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Le retrait de mes trompes, mon choix ! Texte : Stéphanie Dumas

Je suis une femme stérile de 32 ans. Et vous savez quoi ? Je me sens enfin libérée de ce poids

Je suis une femme stérile de 32 ans. Et vous savez quoi ? Je me sens enfin libérée de ce poids qu’étaient devenues ma fertilité et la maternité biologique. Ce message, je voulais le partager aux femmes, mais aussi à tous ceux qui peuvent mettre de la pression ou juger les femmes en regard de leur fertilité. Bref, de leur rôle quant à la procréation. La charge mentale relativement aux difficultés et aux choix liés à la conception demeure aussi trop souvent inégale entre les femmes et les hommes. Comme si les hommes étaient libérés de toute cette pression sociale.

Toutes les femmes devraient avoir le choix. Malheureusement, c’est encore tabou dans notre société moderne de 2022. Trop de femmes se font encore juger parce qu’elles prennent une décision quant à leur fertilité. Que le choix soit de ne pas avoir d’enfant ou bien de vivre la maternité autrement. Une femme ne devrait jamais avoir à justifier le fait de ne pas vouloir d’enfant ou de ne pas vouloir porter ses enfants. Une famille peut se constituer de plusieurs façons et ce n’est pas seulement une affaire de sang et de gènes. Beaucoup d’entre nous ressentent une pression face à ce rôle dans notre société, dans notre entourage et même avec les membres de nos familles proches. En fait, la pression peut même venir de nos propres parents. Vous rappelez-vous l’âge que vous aviez lorsque vos parents ou vos proches ont commencé à vous parler de bébés ?

De manière plus personnelle, la décision de faire retirer mes trompes est venue suite à un parcours difficile en fertilité. L’expérience de la maternité a été un parcours de douleurs et de souffrances autant physiques que mentales pour moi et pour mon partenaire. Finalement, il s’est terminé avec la résilience. Après quatre ans de tentatives durant lesquelles nous avons vécu six fausses couches (deux grossesses ectopiques) et des traitements de fertilité, j’ai fait le choix, mon choix, que la maternité biologique n’était pas pour moi. Un concours de circonstances a fait en sorte que mes trompes furent retirées en janvier 2022. Je suis maintenant stérile. Et je me sens enfin sereine. Personnellement, ce n’est pas pour ne pas vivre l’expérience de la parentalité, nos enfants arriveront à nous par un autre chemin un peu plus long simplement via la banque mixte. Et vous savez quoi, c’est tout aussi excitant.

Pensez-y avant de juger…

Stéphanie Dumas

Tu ne seras jamais papa – Texte: Kim Boisvert

Ça fait étrange à écrire, parce que depuis que je te connais, j’ai toujours cru que tu serais

Ça fait étrange à écrire, parce que depuis que je te connais, j’ai toujours cru que tu serais un papa exemplaire. Le genre de papa qui joue par terre avec son fils ou qui écoute les vidéos sur YouTube pour savoir comment faire une couette à sa fille. Tu sais, le genre de papa qui prendrait le temps de tout lâcher juste pour essayer de deviner ce qui est dessiné sur le bout de napperon du resto. Le genre de papa qui montrerait à son fils comment conserver sa gang de chums tout en honorant sa femme, et qui enseignerait à sa fille à ne jamais se laisser traiter comme si elle n’était pas au moins égale à ses confrères à l’atout externe. Le genre de papa qui aimerait prendre des selfies d’été dans le monde avec sa petite famille, sa femme à ses côtés, tenant un enfant sur une hanche et tenant l’autre sur ses épaules. Tu ferais probablement des crêpes en forme de dinosaure pendant que ta femme dormirait le samedi matin parce que t’sais, toi, te lever pour voir leur bouille, ça ne te ferait pas un pli. Et ça te rendrait heureux que ta douce dorme un peu. T’sais, un papa cool, honnête et présent.

Tu ne seras jamais papa, pas parce que ton corps ne le permet pas, c’est ta douce moitié qui a dit non. Et comme elle était là avant, et bien tu te dis que ce serait bête de balancer ces dizaines d’années de vie commune d’amour pour des petits êtres qui ne sont pas encore là et qui n’arriveront peut-être jamais. Parce que tu sais bien que c’est un non final, tu dois donc t’y faire. C’est ton deuil, votre choix. Un peu plus le sien quand même, mais un choix que t’as accepté, de travers un peu.

On en a souvent parlé, ou du moins on a effleuré le sujet. C’est tellement sensible que je le vois bien dans tes beaux yeux de mâle viril que ce sujet-là te fend l’âme. T’en parles pas souvent, mais le peu de fois où tu le fais, on entend les mots résonner sur une porte qui ne s’ouvrira jamais. C’est moins douloureux d’éviter le sujet et de continuer de jaser de cinéma ou de musique.

Ça me fend le cœur, probablement parce qu’à la base, j’ai toujours dit que j’étais pas prête à avoir des enfants. Et quand le moment est finalement arrivé, la vie m’en a donné trois d’un coup. Qui rira bien, rira le dernier, t’sais. Bien que seulement deux soient restées dans mes entrailles, si ça fonctionnait comme ça, je pense que je t’en offrirais une, de mes poulettes. Quand je t’ai annoncé ma grossesse, j’t’ai vu te décontenancer devant moi et me souhaiter Félicitations avec le plus d’amour dont tu étais capable, le plus de courage et quand même un peu d’envie.

Tu ne serais jamais papa. Et ça me rend tellement triste, parce que dans le monde, des papas comme toi, y’en manque à plein.

 

Kim Boisvert

 

 

Vieux mots, nouveaux concepts – Texte : Joanie Fournier

Avant d’avoir des enfants, il existe plusieurs mots ou concepts que tu p

Avant d’avoir des enfants, il existe plusieurs mots ou concepts que tu pensais connaître. Puis, en devenant parent, tu réalises que ces vieux mots ont tout à coup un nouveau sens… Plus les années passent, et plus tu réalises que tu pensais connaître ces mots, mais qu’en réalité, tu n’avais pas une once de l’idée réelle de ce qu’ils représentaient… Je pourrais écrire des dizaines d’exemples, mais je vais tenter de m’en tenir aux cinq essentiels.

La fatigue. L’exemple le plus parlant. Quand tu es jeune, tu peux travailler 60 heures par semaine. Tu peux enchaîner les courtes nuits dans les bars. Tu peux t’entraîner pour un demi-marathon. Tu peux penser sincèrement que tu es fatigué. Mais la fatigue, la vraie, tu la découvres quand tu deviens parent. Enchaîner les nuits blanches, dormir sur une oreille, veiller les enfants… Quand ils sont petits, tu te réveilles la nuit pour t’assurer qu’ils respirent encore. Quand ils sont grands, tu te lèves la nuit pour t’assurer qu’ils sont bien rentrés et en sécurité. Avant d’avoir des enfants, tu comptais le nombre d’heures que tu allais dormir la nuit en te couchant le soir. Avec des enfants, tu dois vite t’endormir, parce que chaque minute compte.

Le strict minimum. Avant d’avoir des enfants, tu peux trimballer un kit de rechange et une brosse à dents et être prêt pour quelques jours en virée. Avec un bébé, le concept du strict minimum change du tout au tout. Tu sors de chez toi avec tellement de sacs que tu dois faire plusieurs voyages pour aller de la maison à la voiture et que tu dois rejouer à Tetris pour tout faire rentrer dans la valise. Tu as pensé à chaque petit besoin de bébé, et tu pars avec la voiture pleine à craquer. Et là, tu as un petit sourire niaiseux parce que tu sais que tu n’es parti que pour deux ou trois heures et que tu as oublié de te brosser les dents…

Les priorités. Avant, tu passais avant tout le reste. Tu prenais du temps pour toi, tu t’achetais des trucs pour te faire plaisir, tu te pomponnais juste pour te sentir belle. Avec des enfants, tu peux prendre congé pour un après-midi de magasinage, mais tu vas quand même acheter 95 % de vêtements ou de jouets pour tes enfants. Pis ça va te rendre encore plus heureuse qu’avant. Parce que le bonheur de ces petits êtres maintenant vaut plus que tout l’or du monde. Ho ! Et certaines mamans te diront qu’elles arrivent à prendre du temps pour elles, parce que c’est important. C’est vrai que c’est important, mais elles mentent si elles disent qu’elles passent encore en premier. Si c’était vrai, le matin d’Halloween, elles auraient bu leur café chaud avant de se lancer dans les maquillages de zombies.

La fierté. Quand on vit des réussites comme ado, on est certain de connaître ce sentiment-là, la fierté… Tu te souviens de tes spectacles de danse, de la fois où tu as reçu un méritas au secondaire, de la course que tu as gagnée aux olympiades de l’école… Ce sont de beaux souvenirs. Mais quand tu deviens parent, tu apprends ce qu’est vraiment la fierté. La première fois que ta petite fille monte sur scène pour son spectacle de danse, tu as la gorge nouée de cette nouvelle émotion. La première fois que ton garçon t’invite au gala des méritas, cette même émotion te coupe le souffle. Et quand ton enfant franchit la ligne d’arrivée lors de cette course pour laquelle il s’est tant préparé, tes yeux sont remplis de cette fabuleuse émotion. Ton cœur est tout à coup trop gros pour ta poitrine. Et là, tu connais la fierté. Et tu as par hasard une petite pensée pour ta mère qui pleurait le jour de votre mariage. À l’époque, tu la trouvais vraiment intense… Maintenant, tu comprends.

L’amour. L’incontournable. Tu as rencontré dans ta vie certaines personnes, des partenaires, qui t’ont fait tourner la tête. Des gens qui ont le don de faire battre ton cœur plus vite et de te faire bégayer en même temps. Pour les plus chanceux d’entre nous, la bonne personne restera jusqu’à ce que la mort nous sépare. Tu penses alors que tu sais aimer. Tu es certain de connaître l’amour. Encore une fois, tu n’avais rien vu. Parce qu’un jour, tu as mis au monde un nouvel humain. Tu as offert à la Terre une âme de plus à aimer. Tu as créé un petit être. Et quand il s’est blotti dans tes bras, tu as souri en te disant que tu pensais aimer avant ça, avant lui. Et chaque fois que tu arrêtes le temps pour le regarder, le bercer, sentir son odeur, entendre son rire… tu réapprends ce qu’est l’amour. Tu aimes si fort, plus fort qu’hier. Mais jamais aussi fort que demain…

Joanie Fournier

 

Vice caché!

Normalem

Normalement, ce sentiment va vous habiter avant même qu’ils n’entrent dans votre vie…

La nouvelle est formidable. D’un couple, vous deviendrez une famille. Une unité qui pourra aussi s’agrandir ensuite. Les plus braves, ils dépasseront la norme des deux enfants. Certains s’arrêteront à un seul. Chacun de nous selon notre choix. Selon sa réalité. En partie selon sa tolérance à l’inconnu.

Mais, dès l’annonce, ce sentiment vient vous hanter. Jour et nuit.

Est-ce que je serai à la hauteur? Tout le temps. Surtout dans les moments plus difficiles. La patience, c’est une vertu qu’il est plus facile de cultiver seul. Déjà, à deux, ça se complique parfois. Alors, sans un mode d’emploi précis ou mal adapté à une personnalité qui s’affirmera avant même de parler…

Avec l’échographie, le sentiment se transforme. Ce n’est pas tant l’après, mais le si. Plus proche. Celui qui imposera de compter les doigts et les orteils. Juste pour se rassurer un peu. Comme si le visible garantissait l’invisible.

J’ai trouvé particulièrement difficiles les premiers mois. En fait, tant que mon enfant – chacun d’eux – ne pouvait s’exprimer par des mots. L’interprétation, lorsqu’on connaît ses limites, n’a rien de rassurant.

Le temps file.

Chacune de leurs premières étapes. Les premiers pas. Leur découverte de l’environnement. Par la bouche. Tous les pièges cachés. Pas pour eux. Les premières nuits à l’hôpital, dès que la fièvre ose s’inviter. Que leur respiration ressemble à la nôtre. Le cœur trop serré d’impuissance.

La garderie. Leur comportement social. Le lot des cadeaux qu’ils s’échangeront, par proximité. L’école. Et ça continue. La première sortie d’une nuit. Ils sont si petits. Et si? Et si?

L’adolescence. Rien que le mot peut vous glacer sur place. Une phase hormonale qui n’a que faire des principes d’encadrement. De tout, en fait. Avec une assurance affirmée. Impolie. « Pourquoi tu t’inquiètes? »

Tous les parents connaissent trop bien le sentiment, qu’importe ce qu’en pensent leurs enfants…

michel

Je ne savais pas

J’ai toujours su que je voulais être maman. J’étais enfant et

J’ai toujours su que je voulais être maman. J’étais enfant et je le savais. On rit encore, mon amie et moi, de nos discussions au secondaire. Elle, à quinze ans, disait ne pas vouloir de bébé parce qu’elle ne voulait pas accoucher. Et moi, gentiment, je riais d’elle et je lui assurais le contraire. (Elle est d’ailleurs maman, maintenant.)

Avant de faire mon premier test de grossesse, je savais que j’étais enceinte. Quand j’ai vu le +, j’ai eu un petit vertige. J’étais enceinte. C’était vrai : j’allais être maman. J’ai pris le téléphone et j’ai appelé l’amie qui, à quinze ans, ne voulait jamais accoucher. Dire qu’elle est maintenant la marraine de mon troisième, ma p’tite boule d’amour!

Mais là, je ne savais pas ce qui m’attendait.

Je ne savais pas que j’aimerais déjà à la folie, même si mini, ce petit être que je fabriquais de toutes pièces, que je tricotais. Je ne savais pas que je m’inquièterais déjà pour lui et que ce sentiment se répèterait à toutes les grossesses. Que je devinerais déjà les traits de personnalité de mon bébé-bedon, mais que cette petite bibitte finirait toujours par me surprendre.

Je ne savais pas que mon corps serait autant mis à l’épreuve, grossesse après grossesse. (Disons simplement que je n’avais pas des grossesses de rêve.)

Est arrivé le jour de l’accouchement. Lorsqu’on a déposé bébé sur moi, ma poulette adorée, que j’ai pu la tenir et la regarder enfin, ça m’a rentré dedans comme une tonne de briques.

Je ne savais pas. Vraiment pas.

Je ne savais pas que je pouvais aimer autant. Que je pouvais avoir mal en dedans chaque fois que je regarderais mon bébé. Que mon univers serait chamboulé, car ma vie prenait tout à coup un sens complètement différent.

Je ne savais pas que je ne me tannerais jamais et que je serais encore aussi émue de regarder ma fille et mes fils dormir, même à sept ans. Surtout, je pensais m’habituer à toutes ces émotions si complexes qui viennent avec la maternité, mais non. J’ai trois enfants, et les trois me remplissent d’une émotion indescriptible tellement je les aime. L’amour, la fierté, les angoisses, les peurs, la protection, name it… Tout ça, mélangé à beaucoup de fatigue qui occasionne souvent la disparition de la patience, disons‑le. Ce n’est pas toujours simple, hein! D’ailleurs, je ne savais pas que je pourrais être autant à bout, par moment.

Je ne savais pas que « choisir ses batailles » deviendrait ma devise. Que j’aurais un instinct qui deviendrait mon meilleur allié. Qu’une wannabe superwoman ainsi qu’une maman ultra poule cohabiteraient dans mon p’tit corps. Que parfois, ces deux rôles-là me nuiraient. Je ne savais pas que je n’aurais pas toujours réponse à tout. Que je me poserais souvent trop de questions. Même si les p’tits vieillissent, ça n’arrête jamais. Je ne savais pas que je deviendrais ma pire juge.

Je ne savais pas que ma mémoire me lâcherait sans cesse, mais que je me souviendrais du jour de mes accouchements à la seconde près. Je ne savais pas que mes enfants me feraient prendre conscience de moi-même. Que je me verrais en eux, que j’apprendrais à mieux me connaître. Qu’ils m’amèneraient à me dépasser, mais aussi à ME respecter.

Je ne savais pas que devenir parent serait le rôle plus beau, tout en étant le plus difficile de toute ma vie.

Il y a bien d’autres choses que je ne savais pas, et d’autres que je ne sais assurément pas encore.

J’ai peut-être toujours su que j’allais être maman. Sauf que, maintenant, je sais ce que c’est que d’être UNE maman.

Je me souviendrai toujours de ce jour en 2011, quand mon premier enfant est né. Et de ceux de 2012 et de 2014. Je me souviendrai de chaque naissance, pratiquement de chaque minute.

Sept ans déjà que je suis maman…

Je ne savais pas que ça passerait si vite.

Caroline Gauthier

Tu es arrivé trop vite !

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Comme le temps est long avant que tu ne sois avec nous, chez nous ! Et ces temps-ci, le temps nous donne une belle leçon… car il faudra du temps avant que tu n’aies tous les réflexes et les aptitudes d’un bébé né à terme. Comme une grossesse qui se poursuit pour toi, les semaines de vie que tu accumules à l’hôpital seront déduites de ton âge pour quelques années à venir. Ce sera ton « âge corrigé » dont parlent tous les parents de prématurés. C’est tout de même ironique de t’avoir avec nous et de devoir soustraire ces semaines à ton âge plus tard ! Comme si on nous volait du temps ensemble…

 

Ces douze semaines manquantes ne m’auront jamais parues si importantes ! Importantes pour toi, pour que tu sois parfaitement en forme. Importantes pour moi, pour me préparer à ta venue, mais surtout, pour profiter de cette belle bedaine que j’avais et qui me faisait me sentir si belle… Oui, il me faudra bien du temps pour faire le deuil de cette bedaine que j’aimais tant et de ce moment merveilleux de grossesse… Il faudra que le temps passe, que mon âme accepte cette rupture brutale, cette séparation de toi si rapide… Mais le temps va passer, mon cœur, et maman ira mieux elle aussi. Promis.

 

Il faudra de la patience aussi à tes parents qui t’espèrent à la maison, qui regardent ta chambre pas prête, tes meubles à peine déballés de leur boîte de livraison et tes vêtements reçus en cadeau, posés çà et là avec le cœur gros… Il nous faudra être patients. Patients avec nous-mêmes, avec les larmes qui nous montent souvent aux yeux, encore bouleversés que nous sommes par tous ces évènements. Patients pour apaiser la tempête qui fait rage dans le cœur d’une maman qui n’a pas pu mener à terme sa grossesse et qui s’en veut tellement de ne pas avoir pu t’éviter toutes ces souffrances et ces problèmes.

 

Oh oui, il en faudra du temps ! Tes parents devront apprendre à vivre avec les déplacements vers l’hôpital pour te voir. Apprendre à vivre avec l’ennui de toi qui leur serre la gorge. Apprendre à être en communion avec toi à distance, à aller puiser ailleurs le réconfort alors que tu n’habites pas ton lit dans ta chambre, dans ta maison, mais bien un incubateur à l’hôpital… Nous devrons apprendre à devenir parents d’une manière toute spéciale, différente et pas vraiment sympa, mais tout de même apprendre à devenir tes parents, mon amour.

 

Il faudra du temps pour digérer tout ce qui s’est passé si rapidement en si peu de temps… Un malaise, une hospitalisation dans une autre ville, des espoirs et des K.O. successifs, un accouchement, ta naissance, la peur, les douleurs… Les choses changent parfois très vite… trop vite… mais le temps va passer et nous savons que nous parviendrons à assumer tout ce qui est arrivé. Même si c’est loin de notre scénario idéal. Même si c’est difficile à accepter. Même si on est parfois bien découragés… Nous savons que le temps va passer et que tout va rentrer dans l’ordre… Il n’y a pas d’autres options pour nous.

 

Il faudra que le temps passe pour que tu sois complètement hors de danger et que l’on puisse savourer le plaisir de t’avoir avec nous sans toujours craindre un danger imminent. Il faudra que le temps fasse son œuvre et apaise nos cœurs pour que l’on respire plus librement. Déjà mon amour, tu nous prouves que tu es fort et que tu veux vivre. Nous sommes plus qu’heureux de te voir ainsi prendre du mieux.

Bien sûr, nous restons aux aguets, mais nous avons confiance en toi et… au temps ! Seul remède valable pour que tu ailles mieux. Pour l’instant, nous tenons tes petites mains, nous te prenons parfois dans nos bras lorsque tu vas bien et essayons par tous les moyens que l’amour que nous avons pour toi se rende jusqu’à toi. Nous t’aimons si fort ! Mais d’ici à ce que les choses se placent, ce sera ainsi et nous attendrons à tes côtés… patiemment… que le temps arrange les choses. Dors en paix mon cœur, nous sommes là à tes côtés et nous nous battons avec toi.

– 7 janvier 2009

 

Félix est né prématurément à vingt-huit semaines de grossesse.

955 grammes et 34 cm d’amour dans nos vies.

97 jours d’hospitalisation.

Il a maintenant huit ans, il est en parfaite santé, il est magnifique à voir grandir.

La vie a trouvé son chemin.

 

Celles qui savent

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Un petit plus sur un bâton. Un cœur qui bat. Une silhouette parfaite sur un écran d’hôpital. Quand on tombe enceinte, pour la toute première fois, on ne le sait peut-être pas encore, mais on se situe entre deux mondes. On est une pas-tout-à-fait-maman. Une maman… qui ne sait pas encore. Parce que quand on met un enfant au monde, là, et seulement là, on bascule du côté de «celles qui savent». Et tout ce que nous avons pu observer chez les déjà-parents et qui nous semblait étrange jusque-là, tout ça, prend subitement un sens incroyable. Parce que maintenant, on sait.


On sait ce que ça fait d’accoucher. Peu importe la manière. Maintenant, on sait. Parce que même si on avait assisté à des accouchements en personne, et même si on avait lu tous les livres sur le sujet, je vous assure qu’on ne savait pas encore.


On sait qu’il est possible de passer des nuits blanches, des jours et des jours sans dormir… des semaines et des semaines sans dormir… des mois et des mois en carence totale de sommeil. Pas juste parce qu’on doit répondre aux besoins d’un petit être totalement dépendant de nous, mais parfois tout simplement parce qu’on passe des heures en parfaite admiration à regarder ce petit être dormir paisiblement.


On sait que les sujets de conversation qui nous passionnent peuvent parfaitement passer de la couleur d’une selle, à sa consistance et à sa fréquence… Et on sait que parler de caca peut tout à coup nous rendre très fières, oui, sans aucune honte.


Il fut un temps où on s’habillait à la dernière mode des magasins, et où on prenait le temps de se coiffer et de se maquiller au réveil. Et tout à coup, on sait à quel point tout cela est futile. On sait qu’on retire toute la fierté du monde à habiller et à coiffer ce petit être plus que soi-même.


Avant, on pensait qu’une paire de souliers et un sac à main suffisaient pour pouvoir sortir de la maison. Maintenant, on sait que toute sortie est impossible sans une valise contenant un nécessaire de survie, des vêtements pour une semaine et le magasin Costco au complet. J’exagère à peine.


On pensait qu’on savait bien manger. Jusqu’à ce qu’on révise notre guide alimentaire, pour être sûre de donner à notre enfant tout ce qu’il faut. Jusqu’à ce qu’on cuisine des purées, sans sel, sans sucre, et dans l’ordre indiqué sur le guide.


On pensait qu’on connaissait bien la vie et tous les petits trucs du quotidien. Maintenant qu’on a mis un être humain au monde, on sait qu’on ne connaissait rien à la vie. Rien du tout.


On ne savait pas à quel point un sourire pouvait nous faire fondre. On ne savait pas que le rire de notre bébé nous ferait pleurer à coup sûr. On ne savait pas que la Terre arrêterait de tourner et que le temps se figerait lors de ses premiers pas. On ne savait pas qu’un bisou donné de bon cœur, aussi baveux soit-il, pouvait nous inonder d’une émotion si forte.


On pensait qu’on ne se souvenait plus d’aucune chanson. Puis tout à coup, notre cœur se rappelle comment chanter. Il se rappelle comment offrir les mots les plus précieux à notre enfant pendant qu’on le berce le soir.


On ne savait pas ce que c’était l’amour. On pensait qu’on savait. Mais on a appris jusqu’où il était possible d’aimer. On a réappris ce qu’était l’amour et le bonheur.


On a appris que le plus beau cadeau de la Terre, c’était nous-mêmes qui pouvions nous l’offrir. Peu importe les trophées gagnés et les diplômes obtenus, on se couche maintenant le soir en se répétant qu’on a offert au monde la plus belle chose qui soit. On a créé un être humain, et c’est ça, le plus bel accomplissement d’une vie. Parce que maintenant, on sait.

 


Joanie Fournier

À toi qui es devenue maman pour la première fois

Je ne sais pas quelle décision tu as prise lorsque vous avez enfin

Je ne sais pas quelle décision tu as prise lorsque vous avez enfin obtenu votre congé de l’hôpital. Est-ce que tu t’es assisse à l’arrière avec ton petit trésor pour votre retour à la maison ? C’est difficile, n’est-ce pas, de cesser de le contempler ? C’est fou cet amour qui t’inonde le cœur lorsque tu tiens ta septième merveille du monde dans tes bras. C’est magique et magnifique, mais tellement angoissant à la fois. Voici ce que j’aimerais de te dire.

  1. Donne-toi du temps.

Même si tu l’as porté en toi pendant neuf mois, ce petit être magnifique, tu apprendras à le connaître chaque jour de sa vie. N’angoisse pas si parfois, tu ne sais pas quoi faire. Chaque jour, tu prendras confiance en toi et tu prendras toujours les meilleures décisions pour lui au meilleur de ta connaissance.

  1. Allaitement ou biberon

Un gros débat dans lequel je ne me lancerai pas. Je suis pour le choix. Choisis ce qui te rend le plus confortable, ce qui te rend heureuse. Un bébé a besoin d’une maman en accord avec ses choix, il a besoin d’une maman heureuse.

  1. Dors

À la suite de l’accouchement, il y a cette période d’adrénaline où nous nous sentons forte et invincible. Dors quand ton bébé dort, parce que cette adrénaline finira par tomber et la fatigue arrivera.

  1. Les coliques

Il n’y a pas de remède miracle, sauf le temps. C’est épuisant et éreintant, mais ça finit par passer.

  1. Les dents

(voir coliques)

  1. Les maladies

Lorsque le temps sera venu pour toi de retourner au travail, bébé ira en garderie. La première année, il sera souvent malade (rhume, gastro, fièvre, alouette !). Ne t’en fais pas, il vieillira et son système immunitaire se renforcera. Une fois à l’école, tu pourras prendre des congés de maladie pour toi (parce qu’enfin, il t’en restera).

  1. Tu es sa maman

Il n’y a que toi et le papa qui savez ce qu’il y a de mieux pour votre petit trésor. Tout le monde aura son mot à dire. Faites-vous confiance.

  1. Ton instinct

Un instinct de maman ça se trompe rarement. Tu comprendras le sens de cette phrase très bientôt.

  1. Post-partum

Ce n’est pas une légende. Ça existe et c’est fréquent. Il ne faut pas avoir peur d’en parler à ton médecin. N’hésite pas à demander de l’aide lorsque tu te sens dépassée, que tu vives un post-partum ou pas.

  1. Le temps passe vite

Profite de tous les petits moments avec ton bébé. Le temps passe si vite. Dans un avenir rapproché, tu vivras sa rentrée scolaire en te disant que tu as pourtant l’impression de venir d’accoucher.

  1. Le soleil et les tempêtes

Être maman, c’est une montagne russe d’émotions et d’aventures. Prends le temps de savourer le premier sourire (et tous ceux qui suivront). Le premier « maman » sera une douce musique à tes oreilles. Ton cœur flanchera lorsque, pour la première fois, il courra vers toi, enroulera ses bras autour de ton cou et te dira « Je t’aime maman ! » Célèbre chacune de ses réussites, si petites soient-elles. Garde chacun de ces moments dans ta mémoire, car ce sont eux qui te permettront d’affronter les tempêtes. Parce que, oui, il y en aura.

  1. Être maman, c’est pour la vie

Il n’y aura jamais de fin à ton contrat tant que tu vivras. Même s’il a quarante ans, ton enfant restera toujours ton petit bébé. Tu t’inquiéteras toujours autant pour lui et tu l’aimeras toujours autant.

Être maman sera la plus belle aventure de ta vie.

Mélanie Paradis