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10 astuces pour survivre avec un ado

Ton enfant n’a pas été livré avec le mode d’emploi et pendant

Ton enfant n’a pas été livré avec le mode d’emploi et pendant toute sa vie, tu as avancé et cheminé comme parent, avec plus ou moins d’assurance. Puis l’adolescence est venue chambouler tous tes repères. Le grand n’importe quoi !

Alors je te suggère ici dix astuces indispensables pour survivre avec un ado (ou deux ou trois ados !…)

  1. Lâche prise !

À chaque situation conflictuelle, répète cette phrase en boucle haut et fort : « M’EN CALISSE, M’EN CALISSE, M’EN CALISSE ! »

  1. Nourris-le !

Crois-moi, un ado qui a faim est beaucoup plus difficile à supporter qu’un ado rassasié ! Pis il a TOUT LE TEMPS FAIM. Alors veille à ce que le frigo soit bien rempli !

  1. Couche-toi avant lui !

Le rythme circadien d’un adolescent est différent. L’ado typique fonctionne super bien le soir et a beaucoup de misère à décoller le matin. Va te coucher avant lui, dors, et le matin, tu prendras toujours ton déjeuner tranquille, car il sera encore au lit ! L’adolescence, c’est le retour des cafés sereins le matin (si on ne réveille pas la bête…)

  1. Donne-lui des corvées !

Chez toi (oui, oui, tu es chez toi), ce n’est pas un hôtel, il doit participer aux tâches ménagères lui aussi ! Établis des règles claires NON NÉGOCIABLES.

  1. Ne rentre pas dans sa chambre !

C’est son univers. Ça pue et c’est le bordel ? Tant pis ! Pour ton équilibre psychologique, n’ouvre surtout pas cette porte-là !

  1. Achète-lui des écouteurs !

Vous n’avez certainement pas les mêmes goûts musicaux lui et toi, alors achète ta tranquillité et offre-lui un casque d’écoute. Tu pourras chanter à tue-tête ta musique préférée sans te faire insulter.

  1. Coupe le wifi le soir !

22 heures : plus accès au net. Et ce jusqu’au matin. Le wifi peut se couper facilement aussi en cas d’échecs à l’école, en cas de comportements irrespectueux, en cas de corvées oubliées, etc.

  1. Tu n’es pas un taxi !

Ce n’est pas obligatoire de véhiculer partout ta progéniture sans condition ! Hey ! Figure-toi qu’ils sont très capables de prendre le bus, le métro, de marcher ou de covoiturer !

  1. Encourage-le à travailler !

Une petite job, c’est vraiment incroyable pour un ado : ça lui amène de la confiance en lui, de l’autonomie et du cash ! C’est une superbe école de vie et surtout, surtout, tu as la paix quelques heures par semaine !

  1. Enfuis-toi !

Sauve-toi régulièrement ! Vis ta vie ! Va au resto avec ton chum, sors avec tes amis, fais la fête, amuse-toi ! Ton ado sera heureux d’avoir un peu de tranquillité à la maison quand tu n’y es pas, et toi… tu retrouves enfin ta liberté ! C’est génial finalement un ado !

Gwendoline Duchaine

 

Cette génération d’humains

Pendant le congé des fêtes nous avons décidé d’être plus

Pendant le congé des fêtes nous avons décidé d’être plus cool avec nos enfants et de ne pas limiter le temps d’utilisation des cellulaires. C’était les fêtes après tout, et chacun faisait ce qu’il voulait.

Nous avons constaté avec effroi que notre fils de treize ans a passé quarante heures par semaine à regarder des vidéos sur Internet. Quarante heures où il a ingéré de l’information plus ou moins pertinente sans rien produire ni créer. Il est devenu complètement passif.

J’ai trouvé ça effrayant. Contrairement à de nombreux parents d’ados, nous limitons habituellement le temps d’utilisation du téléphone (ainsi que les jeux vidéos). Sauf si nous constatons que l’enfant a de bons résultats scolaires, une vie sociale animée et des activités connexes, nous sommes alors plus tolérants.

Je me questionne beaucoup ces temps-ci face à ces cellulaires auxquels nous sommes tous greffés. J’ai réussi à limiter mon temps d’utilisation en supprimant absolument toutes mes notifications, non seulement celles qui proviennent des réseaux sociaux mais aussi des courriels et des nouvelles. Je n’ai que les messages textes et les appels qui rentrent. Bref, c’est redevenu un téléphone! Et je suis beaucoup moins portée à le regarder, je l’oublie souvent et je me sens libérée!

Si moi, adulte, je me sentais dépendante de mon cellulaire, imaginez l’impact sur un enfant ou un adolescent…

L’utilisation des écrans rend nos enfants contre-productifs, ça détruit leur imagination, les enfants ne s’ennuient plus et n’inventent plus de jeux ni d’histoires. Ils absorbent passivement. C’est cette génération d’humains que nous sommes en train de créer. 

Et moi, ça me fait peur.

Vous parents, limitez-vous les écrans pour vos enfants et vos ados?

Êtes-vous, vous-mêmes, dépendants de votre cell?

 

Gwendoline Duchaine

 

Les apprentissages en famille (ressources pour le premier cycle du primaire)

Avec le mois de septembre qui se pointe le bout du nez, j’entrevois déjà notre quatrième année

Avec le mois de septembre qui se pointe le bout du nez, j’entrevois déjà notre quatrième année d’école à la maison qui se profile à l’horizon. Ça sent la nouveauté et la continuité tout à la fois… Un des nombreux privilèges d’apprendre en famille.

 

Mon plus jeune entreprendra sa deuxième année du premier cycle. À sept ans, il n’a jamais mis les pieds à l’école. Par contre, dans la dernière année, il a foulé le sol du Colisée de Rome, du Palais de Versailles, de la Tour de Londres et de l’Île aux Musées de Berlin. Entre autres.

 

Il m’arrive de paniquer en pensant que je n’arriverai jamais à offrir à mes enfants tout ce qu’ils pourraient trouver dans une école. Puis, après une bonne inspiration, je retrouve mon calme et me rappelle que je leur offre autre chose. Quelque chose de différent, qui a ses bons côtés aussi.

 

Chaque famille vit l’école à la maison à sa façon. Inévitablement, notre aventure nous ressemble. En fait, c’est toute la beauté de la chose! Chez nous, c’est l’amitié, la curiosité, la créativité et l’épanouissement qui priment. Comme nous sommes passionnés d’Histoire, d’art, de nature et de lecture, beaucoup de nos activités tournent autour de ces sujets.

 

J’avais débuté l’école à la maison avec mon aîné en deuxième année alors j’avance en terrain plus familier avec mon cadet. Il y aura bien sûr quelques nouveautés… Juste le fait de vivre en Italie au lieu de l’Outaouais, ça change une routine! Et je vais aussi m’adapter à la personnalité de mon plus jeune évidemment… N’empêche que ça simplifie beaucoup les choses de retrouver mes ressources favorites au lieu d’avoir à chercher tout partout.

 

Premièrement, nous nous entourerons à coup sûr de littérature jeunesse coup de cœur :

 

–          Des auteurs amusants comme Élise Gravel (Adopte un glurb! et cie), Mélanie Watt (la série Chester) et Richard Byrne (Ce livre a mangé mon chien! Ce livre n’est pas le bon! et Ce livre ne fonctionne pas!)

–          Des BD accrocheuses comme Les Légendaires, Nelson et L’agent Jean!

–          Des séries de livres informatifs débordant d’humour comme Les Dragouilles, Les sciences naturelles de Tatsu Nagata et Savais-tu?

 

Deuxièmement, je garderai toujours près de moi mes ouvrages de référence préférés :

 

–          Les livres de la collection Les ateliers d’écriture (publiés chez Chenelière) pour accompagner les enfants comme de vrais auteurs.

–          Les livres de Van de Walle pour explorer les mathématiques avec eux.

 

Troisièmement, nous utiliserons les cahiers Alphabétik et Numérik (publiés chez ERPI) pour nous guider dans nos apprentissages en français et mathématiques.

 

Et finalement, voici dix superbes ressources Web que je compte réutiliser et qui pourraient bien vous intéresser aussi (merci infiniment aux profs blogueurs qui partagent leurs créations sur la toile!) :

 

  1. Le site Web Les superhéros de l’orthographe au quotidien https://lessuperprofs.jimdo.com/ qui partage 34 listes de mots à étudier (tirés de la Liste orthographique à l’usage des enseignantes et enseignants) ainsi que des dictées.
  2. Les cartes d’activités de la Classe de Madame Bernice, remplies de suggestions pour écrire et manipuler les mots à l’étude http://classedemadamebernice.blogspot.com/2011/11/etude-de-mots-les-5-au-quotidien.html.
  3. Les rigolotes Petites histoires pour comprendre la grammaire de Teacher Charlotte http://teachercharlotte.blogspot.com/2016/01/petites-histoires-pour-comprendre-la.html?m=1.
  4. Les drôles de vidéoclips d’Alain le lait pour étudier les verbes : être, avoir, aller et faire https://www.youtube.com/watch?v=z2IrJ0DB0Xg.
  5. Les amusantes représentations des classes grammaticales de Calliplume http://laclassedecalliplume.eklablog.com/les-monstrueuses-classes-grammaticales-a127085616.
  6. La grille de relecture proposée par Dix mois http://www.dixmois.fr/pommes-a99650303/.
  7. La frise chronologique de Lutin Bazar à compléter au fil de nos découvertes http://frame.bloglovin.com/?post=4483541556&blog=3682651&frame_type=p&viewer=true.
  8. La liste d’une centaine de mots à mémoriser qui aideront à lire des livres de niveau débutant en anglais http://www.empoweringparentstoteach.com/reading/i_can-read-100-words-free-printable-chart-word-cards/.
  9. Le cahier d’étude sur les additions et les soustractions de La classe de Zazou http://laclassedezazou.eklablog.com/l-apprentissage-des-faits-numeriques-les-additions-a118076442.
  10. Différents jeux de cartes pour pratiquer les tables (mes préférés : Speed Racer et Addition War) https://denisegaskins.com/2006/12/29/the-game-that-is-worth-1000-worksheets/.

 

Voilà mon petit coup de pouce pour les ressources plus formelles… Mais n’oubliez pas que c’est la partie plus éclatée et spontanée de l’éducation à domicile qui fait tout son charme. Bonne année!

 

 

Elizabeth Gobeil Tremblay

J’ai trois ans et un travail à temps plein

Un jour, je serai grande et j’irai passer mes journées assise en

Un jour, je serai grande et j’irai passer mes journées assise en classe, devant une enseignante qui me remplira de connaissances et d’habiletés pour pouvoir être indépendante et travaillante. Je choisirai une profession qui me correspondra. Mais avant tout ça, je dois travailler. J’ai trois ans et je travaille à temps plein. En milieu de garde. Déjà. Et parfois, au‑delà des quarante heures. Et ce, sans salaire. Sauf la plus belle des occasions d’apprendre et d’évoluer dans un milieu sain et bénéfique pour mon développement.

Toi, du haut de ton âge, tu penses que je joue à longueur de journée. Pourtant, j’acquiers un tas de connaissances qui me permettent de me développer.

On se lève plutôt tôt. Trop tôt même. Comme c’est toi qui m’amènes au boulot, je dois respecter ton horaire. Déjeuner, m’habiller, faire ma toilette et entendre à répétition « GOOOOOO! Je vais être en retard. » Comme s’il n’y avait que toi qui travailles… Puis, direction le service de garde. Je vais t’avouer qu’il y a des jours où j’aimerais mieux rester au lit. Mais tu me ramènes rapidement à la réalité… sécher mes larmes, faire ma grande de trois ans et accepter que la journée soit longue sans toi. Chacun de notre côté, nous travaillerons. Toi pour gagner des sous et moi, pour un jour en gagner aussi.

Tu n’as pas si tort en disant que je vais jouer. Mais sais-tu que jouer me permet de créer une liaison entre toutes mes sphères de développement? Je combine mes idées, mes intuitions, mes déductions. J’apprends à avoir une opinion, à analyser selon les expériences que je vais vivre tout au long de ma journée. Plus je vais grandir, plus cela va évoluer, se complexifier. Mon jugement et mes capacités d’analyse.

Là, je vais te parler de termes que tu ne connais probablement pas. Il s’agit de mots scientifiques pour exprimer ce que je fais comme travail. Je développe :

Mes habiletés motrices. Apprendre par des jeux à développer mes mains, mes doigts. Un jour, je pourrais bien tenir un crayon et me mettre à écrire sans cesse. C’est important de savoir bien tenir les objets dans ses mains. Savoir les diriger pour exécuter les bonnes actions. Tu sais que ça prend une bonne dextérité pour être chirurgien?

Les habiletés intellectuelles : Apprendre à analyser et à déduire. Me construire une logique. Apprendre à gérer mon temps. Planifier. Ça requiert beaucoup, énormément de pratique. De répétition, d’exécution. Rien de moins pour construire une base en mathématique.

Les habiletés sociales : On ne vient pas au monde avec des habiletés sociales. Je dois les apprendre, pour ainsi communiquer facilement. Je dois d’abord être en mesure de bien parler, faire des demandes, comprendre ce que veut dire « à tour de rôle ». Je pourrai ainsi mieux communiquer, mais aussi interagir avec mes collègues de la garderie et avec vous, chers parents.

Les habiletés langagières : Le langage, ce n’est pas qu’émettre des sons. C’est aussi être en mesure d’entendre, de comprendre pour ensuite être en mesure répondre. Mais pour répondre, je me dois de construire un bon vocabulaire diversifié. Pour cela, je dois entendre de nouveaux mots et les associer pour ensuite les mettre en application.

Les habiletés affectives. Ces habiletés qui vont me permettre de mieux me connaître pour ainsi être capable de bien gérer mes émotions. Connaître mes limites. Reconnaître que je suis bonne et aimée, pour ainsi forger mon estime. Tu sais que si j’ai de bonnes habiletés affectives, j’ai plus de chance de persévérer à l’école et de me rendre loin dans mon cheminement scolaire? Je serai en mesure de mieux gérer le stress, la colère. J’aurai plus d’empathie.

L’adulte ou le plus grand que moi m’aide en m’orientant, mais aussi en me laissant deviner. Il me laisse choisir pour que je puisse déduire par moi-même. Lorsque j’explore, c’est moi qui m’amène à mieux comprendre le monde qui m’entoure et dans lequel j’habite. J’assimile plus rapidement. Je bâtis peu à peu mon estime personnelle. Pour cela, j’ai besoin d’encouragements et de patience. Je sais, je sais, je ne suis pas toujours l’employée du mois, mais bon, j’essaie fort.

J’apprends énormément sur des tas de trucs différents en même temps et parfois, cela me fatigue. Je deviens alors moins patiente. Je sais que cela te demande beaucoup de m’expliquer encore et encore. De nommer le sentiment qui m’habite pour que je puisse comprendre ce qui se passe en moi. À la longue, je finis par tout mélanger. C’est l’expérience qui rentre!

Pour mieux m’aider à être une employée efficace, j’ai grandement besoin de toi. Toi l’adulte. J’ai besoin que tu définisses une routine autour de mes journées. Je vais donc ainsi associer plus rapidement avec celles‑ci l’ordre des choses. Mentalement, mon cerveau va se préparer et je pourrai mieux anticiper ce qui m’arrive. Je sais, pour toi c’est acquis et tu ne vois pas l’importance de bien te sentir là‑dedans, mais moi, ça m’aide à devenir autonome. Et qui dit « autonomie » dit « ça va goaler les matins pressés ».

Et le dodo! Si tu savais, j’en ai tellement besoin!! Tu sais que mon cerveau travaille encore lorsque moi je dors? Tout ce que j’ai enregistré durant la journée, mon cerveau profite de ce petit calme pour tout mettre en place pour que dès demain je puisse m’y référer vitement. Je continue de grandir et tout mon système se réinvente, se refait. Ça m’évite d’attraper des petits microbes, car mon système est plus fort. J’ai déjà essayé, mais, lorsque je suis malade, je ne suis pas efficace au travail.

Sais-tu qu’il est prouvé que passer plus de quarante heures en service de garde peut m’amener à être plus agressive? Un peu comme toi, passé tes quarante heures au boulot, tu le dis souvent à la maison que c’est vraiment éreintant. Je te comprends donc! C’est pour cela que j’attends, moi aussi, les vacances pour décrocher de la routine de mon emploi. J’en ai besoin pour faire un arrêt et ensuite reprendre le boulot en forme, remplie d’une bonne et belle énergie. Pour me soustraire du bruit du service de garde. Il paraît que le bruit en garderie équivaut au bruit en décibels d’un marteau piqueur qui fracasse l’asphalte. C’est difficile d’apprendre et d’assimiler dans autant de bruits.

Merci à vous, papa et maman, de considérer mon temps en milieu de garde comme mon milieu de travail. Là où j’apprends, je grandis et j’évolue. Là où ma paye se mesure à grands billets de laissez-passer pour un avenir meilleur.

Mylène Groleau

 

Sortir du rang

Quand mes enfants jouent avec leurs amis qui fréquentent une école

Quand mes enfants jouent avec leurs amis qui fréquentent une école publique, une école privée ou une école alternative… qu’est-ce que je vois ? Je vois un groupe d’enfants heureux devant un monde qui leur appartient.

Quand je rêve de mon fils, à vingt ans, qui rencontre une nouvelle personne… qu’est-ce que j’imagine ? Qu’elle le trouve drôle, brillant, gentil… un peu original, peut-être, et ouvert (c’est un genre de prince charmant, OK ? Dans un fantasme, la perfection existe !) Bref, je suis convaincue que cette création de mon esprit ne se doute même pas que ma progéniture a fait l’école à la maison. Premièrement, il ne se présentera sûrement pas en disant « Salut ! Savais‑tu que j’ai fait l’école à la maison ? » (À moins qu’il ne l’ait VRAIMENT pas côté drague !) et deuxièmement, ce ne sera pas écrit dans son front non plus.

Alors serait-il possible de dédramatiser notre choix éducatif juste un ti‑peu?

Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants. (Déclaration universelle des droits de l’homme)

Oui, bien sûr, choisir d’apprendre en famille, plutôt qu’à l’école, a son importance et ses conséquences. Comme TOUS nos choix parentaux. Mais il n’y a rien qui indique qu’on devrait juger ce choix plus sévèrement qu’un autre. Et surtout, aucune raison valable de bafouer la liberté des parents qui s’engagent sur ce chemin.

Je les connais les scénarios catastrophes qui vous font douter: endoctrinement, isolement, pauvre qualité d’enseignement… Mais je sais aussi que plus d’une cinquantaine d’études se sont penchées sur les apprentissages en famille et que, dans l’ensemble,  elles ne confirment pas vos craintes sur le développement socioaffectif des enfants, leur performance académique ou leur intégration sociale à l’âge adulte (voir L’école à la maison au Québec: un projet familial, social et démocratique de Christine Brabant). De simples peurs ne sont pas une raison suffisante pour nous brimer.

Je sais. La peur, le jugement… c’est instinctif. C’est un peu comme ça qu’on a assuré la survie de l’espèce, non ? La maman singe qui s’approchait un peu trop de l’eau se faisait sûrement rapidement ramener à l’ordre par sa bande hurlante parce qu’un prédateur pourrait s’y cacher… Et la femme préhistorique qui ne gardait pas son bébé assez près d’elle la nuit subissait certainement les grognements désapprobateurs des autres femelles du clan… C’est naturel de réfléchir et de prendre position. Sauf qu’on ne prend pas tous la même position… Ça aussi c’est humain, et ça aussi, ça a contribué à notre évolution. L’être qui a osé sortir du rang.

Faire preuve d’ouverture, on dirait que c’est plus facile lorsqu’il est question d’une orientation sexuelle, d’un handicap physique ou d’une couleur de peau. Lorsqu’il est question de différence parentale, la marginalité passe moins bien. Probablement parce que ces différences résultent d’un choix. La couleur de ma peau ne remet aucunement en question la vôtre. Par contre, un choix comme Mener de front vie familiale et carrière professionnelle ? Ou la mettre de côté ? Ça titille. Parce que nous voulons le meilleur pour nos enfants. Et si nous n’avons pas pris la même décision, alors qui a raison ?

Pourtant, nous sommes capables de gérer nos insécurités et de respecter le fait qu’il n’existe pas de moule unique qui fera le bonheur de toutes les familles. Il est possible de se soutenir sur nos routes parallèles… Offrir l’amour. Je peux avoir allaité et regarder une mère donner le biberon avec tendresse… Je peux admirer votre marmaille nombreuse et apprécier mes deux enfants… Je peux rêver d’une maison à la campagne et chérir ma vie urbaine… J’y crois. C’est ce que je vis.

Mes enfants ne fréquentent pas d’école et je n’ai pas de compte à rendre à ce sujet. Ils ont une vie riche à faire pâlir d’envie, mais je ne suis pas obligée de le prouver. Tout indique que je leur ouvre les portes d’un avenir prometteur… Alors pourquoi assumer le pire de moi et me laisser le fardeau de la preuve ?

Est-ce qu’un père qui demande la garde de sa fille devrait avoir à démontrer qu’il la traite respectueusement parce qu’il pourrait en abuser ? Est-ce qu’une mère végétarienne devrait avoir à fournir un plan de repas parce que le menu de son adolescent pourrait manquer de protéines ? Est-ce qu’un parent qui sort de l’hôpital avec son poupon devrait accepter qu’on le surveille par caméra parce qu’il pourrait secouer son bébé ?

Non. Et je suis dans le même bateau. J’ai autant envie de justifier en détail l’éducation que j’offre à mes enfants que vous auriez envie de fournir au gouvernement une compilation du temps que vos petits chérubins passent devant leurs écrans. C’est-à-dire : aucune envie. Comme tout le monde, j’ai d’autres choses de mieux à faire dans la vie que de remplir de la paperasse pour prouver que je ne suis pas un parent négligent.

J’admire la démarche actuelle du ministre de l’Éducation qui nous débarrassera enfin d’un pénible flou légal. J’appuie sa nouvelle loi qui permettra d’identifier les jeunes Québécois qui ne fréquentent pas d’établissement scolaire. Je comprends également sa décision de sélectionner certains critères généraux flexibles qui permettront d’établir si ces mêmes enfants reçoivent une éducation à domicile ou non. Nous sommes sur la voie d’un changement historique pour l’école à la maison et je suis fière d’être un parent-éducateur du Québec !

Elizabeth Gobeil Tremblay

L’école des papas!

C’était il y a quelques années. Je reviens du travail, mon chum

C’était il y a quelques années. Je reviens du travail, mon chum me regarde avec un air solennel :

– Chérie je me suis inscrit à l’école des papas.

– Hein ? Qu’est-ce que c’est ?

– Le CLSC m’a donné une brochure, c’est une formation pour les papas, afin d’échanger sur tous les sujets concernant l’éducation des enfants.

– Tu as besoin de suivre un cours pour être un bon papa ?

– Je veux leur montrer que je suis là pour eux et qu’ils m’intéressent plus que tout au monde…

J’étais mélangée entre un sentiment de fierté immense et un air franchement interloqué !

Pendant plusieurs mois, papa est donc allé dans une école très spéciale les mercredis soirs.

À tour de rôle, les papas y préparent des gâteaux qu’ils dégustent ensemble en parlant de tous les sujets possibles : le rôle du père, la place de la mère, le divorce, la sexualité des enfants, la drogue, la dépression, le suicide, l’adolescence, les conflits dans la fratrie ou dans la famille… Pour chaque sujet, mon chum revenait avec des références de lectures plus passionnantes les unes que les autres.

Je peux vous assurer qu’il a pris ce rôle très au sérieux et qu’il a fallu, souvent, nous remettre en question comme parents ! Cette école fut une des plus belles choses qui soit arrivée à notre famille !

Les enfants étaient vraiment très fiers que leur papa prenne ce temps pour leur éducation. Il est allé chercher de l’information pour nous aider à faire face à tant de conflits !

Cette formation a amélioré notre façon de prendre soin des enfants et de fonctionner en famille. Elle a contribué à nous donner des outils, mais surtout, à montrer à nos enfants que l’éducation, ça se construit pas à pas, ensemble !

Gwendoline Duchaine

 

Et si on sautait la maternelle?

Ce n’est pas en septembre qu’on se questionne sur l’école à

Ce n’est pas en septembre qu’on se questionne sur l’école à la maison généralement. C’est plutôt comme drette là, maintenant, en plein cœur de l’année scolaire.

On retrouve donc deux groupes très actifs présentement sur les forums de parents ‑éducateurs. Il y a les familles pour qui ça ne fonctionne plus à l’école pour x raison (comme nous en 2015 avec notre plus vieux). Et il y a les parents qui mijotent l’idée de ne pas inscrire leur enfant à la maternelle (comme nous en 2016 avec notre plus jeune).

Sortir des sentiers battus, au mieux, éveillera quelques inquiétudes; au pire, plongera certains (lire ici : moi!) dans un grand état d’agitation. T’sais quand tu as peur de gâcher la vie de ceux à qui tu tiens comme la prunelle de tes yeux… ça peut te troubler une paix intérieure assez vite!

Peut-être pour calmer les parents anxieux, peut-être aussi juste parce que c’est la réalité… on entend souvent : « La maternelle n’est même pas obligatoire au Québec de toute façon. » Ouch! Que ça me fait grincer des dents…

Ne vous méprenez pas! Que vous souhaitiez tenter les apprentissages en famille (en maternelle, en troisième ou en sixième année), je vous y encourage à 100 %. Je n’ai aucune réserve. Go, allez-y, essayez-le!

Mais on va mettre les choses au clair tout de suite : non obligatoire ne signifie pas sans importance. Obligatoire ou non, la première année du cheminement scolaire de nos enfants mérite toute notre attention. C’est donc avec grand sérieux que j’ai pris la responsabilité d’accompagner mon fils pour sa maternelle.

Est-ce que ça veut dire que notre vie s’est transformée du jour au lendemain? Non. Notre grand joueur-explorateur-créatif a continué à vibrer avec ardeur comme il l’avait fait durant les cinq premières années de sa vie. Nous avons continué à lui offrir un environnement riche et stimulant. Eli Gerzon décrit tellement parfaitement la chose : « It’s when the whole world is your school, instead of school being your whole world. »

Après avoir lu le chapitre « Éducation préscolaire » du Programme de formation de l’école québécoise, j’ai fait mes choix de parent-éducateur et décidé de réserver une petite partie de nos journées aux exercices de lecture et d’écriture. C’est la partie que mes enfants appellent l’école. Est-ce que c’est parfait? Sûrement pas. Mais la plupart du temps, ça va bien et ça va vite. En plus, toute la petite famille est heureuse là-dedans, alors je trouve que c’est bon signe.

Pour être bien honnête avec vous, les cahiers servent surtout à me rassurer. Ils ne représentent qu’une infime partie de tout ce que mes enfants peuvent découvrir dans une journée. C’est pas compliqué, ils sont toujours en apprentissages. Il ne leur viendrait jamais à l’esprit qu’ils font l’école lors de notre routine du soir, quand je leur fais la lecture des aventures de Billy Stuart d’Alain M. Bergeron. Et pourtant!

Puisque c’est la première fois que j’accompagne un enfant dans l’apprentissage de la lecture (mon plus vieux, lui, l’avait appris à l’école), j’expérimente tout ça, moi aussi, en même temps que lui. Comme une jeune maman qui s’informe sur l’allaitement, le développement de l’enfant… j’ai une nouvelle mission et je m’applique à la remplir de mon mieux.

Mon poussin qui débutait la maternelle en 2016 a maintenant sept ans et termine sa première année (encore à la maison). Il lit seul dans son lit avant de s’endormir et rédige au déjeuner, les aventures de sa propre BD, Chat qui mange des chips. Je commence donc tranquillement à dire (pas trop fort quand même) : Mission accomplie. Bien sûr, ça ne fait pas de moi une enseignante. Je serais complètement dépourvue devant une classe d’une vingtaine d’élèves. Mais, comme parent, je commence à avoir confiance en ma capacité à éduquer mes enfants.

Pour celles qui se lancent cette année, voici les 10 principales ressources que j’ai utilisées pour la maternelle :

  1. Le livre Lire et écrire en première année… et pour le reste de sa vie (Yves Nadon)
  2. Les cahiers Enquête au Village des sons 1, 2 et 3 (Josée Laplante)
  3. Le blogue L’atelier d’écriture au primaire pour devenir un auteur « pour le vrai », dès la maternelle
  4. Le livre 40 mini-leçons efficaces pour enseigner l’écriture (Lori Jamison Rog);
  5. Deux après-midis par semaine d’activités variées avec le groupe de soutien des Apprentis-sages de l’Outaouais (mes garçons ont même offert une série de cinq ateliers d’initiation aux échecs à leurs amis)
  6. De nombreuses Activités pour améliorer la connaissance des lettres de l’alphabet (www.sites.fse.ulaval.ca/INDISSE)
  7. Un projet de correspondance Le toutou voyageur, réalisé avec d’autres enfants scolarisés à domicile du Québec
  8. Le programme d’éveil à la lecture et à l’écriture Jouons avec Cornemuse et ses amis! (Cinq ateliers offerts à une vingtaine d’enfants du groupe de soutien des Apprentis-sages de l’Outaouais de 3 à 6 ans)
  9. Les fameuses lettres rugueuses Montessori (version homemade Elizabeth) et un plateau de sucre pour pratiquer les tracés
  10. Une fabuleuse littérature jeunesse. Les préférés de Poussin pour ses premières lectures : la collection Les zigotos (Benoît Charlat), Tom et Tim (De Bourgoing & Calarnou) et Je lis avec Pat le chat (James Dean)

Bonne aventure!

Elizabeth Gobeil Tremblay

Si tu pouvais parler à ton TOI quand tu avais 16 ans, que lui dirais-tu?

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Avoir 16 ans…


Te souviens-tu comment tu te sentais? Tu avais des boutons plein la face, les cheveux gras, de trop grosses fesses, un trop long cou, une haine sans limites envers tes parents, ton ciel était souvent sombre, tu manquais cruellement de confiance et tu te tenais tout bancal…

Tu avais tant de rêves inaccessibles, trop de passion pour trop de choses, tu aimais si fort et tu n’avais aucune idée de ce que tu voulais faire plus tard…

Je regarde mes ados évoluer et je me demande comment ils se sentent. Que puis‑je leur dire pour les aider? Qu’est‑ce qu’ils ont besoin d’entendre et qu’est‑ce qu’ils ne veulent pas entendre?

Si toi, maintenant, avec ton vécu et ton expérience, tu pouvais remonter le temps et aller dire un truc à ton TOI quand tu avais 16 ans… que lui dirais-tu?

 

Gwendoline Duchaine

 

 

À toi, l’enfant-roi

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 À toi qui insultes tes parents, toi qui cries et cours partout, qui prends les jouets sans demander la permission, qui se sers seul dans le frigo ou qui exiges un bonbon à tout bout de champ… À toi qui refuses de t’habiller, qui se jettes par terre dans les magasins, qui hurles sans raison ou qui arraches des mains un objet convoité… tu as (très) confiance en toi, et je trouve cela admirable… mais…

En chemin, tu as perdu la notion de respect de l’autre. Tu souhaites satisfaire tes besoins… tel un petit roi… tu ordonnes et tu imposes… tu fais TA loi…

Chaque jour dans mon travail, je vois des parents complètement dépassés (et démunis). C’est toi qui mènes la danse, du haut de ton si jeune âge…

Mais que s’est-il passé pour que nos enfants prennent le contrôle à ce point?

J’ai grandi dans un autre pays, et j’ai donné une éducation différente à mes enfants. Des règles strictes, un cadre, des punitions et rarement même, une fessée (que j’ai toujours considérée comme un terrible échec, entraînant un sentiment dévastateur de l’estime de soi, pour le parent et pour l’enfant).

J’ai eu trois enfants en moins de quatre ans, alors je leur ai demandé beaucoup, je le sais. Même si je ne les ai jamais forcés à embrasser un adulte ou un ami, ils ont toujours appris à se présenter et à saluer les gens. La politesse, le respect de l’autre (qu’il soit petit ou grand, vieux ou jeune, blanc ou noir, etc.) sont des valeurs fondamentales pour moi.

J’ai voulu que mes enfants soient capables de fonctionner dans la société, qui elle aussi, est régie par des lois.

L’avantage d’avoir accès à deux cultures, c’est de tirer le meilleur des différentes approches.

Je leur ai montré l’estime de soi (quelle merveilleuse notion!), j’ai utilisé la valorisation positive, mais aussi le NON, la frustration, le respect des règles et les conséquences d’un comportement inadéquat. Mes enfants savent qu’ils ont droit à l’erreur et qu’ils peuvent toujours faire des actions réparatrices. Ils sont en apprentissage! Et cet apprentissage nous demande, en tant que parent, un effort de chaque instant. Je vous assure que si vous dites NON à votre enfant, il ne vous aimera pas moins, au contraire : il a besoin de l’entendre, ce mot.

Je te regarde aller, toi, l’enfant-roi, et je suis persuadée que tu es perdu et inquiet. Tu as besoin d’un cadre autant que tu as besoin d’oxygène et d’amour. Tu pars dans tous les sens, épuisant tes parents et tous ceux qui croisent ton chemin.

Notre rôle de parents n’est-il pas de faire en sorte que nos enfants soient heureux? Pour être heureux, il faut s’aimer et être capable de fonctionner avec les autres. Que vont devenir nos petits rois dans la société de demain?

À toi, l’enfant-roi, je te souhaite de trouver un cadre, des règles, du respect et beaucoup d’amour pour les autres. Tu verras comme la vie sera plus sereine.

 

Gwendoline Duchaine

 

Le monde de la lecture

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J’ai toujours valorisé la présence de livre dans la maison. Ma fille et moi sommes présentes mensuellement à la bibliothèque depuis quatre ans et j’en suis fière. C’est véhiculé partout, nos enseignants le disent : la base de l’éducation passe par la lecture. J’ai compris il y a quelques jours que ma fille était passée à une autre étape dans cet univers. Ma boîte vocale contenait un message pour ma fille parce qu’elle s’était réservé un livre à la bibliothèque et il était arrivé. Alors tiens maman, ta fille vient de faire un pas de plus dans la société. Elle réserve ses propres livres, car elle a eu les explications sur la façon de le faire elle‑même…

J’ai donc eu l’idée de vous partager notre parcours dans le monde des livres. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours lu. Parfois avec moins d’assiduité parce que la bibliothèque n’était pas proche de la maison, mais j’ai rapidement eu ma carte et j’ai fréquenté sur une base régulière. Ensuite, il y a quatorze ans, lorsque j’ai quitté le nid familial pour habiter avec une coloc, j’ai également pris ma carte et je me souviens à quel point j’adorais l’emplacement de cette bibliothèque, sur le bord de l’eau. Je pouvais combiner une visite à la bibliothèque avec une longue marche; c’étaient de beaux moments. Lorsque j’ai aménagé avec mon conjoint, la bibliothèque était à cinq minutes à pied de la maison et là encore, je n’ai pas perdu de temps avant de la fréquenter. 

Il y a un peu plus de quatre ans, j’ai fait faire une carte pour ma fille et rapidement, elle s’est initiée aux visites mensuelles et au choix de ses livres. Avant, il m’arrivait de lui en prendre, mais rapidement, j’ai compris qu’elle n’était pas rendue là, car elle se les mettait dans la bouche ou tournait les pages avec un peu trop d’énergie. Quand elle a eu trois ans, nos visites ont commencé et c’est un rituel, car j’ai toujours gardé ce moment pour le combiner avec une petite marche, sauf en cas de pluie.

Ensuite est arrivée l’école ainsi que l’apprentissage de la lecture en première année. Le jeu du loup a été à la base de son apprentissage ainsi que les prêts de nuits. Elle a été très fière de finir sa première année avec 150 livres lus et d’arriver en première place.

En deuxième année, la lecture à l’école passe aussi par des visites à la bibliothèque municipale. En effet, ma maison est à proximité de la bibliothèque et de l’école, qui se trouve de l’autre côté. C’est avec l’école que ma fille a appris les modes de recherches, comment faire des réservations, les différentes sections de la bibliothèque…

Est-ce que je me suis sentie coupable de ne pas lui avoir cela montré avant? Pas du tout! Pour moi, lire et fréquenter la bibliothèque se veut avant tout un beau moment mère-fille et je le vois comme un passe-temps.

L’école met l’accent sur le côté éducatif des visites à la bibliothèque et le milieu scolaire remplit bien son mandat. C’est donc pour cela que j’ai reçu un appel ces derniers jours : j’ai la preuve que ma fille a bien compris la visite sur les explications. Depuis, elle fréquente la bibliothèque avec beaucoup plus de connaissances et d’autonomie.

Il n’y a pas si longtemps, je voyais une voisine se diriger avec son bonhomme d’environ trois ans vers la bibliothèque et j’étais quelque peu émue. Je me voyais avec ma fille. Je vous souhaite de trouver votre couleur avec la lecture pour vous et vos enfants. Oui, nous avons les tablettes aujourd’hui, mais je crois sincèrement que la bibliothèque fait partie du parcours éducatif de nos enfants et c’est à nous de le voir comme un passe-temps et non comme une obligation et un boulet. Allez, bonne lecture! 

 

Évelyne Blanchette

Mes enfants ne vont plus à l’école

Vos enfants viennent de retourner sur les bancs d’école? Les mien

Vos enfants viennent de retourner sur les bancs d’école? Les miens, six et neuf ans, viennent de débuter leur troisième année d’instruction en famille.

Mon aîné a fréquenté l’école en maternelle et en première année. Élève modèle : bon comportement en classe, bonnes notes, bons amis. Pour reprendre les mots de son enseignante : « S’ils étaient tous comme lui, ce serait le bonheur. » Et pourtant, ces deux années de fréquentation scolaire nous ont fait vivre un réel enfer. Le bonheur s’était éclipsé de nos vies.

En classe, mon coco filait doux. À la maison, ça ruait dans les brancards. Ce petit bonhomme de six ans n’avait que deux phrases à la bouche et l’humeur qui allait avec : « Je ne peux pas croire que ma vie est rendue juste ça » et « Je veux retrouver ma vie d’avant. » On s’est entêtés longtemps et de bien des manières. Puis, on a commencé à se demander s’il ne faisait pas tout simplement preuve de lucidité. Existait-il une autre voie qui lui conviendrait mieux? Est-ce que l’école ne serait pas comme le bon vieux cliché de la relation insatisfaisante dans laquelle tu restes beaucoup trop longtemps parce que tu as peur de l’inconnu? T’sais, quand tu n’es pas bien, mais que tu manques de courage pour te risquer à essayer autre chose…

Nous nous sommes donc mis à considérer une option qu’on avait rejetée d’emblée au départ : l’école à la maison. Et curieusement, en lisant le Programme de formation de l’école québécoise, j’ai vite réalisé que nous ne quittions pas l’école pour nous rebeller contre une institution, mais plutôt parce que nous croyions sincèrement aux principes du Programme. Étrange non? Voici cinq objectifs (accompagnés d’extraits du Programme de formation de l’école québécoise ) que je peux atteindre encore plus facilement depuis que j’ai pris en charge l’éducation de mes enfants :

  1. Respecter les intérêts et aptitudes de nos enfants

 

Voici ce que le Ministère a à dire à ce sujet : « Dans cette perspective, les apprentissages seront nécessairement différenciés afin de répondre aux besoins de formation dans le respect des différences individuelles. Une attention particulière sera portée à chaque élève, de façon à prendre appui sur ses ressources personnelles de tous ordres et à tenir compte de ses acquis et de ses intérêts. » (PFEQ, 2006)

  1. Apprendre dans le plaisir et valoriser le jeu

« Par le jeu et l’activité spontanée, l’enfant s’exprime, expérimente, construit ses connaissances, structure sa pensée et élabore sa vision du monde. Il apprend à être lui-même, à interagir avec les autres et à résoudre des problèmes. Il développe également son imagination et sa créativité. L’activité spontanée et le jeu sont les moyens que l’enfant privilégie pour s’approprier la réalité. » (PFEQ, 2006)

  1. Vivre des expériences concrètes et sortir des cahiers

« Aussi, l’école est-elle conviée à dépasser les cloisonnements entre les disciplines afin d’amener l’élève à mieux saisir et intégrer les liens entre ses divers apprentissages. » (PFEQ, 2006)

  1. Limiter les examens

« Différents outils et moyens, n’ayant pas tous nécessairement un caractère officiel, peuvent être utilisés pour évaluer les apprentissages et porter un jugement sur le développement des compétences de l’élève. Grilles d’observation, productions annotées d’élèves et portfolios sont autant de supports qui s’inscrivent dans une pédagogie centrée sur l’apprentissage et qui permettent à l’élève et à l’enseignant d’évaluer les démarches d’apprentissage, le développement des compétences et l’acquisition de connaissances. » (PFEQ, 2006)

  1. Bien socialiser nos enfants

« Ce qui est alors visé, c’est l’émergence chez les élèves d’une compétence sociale qui soit en accord avec des valeurs telles que l’affirmation de soi dans le respect de l’autre, la présence sensible à l’autre, l’ouverture constructive au pluralisme et à la non-violence. » (PFEQ, 2006)

Honnêtement, j’étais totalement contre l’idée de faire l’école à la maison au départ. Je n’étais même pas certaine que ce soit réellement légal. Après m’être bien informée auprès de l’Association québécoise pour l’éducation à domicile, j’ai réalisé que, non seulement c’était légal mais qu’en plus, c’était moi qui avais le droit et le devoir d’éduquer mes enfants. Que c’était à moi de décider si je déléguais mon autorité parentale en matière d’éducation à une école. C’était une révélation : j’avais la liberté de choisir. J’ai décidé de l’essayer… et j’ai adoré! Le résumé de mon histoire avec l’instruction en famille, c’est un peu comme une comédie romantique hollywoodienne… T’sais, la fille qui déteste quelqu’un au début du film et qui finit par tomber en amour avec à la fin. Ben ça, c’est moi avec l’école à la maison.

Elizabeth Gobeil Tremblay