cette année, j’allais prendre les choses en main. Parce que les priorités masculines sont diamétralement opposées aux priorités féminines.

Voici ce qui se passait dans la tête de mon chum, enfin, je crois. « Pourquoi mettre des décos le 3 décembre? Il reste encore 21 jours avant le 24. Faire quelque chose de complètement inutile pour le moment serait beaucoup plus important. Je pourrais classer mes vis par grandeur. Mais quelle bonne idée ! Je suis vraiment génial. »

Un homme et une femme, ça ne pense pas pareil. Vraiment pas ! Une femme qui se retrouve seule un samedi matin parce que papa est parti faire l’épicerie avec le reste de la famille va immédiatement se dire : « La maison est en bordel et le panier de lavage déborde. Je me mets vite à la tâche avant que tout le monde ne revienne. »

L’homme qui se retrouve dans la même situation, se dira : « La maison est en bordel, le panier de lavage déborde… Je pourrais aller faire le ménage de mon cabanon. » Le pire, c’est qu’il montrera le résultat de son travail acharné à la femme de la maison, la fierté lui sortant par les oreilles.

Je suis d’accord, le ménage du cabanon était aussi à faire, mais dans l’ordre de mes priorités, la maison passe avant. Je me vois très mal recevoir nos invités dans le cabanon parce que celui-ci est très clean, mais que la maison est tellement bordélique que ça fait deux jours qu’on n’a pas vu le chat. Mais dans ses priorités à lui…

Ce qui fait que d’attendre qu’une tablette soit installée au mur pour mettre le château de princesse en Lego (si difficilement construit avec la famille…) risque de se transformer en une très longue période. Après trois mois, je n’ai toujours pas de tablette et le château est tombé deux fois par terre…

Alors mesdames, l’expression « Demandez et vous recevrez » est non applicable dans mon couple. Je l’ai remplacée par « On n’est jamais mieux servi que par soi-même… Ou par son père retraité de la construction »!

Et vous, vos priorités sont-elles les mêmes que celles de l’homme de votre maison?

Mélanie Paradis

J’ai besoin de plus — Texte : Stéphanie Dumas

Je ne sais pas si c’est la même chose pour vous, mais pour ma part depuis que le monde a été mi

Je ne sais pas si c’est la même chose pour vous, mais pour ma part depuis que le monde a été mis sur « pause », j’ai besoin de plus. Je ressens le besoin de voir mes proches et mes amies plus souvent. Je ressens le besoin de connecter davantage. De prendre le temps. Comme si cette distance forcée et ce bris de normalité mettaient en lumière l’importance que ces personnes ont dans ma vie.

Avant la pandémie, j’attendais avec impatience mes journées ou soirées en pyjama durant lesquelles rien ne figurait à l’agenda. Ces moments où j’allais enfin être seule. Ces journées ou ces quelques heures de repos dans cette folie du quotidien bien rempli avec le boulot, les projets, l’entretien de la maison, les rendez-vous et les autres obligations. Elles me semblaient si rares ! Maintenant, elles me semblent beaucoup trop nombreuses. En fait, elles sont tellement courantes que je ne trouve plus de coins à nettoyer ou à ranger dans la maison ! Comme si cette pause dans la frénésie nous avait permis de reprendre le contrôle plutôt que de se contenter de courir d’une journée à l’autre.

Ces drôles de mois nous ont permis de prendre du recul et de ralentir. J’attends maintenant avec impatience le moment d’organiser un grand souper ou un brunch avec la famille et les amis. J’attends de pouvoir passer de plus longs moments avec eux parce que ces moments font du bien. En réfléchissant bien, ce n’est pas la folie qui me manque. Mais le fait de prendre du temps avec mes proches. Peut-être que tout cela nous a permis de penser à ce qui compte le plus dans notre vie en plus de réaliser que certaines choses que nous pensions importantes ne l’étaient pas autant.

Les derniers mois ont amené plusieurs d’entre nous à réfléchir. Nous avons pu nous poser. Nous avons mis le doigt sur les choses que nous voulions changer pour le futur. Avec le ménage de la maison est venu le ménage des occupations et peut-être même le ménage dans les gens que nous fréquentions. Maintenant, il ne reste qu’à ajuster nos vies pour qu’elles soient en corrélation avec nos valeurs pour faire place au parfait bonheur.

Stéphanie Dumas

Vivre chaque jour comme si c’était le dernier – Texte: Joanie Fournier

On a tous déjà entendu cette expression : « Il faut vivre chaque jour c

On a tous déjà entendu cette expression : « Il faut vivre chaque jour comme si c’était le dernier ». Ça sous-entend que le bonheur réside dans les petites choses qu’on s’autorise au quotidien. Qu’il faut prendre les décisions chaque jour qui nous mèneront vers le bonheur sans vivre avec des regrets. Qu’il faut prendre le temps, vivre, choisir des choses qui nous rendent heureux.

Au premier bébé, on a l’impression de profiter de chaque moment avec lui. De chaque sourire, de chaque câlin, de chaque berceuse. Puis, les autres enfants viennent au monde et la fameuse routine métro-boulot-dodo s’enclenche. Les journées passent à une vitesse folle, les semaines se succèdent et les années nous échappent. Puis, en clignant des yeux, on se retrouve des années plus tard. Les enfants sont grands et autonomes. Ils vont à l’école. Et on a parfois l’impression que ces années ont passé en un claquement de doigts. Je connais si bien cette étrange sensation.

Mais voilà que la vie nous a offert un dernier bébé, sur le tard. Et le plus drôle, c’est que j’ai l’impression d’en profiter encore plus… Ma carrière est bien établie, je cours moins après chacune de mes payes, je suis installée et outillée. Et à chaque étape, je me rappelle que c’est la dernière fois que je la vis. Je pense que c’est ce qui fait justement que j’en profite autant.

Chaque soir, quand je berce mon bébé, je me dis que c’est peut-être la toute dernière fois que je pourrai le bercer… parce qu’il aura peut-être décidé demain qu’il n’en a plus besoin. À chaque fois que je cours derrière lui et que je me sens fatiguée parce qu’il touche à tout, je me répète que c’est peut-être la dernière fois que je verrai autant de curiosité dans ses petits yeux.

C’est la dernière fois que je verrai des petites cuisses potelées en changeant une couche. C’est la dernière fois que j’aurai la chance d’entendre des premiers mots. C’est la dernière fois que je vivrai des premières fois… Une fois qu’on accepte que c’est le dernier bébé, j’ai l’impression qu’on arrête de courir et qu’on réussit à enfin presque arrêter le temps…

Parce que quand il voit une coccinelle par terre, toute la famille s’arrête pour l’observer avec lui. Quand il entend une musique au loin et se met à se dandiner, c’est toute la famille qui s’arrête pour bouger avec lui. Quand il dit « chaud » et souffle sur son bol de soupe, toute la famille l’imite du même coup… Avant, je pensais qu’un bébé apporterait une charge supplémentaire. Au contraire, ce bébé nous apprend comment arrêter le temps et profiter de la vie. De chaque petite chose de la vie. Parce que grâce à lui, on vit vraiment chaque jour comme si c’était le dernier. Toutes ses premières fois à lui sont nos dernières premières fois à nous.

Maudit qu’on est chanceux, pareil.

Joanie Fournier

Du temps pour soi… Texte : Claudie Castonguay

La première fois où je me suis permis du temps pour moi… Quand tu deviens parent, on te parle

La première fois où je me suis permis du temps pour moi…

Quand tu deviens parent, on te parle de lâcher prise. D’apprendre à séparer la pizza, en 3 et ensuite en 6. 3 pour toi, ta vie professionnelle et ton couple. Et 6, parce que tu divises à nouveau pour le bébé.

Dès la naissance de bébé 1, j’apprenais mon nouveau rôle de mère. Le rôle qu’on apprend au travers de ce qu’on a vu, vécu. Mais sur lequel il n’y avait aucune notion scolaire (aujourd’hui, mes notions de flûte à bec servent ! Oui ! Oui !).

23 mai 2010 : le téléphone sonne, c’est ma grand-mère maternelle. « Ta mère est à l’hôpital. (…) Allô ? »

À partir de ce moment‑là, je ne comprenais plus rien. La notion du mot maman n’était soudainement plus la même. J’avais oublié que le mot maman, c’était non seulement moi qui apprenais à nourrir, à cajoler, à essayer d’endormir. Mais aussi celle qui l’avait fait pour moi.

J’ai donc appris à conjuguer mon rôle de maman, de fille, de conjointe et d’amie. Mais jamais celui de femme.

À travers la vie et les rendez-vous médicaux arrive notre deuxième bébé.

Une nuit, le téléphone sonne et ma mère vient de pousser son dernier soupir.

En moins de 24 mois, on était devenus parents (2x), on avait construit une maison et j’avais accompagné ma mère dans la maladie et dans la mort. Deux concepts de vie tellement opposés.

Après cette tornade et au bout de 18 mois, je me suis permis un temps à moi. 20 jours à l’autre bout du continent. On m’a dit que j’étais égoïste, que j’abandonnais mes enfants. Et certains m’encourageaient.

Ça m’aura pris cette occasion de partir sur un coup de tête, pour décrocher et faire le vide. Me rappeler que la vie est belle malgré les épreuves. Qu’on peut se permettre, un bain, une sortie, un off de ménage sans nécessairement être lâche.

J’ai appris à ce moment‑là que le lâcher-prise à certains moments était une question de survie. Ma pizza est coupée toute croche. Je conjugue maintenant les rôles de femme, conjointe, maman, amie et fille.

Claudie Castonguay

 

Le jour où je t’ai mis au monde

Mon bébé,

Je crois qu’il es

Mon bébé,

Je crois qu’il est impossible que tu te doutes du nombre de fois que je peux rejouer les scènes dans mon esprit. Je les revis encore et encore, peu importent les années qui passent.

La première contraction, je la sens encore.

La perte des eaux, je la vois encore.

Le regard ému entre papa et moi lorsqu’on a compris qu’enfin tu arrivais.

Le trajet pour l’hôpital où l’on se tient la main.

Chacune des contractions, je peux les ressentir juste en fermant mes yeux.

Les cris qui symbolisent la puissance de ce que je suis en train d’accomplir, je les entends encore.

Ton petit corps chaud blotti contre le mien m’apaise toujours autant.

Je raconte ta naissance avec tant de fierté et j’y songe si souvent.

Dans le brouillard de la souffrance, s’est imprégné dans mon esprit chaque petit détail. La musique qui jouait, la noirceur de la pièce et les gens autour de nous. S’il m’était possible de remonter le temps, ne serait‑ce qu’un instant, afin de te rencontrer pour la première fois à nouveau, je le ferais. Simplement pour revivre le moment où, au bout de mon souffle, tu as pris le tien.

Il m’est tellement apaisant de songer à ce regard que ton papa avait lorsqu’il t’a vu faire ton entrée dans le monde, j’ai tout de suite su qu’il était le tien.

Ce fut l’un des moments les plus difficiles de ma vie, mais l’un des plus beaux.

Lorsque tu me demandes de te raconter, si tu savais combien tu me fais plaisir. Cette histoire, c’est ma préférée, parce que c’est la nôtre.

Le temps passe, mais les souvenirs ne s’effacent pas.

Même si je maudissais la terre entière à cet instant précis, j’étais en train d’écrire les premières lignes de ton premier chapitre. Le jour où je t’ai mis au monde est l’un des plus beaux qu’il m’aura été donné de vivre de toute mon existence.

Ce jour est mon préféré, puisque c’est le jour où je t’ai mis au monde.

Marilyne Lepage

Un Noël différent

Je n’apprends rien à personne si je vous dis que Noël cette annÃ

Je n’apprends rien à personne si je vous dis que Noël cette année sera différent. Cependant, différent n’est pas synonyme de plate. Il faut essayer de voir le positif de tout ça, car peu importe à quel point on critique les circonstances, ça ne changera en rien la situation. Je sais que c’est difficile et qu’on avait besoin de se voir, mais on n’y peut rien. Autant essayer d’en tirer du bon. Voici quelques avantages que j’ai pu trouver.

Commencer de nouvelles traditions

Pour la majorité des gens, ce sera une première de passer en famille réduite. Profitez-en pour créer de nouvelles traditions. Écouter un film en pyjama, concocter un souper spécial ou encore faire une chasse au trésor. Organisez-vous un Noël des campeurs cet été. Demandez aux enfants ce qu’ils aimeraient faire, vous avez le temps, cette année, de prendre le temps.

Économiser

Avoir moins de personnes au réveillon veut aussi dire moins de nourriture à acheter, moins de cadeaux à donner et pas de cadeau d’hôtesse à fournir. Vous pouvez aussi vous interroger sur la surconsommation du temps des fêtes. Et cette année, pourquoi ne pas en profiter pour fabriquer vos cadeaux ?

Renforcer les liens avec la famille immédiate

Comme nous risquons d’être en groupe très restreint, prenez le temps de vous mettre à jour sur la vie de vos proches. À la place d’avoir un bon nombre de conversations superficielles avec plein de gens, assoyez-vous et prenez le temps d’approfondir vos conversations. Faites un tournoi de jeux de société, une pige de cadeaux… En gros, créez des souvenirs significatifs.

Prendre ça plus relax

Un des gros points positifs est aussi d’avoir moins de ménage à faire et il y aura moins de gaspillage. On peut se permettre de prendre ça plus relax. Pas besoin de courir pour habiller les enfants, pas le stress d’arriver en retard ou d’avoir oublié un cadeau. Pas besoin de s’arranger pendant une heure avant de sortir. Un bon vieux pyjama et une toque vont faire amplement l’affaire.

Ne pas avoir à gérer les personnes malades

Cette année, pas besoin de surveiller les gens qui viennent malgré le fait qu’ils sont malades. Pas besoin de passer la soirée à dire à ta tante enrhumée de ne pas prendre ton bébé. Pas besoin de gérer le fait que la famille va avoir attrapé je ne sais quel virus qui se promenait parmi les invités.

Je sais que c’est bien peu comparé au plaisir de se réunir. L’année a été difficile pour plusieurs d’entre nous, mais on n’a pas le choix. C’est un autre gros coup à donner et c’est en se serrant les coudes et en faisant des compromis que nous allons pouvoir fêter Noël 2021 ensemble. J’espère que mes quelques idées vous feront voir la chose de façon un peu moins déprimante.

Anouk Carmel-Pelosse

Faire le plein de solitude

S’accorder une pause.

Ne

S’accorder une pause.

Ne faire que ce dont on a envie! Lire, dormir, prendre un bain, se faire un café au lait, manger des jujubes, se coller sur son chien. 🐶 

Profiter enfin des coussins moelleux et des doudous; s’y envelopper de longues heures… Apprécier le silence. Ne pas s’ennuyer.😉

Ne parler à personne, ranger son cellulaire, ne penser qu’à soi, pour quelques heures.🌟

Faire le plein d’énergie, mais surtout de solitude. Se retrouver, se rappeler que la personne la plus importante, c’est soi-même.❤️

S’offrir du temps en cadeau 💝, retrouver son équilibre, se sentir à nouveau solide. 

S’aimer.

Karine Lamarche

Attendre la retraite, non merci !

Dans la tourmente du quotidien familial, je l’avoue, je me suis so

Dans la tourmente du quotidien familial, je l’avoue, je me suis souvent oubliée. Pendant plusieurs années, j’étais trop occupée pour faire des activités qui me plaisent, qui me stimulent, qui me divertissent. Métro, boulot, dodo… il faut ce qu’il faut quand on a une famille, pensais-je. Je me suis souvent dit : je ferai ceci à la retraite, je ferai cela à la retraite. Mais je vieillis, je vois le temps passer et je me rends compte que je n’y étais pas du tout.

Je ne vous apprends rien : personne n’est immortel. Le temps file et je sais maintenant que la vie est fragile. Je comprends désormais que si j’attends à la retraite pour me faire plaisir, il sera trop tard. J’aurai perdu de bonnes années de forme et de santé pour faire ce que je mettais de côté depuis des années.

J’ai un secret pour vous : je ne suis pas plus talentueuse que personne. J’aime essayer, j’aime vivre. Dès que j’ai le goût de faire quelque chose, je lis sur le sujet, je regarde des vidéos et surtout, je me lance. Je pardonne facilement mes premiers essais ratés. Je sais que ce ne sera pas parfait, mais je continue. Je persévère, je prends le temps et surtout, je me donne le temps.

Alors oui, je tricote, je crochète, je dessine, je peins à l’acrylique et à l’aquarelle, je jardine, je rénove des meubles, je fais des rénos, je cuisine pour le plaisir, je fais des coiffures et des maquillages, je couds, je fais de la photo, je pêche, je fabrique des bijoux, je danse le hip-hop, je lis et j’écris. À travers tout ça, je travaille et j’élève mes enfants.

Suis-je tombée sur la tête ? Non ! Je suis vivante et je profite de la vie. Je ne m’attends pas à faire tout ça à la perfection. Je le fais pour le plaisir. Je n’attends pas la retraite pour vivre mes passions.

Et vous, attendez-vous votre retraite pour vivre ?

Nancy Pedneault