Tag bébé

Je n’ai plus de bébés!

Dix années. Voilà bientôt dix années que je suis maman. Durant c

Dix années. Voilà bientôt dix années que je suis maman. Durant ces années, j’ai eu la chance, le bonheur, l’apothéose de la joie de créer, avec mon époux et tellement d’amour, trois bébés.

Mais voilà, je n’en ai plus!

Mon plus jeune quittera la jupe de maman du haut de ses cinq ans pour prendre la route de la maternelle! Précédé par ses aînés, il est fort impatient d’être considéré « comme un grand ». Il est prêt, pleinement! Il a une imagination vive, une curiosité débordante et une énergie qu’on devra quelque peu encadrer, je m’y attends. Mais il est plus que prêt. Son école en est de celles qui excellent. Sa future enseignante et lui se connaissent déjà et s’apprécient pleinement. Bref, tout est P‑A‑R‑F‑A‑I‑T.

MAIS MOI?

Égoïstement, maman, elle… n’est pas prête! Ne l’a jamais été et ne le sera jamais. Je n’ai pas été prête lorsque mon aîné a pris l’autobus scolaire pour la première fois. Je me suis précipitée au sous-sol en pleurant, allez savoir pourquoi. Lui aussi était prêt, même bien au-delà! Il faisait l’école « à la maison » depuis déjà bien des mois! Pour ma fille, ma puce à moi, j’ai pleuré tout autant. Elle était « bien préparée », mais plus réservée.

Cela fait quatre années que bébé regarde les « grands » partir, sac au dos, et il en rêve! À trois ans, il disait à qui lui demandait :

          Vas-tu à l’école?

          Oui.

          Mais tu as quel âge?

          J’ai cinq ans! Torse bombé, épaules bien droites, empli de l’espoir de se faire croire.

Mais cette fois, c’est VRAI. Il aura dans moins d’un mois ce cinq ans si attendu de sa part.

La maison me paraîtra bien vide en septembre. Je sais, il sera temps pour moi de passer à une toute nouvelle routine, celle d’avoir du temps. Le temps de faire le ménage calmement, le temps pour le lavage sans devoir plier trois fois les mêmes morceaux. Le temps de lire, d’écrire et de peindre. Le temps de m’entraîner, de prendre « soin » de moi.

Mais surtout, le temps de m’ennuyer.

Je suis de ces mères accros à sa marmaille, celle qui planifie tout son emploi de temps selon ses enfants. Qui se plie à LEURS activités. En septembre, je vais avoir du temps pour avoir MES activités!

Je ne mentirai pas, j’ai parfois hâte. Lorsque mon bébé-qui-n’en-n’est-plus-un me fait la vie dure à la maison, je soupire en lui disant : « Tu es dû pour l’école, toi! Vivement l’automne! » Mais sincèrement, après avoir passé près de dix années à ne vivre qu’à travers eux nuit et jour, me retrouver avec autant de « temps » m’effraie un peu.

Je SAIS que je vais bien m’occuper après un peu d’adaptation. Mais j’anticipe et parfois, je ressens une certaine, minuscule, mais bien présente, panique.

Au-delà de ma personne, j’ai confiance. Je suis fière de mes trois amours. Je suis envahie d’euphorie à les voir si bien évoluer, s’épanouir et devenir les « grands » de demain. J’aurai tout au moins participé à cette élévation humaine. Maman est comblée, mais malgré mes dires en ce moment, maman reste déchirée.

Je n’ai plus de bébés, ne me dites pas d’en faire un autre : ce temps est passé!

Mais je n’ai plus de bébés : je me le répète, car ce matin, alors que j’ouvrais mon traitement de texte, fiston avec ses quatre ans et trois quarts (selon ses propres dires!) m’a regardée et m’a dit : « Maman, tu sais, quand je vais aller à l’école, tu vas pouvoir faire ton travail d’écrire et je ne vais pas pouvoir te déranger. Alors aujourd’hui, on va pratiquer ça: je vais aller dans la salle de jeux et tu vas écrire comme si j’étais pas là! Allez, maman, t’es capable! »

Définitivement… bébé est devenu grand. **émue**

Simplement Ghislaine

 

Au diable les purées!

Dans ma vie en général, je travaille fort pour garder mon quotidie

Dans ma vie en général, je travaille fort pour garder mon quotidien simple. J’ai fait plein de choix en ce sens pour m’aider à sauvegarder ma santé mentale et lorsqu’est arrivé le moment de l’introduction des solides avec mon fils, je dois dire que je n’étais pas très inspirée par cette étape. Mon allaitement a été simple dès le départ et j’aimais beaucoup la liberté que cela me procurait. J’allaitais partout, je n’avais aucun accessoire à traîner pour nourrir mon fils, c’était simple et efficace, comme j’aime.

Là, je me projetais dans cet avenir pas si lointain où je sentais déjà que j’allais manquer de temps pour faire les purées, que j’allais oublier d’apporter les purées au restaurant ou en visite chez des amis, que mon fils allait refuser de manger sa petite purée bio faite avec amour à la sueur de mon front entre mille et une autres tâches, parce que lui, le brocoli fade, c’est pas son choix numéro 1, que j’allais devoir le faire manger avant nous ou manger froid parce que j’allais devoir le nourrir. Bref, pas grand positif à l’horizon, sinon que mon fil grandissait et que j’étais fière qu’il soit rendu à cette étape.

C’est dans ce contexte que je me suis mise à chercher des alternatives et à ma grande surprise, il y en avait une : la Diversification Menée par l’Enfant (DME). L’étape des purées était évitable, j’étais sauvée!

La DME, bien qu’elle ne soit pas encore officiellement reconnue dans la guide Mieux-vivre, est en train de gagner en popularité au Québec. Il est assez aisé de trouver de l’information sur le sujet auprès de sources fiables (livres, nutritionnistes, site Internet) et il existe également des groupes de soutien sur Facebook pour les parents adeptes de la DME. De mon côté, après avoir lu sur le sujet, j’ai consulté une nutritionniste via un entretien par Skype, cela m’a aidée à être en confiance et à me rassurer sur le choix que j’allais faire.

En gros, la DME reconnaît que lorsque le bébé a atteint certains critères de maturation (avoir six mois ou plus, se tenir assis seul, être intéressé par la nourriture, etc.), il est capable de gérer lui-même l’introduction des solides en commençant directement avec des morceaux qu’il est capable de saisir dans ses mains et non des aliments réduits en purée. Par exemple, dès la première semaine, j’ai offert à mon fils des lanières de tranche de pain grillé, une carotte, du poulet en lanière et un brocoli. En gros, le travail du parent est d’offrir des aliments variés avec une bonne valeur nutritive et de rester près de l’enfant pour le superviser, sans intervenir. J’ajoutais des céréales riches de fer à mes muffins pour être certaine qu’il en ingérait suffisamment, mais ce n’est pas nécessairement requis.

Les avantages…

  • Bébé découvre à son rythme les aliments et contrôle les portions qu’il prend en mangeant à sa faim, ce qui est le départ d’une saine alimentation.
  • Il peut manger comme tout le monde dès le départ, il devient donc facile de sélectionner des aliments à lui donner dans le repas familial, plutôt que de lui faire un repas juste pour lui. On a d’ailleurs partagé nos premiers sushis à l’avocat quand il n’avait pas encore sept mois.
  • Il peut manger en même temps que tout le monde et les parents peuvent manger chaud eux aussi puisqu’ils ont les mains libres.
  • Il développe en même temps ses habiletés motrices.
  • Cela peut être une bonne alternative pour les bébés qui n’aiment pas être nourris à la cuillère.

Les défis…

  • Lorsque bébé prend une trop grosse bouchée ou qu’un aliment est mal avalé, son petit corps est déjà  tout prêt pour l’aider. Il aura ce que l’on appelle un gag reflex (ou réflexe nauséeux, comme un haut-le-cœur) pour déloger l’aliment. Il est possible aussi qu’il vomisse si jamais le morceau n’est pas délogé par le gag reflex. Bref, la nature est bien faite, mais comme parent, ça peut être difficile à voir. Aussi, certains bébés plus sensibles ont des haut-le-cœur simplement à cause de la stimulation du palais; cela peut d’ailleurs arriver avec les purées aussi. Ce n’est pas comme être étouffé. Dans ce cas, on parle d’une obstruction complète des voies respiratoires et les manoeuvres d’urgence sont de mise. Bref, de toute façon, comme parent, je crois qu’il est bien de réviser les manoeuvres d’urgence, peu importe la manière d’introduire les solides.
  • Ça fait de la bouffe partout… partout sur bébé, partout par terre, partout dans la chaise. C’est très beau à voir, mais le ménage est inévitable après chaque repas.
  • Comme toute approche non traditionnelle, cela peut provoquer de la peur ou de l’incompréhension dans votre entourage.

En fait, de mon côté, en comparant les pour et les contre, je me suis rendu compte qu’il n’y a que ma peur de l’étouffement qui me retenait d’adopter cette méthode. Comme cette peur est non fondée et que les avantages sur le plan du développement de l’autonomie de mon fils étaient beaucoup plus grands, je me suis lancée. Je dois dire que je recommencerais n’importe quand. C’était si simple! Rien à préparer d’avance, toujours quelque chose de disponible pour grignoter et c’était tellement mignon de le voir se nourrir seul, mon cœur fondait chaque fois. Je me suis rendu compte que les enfants de cet âge ont beaucoup de capacités que je sous-estimais. À six mois, mon fils était capable d’être autonome (sous supervision, on s’entend) dans la gestion de son alimentation, c’était fascinant à voir! Pour les parents ayant déjà  fait la DME, j’aimerais bien voir vos cocos en action question de me remémorer de bons souvenirs.

Roxane Larocque

La nostalgie qui rend gagagougou

Moi, les vêtements de bébé, ça me fait fondre. Quand je me retro

Moi, les vêtements de bébé, ça me fait fondre. Quand je me retrouve malgré moi dans une allée de cache-couche et de mini chapeaux d’été, je ne me possède plus. Sans parler des pots de purée pour bébé! En quatre bébés, j’ai dû en acheter, quoi… une dizaine max? Mais il reste que quand j’ai le goût de me sentir réconfortée, le pot de purée trop lisse trop sucrée aux fraises, ça fait la job.

Quand je vois le papa sur le bord du boulevard qui cajole son bébé somnolent dans le porte‑bébé en l’amenant à la garderie, je trouve ça beau, je trouve ça touchant. Pis je m’ennuie de mon porte-bébé et des bébés mini-format que j’ai promenés sur mon ventre et sur mon dos dans la maison (combien de fois j’ai passé la balayeuse avec le mini collé?), sur les sentiers du Mont Saint-Bruno ou des Rocheuses (même concept), dans les vignobles de la province, dans les centres d’achats les jours de pluie…

Je m’ennuie même de ma poussette qui nécessitait deux mains et beaucoup de muscles si on voulait la plier. Quand on a dû la jeter parce qu’elle était rouillée, je me suis dit qu’elle avait bien vécu à force d’être aussi souvent utilisée. Je m’ennuie surtout de toutes ces heures zen que j’ai passées en parfaite complicité avec mes bébés, au fil des routes et des commissions, des visites à la bibliothèque et des virées à la piscine, des pique-niques impromptus sur le bord de la rivière, alors que bébé tétait son snack et que moi, je croquais une pomme ou un chocolat.

J’ai encore le réflexe, parfois, de tourner dans l’allée des couches du Wal-Mart. Et pourtant… dieu sait que je ne m’ennuie pas des couches et de leur contenu! Juste de voir la variété de couches lavables qui sont maintenant sur le marché, je suis jalouse! Dans mon temps, on avait deux choix : les roses de su’ Sears, et les bleues de su’ Sears. Mais tout de même, les séances de chatouilles et de comptines qui accompagnaient le changement de couche me manquent. Le sentiment de fierté devant le premier pipi-pot, les fous rires qu’on a eus devant les explosions de numéro 2, l’impression de me trouver dans une bulle indestructible quand papa déposait sur mon ventre un bébé tout nu prêt à prendre son bain…

Je réussis même à regarder les bavettes avec un brin de nostalgie. Je jure pourtant sur la tête de mon chat que l’odeur de régurgit laitier ne me manque pas une seule miette de seconde. C’est pas des jokes : ma plus vieille buvait tellement vite que le lait lui sortait par le nez. Alors bienvenue, reflux! Mais quand je vois les bavettes alignées dans un rayon de pharmacie, les motifs cute d’agneau ou de pingouin qui les ornent, les tissus absorbants qui ont servi à les fabriquer, les mamans entrepreneures qui se démènent pour coudre et vendre ces petits morceaux pratiques et ultra mignons pour pouvoir rester à la maison avec leur progéniture… mon écœurantite des odeurs nauséabondes de bébés s’évapore comme pipi au soleil. Bon, pas de là à dire que j’en oublie les douleurs de l’accouchement, mais quand même. Le cerveau est bien fait, il se souvient surtout des bouts le fun.

Il fut un temps où je cousais beaucoup pour mes enfants. Je tricotais, je crochetais, je créais pour eux. Ce temps n’est pas révolu, mais il est endormi, un peu mis de côté le temps de trouver le temps. Quand les cache-couche qui deviennent trop vite trop petits, les porte-bébé, les poussettes pas pliables, les boîtes de 89 couches grandeur 4 et les bavettes qui sentent encore bon me rendent nostalgique, je me dis qu’il serait temps que je me gâte en sortant mes aiguilles à tricoter et la laine la plus douce de la planète. Je n’aurai plus d’enfants dans mon ventre (pas d’inquiétude, mon chéri! On a amplement contribué à la regeneration de la population mondiale!) Mes enfants sont loin d’être prêts à me transformer en grand-maman (et s’ils le sont, je ne veux pas le savoir.) Alors en attendant, je me trouverai des petits bébés tout neufs à habiller en doux pour faire passer ma rage de catiner.

Sinon, c’est clair que vous allez me retrouver en train de me bercer dans l’allée des purées en me chantant des berceuses et en suçant mon pouce! Gagagougou!

Nathalie Courcy

Le bébé seul dans sa chambre d’hôpital

Ma fille avait deux mois. Tout à coup, rien n’allait plus… Elle

Ma fille avait deux mois. Tout à coup, rien n’allait plus… Elle chignait, se tordait de douleur et pleurait sans arrêt. La théorie de la poussée de croissance a été vite écartée : elle refusait le sein en dehors de son horaire habituel. Elle avait pourtant été si calme et souriante depuis sa naissance… Pas de fièvre. Aucun autre symptôme. Juste un bébé en crise, un petit saule inconsolable. Je l’amène à l’urgence.

On arrive à l’hôpital. Pas trop bondé, étonnamment. Je tends ma fille de deux mois à l’infirmière du triage et lui dis : « Y’a vraiment quelque chose qui ne va pas! Je ne reconnais plus mon bébé. Elle n’arrête plus de pleurer. » J’essaie de ne pas avoir l’air trop paniquée. Mais à l’intérieur, j’ai totalement perdu mes repères. Je déteste les hôpitaux et il faut que mon feeling de maman soit fort en ti-pépère pour que j’y aille! L’infirmière a l’air zéro-convaincue. Pas de fièvre. Pas de symptômes. Elle fait des prises de sang « pour être bien sûre ».

Les résultats sanguins arrivent. Infection urinaire sévère. Les reins sont atteints. On lui donne une chambre. Ma petite poule a deux mois et est allaitée exclusivement. Je ne me pose aucune question et la suis dans la chambre qu’on lui a assignée. La « chambre » se résume à une pièce dans laquelle sont cordées quatre bassinettes, une dans chaque coin. Je me tourne vers l’infirmière et lui demande où je vais dormir… Parce que bébé boit aux deux ou trois heures et qu’il est hors de question que je la quitte des yeux de toute façon. L’infirmière me regarde, l’air désolée, et tente de me rassurer en me disant : « Attendez, je vais vous chercher une chaise. ». Je ne savais pas à ce moment-là que j’allais passer quatre jours à dormir sur cette chaise, à côté de mon bébé.

Dans la chambre, il y avait trois autres mini-patients. L’infirmière m’explique que ma fille se trouve dans la chambre des bébés de moins de trois mois. Notre premier co‑chambreur avait un mois et demi. Sa maman était avec lui. Notre seconde co‑chambreuse avait deux mois aussi. C’était un de ces bébés qui arrivent en paquet de trois (oui, oui, des triplets!) et ses deux autres sœurs avaient déjà eu leur congé de l’hôpital. J’avais peine à imaginer la maman à la maison avec ses jumelles, la tête et les bras pleins, mais le cœur bien vide de ne pas avoir tous ses bébés à la maison avec elle. Les grands-parents se relayaient pour veiller sur la petite triplette combattante et la visitaient tous les jours.

Puis, il y avait ce quatrième bébé. Celui en face du lit de ma fille. Il était branché par plus de fils que je pouvais en compter… Ses machines sonnaient l’alarme trop souvent… Les infirmières tentaient de se relayer pendant leurs pauses pour lui offrir une chaleur humaine. Il avait un peu moins de trois mois. Quand ma fille était endormie, je demandais si je pouvais le prendre aussi. Les infirmières me répondaient gentiment que malgré le gros coup de main que ça aurait pu leur apporter, les procédures interdisaient les parents des autres patients de toucher le bébé, pour assurer qu’il n’y ait pas de contagion. Ma fille avait une infection urinaire, pas la varicelle… Mais la procédure était la procédure.

Je repense à ce bébé, des années plus tard, et j’ai encore mal à mon cœur de maman. Durant les quatre jours de notre séjour, les infirmières et les médecins l’ont ramené à la vie plusieurs fois. Et il était si seul, dans son grand lit froid. La quatrième journée, sa mère lui a rendu visite. Elle est restée vingt minutes environ, s’est informée de son état, sans même le prendre, et est repartie en me parlant du carnaval auquel elle allait assister. J’étais sidérée. Le cœur en miettes. Je ne pouvais pas comprendre. La nuit, en berçant ma fille, je chantais plus fort pour qu’il m’entende. Je me disais qu’il avait besoin d’entendre une voix rassurante, pleine d’amour. Il aurait mérité des câlins à l’infini et de l’amour à profusion. Il avait tous les soins nécessaires, mais sans maman, rien n’est plus pareil… Je racontais mes histoires plus fort, pour que ma voix porte jusqu’à lui. Juste pour qu’il sache qu’il n’était pas seul.

Loin de moi l’idée de juger les actions de la mère. Elle aussi méritait un bébé en santé, rose et tout sourire. Elle était peut-être trop fatiguée ou peinée pour venir… Elle avait peut-être déjà entamé son deuil… Je ne suis pas là pour juger ses compétences parentales ni sa volonté.

Je lève mon chapeau aux infirmières, qui donnaient à ce bébé tellement de soins, tout en étant empathiques et chaleureuses. Elles lui ont donné tout ce qu’elles pouvaient, à travers les contraintes d’horaires et de procédures.

Je ne saurai jamais si ce bébé a survécu. Selon les bribes d’informations que j’entendais, je ne pense pas que ce soit le cas… Je suis revenue chez moi, après quatre jours à dormir sur une chaise, à manger des sandwichs froids et à prendre des douches très sommaires… Et la première chose que j’ai faite, malgré l’heure tardive ce soir-là, c’est prendre mes enfants sur mes genoux, les bercer et leur chanter une berceuse. Parce qu’on ne sait pas ce que la vie nous réserve, et qu’à travers les crises de bacon et les dégâts de lait, on a parfois tendance à oublier la chance qu’on a. La chance de pouvoir serrer nos enfants si forts dans nos bras. La chance de les voir respirer, marcher, courir et découvrir la vie. La chance de pouvoir leur montrer à quel point on les aime. La chance d’être une maman.

Savourez votre chance. Bonne fête des Mères.

Joanie Fournier

 

Famille, je t’agrandis, oui ou non?

<span style="color: #000000; font-family: Times New R

Je regarde le linge de bébé qui est tout bien rangé dans les bacs, j’ai la larme à l’œil. Ma tête et mon cœur se livrent toute une bataille ces jours-ci. Une veut revivre les beaux moments de l’étape « nourrisson » et l’autre me rappelle comment c’est difficile. Il y a un mois, j’ai dit à mon chum que je voulais un troisième bébé. Puis là, je recule, j’ai peur et je doute sans arrêt.

 

Je ne sais pas ce qui fera en sorte que ma décision sera claire. Peut-être ne la sera-t-elle jamais. Aurai-je toujours un pincement au cœur à voir de petits bébés? Est-ce que c’est l’ennui du temps qui a passé trop vite qui fait surface ou est-ce vraiment un désir? Est-ce qu’en tant que maman, un jour, on sait que c’est vraiment fini ou il y aura toujours ce souhait d’enfanter à nouveau?

 

Je pense souvent que notre famille est bien comme ça. J’ai deux garçons merveilleux et en santé. Ils sont heureux et je le suis aussi. Je sais que si un troisième petit humain se joint à nous, il aura sa place. Nous nous tasserions dans notre petit confort pour l’accueillir. Nous partagerions notre chaise, nos jouets, mais surtout notre amour. Par contre, quand j’y réfléchis, je pense aux sacrifices que nous devrions faire. Des sacrifices personnels, des rêves qui seront mis sur pause, mais également des sacrifices pour la famille. Ai-je envie de les faire?

 

Je devrais à nouveau m’adapter au fait de travailler et de courir pour que tout soit en ordre avec les enfants. Il y a des jours où je suis déjà si essoufflée, ma tête est tout juste sortie de l’eau. Qu’adviendra‑t‑il si j’ajoute un enfant de plus à l’équation? Est-ce que je croulerai sans pouvoir remonter à la surface ou si encore une fois, je trouverai la bouée qui m’aidera à m’en sortir? De plus, ma patience peut déjà s’enfuir loin, je sais qu’un troisième ne la convaincra pas de rester plus souvent à la maison. Je serais une maman encore plus fatiguée.

 

Les moments de tranquillité se feraient encore plus rares. Aurais-je encore du temps avec moi-même ou en amoureux? J’ai peur que notre vie de couple ne soit plus, qu’elle ne devienne qu’une vie de parents. Qu’en sera-t-il du temps de qualité avec chacun de mes petits minous? Présentement, je peux me permettre d’en avoir avec eux, seul à seul, malgré que parfois, je néglige déjà le plus grand. Puisqu’il est autonome, je le laisse plus souvent « s’arranger » pendant que je gère le terrible two. Après quelque temps, je découvre que lui aussi a besoin qu’on s’occupe de lui, à parts égales. Je n’ose pas imaginer si en plus, je dois partager mon attention avec un mini coco.

 

Mon grand va chez son papa une semaine sur deux, alors je me dis que Félix s’emmerdera peut-être pendant ces semaines-là. Et si Jacob s’éloigne de son petit frère, car il le trouve trop « jeune »? S’ils perdaient leur complicité du moment? Je verrais peut-être, à ce moment, la souffrance dans les yeux de mon cadet. Je me sentirais une fois de plus coupable.

 

Ma logique pense également à l’aspect financier. C’est bien beau l’amour, mais je n’ai plus envie de retourner dans un creux monétaire. Je désire que mes enfants puissent manger à leur faim. Dans mes projets les plus fous, je veux faire découvrir le monde à mes trésors. Leur montrer que la vie ne s’arrête pas ici. Mais à trois, ce rêve reculera, peut-être même devra-t-il s’effacer. Pour un temps, je devrai également changer ma berline pour une minivan, les coûts s’élèveront. Je sais que ce sont des détails, mais quand l’angoisse des finances fait partie de ton quotidien pendant longtemps, tu n’as plus envie de t’y enfoncer à nouveau.

 

Je vais être honnête, j’ai si peur de regretter mon choix de ne plus avoir de bébé. Par contre, je sais que je ne regretterai jamais le fait d’ajouter un membre à notre famille. Je l’aimerai d’amour. Mais, probablement qu’il m’arrivera de vouloir m’évader dans mes rêves que j’aurai laissés de côté. M’imaginer qui je serais si nous en étions restés là. Ces soirs-là la nostalgie me frappera de plein fouet.

 

Si nous arrêtons la machine maintenant, qu’adviendra-t-il si mon chum réalise qu’un seul enfant pour lui, ce n’est pas assez? Si je me réveille un beau jour en me disant que j’ai raté ma chance d’en avoir à nouveau? Le temps aura avancé et j’aurai vieilli. Il sera trop tard.

 

Je ne sais pas qui gagnera cette bataille, je ne sais pas quels arguments auront raison de moi, mais j’ai bien hâte que la tempête se calme dans ma tête.

 

Karine Larouche

 

 

 

 

 

 

 

La fois où j’ai failli te perdre: ce qu’on doit faire en cas d’étouffement

On pense souvent que les événements dramatiques n’arrivent que c

On pense souvent que les événements dramatiques n’arrivent que chez les autres. Que nous sommes à l’abri de tout et qu’un cours de secourisme n’est pas une nécessité, jusqu’au jour où notre enfant s’étouffe devant nous. Je ne parle pas ici d’un petit garçon qui ne fait que tousser, mais bien d’un petit être de deux ans qui a le visage tout bleu, aucun son qui ne sort de sa bouche, aucune respiration. C’est à ce moment que tu sais que les prochaines secondes sont cruciales à sa survie. Je ne sais pas si vous le savez, mais quand c’est ton propre enfant, ton cerveau est difficile à calmer. Heureusement, l’adrénaline peut faire des miracles.

C’était un mardi soir, bien normal, pour une rare fois le souper se passait sans crises. Mon enfant, tu mangeais avec appétit et sans nous dire « Ark dégueux ». Le moment du dessert est arrivé, je t’ai donné des morceaux de cantaloup. Trois morceaux, pour être précise. Mais toi, mon petit coquin, tu t’es dit : « Pourquoi ne pas essayer de faire comme l’écureuil et de tout mettre dans ma bouche en même temps? »Tu as même décidé d’ajouter la tranche de pain que tu n’avais pas finie au souper. Tu as profité du court moment où je fermais le plat pour débarquer de ta chaise et te mettre à courir pour aller te coucher dans les escaliers. Peux-tu bien me dire ce qui t’est passé par la tête? Heureusement, papa est parti à ta rescousse pour que tu retournes sur ta chaise. C’est à ce moment que tu t’es fâché et qu’un morceau est descendu à la mauvaise place.

Le premier réflexe que nous avons eu était d’enlever ce qui se trouvait dans ta bouche (je sais que ce n’est pas le meilleur). Le mal était déjà fait, ton visage est devenu bleu en peu de temps. Ton petit corps s’est raidi. Nous avons essayé de faire la technique où tu es étendu sur un bras et que nous tapons dans ton dos. L’adrénaline a fait de toi un poids plume. Mais, ça ne fonctionnait pas. Je t’avoue que la panique a augmenté en moi. Malgré mes deux cours de secourisme (je les ai faits car je travaillais en garderie), j’ai oublié l’autre méthode. Mon cerveau était embrouillé. Je criais à ton père d’appeler l’ambulance, soudainement ses mains n’avaient plus de dextérité.

Je me suis ressaisie, je me suis placée derrière toi et j’ai enfoncé avec délicatesse mon poing dans ton bedon. Je crois que ça a fonctionné, car un pleur est ENFIN sorti de ta bouche. Si tu savais le soulagement que j’ai eu à ce moment. Le stress est tombé, j’ai pleuré et j’ai tremblé pendant de longues minutes.

Pour faire sortir le méchant, j’en ai parlé à des amies. L’une d’elles m’a fortement conseillé d’aller consulter pour m’assurer que rien n’était brisé et que le morceau n’était pas dans le mauvais trou. Je me suis alors dirigée vers un hôpital pour enfants de la région. Les médecins ont rapidement examiné mon garçon. Oui, oui, en moins d’une heure quinze minutes, nous étions déjà sortis de l’hôpital. Nous étions rassurés, tout était beau.

Je ne te cacherai pas que les deux jours qui ont suivi ce terrible moment, j’ai angoissé, j’ai imaginé le pire scénario en me disant toujours : « Et si la vie t’avait enlevé à moi? » Une grosse boule s’était installée sur mon cœur pour me faire pression. Aujourd’hui, je suis heureuse d’entendre tes crises de terrible two. Cela signifie que tu es toujours vivant. Je dis tout simplement « merci la vie ». Je laisse maintenant la plume à celle qui m’a bien conseillée, afin de vous expliquer ce qu’il est important de faire dans ces moments terrifiants.

Karine Larouche

Ce qu’il faut savoir

Pourquoi on s’étouffe?

Nous avons deux tuyaux dans la gorge : la trachée, qui est reliée aux poumons (respiration), et l’œsophage, relié à l’estomac (alimentation). Un petit clapet vient fermer la trachée lorsque nous mangeons ou buvons, afin que les aliments ou les liquides passent dans le système digestif et n’aillent pas dans les voies respiratoires. Parfois, ce clapet est moins réactif (c’est le cas des bébés, des personnes âgées ou tout simplement parce que l’on parle en mangeant : le clapet devient tout mêlé!) C’est là que survient la fausse route! Le morceau d’aliment (ou d’objet) est coincé dans la trachée et obstrue les voies respiratoires!

Si la victime tousse, que dois-je faire?

Encouragez-la à tousser. Envoye! TOUSSE! PLUS FORT! TOUSSE!

Détachez le bébé de sa chaise d’appoint, mais ne le prenez pas dans vos bras, sinon il risque d’arrêter de tousser et de vous laisser faire. La toux est un moyen de protection très efficace.

Utilisez la gravité! Mettez bébé ou bambin la TÊTE EN BAS, secouez le corps de Haut en bas et TAPEZ dans le dos!

Si la victime ne tousse pas, ne pleure pas, ne respire pas :

Ses lèvres deviennent bleues et son regard est en panique. Vous devez agir vite, sinon le cerveau va perdre conscience (manque d’oxygénation).

  • Pour les enfants de moins d’un an: la tête orientée VERS LE BAS, ALTERNEZ des tapes dans le dos et des compressions thoraciques.
  • Les enfants qui tiennent debout ou les adultes : utilisez la méthode de compressions abdominales (Heimlich) ou de compressions thoraciques (pour les femmes enceintes ou les personnes trop corpulentes). Mettez votre point dans la région du nombril, enfoncez violemment vers l’intérieur et vers le haut. L’objectif est de remonter très fort le diaphragme qui va écraser l’air qui se trouve dans les poumons et de FAIRE SAUTER LE BOUCHON. (Si la victime tousse, cette méthode ne fonctionne pas puisqu’il y a toujours un peu d’air qui passe.) Si vous n’êtes pas capable d’atteindre le nombril, trouver un moyen pour appuyer fort sur le thorax (technique de RCR), afin d’écraser directement les poumons.

De nombreux parents m’ont témoigné avoir eu une force incroyable avec l’adrénaline et avoir viré leur enfant LA TÊTE EN BAS. C’est un peu comme faire sortir du Ketchup de sa bouteille : tu secoues, tu tapes, tu secoues, tu tapes…

Que faire après un étouffement?

Il est important d’aller consulter un médecin dans les heures qui suivent, et ce, pour deux raisons. Les techniques de désobstruction des voies respiratoires sont des méthodes violentes qui peuvent entraîner des lésions. De plus, un morceau d’aliment peut rester pris dans les bronches, ayant pour conséquence une pneumonie d’aspiration.

Si une toux persiste, il est important d’aller faire une radio des poumons en urgence.

Que dois-je faire si la victime perd conscience?

Appelez le 911 immédiatement! Pratiquez les manœuvres de RCR http://www.mafamillemonchaos.ca/on-sinforme/gestes-peuvent-sauver-vies/

À NE PAS FAIRE – Aller chercher le morceau avec les doigts (le risque de le pousser plus loin est dangereux) – Donner des tapes dans le dos si la victime est debout (la gravité va faire tomber le morceau plus bas et empirer la situation) – Donner de l’eau (l’eau ira dans l’œsophage, la trachée est bloquée, ce n’est pas le même tuyau!)

Si vous souhaitez suivre un cours, toutes les informations sont sur le site de la fondation des maladies du cœur et de l’AVC.

http://www.coeuretavc.ca

Gwendoline Duchaine

Voyage au cœur de la pureté; j’ai testé le yoga postnatal

Villeray, un mardi midi. Belle journée pluvieuse. Je pars de mon pe

Villeray, un mardi midi. Belle journée pluvieuse. Je pars de mon petit coin de banlieue pour une expédition vers ce que certains appellent la grande ville. Armée de mon pantalon de yoga super voyant et d’une fébrilité de petite fille, je cherche le 306 rue Villeray. Plus précisément le studio Soham yoga. J’ai le privilège de me faufiler dans une classe de yoga postnatal. Bon, ok, mon bébé a quatre ans et j’ai déjà fait son inscription à la maternelle. Léger détail. Mais pour aujourd’hui, on fait exception. Rapidement, je repère les indications pour l’entrée du studio. Discret mais accueillant. Un chien, installé sous un arbre, attend sa maitresse, satisfait d’être là à regarder les passants.

yogaQuand j’ouvre la porte, une femme calme et qui inspire confiance m’accueille d’un large sourire. Chaque femme qui franchit la porte a droit à cette même attention. La femme l’accueille parfois par son prénom, parfois elles font les présentations. La professeure prend le soin de s’enquérir de l’état de chacune, de la récupération de l’accouchement et du bébé. Dans la plus grande simplicité, elle tourne son attention vers bébé, elle crée le contact. Le local est une grande salle qui peut accueillir environ quinze personnes. Facile de s’y retrouver. Le matériel pour la pratique du yoga et pour le confort est disponible. Des boissons fraiches et chaudes sont aussi offertes.

Certaines arrivent à la course, les bras surchargés, mais tellement contentes d’y être. D’autres s’installent tranquillement. Des sourires, des regards s’échangent discrètement (surtout vers moi qui suis là, pas de bébé!) Comme dans tous les cours de yoga, on nous encourage à respecter notre rythme et à écouter notre corps. On y ajoute cette fois-ci l’importance d’être indulgent avec le corps qui a subi de nombreux changements dans les derniers mois et qui a donné la vie il y a quelques semaines. Il est conseillé d’attendre environ quatre à six semaines avant de prendre part à ce cours. Petit résumé des bienfaits du yoga pour la récupération du corps et le maintien d’une posture saine. Combien de femme se défont les épaules avec un mauvais positionnement d’allaitement, avec des journées de pieuvre (bébé d’un bras et on fait le reste avec l’autre bras) et sans oublier les longues minutes à se maltraiter le cou tellement on regarde notre petite merveille! Alors oui, le yoga postnatal, c’est aussi ça!

Mélanie, notre professeure, insiste sur le fait que bébé est le bienvenu. Elle souhaite ainsi que les mamans ne stressent pas parce qu’elles doivent nourrir bébé, qu’il pleure ou qu’il refuse tout simplement de collaborer! Elle propose d’emblée les moyens mis à la disposition pour leur confort. Des alternatives et des consignes de sécurité sont proposées si la femme souhaite poursuivre le programme avec bébé dans les bras.

JIMG_3496Au tour de bébé maintenant! Parce que oui, dans un cours de yoga postnatal, bébé n’est pas que spectateur. Une portion du cours est consacrée aux postures pour bébé. Au sol, maman et bébé ne font qu’un. Soudainement, c’est un peu comme s’ils étaient seuls dans leur salon. Les enseignements deviennent un peu secondaires.

Les exercices proposés permettent aux bébés d’étirer les petits muscles étant donné qu’il a longtemps été recroquevillé dans le ventre de sa maman. Les hanches et les jambes en bénéficient grandement. Ils favorisent aussi une bonne digestion. Bien au-delà des bienfaits physiques, je dirais que le contact qui se crée durant ce moment entre bébé et le parent est incroyable. Une fusion. Un moment unique où tout ce qui est autour ne compte plus. J’ai vu des bébés s’abandonner, un lâcher-prise ultime rempli d’amour et de confiance. Mais j’ai aussi vu des mamans savourer le moment. Certaines profitaient de l’endormissement de bébé pour se détendre seules avec leur corps, et d’autres semblaient ne faire qu’un avec leur bébé. Ma chère voisine de tapis, une chance que tu avais les yeux fermés. Je me suis retenue à deux mains pour ne pas vous prendre en photo. Couchée sur le dos, bébé sur ton torse. Les deux dans un état d’abandon complet. C’était d’une pureté et d’une magie sans égal. La séance se termine dans le même élan de douceur avec un chant. Vient finalement le moment où chacune se prépare à reprendre le cours de sa journée, mais cette fois avec une énergie nouvelle. Pendant cette heure et demie, le temps s’est arrêté. Plus de vaisselle, plus de lavage ni de questionnement sur ce qu’on mangera pour souper. 90 minutes où maman se consacre à elle et à son bébé.

Aujourd’hui, j’ai eu la chance d’être accueillie chez Soham yoga. Un studio professionnel, des cours dispensés par des gens compétents et chaleureux. Mais chaque région cache son petit trésor. D’un endroit à l’autre, vous trouverez des différences, mais il existe une place pour chacune. On ne répétera jamais assez les bienfaits de l’activité physique et encore plus post-accouchement. Il n’est pas question de perte de poids ou de retrouver la forme physique d’avant la grossesse. Mais plutôt d’apprivoiser notre nouveau corps, le remercier et l’aimer. En prendre soin en étant à l’écoute de ses besoins et de ses limites. C’est aussi une façon de prendre soin de notre santé mentale. Briser l’isolement, voir d’autres adultes et côtoyer des personnes qui vivent une réalité similaire. Prendre soin de soi est un très bon moyen pour éloigner les symptômes liés aux changements hormonaux et d’humeur. Informez-vous, certains endroits offrent la possibilité de faire un essai avant de s’inscrire. Laissez tomber les faux arguments qui vous freinent à sortir de la maison et offrez-vous ce moment privilégié!   

Alors si je vous ai donné le goût, vous pouvez trouver les informations sur le site

www.soham-yoga.com

Cristel Borduas

 

Mes bébés aux funérailles

Un cercueil. Plein de personnes qui pleurent. Certaines qui fument l

Un cercueil. Plein de personnes qui pleurent. Certaines qui fument leur millième cigarette sur le bord des escaliers extérieurs pour passer leur stress. Une gang d’ados qui se soutiennent dans leur malaise et leur peine d’avoir perdu leur ami, leur voisin de pupitre. Des bouquets de fleurs trop grands pour la pièce sombre, mais trop petits pour exprimer tout l’amour ressenti pour ce jeune homme qui venait de nous quitter. À l’entrée de la salle, la photo d’un jeune sans rides et sans sourire.

C’était il y a plusieurs années. Mon petit-cousin venait de s’enlever la vie. Il avait presque mon âge. Mon premier amour, mon premier kick. Impossible, pour moi, de ne pas être présente à sa dernière envolée, à son dernier adieu à notre monde terrestre. J’avais accouché de ma fille aînée quelques semaines auparavant. J’allaitais aux deux heures, ma fille était scotchée sur moi jour et nuit, les funérailles avaient lieu à quelques heures de route. Inutile de même penser à faire garder ma cocotte le temps de me rendre à cette réunion de parenté callée par le désespoir d’un des nôtres.

Au salon funéraire, la traditionnelle file de poignées de mains et de quête du mot qui apaise. « Mes condoléances, matante. J’ai vraiment hésité à venir, je ne voulais pas que ma petite dérange… t’sais, un nouveau-né dans des funérailles… »

« Ah ben là! Si tu savais comment je suis contente que tu sois venue et que tu aies amené ta petite poupée avec toi! Elle met de la joie dans la famille. Les événements tristes, il faut les vivre, mais il faut aussi regarder ce qui est beau dans la vie! »

Malgré toute sa peine d’avoir perdu un de ses petits-enfants, cette grand-maman était bien sage. Tout comme mon cousin, le papa de mon petit-cousin décédé : « Merci d’être ici. Tu amènes la vie qui continue. »

Moi qui m’étais demandé comment les personnes présentes réagiraient, j’ai été apaisée par leur apaisement à la vue de ma fille. Pour certains, leur réconfort est passé par un câlin qu’ils ont pu lui donner, par la joie de voir un si petit bébé, par le souvenir recréé de mon petit-cousin qui, dix-neuf ans auparavant, était aussi petit et rempli de vie que ma fille.

Pendant les funérailles, ma fille « jasait ». Elle a assurément dérangé l’assemblée réunie. Mais elle les a dérangés positivement, en déplaçant un peu de leur attention vers le gazouillement d’un enfant qui boit au sein de sa mère (et qui fait son rot bruyamment… quand on a quelques semaines, on n’a rien à cirer de la politesse et de la classe!).

Quelques années plus tard, j’ai amené mon autre fille à des funérailles. En route vers le cimetière, je me suis arrêtée avec elle dans un parc pour qu’elle puisse lâcher son fou. Parce qu’entre vous et moi, c’est beau de leur dire de se tenir tranquilles et de ne pas courir partout, ils sont des enfants et ont besoin qu’on pense à eux! En arrivant au cimetière, ma fille tenait dans sa main un magnifique bouquet de marguerites cueillies innocemment. Elle transportait avec elle la fraîcheur de la vie qui s’épanouit.

La beauté est partout, tout le temps. Surtout dans le cœur d’un enfant.

Nathalie Courcy

Quand repas rime avec dégâts

L’heure du rep

L’heure du repas… Une partie de plaisir

Qui dit bébé d’un an dit le début de l’indépendance. Fini le bébé, y’en a plus!
C’est aussi le moment où tu comprends que l’heure des repas n’est plus autant une partie de plaisir et que tu tentes du mieux que tu peux de trouver les meilleures solutions POSSIBLES pour éviter les beaux dégâts et la crise de nerf.

Voici donc mes huit trucs à essayer pour vous accrocher un sourire en coin si, comme moi, vous êtes dans cette magnifique période de transition… hum hum… plutôt le début d’une longue période… ahaha!

1- Quand ton gars te regarde dans les yeux et laisse tomber sa nourriture par terre avec un beau gros sourire, laisse-le faire… Courage! Tu en as encore pour un an comme ça.

2- S’il existait un abat-jour pour chien, mais pour bébé, je pense que je lui en aurais installé un au cou question de ramasser toute la nourriture qui tombe sans dégâts… (JE BLAGUE) mais j’y ai réellement pensé! Hihihi!

3- Procurez-vous un chien: idéal pour ramasser tous les dégâts.

4- Installez une nappe de plastique sous la chaise haute ou bien un rideau de douche… après le repas, hop! On secoue dans le lavabo et le tour est joué! Personne ne vous jugera. 😉

5- J’avais lu sur Internet que d’applaudir le papa en disant bravo papa de garder la nourriture sur la table ou dans la bouche et non par terre encourageait l’enfant à suivre l’exemple… Résultat: mon gars riait de nous et nous aussi. Hihihi!

6- Tenter de discipliner bébé en répétant “non” d’un ton ferme à plusieurs reprises, à sa hauteur et en montrant l’index qui fait non… Résultat: bébé qui rit = maman découragée.

7- Si vous n’êtes pas madame chasse-taches comme moi, meilleur conseil EVER: achetez juste des vêtements foncés ou des bavettes grand format en plastique… Ça m’a sauvé la vie quand j’ai fini de m’obstiner continuellement à me dire qu’il est donc bien cute en bleu poudre.

8- Procurez-vous une balayeuse Dyson, dispendieuse, mais combien pratique! Elle ne prend pas de place, pas de bruit et pourra certainement vous sauver de ramasser à quatre pattes les morceaux collés sur votre plancher.

Au final, prenez ce temps comme une partie de plaisir. Je crois que la clé dans notre cas a été de décrocher et de s’amuser plutôt que de s’en faire avec le ramassage et la discipline.
Dites-vous simplement que vous n’êtes pas seuls, que ça passera et surtout que je sympathise avec vous! 😉

 

 

 

Césarienne : On m’a volé mon bébé.

Tu bougeais dans mon ventre, nous étions ensemble, tu étais en moi

Tu bougeais dans mon ventre, nous étions ensemble, tu étais en moi. Lorsque je mettais ma main sur ma bedaine, tu venais te blottir… Et d’un coup, sans prévenir, la douleur a commencé. Si fort. J’avais si mal. Tu allais arriver! Je ressentais un mélange de joie et de terreur. Ta naissance était imminente!

Lorsque j’ai compris que ça n’allait pas… quand j’ai vu les médecins et les infirmières courir… Quand j’ai croisé leur regard grave… l’angoisse c’est installée en moi. Que se passait-il?
Tout est allé vite, si vite, trop vite.
Je me suis retrouvée seule au bloc opératoire, sans mon chéri à mes côtés. Seule avec cette idée que nous allions mourir toi et moi. Seule avec ce chirurgien qui m’annonçait qu’il me couperait en deux et te sortirait de mes entrailles.

On m’a volé mon bébé. On l’a arraché de moi. On m’a volé ta naissance. Je ne t’ai pas mis au monde : j’ai été opérée d’un enfant. On m’a volé mon estime de moi. On m’a volé ma maternité. On t’a sorti violemment de mon corps.

Puis il y a eu la douleur. La douleur lancinante qui me prenait la joie de ta venue au monde. Chaque respiration faisait mal. Clouée dans mon lit d’hôpital, accrochée aux tubulures, me tordant de douleur. C’était ça, être maman?
Je ne pouvais pas me lever, alors… j’ai manqué ton premier bain, j’ai manqué tes premières couches, j’ai manqué tes soins. Il a fallu que tu aies trois jours avant que je te vois tout nu. À chaque pas, j’avais mal. Mal à mon ventre et mal à mon âme. On m’avait volé mon bébé.

Je me suis sentie devenir mère en bataillant comme une folle contre les professionnels de santé, pour te donner exclusivement mon lait. Mon corps fabriquait ça pour toi. On m’avait volé ta naissance, alors je me suis vengée. Mon corps n’avait pas été capable de te mettre au monde, mais il t’a nourri pendant deux ans.

La césarienne est une chirurgie. Ce n’est pas anodin. La cicatrice fait mal longtemps. Chaque fois que tu tétais, mon ventre se tordait douloureusement. Je ne pouvais pas manger normalement, j’avais si faim! Pour moi, la césarienne était un échec, une défaite.

Et il y a les gens…

– Tu es chanceuse, tu es comme neuve en bas.
– Au moins, tu n’as pas ressenti la douleur des poussées.
– J’aurais tellement aimé avoir une césarienne…

Oh! non, tu n’aimerais pas ça… ça hypothèque ta santé pour le reste de ta vie. Il faut des mois pour s’en remettre et une année pour ne plus avoir mal à chaque cycle qui revient. Il y a tout ce sang que tu perds, il y a les adhérences, il y a le risque d’infection, la crainte de faire une phlébite et les injections d’anticoagulants que tu dois t’administrer chaque jour pendant des semaines.
Crois-moi… ça ne te tente pas…

Une semaine après la naissance, en poussant la porte de la maison, j’ai fondu en larmes. Ça ne devait pas se passer comme ça. Dans mon livre à moi, notre histoire ne s’écrivait pas ainsi. On m’a volé mon bébé…

Suis-je un papa indigne?

<span style="margin: 0px; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 12pt;"

Nous sommes samedi matin, en route sur l’autoroute 20, direction ville de Québec. Mon amoureuse et moi avons un petit weekend prévu dans la vieille Capitale. Ça va faire du bien! Malgré la belle grossesse qu’elle vit, une fin de semaine pour penser à nous sera très bénéfique. L’accouchement est prévu dans quelques semaines. Je lui fais la remarque que c’est notre dernière fin de semaine de couple avant la naissance de notre enfant.

Je suis déjà papa d’une princesse de six ans. Elle, ce sera son premier enfant. Notre vie de couple des dernières années changera à jamais dans les prochaines semaines. Actuellement, nous sommes un couple une semaine sur deux et un couple/famille l’autre semaine.

Les kilomètres qui filent me plongent dans mes pensées, je suis loin dans ma tête. Très bientôt, le bonheur d’un deuxième enfant m’envahira, mais de grandes craintes planent présentement dans ma tête.

« Vais-je m’ennuyer de la garde partagée? »

« Vais-je m’ennuyer de notre vie de couple/famille qui suit un horaire alternatif d’une semaine sur deux? »

« Il s’agit de la dernière fois où mon amoureuse quitte la maison sans véritable crainte. Lorsqu’on est parent, jamais nous n’avons l’esprit réellement tranquille. »

« Est-ce que notre couple, qui n’a connu que ce mode de vie, sera affecté? »

« Aurons-nous suffisamment de temps pour nous, pour notre couple, pour les petits bonheurs qui meublent notre vie depuis quelques années? »

« Vais-je avoir le temps de penser à moi? »

« Est-ce que je pourrai consacrer autant de temps à ma grande de six ans? »

« Suis-je un meilleur amoureux une semaine sur deux? »

 « Suis-je un meilleur papa une semaine sur deux? »

Lorsque je me suis séparé, une des premières réalités qui m’a frappé ou qui me hantait avant de prendre la grande décision, c’était de devoir faire la concession de vivre avec ma fille à temps partagé. Pour moi, la décision de la garde partagée a toujours été prise en fonction de l’équilibre de vie de ma fille et de la meilleure stabilité possible considérant la situation pour elle. Après plusieurs essais et de constants ajustements, la formule la plus adaptée a été la garde sept jours chez papa et sept jours chez maman. En plus d’une belle flexibilité pour s’ajuster aux aléas de la vie, ça se passait quand même très bien.

Mais je me dois d’être honnête, une fois le deuil provoqué par la garde partagée passé, j’ai pris goût à cet équilibre de vie. Pas parce que je n’aimais pas mon enfant, pas parce que je n’assumais pas mon rôle de père, mais simplement parce qu’à mon avis, cela me permet d’avoir un plus bel équilibre de vie. Au lieu de n’y voir que du négatif comme certains parents, j’ai essayé d’en voir les avantages. Et croyez-moi, ils sont nombreux.

Une semaine sur deux, j’adore avoir plus de temps pour moi, pour mon amoureuse et pour mon couple. J’apprécie d’avoir davantage de temps pour ma carrière, un peu plus pour les amis, en plus de planifier de belles sorties, des soirées ou des fins de semaine en adultes. Ma vie d’homme, d’adulte et d’amoureux en plus de celle de papa doit être répartie le plus également possible pour que je me sente bien. Pour que je trouve mon bonheur.

Certains diront que je suis égoïste, indigne ou irresponsable d’exprimer tout haut et en toute honnêteté ces faits, mais je l’assume totalement. Quand ma fille arrive pour sa semaine chez papa, je suis prêt à ne me consacrer qu’à elle. J’ai toujours très hâte à ce moment de retrouvailles. Chaque fois, je vis une petite émotion et une fébrilité à l’idée de la voir me sourire, de ressentir sa joie et son bonheur. Mon cœur est rempli d’amour et de fierté. À partir de ce moment, nous avons un compte à rebours de sept jours qui débute. Notre objectif : profiter ensemble du temps précieux qui nous est alloué, apprécier le moment présent et tout ce que la vie nous envoie comme bonheur. Je suis un homme choyé, mon amoureuse partage aussi tous nos moments et elle nous en crée. C’est la situation idéale.

Est-ce que ce serait différent si nous étions ensemble en tout temps? Je ne le crois pas, mais rien ne sert d’y réfléchir, ce n’est pas ma réalité. Ne me dites pas que ma vie n’est pas normale, que ce n’est pas ça, la vraie vie! C’est la vie de beaucoup de gens autour de vous, si ce n’est pas la vôtre. Du fait, qu’est-ce que la normalité ou la vraie vie? La normalité de la vie, de notre vie, c’est à tous et chacun de l’établir selon ses propres envies. Il faut se respecter.

Cette vie en garde partagée aura duré tout près de quatre ans. Mon amoureuse et moi attendons notre petite perle très bientôt. Ce sera un immense bonheur. Nous trouverons un nouvel équilibre à travers cette nouvelle vie. Par contre, je suis quand même réaliste, je sais que tout changera… Suis-je un papa indigne si je vous dis que je redoute de m’ennuyer de la garde partagée?