Vacances de parents…

L’été est arrivé, nos enfants viennent tout juste de terminer leur ménage de casier à l’école et plusieurs familles partiront bientôt en vacances. Qu’on se le dise : y’a rien comme quitter le confort de son foyer pour aller dépenser ses économies dans un chalet douteux…

Pourtant, plusieurs non-parents nous envient. Ils aimeraient ça, eux aussi, voyager en groupe et faire découvrir le monde à leurs descendants. Mais attention, non-parent : mes vacances ne ressemblent peut-être pas exactement à l’idée que tu t’en fais.

Toi, par exemple, tes vacances débutent dès que tu rentres dans ton chez-toi après ta dernière journée de travail. Eh bien nous, parents, les nôtres commencent un p’tit peu plus tard que ça…

Parce qu’un voyage, ça se prépare. Faire ses bagages, c’est l’horreur pour tout le monde : « Vais-je avoir besoin de ceci, puis-je me passer de cela… » Eh bien, avec des enfants ce joli casse-tête se multiplie par le nombre de flos que tu as. Et faut savoir que nous, on peut s’arranger avec deux ou trois paires de pantalons pis une couple de chandails. Mais un enfant vient toujours avec ce que j’appelle « l’exposant dégâts ». Ce qui fait que tu dois prévoir un « kit » de base par jour et quand tu lui appliques « l’exposant dégâts », ça ajoute automatiquement deux ou trois « kits » de rechange au cas. Évidemment, si t’es pas certain de la température qu’il fera à l’endroit où tu vas en vacances, tu devras additionner à ça la « taxe Celsius » qui devrait normalement multiplier par deux le nombre de combinaisons possibles. En résumé, toi, le non-parent, tu peux te permettre de faire tes bagages la veille ce qui fait que c’est comme si tu étais déjà en vacances; nous, les nôtres commencent encore un peu plus tard que ça.

Parce qu’y’a souvent de la route à faire. Pis avec des enfants à bord, ça veut dire prévoir à quoi ils auront le goût de jouer… dans deux ou trois heures d’ici. Mission impossible; même si t’as apporté trois valises full de jouets, c’est à peu près certain que sans crier gare, un moment donné, ton enfant va te demander son toutou de Mike Wazowsky; malheureusement pour lui et pour tous les occupants de l’auto, tu ne l’auras pas apporté puisqu’il n’a pas joué avec depuis 1882.

Aussi, pendant tout le trajet, tu devras repérer les endroits où il est possible d’arrêter faire un pipi d’urgence. Parce qu’un enfant, ça commence à avoir envie de pipi quand ledit pipi commence à couler. Je soupçonne même fortement que le « morceau » qui indique à notre cerveau que nous avons envie ne se greffe à nous qu’à l’adolescence. Pis encore : certains ados ne l’ont toujours pas. Donc toi, non-parent, la route est belle et tranquille… ça sent déjà les vacances. Mais nous, les nôtres commencent plus tard que ça.

Parce que pendant le voyage, on doit être de véritable G.O. de Club Med pour nos enfants. S’ils s’emmerdent, ils crient et ça dérange tout le monde. D’ailleurs, si quelqu’un peut m’expliquer comment un enfant qui n’a rien à faire en vient à se dire : « et si je hurlais pour absolument rien… »… ça pourrait peut-être m’éviter de perdre le restant de cheveux que j’ai sur la tête. En plus de les organiser, il faut s’assurer que personne ne manque de rien, ne mange pas de sable, soit propre, soit régulier; que tout le monde boit assez d’eau, mais pas trop pour rester quand même bien au sec. Les inquiétudes, les tracas, les tourments, les questions, les obligations… les responsabilités. Toi, non-parent, tes vacances t’en profites tout le long. Et tant mieux pour toi. Nous… oui, il y a eu les belles visites, les rencontres, les anecdotes, les fous rires… mais nos vacances, celles qui font du bien, qui reposent, qui ravigotent… commencent un peu plus tard que ça. En fait, elles commencent dès le retour au travail.

J’ai l’air de me plaindre, mais c’est vraiment pas le but. Ce texte est un clin d’œil aux parents qui vivent ça. Rappelez-vous que les voyages en famille font toujours partie de nos plus beaux souvenirs d’enfance. Et comme géniteurs, on veut vivre le plus de choses possible avec nos enfants… coûte que coûte… peu importe ce que ça demande en préparatifs. Après tout, c’est ça une famille.

Bonnes vacances à vous autres et laissez le bon temps rouler!

Crédit Photo : dadandburied.com



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