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Dire au revoir

On se salue au p

On se salue au passage. On se dit à demain, à ce soir. On se souhaite un bon weekend. Se dire au revoir, c’est fréquent, même commun.

 

Cependant, parfois, on se dit au revoir sans savoir.

 

On se salue, on se dit qu’on s’aime, qu’on va s’ennuyer l’un de l’autre.

 

On se rassure en se disant qu’on se reverra sous peu, que la vie nous réserve, on l’espère, de belles surprises…

 

Perdre un collègue de travail qui, bien souvent, est devenu un ami, un confident, ne se fait pas sans peine.

 

Perdre un collègue, c’est accepter qu’un autre prenne sa place. C’est ouvrir son cœur à cette personne, mais sans oublier celle qui a laissé un vide.

 

Perdre un collègue, c’est vivre des deuils au quotidien. C’est devoir s’habituer à son absence.

 

Le temps finit toujours par soulager cette absence, mais jamais il n’efface la trace que cette personne a laissée dans notre cœur.

 

Karine Lamarche

Maman retourne au travail

Lorsqu’une femme qui a toujours travaillé à l’extérieur prend

Lorsqu’une femme qui a toujours travaillé à l’extérieur prend la décision, avec son conjoint, de rester à la maison pour les enfants, elle ne sait pas comment ça se passera le jour où elle reviendra sur le marché de l’emploi.

Dix années. Depuis dix années, je suis maman à la maison. La plupart d’entre nous savent très bien que c’est loin d’être des vacances. Que nous faisons beaucoup. Que nous nous en mettons beaucoup sur les épaules aussi. Mais nous sommes nos propres patrons au service des besoins de notre marmaille.

J’ai débuté très tôt ma vie d’adulte. À quinze ans, je travaillais déjà, j’avais quitté le foyer familial et malgré quelques anicroches, je me débrouillais. À vingt-huit ans, j’ai dû arrêter de travailler à ma vingt-neuvième semaine de grossesse : alitée, à risque d’accoucher prématurément. Depuis, je n’ai plus été de ce monde des salariés.

Cela m’a demandé de ne pas rapporter à la maison un salaire participatif aux frais du foyer et des dépenses. Mais je l’ai fait par amour de mes enfants (le premier ayant été suivi par deux autres). Je ne regrette rien, mais voilà, aujourd’hui, maman se sent un peu démunie.

« Je n’ai plus de bébé », vous ai-je écrit il y a quelques mois. Mon petit dernier, rendu grand, est maintenant en maternelle. Maman devait prendre du temps pour « elle » et c’est ce que j’ai fait. Introspections, évaluations personnelles… Conclusion : le couple n’est plus.

Alors me voilà à l’orée de mes trente-huit années, sans profession officielle, sans employeurs qui m’attendent. Sans confiance de béton. Me voilà bravement face à un marché qui a évolué sans moi. Avec un curriculum vitae ayant un trou de dix années.

Oh, je sais bien ce que ces dix années m’ont apporté, mais certains employeurs semblent l’ignorer. Je connais ma valeur, mes capacités et mes limites. Mais en tant que nouvellement monoparentale, j’ai certaines restrictions aussi.

Maman est BELLE, FORTE, FINE ET CAPABLE!

J’ai confiance, en général, même si j’ai peur par moment. Mais je vais y arriver. Se reconstruire n’est jamais que facilité, je le sais. Mais j’avoue avoir cette impatience de pouvoir dire : « je travaille! » Je vois tellement de possibilités dont je suis privée parce que je n’ai pas de diplôme.

Mais voilà, je me répète, je vais y arriver!

Un pas à la fois, une demande d’emploi et puis une autre. Les planètes s’aligneront et j’aurai ce pour quoi je fonce : cette indépendance retrouvée. Cette confiance en moi renouvelée. Cette fierté d’y arriver.

À mes enfants, je promets qu’ils seront fiers de leur mère. Oui je sais, j’ai la tête un peu mélangée ces temps-ci, j’oublie ici et là… mais ça va se placer. Maman va y arriver, maman retourne travailler!

À vous les mamans qui l’ont vécu, racontez-moi!

Celles qui le vivront, venez nous lire!

Simplement, Ghislaine

 

Lettre à toi, l’agent de bord

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Dès mon tout premier voyage, je t’ai remarqué. Tu portes un uniforme aux couleurs de ta compagnie aérienne; on pourrait facilement penser que tu finirais par te fondre parmi tous ceux qui ont choisi le même métier que toi.

 

Pourtant, chacun d’entre vous apporte une touche unique à votre service, faisant de notre vol une expérience agréable, une extension de notre voyage. ✈

 

J’ai toujours été fascinée par la diversité des gens prenant place à bord d’un avion.

 

Leur nationalité : différentes mœurs, différentes valeurs.

 

La raison du voyage : affaires, tourisme, visite familiale, études.

 

Leur âge : des besoins différents, une santé précaire, des enfants.

 

Contrairement à un restaurant où l’on revoit souvent les mêmes clients, où on finit par connaître leurs habitudes, un vol amène chaque fois son lot de nouveaux passagers. Des passagers transportant avec eux, outre leurs bagages, leur histoire.

 

En soi, le défi est que tu dois toujours t’adapter, comprendre, aller au-devant des besoins, parfois.

 

Cher agent de bord, tu m’épates par ta bonne humeur constante et par ta bienveillance infinie.

 

Rassurer un passager anxieux.

 

Prêter main-forte à un parent épuisé.

 

Répéter les consignes à un voyageur récalcitrant (avec le sourire😁).

 

Travailler dans un espace restreint.

 

Vraiment, agent de bord, je voulais te dire MERCI!

 

Merci de me dorloter, de me faire sentir unique et importante.

 

Merci de contribuer à adoucir les heures de vol qui, parfois, me semblent interminables…

 

Agent de bord, je t’apprécie, peu importe d’où tu viens ou le pays que tu survoles.🌍🌎🌏

 

Karine Lamarche

Enseignante

 

Septembre: pas de pitié pour les parents!

Comment vas-tu, parent? Es-tu comme moi : épuisée, dépassée, <e

Comment vas-tu, parent? Es-tu comme moi : épuisée, dépassée, surbookée, agressée par les requêtes infinies et ruinée par les frais de scolarité et autres dépenses hallucinantes de ce mois si intense?

Septembre. Il fait beau, il fait chaud, l’été s’étire sauf que… ce n’est pas du tout le même rythme!

Le matin, alors que tu as encore les yeux tous collés, ton réveil t’arrache de ton lit douillet. Tu as l’impression de peser une tonne. Tu mets un pied devant l’autre; chancelant, trébuchant dans le camion de ton gars, tu migres vers la douche.

TOO BAD!

Mademoiselle ton ado a déjà pris la place! Comme chaque fois que tu as envie de te soulager ou de brosser tes dents. L’ado passe des heures dans cette pièce-là.

Toi tu veux juste un café, un café ben relax, traîner en pyjama, regarder le chat jouer avec les reflets de soleil mais…

Tu dois t’assurer que les lunchs sont faits, que les enfants sont réveillés, que les chiens sont sortis, que les sacs sont prêts. Tu avales trop vite tes toasts et ton café trop chaud, tu sautes dans la douche entre deux portes qui s’ouvrent, tu cours déjà… Pourtant, la journée ne fait que commencer…

Tu te jettes le plus vite possible dans le trafic… Tu termines de boutonner ta chemise dans ton char, tu n’as pas eu le temps de te réveiller vraiment. Les centaines de véhicules autour de toi avancent au compte-goutte… tranquillement tu te rends vers le travail…

C’est là que le téléphone commence à sonner. Parce que ta progéniture ne trouve pas ses souliers de sport. Tu donnes les consignes habituelles… que tu répètes chaque fichue journée. Tu es tanné de courir. Tu es tanné de rabâcher. Ça sonne encore… la chicane est pognée dans ta demeure, tu entends les enfants hurler… tu gères à distance, tu négocies, tu punis, tu oublies de redémarrer quand la lumière passe au vert…

Tu penses : que va-t-on manger pour souper? Comment le grand va-t-il rentrer sans sa clé? La réunion est à quelle heure ce soir? Quel jour on est?

QUEL JOUR ON EST?

Y’a-tu du karaté, de la course, de la musique, du trampoline ou du soccer ce soir?

Quel mois? Septembre… C’est là que tu réalises que… ça ne fait que commencer. Chaque jour, il va falloir tenir ce rythme jusqu’en décembre!

Tu arrives au travail épuisé… découragé…

Comment fais-tu, cher parent, pour ne pas virer fou dans ce tourbillon?

Gwendoline Duchaine

 

Bravo mes champions!

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Alors qu’on voit les médias sociaux garnis des exploits sportifs de nos progénitures, on voit moins souvent les parents s’extasier devant les réussites intellectuelles de leurs cocos. Et pourtant, ces succès méritent tout autant d’être célébrés.

Mes enfants ne sont pas sportifs. La preuve : ça m’a pris treize ans avant de réussir à convaincre mes deux filles de faire plus que dix mètres de vélo avec moi. Ce soir, c’était mon cadeau : dix kilomètres entre filles, le sourire aux lèvres malgré les fessiers endoloris et la débarque dans le tas de rosiers au bas d’une côte. C’était un beau moment de complicité, zéro compétition.

Mes garçons aiment l’idée du sport, ils capotent chaque fois qu’on les inscrit à une nouvelle activité. Mais dès que l’activité perd de sa nouveauté et réclame un peu de persévérance, on doit presque les traîner de force pour finir la session. Soccer, karaté, baseball, natation… Au moins, on se dit que nos enfants ont la chance d’essayer des sports et d’en apprendre les rudiments, et aussi que ça nous fait bouger en famille.

Mais on s’entend, à moins de changer complètement de centres d’intérêt et de style de vie, nos enfants ne sont pas prédestinés à devenir les prochaines sœurs Dufour-Lapointe. Impossible de leur en vouloir ou même d’être surpris : les parents (c’est nous, ça!) ne sont pas méga sportifs non plus. Quand j’ai connu mon conjoint, il faisait des triathlons, mais cette vie appartient à un passé révolu. Pour moi, le cours de relaxation au cégep, c’était une option sport trrrrès pertinente… Nous avons la volonté d’être plus actifs et de nous tenir en forme; par périodes on y arrive, mais ça demeure un effort qui n’a rien de naturel. Les pommettes ne sont pas tombées loin du pommetier…

Chez nous, il n’y a pas de médaille de première place en gymnastique ni de trophée du meilleur esprit d’équipe au hockey. Il faut parfois à nos enfants deux ou même trois reprises pour réussir un niveau dans un sport. Les cours d’éducation physique sont pénibles et sources de moqueries auprès de leurs camarades de classe. Le syndrome de l’élève qui est choisi en dernier quand vient le temps de former les équipes. Et le cercle vicieux est enclenché.

Mais chez nous, il y a tout de même des médailles, des méritas et des fiertés. À trois ans, Tiloup remportait sa première médaille dans un tournoi d’échecs. À six ans, il vient de remporter un tournoi de cartes Pokemon. Contre plein de joueurs adolescents, dont certains iront au championnat du monde la semaine prochaine. Il ne sait pas lire, alors il a appris toutes ses cartes par cÅ“ur : les noms, les points de vie, les attaques, les faiblesses… Il a appris à compter parce qu’il voulait jouer aux Pokemon : 220 points de vie, – 40 points multipliés par 3, – la faiblesse de 50 points parce qu’il y a une carte spéciale, ça fait 50 points. Calcul mental.

Ma plus vieille a reçu le méritas en art parmi toutes les élèves de première secondaire de son école. Elle s’apprête à publier une nouvelle dans un recueil collectif. Elle dessine incroyablement bien et travaille incroyablement fort pour parfaire son art. Ma Cocotte, elle, a une mémoire phénoménale et nous explique fréquemment la science qui sous-tend l’existence. Sans se tromper. Ce qui fait que son petit frère de quatre ans connaît le tableau périodique et le cycle de reproduction de tous les mammifères. (Ok, pas tant que ça pour le petit dernier, mais ça s’en vient!)

Est-ce que je suis fière et impressionnée? Oui, tout à fait. Est-ce que je crie leurs prouesses sur tous les toits? Sur certains, oui, auprès des personnes les plus proches. Mais publiquement? Non. Peut-être par souci de ne pas faire suer les autres avec ça, mais je pense que c’est surtout par crainte de me faire juger pour « vantardise parentale ». « On sait ben, tes enfants sont brillants… » C’est vrai, ils sont intelligents. Même les neuropsychologues qui les ont évalués en douance sont d’accord, tests à l’appui. Donc je n’hallucine pas, je m’exagère pas si je dis qu’ils sont brillants. Mais je n’ose pas publiquement.

« On sait ben, c’est facile pour eux d’apprendre à lire et d’avoir des bonnes notes à l’école… » Hum, pas tant, non! C’est souvent frustrant, parce qu’ils doivent rentrer dans un moule qui ne leur correspond pas. Un peu comme un athlète talentueux et travaillant s’oriente vers des sports où il pourra développer ses habiletés et atteindre de nouveaux sommets, les enfants doués intellectuellement vont souvent chercher des activités parascolaires qui leur donneront un espace pour s’épanouir et développer leur potentiel. Et il ne faut pas oublier que le talent est une chose, la réussite vient avec beaucoup de travail, d’échecs et de persévérance, peu importe le domaine.

Si je ne sors pas mes tambours et mes trompettes à chaque victoire, c’est peut-être une question de personnalité, aussi. Pas sûre que je serais le genre à publier le pointage de chaque tournoi de soccer remporté ou la photo de chaque médaille (mais je n’ai rien contre ceux qui le font!) Chose certaine, quand les « exploits » ou les réussites de nos enfants relèvent du domaine plus intellectuel, personnel ou comportemental, on est moins expressif. On garde ça en famille et entre amis. On garde ça pour ceux qui comprennent qu’on est fiers, comme n’importe quel autre parent qui voit son enfant se dépasser et réussir.

 

Nathalie Courcy

 

 

Cinq avantages que vous soyez tous en vacances et pas moi?

L’été…

Chaque année, câ€

L’été…

Chaque année, c’est pareil. Je vous regarde vous réjouir, partir, revenir, vous plaindre… Vous partez en vacances chacun votre tour, et je me sens sur le banc de touche… Moi, je ne pars pas. Je travaille. Je me lève chaque fichu matin.

Alors j’ai décidé de trouver cinq avantages que vous soyez tous en vacances et pas moi!

  1. Pas de trafic!

C’est incroyable comme les routes sont désertes le matin! Du lundi au vendredi, on a l’impression d’être un dimanche. Je peux donc me lever quarante minutes plus tard chaque jour! Merci d’avoir quitté les routes et de me laisser tranquille!

  1. Pas d’inquiétudes!

Je n’ai pas le blues de la reprise du travail ni le chialage de retourner à la routine. En ne partant pas, je n’ai pas besoin de revenir! Pas d’angoisse ni de tonnes de courriels en retard! Je suis à jour dans tout!

  1. Pas d’attente!

Quel que soit le magasin où je mets les pieds, je suis servie instantanément! Même les courses d’effets scolaires des enfants, je peux les faire sans la cohue et le brouhaha! J’ai la paix!

  1. Pas de stress!

On dirait que la société tout entière s’est mise en mode zénitude. Les gens sont détendus, souriants, le ventre plein de houblon ou de crème glacée, la peau hâlée par le soleil. Tout est plus… serein!

  1. C’est calme…

Le nombre de décibels est incroyablement bas. Même en ville, il y a tellement moins de bruits de voitures, de vacarme de camions, d’enfants qui hurlent, de chiens qui jappent, de trains qui sifflent, de voisins qui crient… c’est calme! C’est reposant!

Oh! que oui, quand vous êtes en vacances, c’est reposant! Alors, continuez de partir, profitez-en bien et revenez en forme! Mais ne revenez pas trop vite, car je profite de cette vie un peu… au ralenti!

Gwendoline Duchaine

Une vie sans vacances

Haaaa les vacances ! C’est quoi, dans le fond ? Un mélange de

Haaaa les vacances ! C’est quoi, dans le fond ? Un mélange de temps que l’on s’accorde pour soi, pour passer du temps en famille ou entre amis, pour visiter de nouveaux endroits et pour sortir de la routine ? Une vie sans vacances, vous imaginez ? Et s’il était possible de se sentir en vacances tous les jours ? Vous y avez déjà pensé ?

On ne se voilera pas la face : dans notre société, on court comme des fous ! On se lève plus tôt, on court pour préparer les enfants, on court pour arriver au boulot à temps. Au boulot, on court pour en faire plus, toujours plus, et avec toujours moins, en plus ! Puis quand la journée semble terminée, au contraire, le « shift de soir » embarque ! Métro, boulot, dodo, fatigue… et hop, on recommence !

Ce n’est pas étonnant que nous ressentions le besoin de prendre des vacances… des vacances de cette vie. Mais quand on y pense, le bonheur, le vrai bonheur, ça devrait être tout le contraire ! On devrait être heureux de vivre tous les jours, pas seulement deux semaines par année.

Trouvez un emploi avec des horaires plus flexibles… des heures réduites… la possibilité de travailler de la maison… Mais surtout, surtout, trouvez un emploi qui vous fait vibrer. Un emploi qui vous ressemble et pour lequel vous avez envie de vous lever le matin. Mission impossible ? Non, il faut seulement revoir vos priorités.

Se construire une vie de laquelle vous n’aurez pas besoin de pause. Voir des amis. Voir la famille. Voyager. Sourire. Prendre soin de soi. Et des autres. Être heureux au quotidien. Ne pas attendre de date pour faire tout cela. Prendre le temps, un peu chaque jour. Prendre le temps, pour vrai.

C’est ça, se construire une vie de laquelle nous n’avons pas besoin de pause… Comment se fait‑il que nous attendions les vacances pour faire tout cela ? Comment se fait-il que nous soyons si enfermés dans ce tourbillon que des vacances semblent indispensables ? Si nous n’y changeons rien, nous nous réveillerons un beau matin, et nous réaliserons que la vie est derrière nous et que nous l’avons tout simplement ratée au passage.

Un adage dit : « Travaille pour vivre, mais ne vis pas pour travailler. » Parce que la vie court elle aussi, à une vitesse folle. Le temps la suit, à vive allure. Et rien ne va les arrêter. Alors vous avez le choix de courir après eux, en priant pour les attraper un jour… quelque part en décembre et quelque part en juillet… Ou bien vous pouvez décider que votre vie vous appartient et que le temps est vôtre également. Vous avez tout le pouvoir de dire : « Aujourd’hui est la première journée d’une nouvelle vie. » Et vous avez le droit de refuser le moule qu’on vous impose. Vous avez toute la vie devant vous…

Laquelle voulez-vous vivre ?

Joanie Fournier

 

Pas de panique !

Ça faisait sept ans. Sept années sans être attaquée par la paniq

Ça faisait sept ans. Sept années sans être attaquée par la panique. B’ah ! Du stress, de la nervosité, de la misère à me concentrer, l’impression d’être une poule pas de tête et d’en perdre la tête, ça, oui ! Malgré les afuuu afuuu et les anxiolytiques. Mais pas de véritable crise de panique. Et là, la semaine dernière, c’est arrivé.

Milieu d’une journée où les choses ne vont pas tout à fait comme prévu, mais où tout est réchappé malgré tout. Milieu d’une semaine où les heures supplémentaires et les réveils tôt se multiplient. Milieu d’un mois où les défis et les questionnements sont monnaie courante et me font courir partout. Bref, je suis au milieu d’une tornade que je pense assez bien contrôler.

Puis, ce midi-là, je commence à avoir de la difficulté à focaliser mon attention sur mon travail. Je me sens plus agitée par en dedans et en dehors. Je ne tiens pas plus en place qu’un enfant de quatre ans qui attend l’arrivée du Père Noël après avoir ingurgité trois chocolats chauds aux guimauves. Je me mets à genoux sur ma chaise, puis en indien. Je me lève, je fais quelques pas, je reviens. Qu’est-ce que je fais là ? J’ai du travail à faire, moi !

Je m’assois. J’observe mon ordinateur comme s’il allait me dire quoi faire.

– Allez ! Mets tes doigts sur les touches du clavier et pitonne !

– Hein ? Quelles touches ? Quel clavier ? Pourquoi faire ?

– Déguédine ! Tu perds ton temps ! Tu le sais que tu n’as pas de temps à perdre.

– Inquiète-toi pas, je le sais ! Tout le monde va attendre après moi si je ne me réveille pas. Mais je ne suis pas capable.

– Pas capable de quoi ? Tu as les deux yeux grands ouverts !

– Oui, mais je ne me souviens même pas de ce qu’il faut que je regarde… Tu as vu ? Mes yeux bougent tout seuls !

Pas d’inquiétude, je ne parle pas vraiment à mon ordinateur. Bon, parfois, mais lui, il ne me répond jamais. Quand même, ça donne une idée de l’état dans lequel je me trouve à ce moment. Incapable de me déposer.

Ma collègue arrive. S’assoit près de moi.

– Je ne sais pas ce que j’ai, ça fait une heure que je tourne en rond, pas capable de me calmer le pompon.

Elle sait que quand je suis dans cet état-là, le mieux, c’est que je parte me promener quelques minutes. Mais je m’obstine (avec moi-même). Non, j’ai du travail à faire. Tout de suite. Et plus je m’obstine, et moins je suis capable de le faire. J’ai une rubber ball dans la cervelle et une pile branchée sur le 400 volts à la place du cœur.

Cinq minutes plus tard :

– Ok, ça n’a pas de sens mon affaire, remplace-moi s’il te plaît. Je ne suis bonne à rien anyway quand je suis dans cet état-là. Je ne me souviens même plus comment je m’appelle (oui, j’ai une légère tendance à l’exagération… l’autodérision me permet de réduire l’impact de la panique que je commence à identifier).

Et je sors de l’édifice. J’ai la présence d’esprit d’apporter ma bouteille d’eau (essentielle pour que les connexions de mon cerveau parti en vrille se refassent), mon cellulaire (bien pratique pour appeler une collègue si je me perds dans les dédales de ma panique ou de la ville) et mes lunettes de soleil (que j’ai beaucoup appréciées quand je me suis mise à brailler comme un âne pris dans une clôture barbelée. Électrifiée.)

Je marche, je marche. En ligne droite, parce que j’ai trop peur de me perdre. Déjà que je n’ai pas de GPS intégré (ça ne venait pas avec le modèle de base quand on naissait en 1977), je ne vois rien à travers mes larmes et je ne peux mémoriser aucun repère pour m’aider à me situer. Je m’enfonce dans la ville alors que mon instinct aurait dû me mener vers un parc ou une rivière, où je me serais sentie plus en sécurité. Mais ça, j’y ai pensé après seulement. Je marche, et je braille, et j’essuie mes larmes en me sentant jugée par les inconnus qui marchent aussi. Dans le fond, ils ne me remarquent même pas. Tant que je marche. Si je m’effondre, si je me roule en boule sur le trottoir, ils s’enfargeront dans mon corps et appelleront le 911. Je ne veux pas. Alors je marche.

Mais plus je marche, plus je panique de ne pas être capable de mettre un stop à ma panique. J’essaie de visualiser du beau et du bon, je ne vois que du laid et du mauvais. J’essaie de ralentir mon souffle, d’approfondir ma respiration ; j’hyperventile. J’imagine tout ce CO2 qui est fait prisonnier dans mes poumons et je panique encore plus. J’empoisonne mon corps à force de paniquer.

Mon esprit est encore juste assez présent pour former un plan de secours.

1- Continuer à essayer de me calmer par moi-même jusqu’au prochain coin de rue.

2 a- Si ça fonctionne, continuer à marcher jusqu’à ce que je sois calmée à 50 %, puis revenir vers le bureau pour continuer mon travail (ah ! Non ! J’ai dit « travail »… afuuu afuuu !)

2 b- Si ça ne fonctionne pas, virer de bord, appeler ma collègue ou ma superviseure et leur demander de venir me chercher. Au bureau, on pourra trouver une salle fermée où je pourrai reprendre mes sens, méditer et mettre de la musique. J’ai besoin de ne penser à rien.

3- Si je m’effondre sous la pression ou le manque d’oxygène, il y a toujours l’ambulance. Mais vraiment ? Je partirais en ambulance juste pour une attaque de panique ? Juste parce que je ne suis pas capable de gérer mon stress ? Non mais… on se calme ! (Ben non, justement. Je ne suis pas capable de me calmer !)

Le coin de rue arrive et j’hyperventile toujours autant, je me déshydrate à force de pleurer. C’est le méchant qui sort, faut croire. Et là, au coin de la rue, j’aperçois une table avec des livres. Je tourne à droite et je passe une porte. S’il y a des livres, c’est qu’il y a des gens qui aiment les livres. Je me retrouve dans une librairie (ça aurait pu être l’antre d’un dragon lecteur, je serais entrée quand même. Comme un enfant poursuivi par un kidnappeur qui s’engouffre dans la première maison qu’il croise). Et là, pour la première fois depuis près de deux heures, je me sens un peu en sécurité. Une mini brise d’apaisement m’effleure. Je me dis que je peux rester ici en silence, sans me justifier, le temps de me calmer. Le temps de retrouver assez de morceaux de casse-tête de ma personne pour me reconstruire suffisamment. Le travail attendra.

Quand je suis retournée au bureau, j’ai rassuré ma collègue, j’ai mis mes écouteurs et je suis restée dans ma bulle jusqu’à ce que je me sente moi-même. Le travail m’avait attendue, sagement, mais le surplus de stress s’était évaporé. J’ai parlé de mon moment de souffrance intérieure et physique (oui, une crise de panique, c’est souffrant pour le corps) à mes collègues, à mes superviseurs. Je n’ai pas été jugée. Je veux qu’ils comprennent ce qui m’arrive même si ça peut prendre sept autres années avant que la panique s’invite une autre fois. Je veux qu’ils comprennent que ça peut arriver à n’importe qui. Et je veux surtout qu’ils sachent agir quand ça arrive, à eux ou à d’autres.

Note à moi-même : Tu as de quoi être fière d’avoir su identifier l’attaque de panique même en pleine souffrance. Sois fière de l’avoir gérée et d’avoir trouvé tes moyens pour te calmer. Mais la prochaine fois, demande plus d’aide, plus vite. Ça pourrait t’éviter de te sentir aussi mal.

 

Nathalie Courcy

Jamais assez

Ce soir, je craque. J’en ai marre de courir tout le temps et d’a

Ce soir, je craque. J’en ai marre de courir tout le temps et d’avoir encore l’impression de n’en faire jamais assez. J’en ai marre de faire mon possible et d’avoir encore l’impression de ne jamais être à la hauteur, moi-même. Je suis fatiguée de voir la déception dans les yeux de ceux que j’aime et d’avoir la peur au ventre de ne jamais y arriver…

Dans les yeux de mon père, je ne suis pas assez aventureuse, fougueuse, voyageuse. Je reste encabanée dans ma petite vie et ma petite routine. Les enfants, le métro-boulot-dodo, les horaires de fous, c’est pourtant ça, mon quotidien… Mais ce n’est jamais assez.

Dans les yeux de ma mère, je ne prends pas assez soin de mon corps. Il faudrait que je m’entraîne, que je perde du poids, que je me coiffe et me maquille tous les jours. Alors que moi, je préfère arborer le jean un peu trop grand, le t-shirt confo et la toque-su’a-tête. Je ne serai jamais « assez ».

Mon frère aurait tout donné pour avoir une sœur plus jetset. Une fille branchée, à la mode, qui prend son petit mojito dans les 5 à 7. Avec trois enfants, mes 5 à 7 sont plus une course dans laquelle je veux arrêter le temps pour les bercer, sentir l’odeur de leurs cheveux et leurs petites mains dans la mienne…

Au travail, les piles de documents sont rendues tellement hautes que je me demande si elles ont une date d’expiration… Ça peut-tu sentir le moisi, du papier, à la longue? Moi qui prends toujours les plus gros dossiers, ceux dont personne ne veut. Moi qui ne dis jamais non. Moi qui travaille toujours en double, pas de pause, et deux fois plus vite que prévu. Pourquoi j’ai encore l’impression, à la fin de ma journée, que ce n’est pas encore « assez ».

Je finis ma journée. Cours chercher les enfants. Cuisine le souper. Ramasse. Donne les bains. Ramasse. Lis l’histoire (brosse les dents si j’y pense). Ramasse. Je n’arrête pas une seconde dans ce shift-là non plus… Pourtant, j’ai encore l’impression de ne pas être « assez » là avec eux aussi… Pas assez présente, pas assez patiente, pas assez à l’écoute… Jamais assez.

Et j’aimerais parler de ma vie sociale, mais la vérité, c’est que je n’en ai plus. Alors, je ne dois pas être « assez » dans cette sphère‑là aussi…

Ho! Et si je me fie à l’état actuel de ma maison, en passant par la quantité de poils de chien sur le plancher, jusqu’à la montagne de vaisselle sur le comptoir… J’ai encore l’impression de ne pas y arriver. Ma belle-mère voudrait que je sois la femme de maison parfaite, avec un plancher immaculé, des chaudrons propres et des plats de plastique bien rangés. Mais pour elle non plus, je ne serai jamais assez…

Au fond, peut-être que mes parents sont fiers de moi. Peut-être que mon frère envie ma p’tite vie de famille bien rangée. Peut-être que mes collègues de bureau se demandent comment j’en fais autant. Peut-être que ma belle-mère… Non, exagère pas, quand même!

Peut-être que c’est moi qui ne me trouve pas « assez ». Je voudrais tout faire, en même temps. Je voudrais être partout et tout vivre en même temps. Je voudrais accélérer le temps au boulot, et faire pause quand mes enfants se fondent dans mes bras. Mais la vérité, c’est que c’est impossible. Je ne peux pas en faire plus. Et je ne peux pas arrêter le temps. Et ce soir, je viens de m’en rendre compte. Et ce soir, je craque.

Quand les mères vont-elles enfin se sentir « assez »? Assez belles, assez aimantes, assez patientes, assez travaillantes, assez intelligentes, assez fortes… Juste « assez ». J’ai envie de créer le club des mamans juste « assez », vous en dites quoi?

Ce soir, j’envoie un gros câlin virtuel à toutes les mamans qui en ont besoin. C’est gratuit. Juste assez gratuit.

Joanie Fournier

Être parent, c’est exercer plusieurs métiers

Lorsque nous devenons parents, nous acceptons de remplir tous les rÃ

Lorsque nous devenons parents, nous acceptons de remplir tous les rôles exigés afin que nos chers rejetons s’épanouissent. En voici quelques exemples :

Cuisinier/cuisinière : Évidemment, il faut bien nourrir ces beaux enfants! Parfois, nous faisons même preuve d’imagination en faisant des bonshommes sourire dans leur assiette ou bien en mettant du colorant dans la trempette à l’Halloween. Sans compter toutes ces recettes que nous essayons.

Ménager/ménagère : Bien sûr, nous nettoyons derrière nos petites tornades, puisque si c’était laissé entre leurs mains, nous aurions de belles surprises! Que ce soit les jouets empilés dans le garde-robe ou le linge propre lancé dans le panier de linge sale, les enfants ont beau nettoyer, le résultat n’est pas toujours merveilleux.

Chauffeur/chauffeuse : Que ce soit pour une fête d’amis, aller à l’école ou se rendre aux pratiques sportives, il faut bien qu’ils se rendent à destination! Telle l’annonce Ikea : Chéri, pars le char!

Entraîneur/entraîneuse : Combien de parents parmi nous ont déjà été l’entraîneur de l’équipe de hockey ou l’assistant coach pour l’équipe de soccer? Sans oublier ces mamans gérantes d’estrade!

Aidant/aidante : Lorsqu’ils sont malades, nous sortons nos thermomètres, nos débarbouillettes d’eau froide et nos précieuses caresses. Vite à nos chaudrons pour faire de la soupe afin de les réconforter!

Esthéticien/esthéticienne : Mais oui, il faut bien leur couper les ongles! Sans oublier ces fameuses *petites peaux* qui leur font tellement mal, qu’en temps et lieu, ils pensent sérieusement à se couper le doigt.

Motivateur/Chearleaders : Parce qu’il faut bien sûr encourager et motiver nos enfants à se surpasser continuellement. Sortez vos pompons et vos mains en mousse, on a du travail à faire!

Enseignant/enseignante : Ah! les fameux devoirs! Que les résolutions de problèmes aient changé en mathématiques, que vous vous arrachiez les cheveux avec la grammaire de la langue française ou que vous ayez l’air d’avoir une patate dans la bouche lorsque vous parlez anglais, nous sommes toujours présents pour tenter de les aider.

Psychologue : Nous essayons tellement de comprendre leur peine, leur colère et leur joie. Même pour les conflits à l’école, nous tentons de bien comprendre la situation afin de les guider vers les bonnes solutions.

Peu importe le chapeau que vous porterez aujourd’hui, vous tenterez de le faire de votre mieux. Même si votre réelle carrière est à cent lieues de tous ces métiers, je vous garantis que votre enfant croit réellement que vous êtes le meilleur dans chacun de ces domaines. Bon, exception faite si vous cuisinez comme des pieds, mais au moins vous rirez un bon coup. Et qui sait, peut‑être votre enfant sera-t-il le prochain Ricardo puisqu’il doit prendre la cuisine en charge!

Geneviève Dutrisac

 

Ado, lève-toi et travaille!

Depuis quelques

Depuis quelques années, tu es passé dans le club des grands qui n’ont pas besoin de se lever tôt chaque matin pour aller au camp de jour pendant l’été. Tu passais juillet et août à relaxer avec tes amis, à voyager avec tes parents, à faire des grasses matinées sur le mode « repeat ». Tu lisais, tu jouais sur ta tablette, tu jasais sur Facetime ou tu allais au parc de planche à roulette. Peut-être que tu gardais ton petit frère ou ta petite sœur une fois de temps en temps. Mais en gros, tu te la coulais douce.

J’espère pour toi que tu as profité de tes étés sans responsabilités, parce que maintenant, c’est le temps de lever tes fesses du divan et d’entrer tranquillement sur le marché du travail. « Pourquoi, donc? », t’exclames-tu. Parce que tu es rendu là. Parce que ta tablette, tes applications, ta musique et tes vêtements dernier cri ont un prix. Parce que ce n’est pas à tes parents de tout faire pour toi. Tu n’es pas un oisillon qui se fait fourrer de la bouffe prémâchée dans le bec. Parce que d’ici quelques années, tu passeras des entrevues pendant lesquelles on te demandera de parler de ton expérience de travail. Si tu n’as rien à dire, tu te retrouveras coincé dans une spirale de refus et de manque d’expérience.

Alors, GO! C’est le temps, maintenant (oui, il neige encore, tu es en période d’examens au secondaire ou au cégep, tu es trop occupé pour penser à ce que tu feras cet été. Mais si tu ne le fais pas maintenant, ce sera trop tard! Tous les emplois étudiants seront déjà pris!). Établis un plan de match :

          Quelles sont TES raisons de travailler? Fixe-toi un objectif concret qui te motivera à te rendre au travail. Veux-tu t’acheter quelque chose en particulier ou refaire la décoration de ta chambre? Planifies-tu partir en appartement dans les deux prochaines années? T’acheter une voiture? Veux-tu acquérir de l’expérience dans un domaine spécifique ou rentrer ton gros orteil dans une entreprise?

          Quelle est la période pendant laquelle tu veux ou tu peux travailler? Toute l’année? En juillet et août? Peut-être dès le mois de mai si tu es au cégep?

          Veux-tu travailler le soir ou le jour? La semaine ou la fin de semaine? Des heures fixes ou sur appel? Peux-tu te déplacer en voiture, à vélo, en métro?

          Combien d’heures penses-tu travailler chaque semaine? Pendant l’été, tu peux bien sûr proposer tes services à temps plein, sauf si tu as des cours de rattrapage à compléter. Mais pendant l’année scolaire, entre dix et quinze heures par semaine, c’est suffisant si tu ne veux pas que tes résultats scolaires descendent. Ça dépend aussi de ton âge, de ton rythme d’apprentissage, de ton programme scolaire, de ta personnalité et de tes activités. Et  de tes parents!

Demande des conseils à ton bon ami Google pour t’aider à construire un curriculum du tonnerre. Même avec peu d’expérience et de poils aux aisselles, il y a moyen de structurer ton CV pour démontrer ta personnalité, tes atouts, tes références. Pense à ton entraîneur de soccer, au capitaine des Cadets, à la famille chez qui tu gardes des petits whippets depuis deux ans. Tiens aussi compte de ton implication comme bénévole. Ce n’est pas tout le monde qui se déguiserait en clown féérique pour maquiller des enfants dans un party communautaire! Pense à ce que tu as fait comme tâches, aux responsabilités que tu avais, à ce que tu as apporté dans chaque milieu. Tu as besoin de deux ou trois pages super structurées et concises, d’une lettre de présentation qui donne le goût de te rencontrer, et bien sûr, de personnes qui vont t’aider à éliminer toutes les erreurs de grammaire et d’orthographe de tes phrases.

Ce que tu veux, c’est une entrevue. Alors, inutile d’envoyer des tonnes de CV par courriel. Lave tes cheveux, rase ta barbe et mets-toi un kit propre: tu dois faire aller tes jambes et ton sourire et te rendre sur place, serrer des mains, parler au gérant, montrer ton intérêt. Ta mère peut bien te conduire si tu n’as pas de permis, mais de grâce, vends-toi toi-même. Si elle est du genre à te voler le show (« Vous savez, monsieur, mon fils, c’est le meilleur, il fait la vaisselle tous les soirs chez nous! Il a la même p’tite blonde depuis six mois, c’est de l’engagement, ça, monsieur! Vous devriez l’engager, vous ne le regretterez pas! »), demande-lui poliment de t’attendre ailleurs qu’à deux pieds de toi. Et fonce!

Ça t’écœure probablement d’avoir des exposés oraux à faire quatre fois par année à l’école, mais c’est le temps de t’en servir! Introduction, développement, conclusion. Précision, clarté, concision. Vocabulaire riche, grammaire soignée, débit et ton qui incitent ton futur employeur à t’écouter et à vouloir poursuivre la conversation. C’est le temps de te faire confiance, alors afuuuu afuuuu, tu vas les impressionner!

Et quand tu vas revenir à la maison avec ton premier contrat, attends-toi à ce que ta mère téléphone à toute la parenté pour leur dire jusqu’à quel point elle est fière de toi. Et qu’elle, elle l’a tout le temps su que tu serais capable d’obtenir ton premier emploi!

Nathalie Courcy