Tag COVID

Une mère prend la température sur le front d'une enfant sous l'oeil du père

Vive le rhume! Texte : Roxane Larocque

Je vais être franche : il y a quelques années, je n’aurais pas

Je vais être franche : il y a quelques années, je n’aurais pas pensé écrire ça. Mais là, ma fille a eu un rhume. Un vrai rhume, là… petite toux, petite congestion, mais quand même énergique. Pas de covid, ni de virus respiratoire, ni d’influenza… juste un rhume! Alléluia! 

Ce petit rhume m’a fait réaliser à quel point j’étais rendue stressée par les microbes. Pas tant les microbes en tant que tels. Je touche du bois, mes enfants se portent généralement bien et ont un système immunitaire qui nous tient loin des urgences (je re-touche du bois juste au cas où). 

Donc, pas peur des microbes en tant que tels, mais plus de toute la charge adaptative qui vient avec : réorganisation d’horaire, travail à la maison, annulation de ci et de ça. 

Est-ce qu’elle peut aller à la garderie? Est-ce que je dois annuler mon travail à la dernière minute? Est-ce qu’on va avoir les médicaments nécessaires en cas de besoin? Le stress d’entendre un petit toussotement la nuit et me demander si ça va s’empirer, si on devra rater une belle activité parce qu’on ne veut pas partager nos microbes. Tout ça était derrière nous pour la première fois depuis longtemps et j’en suis rempli de gratitude. 

Prenons deux minutes pour réaliser toute la charge mentale supplémentaire que nous a apportée la pandémie. Juste prendre le temps de constater les traces encore présentes dans nos mémoires et nos quotidiens. Prendre deux minutes pour reconnaître le poids mental de cette pandémie. Et si ce poids est trop lourd, si le stress ou la détresse sont trop grands, je vous en prie, parlez-en avec quelqu’un de confiance.

Roxane Larocque

 

La covid n’a pas anéanti le rhume ! Texte : Marina Desrosiers

Vous vous souvenez de ce temps lointain, avant mars 2020, quand le virus du rhume circulait allégre

Vous vous souvenez de ce temps lointain, avant mars 2020, quand le virus du rhume circulait allégrement dans les garderies, les écoles, les milieux de travail, les hôpitaux… ? On n’en faisait pas de cas, tant que ça ne se transformait pas en « grosse grippe d’homme » (d’ailleurs, il faudrait penser à trouver une expression moins sexiste pour ça…).

Levez la main, ceux qui continuaient de se rendre au travail, qui envoyaient leurs enfants à l’école ou dans leurs activités parascolaires, qui prenaient les transports en commun, qui passaient chercher du lait ou du pain à l’épicerie… N’ayez pas honte, on l’a tous fait !

C’était la « belle époque », l’ère de l’invincibilité. Pourquoi un rhume nous aurait-il arrêtés ? Pourquoi aurait-on donné le pouvoir à un virus de gâcher notre routine métro-boulot-dodo ? On ajoutait une boîte de mouchoirs à notre boîte à lunch, un paquet de pastilles et hop ! À pieds joints dans notre quotidien inchangé. Même si ça voulait dire qu’on laissait traîner le virus partout dans les lieux publics, autour de nos collègues, autour des amis de nos enfants et de leurs enseignants, à plein d’endroits qui attendaient juste de contaminer d’autres mains et d’autres corps. Même si ça voulait dire qu’on étirait la période de symptômes parce qu’on empilait les manques d’énergie.

C’était la belle époque, non ?

Celle où la santé était prioritaire deux fois par année : au Jour de l’An (« de la santé pis ben du bonheur ! ») et quand on se retrouvait fiévreux au lit avec l’impression de mourir. L’époque où on était con‑vain‑cus que la Terre arrêterait de tourner si on manquait une journée de travail ou si nos enfants manquaient une journée de garderie ou d’école. Vous imaginez le drame ??!! Toute une journée de bricolage ou de calculs 2 +2=4 de moins dans une vie ! Une journée de repos sur les 2160 journées consacrées à l’école entre 5 et 17 ans…

Entre vous et moi, c’était surtout la belle époque pour les virus, microbes et autres bibittes du même genre. Ils n’ont pas dû nous trouver rigolos avec nos confinements et notre désinfectant à mains… Ils ont vécu cachés pendant plus de deux ans dans l’attente de leur grand retour.

Les revoici !

En force à part ça !

Parce que notre système immunitaire à nous, celui de nos enfants, de nos bébés, de nos parents, il s’est affaibli à force d’être moins stimulé. Nos anticorps ont pris une pause (bien qu’ils aient été chatouillés par les vaccins entretemps). Et maintenant, tout de suite, immédiatement, c’est le temps de les réveiller ! Les virus automnaux débarquent et ils ont faim ! Ce n’est pas parce qu’on a mis toute notre attention sur le coronavirus que le rhinovirus est mort !

Nous verrons dans les prochains mois et les prochaines années à quel point la leçon a été comprise : on est malade, on reste chez soi. On tousse, on mouche, on atchoume, on se sent comme de la m…, on a la tête dans le bol : on reste chez soi. Nos cocos coulent du nez, sont bougons, ont vomi leur déjeuner : on les garde avec soi ! Pas indéfiniment… juste le temps que le gros des symptômes et des tousse-mouche-atchoum passe. Même si les maladies bénignes ne sont pas mortelles, ce n’est quand même pas agréable, alors on laisse faire pour partager en « cadeau » d’échange.

Une journée de vrai repos permet souvent de mieux guérir et de guérir plus vite qu’une tête dans le sable qui essaie de se faire croire que « c’est pas si pire… je suis encore capable de marcher ! »

Levez la main, ceux qui ont des souvenirs d’une journée d’enfance où ils étaient malades et où ils sont restés à la maison avec papa, maman, grand-papa, grand-maman, la gentille voisine, peut-être… Les câlins en pyjama, la collation spéciale mangée dans le salon dans une grosse doudou, l’émission de petits bonhommes regardée à une heure pas rapport, la soupe fumante délayée avec de l’eau froide pour pas se brûler… Vous vous souvenez à quel point vous vous êtes sentis importants pour la personne qui a pris toute une journée pour être aux petits soins avec vous ?

Manquer une journée de travail ou d’école quand on est malades, c’est une façon d’aider la santé collective, mais c’est aussi une façon de se forger des souvenirs. Et ça, il n’y a aucun médicament qui bat ça.

Marina Desrosiers

La vie reprend son cours…Texte: Joanie Fournier

La rentrée approche à grands pas. À pas de géant. Elle nous rattrape,

La rentrée approche à grands pas. À pas de géant. Elle nous rattrape, court d’une case à l’autre du calendrier pour nous rejoindre. On termine nos achats scolaires, on profite de nos derniers jours de l’été. On essaie de cocher toutes les cases de notre To-do List estivale. On veut pouvoir se dire que l’on a fait toutes les sorties qui nous plaisent, qu’on a visité nos amis, qu’on a arrêté le temps aussi longtemps que possible, avant qu’il ne nous rattrape. On essaie de trouver le temps de se reposer, mais souvent, l’approche de la rentrée nous donne des fourmis d’excitation. On a envie de tout faire et d’en profiter au maximum. Quel privilège immense nous avons de pouvoir côtoyer nos enfants, les regarder grandir, apprendre à les connaître, juste eux et nous.

Cette fois, pour la première fois depuis deux ans et demi, j’ai enfin l’impression que la vie reprend son cours. Autour de moi, je n’entends plus parler de masques, de microbes, de maladies… Aux nouvelles, les scientifiques nous disent que les gens sont inconscients du mal qui nous côtoie encore. Mais moi, je pense juste que nous avons un besoin vital de reprendre nos vies. Ce n’est pas de la méconnaissance, ni de l’inconscience, ni de l’insouciance. C’est juste qu’on a besoin de se retrouver, et de reprendre nos vies en main. On a besoin de se convaincre que tout cela est bien derrière nous, juste parce que notre santé mentale a besoin d’un avenir plus prometteur. Les dernières années ont été si rudes… On a besoin de se dire que la vie reprend son cours.

Je pense que rendus là où nous en sommes, nous savons tous et chacun que nous avons fait le maximum de ce qui était possible pour se défendre et pour protéger les plus vulnérables de la société. On a écouté la science et on lui a fait confiance. Des années plus tard, on a besoin de faire confiance à la vie maintenant. On a envie de remettre nos destins entre ses mains.
Je vois les enfants dans les rues courir, crier, bouger, se mélanger. Je vois des amis qui prennent une sangria sur une terrasse. Je vois des grands-parents se joindre aux sorties de leurs petits-enfants. Je vois des sourires et des gens heureux. Je vois des enfants se faire des câlins et des adultes qui se rapprochent. Je vois la vie, la vie d’avant. Pis c’est beau à regarder. Juste beau. Pour la première fois depuis trop longtemps, rien de tout cela n’est menaçant. L’angoisse a fait place à la confiance. Ça fait un bien fou de se sentir serein.

Alors la rentrée nous rattrape à la vitesse grand V. Les enfants se demandent qui seront les amis dans leurs classes et qui seront leurs professeurs devant le tableau. Ils ne se demandent plus s’ils auront à respecter des bulles, s’ils pourront aller jouer partout dans la cour extérieure, s’ils devront porter un masque ou avoir des places obligatoires dans le transport scolaire… Ils ne parlent que de leur nouveau sac, de leurs amis, de leur hâte de les retrouver en classe. Je leur souhaite de garder cette excitation et leurs cœurs légers encore un peu. Ils le méritent.

Je ne dis pas qu’il faut ne plus s’en faire et laisser tomber toute logique scientifique. Je dis juste que cette pause, où la vie reprend son cours, ça fait vraiment du bien. Ça fait du bien aux cœurs esseulés et aux esprits angoissés. Ça fait du bien de respirer, à pleins poumons. Ça fait du bien de ne pas toujours regarder derrière son épaule dans la file d’attente. Ça fait du bien de se prendre dans nos bras. Je n’ai jamais été super confortable dans une grande foule, pourtant je réalise que les gens me manquaient.

Profitez bien de vos dernières semaines de l’été. Continuez d’arrêter le temps, aussi souvent et longtemps que vous le pouvez. Continuez de respirer, le cœur léger. Continuez de rire et de profiter de la vie. En mémoire à tous ceux qui ne le peuvent plus, vivez. Pleinement et sereinement. Laissons la vie reprendre son cours.

Joanie Fournier

Mon cher élève – Texte : Nancy Pedneault

Mon cher élève, Depuis le début de ton primaire, tu vis l’école comme personne ne l’a vé

Mon cher élève,

Depuis le début de ton primaire, tu vis l’école comme personne ne l’a vécue auparavant : ouverture, fermeture, école à la maison, école en ligne, nettoyage, masque, et j’en passe. Je dois t’avouer quelque chose, je te trouve vraiment fort.

Tu n’as pas connu l’école « normale » avec quelques cas de grippe et de gastro. L’école, au temps où les enfants (et les profs) venaient à l’école malades. Tu n’as pas cette naïveté d’avant où tout le monde jouait ensemble malgré la toux et les nez bien coulants.

En début d’année, tu étais épuisé par la charge de travail. Tu n’étais pas habitué à cette école à temps plein. Je voyais tes yeux fatigués et tes joues rougies. On prenait des pauses plus fréquentes. Je te racontais des histoires pour travailler autrement.

J’ai bien vu toutes les difficultés scolaires qu’ont engendrées les multiples fermetures. Ensemble, nous avons redoublé d’efforts pour rattraper le temps perdu, travailler les notions que tu n’as pas apprises, développer les méthodes de travail qui t’ont manqué.

À ta place, bien des adultes se seraient plaints. Toi, tu as continué de travailler, de faire confiance aux adultes qui décident pour toi.

Malheureusement, tu n’as pas rattrapé tout le temps perdu. Ce serait impossible. Cependant, tu as fait tout ce qu’il fallait pour y arriver.

Je suis fière de tout le travail que tu as accompli et tu es maintenant prêt pour ta prochaine année. D’ici là, repose-toi, profite des vacances et n’oublie pas de lire le plus souvent possible !

Bonnes vacances !

 

Nancy Pedneault

Les bons plis de la pandémie — Texte : Nathalie Courcy

J’avais pensé intituler ce texte « La fin du télétravail » puisque plus ça va, et plus l

J’avais pensé intituler ce texte « La fin du télétravail » puisque plus ça va, et plus les bureaux des centres-villes se rempliront à nouveau. Les routes sont déjà plus occupées. Depuis deux ans, je traversais la ville en 15 minutes top chrono. Ça m’en prend maintenant le double.

J’ai depuis peu le « droit » de retourner dans mon lieu de travail, selon certaines conditions, certains jours de la semaine, avec certaines précautions et avec certaines permissions. Un droit, avec un gros bémol. N’y retourne pas qui veut !

Mais est-ce que j’ai vraiment le goût de mettre un point à mon télétravail ?

Le 13 mars 2020, quand tout a fermé, j’étais déjà en télétravail temporaire depuis deux mois. Je bénéficiais d’un accommodement très raisonnable, et surtout médical, pour travailler à partir de la maison. Je voyais la fin de ma période accordée arriver et j’angoissais. Je m’apprêtais à prendre un rendez-vous pour prolonger le télétravail. Juste de penser retourner dans le trafic et dans les horaires gérés au quart de tour et j’étouffais. Je n’étais pas prête. Pas du tout. Zéro pis une barre.

Et là, arriva ce qui devait changer la face du monde : un gros méchant virus.

Je me suis retrouvée comme tout le monde avec beaucoup moins de kilométrage et de lunchs à faire, et beaucoup plus de gestion de temps d’écran. Un moindre mal.

Depuis le début, je dis à mes enfants qu’on fait partie des privilégiés de la pandémie (et j’admets aussi la partie plate de la patente !) On était tous ensemble. On est en santé. Personne ne travaille dans le milieu de la santé ni dans le milieu de l’éducation. Ni dans les commerces qui ont fermé (à part ma plus vieille, qui n’a pas tant de factures à payer pour survivre, disons). Ni dans la sphère politique.

On en a profité pour se coller, s’aimer, se cultiver, marcher en famille, lire en famille, jouer en famille, manger en famille, grandir en famille.

On en a profité pour prendre de bons plis, des habitudes qui dureront plus longtemps que le confinement. Plus de douceur dans nos communications (on est mieux de bien s’entendre si on veut s’endurer 24 heures par jour !) Plus de services rendus, question de répartir les responsabilités. Plus de gratitude pour les petites choses de la vie et surtout, pour les gens qu’on aime. Moins de chialage inutile. Plus de liberté d’être soi. Moins de « trop de bruits ». Plus de calme. Moins de surstimulation. Une hypersensibilité remisée. Des anxiétés en vacances.

On ne s’est pas mis à faire du pain de façon frénétique (pas facile, faire du pain, pour les familles sans gluten !) On a continué à faire le jardin qu’on fait depuis toujours. Chacun a développé ses talents, ses intérêts, sa personnalité.

Chaque fois qu’on avait le « droit » de sortir, d’aller dans les musées, de visiter grand-maman, de voir des amis, on l’a fait. Là, j’ai le « droit » de retourner au bureau. Mais entre vous et moi, tant que je n’en aurai pas le « devoir », je crois bien que je vais continuer de consolider mes bons plis de pandémie et travailler en pantoufles, avec ma musique, mon chauffage, mes heures adaptées, mon temps gagné, et mes enfants et mon amoureux à proximité.

Nathalie Courcy

Lettre à mon élève — Texte : Nancy Pedneault

Mon cher élève,   <span da

Mon cher élève,  

Depuis mars 2020, je te regarde aller. Je te vois changer. Je remarque que, comme moi, tu perds ta légèreté. Je sais qu’on doit faire tout ce qu’il faut pour préserver la santé de la population. Je comprends et toi aussi. Mais je dois t’avouer quelque chose, je m’ennuie. 

Je m’ennuie sincèrement de ton sourire. J’ai tellement hâte de te voir rire à mes blagues avec tes dents, pour vrai. Je m’ennuie de lire sur ton visage les différents sentiments que tu vis au cours de la journée.  

Si tu savais comme je m’ennuie de tes câlins sans peur de se donner la maladie. Je sais que toi aussi ; tu me le répètes souvent.  

Je m’ennuie d’entendre ta voix. Ta petite voix douce et délicate franchit difficilement le masque. Je ne t’entends pas bien. Je te fais répéter. J’ai tellement hâte de t’entendre clairement.  

Je m’ennuie de la légèreté. Tu sais, ce temps où ma principale peur était de ne pas t’avoir enseigné tout ce que tu dois savoir pour cette année scolaire. Je ne veux plus que tu aies peur chaque fois qu’un élève tousse ou ne se sent pas bien. 

Je m’ennuie de respirer dans ma classe, sans masque. Respirer, juste respirer. Je sais que toi aussi, tu en as tellement envie. 

Tu sais, mon cher élève, j’ai envie de retrouver ma classe d’avant. Celle où on peut rire et improviser. Cette classe où tu étais présent en vrai, pas en vidéo. Je ne veux plus avoir peur chaque fois que tu t’absentes.  

Bref, mon travail avec toi, celui d’avant la COVID, me manque énormément. Les « toutes autres tâches connexes » ont pris beaucoup de place depuis deux ans. Je suis maintenant pro du nettoyage, de l’aération, de la qualité de l’air, du lavage de mains, de l’enseignent en synchrone, en ligne, en vrai, en demi-groupe, dans d’autres groupes, etc. Mon temps et mon énergie pour toi s’amenuisent et cela m’attriste.  

J’ai envie de t’enseigner, comme avant. Je veux travailler pour toi. Je veux avoir le temps de te donner le meilleur service possible. Je veux être là avec toute ma tête et tout mon cœur.  

Aujourd’hui, je n’ai pas de moyen pour que ça change. J’ai juste besoin de te le dire. Parfois, le dire, ça fait du bien. 

 Alors pour toi, mon cher élève, je souhaite que la vie revienne à la normale, la vraie normale. Je te souhaite de rester un enfant, de rire, de t’amuser et surtout, d’apprendre sans souci.  

Mme Nancy 

 

Nos pharmacies à bout de souffle – Texte: Cindy Barbier

Si vous travaillez dans le milieu de la santé, vous devez être comme moi : à bout de souffle, le

Si vous travaillez dans le milieu de la santé, vous devez être comme moi : à bout de souffle, les batteries vides, les émotions à fleur de peau et impatiente d’avoir une accalmie. Comme ma collègue collaboratrice, Nancy Pedneault, les pharmacies ont usé d’imagination, d’ingéniosité et de débrouillardise pour s’ajuster à toutes les mesures sanitaires sans affecter le service aux patients. Je suis technicienne en pharmacie depuis onze ans et je veux souligner le travail de mes collègues ATP et pharmaciens.

Nous avons tous poussé un soupir de découragement lorsque nous avons appris que nous allions distribuer les autotests Covid. Nous avons déjà beaucoup à gérer avec la vaccination contre la grippe, la Covid et autres vaccins, les nouveaux services que les pharmaciens peuvent offrir et les droits qu’ils ont acquis, ce qui fait que la charge de travail a augmenté drastiquement. Nous avions déjà de la difficulté à tout terminer pour la fin de la journée.

Les pharmaciens ont vu leurs droits professionnels augmenter avec la loi 31 qui leur donne le droit de prescrire certains médicaments (selon certains critères), faire des ajustements de médications dans certains traitements, la vaccination et j’en passe. Sans compter tout le travail qu’ils avaient avant et qui était déjà énorme. Avec tout ça, des tâches ont été déléguées aux techniciens. Nous ne faisons pas que compter des pilules.

PANDÉMIE MONDIALE. Restrictions sanitaires. Règlements imposés. Nouvelles mesures implantées. RUPTURE DE STOCK. Dans le milieu de la pharmacie, rupture de stock ou B/O de médicaments, c’est « normal ». Les ruptures de masques, visières, gants, alcool, antiseptiques, c’est très inhabituel. Nous sommes déjà habitués de gérer des situations ou des patients stressés ou inquiets, mais très rarement violents. Aujourd’hui, c’est devenu presque « normal ».

Concernant la vaccination contre la Covid, de nombreux pharmaciens ont répondu à l’appel pour aider le gouvernement. Très rapidement, nous nous sommes rendu compte que c’était toute une gestion et de l’organisation. Vacciner les patients, créer les dossiers patient, récolter les informations de santé, entrer les actes de vaccination dans chaque dossier patient et inscrire la vaccination dans le système gouvernemental, tout en respectant les consignes sanitaires, c’est tout un casse-tête. Nous avons vu et entendu tellement d’histoires tordues de personnes qui ont tenté de se faire vacciner avant que leur tour soit arrivé. Des bagarres, oui. Des « si je te donne x $, me vaccines-tu ? » Des menaces. Je pourrais continuer longtemps. Malgré tout, nous avons continué à travailler avec le sourire et le respect. Dans les groupes Facebook de pharmacie, nous demandions conseil, nous nous sommes beaucoup entraidés, ce qui a facilité notre travail par moment.

Nous avons développé des services plus personnalisés, amélioré d’autres aspects comme la livraison plus fréquente et sans contact, et certaines pharmacies ont même des services au volant. Nous avons toujours travaillé à améliorer la qualité de nos services avec soin, précautions et en priorisant les besoins de nos patients. Quand nous avons commencé à être capables de jongler avec tous ces nouveaux éléments, les autotests sont arrivés.

Laissez-moi vous dire une chose : les autotests sont devenus le papier de toilette. C’est la folie. Non, non ! C’EST LA SAPRISTI DE FOLIE. Nous sommes informés quelques jours avant le début de la distribution que nous allons être les chanceux à les donner. L’AQPP fait une conférence urgente pour informer nos pharmaciens du déroulement de cette fameuse distribution. Le lendemain, petite réunion de travail, on explique le tout, ça semble bien organisé. Nous allons recevoir une boîte de 108 tests par jour, super facile à entrer dans le système informatique, simple à expliquer aux patients : « Vous avez droit à une boîte par mois. Une boîte contient cinq tests, si vous faites un test et qu’il s’avère positif, aller dans un centre de dépistage pour confirmer le résultat et isolez-vous. Bonne journée. »

Nous recevons les tests. Tout excités.

Lundi 20 décembre, la pharmacie ouvre, il y a une file de 20 à 30 personnes. Oh boy ! J’ai même pas servi mon premier patient que ma pharmacienne me dit : « Je viens de recevoir un message texte d’une collègue. Il paraît que c’est la panique partout. » Je me dis que ça doit être exagéré ou isolé. Une heure plus tard, les 108 tests sont tous distribués. Le téléphone ne cesse de sonner, soit pour la vaccination de la troisième dose ou savoir s’il nous reste des tests. Le reste de la journée, nous avons dû négocier avec la surprise, la crainte et la colère des gens. Nous les rassurons que le lendemain, nous allons en recevoir d’autres, c’est ce que le gouvernement nous a dit.

Mardi, aucune livraison. Pas besoin de dire comment la journée a été.

Mercredi, aucune livraison. Là, je commence à angoisser. Les patients deviennent impatients, nous traitent de voleurs, de les cacher, nous nous faisons menacer si nous ne donnons pas de tests, même si on explique que nous n’en avons pas. Nous recevons de faux transferts de pharmacie pour des patients qui veulent des tests en pensant que ça faciliterait leur cas. Des livreurs se font intercepter à l’extérieur pour demander des tests. Des patients poussent d’autres patients en disant qu’eux sont plus importants parce qu’ils ont telle ou telle maladie.

COMBLE DU MALHEUR, la conférence de presse de mercredi soir. « NOUS N’AVONS PAS ASSEZ DE TESTS POUR TOUT LE MONDE. » Sérieux ?! Quatre jours avant, c’était un discours totalement différent qui nous avait été donné.

Aujourd’hui, 23 décembre, j’ai reçu une livraison en fin de journée, mais j’ai passé la journée à recevoir des insultes. Devinez comment ma journée de demain va se dérouler. Je dois avouer que je suis à bout de souffle. J’appréhende ma journée de demain, veille de Noël.

Au nom de tout le personnel des pharmacies, s’il vous plaît, restez respectueux. Nous ne sommes pas responsables de ces délais. Nous sommes informés de la même façon que vous, par les médias. Souvent, nous apprenons quelque chose, car c’est vous les patients qui nous en informent. Alors, s’il vous plaît, nous faisons notre travail avec passion. Nous sommes heureux et fiers d’aider durant cette pandémie, mais là, ça commence à être trop. Si vous avez des enfants qui ont reçu des boîtes, ne venez pas en chercher d’autres, laisser ceux qui n’ont pas votre chance en avoir.

J’adore mon métier, j’adore mes patients, mais il y a des jours où c’est plus difficile. Derrière ce masque, ce sarrau, il y a une personne qui travaille d’arrache-pied, qui est fatiguée, qui fonctionne à la caféine, qui a une famille comme vous, qui est inquiète comme vous, qui vit probablement des moments difficiles, qui ne va peut-être pas aller voir sa famille à Noël par mesure de sécurité et par choix personnel comme vous, qui a peut-être un membre de la famille très malade, qui a des émotions comme vous, mais surtout qui est humaine.

Alors, une dernière fois, s’il vous plaît, restez calmes et soyons respectueux.

Joyeux Noël et bonne année 2022 !

 

Cindy LB

Quand est-ce que ça va finir? Texte: Joanie Fournier

Quand le vilain virus mondial est apparu, nous avons été vraiment choyé

Quand le vilain virus mondial est apparu, nous avons été vraiment choyés. Deux emplois stables qui nous ont apporté une sécurité financière et des enfants en pleine santé. Déjà là, on était bien conscients de la chance qu’on avait. On a profité des six premiers mois et de la fermeture des écoles pour se souder tous ensemble. Et on n’aurait pas pu espérer une meilleure façon pour le faire… Le monde entier était sur pause, et nous, on profitait de chaque jour pour être ensemble.

J’ai eu de grandes pensées pour les gens qui vivaient seuls. J’ai envoyé tout mon courage et mes ondes positives à ceux et celles qui vivent dans un foyer toxique ou violent. J’ai gardé du courage et de la patience en tête pour toutes les familles prises dans un petit appartement avec des enfants sans pouvoir en sortir. On était pleinement conscients de la chance qu’on avait de vivre dans un grand foyer rempli d’amour et de bienveillance.

On a été de ceux qui ont suivi toutes les mille et une consignes sanitaires. Ces mêmes consignes qui changeaient d’un jour à l’autre. Ces mêmes lois qui nous tenaient éloignés du monde extérieur, de nos familles, de nos amis… Tu as le droit de me traiter de mouton ou de nous avoir trouvés naïfs. Tu as le droit de nous avoir trouvés consciencieux et respectueux. C’est pas ça le point.

Le point, c’est que « ch’pu capable ». Pu capable des congés forcés à chaque nez qui presque coule. Pu capable de me réveiller en sursaut en me demandant si l’un de mes enfants vient de tousser. Parce que la toux, c’est devenu le pire ennemi de tous les parents. Pu capable de prévoir des réunions quatre fois et de les déplacer sans cesse parce que les plans et les règles changent encore. Pu capable de ne plus voir mon monde. Là, tu vas me dire que j’ai le droit de voir du monde. Ouin. Dix personnes maximum… Une vraie blague quand tu as une grande famille. Parce que t’sais, faudrait pas que nos amis aient trop d’enfants eux aussi…

Ça va faire deux ans. DEUX ANS. C’est l’âge de mon fils, baswelle ! Ça. Va. Faire. J’ai TOUT fait, tout respecté à la lettre. Tous les défis possibles demandés par le gouvernement. J’ai même désinfecté mon épicerie au début, maudite peureuse. J’ai porté mon masque, à chaque fichue sortie. Je me suis lavé les mains à en avoir des gerçures qui saignent. J’ai coupé mes enfants de toute vie sociale, de toutes activités parascolaires, de toute enfance… Je me suis fait vacciner. MOI ÇA ! Celle qui a accouché de nombreuses fois « à frette » juste pour ne pas penser à l’aiguille du soluté, et encore moins à celle de la péridurale. J’écris le mot « aiguille » et j’ai comme les genoux qui ramollissent. MOI ÇA. J’ai pris tout ce que j’avais de courage, et je me suis fait vacciner. Deux fois, en plus. Je me demande encore comment j’ai fait.

Pis là, j’le dis, « ch’pu capable ». Je veux sortir de chez moi, crier à pleins poumons. Je veux voir mes enfants aller jouer avec n’importe quel ami, sans me demander ce qu’ils vont ramener à la maison. Je veux voir mes amis, plein d’amis, tous en même temps. Je veux les prendre dans mes bras, pis les frencher si ça nous tente. Je veux faire un party de Noël avec toute ma famille, TOUTE. 40-50 personnes chez nous, enweille ! Je veux que mon bébé rencontre toutes les personnes importantes pour moi. Pas une à la fois. Je veux aller au restaurant sans me demander si j’ai pensé à apporter une carte d’identité. Je veux rentrer à l’épicerie sans masque. Je veux manger un raisin vert entre les rangées, pis sentir l’odeur du cantaloup. Je veux voir le sourire des gens dehors. Je veux voir la caissière me sourire avec toutes ses dents, même s’il en manque.

Je suis en train de sérieusement me dire que c’est assez. Que tout ça sera fini le jour où on va le décider. Parce que clairement, ce n’est pas du gouvernement qu’on va connaître la date de la fin de tout ça.

Aujourd’hui, après deux ans, je m’en fiche que tu me trouves égoïste. « Ch’pu capable ». Ma santé mentale est pu capable. Ce n’est pas une vie… Et si je meurs de ce fichu virus ou de l’un de ses quarante variants, j’assume. Parce que si je meurs aujourd’hui, j’aurai eu l’impression d’avoir perdu les deux dernières années de ma vie… Au moins, si on recommence à vivre pleinement et qu’on y passe, ça aura valu la peine. Je ne veux plus entendre parler des prochaines doses de vaccins, et encore moins de l’évolution des variants. Si la Terre nous évince, on l’aura aussi mérité au fond.

Je ne suis pas antivaccin. Je sais que le virus est dangereux, oui mortel. Je suis vaccinée et consciente du danger. Mais je suis aussi d’autant plus consciente, après deux ans, que les conséquences sociales et affectives sont tout aussi dangereuses. Et j’ai envie de mettre mon pied à terre, drette là. Je n’ai plus envie de tout ça. « Ch’pu capable ».

Je veux que mon fils voie des bouches souriantes en arrivant à la pouponnière le matin. Je veux qu’il apprenne à parler en voyant des lèvres articuler, et pas juste au son. Je veux qu’il donne des gros bisous baveux à ses grands-parents. Je veux qu’il vive sa petite enfance… Celle qui ne repassera plus jamais. Celle qu’on est tous en train de manquer.

Je m’excuse si je vous choque. J’assume. « Ch’pu capable ». Suis-je la seule à avoir atteint ma limite ?

Joanie Fournier

 

J’ai besoin de plus — Texte : Stéphanie Dumas

Je ne sais pas si c’est la même chose pour vous, mais pour ma part depuis que le monde a été mi

Je ne sais pas si c’est la même chose pour vous, mais pour ma part depuis que le monde a été mis sur « pause », j’ai besoin de plus. Je ressens le besoin de voir mes proches et mes amies plus souvent. Je ressens le besoin de connecter davantage. De prendre le temps. Comme si cette distance forcée et ce bris de normalité mettaient en lumière l’importance que ces personnes ont dans ma vie.

Avant la pandémie, j’attendais avec impatience mes journées ou soirées en pyjama durant lesquelles rien ne figurait à l’agenda. Ces moments où j’allais enfin être seule. Ces journées ou ces quelques heures de repos dans cette folie du quotidien bien rempli avec le boulot, les projets, l’entretien de la maison, les rendez-vous et les autres obligations. Elles me semblaient si rares ! Maintenant, elles me semblent beaucoup trop nombreuses. En fait, elles sont tellement courantes que je ne trouve plus de coins à nettoyer ou à ranger dans la maison ! Comme si cette pause dans la frénésie nous avait permis de reprendre le contrôle plutôt que de se contenter de courir d’une journée à l’autre.

Ces drôles de mois nous ont permis de prendre du recul et de ralentir. J’attends maintenant avec impatience le moment d’organiser un grand souper ou un brunch avec la famille et les amis. J’attends de pouvoir passer de plus longs moments avec eux parce que ces moments font du bien. En réfléchissant bien, ce n’est pas la folie qui me manque. Mais le fait de prendre du temps avec mes proches. Peut-être que tout cela nous a permis de penser à ce qui compte le plus dans notre vie en plus de réaliser que certaines choses que nous pensions importantes ne l’étaient pas autant.

Les derniers mois ont amené plusieurs d’entre nous à réfléchir. Nous avons pu nous poser. Nous avons mis le doigt sur les choses que nous voulions changer pour le futur. Avec le ménage de la maison est venu le ménage des occupations et peut-être même le ménage dans les gens que nous fréquentions. Maintenant, il ne reste qu’à ajuster nos vies pour qu’elles soient en corrélation avec nos valeurs pour faire place au parfait bonheur.

Stéphanie Dumas

Délestage Covid : la chasse aux sorcières ? Texte : Liza Harkiolakis

J’ai souvent eu envie d’écrire sur la pandémie. Je ne l’ai jamais fait<span data-ccp-charsty

J’ai souvent eu envie d’écrire sur la pandémie. Je ne l’ai jamais fait, car je n’avais pas envie de débattre sans fin et de me faire rabrouer pour les opinions que j’ai sur le sujet. Je trouvais aussi qu’il y a suffisamment de tensions en ce moment, alors je trouvais inutile d’en ajouter. Aujourd’hui, c’est différent. Pour la énième fois en deux semaines, je viens d’entendre quelqu’un dire que « les gens qui refusent d’être vaccinés ne devraient pas avoir accès au système de santé, car ils doivent assumer leur choix ». Ici, on ne parle pas de risque de contamination possible, mais bien « d’assumer un choix ». Je me questionne. 

 Je comprends les enjeux du système de santé, les urgences qui débordent, le personnel soignant épuisé, l’obligation du délestage et les conséquences tragiques tout comme la souffrance et l’anxiété que ça peut engendrer. Cependant, je me demande en quoi choisir ou non d’être vacciné empêcherait une personne d’être soignée? Qui sommes-nous pour faire ce choix ? Sur quoi nous basons-nous pour avoir cette opinion ? Quel est notre raisonnement et quels sont nos véritables motifs ou critères de sélection ? 

 C’est un profond désir d’équité ou un besoin de justice sociale qui nous pousse à vouloir que les autres assument « leur choix » ? Si c’était le cas et que nous décidions d’en faire une nouvelle règle de société, il nous faudrait exiger de tous qu’ils « assument leurs choix ». Conséquemment, il faudrait refuser l’accès au système à tous les gens qui ont des problèmes cardiaques ou de diabète causé par une alimentation inadéquate ou une mauvaise hygiène de vie. Il nous faudrait priver de soins tous ceux et celles qui pratiquent de façon non sécuritaire tout sport risqué et activité dangereuse ou controversée. Si on tient à cette règle « d’assumer nos choix », il nous faudrait refuser de soigner tous les accidentés de la route qui par excès de vitesse, facultés affaiblies ou autres se retrouvent dans le système de santé. À cette liste de gens qui doivent « assumer leurs choix », ajoutons les personnes qui ont subi un accident de travail à cause de leur négligence, les hospitalisations causées par la consommation excessive de drogues et d’alcool. La liste de ceux qui doivent « assumer leur choix » pourrait sans doute s’allonger encore beaucoup… 

 Est-on retournés au Moyen Âge, à l’époque où les gens qui avaient des opinions différentes étaient envoyés au bûcher ? Se cherche-t-on encore des sorcières à brûler ? Est‑ce notre désir de voir les autres se responsabiliser ou assumer leurs choix qui nous pousse à dire qu’ils ne méritent pas d’être soignés ou alors est‑ce une façon de prendre position sur ce qui nous semble moral ou non ? Ce sont là deux intentions bien différentes. 

 Les conséquences du délestage dans le système de la santé sont tragiques et personne ne devrait en souffrir. Malheureusement, c’est le cas et ça n’ira sans doute pas en s’améliorant pour le moment. Je comprends la peur, la colère et l’incompréhension face à certaines décisions, mais je crois qu’il faut être prudents et faire preuve d’introspection quand on s’exprime sur le sujet ou lorsqu’on prend position d’une telle façon. 

 Nous sommes tous à cran. Nos amitiés les plus sincères ont été bousculées, notre anxiété a décuplé, notre société est fragilisée. Si nous n’avons plus personnellement ou collectivement le désir ou la capacité d’être empathiques les uns envers les autres, nous avons encore le choix de faire preuve d’intégrité, d’honnêteté et de bienveillance. Ce sera, selon moi, le seul moyen de sortir de cette pandémie sans en être trop écorchés comme ami, comme conjoint, comme frère, comme sœur, comme parent, comme société. 

Liza Harkiolakis

Ressortir ? Texte – Nathalie Courcy

La pandémie est finie, youppi ! Ben non, pas encore ! Mais quand même, la province passe en

La pandémie est finie, youppi !

Ben non, pas encore ! Mais quand même, la province passe en zone verte ce lundi.

Ce n’est pas tout gagné, les variants se terrent tout près, tous prêts.

La tombée des masques comporte des risques. Les push-push de désinfectant feront encore partie de notre vie longtemps (ben hâte de voir l’impact sur le système immunitaire à long terme, mais on s’entend que c’était nécessaire !).

Mais, on peut sortir ! On peut voir du monde ! On peut exister presque normalement !

On l’a attendu longtemps, cet assouplissement des mesures !

Moi qui habite à cinq minutes de la frontière interprovinciale, je peux maintenant traverser le pont sans risquer de me faire arrêter. On a pu visiter ma maman qui n’avait pas vu ses petits-enfants depuis la rentrée scolaire. On a pu recevoir une autre famille pour souper. Juste entendre le rire des enfants qui jouaient tous ensemble, c’était mon salaire pour avoir été si patiente et obéissante depuis mars 2020.

On dirait que tout est moins compliqué : pas besoin de faire la file dehors pour aller poster une lettre, pas besoin de réserver les livres en ligne avant de passer les chercher à la bibliothèque, pas l’impression d’avoir la peste quand on marche en famille de six… On est à un pas du paradis !

Bon, j’exagère, on fait encore très attention, on a de la sympathie pour tous ceux qui ont attrapé le sapristi de virus, qui en ont encore des séquelles ou qui en sont décédés. On a de la peine pour tous nos aînés qui ont été encore plus isolés que d’habitude et qui ont vu leur étage de résidence être décimé. On est soulagés pour les profs qui, on l’espère, n’auront plus à enseigner avec visière et en virtuel.

Mais pour ma part, je me sens soulagée d’un certain poids. Mes amis m’ont manqué et j’ai juste hâte de les retrouver ailleurs qu’à travers un écran. Les musées, les restos, les sorties improvisées m’ont manqué. Je passais une partie de mon année en avion, même ça, ça m’a manqué ! Qu’advienne le jour de la nouvelle normalité !

Et vous, de quoi aura l’air votre nouvelle normalité estivale ?

Maintenant qu’on a le droit de ressortir, quelles activités planifiez-vous dans les prochaines semaines ?

Et comment voulez-vous célébrer le fait qu’on est en train de s’en sortir ?

PARTY! (en respectant les consignes, là!)

Nathalie Courcy

https://nathaliecourcy.ca