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« Maman, papa, on peut avoir un chien ? »  – Texte : Caroline Lortie

Badaboum. Vous étiez en train de boire tranquillement votre café, en regardant le journal du samed

Badaboum. Vous étiez en train de boire tranquillement votre café, en regardant le journal du samedi matin, bien tranquilles. Arrivés en courant du sous-sol, vos deux petits poussins vous lâchent LA bombe.
— Maman, papa, on peut avoir un chien ?
Silence. Vous vous regardez mutuellement, les yeux grands ouverts. Elle sort d’où cette idée ? Qui a mis ça dans leur tête ? Ils ne sont pas beaux dehors les oiseaux, les écureuils, les moustiques ? Ce n’est pas assez pour eux de jouer avec Médard, le chien de grand-maman, Bonzaï, le chat de la gardienne et de nourrir Microbe le poisson du propriétaire du dépanneur du coin ? Un chien ? Un chat ? Un hamster ? Dans NOTRE maison ? Qui va courir partout ? Détruire les cadres de portes ? Manger le divan ? Ramener des bestioles indésirables ? Laisser des bombes odorantes dans notre jardin ?
— Dites ouiiiiiiiiii ! On va s’en occuper tous les jours, vous n’aurez rien à faire !

Bon, time out. On le sait déjà, cette promesse, c’est de la frime. Ils ne le feront pas. Du moins, pas longtemps. MAIS je vous garantis que leur demande est légitime et que votre famille peut en tirer vraiment beaucoup de bénéfices.

Mais avant de dire oui, empruntez ! Oui, oui, vous avez bien lu ! Empruntez un animal ! Ou plutôt, babysittez un animal, parce que ce n’est pas un objet mais bel et bien un être vivant à part entière. Je suis certaine que dans votre entourage, il y a plusieurs animaux ! Vous verrez rapidement si le type de bête convient à votre famille. On s’entend qu’un cheval est un peu moins facile à garder dans un salon… Mais un lapin, une souris, une perruche ! Même un chien ! Plusieurs font garder leur toutou pendant les vacances estivales alors allez-y ! Leur maître va vous guider avec plaisir et si jamais ça dégénère, il reviendra très vite le récupérer !

Après ce séjour, vous pourrez faire le point avec votre progéniture. Quels ont été les points positifs ? Les points négatifs ? Est-ce que ce type d’animal est le bon pour votre famille ?

Quand on n’a jamais partagé son quotidien avec une petite bête (ou même grosse…), il est primordial de se poser les bonnes questions. Mais surtout, plus que tout, il est primordial de ne pas adopter ou acheter sur un coup de tête.

Un animal, c’est un être vivant et ce n’est pas fait pour toutes les familles !

Après cette deuxième étape du babysitting (on s’entend que la première étape a été la manigance de vos chers trésors), on va regarder ensemble quelles sont les questions à se poser avant l’adoption d’un animal. Le budget, les soins, le temps qu’on doit consacrer, etc. !

En attendant, finissez votre café en respirant !

Un animal, je vous le garantis, va apporter beaucoup de positif à votre famille si vous êtes faits pour en adopter un !

À + !

Caroline Lortie

Judith la Star

Si vous me suivez sur Instagram, vous connaissez sûrement Judith. P

Si vous me suivez sur Instagram, vous connaissez sûrement Judith. Parce qu’on va se le dire, Judith a un vrai fan club sur le Web et dans mon quartier !

Si vous ne la connaissez pas, Judith, c’est le chat que j’ai, selon les dires de mon chum, imposé à ma douce moitié il y a un an et demi. T’sais le chat qu’il déteste, mais qu’il cajole en cachette… Oh ! Et si tu me lis les publications d’Étienne, je t’interdis de rouler des yeux ou même de rouspéter… j’ai des vidéos prises à son insu que je pourrais publier à tout moment hahaha.

Bref, je reçois tellement de message et de questions concernant Judith que j’ai décidé d’y répondre ici.

Plusieurs se demandent quelle est la race de Judith et pourquoi on a choisi cette race.

En fait, il y a un peu plus de deux ans, notre chien est décédé et ça a totalement dévasté Anna. Il faut savoir que j’avais Junior (yep ! c’était son nom) depuis près de douze ans. Je l’ai eu avant d’avoir Hayden… C’était un peu comme mon premier bébé. Anna et lui étaient inséparables et quand il est décédé, elle a été anéantie. Pendant des mois, elle se réveillait en pleurant parce qu’elle s’ennuyait de lui. Je crois que certaines personnes sont faites pour avoir des animaux et que ça complète leur bonheur. Anna fait partie de ces gens‑là.

Par contre, de mon côté, je ne voulais plus de chien. Étienne et moi travaillons énormément et un chien, ça a besoin d’amour et d’une présence constante. Encore aujourd’hui, juste de penser avoir un chien me donne des sueurs parce que ça demande presque autant d’amour et d’attention qu’un autre enfant… Et des enfants, je pense que j’en ai assez haha !

Longue histoire courte, Étienne refusait d’avoir un chat et je refusais d’avoir un chien. En plus de ça, Hayden et moi, on est allergiques aux chats. Je ne voyais pas vraiment d’option, mis à part un poisson rouge haha ! C’est en faisant des recherches sur le Web que j’ai découvert qu’il y avait des races de chat hypoallergéniques. Ça fait que, ceux qui me connaissent le savent, j’ai décidé qu’on aurait un chat ! 🙂 J’ai proposé à Hayden qu’on achète un sphynx, t’sais le chat pas de poils. Sauf qu’il m’a dit que c’était tellement laid et apeurant qu’il allait déménager si j’en achetais un. J’ai donc annulé l’option du sphynx haha !

Et m’est apparue la race de Judith… un sibérien ! Allo le chat parfait ! Ça a été un coup de cœur instantané et… Étienne n’a pas eu le choix de dire oui haha !

Pour terminer, je vais répondre en rafale à quelques questions qui me sont fréquemment posées :

  • D’où vient Judith ?

Nous l’avons adopté chez Sibérien Québec (à Québec).

  • Combien nous a coûté Judith :

1 400 $. Vaccinée, vermifugée, micropucée, enregistrée (TICA) et sans droit de reproduction.

  • Comment savoir si on est allergique ?

Sibérien Québec envoie en premier lieu une enveloppe par la poste avec du poil de chat sibérien comme prétest. Si ça fonctionne bien, la compagnie nous recontacte pour prendre rendez-vous sur place. (C’est de cette façon que nous avons fonctionné, mais je ne sais pas comment ça fonctionne depuis l’arrivée de la COVID).

  • Est‑ce qu’elle perd beaucoup ses poils ?

C’est certain qu’au printemps, elle perd des poils. Mais ce n’est vraiment pas dramatique. J’ai jamais eu des tonnes de poils sur mon divan ni de poils qui roulent tout seuls dans la maison ! 🙂

  • Quel est son tempérament ?

Elle est EXTRÊMEMENT colleuse. C’est un peu comme un chat chien. Elle nous suit partout et si on lui lance une balle, elle va la chercher. C’est certain qu’elle a quand même un caractère… Quand elle ne veut pas quelque chose, ça lui arrive de nous mordre. Je dirais que ça arrive de moins en moins souvent puisqu’on a appris à la connaître et à savoir ce qu’elle aime et n’aime pas. Ça reste un animal !

Si jamais vous êtes intéressé par les sibériens, il y a plusieurs chatteries au Québec, il vous suffit de faire une recherche sur Internet.

Bonne recherche !

Maïka

Ma première sortie plus que ratée avec bébé!

Ça y est! C’était la journée où j’avais décidé de sortir p

Ça y est! C’était la journée où j’avais décidé de sortir pour la première fois avec bébé. Ce matin‑là, entre deux trois larmes et un éclat de rire parce que je me trouvais ridicule (merci les hormones!), j’avais dit à mon chum que j’étais écœurée d’hiberner à la maison. J’avais une envie brûlante de retrouver un peu ma vie entre les boires aux deux heures, les changements de couches, le chien turbulent parce que ça fait trop longtemps qu’on n’est pas sortis, sans oublier la pile de lavage haute comme l’Everest qui s’accumule dans le coin du corridor. Tu as pris une grande respiration en lisant ma dernière phrase? Ben c’est exactement comment je me sentais à ce moment : DONNEZ-MOI DE L’AIR FRAIS!

Mon chum accepte et me propose qu’on aille prendre une marche pour profiter du soleil et dégourdir les pattes de notre chien qui se transforme tranquillement en démon. L’hiver frappe à notre porte, on s’habille chaudement pour ne pas retourner à la maison dans les cinq prochaines minutes, parce que j’ai besoin de plus que cinq minutes pour retrouver mes esprits. On enfile tuque, foulard, mitaines, bottes. Normalement, on serait prêts à partir, mais quand on est devenus parents, on a vite compris que partir en deux temps trois mouvements n’était plus une option réaliste. On sort la poussette, on habille bébé chaudement, on le rechange parce qu’il a eu le temps de faire caca entre temps, on attache le chien et on est enfin prêts à partir (trente minutes plus tard… fait chaud avec le manteau sur le dos!).

Le bout du nez à peine sorti dehors, mon chum me dit : « Ouf! Il fait pas chaud ». On se regarde et on est à deux doigts d’abandonner l’idée, mais bon, c’est pas vrai qu’on va choker à notre première sortie en famille. Mon chum rentre pour se chercher une tuque. Je suis là, dans l’entrée du stationnement avec la poussette dans une main et la laisse du chien qui tire avec la force d’un chien de traîneau dans l’autre. Je me tourne de bord une fraction de seconde pour vérifier si mon chum s’en vient et là, ma vie et le temps s’arrêtent.

Je vous avertis, la suite de l’histoire n’est pas drôle à première vue. Par contre, quand j’y pense maintenant, je trouve ça hilarant tellement cette histoire est invraisemblable. Pourtant, ça nous est bel et bien arrivé!

Alors voici la suite. Pendant les deux secondes que je me suis retournée, la poussette a eu le temps de partir vers la rue. Y’a de la glace à la grandeur du parking parce que la copropriété du condo où on habite refuse de payer pour du sel (je ne partirai pas sur ce sujet‑là parce qu’on pourrait en faire un autre article! Mais on va se le dire pareil, les économies de bout de chandelle, c’est de la m****!).

La poussette roule à vitesse grand V vers la rue et je vois un camion qui s’en vient au loin. Tel un guépard, je bondis vers la poussette pour la rattraper. Je pense que je n’ai jamais couru aussi vite de toute ma vie. Dans mon élan de terreur, j’ai aussi oublié que le parking est glacé et qu’il m’aurait fallu enfiler mes patins au lieu de mes bottes avant de sortir. Comble du malheur, je tombe face première sur l’asphalte. La seule bonne nouvelle, c’est que j’ai réussi à rattraper la poussette dans ma chute. J’ai sûrement crié fort parce que mon chum est sorti de la maison en courant. Je suis étendue de tout mon long par terre, le souffle court, le nez et les mains en sang.

On pense que l’histoire se termine là, mais non… si vous avez suivi l’histoire, vous vous souvenez que je tenais mon chien avec l’autre main. Dans ma chute, j’ai aussi lâché la laisse de Luna. Elle doit chanter « libérée, délivrée » dans sa tête, parce qu’elle part à courir comme s’il n’y avait pas de lendemain. Mon chum me demande si je suis correcte et part à courir pour rattraper la fugueuse. Il réussit à la rejoindre et met le pied sur sa laisse pour l’arrêter. Bang! La laisse brise… (je vous jure que c’est vrai!). Luna est en liberté et oh non, pas question pour elle de rentrer tout de suite. Je n’aurais pas voulu être dans les souliers de mon chum à ce moment‑là : le chien qui court d’un bord pis de l’autre de la rue, sa blonde qui braille à terre et le bébé qui s’époumone dans la poussette… Je pense que si on avait été filmés, on serait des vedettes de YouTube et de l’émission Rire et délire tellement la situation était ridicule!

Je peux vous dire que cette journée‑là, la marche s’est arrêtée au stationnement, qu’on a été frustrés toute la journée pis qu’on n’est pas ressortis le lendemain!

Je suis le genre de fille qui essaie de voir le bon côté des choses dans tous les événements poches de la vie, alors je me dis que cette histoire m’aura permis de vous faire sourire aujourd’hui. Je me dis qu’au final, il n’est rien arrivé de grave et que ça fait une bonne anecdote à raconter. Alors si toi aussi, ta première sortie avec bébé a tourné au vinaigre, remets tes bottes et retournes-y, ça peut pas être pire!

De mon côté, la seule chose que je regrette, c’est de ne pas être allée m’acheter un 6/49 cette journée‑là parce qu’aujourd’hui, je serais probablement riche et je pourrais payer du sel à tous les condos de la rue!

Catherine Desgroseillers

 

Une journée chaleureuse avec Audeamus

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C’était le 17 décembre 2019. J’avais une formation d’entraînement avec Audeamus pour moi et Théra, ma chienne d’assistance de race Golden Doodle. Cette formation avait lieu à Trois‑Rivières et avait été planifiée par notre formateur de la région de Montréal. Il s’agissait d’une formation d’entraînement pour ceux qui n’étaient pas trop loin et qui étaient disponibles.

Pour moi c’était presque quatre heures de route pour quelques heures de formation. Mais attendez! Laissez-moi vous dire que cela en valait vraiment le coup.

Nous nous étions donné rendez-vous dans un restaurant pour socialiser un peu. Puis, nous nous sommes dirigés dans un gros centre commercial pour effectuer notre entraînement.

Un endroit où il y a beaucoup d’éléments. Des surfaces de plancher différentes, des commerces avec beaucoup d’odeurs diverses. Aussi beaucoup de bruit, des gens qui parlent, des enfants qui crient, de la musique, etc., en plus des gens qui marchent dans tous les sens et ceux qui s’approchent des chiens pour leur parler ou les caresser. On sait bien qu’ils ne savent pas que c’est inapproprié de faire cela à un chien d’assistance. En résumé, beaucoup d’obstacles pour le chien de service et son maître.

Lorsque nous avons commencé notre entraînement avec le directeur d’Audeamus, les gens s’arrêtaient. Ils restaient là pour observer nos beaux toutous, mais aussi la qualité de l’enseignement. Chaque fois que j’ai de l’entraînement avec le directeur, il m’impressionne toujours. Il sait comment réagir et a toujours une solution pour aider un maître avec son chien. Vraiment, il m’impressionne avec ses connaissances, tout comme le formateur de Montréal qui est une aide incroyable au sein d’Audeamus. J’ai vu des chiens changer complètement en l’espace de quelques jours et même en quelques heures.

Ce qui m’a fait le plus grand bien était de revoir des amis vivant les mêmes problèmes que moi. Des amis ayant un même besoin : un chien d’assistance.

Également, j’ai fait la connaissance de nouveaux amis cette journée‑là.

Mais savez-vous ce qui m’a fait le plus chaud au cœur? C’était de revoir mes amis qui allaient beaucoup mieux grâce à leur partenaire à quatre pattes, et aussi de constater l’évolution de leur chien. Ce travail est un travail d’équipe. Si moi, je suis stressé et que je ne vais pas bien, ma chienne d’assistance n’ira pas bien non plus. Elle va sentir mon stress et voudra m’aider et me soutenir. Par le fait même, elle sera stressée elle aussi. Si je suis dans une foule et qu’elle sent mon stress, elle va tirer sur sa laisse pour me sortir de cet endroit, car elle sait que je ne vais pas bien et que nous devons sortir tous les deux. Elle fait son travail parce que moi, je suis incapable de raisonner dans ces circonstances.

Eh bien oui! Il n’y a même pas un an, je ne pouvais pas aller dans une épicerie la fin de semaine. Trop de gens étaient présents. Mais maintenant, je peux grâce à Théra et à la famille Audeamus.

Nos chiens de service ressentent nos besoins et nous aident énormément.

De plus, je crois que cette journée‑là a été bénéfique parce qu’il y avait beaucoup de gens en admiration devant nos beaux toutous. Oui, ils étaient beaux, mais ils étaient tous calmes et très bien disciplinés. C’était magnifique de voir de beaux chiens de différentes races, calmes et obéissants.

Audeamus est pour moi ma deuxième famille. Une famille qui se soutient constamment et s’entraide. Ma femme et mes enfants m’ont sauvé, mais Audeamus aussi.

Audeamus est un organisme professionnel de qualité pour les militaires, vétérans et les premiers répondants.

Merci, Audeamus, pour cette chaleureuse journée!

 

Carl Audet

 

La laisser partir

Dès que mes yeux se sont posés sur elle, je savais que ce serait l

Dès que mes yeux se sont posés sur elle, je savais que ce serait le pire jour de notre histoire. Je le redoutais tant, ce moment. Durant toutes ces années, j’évitais d’y penser, profitant d’elle et espérant que ce jour n’arrive jamais.

Neuf années à être aux premières loges de nos grands jours : la maison, le mariage, les projets et les bébés. À assister, aussi, à nos pires jours. J’ai perdu notre premier bébé en pleurant, collée contre elle. Elle était une source d’amour et de réconfort incroyable.

Puis la vie étant ce qu’elle est, personne n’échappe au temps, elle y compris. Dans sa dernière année, il était évident que le pire jour de notre histoire était à nos portes. Un soir, à la suite d’une discussion, nous avons dû prendre LA décision. Égoïstement, nous aurions voulu n’avoir jamais à la prendre. Cependant, cette décision demeurait pour elle la meilleure. Parfois, il faut savoir aimer assez pour laisser partir.

Après avoir pleuré toute une nuit, après avoir annulé notre journée, nous l’avons emmenée à la fin de notre histoire. C’est avec un mélange de mal de cœur, d’engourdissement général et d’un chagrin énorme que j’hésitais à être présente lorsqu’elle allait s’endormir. Puis je me suis souvenu, je me suis souvenu combien elle a toujours été ma source de réconfort et que je me devais d’être la sienne, jusqu’au bout. C’est ça, la famille, après tout.

C’est en la flattant, en lui chuchotant à l’oreille combien elle a été un bon chien, combien elle a été aimée, combien elle a été importante que Clémentine s’est endormie, dans la même position qu’elle avait l’habitude de le faire depuis qu’elle était bébé. Elle avait l’air bien et sereine. Tout le contraire de moi. J’étais dans un mélange d’hystérie et de suffocation. On venait de m’enlever une grosse partie de notre histoire.

Nous sommes restés auprès d’elle puisque je savais que plus jamais je ne pourrais sentir son poil sous mes doigts, sentir son odeur, sentir son gros museau chaud contre ma joue. J’aurais tellement voulu repartir avec elle, mais au lieu de ça, je suis repartie avec le cœur vide, seulement avec son collier en main.

La douleur de son départ était si vive, le vide qu’elle a laissé est immense. La source de réconfort qui s’occupait de moi jadis est partie pour un autre monde. Je souhaite que dans ce monde, on puisse se retrouver.

Elle n’était pas qu’un chien, elle était une membre à part entière de la famille.

Il y a bientôt un an, je lui murmurais à l’oreille, avant qu’elle ne s’endorme éternellement :

« Merci pour la belle aventure, ma nounou ».

Marilyne Lepage

Chats et bébés ne font pas bon ménage

Quand je suis tombée enceinte de mon plus vieux, Hayden, j’avais

Quand je suis tombée enceinte de mon plus vieux, Hayden, j’avais deux chats et un chien. Disons-le franchement, à 21 ans, quand tu tombes enceinte en prenant la pilule et que tu t’imagines gérer trois animaux et un bébé… tu angoisses en titi!

J’avais entendu les pires histoires d’horreur concernant les chats qui se couchent sur le visage des bébés et les étouffent, en plus du fait que selon plusieurs experts, on ne peut pas changer la litière quand on est enceinte. Bref, tout ça pour dire que finalement… mon oncle a adopté mes deux chats (qui détestaient les enfants et n’étaient pas si sociables).

Pour les amoureux des animaux, je tiens à préciser qu’il les a toujours gardés et s’en est occupé comme si c’étaient ses bébés, alors ne me lancez pas de roches… ok merci!

Bref, j’ai par contre gardé notre chien qui est décédé l’été passé.

C’était un chien tellement parfait avec les enfants.

Il a vu grandir Hayden et Anna et se laissait prendre sans jamais grogner ou vouloir mordre. Notre Junior était une perle et il me manque tellement…

Anna a toujours été une enfant qui aime les animaux. Pour elle, la perte de Junior a été très difficile et elle ne cessait de pleurer.

Je savais pertinemment qu’avec nos horaires de fous, il nous était impossible d’adopter un autre chien.

J’ai finalement réussi, après BEAUCOUP d’efforts et de manipulation, à convaincre Étienne d’adopter un chat.

Comme nous avions décidé de ne plus avoir d’enfants, ça allait être notre petit dernier. 🙂

Bref, maintenant, ce n’est plus un secret pour personne, le bon dieu a décidé qu’on n’aurait pas le dernier mot et que mon stérilet l’aurait encore moins. Ça fait que je suis devenue enceinte.

Et cette fois, il était hors de question de donner Judith (notre chatte) en adoption. Oh que non! Sérieusement, je suis devenue totalement accroc à ce chat. Genre une vraie dépendance haha!

J’ai dû trouver des moyens de rendre la maison sécuritaire pour la cocotte dans mon ventre.

Mon premier achat a été un achat de paresseuse… une litière qui se nettoie toute seule. Oui, oui, ça existe!

Avant d’avoir Judith, Étienne m’avait bien fait comprendre que ce n’était pas son chat et qu’il ne voulait rien avoir à faire avec sa crotte et son urine.

Alors aux grands maux les grands moyens, hello litière automatique.

Pour les femmes enceintes, c’est aussi l’IDÉAL puisqu’un râteau passe cinq minutes après que notre chat soit sorti de la litière.

Ensuite, une fois par mois, on a seulement à mettre le couvercle sur la boîte de litière et à jeter la boîte. That’s it, that’s all!

Oh et pour celle qui se demandent pourquoi une femme enceinte n’est pas censée changer la litière, voici ce que j’ai trouvé sur le net :

La toxoplasmose est une maladie relativement bénigne sauf chez la femme enceinte qui n’est pas immunisée. Les conséquences d’une contamination peuvent être vraiment graves pour bébé.

Qu’est-ce que c’est?

La toxoplasmose est une infection transmise par un parasite (le toxoplasma gondii) qui vit dans la terre et dans les intestins d’animaux, surtout ceux du chat.

Comment contracte-t-on la maladie?

On peut contracter la toxoplasmose en changeant la litière du chat, en jardinant ou en mangeant de la viande ou des légumes contaminés.

Chez la plupart des gens, la maladie est anodine, même pour la femme enceinte elle-même. Cependant, une contamination lors de la grossesse comporte de réels dangers pour bébé : le parasite peut traverser le placenta et infecter le fœtus.

Le risque avec la toxoplasmose est d’entraîner des malformations fœtales : malformations oculaires, cérébrales, neurologiques… et même, dans certains cas, provoquer la mort in utero.

La plupart du temps, l’enfant développera des kystes à un œil ou perdra l’usage d’un œil au cours de son enfance.

Les risques sont plus importants lors du premier trimestre puisque le système immunitaire du bébé n’est pas encore développé. Vers le milieu et surtout la fin de la grossesse, le système immunitaire du bébé étant plus efficace, l’infection éventuelle est moins grave. Mais dans tous les cas, mieux vaut prévenir l’infection que de courir des risques importants.

Deuxième point à régler : les chats et leurs habitudes de se coucher sur nous. De notre côté, on s’est vraiment mis à paniquer quand on a réalisé à quel point Judith aimait se coucher dans le cou d’Anna.

Comme Anna a cinq ans, c’est correct… mais pour un bébé naissant, OH QUE NON!

Une des premières choses que j’ai faites a été de mettre du papier d’aluminium partout dans la chambre : berceau, transat, moïse, table à langer du bébé.

Dès que Judith sautait pour aller se coucher dessus, elle faisait le saut et paniquait à cause du bruit.

Par contre, quand la vie de ton bébé ne tient qu’à du papier d’aluminium, c’est un peu beaucoup stressant.

Heureusement que j’ai une meilleure amie hyper brillante qui m’a donné l’idée de mettre une porte-moustiquaire à l’entrée de la chambre du bébé. Dès que j’ai montré des images sur mes réseaux sociaux, j’ai eu une tonne de questions.

J’ai acheté ma porte chez BMR, mais j’ai dû la faire ajuster puisqu’il n’existait que des 32 pouces et que les portes intérieures chez moi ont 30 pouces de large. Si vous souhaitez faire la même chose, assurez-vous de bien prendre vos mesures autant pour la hauteur que la largeur de la porte.

J’ai aussi ajouté un loquet en hauteur pour qu’Anna ou Hayden ne décident pas d’aller voir leur sœur dormir et oublient de refermer la porte.

Autre point, j’ai gardé la porte normale. Pourquoi? Pour la simple et unique raison que si je reçois des gens ou si les enfants veulent jouer et écouter la télé fort en bas, je peux tout simplement fermer la porte pleine. Dans le cas où la puce fait dodo et que je suis seule à la maison, je laisse seulement la porte-moustiquaire afin de faire aérer la chambre. En fait, la porte-moustiquaire est censée être toujours fermée pour s’assurer que le chat n’ira pas se coucher et mettre du poil dans les affaires du bébé. Ça permet aussi que la chambre ne finisse pas par sentir le renfermé.

Pour terminer, je me suis procuré une caméra Panasonic sur Amazon (je me répète souvent, mais j’achète sur airmilesshops.ca dès que je fais mes achats sur Amazon afin d’accumuler des points). La caméra est fixée au mur, c’est donc impossible pour le chat de la bouger ou de la faire basculer par terre. On ne sait jamais si un enfant va entrer et par le fait même laisser le chat entrer. Et là, je parle de chats, mais ça pourrait tout aussi bien être le chien, votre bébé, un enfant, etc. C’est la première fois que j’en voyais qui se fixaient au mur et je trouve ça VRAIMENT pratique et brillant!

Alors maintenant, c’est l’heure de mettre du papier d’aluminium partout dans votre maison et de poser des portes-moustiquaires!

Maika

 

Perdu

Tout débute avec la disparition du chien. Le premier matin dans sa

Tout débute avec la disparition du chien. Le premier matin dans sa nouvelle maison. J’ai laissé sortir la bête dans la cour arrière et, quinze minutes plus tard, les enfants ont réalisé que la cour était vide. Le chien, volatilisé.

Évidemment, toute la famille se lance à sa recherche. Nous mobilisons même le quartier : Chien perdu. Ne connaît pas son environnement. Les appels se mettent à entrer. Notre labrador a été aperçu : près de l’école, près du parc, il vient de traverser le boulevard…

Mon plus vieux reste à la maison au cas où le galopin déciderait de rentrer. Je suis la piste de l’évadé pendant deux heures avec mon mari et mon huit ans, le cœur battant. Les fenêtres de l’auto sont ouvertes et nous crions Rufus, Rufus, Rufus… à travers tout le voisinage, comme un marchand de crème glacée vraiment trop motivé. Les pires scénarios se bousculent dans nos têtes. Et s’il ne retrouvait pas son chemin, s’il se faisait frapper, s’il se sauvait dans le bois…

Quelqu’un l’a vu au parc à chiens, un grand espace non clôturé en bordure de la forêt. Il joue probablement dans l’étang… Arrivé au point d’eau, mon coco descend sur la berge alors que je reste plus haut pour parler à un groupe de marcheurs. Les chiens tourbillonnent autour de nous, j’entends mon p’tit gars au loin qui récite son discours : Avez-vous vu un chien blanc avec un collier bleu? Je décris Rufus, je donne mon numéro de cellulaire…

Puis mon chum qui était allé vérifier un autre secteur du parc vient me rejoindre et me demande où est notre gars. Plus bas, il vérifie au bord de l’eau. Papa revient rapidement : Non, il n’est pas là. Je descends avec lui au bassin et réalise qu’il n’y a absolument PERSONNE.

Nous sommes devant un mur de quenouilles et de broussailles qui bloquent la vue et l’accès à la forêt. Mon chum choisit une piste étroite, me lance : Reste là! et disparaît à travers la muraille verte. Tout ce que j’entends, c’est sa voix forte qui s’éloigne de plus en plus de moi en appelant notre fils.

Piquée là, je réalise que la dernière fois que j’ai vu mon coco, il parlait avec un homme. J’entends encore sa jolie voix claire décrire notre chien. Et s’il avait suivi cet inconnu?

Mes nerfs ne supportent pas l’image que je viens de créer de mon petit bonhomme qui entre dans le bois avec quelqu’un. Je cherche des herbes piétinées autour de moi, des branches cassées, des traces… Je panique, je tourne en rond. Peut-être parce que ça fait déjà des heures que l’adrénaline est aux commandes, je suis convaincue que mon fils s’est évaporé et qu’on ne le retrouvera jamais. Je me mets à hurler son nom. Pas de la petite voix gênée qui appelait son chien tout à l’heure. D’une voix déchirée que je ne reconnais pas. Je ne fais que répéter son nom encore et encore… sans aucune retenue, sans une once de rationalité. Des larmes d’une puissance renversante arrivent comme une cavalerie incontrôlable sur un champ de bataille. Secouée de sanglots, je veux signaler le 911, là, maintenant.

Les gens avec qui je jasais il y a cinq minutes m’observent de loin, sans oser s’approcher. Je ne suis plus dans le même monde qu’eux. J’ai perdu mon fils et cette réalité m’est tout simplement insupportable. Je craque complètement.

Puis je me reconnecte tranquillement. J’entends mon mari qui approche en répétant : Je l’ai! Je l’ai!

Mon bébé est devant moi. Il est dans mes bras. Il s’excuse d’avoir oublié de me prévenir qu’il partait sur le sentier. Je peux recommencer à respirer. Calmer l’hyperventilation. Inspire… Expire…

Je me suis fait des peurs. J’ai pensé à mon amie qui avait suivi un monsieur au parc et à sa vie bouleversée. Je me suis fait un scénario de film d’horreur et je n’ai pas pu le supporter.

Je trouve bien ironique d’avoir perdu mon enfant à mon retour au Canada. Nous venons de passer deux ans à voyager à travers l’Europe et je ne me suis pas permis un seul moment de distraction en sol étranger. J’ai baissé ma garde dès que je suis rentrée chez moi, en zone confortable. J’aurais pu payer cher mon manque de vigilance, mais j’ai eu une méchante bonne piqûre de rappel.

P.S. Oui, notre chien est bien rentré à la maison après son escapade de trois heures. Il a retrouvé son chemin tout seul comme un grand. Mais je vais vous avouer que ça ne me stressait plus vraiment après avoir perdu mon fils…

Elizabeth Gobeil Tremblay

Une journée d’adoption, histoire à deux voix

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Histoire à deux voix : Maman et fiston (11 ans) écrivent sur un même sujet. Le texte de fiston est en italique. Mention spéciale à petit frère (8 ans) pour sa contribution.

En janvier 2018, j’ai commencé à offrir une marche hebdomadaire aux chiens du refuge San Francesco (près de Naples, en Italie) avec mon mari et nos enfants. Pour plusieurs raisons, nous ne pouvions pas avoir de chien en Italie et, bien honnêtement, je me questionnais à ce moment‑là sur ma capacité à être une bonne maîtresse, alors c’était mieux comme ça.

Parmi les 300 chiens du refuge se trouvait Rufus. Rufus, c’est un chien facile. C’est le chien qui m’a réconciliée avec ma crainte de ne pas avoir le tour. Il n’a pas besoin que je sois parfaite, juste que je lui offre mon cœur et des soins. Alors, j’ai aussi voulu lui offrir une maison. Avant de quitter pour le Canada, nous avons fait toutes les démarches nécessaires pour pouvoir le ramener avec nous. Et c’est mon fils qui a trouvé les mots les plus justes pour raconter cette journée riche en émotions.

Avant de partir, j’ai fait une pancarte pour remercier le refuge. Je voulais leur montrer à quel point c’était important pour moi. Je ne parle pas italien et j’avais peur de dire n’importe quoi. Alors j’ai écrit : Grazie per avere salvato la vita di Rufus. Ci prenderemo cura di lui con molto amore. (Traduction : Merci d’avoir sauvé la vie de Rufus. Nous prendrons soin de lui avec beaucoup d’amour.) J’ai dessiné un cœur aux couleurs de l’Italie (vert, blanc et rouge) avec un Rufus à l’intérieur.

Quand on est arrivés, j’étais un peu triste parce que c’était la dernière fois qu’on allait au refuge. Mais j’étais content parce qu’on ramenait une partie du refuge avec nous. L’odeur était comme d’habitude : crottes de chien et croquettes mouillées. Il faisait soleil et très chaud. Quand on a ouvert la porte en métal vert rouillée, au moins 100 des 300 chiens du refuge se sont mis à aboyer. Les gens qui ont vu ma pancarte prenaient des photos.

J’avais vraiment hâte de voir Rufus, mais mon petit frère avait l’air encore plus excité. Il débordait d’énergie comme un singe qui se réveille le matin. Alors qu’il est habituellement très calme au refuge, il semblait tout à coup hors de contrôle. Il courait partout, il sautait sur les murets, il ramassait des objets et les lançait, il demandait toujours : « On y va? On y va? On y va? ». Il a fallu être patient parce que les adultes avaient beaucoup de choses à régler. On s’est même demandé si on allait vraiment finir par aller chercher Rufus.

Quand on est arrivés devant sa cage, la queue de Rufus bougeait tellement vite qu’on ne la voyait pas. Il brillait au soleil comme une étoile dans la nuit. Rufus est blanc avec de grosses taches beiges. On l’appelle notre petit « Labgel » parce qu’il ressemble à un labrador blond croisé avec un Beagle. J’étais tellement content que je pleurais de joie. Quand papa lui a mis son nouveau collier noir, j’ai trouvé qu’il lui allait à merveille. Rufus avait l’air vraiment content, comme s’il comprenait ce qui se passait. O.K. je l’avoue, quand mes parents avaient commencé à parler de le ramener au Canada, je lui avais déjà expliqué : « Si tu continues à bien faire ça, on va t’adopter. ».

 

On s’est mis en route vers la porte, mais Fulvio (celui qui a trouvé Rufus sur l’autoroute) nous a arrêtés. Il a avancé sa grosse main devant papa. J’avais peur que Fulvio soit fâché que l’on parte avec Rufus. Mais quand j’ai vu son grand sourire fendu jusqu’aux oreilles et ses yeux brillants, j’ai compris qu’il était vraiment reconnaissant qu’on l’adopte. Il voulait serrer encore la main de papa et le remercier, mais il parle seulement italien. Ils se sont donc parlé avec leurs yeux et leurs mains. Il a demandé à Chiara, qui parle italien et anglais, de nous dire qu’il voulait nous inviter à manger une pizza pour nous exprimer toute sa gratitude.

 

Quand on est arrivés à l’auto, papa a ouvert la porte du coffre et Rufus a sauté dedans comme si c’était le paradis des chiens. Presque tous les bénévoles du refuge entouraient l’auto et nous regardaient partir en souriant. Ils prenaient des photos comme si nous étions des stars. Papa a fait démarrer le moteur. Dans l’auto, un grand silence est tombé, juste interrompu par le bruit de Rufus qui essayait de passer par-dessus le dossier du banc pour nous rejoindre à l’arrière mon frère et moi. Nous ressentions un mélange de joie et de tristesse. Nous avions quand même le cœur gros de quitter le Rifugio San Francesco où nous allions tous les samedis depuis un an et demi.

Rufus, c’est notre Cadeau du Ciel, le plus beau souvenir qu’on pouvait ramener d’Italie. Je croyais qu’il fallait avoir une petite bouille de chiot pour me faire craquer, mais Rufus m’a montré que je pouvais m’attacher à un chien plus vieux. Je l’appelle « Mon petit monsieur » et je profite maintenant tous les jours de sa bonne nature. Il ne reste plus, maintenant, qu’à lui faire découvrir notre hiver québécois!

Elizabeth Gobeil Tremblay,

Emerick (11 ans)

et Alexandre (petit frère)

Crédit photo: L. Photography

Théra

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Je me rappelle au tout début de l’été passé, on m’avait diagnostiqué un Trouble de Stress post-traumatique. Même si j’avais douté de cette blessure pendant des années, je m’étais quand même informé. J’avais lu beaucoup d’articles à propos des chiens d’assistance et des bénéfices auprès des vétérans.

Ayant eu un chien dans le passé et voulant mettre toutes les chances de mon côté, j’ai adopté une chienne Golden Doodle de deux mois au mois d’octobre 2018. J’étais super content et fier. Mais la première semaine était très difficile, car moi, je dormais quatorze heures par jour et elle pleurait la nuit. Pas besoin de vous dire que je me suis remis en question, sachant que c’était pour un besoin futur.

Finalement après quelques semaines, c’était de moins en moins pire et tout allait de mieux en mieux. Elle était toujours adorable.

Dès les premiers jours où elle était avec moi à la maison, je voyais du positif dans ma vie. J’avais quelqu’un avec moi constamment. Plus les jours passaient, plus elle me suivait et était constamment près de moi. Nous devenions une équipe! Le jour où elle a obtenu sa veste de chien d’assistance, ma vie a changé encore, car elle pouvait maintenant me suivre partout. Dès que je lui présente sa veste, je lui dis : On va travailler Théra! Et déjà, elle se présente la tête pour enfiler sa veste car elle est contente. Puis, elle devient plus sérieuse parce qu’elle sait qu’elle a un travail à faire. Lorsqu’on revient à la maison, je lui enlève sa veste et son comportement change. Le travail est fini pour elle, elle peut enfin courir après les chats et jouer.

Nous étions connectés encore plus ensemble lorsqu’elle me suivait partout. Nous étions davantage connectés lorsque nous avons suivi notre formation avec l’organisme Audeamus. Nous nous sommes métamorphosés. Même moi, je sentais que j’étais un homme meilleur. Je prenais mes responsabilités plus sérieusement face à Théra. On m’avait appris comment vraiment me servir d’elle pour diminuer mon anxiété. Également des façons de faire évoluer la connexion entre nous deux. Cela demande du temps, mais c’est extrêmement bénéfique à long terme.

Cette formation m’a aussi permis de me faire des nouveaux amis qui ont la même blessure que moi. Certains avec des douleurs physiques comme moi. Quoi dire de plus des nouveaux amis que j’ai rencontrés? Ils étaient tous formidables. Je m’ennuie d’eux. Mais on garde contact et on va continuer à se rencontrer afin de garder ces liens. Des liens avec des personnes qui peuvent vraiment me comprendre. Des personnes qui ont tous le même besoin : un chien d’assistance.

Donc nous sommes désormais partenaires Théra et moi, pour la durée de sa vie. Pour ceux qui se questionnent, la durée de l’entraînement, il n’y en a pas. C’est toujours, tout le temps, chaque jour, chaque instant. Une nouvelle situation peut se présenter et il faut être prêt à réagir.

Théra m’aide à sortir de la maison et à diminuer mon anxiété en public. Je me sers d’elle pour faire de la récupération lorsque mon stress est trop élevé. Elle est vitale pour moi, surtout quand mon champ de vision se réduit. Elle me donne tellement et je ne pourrais plus m’en passer. Voilà ce que peut faire mon chien et elle débute. Je ne lui ai pas appris encore tous mes besoins. Mais ça viendra. L’entraînement prend du temps, de la détermination et de la constance.

J’avais choisi son nom Théra parce qu’elle est thérapeutique pour moi. Aujourd’hui, je ne pourrais plus vivre sans elle.

Pour terminer, j’aimerais tout simplement remercier sincèrement Audeamus.

Merci Audeamus d’avoir changé ma vie et de m’aider à avancer.

  

Carl Audet

Ne pas distraire

Déjà quelques semaines que je me balade avec mon chien d’assista

Déjà quelques semaines que je me balade avec mon chien d’assistance un peu partout et je note certains problèmes. Que ce soit dans les épiceries, cliniques médicales, magasins, hôpitaux ou tout autre lieu public, c’est le même phénomène.

Pourtant, il est bien écrit sur la veste de mon chien d’assistance : Ne pas distraire. Dès que j’ai le dos tourné, un adulte en profite pour lui tendre la main pour caresser ma chienne. Aussitôt que je me retourne, la personne retourne sa main vers elle. Encore pire, d’autres vont carrément la caresser devant mes yeux ou bien lui parler.

Le client à côté d’un de mes amis dans un café avait même tenté de donner une bouchée de beigne à son chien d’assistance.

Un beau matin, je me suis rendu à un rendez-vous dans un hôpital et une professionnelle s’est mise à parler à ma chienne.

Je lui ai dit : « Excusez-moi madame, mais vous ne pouvez pas parler à mon chien d’assistance. »

Elle était toute surprise et m’a répondu : « On ne peut pas? »

Je lui ai alors dit : « Madame, c’est écrit sur sa veste de ne pas la distraire. Si j’étais en fauteuil roulant, est-ce que vous viendriez parler à mon fauteuil? C’est la même chose. »

Puis je suis parti et j’avoue qu’elle était surprise, mais je ne suis pas sûr qu’elle ait bien compris le message. Ma chienne Théra est mon outil thérapeutique pour m’aider à vivre une vie normale, comme les autres. En tout cas, j’essaie d’être capable de vivre le plus possible comme les autres, mais ce n’est pas possible pour moi. Par contre, Théra m’apporte beaucoup, elle m’aide à sortir et à diminuer mon stress. Elle est là lors de mes crises d’anxiété pour me soutenir. Elle joue un rôle majeur pour moi. Même chose pour quelqu’un qui a perdu ses jambes et qui a besoin d’un fauteuil roulant.

Donc si vous la caressez, lui parler ou la distrayez, elle ne fera plus son travail pour moi. C’est comme si vous manquiez de respect envers moi qui suis blessé. Blessé pour avoir servi mon pays. Blessé pour que vous, messieurs et mesdames, soyez confortables dans vos salons tous les soirs. Pendant que vous aviez du plaisir en famille, j’étais à l’étranger dans des situations difficiles et loin des miens. Mais c’était mon choix de vous défendre et soyez sans crainte, car je ne vous en veux pas du tout. C’est le simple fait que les gens ne sont pas informés. Voilà le but de mon article : vous informer, cher public.

Souvent les gens me voient avec mon chien et pensent que j’entraîne un chien pour une autre personne. Car après tout, j’ai 48 ans, ma blessure est invisible et j’ai deux enfants en bas âge.

Bien souvent aussi, on me demande si mon chien est un chien Mira. Je réponds que non, c’est un chien Audeamus. Puis je leur dis qu’Audeamus est un organisme gratuit pour les vétérans blessés, par exemple par le trouble de stress post-traumatique. Ce qui m’étonne, c’est que les gens me répondent : « Merci pour votre service ». Chaque fois que ces mots sont prononcés, je dois me serrer le visage pour ne pas verser une larme même si cela me fait chaud au cœur d’entendre leur reconnaissance.

Donc je vous demanderais à tous, par respect pour mes frères et sœurs d’armes, de vous abstenir de distraire notre soutien vital. Ou bien si vous nous croisez, demandez-nous au moins la permission avant de parler ou de toucher à notre chien. Des fois, je permets aux gens qui me demandent poliment de caresser un peu mon chien d’assistance. C’est une question de gestion du nombre de fois aussi pour moi dans la journée et dans la semaine, et des circonstances.

Le même respect est de mise pour tous les autres organismes au Québec, car il y en a beaucoup que vous ne connaissez pas. Chaque organisme a ses fonctions, il y en a pour les autistes, pour les personnes épileptiques, pour les enfants TDAH, etc.

Donc, soyez s’il vous plaît respectueux et vigilants, car toutes ces personnes ont un besoin constant de leur chien d’assistance.

Merci pour votre respect.

Carl Audet

 

Bye mon pote…

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Je n’ai jamais vraiment aimé les chiens. Je ne les ai jamais vraiment détestés non plus. Quand on a acheté notre maison mon conjoint et moi, on avait envie d’en accueillir un. On s’était dit qu’on allait se donner quelques mois et qu’au printemps, on allait commencer nos recherches pour trouver le chien parfait pour nous.

Tu es arrivé dans ma vie comme un cheveu sur la soupe. La première fois qu’on s’est vus toi et moi, ça a été un coup de foudre. C’est comme si on avait su tous les deux qu’on avait besoin l’un de l’autre. On se comprenait, et ce, dès la première seconde. C’était un samedi après-midi du mois d’août, il y a dix ans, que notre histoire a commencé.

Quand tu es arrivé à la maison, tu traînais une première année de vie difficile. Ton ancienne famille t’avait négligé et violenté. Il a fallu gagner ta confiance et te convaincre par nos interventions et nos caresses que ce que tu avais connu, c’était terminé.

Pendant six ans, tu as été notre seul et unique bébé. Tu nous accompagnais partout, on marchait des kilomètres et des kilomètres tous les jours toi et moi, je te racontais mes journées, je te faisais part de mes inquiétudes. Tu m’écoutais attentivement et tu me regardais avec tes grands yeux bruns. Si tu avais pu parler, je suis certaine que tu m’aurais dit que tu comprenais et que tout finirait par passer, que ce que je ferais serait pour le mieux. Tu étais toujours trop content de nous voir lorsqu’on arrivait ; on sentait qu’on était importants pour toi et tu l’étais tout autant pour nous.

Il y a cinq ans, une petite demoiselle est entrée dans nos vies. Tu nous as boudés et ignorés un certain temps. Tu nous en voulais de ne plus t’accorder toute notre attention. Rapidement, tu as réalisé que tu pouvais avoir beaucoup de plaisir à jouer avec elle, mais surtout, qu’une troisième personne te ferait des câlins. Tu veillais sur nous trois maintenant. On marchait encore des kilomètres et des kilomètres, cette petite demoiselle, toi et moi. Elle était devenue ton alliée et toi, son grand frère.

Il y a deux ans, deux petites demoiselles sont arrivées en même temps dans nos vies. Tu n’as pas boudé et tu ne nous as pas ignorés. Tu savais que tout le monde s’habituerait à ce gros changement, même toi. Chacun de nous allait trouver sa place. Pendant que nos trois demoiselles grandissaient, toi tu vieillissais et tu blanchissais. Le temps t’usait sans qu’on s’en aperçoive. On savait que tu n’étais pas éternel, malheureusement. Mais on n’est jamais prêt à laisser partir ceux qu’on aime.

Aujourd’hui, ce moment est arrivé. Il pleut dehors, dans ma tête et dans mon cœur. En l’espace de douze heures, ta vie a basculé. Et par la bande, la nôtre aussi. Ton corps ne suit plus, ta tête non plus. Si on a fait en sorte que tu ne souffres plus, c’est parce qu’on t’aime. De tout notre cœur. Tu es parti, doucement, sans t’en rendre compte. Du moins, c’est ce que j’espère.

Il y a dix ans, ce samedi‑là du mois d’août, jamais je n’aurais pu m’imaginer à quel point tu occuperais une place importante dans ma vie et que ce serait aussi difficile de te laisser partir. Ça prend beaucoup d’amour pour y arriver. Merci pour cette belle histoire qui aura duré dix ans. Dix années trop vite passées. Bye mon pote…

 

Amélie xxx