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Une maman différente pour chaque enfant – Texte: Joanie Fournier

J’entends souvent les mamans autour de moi s’inquiéter à l’idée d’avoir un deuxième enfa

J’entends souvent les mamans autour de moi s’inquiéter à l’idée d’avoir un deuxième enfant. Parce que c’est vrai que quand on a un enfant unique, on jongle tellement pour en connaître chaque facette, pour l’outiller, pour l’accompagner, pour le stimuler. On est débordée. On l’aime tellement qu’on se dit que c’est juste impossible d’aimer quelqu’un d’autre autant… Et on s’inquiète à l’idée de mettre un enfant au monde qu’on pourrait risquer de ne pas aimer autant que le premier. On a l’impression que notre premier bébé a fait gonfler notre cœur et qu’il y prend toute la place.

Et quand j’entends ce discours, ça me fait sourire. Je ne peux pas m’empêcher de me revoir, il y a dix ans, dans la même situation. J’avais peur de devoir diviser mon amour entre mes enfants. J’avais peur de devoir aimer moins mon grand, pour pouvoir aimer plus le petit. Comme j’avais tort… Quand mon premier bébé est né, j’ai appris ce que l’amour était. Mon cœur a appris à aimer comme il n’avait jamais aimé avant. Et à chaque naissance ensuite, il a doublé, triplé et quadruplé de taille pour les aimer encore et encore plus.

Il y avait une autre chose pour laquelle j’avais tort : je disais que j’allais être égale et juste pour chacun de mes enfants. C’est sûr que je suis égale quand on pense aux cadeaux de fêtes ou aux activités qu’on fait avec chacun d’eux. Mais là où je me trompais, c’est que je ne suis pas la même mère pour chacun de mes enfants. Parce que c’est impossible de l’être et que je me mentirais à moi-même si je pensais l’être.

Quand j’ai eu mon premier bébé, j’ai eu tout mon temps pour lui. J’étais jeune, énergique et pleine de naïveté. Oui, j’avais l’avantage d’avoir tout mon temps pour lui seul. Pour le cajoler, le bercer, le stimuler et jouer avec lui. Mais la vérité, c’est que la jeune mère que j’étais apprenait aussi jour après jour comment devenir une mère. J’étais naïve, j’avais plein d’objectifs irréalistes et d’idées arrêtées sur la maternité. Je manquais d’expérience, mais j’avais tout le temps devant moi pour apprendre avec mon enfant.

Quand j’ai eu mon deuxième bébé, je trouve que ça a été de loin la marche la plus grande à remonter. J’étais encore jeune, naïve, mais j’avais encore de l’énergie. J’apprenais à jongler entre leurs besoins comme une pieuvre, quitte à m’oublier là-dedans. J’essayais d’être la jeune mère cool et en contrôle, celle qui arrive à tout faire. Mais j’avais encore tant de choses à apprendre…

Quand j’ai eu mon troisième bébé, j’ai arrêté le temps. J’ai arrêté de faire passer les besoins de tout le monde avant les miens et j’ai commencé à penser à moi. J’ai appris à dire non et j’ai considéré que mes besoins étaient aussi importants que les leurs. Puis, ce bébé spécial m’a tant fait cheminer. J’ai arrêté de lui enseigner des choses et d’essayer de lui faire suivre mon rythme à moi. Ce bébé m’a appris plus de choses que j’ai pu lui en enseigner. Ces apprentissages sont arrivés avec des deuils, des obstacles et des murs à franchir. J’ai dû donner plus de mon temps à ce troisième bébé. En échange, il m’a appris la vie.

Quand j’ai eu mon dernier bébé, je n’avais plus rien de la mère naïve et effacée des années passées. J’ai appris à prendre le temps, à profiter de chaque instant. J’ai arrêté de jouer à l’organisatrice d’activités et j’ai appris à les observer pendant leurs jeux. Je joue beaucoup moins avec mon quatrième bébé que j’ai pu jouer avec ma première. Mais ce n’est pas parce que j’ai les bras pleins, au contraire! C’est justement parce qu’il a ses grands frères et grandes sœurs pour jouer avec lui, pour le prendre par la main, pour le consoler quand il tombe, pour lui enseigner tellement de choses. Ce dernier bébé m’a appris à prendre du recul et à apprécier ma vie avec eux.

Je ne me sens plus démunie. Je ne cours plus partout. Je reste assise au souper et je mange mon repas chaud. Je savoure mon café le matin, assise et tranquille. Je suis devenue une maman avec du lâcher-prise. Je reste persuadée d’être la meilleure mère que je peux être, et ce, chaque jour. Même si mon meilleur n’est pas le même tous les jours. Mais une chose est certaine, j’avais tort de penser que je serais la même maman pour tous mes enfants.

Parce que l’humain évolue, vieillit, mature. Une mère, c’est un être complexe et en continuel changement. Et la seule chose qui ne change jamais, c’est le changement en lui-même.

Joanie Fournier

Vieux mots, nouveaux concepts – Texte : Joanie Fournier

Avant d’avoir des enfants, il existe plusieurs mots ou concepts que tu p

Avant d’avoir des enfants, il existe plusieurs mots ou concepts que tu pensais connaître. Puis, en devenant parent, tu réalises que ces vieux mots ont tout à coup un nouveau sens… Plus les années passent, et plus tu réalises que tu pensais connaître ces mots, mais qu’en réalité, tu n’avais pas une once de l’idée réelle de ce qu’ils représentaient… Je pourrais écrire des dizaines d’exemples, mais je vais tenter de m’en tenir aux cinq essentiels.

La fatigue. L’exemple le plus parlant. Quand tu es jeune, tu peux travailler 60 heures par semaine. Tu peux enchaîner les courtes nuits dans les bars. Tu peux t’entraîner pour un demi-marathon. Tu peux penser sincèrement que tu es fatigué. Mais la fatigue, la vraie, tu la découvres quand tu deviens parent. Enchaîner les nuits blanches, dormir sur une oreille, veiller les enfants… Quand ils sont petits, tu te réveilles la nuit pour t’assurer qu’ils respirent encore. Quand ils sont grands, tu te lèves la nuit pour t’assurer qu’ils sont bien rentrés et en sécurité. Avant d’avoir des enfants, tu comptais le nombre d’heures que tu allais dormir la nuit en te couchant le soir. Avec des enfants, tu dois vite t’endormir, parce que chaque minute compte.

Le strict minimum. Avant d’avoir des enfants, tu peux trimballer un kit de rechange et une brosse à dents et être prêt pour quelques jours en virée. Avec un bébé, le concept du strict minimum change du tout au tout. Tu sors de chez toi avec tellement de sacs que tu dois faire plusieurs voyages pour aller de la maison à la voiture et que tu dois rejouer à Tetris pour tout faire rentrer dans la valise. Tu as pensé à chaque petit besoin de bébé, et tu pars avec la voiture pleine à craquer. Et là, tu as un petit sourire niaiseux parce que tu sais que tu n’es parti que pour deux ou trois heures et que tu as oublié de te brosser les dents…

Les priorités. Avant, tu passais avant tout le reste. Tu prenais du temps pour toi, tu t’achetais des trucs pour te faire plaisir, tu te pomponnais juste pour te sentir belle. Avec des enfants, tu peux prendre congé pour un après-midi de magasinage, mais tu vas quand même acheter 95 % de vêtements ou de jouets pour tes enfants. Pis ça va te rendre encore plus heureuse qu’avant. Parce que le bonheur de ces petits êtres maintenant vaut plus que tout l’or du monde. Ho ! Et certaines mamans te diront qu’elles arrivent à prendre du temps pour elles, parce que c’est important. C’est vrai que c’est important, mais elles mentent si elles disent qu’elles passent encore en premier. Si c’était vrai, le matin d’Halloween, elles auraient bu leur café chaud avant de se lancer dans les maquillages de zombies.

La fierté. Quand on vit des réussites comme ado, on est certain de connaître ce sentiment-là, la fierté… Tu te souviens de tes spectacles de danse, de la fois où tu as reçu un méritas au secondaire, de la course que tu as gagnée aux olympiades de l’école… Ce sont de beaux souvenirs. Mais quand tu deviens parent, tu apprends ce qu’est vraiment la fierté. La première fois que ta petite fille monte sur scène pour son spectacle de danse, tu as la gorge nouée de cette nouvelle émotion. La première fois que ton garçon t’invite au gala des méritas, cette même émotion te coupe le souffle. Et quand ton enfant franchit la ligne d’arrivée lors de cette course pour laquelle il s’est tant préparé, tes yeux sont remplis de cette fabuleuse émotion. Ton cœur est tout à coup trop gros pour ta poitrine. Et là, tu connais la fierté. Et tu as par hasard une petite pensée pour ta mère qui pleurait le jour de votre mariage. À l’époque, tu la trouvais vraiment intense… Maintenant, tu comprends.

L’amour. L’incontournable. Tu as rencontré dans ta vie certaines personnes, des partenaires, qui t’ont fait tourner la tête. Des gens qui ont le don de faire battre ton cœur plus vite et de te faire bégayer en même temps. Pour les plus chanceux d’entre nous, la bonne personne restera jusqu’à ce que la mort nous sépare. Tu penses alors que tu sais aimer. Tu es certain de connaître l’amour. Encore une fois, tu n’avais rien vu. Parce qu’un jour, tu as mis au monde un nouvel humain. Tu as offert à la Terre une âme de plus à aimer. Tu as créé un petit être. Et quand il s’est blotti dans tes bras, tu as souri en te disant que tu pensais aimer avant ça, avant lui. Et chaque fois que tu arrêtes le temps pour le regarder, le bercer, sentir son odeur, entendre son rire… tu réapprends ce qu’est l’amour. Tu aimes si fort, plus fort qu’hier. Mais jamais aussi fort que demain…

Joanie Fournier

 

Du temps pour moi – Texte: Véronique Daigle

Il y a bientôt huit ans, je mettais au monde mon premier enfant. Un beau

Il y a bientôt huit ans, je mettais au monde mon premier enfant. Un beau et grand garçon qui allait me montrer ce qu’est l’amour inconditionnel. Je me souviens de son premier sourire, de ses pleurs que j’ai consolés et de sa fragilité. Je me remémore le rythme de ses battements de cœur quand je le gardais collé sur moi et son odeur sur ma peau qui me rassurait à sa façon. Les jours passaient et mon amour grandissait. Si tu savais comment je m’y suis investie, comment je lui ai donné la plus grande partie de ma vie. 

Deux ans plus tard, une jolie princesse s’est ajoutée à notre famille. Elle est arrivée fragile et prématurée, et j’ai dû m’oublier pour m’assurer qu’elle allait bien cheminer. Les gens qui pensent que l’amour ne se multiplie pas n’ont certainement jamais eu d’enfant. Cette petite merveille m’a fait réaliser qu’être maman est certainement le plus beau des cadeaux et que ma mission première serait de protéger mes enfants et de les aimer jusqu’à mon dernier souffle.

Devenir maman ne vient pas avec un guide. Il y a souvent des essais et des erreurs. Nous agissons avec notre instinct et souhaitons simplement le bonheur de nos enfants. Voilà ce qui me motive depuis presque huit ans : le bien-être de ma famille, de mes enfants.

Cette nouvelle vie de mère vient avec son lot de responsabilités. Il n’y a plus juste mon nombril à m’occuper, mais la sécurité et la santé de mes deux nouveaux protégés. Avec la routine et le temps que je leur consacre, mes journées sont très bien remplies. Entre le boulot et la maison, je peine à remplir toutes mes obligations.

Par moment, je me surprends même à penser à la dernière fois où je me suis vraiment arrêtée. Le dernier temps que je me suis totalement accordé. Il y a certainement des petites journées où mes amours vont chez leurs merveilleux grands-parents, mais du temps vraiment pour moi… en ai‑je tant ?

Mes enfants vont continuer à grandir et à me demander. Je vais continuer à les écouter et à les guider. Toutefois, après cette petite prise de conscience, j’ai envie de me donner le droit de prendre plus de temps pour moi. Du temps qui me fera grandir comme maman et qui me fera encore plus apprécier le rôle que je dois jouer maintenant.

Il n’y a pas de guide pour devenir la meilleure des mamans. Il n’y a pas de recette gagnante pour savoir combien de temps l’on doit investir, mais il y a certainement une chose que je sais. Une maman qui prend du temps pour elle est indiscutablement une maman qui comprend qu’elle est elle aussi importante dans cette relation qu’elle a avec ses enfants.

Un jour à la fois… voilà ce que je me souhaite. Un jour à la fois… pour moi et mes enfants.

Véronique Daigle

Comme dans le temps…

Parfois, je me demande ce que je ferais si je n’avais pas d’enfa

Parfois, je me demande ce que je ferais si je n’avais pas d’enfants. Qu’est-ce que je serais devenue? Est-ce que j’aurais le même travail? Le même conjoint? Est-ce que j’aurais pris moins de poids? Et mes cernes… ils seraient aussi intenses?

Parce que moi, ces questions, il m’arrive de me les poser. Il m’arrive aussi d’avoir envie de me lever à 10 heures… comme dans le temps. Il m’arrive de vouloir passer une fin de semaine à écouter en rafale Grey’s Anatomy en ne mangeant presque rien parce que je suis trop absorbée par Meredith et le plus que parfait Dr Shepperd… comme dans le temps. Parfois, je voudrais sortir avec mes amies et rire pendant des heures sans me soucier de l’heure qu’il est… comme dans le temps.

Rentrer tard, et réveiller mon homme pour lui raconter ma soirée sans avoir peur de le déranger et de perturber son sommeil qui est déjà si précieux puisque les enfants se lèvent beaucoup trop tôt… comme dans le temps.

Je voudrais aussi magasiner pour moi, sans revenir seulement avec des vêtements pour enfants et réaliser par la suite que mon budget vêtements pour la famille ne comporte que les enfants et pas moi… comme dans le temps.

Et puis soudain, je les regarde. Et je réalise que, dans le temps, je n’étais pas si heureuse.

Je réalise qu’ils ont été mon énergie pour réussir dans la vie, pour persévérer.

Ils sont la raison pour laquelle je me réveille fatiguée, mais heureuse et avec un but.

Je me souviens des soirées à sortir et des matins à me réveiller avec un mal de tête atroce, pour ne finalement rien faire de ma journée si ce n’est que de dormir pour tenter de survivre à mon mal de tête et à mon corps totalement déshydraté.

Je regarde mon conjoint, avec qui je ne passe peut‑être plus autant de temps de qualité, mais avec qui j’ai maintenant une complicité incroyable grâce aux petits êtres qui nous relient plus que jamais.

Et vous savez quoi? Je sais que vous êtes comme moi. Parce que c’est normal d’oublier notre bonheur. C’est normal de vouloir ce qu’on n’a pas. Ce qui est important par la suite, c’est de revenir dans le présent. Et de réaliser que notre force réelle, c’est eux.

Je connais votre sentiment de culpabilité quand vous les regardez avec amour, mais en enviant vos amies sans enfants.

C’est la fatigue, tout simplement.

Et croyez‑moi, c’est normal!

L’important, c’est de revenir à la réalité.

Serrez vos enfants dans vos bras… et tout le positif vous reviendra!

xxx

Maïka

 

La vie change quand on a des enfants.

Le jour où on a des enfants, notre vie change. Attention ! Je ne

Le jour où on a des enfants, notre vie change. Attention ! Je ne parle pas ici du cliché des nouveaux parents qui voient leur vie basculer. Non, non. Je vous parle de notre vision des petites choses et des petits bobos qui prend une toute nouvelle tournure !

Avant d’avoir des enfants, tu pensais que tu connaissais bien la fatigue. Pfff ! Tu en avais passé, des nuits blanches à jaser, chanter, danser et boire. C’est ça, la fatigue, non ? Non. Les enfants, eux, connaissent une méthode de torture qui te garde éveillée des jours, des semaines et des mois durant. Sans aucun répit. Je te jure, ils ont mis des détecteurs de mouvements sur ton oreiller, et si tu y poses la tête, ils se remettent à hurler ! Alors tu as aussi développé des réflexes pour t’adapter, pour survivre. Comme boire trois cafés le matin, froids bien sûr. Comme profiter de la sieste pour t’étendre. Ha, quelle bonne blague ! Il ne fera pas de sieste finalement aujourd’hui… #cestluileboss

Avant d’avoir des enfants, tu allais voir une partie de football pour encourager ton ami ou ton cousin, simplement. Si un joueur se blessait, tu envisageais les répercussions sur la possible victoire. Maintenant que tu as des enfants, oublie ça. Tu vas passer plus de temps à regarder les parents des joueurs dans les estrades que la partie elle-même. Parce que maintenant, quand tu vois un papa avec les yeux remplis de fierté, tu ressens une boule infinie de joie dans l’estomac. Si un joueur se blesse, tu tournes immédiatement ton regard vers sa maman… et tu penses à ce que tu vivrais si ton propre enfant se blessait… et là le cœur t’arrête. Une vraie dinde. Parce que ce n’est même pas vraiment ton enfant. Mais tu ne peux pas t’empêcher d’angoisser quand même.

Avant d’avoir des enfants, tu embrassais tout le monde à Noël sans te soucier d’attraper un vulgaire microbe. Au pire, tu « callais malade » pour écouter des films dans ton lit pendant deux jours. Maintenant que tu as des enfants, tu visites les foules avec un œil de Colombo pour éviter de toucher à quelqu’un de contaminé. Et si par malheur, quelqu’un te dit qu’il a la G.A.S.T.R.O., tu cours. Vite. Parce que tu le sais, astheure, que la gastro, tout le monde va y passer. Pas en même temps-là, nenon, ça serait trop facile ! Pis en plus, tu as développé des réflexes vraiment étranges, comme mettre tes propres mains devant la bouche de ton enfant pour attraper un projectile de vomi. Tu ne faisais pas ça, avant !

Avant d’avoir des enfants, tu voyageais, tu courais les manèges les plus rapides et les plus hauts et tu cherchais les nouvelles sensations fortes. Maintenant que tu es maman, même plus besoin de sortir de la maison pour ressentir de l’adrénaline ! Prises de courant, escaliers, divans, couteaux, p’tit bout de sac de lait, raisin pas coupé… ça n’en prend pas plus à la portée de ton petit pour que ton cœur ne cesse de battre une minute !

Faque oui, maintenant que tu as des enfants, ta vision des petites choses a changé. Tu fuis les microbes, tu dors moins, tu paniques plus et surtout, tu te remets constamment en question… Mais tu as aussi appris ce que c’est que d’aimer pour vrai. Aimer à en avoir mal dans la poitrine. Aimer à vouloir croquer un petit humain beaucoup trop fort. Et quand bébé va (enfin) te permettre de dormir, tu vas préférer passer ce temps à le regarder dormir paisiblement en lui promettant que tu es là pour le protéger. Quoiqu’il advienne. Tu te répéteras que tu as créé un petit humain qui vivra de grandes choses.

Et quand tu vis ça, tu sais que ta vie a changé. Mais pour le mieux.

Joanie Fournier

L’ordre des choses

Quand nous sommes enfants, on nous explique l’ordre des choses dan

Quand nous sommes enfants, on nous explique l’ordre des choses dans la vie. « Concentre-toi sur tes études ! Quand tu seras grand, tu trouveras la bonne personne. Vous vous marierez et aurez des enfants. Fin de l’histoire. »

L’ordre des choses… comme si le bonheur n’avait qu’une seule recette. Comme si suivre ces étapes vous destinait à un avenir heureux à coup sûr. Quelle bêtise ! La vérité, c’est que le bonheur peut prendre tellement de formes et ce n’est pas tout le monde qui peut comprendre ça !

J’ai rencontré l’homme de ma vie. J’avais quinze ans. On me regardait comme une extraterrestre quand je clamais haut et fort que j’allais passer le reste de ma vie avec lui. Les plus jeunes ne comprenaient pas. Certains pariaient sur notre échec amoureux. Les autres avaient presque pitié, jugeant que nous passions à côté de tellement de plaisirs de la vie en nous casant aussi jeunes. Les plus vieux ne comprenaient pas. Nous ne pouvions ni parler du futur, ni de mariage, ni de famille. Ils nous regardaient avec des yeux désapprobateurs, parce qu’eux, « EUX, ils savaient ». Ils étaient persuadés de savoir qu’on ne peut pas trouver l’amour à un si jeune âge.

Nous ne suivions pas l’ordre des choses.

Nous nous sommes fiancés le soir du bal des finissants. Personne ne comprenait. Ceux qui nous félicitaient ne manquaient pas d’ajouter une petite blague suggérant l’échec éventuel de cette histoire. Ils étaient tous persuadés de savoir. Moi, tout ce que j’étais persuadée de savoir, c’est que j’aimais cet homme éperdument et qu’il était le seul à m’avoir appris à m’aimer moi-même.

Nous ne suivions pas l’ordre des choses.

À peine majeurs, nous partions vivre ensemble, en appartement, dans une ville éloignée de tout ce que nous connaissions. Il commençait son baccalauréat et travaillait à temps partiel. Je commençais un certificat à la même université, je travaillais à temps plein. Nous n’avons jamais rien demandé à personne. Je me rappelle encore notre première nuit dans cet appartement. Peu de meubles, beaucoup de poussière, et énormément d’amour et de bonheur.

Mais nous ne suivions pas l’ordre des choses.

À vingt-et-un ans, nous avons choisi de fonder une famille. Ensuite, tout s’est enchaîné à une vitesse folle. Parce que oui, quand on a des enfants, le temps ne s’égrène plus dans le sablier de la vie, il y coule à flots !

Nous avons eu une fille, il était encore au baccalauréat et moi à mon premier certificat. Nous avons eu une autre fille, il était à la maîtrise, et moi à mon deuxième certificat. Nous nous sommes mariés, le jour de notre dixième anniversaire de couple.

Nous ne suivions pas l’ordre des choses.

Nous avons vécu le deuil d’un troisième enfant. Nous l’avons enterré et pleuré. Nous avons vécu la pire des souffrances comme parents, avant nos vingt-cinq ans…

Notre bébé non plus n’a pas suivi l’ordre des choses.

Nous nous sommes relevés. Nous nous sommes aimés. Nous avons eu une (troisième) quatrième fille. Il était au doctorat et je finissais mon baccalauréat.

Nous n’avons pas suivi l’ordre des choses.

Aujourd’hui, nous avons une maison magnifique, des études complétées dont nous pouvons être fiers, et trois merveilleuses filles qui ne cessent de nous émerveiller. Je regarde derrière moi et je vois tout ce que nous avons accompli. Je me rappelle chacun des regards désapprobateurs. J’entends encore les jugements. Je me regarde, je nous regarde, et je sais que je referais exactement les mêmes choix, si tout était à refaire. Parce que vous savez quoi ? On a suivi NOTRE ordre des choses. Chaque personne mérite le bonheur et le chemin pour y parvenir est rempli d’embûches. Ne laissez jamais les autres prédire votre échec. Ne laissez jamais les autres vous dicter le chemin de votre propre bonheur.

Notre grande fille est maintenant entrée dans le grand système scolaire. Nous sommes excités pour elle, comme des enfants. Elle apprend à lire, à écrire, à compter, etc. Mais on lui a déjà appris l’essentiel : dans la vie, il n’y a pas de recette miracle. Écoute ton cœur, suis ton instinct et tu seras la seule responsable de ta réussite. Si tu veux quelque chose, persévère, persévère et persévère encore. La seule règle, c’est de tout faire pour être heureuse.

Et vous, avez-vous suivi l’ordre des choses ?

Joanie Fournier

Les points positifs d’avoir des enfants

Je remarque qu’autour de moi, en m’incluant, qu’il est plus fa

Je remarque qu’autour de moi, en m’incluant, qu’il est plus facile de chialer sur tout ce qui nous dérange de vous, petites créatures que l’on appelle enfants. Mais j’ai envie de vous partager l’autre côté de la médaille parent.

J’le sais, ce n’est pas toujours évident, mais il doit bien y avoir des raisons AGRÉABLES d’avoir des petits mousses. Sinon la planète commencerait à se dépeupler.

Bon, je commence. Pour moi, avoir des enfants est une expérience belle et enrichissante. Mes deux poulets m’apportent de l’amour en quantité industrielle. J’ai droit, TOUS LES JOURS, à des câlins, des bisous, des « Je t’aime maman. » Wow! Jamais je n’aurais espéré autant d’amour dans ma vie! Je regarde leurs yeux émerveillés quand je parle. Ils réussissent à me faire croire que je suis plus hot que Superman. Ils me font réaliser que j’ai du talent. « Maman, ton dessin est vraiment beau, tu n’as plus le droit de dire que tu es poche. » Ça remonte une confiance parce que comme on dit, « la vérité sort de la bouche des enfants. »

J’ai de l’aide au ramassage de la maison (bon, le bordel est souvent créé par eux, mais c’est un léger détail). J’ai plus de bras pour laver la vaisselle, passer le balai (même s’il y reste des miettes), plier le linge. Mes journées sont moins longues. Elles sont toujours bien remplies. Ils me tiennent occupée avec des jeux auxquels je n’ose pas jouer toute seule. Bref, je m’emmerde rarement!

Je peux parler de sujets très intéressants avec mon plus grand. J’ai même droit à un point de vue, parfois beaucoup plus objectif que le mien. J’apprends tous les noms des tracteurs possibles, également ceux des poissons, les noms scientifiques d’animaux et plein de choses divertissantes. Je dois avouer que son intelligence me jette par terre.

Je peux me permettre de m’émerveiller devant un papillon, un avion, un brin de gazon, une fleur, ou n’importe quoi qui me semble banal en tant qu’adulte, car petite crevette est devant et dit « Wow maman beau! » Alors, pourquoi ne pas en profiter pour l’apprécier à mon tour? Je vous jure que ça enlève au stress quotidien de regarder pendant dix minutes un pissenlit.

Parfois, les gros problèmes semblent moins pires aux yeux des enfants. Dans ce cas-ci, ça m’aide à les résoudre plus facilement. Ben oui, ce n’est pas grave quand je n’ai rien pour souper, car mes petits cocos en sucre d’orge me réclament, tout simplement, des céréales pour souper. Why not Peanut! Ne soyez pas inquiets, je ne dis pas toujours oui. Avec eux, il n’y en a pas de problèmes, il n’y a que des solutions.

Bref, avoir des enfants est ma plus adorable expérience à vie, la plus belle réussite que j’ai accomplie et ma plus grande fierté.

Les garçons, maman vous adore XOXOXOXOXOXOX

Karine Larouche

5 choses que tu fais moins souvent après avoir eu des enfants

1-      Écouter un film en amoureux</

1-      Écouter un film en amoureux

Quand tu oses dépenser cinq dollars pour louer un film d’action (c’était à ton chum de choisir), mais que finalement, les DEUX finissent endormis dans les vingt premières minutes du film.

2-      Te maquiller pour aller à l’épicerie chercher du 3,25 % (oui, tu as engendré des petits veaux)

Ben oui, AVANT, j’étais du genre à me mettre un petit peu de mascara avant de sortir de chez moi. Là, des fois, je mets du cache-cernes au cas où je rencontrerais quelqu’un que je connais (99 % du temps, maudit village!) et qu’il me demande si j’ai dormi récemment.

3-      Aller prendre l’air

Avant, j’appelais mon chien, je mettais mon manteau et on était partis pour une belle grande marche. Maintenant, à partir du mois d’octobre, je sacre chaque fois que j’habille les deux enfants. Mettre les habits de neige me prend trente minutes (à suer) + deux crises « parce que je voulais les mitaines roses, pas mauves! » Vive l’été pis les gougounes!

4-      Aller au resto en amoureux

Je ne te parle pas d’un Big Mac avant de te taper l’épicerie en vitesse en te demandant si ton chandail va survivre à ta troisième montée de lait. Non, un vrai souper, dans un vrai resto avec du vin pis au moins quatre services.

5-      Le ménage

Oui, parfois il faut lâcher prise sur les jouets qui traînent dans ton salon (devenu une salle de jeux), la pile de vaisselle sale sur le comptoir et dans l’évier, le lave-vaisselle qui est plein, les trois paniers à linge qui se remplissent à la vitesse de l’éclair, sans oublier le linge de job à ton chum par terre, à côté du panier (honnêtement, je ne sais pas s’il va comprendre le principe un jour).

Même si mes deux amours me prennent un peu (beaucoup) de mon temps, même si ma maison ne ressemble pas toujours à celle de M. Net et que j’ai l’air très, très fatiguée, je ne les échangerais pour rien au monde et je n’imagine pas ma vie sans elles!

Julie Lampron-Désaulniers

Moi ? J’serai jamais comme ces mères-là :)

Tu te souviens de ces mères livides à l’hygiène douteuse qu’o

Tu te souviens de ces mères livides à l’hygiène douteuse qu’on croisait dans les épiceries bon marché ? Celles auxquelles s’accrochait une trôlée de morveux sales et agités : petits humains désagréables et bruyants qu’on haïssait dans un silence plus ou moins discret ? Informes, moulés d’un ramassis de chromosomes catégorie “C” et avides de Skittles, ils rendaient (à tous coups) notre expérience de magasinage exaspérante et provoquaient quasi instantanément une sécheresse d’ovaires prématurée? Tsé, ces mères LÀÀÀÀ qu’on jugeait en se disant que NOUS on aurait jamais l’air de ça pis que NOUS on ne donnerait jamais ÇA à manger à nos enfants et pis que NOS enfants à NOUS ils ne feraient jamais de crises dans une épicerie, lààà.

Ça te rappelle quelque chose ?

Tu te souviens de ce qu’on disait de ces mères-LÀ, celles qui ne nous semblaient pas si heureuses, à cheval entre deux univers : l’un où elles sont des princesses en attente perpétuelle d’un prince charmant passé maître dans l’art du repassage et de la médiation familiale et l’autre, le pas-très-joyeux-monde-de-la-réalité où elles avaient l’air de vivre uniquement pour leur « mercredi-mensuel-de-filles » où elles pourraient enfin parler en mal de leur chum et enfants avec d’autres mères qui allaient aussi parler en mal de leurs chums et enfants ?

Tu sais, làààààà, ces mères qu’on sentait souvent dépassées et rarement animées par le désir de mettre un chandail propre (et de la bonne grandeur) pour sortir de chez elles; ou les autres, encore pires, les mères freaks qui écoutaient LCN à chaque fois que leurs enfants prenaient l’autobus pour faire une sortie scolaire et qui se réveillaient 3-4-5 fois à toutes les nuits pour s’assurer que leur bébé respirait toujours ?

Ma belle amie, ma confidente de toujours, avec qui j’achetais mes fruits au Valmont en buvant un thé-qui-goûte-pas-le-vrai-thé et qui me conseillait sur les crèmes bios à étendre sur mes pas-de-rides, tu te doutais, toi, que NOUS allions devenir ces mères-là ? Dis-moi; c’est l’accouchement qui nous transforme? C’est la honte post-nudité-intégrale, les fluides non voulus qui font office de souvenirs de mise au monde, les vergetures, la perte d’élasticité, la trop longue cicatrisation de notre nouvelle courtepointe vaginale ou l’insomnie qui nous ont métamorphosées ?

Moi, je m’étais laissée charmer par l’image de la soccer-mom, toujours énergique et resplendissante dans son élégant manteau Rudsak qu’elle agence avec les couleurs de la saison. Je me voyais porter le coiffé-décoiffé avec juste ce qu’il faut de repousse pour me rendre sympathique, mais pas trop pour trahir mon âge. Nice and Easy : l’image était pourtant belle et réaliste, non. Avant, je choisissais mes vêtements selon l’occasion et la saison, pas en les sentant pour savoir s’ils allaient « tuffer » une autre journée… À quel moment prendre une douche matinale est devenue une option et non une obligation sociale ?

Je les aime, moi, les soccer moms dans leurs beaux Guess ajustés. Quand je croise ces mamans-là, je me dis toujours « Ohhh, woooow, comme elle est magnifique, elle » et avec le même regard que j’avais quand je regardais Julia Roberts se transformer en Pretty Woman,  je me dis, que je suis à un brushing et une séance de magasinage d’y arriver moi aussi. ET l’idée me fait du bien. ET je souris. ET le magasinage arrive. ET ma fille a besoin d’une tuque ET d’un nouveau kit de ballet ET je vois des petits souliers dorés ET je sais qu’elle les aimerait beaucoup, alors je passe à la caisse, j’achète tout ça ET je reviens bredouille chez moi en me disant que ce sera pour une prochaine fois. ET ça me dérange même pas tant parce que ma vie de maman sloopy, je l’ai choisie.

Tu sais mon p’tit man, quand on se fait des lunchs téléphoniques parce qu’on se voit pu, quand on fini par se voir aux trois mois pis qu’on se met en mou ou qu’on choisit de se texter au lieu de s’occuper de nos enfants qui courent partout à l’épicerie et qu’on se fait juger par ces « autres-là » (qu’on a déjà été), ben j’me dis qu’on a cr*ssement changé. On porte du moins beau linge, man. Pis on prend pu le temps de se démaquiller, mais c’est la vie comme dirait Mia et pis c’est ça qui est ça.

Quand je nous regarde sur des vieilles photos, on est jeunes, on est minces pis on est toutes tchekées, mais me semble qu’on sourit moins que maintenant. On est peut-être devenues plus dérangeantes pis un peu moins hot, mais pareil, me semble qu’on est plus heureuses qu’avant.

On est-tu rendu mercredi, là ?