Souvent, je me parle à moi-même. Je m’écris des lettres, dans m
Souvent, je me parle à moi-même. Je m’écris des lettres, dans ma tête. Pendant que je fais le souper ou pendant que je fais du ménage. Je m’explique à moi-même comment je me sens. Comme si ça allait faire du bien, comme si transposer mes émotions sur cette page blanche imaginaire allait faire que tout se replace.
Cette semaine, on m’a dit que j’avais toujours l’air heureuse. Pour vrai… qui est toujours heureux dans la vie ? Personne. On a tous des hauts et des bas. On est humains ! Le problème, c’est ce que les autres voient de nous, et ce qu’ils veulent bien nous laisser voir.
En fait, le bonheur, c’est quoi ?
C’est une multitude de petites choses qui s’emboîtent jour après jour pour former un noyau qui nous tient debout, qui nous tient en vie.
Le problème survient quand ce noyau n’est plus suffisant ou plutôt quand on s’est trompé de noyau.
À la base, le bonheur devrait être vous-même.
Chaque jour, on devrait être en mesure de se regarder et de s’aimer. Parce que si on ne s’aime pas assez, qui le fera pour nous ?
Je suis la première à me dire que l’important, mon vrai bonheur, c’est ma famille… mes enfants.
Mais quand mon Chum part au travail et que mes enfants sont à l’école, je me retrouve inévitablement confrontée à celle que je ne connais plus et que je délaisse depuis tant d’années : moi-même.
C’est à ce moment que ça rentre dedans.
As-tu déjà pris le temps de t’asseoir devant le miroir et de t’analyser. Pas seulement physiquement, mais mentalement. T’analyser sous toutes tes coutures.
La question est celle-ci : es-tu heureuse avec toi-même ? Voudrais-tu que tes enfants suivent ton chemin ?
Pour certaines, la réponse est sans contredit OUI !
Pour d’autres, c’est ambigu… oui sur des points et non sur d’autres.
Et malheureusement, pour plusieurs, la réponse sera NON !
Et si aujourd’hui, je te disais quelque chose que tu sais déjà, mais que tu as sûrement oublié.
Si je te disais que de t’aimer et de t’apprécier est la chose la plus importante au monde… pour toi ET pour tes enfants.
Un jour, ils referont inévitablement ce qu’ils ont vu toute leur vie.
Si tous les soirs, tu rentres de travailler la mine basse, sans la moindre vie intérieure… c’est ce qu’ils tiendront pour acquis à propos de la vie.
Si tu te chicanes sans cesse avec les gens autour de toi, ils reproduiront les mêmes choses avec leurs amis et les gens autour d’eux.
Si tu ne t’aimes pas et tu ne te respectes pas, ça va transparaître et se ressentir et ils finiront peut-être par engloutir ton énergie jusqu’à ce qu’elle fasse partie d’eux aussi. Parce que les enfants, ce sont de vraies petites éponges à émotions.
Tantôt, je te disais que tu devais être la plus importante pour toi-même alors, pourquoi est-ce que soudainement, je rapporte tout à tes enfants ? Parce que c’est souvent le meilleur moyen de faire comprendre quelque chose à une maman.
C’est là que ça fait mal, que ça blesse. De prendre conscience qu’on pense agir dans le meilleur intérêt pour nos enfants et nos proches, et que malheureusement, c’est le contraire.
On n’agit correctement ni pour nous ni pour eux !
Alors, pour une fois… choisissons-nous !
Et pour celles qui seraient tentées de se dire que je parle au travers de mon chapeau en ne sachant pas ce que c’est de ne pas s’apprécier…
Aujourd’hui, je me suis levée et j’ai évité le miroir. Jusque-là, c’est pas nouveau…
Je n’ai pas fait mes sourcils depuis des années… et je ne me maquille jamais sauf si je suis en tournage.
Je me lave les cheveux une fois par semaine, au point où même mes enfants remarquent quand je ne ressemble pas à la chienne à Jacques.
J’ai pris quarante livres depuis trois ans. Et non, ce n’est pas à cause de ma grossesse. C’est parce que je m’alimente tout croche et que je manque de rigueur quand vient le temps de couper ce qui est mauvais pour ma santé et mon poids.
Je n’ai pas de manteau d’hiver qui me fait. Je porte celui de Hayden, que je lui ai acheté au début de l’année. Celui qu’il ne veut pas porter parce que je l’ai pris trop grand pour lui.
La fermeture éclair ne fonctionne pas… c’est chic ! Je pourrais clairement en acheter un large de femme… mais NON, parce que c’est bien mieux d’attendre de reporter mes anciens Xsmall (J’écris et je me trouve moi-même ridicule…).
Je n’ai aucune paire de jeans qui me fait et je refuse d’en acheter d’autres parce que depuis dix-sept mois, je me dis que je vais rentrer dans mes foutus jeans taille 27 sous peu. La réalité, c’est que je porte du 30 et que le 27 ne monte pas plus haut que mon genou.
Mes chandails sont tous des chandails hyper confos et très grands. Ça me permet de bien me cacher et comme ce sont des oversize, psychologiquement, je me dis que je porte encore du Xsmall et du small…
Est-ce que je fais pitié ? PANTOUTE !
Je comprends que j’ai choisi, sans le vouloir, d’être ce que je suis aujourd’hui.
J’ai choisi de mal m’alimenter. J’ai choisi de ne pas m’arranger. J’ai choisi de ne pas m’acheter des vêtements à ma taille !
Je suis le maître de ma vie, et présentement, ça ne vole pas haut.
Mes enfants sont heureux et ne manquent de rien. Mais moi, je manque de… MOI !
Et je ne veux SURTOUT pas qu’Anna et Livia pensent que c’est normal d’être ainsi.
J’ai réussi au niveau professionnel. Je fais des sous et je suis indépendante financièrement. Le problème est loin d’être par rapport à ça… C’est beaucoup plus profond.
On parle ici de respect de soi et d’amour-propre.
C’est fou pareil parce que je suis certaine que je ne suis pas la seule à vivre ce genre de situation.
J’ai réalisé aujourd’hui que j’avais 34 ans… dans ma tête, j’en ai encore 30 ! Comme si ma vie s’était mise sur pause à une période distincte de ma vie.
Voilà c’est dit ! J’ai enfin mis sur papier tout ce qui me passe habituellement par la tête.
Tout ce que je mets dans un petit tiroir de mon cerveau et que je referme une fois que j’ai réussi à m’exprimer.
C’est cliché, mais… Et si aujourd’hui était le premier jour du reste de ma nouvelle vie ?
Et si aujourd’hui était le premier jour du reste de… ta nouvelle vie !
Maïka