Tag bébé

Plus d’amour – Texte: Catherine Desgroseilliers

<span lang="FR-CA" style="line-height: 115%; font-family: 'Times New

Mon amour,

Je me souviendrai toujours du petit moment de panique qui m’a envahie quand j’ai appris qu’une petite fleur poussait au creux de mon ventre. On le voulait, on en avait parlé et combien de fois on s’était imaginé notre vie avec notre petite marmaille. Mais là, en voyant la deuxième barre apparaître tranquillement sur le test de grossesse, ça m’a frappée en plein visage. J’ai réalisé que c’était bien réel : nous allions être trois. À travers ces quelques minutes d’attente, j’étais devenue maman.

Dans les dernières années, nous nous étions construit notre petit nid d’amour, notre havre de paix. Je savais que dans les journées grises, j’avais toujours notre chez‑nous, un fleuve tranquille où me réfugier. 

Nous le savions, ce petit plus sur ce test de grossesse était sur le point de changer notre vie. Notre petite vie tranquille ne serait peut-être plus si tranquille dans les années à venir. Je me souviens m’être dit que je ne voulais pas perdre ce que nous avions bâti ensemble, comme tant de couples qui se sont égarés à travers les trop grandes responsabilités. Les mots que tu as prononcés à ce moment raisonnent encore dans ma tête : « Ce sera seulement plus d’amour ». Ah que tu as visé juste !

Depuis l’arrivée de notre bébé, on solidifie notre nid d’amour. On s’adapte, on fait des compromis parce que dieu sait que tout n’est pas toujours rose. Oui, il y a plus de moments de doute, de frustration et de découragement qu’il y en avait auparavant. Mais malgré tout, ce sont ces moments qui nous apprennent à communiquer différemment, à nous écouter, à nous comprendre. Depuis, il n’y a pas une journée où je t’ai tenu pour acquis. Il n’y a pas une journée où je ne sens pas mon cœur se gonfler d’amour en te regardant dorloter notre bébé tout neuf. Notre amour n’a pas changé, il s’est transformé. On s’aime comme individus, mais on s’admire maintenant comme parents, on se découvre autrement.

Merci à toi de faire en sorte de conserver nos petites traditions d’avant. Merci à toi de me dire que je suis la plus belle, même quand moi je me regarde dans le miroir et que je vois juste une fille cernée avec les cheveux en bataille. Merci à toi de monter la musique et de me faire danser autour de l’îlot de cuisine, ça me permet de lâcher mon fou. Merci à toi de m’obliger à sortir et à faire garder le petit pour avoir un peu de répit. Merci de me faire comprendre que je n’ai pas à me sentir coupable de prendre du temps pour moi, que je serai simplement plus disponible pour lui après. Merci à toi de me permettre de terminer mes projets et de m’encourager même si j’ai la broue dans le toupet et la tête un peu éparpillée. Merci à toi de me rappeler dans les moments de doute que je suis la meilleure maman pour notre enfant et que je fais plus que de mon mieux. Tout ça me permet de ne pas juste me sentir comme une maman, mais comme une femme, ta femme. 

Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai remercié la vie de t’avoir mis sur ma route, un vendredi gris et pluvieux. Grâce à elle, ce soir, je peux caresser du bout des doigts ce qui a de plus précieux au monde : notre petit trésor et toi. C’est juste plus d’amour comme tu le disais, tu avais tout compris.

Catherine Desgroseilliers

 

Le poids de la contraception

J’ai deux enfants. Je crois que la famille est terminée, mais je

J’ai deux enfants. Je crois que la famille est terminée, mais je ne suis pas prête à fermer complètement la porte pour un troisième. Peut-être plus tard, peut-être jamais. Pour l’instant, c’est flou et on vit bien ainsi, mon mari et moi.

Le seul petit hic, c’est que cette incertitude fait que nous n’avons pas encore discuté sérieusement de vasectomie ou autre moyen contraceptif un peu plus radical que nos moyens actuels. Comme j’ai un cycle irrégulier, il m’arrive parfois d’avoir des doutes dans les fins de mois. Je suis en retard de 1, 2, 3 jours… Oh! Est-ce que ça se pourrait que je sois enceinte?

Jusqu’à maintenant non, aucun « accident », mais il y a des mois où je doute plus que d’autres. Récemment, je me suis même acheté un test de grossesse. Au cas où, pour être certaine. Angoisse et anticipation. Positif ou négatif, il n’y avait pas de bonne réponse. Dans le cas d’un positif, j’étais déjà en train de me demander comment j’allais survivre à tout ça, je me sentais déjà mal pour mes autres enfants qui auraient moins d’attention et j’avais aussi des craintes financières. D’un autre côté, je me disais que ce n’étaient pas des raisons valables de ne pas vouloir d’enfant (à mon sens à moi, pas de jugement ici). Je me disais : « Si c’est ce que la vie nous amène! Et puis j’avais les mêmes craintes à ma deuxième et finalement, tout se passe bien, je pense que j’ai envie d’en avoir un finalement ». Oui, mais non. Non, mais oui….. aaaaah! Finalement le verdict : négatif! J’hésitais, j’étais heureuse, mais déçue. Surtout heureuse, je crois.

Bref, tout ça m’a fait penser que du plus loin que je me souvienne, à partir du moment où j’ai eu des relations sexuelles, j’ai eu des doutes comme ceux que j’ai vécus ce mois-ci. Pas tous les mois quand même! Mais quand même toujours une petite joie d’avoir mes règles ou une petite/moyenne/grande crainte quand j’avais du retard. Et si? Cette question qui revient toujours, et si?

 

À mon âge et dans ma situation, c’est moins grave, mais à 18 ans il était plus paniquant le et si?

 

Je précise que j’ai toujours été à mon affaire côté contraception, mais on s’entend que tomber enceinte même si on prend toutes les précautions nécessaires, c’est possible! Et puis, je pense à toutes celles qui doutent, qui ont pris un risque et qui ont un petit vertige en tenant leur test de grossesse. Comme si notre cycle menstruel nous faisait porter la tâche de la contraception aussi et l’échec de celle-ci. Je sais bien qu’un bébé, ça se fait à deux et que cette responsabilité ne me revient pas entièrement. Reste que c’est dans ma tête qu’ils sont les doutes, jamais dans celle de mon mari. Je me demande si ça change dans le cas d’un renversement de rôle, une vasectomie par exemple? Ou si ce n’est qu’à ma préménopause que le poids de la contraception qui s’ajoute à la charge mentale de la parentalité disparaîtra?

Eva Staire

Je porte mon tout dernier enfant…

Nous avons choisi de commencer notre famille alors que nous étions

Nous avons choisi de commencer notre famille alors que nous étions encore jeunes. Notre plan était pourtant clair comme de l’eau de roche… On voulait avoir des enfants « rapprochés » et vite, pour pouvoir profiter d’eux alors que nous avions toute l’énergie pour le faire. Puis, on s’imaginait déjà à 40 ou 50 ans, être de jeunes grands-parents et profiter d’une vieillesse où nos corps pourraient encore suivre le rythme.

Quand tu es jeune, tu te sens tellement invincible que tu arrives à croire que tu auras le dernier mot sur ton propre destin… La jeunesse est remplie de naïveté. C’est une belle naïveté, parce qu’elle te porte à croire que tu peux tout surmonter. Et tout contrôler.

La Vie a été bonne pour nous, nous avons eu beaucoup de chance. Quand nous étions jeunes, nous pensions qu’il n’y avait rien de plus normal que d’avoir un enfant. Nous étions heureux, mais pas si reconnaissants. Nous avons eu un, puis deux beaux bébés en santé. Puis, La Vie nous a apporté sa première grande leçon : La Vie d’un si petit être est précieuse et fragile. La santé n’est pas quelque chose que l’on doit tenir pour acquis et on se doit d’être reconnaissants pour chaque petit cœur qui bat. Quand nous avons enfin mis au monde un troisième bébé en santé, nous avons remercié La Vie chaque jour de nous l’avoir offert.

Puis, la jeunesse a fait son temps. Nous avions suivi le plan. Avoir plusieurs enfants rapprochés était une mission accomplie. Mais les années ont passé et les chandelles se sont accumulées sur les gâteaux de fête. Les enfants sont entrés à l’école. On a décidé avec notre tête d’opter pour une contraception définitive. On avait suivi le plan et on se voyait vieillir comme prévu.

Et La Vie a encore décidé de nous surprendre, de décider pour nous. Elle nous a offert une dernière chance de la remercier, un dernier cœur qui bat dans mon ventre. Je sais cette fois avec certitude que je porte mon dernier enfant. C’est un sentiment bien étrange. Je profite de chaque coup de pied. Je vis chaque instant avec un sentiment de fierté qui me noue la gorge parfois.

Je regarde notre parcours. Je regarde nos vies derrière. J’ai passé le sixième de ma vie à porter un enfant. J’ai passé le sixième de ma vie à partager mon corps avec un autre petit humain. J’ai passé plus du tiers de ma vie à prendre soin d’eux avant de penser à moi.

Notre plan a changé. La vie l’a changé pour nous. Vous pouvez lui donner le nom du dieu que vous voulez, moi, je l’appelle juste La Vie. Quand nous aurons 40 ans, il nous faudra patienter encore avant de profiter de notre vie à deux. Quand nous aurons 50 ans, il y a de fortes chances que notre maison soit vide et bien grande tout à coup. Ça repousse les plans de quelques années de plus…

Et c’est très bien comme ça. Je porte mon tout dernier enfant. J’ai vieilli. Je ne suis plus la mère remplie de naïveté d’autrefois. Je sais que cette vie est fragile et qu’elle vaut tout l’or du monde. Je compte bien en prendre soin. Je compte bien remercier La Vie pour chaque seconde qu’elle m’offre. Je compte tellement en profiter. Notre nouveau plan, c’est d’arrêter de faire des plans. Parce que La Vie sait ce qu’elle fait et qu’on a appris à lui faire confiance. Le seul plan qu’on a, c’est d’être heureux. Et ça, c’est le seul réel pouvoir qu’on a sur notre destin.

Joanie Fournier

 

Miroir, miroir…

On va se le dire, en pleines contractions, on a besoin de motivation

On va se le dire, en pleines contractions, on a besoin de motivation!

Ça peut être les caresses de notre amoureux, les « go, lâche pas! » de l’infirmière ou une musique qui nous crinque la poussée! Peu importe ce qui nous permet de traverser l’Everest de la douleur, on le prend! Et parfois, on peut être surprise par ce qui nous motive jusqu’à la grande révélation.

J’avais prévu des doudous, des biscuits, des Beatles, des respirations zen… mais non! Ce qui m’a apporté le plus de soutien, c’est… un miroir!

Au plus fort des contractions, alors que je souffrais le martyre et que je me demandais depuis trop longtemps si j’allais vraiment m’en sortir (ou si mon bébé allait finir par sortir!)… l’infirmière m’a offert d’utiliser un miroir. Hein??!!

Ma coach d’accouchement a approché un petit miroir à main. Un rond argenté d’une quinzaine de centimètres de diamètre qui allait me donner la force de me rendre jusqu’au bout.

Mais… hein??!! Vraiment? Est-ce que je voulais vraiment me regarder là? Là? Devant tout le personnel? Devant mon conjoint? Ish… pas sûre! Dans les cours prénataux, on nous avait parlé du ballon d’exercice, des massages, de la musique… mais pas du miroir.

« Vous n’êtes pas obligée, madame. Des fois, ça aide à se motiver de voir la tête du bébé qui s’en vient ». Ça nous aide à travailler avec le bébé et avec les contractions.

« Ah, pis pourquoi pas! »

L’infirmière tenait le miroir. L’accouchante (Bibi) observait son propre reflet dans le miroir. En fait, ce n’était pas moi que je voyais, c’était elle, ma fille arrivée à l’orée de mon corps. Le sac amniotique était si bombé qu’il dépassait du col.

Floush!

Bye bye, liquide amniotique! Bonjour, chevelure de mon bébé!

La dernière fois que j’avais vu ma fille, c’était en noir et blanc et en deux dimensions. Et voilà qu’elle était là en vrai, tout près. Toute prête.

Les secondes suivantes ont passé comme des nanosecondes. Voir mon bébé, la regarder progresser vers la grande sortie, pouvoir l’accueillir avec mes mains… une expérience que je n’aurais pas pu espérer vivre. Si j’avais su qu’un miroir s’inviterait à mon accouchement, je ne sais pas si j’aurais osé dire oui. Mais dans le feu d’action, je me suis laissé prendre au jeu et sincèrement, je ne regrette pas du tout.

Pour toutes les fois où le miroir est notre ennemi, cette fois-là, il a été mon ami!

Marina Desrosiers

À tous ceux qui me souhaitent d’avoir enfin un garçon

J’ai déjà eu la chance et le bonheur de mettre trois enfants au

J’ai déjà eu la chance et le bonheur de mettre trois enfants au monde. Trois êtres humains exceptionnels que j’aime de tout mon cœur. Et ces petits humains se sont avérés être des filles. Trois filles. Et maintenant que je suis à nouveau (et pour la toute dernière fois) enceinte, je ne peux que réagir à une phrase que j’entends déjà tous les jours de ma grossesse : « Je te souhaite tellement d’avoir un petit garçon! ».

Évidemment, si vous avez deux, trois, quatre garçons, ce texte s’applique tout autant à votre situation. LA situation où tu te trouves quand tu n’as mis au monde que des enfants du même sexe.

Je ressens une terrible envie aujourd’hui de crier ma frustration face à ce souhait. Oui, j’ai eu trois filles. J’ai surtout eu trois enfants. Trois enfants que j’élève de façon identique, parce que je les élève selon mes valeurs et non pas selon leur sexe.

Mes enfants font beaucoup de tâches à la maison. Elles ont entre quatre et neuf ans. Elles lavent les toilettes, passent la balayeuse, rangent leur chambre tous les jours, etc. Et on me dit souvent que je suis chanceuse d’avoir eu des filles pour m’aider! Ça me fâche… parce que ce n’est pas leur appareil sexuel féminin qui fait le ménage, ce sont leurs bras. Et à ce que je sache, les garçons aussi, ils en ont, des bras. Donc, tous les deux peuvent faire le ménage. Et si j’avais eu trois garçons, ils auraient accompli tout autant de tâches dans la maison, pour la simple et bonne raison qu’ils y vivent et que je dois les éduquer, et non pas ramasser derrière eux. Je suis un modèle éducatif, pas une femme de ménage.

On me dit que je suis chanceuse d’avoir des filles, de les coiffer, de leur mettre des petites robes et de peindre des chambres en rose… Ho quels beaux clichés! En passant, ma deuxième fille a tout un caractère et elle en déplace de l’air! Sa chambre est toute bleue, parce qu’elle l’a décidé. Elle déteste le rose et ne veut pas porter de robe, parce qu’elle l’a décidé. Elle se coiffe seule le matin depuis qu’elle a quatre ans, parce qu’elle l’a décidé. J’ai mis au monde des humains qui font leurs propres choix et prennent leurs propres décisions. Garçons ou filles, je n’ai pas à décider pour eux ni à influencer les humains qu’ils deviendront.

On me dit souvent que ma famille serait complète avec un garçon. Cette phrase me fait frissonner… Comme si ma famille avait moins de valeur puisque je n’ai eu que des filles… Comme si j’avais besoin de changer la couche d’un petit garçon pour pouvoir devenir une mère complète et épanouie… Je sais bien que tous ces commentaires, qu’ils viennent de gens près de nous ou des madames-de-l’épicerie, ne sont jamais formulés avec de mauvaises intentions… mais honnêtement, on pourrait s’en passer.

Une partie de moi a même peur d’avoir un garçon… parce que, jusqu’à ma mort, je devrais entendre la phrase : « Booon! Enfin la famille est finie! Tu l’as eu ton garçon! ». Les mères de famille nombreuse me comprennent sûrement ici… Je rectifie déjà la situation : ma famille est finie parce que mon mari est vasectomisé. Ma famille est finie parce qu’on est comblés de bonheur. Ma famille est finie parce qu’on en a plein les bras aussi. Ma famille est finie parce qu’on en a toujours voulu quatre… et ce, peu importe le sexe de mon bébé à naître.

Cette semaine, c’est le jour J. Lors de l’échographie, dès qu’on fera la rencontre de ce petit être sur l’écran, on sera déjà sous le charme. On demandera si son cœur bat bien, s’il a tous ses membres, s’il est en santé, si tout va bien… parce ça, c’est vraiment le plus important de cette échographie. Pour avoir vécu un deuil terrible, je vous confirme que la santé est tout ce qui compte au fond. Et finalement, on demandera à savoir le sexe. Parce qu’on a envie de se préparer à son arrivée. Parce que l’accouchement est déjà la chose la plus surprenante et imprévisible dans la vie. Je n’ai pas besoin d’une surprise de sexe en plus…

Et si on m’annonce que j’ai une fille, je serai la plus heureuse des mamans.

Et si on m’annonce que j’ai un garçon, je serai la plus heureuse des mamans.

Ce bébé, on l’aime tous déjà. Ses sœurs ont tellement hâte de le rencontrer. Et elles aussi, tout ce qu’elles veulent, c’est un bébé en santé. Un bébé de plus à aimer. Parce que jamais le sexe de mon bébé ne changera ma façon de l’élever.

Joanie Fournier

 

Le grand jour approche. Ce jour que toutes les femmes enceintes attendent…

Le grand jour approche. Ce jour que toutes les femmes attendent avec

Le grand jour approche. Ce jour que toutes les femmes attendent avec impatience. LA rencontre. Celle qu’on attend pendant 9 mois. 9 mois à désirer un petit être qu’on ne connaît pas, à en rêver.

Le jour où on rencontre pour la première fois ce petit être humain qui logeait au fond de notre utérus et qu’on protégeait.

C’est beau, dit comme ça hein? C’est poétique…

Sauf que c’est pas totalement comme ça que je me sens.

Certaines me jugeront sûrement. D’autres me comprendront, enfin je l’espère.

Ce matin, j’angoisse. En fait, depuis que le fameux 37 semaines de grossesse est arrivé, j’ai une boule au fond de moi.

Ta rencontre me fait peur.

T’sais, c’est pas vrai que c’est toujours magique la première rencontre. C’est pas vrai que c’est toujours l’amour au premier regard.

On entend et on voit tellement de versions parfaites de la naissance des enfants et de l’amour maternel qui prend automatiquement le dessus et qui est si grand et si fort.

Sauf que dans la vraie vie, c’est pas toujours ça.

Dans la vraie vie, il y a… le vrai!

Quand j’ai eu Hayden, j’ai vécu cet amour au premier regard. Je me suis changée en maman lionne dès que mes yeux se sont posés sur lui. C’était intense. C’était mon premier bébé.

Pour Anna, on a appris à s’apprivoiser.

J’ai passé des heures à la regarder. À apprendre à la connaître. Ça ne s’est pas fait du premier coup à l’hôpital. Ç’a été un processus d’apprivoisement entre elle et moi.

Pourtant aujourd’hui, Anna et moi sommes inséparables. Je l’aime à en avoir mal en dedans. Mais ça a quand même pris un peu de temps avant que le BOUM, l’émotion et l’amour maternel prennent le dessus.

Et là, il y a cette cocotte qui arrive sous peu.

Elle n’était pas prévue. Je suis tombée enceinte dans un rush d’immobilier, au début de mon rush de tournage de Vendre ou rénover… tout ça en gérant le blogue Ma Famille Mon Chaos et mes contrats web. Tout ça en m’occupant de mes deux enfants bien présents qui demandaient BEAUCOUP d’attention.

Alors contrairement à mes deux grossesses précédentes, je n’ai pas eu le temps de flatter ma bedaine. Je n’ai pas eu le temps de lui parler.

On m’a souvent dit qu’un troisième, c’est comme ça. Parce qu’il y en a d’autres à gérer, et à aimer.

Comble de malheur, j’ai commencé à la sentir bouger à 30 semaines (merci placenta à l’avant…). Ça n’a pas vraiment aidé à renforcer notre lien.

La chambre est prête, j’ai acheté tellement de vêtements et de doudous, elle ne manquera de rien, c’est certain.

Mais ça, c’est seulement du matériel.

Et si on ne s’aimait pas? Et si j’avais tout préparé ce qui est à l’extérieur de moi, sans préparer l’essentiel… mon cœur et mon esprit?

Et si on ne s’aimait pas?

Chats et bébés ne font pas bon ménage

Quand je suis tombée enceinte de mon plus vieux, Hayden, j’avais

Quand je suis tombée enceinte de mon plus vieux, Hayden, j’avais deux chats et un chien. Disons-le franchement, à 21 ans, quand tu tombes enceinte en prenant la pilule et que tu t’imagines gérer trois animaux et un bébé… tu angoisses en titi!

J’avais entendu les pires histoires d’horreur concernant les chats qui se couchent sur le visage des bébés et les étouffent, en plus du fait que selon plusieurs experts, on ne peut pas changer la litière quand on est enceinte. Bref, tout ça pour dire que finalement… mon oncle a adopté mes deux chats (qui détestaient les enfants et n’étaient pas si sociables).

Pour les amoureux des animaux, je tiens à préciser qu’il les a toujours gardés et s’en est occupé comme si c’étaient ses bébés, alors ne me lancez pas de roches… ok merci!

Bref, j’ai par contre gardé notre chien qui est décédé l’été passé.

C’était un chien tellement parfait avec les enfants.

Il a vu grandir Hayden et Anna et se laissait prendre sans jamais grogner ou vouloir mordre. Notre Junior était une perle et il me manque tellement…

Anna a toujours été une enfant qui aime les animaux. Pour elle, la perte de Junior a été très difficile et elle ne cessait de pleurer.

Je savais pertinemment qu’avec nos horaires de fous, il nous était impossible d’adopter un autre chien.

J’ai finalement réussi, après BEAUCOUP d’efforts et de manipulation, à convaincre Étienne d’adopter un chat.

Comme nous avions décidé de ne plus avoir d’enfants, ça allait être notre petit dernier. 🙂

Bref, maintenant, ce n’est plus un secret pour personne, le bon dieu a décidé qu’on n’aurait pas le dernier mot et que mon stérilet l’aurait encore moins. Ça fait que je suis devenue enceinte.

Et cette fois, il était hors de question de donner Judith (notre chatte) en adoption. Oh que non! Sérieusement, je suis devenue totalement accroc à ce chat. Genre une vraie dépendance haha!

J’ai dû trouver des moyens de rendre la maison sécuritaire pour la cocotte dans mon ventre.

Mon premier achat a été un achat de paresseuse… une litière qui se nettoie toute seule. Oui, oui, ça existe!

Avant d’avoir Judith, Étienne m’avait bien fait comprendre que ce n’était pas son chat et qu’il ne voulait rien avoir à faire avec sa crotte et son urine.

Alors aux grands maux les grands moyens, hello litière automatique.

Pour les femmes enceintes, c’est aussi l’IDÉAL puisqu’un râteau passe cinq minutes après que notre chat soit sorti de la litière.

Ensuite, une fois par mois, on a seulement à mettre le couvercle sur la boîte de litière et à jeter la boîte. That’s it, that’s all!

Oh et pour celle qui se demandent pourquoi une femme enceinte n’est pas censée changer la litière, voici ce que j’ai trouvé sur le net :

La toxoplasmose est une maladie relativement bénigne sauf chez la femme enceinte qui n’est pas immunisée. Les conséquences d’une contamination peuvent être vraiment graves pour bébé.

Qu’est-ce que c’est?

La toxoplasmose est une infection transmise par un parasite (le toxoplasma gondii) qui vit dans la terre et dans les intestins d’animaux, surtout ceux du chat.

Comment contracte-t-on la maladie?

On peut contracter la toxoplasmose en changeant la litière du chat, en jardinant ou en mangeant de la viande ou des légumes contaminés.

Chez la plupart des gens, la maladie est anodine, même pour la femme enceinte elle-même. Cependant, une contamination lors de la grossesse comporte de réels dangers pour bébé : le parasite peut traverser le placenta et infecter le fœtus.

Le risque avec la toxoplasmose est d’entraîner des malformations fœtales : malformations oculaires, cérébrales, neurologiques… et même, dans certains cas, provoquer la mort in utero.

La plupart du temps, l’enfant développera des kystes à un œil ou perdra l’usage d’un œil au cours de son enfance.

Les risques sont plus importants lors du premier trimestre puisque le système immunitaire du bébé n’est pas encore développé. Vers le milieu et surtout la fin de la grossesse, le système immunitaire du bébé étant plus efficace, l’infection éventuelle est moins grave. Mais dans tous les cas, mieux vaut prévenir l’infection que de courir des risques importants.

Deuxième point à régler : les chats et leurs habitudes de se coucher sur nous. De notre côté, on s’est vraiment mis à paniquer quand on a réalisé à quel point Judith aimait se coucher dans le cou d’Anna.

Comme Anna a cinq ans, c’est correct… mais pour un bébé naissant, OH QUE NON!

Une des premières choses que j’ai faites a été de mettre du papier d’aluminium partout dans la chambre : berceau, transat, moïse, table à langer du bébé.

Dès que Judith sautait pour aller se coucher dessus, elle faisait le saut et paniquait à cause du bruit.

Par contre, quand la vie de ton bébé ne tient qu’à du papier d’aluminium, c’est un peu beaucoup stressant.

Heureusement que j’ai une meilleure amie hyper brillante qui m’a donné l’idée de mettre une porte-moustiquaire à l’entrée de la chambre du bébé. Dès que j’ai montré des images sur mes réseaux sociaux, j’ai eu une tonne de questions.

J’ai acheté ma porte chez BMR, mais j’ai dû la faire ajuster puisqu’il n’existait que des 32 pouces et que les portes intérieures chez moi ont 30 pouces de large. Si vous souhaitez faire la même chose, assurez-vous de bien prendre vos mesures autant pour la hauteur que la largeur de la porte.

J’ai aussi ajouté un loquet en hauteur pour qu’Anna ou Hayden ne décident pas d’aller voir leur sœur dormir et oublient de refermer la porte.

Autre point, j’ai gardé la porte normale. Pourquoi? Pour la simple et unique raison que si je reçois des gens ou si les enfants veulent jouer et écouter la télé fort en bas, je peux tout simplement fermer la porte pleine. Dans le cas où la puce fait dodo et que je suis seule à la maison, je laisse seulement la porte-moustiquaire afin de faire aérer la chambre. En fait, la porte-moustiquaire est censée être toujours fermée pour s’assurer que le chat n’ira pas se coucher et mettre du poil dans les affaires du bébé. Ça permet aussi que la chambre ne finisse pas par sentir le renfermé.

Pour terminer, je me suis procuré une caméra Panasonic sur Amazon (je me répète souvent, mais j’achète sur airmilesshops.ca dès que je fais mes achats sur Amazon afin d’accumuler des points). La caméra est fixée au mur, c’est donc impossible pour le chat de la bouger ou de la faire basculer par terre. On ne sait jamais si un enfant va entrer et par le fait même laisser le chat entrer. Et là, je parle de chats, mais ça pourrait tout aussi bien être le chien, votre bébé, un enfant, etc. C’est la première fois que j’en voyais qui se fixaient au mur et je trouve ça VRAIMENT pratique et brillant!

Alors maintenant, c’est l’heure de mettre du papier d’aluminium partout dans votre maison et de poser des portes-moustiquaires!

Maika

 

Les trésors de la chambre de bébé

Une des premières choses qu’on fait et qui souligne réellement l

Une des premières choses qu’on fait et qui souligne réellement l’arrivée de bébé, c’est sa chambre.

Avouez que c’est ce qui rend vraiment tout ça concret : créer un environnement pour un petit être qu’on ne connaît pas encore. Un environnement dans lequel il évoluera, mais aussi où toute la famille profitera de moments privilégiés avec lui.

La première question que je me suis posée, c’est : quand est-ce qu’on commence la chambre? Personnellement, je l’ai commencée graduellement à partir de 25 semaines et je l’ai officiellement terminée à 34 semaines et demie.

Par « officiellement terminée », je veux dire que j’ai terminé de poser la porte-moustiquaire anti-chat (je pense que c’est sincèrement un must pour s’assurer que notre boule de poils affectueuse n’ira pas faire dodo sur le visage de notre cocotte).

Comme j’ai eu beaucoup de questions sur mes photos Instagram de chambre de bébé, je n’écrirai pas un long texte, mais je vais plutôt vous montrer des photos et indiquer où j’ai pris les articles. Parce qu’en fait, c’est pas mal ce que vous voulez savoir, non? Haha!

  • Le lit de bébé est un lit seconde main que j’ai acheté à une cliente. 🙂

  • La courtepointe dans le lit de la cocotte provient de la compagnie Bullou (Bullouetcie sur Instagram). C’est exactement le même modèle que celui qui sert de tapis d’entraînement au sol. Quand on commande, on a la possibilité de faire faire des modèles sur mesure. C’est ce que j’ai fait. La propriétaire est un amour et prend bien le temps de nous aider et de nous écouter. Le tapis par terre peut servir de tapis de jeux, d’entraînement ou simplement pour les dodos à l’intérieur ou à l’extérieur. C’est effectivement dispendieux, mais c’est un gros must. En plus c’est fait au Québec.

  • Le module de jeux en bois est un Minika. Disponible en ligne.

  • Le meuble de rangement blanc vient d’Ikea.
  • Le panier à langer provient de la boutique Le Petit Cocon.

  • Le rangement à coucher/produits/lingette vient d’Amazon (je l’ai acheté sur airmilesshops.ca. Tant qu’à dépenser, aussi bien avoir des milles Air Miles, haha!).

  • Le porte doudou en bois au mur est un Minika acheté chez Le Petit Cocon. Les doudous proviennent de la boutique Émilie Jolie (la rose) et du Petit Cocon (la bleue). La serviette de bain et le Sling Kyte (vieux rose) proviennent aussi du Petit Cocon.

  • Le transat en bois est un Charlie Crane, acheté chez Le Petit Cocon. La doudou crème avec de la dentelle rose vient du même endroit. La rose a été achetée sur Internet… mais j’ai un blanc de mémoire, oups! Oh! Et le lapin sur le transat est un lapin avec le bruit du cœur de notre puce. 🙂 Nous l’avons acheté quand nous sommes allés faire l’échographie 3D.

  • Le panier en osier et le porte doudou en osier proviennent de chez HomeSense

 

Il ne faut pas oublier le berceau dans la chambre pour les premières semaines. 🙂

Celui que je me suis procuré est de la marque HALO.

 

Je suis tombée en amour avec le fait que le Snuggle Me entre dedans et, selon plusieurs mamans, c’est un indispensable pour les dodos de bébé. En plus, il vibre, bouge de gauche à droite, se lève, fait de la musique… Bref, j’ai bien hâte de savoir si bébé dormira bien dedans. Je sais qu’ils vendent ce berceau dans plusieurs magasins, mais personnellement, je l’ai commandé encore une fois sur le site airmilesshops.ca de façon à cumuler le plus de milles possible. Je le dis toujours, tant qu’à dépenser un montant X, aussi bien qu’il me rapporte en fin de compte!

En espérant que j’ai pu vous aider un peu pour vos futurs achats!

Hey! N’oubliez pas de vous amuser, c’est trippant ce moment! 🙂

Maika

 

Vasectomisé, surpris et heureux

Mon mari est vasectomisé, c’est officiel. J’ai déjà écrit su

Mon mari est vasectomisé, c’est officiel. J’ai déjà écrit sur le dilemme qui nous hantait au moment de prendre cette décision… On a fait ce choix parce que la raison a pris le dessus. Il fallait qu’on apprenne à faire notre deuil. La veille de la vasectomie, on a laissé nos corps s’unir et la vie décider. Je n’étais pas tombée enceinte durant les huit mois précédents alors que nous ne nous protégions pas, alors une fois de plus ou de moins, ça n’aurait pas changé grand-chose… Après une vasectomie, il faut quand même attendre quelques mois pour passer un spermogramme et ainsi confirmer le succès de l’intervention.

Quelques semaines plus tard, l’heure des vacances familiales a sonné. On se fait tout un planning de vacances. On part au chalet, on fait du bateau, on se baigne, on s’amuse. Au retour, je trouve la route longue et sinueuse, j’ai toujours eu le mal des transports, je connais bien ces nausées. Mais quand même, une petite idée s’insinue dans ma tête… et si… non. C’est sûr que non. La vie ne nous a pas donné de bébé quand on lui en a donné la chance, ce n’est sûrement pas là que ça arrivera…

J’ai un vieux test de grossesse dans l’armoire. Je décide de le passer. Résultat : négatif. Je le savais. C’était sûr que je n’étais pas enceinte. Je lis la boîte du test de grossesse et une information retient mon attention… J’ai acheté ce test l’an passé, il était en spécial et je n’avais pas pris la peine de bien lire la boîte. Il est bien spécifié de passer le test seulement APRÈS le retard des règles. Là, je me dis que c’est bien stupide comme test, puisque le retard des règles indique clairement une grossesse pour moi, donc il me semble totalement inutile, ce test… et le doute continue de planer…

Le lendemain, on décide d’aller au parc d’attractions avec les enfants. Ma plus vieille a vraiment hâte de faire les plus gros manèges avec sa mère… Le doute m’a empêchée de dormir cette nuit-là. Je sais que je ne ferais pas de manège si j’étais enceinte. Je suis certaine de ne pas l’être. Mais le doute me dérange. Je décide que je vais en douce à la pharmacie dès l’ouverture. J’achète un test, fiable et reconnu cette fois. Juste pour me rassurer.

Je reviens à la maison. Je m’enferme dans la salle de bain et je passe le test. Je me trouve bien ridicule, je sais qu’il sera négatif et que je viens de dépenser 20 $ pour rien, mais j’ai besoin d’avoir le cœur net. C’est un test numérique, donc il faut attendre les trois minutes règlementaires avant que le résultat ne s’affiche. Aucun indice avant. De toute façon, il sera négatif. On est en vacances, mon mari est vasectomisé. On va boire de l’alcool, faire du bateau, monter dans les montagnes russes…

Je patiente en pliant des serviettes chaudes qui sortent de la sécheuse. Une serviette. Deux serviettes. Trois serviettes. Je remarque que le test affiche le résultat. Je le prends, convaincue que je vais le jeter à la poubelle dans deux secondes, après avoir confirmé que le résultat est négatif. « YES + ». Yes +? Yes +?! C’est écrit Yes +! Je. Suis. Enceinte.

C’est impossible. Ma plus grande a neuf ans! Mon bébé entre à l’école! Mon mari est vasectomisé! Puis, le souvenir d’une douce soirée refait surface… « La veille de la vasectomie, on a laissé nos corps s’unir et la vie décider. » Je. Suis. Enceinte.

Je monte à l’étage. Mon mari est sous la douche. La porte de la salle de bain est barrée. J’ai la tête qui tourne et le cœur qui bat à une vitesse impossible. J’ai chaud, je frissonne. Je me couche dans notre lit, le test encore dans la main. Mon mari sort de la douche… J’ignore encore comment je vais lui annoncer ça… Je suis heureuse, mais j’ai aussi peur de sa réaction…

Moi : « Tu te souviens de ce que je t’ai demandé il y a dix ans? ».
Lui : « Quoi ! Tu m’as demandé de réparer quelque chose il y a dix ans, pis je ne l’ai pas encore fait!? ».
Moi : « Bin non! Il y a dix ans, je t’ai demandé si tu m’aimais assez pour avoir un enfant avec moi… et aujourd’hui, je te repose la même question… ».

Il a compris tout de suite et ma petite peur s’est vite envolée. Aucune crainte, aucune colère, ni aucune déception. Juste beaucoup, beaucoup d’amour.

Alors voilà. C’est officiel. Je suis enceinte de notre quatrième enfant. La veille de la vasectomie, on a laissé nos corps s’unir et la vie décider. Et la vie a décidé de nous offrir le plus beau des cadeaux.

Joanie Fournier

 

Notre vasectomie

Le rendez-vous pour la vasectomie est prévu le mois prochain.

Le rendez-vous pour la vasectomie est prévu le mois prochain.

On a décidé d’avoir nos enfants quand nous étions encore très jeunes, pour pouvoir profiter d’eux encore plus longtemps. Nous avons eu plusieurs enfants et formé une belle grande famille. Malgré tout, on n’a jamais eu le déclic qui nous confirmait que c’était fini pour nous.

Vous savez, LE déclic… Quand on demandait à nos amis s’ils désiraient d’autres enfants, peu importe qu’ils soient parents de 1, 2, ou 3 enfants, ils nous répondaient sur un ton ferme et assumé : « Ho non! On en a assez, c’est fini les bébés pour nous! ». Et nous, on n’a jamais ressenti ce déclic-là, ce sentiment que nous étions rendus ailleurs…

Mais le temps a passé et l’eau a coulé sous les ponts. Les enfants ont grandi et nous, on a vieilli. Notre aînée aura neuf ans… La plus jeune entre à l’école… et la raison a commencé à prendre le dessus tranquillement…

Le rendez-vous pour la vasectomie est prévu dans deux semaines.

Les enfants sont grands, c’est fini la poussette, la coquille dans l’auto, les couches et les nuits blanches. Les enfants sont de plus en plus autonomes et les matinées de plus en plus tardives. On profite d’une nouvelle liberté. On peut faire des sorties amusantes, des voyages plus longs et plus éloignés…

On prépare les repas en amoureux pendant que les enfants jouent dehors, seuls. On n’a plus besoin de garder un œil constant sur eux, de peur que l’un d’eux déboule les escaliers, avale un raisin-pas-coupé ou décide de tester les prises de courant…

Je vous l’avais dit, la raison prend le dessus… Mon corps ne tolère plus les hormones et les pilules contraceptives, on a donc besoin d’un moyen plus définitif pour assumer notre décision. Je dis ça comme si on avait vraiment pris une décision, et comme si on l’assumait… Ce n’est pas vraiment le cas pourtant. On se range du côté de la raison tranquillement et on fait taire nos cœurs de parents.

Le rendez-vous pour la vasectomie est prévu dans une semaine.

Parce que pour nous, les couches, les nuits blanches, les sorties, la poussette et tout-le-tralala, ce ne sont pas des enjeux réels… Mon cœur de maman rêve encore secrètement d’allaiter, de bercer, de border et de prendre soin d’un petit nous… Mon cœur de maman sonne l’alerte bien fort, mais c’est encore la raison qui prend le dessus…

La société québécoise actuelle n’est pas conçue pour les familles nombreuses… Les enfants ont grandi et nous, on a vieilli. J’ai arrêté de prendre la pilule il y a huit mois et je ne suis pas tombée enceinte depuis… Je pense que la vie se range aussi du côté de la raison. La vie veut peut-être nous faire comprendre que c’est bel et bien fini, pour nous aussi. Et nous, on a toujours fait confiance à la vie. Si quelque chose doit arriver, ça arrivera. Sinon, c’est que ça ne devait pas se produire.

Le rendez-vous pour la vasectomie est prévu demain.

Nos cœurs de parents crient à l’unisson ce soir. Mais la raison a pris le dessus. Il faut qu’on apprenne à faire notre deuil. Je dois faire mon deuil de la grossesse, de l’allaitement, du portage, des berceuses… Ce soir, on laisse nos corps s’unir et la vie décider.

Je suis au travail. L’amour de ma vie est allé à son rendez-vous seul. Il me texte. L’intervention s’est bien déroulée. Il est déjà de retour à la maison. C’est vrai cette fois… C’est fini pour nous aussi. Je le réalise tranquillement et mon cœur fait un gros bond. Je sais que je vais appréhender ce deuil en douceur. Le soir venu, il me prend dans ses bras et je sais que nos cœurs raisonnent encore à l’unisson.

Les jours passent, son corps cicatrise et le deuil commence à se faire… Dans quelques semaines, le spermogramme nous confirmera que tout est bel et bien fini. C’est l’une des décisions les plus difficiles que nous ayons eu à prendre dans nos vies. Une décision où la raison a pris toute la place et où les sentiments ont été mis de côté. Parfois, c’est juste la bonne chose à faire. Ma tête comprend, mais mon cœur est encore en apprentissage…

 

Joanie Fournier

 

Tu es enceinte, tu ne rayonnes pas… et tu as le droit.

Mise en contexte : j’en suis à la fin de ma troisième grossesse

Mise en contexte : j’en suis à la fin de ma troisième grossesse. J’ai déjà fait deux fausses couches qui m’ont anéantie. J’ai deux merveilleux garçons et j’adore les enfants. Je suis très consciente qu’être enceinte est un privilège refusé à plusieurs. Mais pour être honnête, quand je suis enceinte, je ne rayonne pas. En fait, plusieurs me font de beaux compliments et c’est vraiment gentil, mais je ne me sens pas rayonnante. Vraiment pas. Le seul glow que je peux avoir, c’est en m’achetant le parfum de J-Lo du même nom. Je sais que je ne suis pas là seule dans cette situation qui peut être quand même culpabilisante.

La maternité, c’est comme un voyage. Dans mon cas, être enceinte, c’est prendre l’avion pour aller en voyage : c’est à dire la partie la moins agréable du processus, mais en même temps essentielle pour arriver au pays des bébés.

Ça commence quand même avec une joie immense de pouvoir aller en voyage, une excitation et un vertige de bonheur. Ensuite viennent les saignements, le spotting ou pour bien résumer : le syndrome du papier de toilette. Tu vérifies chaque fois à en saigner des yeux, et tu connais maintenant toute la palette de couleurs des rouges et des marrons. Tu dois faire des efforts surhumains pour gérer ton anxiété de perdre ce minuscule pépin qui grandit en toi. Tu fouilles jour et nuit sur le Web à la recherche de réponses à des questions que tu sais très bien que ça ne changera rien à ta situation et à ton anxiété, mais tu le fais pareil.

Ça se peut que ça vienne aussi avec l’arrêt de plein de choses que tu aimais. Certains sports, voyage, alcool, cigarette, manèges, pause de « rapprochements » et médication. La médication dans mon cas était en lien avec le TDAH, ce qui fait que mon petit hamster mental sent la fumée à force de courir dans sa roue. Ça draine de l’énergie que tu n’as pas en surplus avec la grossesse. Tu suis les recommandations du médecin avec force et vigueur au début. Tu t’y attendais et tu feras tout pour que ton bébé soit en santé. Un moment donné, ça se peut que ça te manque beaucoup quand même.

Ensuite viennent les maux de cœur et les vomissements. Ce feeling que tu as vécu la plus grosse brosse de toute ta vie la veille… quand tu t’es couchée à 19 h en même temps que les enfants. Tous les jours. Tu peux facilement passer pour une figurante zombie dans Walking dead. Et ça se peut que ça dure au‑delà des douze semaines tant attendues.

À travers ça, tu vis des grands bonheurs. Un cœur qui bat, c’est magique. Une échographie où tout est positif, c’est le plus grand bonheur. Ça te donne un boost! Tu sens ton bébé bouger, c’est merveilleux, il va bien. Tu ne vis pas ça pour rien, ton enfant vit en toi et c’est merveilleux.

Le voyage en avion continue. Des turbulences ici et là. Des sautes d’humeur, le nerf sciatique qui coince, des brûlures d’estomac, des vomissements spontanés! Tu as peut‑être du diabète de grossesse… Manger était ton seul luxe du moment, c’est tellement injuste. Tu te sens lourde! Tu as l’impression d’avoir mangé trois tonnes de roches. Tu es une tortue sur le dos. Tu as une seule position pour dormir. Tu as des crampes. Tu fais quatre pipis par nuit. Tu as de fausses contractions. Tu as besoin d’aide pour plein de choses anodines, comme ramasser un papier par terre ou enlever tes bottes. Ça se peut aussi que tu vives des complications, que tu doives être alitée. Tu pleures beaucoup, de peine et aussi de joie.

Ce sont des inconforts normaux de la grossesse on te dira, ça vient avec. Comme si tu l’avais cherché en quelque sorte. On te racontera pire que ce que tu vis. On te racontera mieux que ce que tu vis… surtout sur Instagram.

Moi, je veux que tu saches que c’est normal de se sentir comme tu te sens en ce moment. Tu es normale. Tu as le droit d’être tannée. D’être écœurée, même. Que ça fasse dix ans que tu essaies d’être enceinte ou que tu portes un bébé surprise. Je sais que tu n’es pas tannée de ton bébé. Que tu l’aimes du plus profond de ton cœur depuis ce + sur le bâton. Tu n’as pas à te justifier, je te comprends. Tu as le droit d’être tannée de vomir, d’être stressée, de ne plus reconnaître ton corps, d’avoir l’impression d’avoir 108 ans dans ton corps et deux ans dans ta tête. Tu as le droit d’avoir peur. Peur de ne pas y arriver, peur d’être une mauvaise mère. Peur de ne pas retrouver ton corps d’avant. Bien oui, c’est normal, même si tu n’es pas une personne superficielle ça fait peur de voir son corps changer à vitesse grand V.

Tes peurs et ton chialage ne font pas de toi une personne qui n’apprécie pas le fait de porter la vie. Ça n’enlève pas le fait que tu es pleine d’empathie pour celles qui n’arrivent pas à tomber enceintes. Ça ne fait pas de toi une mauvaise mère. Tu le vis comme ça, c’est tout, et tu as le droit. Tu as de bonnes et de moins bonnes journées. Certaines adorent prendre l’avion, d’autres non.

Si tu rayonnes et que tu adores être enceinte, parce que j’en connais plusieurs femmes qui seraient enceintes toute leur vie, sincèrement je suis heureuse pour toi. Continue de ventiler ton bonheur et tes bonnes expériences, on a aussi besoin de positif! Ça nous rappelle que chaque grossesse est différente et qu’il y a de l’espoir.

Par contre, si tu ne rayonnes pas du tout, je veux dire, vraiment pas, que dans ta tête ou dans ton cœur, c’est gris et nuageux constamment, n’hésite pas à en parler. Va voir ton médecin ou un spécialiste, ça arrive à plein de mamans. Ne reste pas seule avec cette culpabilité de ne pas rayonner, il y a de l’aide pour toi.

Ne lâche pas, l’avion finira par atterrir et une autre aventure débutera pour toi.

Krystal Cameron