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Le gras de bébé — Texte : Stéphanie Dumas

Un petit message à vous qui commentez le poids de mon bébé qui n’a même pas encore 2 ans. À

Un petit message à vous qui commentez le poids de mon bébé qui n’a même pas encore 2 ans. À vous qui le faites à voix haute devant lui en lui tripotant le ventre ou les bras.

Nous avons régulièrement droit en tant que parents à des phrases comme « Il est bien nourri cet enfant ! » ou encore « Il est bien dodu » et même « Il n’est pas mince avec son petit gras ». Ces remarques sont énoncées devant lui qui comprend très bien le sens de vos paroles. Mon enfant comprend ce que vous dites même si vous ne vous adressez pas directement à lui. Cela pourrait faire en sorte qu’il développe une image de lui-même et des normes sociales.

Pour vous, ces paroles semblent anodines comme s’il était normal de dire devant lui qu’il est gras alors que cela ne se fait pas devant les adultes et les enfants plus vieux.

De plus, vous le touchez sans retenue afin de témoigner du sens de vos paroles alors qu’il ne vous connaît même pas ! Ces « petites » remarques sont parfois désagréables et n’ont pas lieu d’être face à l’enfant.

Bien sûr, vous tentez d’adoucir vos paroles en ajoutant qu’il s’agit de gras de bébé et qu’il va le perdre avec les années et que le gras de bébé est mignon. Malheureusement, cette technique ne fonctionne pas vraiment.

Évidemment, rien ne vous empêche de le penser, mais vous pouvez pour retenir de les verbaliser ouvertement.

 

Stéphanie Dumas

 

Apprendre à s’aimer — Texte : Audrey Boissonneault

Tout a un début et se termine par une fin. Les pages défilent, les chapitres se suivent et les der

Tout a un début et se termine par une fin. Les pages défilent, les chapitres se suivent et les derniers mots arrivent. On dépose le livre, avant d’en ouvrir un autre. On dit un dernier au revoir, avant de pouvoir saluer à nouveau. Il y a certains moments où l’on saute quelques phrases, mais elles finissent par nous rattraper, un peu plus loin. Nous avons des préférences et ceux qu’on aimerait effacer. On relit sans cesse les bons passages et la difficulté survient au moment de les faire partir. On voudrait échanger les lieux, les réactions, les sentiments qui nous ont provoqués.

Puis, vient le moment où on accepte et on ferme les yeux en espérant tomber sur un meilleur exemplaire.

Je sais que ça fait peur, voir noir, ne pas savoir où l’on va se retrouver demain. Je sais que ça fait peur, revoir tous ces souvenirs en laissant reposer tes yeux, au moment de dormir. Parcourir chacune des sensations en revoyant les images de tes souvenirs. Je sais que ça fait peur, se diriger vers un chemin sombre sans savoir où tu vas atterrir, parce que c’est beaucoup plus facile de revenir sur ses pas lorsqu’on sait ce qui nous attend. Mais il le faut, la plupart du temps, nous le savons déjà, mais l’exécuter, c’est le réaliser, pour de vrai.

Si je peux me permettre, à toi qui lis ces mots, rappelle-toi chaque larme qui a coulé sur tes joues dans la dernière année. Remémore-toi tous les efforts que tu as mis envers ta personne ou tes projets. Souviens-toi de tes poings serrant ta couverte le soir pour essayer de camoufler le son de tes pleurs, qui ne demandaient qu’à sortir. Revis chacun des commentaires qui t’ont blessé, qui t’ont ramené à zéro. Rappelle-toi tous ces mots, gestes, personnes qui t’ont détruit à leur façon.

Tu ne pourras, jamais, être parfait aux yeux de tous. Aussi fort que tu travaillerais, il va y avoir quelqu’un pour te reprocher quelconques éléments, faits ou gestes. Je sais que tu crois ne pas mériter le bonheur, que tout mauvais évènement se produit par ta faute et que tu n’apportes rien de bon autour de toi. Je sais que tu crois que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, dans plusieurs moments, je sais que tu forces le sourire à s’afficher dans ton visage, mais crois-moi, ce moment n’est que passager.

Tu mérites de trouver le bonheur, les personnes qui te feront sentir bien, mais avant tout, tu dois trouver la paix intérieure avec toi-même. Tu dois accepter le fait que tu ne pourras jamais plaire à tout le monde. Je suis loin d’être parfaite et je n’ai, certainement, pas tout compris à la vie, mais une chose qui m’est rentrée dedans lors de la dernière année, c’est qu’il faut apprendre à voir sa propre valeur. C’est la seule façon dont tu arriveras à rester debout lorsqu’on voudra te guider vers le bas. Tu en vaux la peine, tu le mérites, tellement.

Sois passionné, trouve un nouveau passe-temps, occupe-toi et essaie de nouvelles choses. Lis un livre, commence à écrire des chansons ou des textes, trouve un sport qui va te faire rêver, fait de nouvelles recettes, dessine ou FaceTime avec ton ou ta meilleur(e) ami(e). Permets-toi de relaxer et d’écouter Netflix avant de faire une sieste d’après-midi. Sois ouvert à ce que ton mental aille mieux, entoure-toi de positif, mais n’accepte plus qu’on te traite de manière inacceptable, sois égoïste, parce que si toi, tu ne t’aimes pas, qui va le faire ? Tu es la priorité dans ton histoire et ne laisse rien ni personne t’ôter le droit de vivre ta vie comme tu le veux.

Alors toi qui, comme moi, te sens seule et inutile par moment, avançons ensemble. Formons une équipe et promets-moi qu’un jour à la fois, on va avancer d’un tout petit pas. On met le point final à dépendre de quelqu’un pour se sentir aimer, pour se sentir important. Il faut que tu saches que tu n’es pas seul, moi je suis là, dans le même combat avec toi. Tu as, littéralement, tout pour réussir. Tu es fort(e), beau/belle, intelligent(e), travaillant(e), en fait, tu es sur la coche sur tous les points, tu dois juste y croire. La bataille va être longue et ardue, mais une fois sorti de là, rien ne pourra t’abattre comme tu as pu l’être, dernièrement.

Le jour où tu réaliseras ta valeur, ton authenticité, ta magnifique personne, tu vas accepter que tu ne t’entendes pas avec chacun et que certains soient proches de toi. C’est l’acceptation qui rendra la tâche difficile.

Lâche pas et garde la tête haute parce que, moi, j’ai confiance en toi.

Audrey Boissonneault

Le poids de l’inconscient

Prendre du poids. Perdre du poids. Avoir de l’acné, ou pas. Être jolie et bien dans sa peau. Êt

Prendre du poids. Perdre du poids. Avoir de l’acné, ou pas. Être jolie et bien dans sa peau. Être jolie et mal dans sa peau. Se sentir moche. Être gênée et peu parler ou au contraire, être volubile et parler fort.

Je pourrais passer des heures à vous énumérer des aspects physiques et psychologiques qui font de nous des êtres uniques, mais qui peuvent aussi faire de nous des êtres complexes et complexés.

La vie c’est ça, la recherche d’un bonheur qu’on croit connaître, mais qui ne nous convient pas toujours une fois obtenue.

Pour toi qui me lis, j’aurais une petite question. Une toute petite et simple question. Au plus profond de toi, t’aimes-tu à 100 % ? Es-tu ce que tu as toujours souhaité être ?

Peu de gens admettront haut et fort que la réponse est non.

Maintenant, mon autre question est celle-ci : te sens-tu jugée par les gens autour de toi ? Peu importe la situation.

 

Vous devez vous demander où je veux en venir hein ? Je vous explique.

Depuis quelque temps, je remarque une tonne de citations concernant notre droit à être ce que nous sommes sans jugements des autres.

  • Cessons de juger les gens avec un surplus de poids, ils ont le droit de s’habiller comme ils veulent.
  • Cessons les filtres, vous avez le droit de vous montrer sous votre propre jour sans jugement.

 

Aujourd’hui, je me suis demandé comment je me sentais face au regard des gens, et ce, depuis toujours.

Quand j’étais plus jeune et plus mince, je détestais m’arranger. J’avais toujours peur que les gens se disent « Check l’autre guidoune qui s’arrange ben trop ». Je ne portais pas de talons hauts (sauf pour mes émissions de Vendre ou rénover), je ne me maquillais presque pas. Quand ça arrivait et que j’avais un compliment, je le prenais comme une remarque pas si positive. Je ne me baignais pas, parce que j’avais un peu de cellulite et que je ne voulais pas que les gens le remarquent et en parlent.

 

Avec les années, mes trois grossesses et… le fait que j’aime manger, j’ai pris 40 livres. Je ne porte pas de jeans, parce que… les jeans, c’est pour les femmes minces.

Je porte des chandails toujours très lousses pour que les gens ne me jugent pas en disant que les chandails serrés ne sont pas faits pour les femmes plus dodues.

 

Etienne m’a invitée à de multiples reprises sur son podcast pour animer avec lui les entrevues, parce qu’il ne cesse de me dire que je suis excellente. J’y suis allée deux fois et en me voyant à l’écran, je n’ai pas reconnu la Maïka d’avant Livia, d’avant mes 40 livres. J’ai donc commencé, subtilement à refuser ses invitations à faire partie du podcast. Je ne voulais pas que ses invités me voient et se disent « Eh boy, elle a pris du poids ».

 

Quand on reçoit à la maison, je porte des robes lousses, parce que je sais que les gens qui me connaissaient d’avant vont voir le changement et se dire que j’ai vraiment pris du poids.

Je m’occupe à faire plein de choses pour qu’ils ne puissent pas s’attarder à ce que je suis devenue.

Pendant que les gens se baignent, peu importe leur âge, leur poids… Moi, je reste assise en disant que je n’ai pas chaud. Je regarde mes amies et ma famille s’amuser dans la piscine avec mes enfants, alors que j’aimerais moi aussi faire partie de ce beau moment. Mais s’ils me voyaient sous ma robe…

 

Et puis, je réalise que les gens n’en ont rien à faire. Oui, ils vont probablement se dire que j’ai pris du poids, mais c’est vrai après tout. Après cette réflexion, ils vont continuer leur vie et se contreficher de ce que JE pense de moi.

Je suis ma pire critique. Je suis celle qui m’empêche de vivre ma vie par peur du regard des gens.

 

Où je veux en venir, c’est que plusieurs d’entre nous avons un travail à faire sur nous-mêmes.

Cessons de penser que les gens nous jugent constamment. OK soyons francs, il y a des tatas partout qui passent leur temps à juger haha ! Ceux-là, mettons-les dans une classe à part, genre la classe des idiots à ignorer.

 

Vous êtes votre pire critique. Vous êtes en train de passer à côté de plein de belles choses simplement parce que VOUS vous autocritiquez en pensant que ce sont les autres qui le font.

Chaque fois, donnez-vous le défi de faire quelque chose que vous n’auriez JAMAIS osé faire avant.

Apprenez-vous à vous aimer. Et si vous n’en êtes pas capable, travaillez à améliorer les points qui vous rendent heureux.

 

Mais cessons de toujours tout mettre sur le dos des autres, le fait que leur regard nous gêne.

Une personne peut vous regarder en se disant « Oh wow, sa robe est vraiment belle », et automatiquement notre cerveau se met à paniquer en imaginant le pire.

Non, les gens ne vous jugent pas toujours négativement.

On se juge déjà assez soi-même…

 

Sur ce, je vais retourner mettre mes chandails lousses et continuer à faire des stories en ne montrant que le haut de mon corps.

Par contre, je vais aller magasiner un maillot. Parce que je n’en ai pas. Et j’irai me baigner avec mes enfants. Parce que je n’ai qu’une vie.

Un pas à la fois, les filles…

 

Qui sait, demain je porterai peut-être un jean ! 🙂

 

Apprenez à vous respecter et à vous aimer, tout comme vous le faites pour de purs étrangers.

 

Xxxx

Maïka

 

Cette photos jamais prise – Texte : Nathalie Courcy

Si des vidéos existent de mon enfance, elles ne se sont pas rendues jusqu’à moi. Je n’ai pas d

Si des vidéos existent de mon enfance, elles ne se sont pas rendues jusqu’à moi. Je n’ai pas d’enregistrement de la voix de mes grands-parents ou de mon père. J’ai quelques photos, heureusement, puisque mon père aimait bien photographier notre quotidien quand il revenait de sa nuit de patrouille. Mais lui était derrière l’appareil, pas devant.

J’ai des tonnes de photos de mes enfants. Tous les anniversaires, toutes les premières fois, les sourires « pas de dents », la rentrée scolaire, la visite chez le dentiste. Comme si je m’étais vengée en documentant à outrance leur enfance.

Mais plus le temps passe et plus je me rends compte que je suis rarement sur les photos. Bien sûr, puisque je suis derrière l’objectif. Je me disais qu’eux grandissaient, contrairement à moi qui restais la même (vraiment ?). Un beau bébé joufflu cache si bien une maman un peu bedonnante et honteuse ! J’apprends tranquillement à me laisser photographier, à être le centre de l’attention d’une lentille.

Quand je suis montée sur la scène de l’auditorium de l’Université Laval pour recevoir mon doctorat en littérature, je me sentais fière, nerveuse (ne pas trébucher, ne pas faire de sourire niaiseux, ne pas dire d’imbécilités au recteur…), accomplie. Réussir des études doctorales prend des années, mais recevoir le diplôme ne prend qu’un instant. « Nathalie Courcy », le nom est nommé, félicitations, poignée de mains, merci. That’s it, on passe à un autre appel.

Les lumières devant la scène m’aveuglaient, le reste de la salle était plongé dans la noirceur, il y avait des centaines de personnes, placées en ordre alphabétique. Un vrai troupeau. Mais dans le troupeau, il y avait ma toge, mon diplôme et moi. Et mon bébé de quelques semaines que j’ai allaitée à 42 degrés Celsius sous ma toge (doctorat ou pas, bébé avait faim !).

J’aurais aimé qu’on immortalise ces moments. Je crois vaguement qu’une ou deux photos ont été prises, de piètre qualité. Floues, sombres, prises à la va-vite. Disons que ça ramène les deux pieds sur terre quand tu as l’impression que ce moment grandiose pour toi ne l’est pas pour les autres. À bas tout snobisme potentiel.

J’aurais aimé offrir mon plus beau sourire de femme qui a vaincu l’Everest des études et de l’infertilité. J’aurais aimé que cette photo témoigne de la force de la persévérance et du travail. J’aurais aimé qu’il reste une image de mon bébé dans sa plus jolie robe et de moi dans ma plus jolie toge.

J’ai un vague souvenir, aussi, d’une fête organisée à la maison après la cérémonie de remise des grades. Je ne me souviens pas trop si c’était en mon honneur ou en l’honneur de ma fille. Quelques amis y étaient, ma mère, mon mari, mes enfants, ma belle-famille. J’hallucine peut-être, mais je ne crois pas que des photos aient été prises. J’utilise volontairement le mode passif parce que je ne pouvais pas prendre ces photos. Entre un allaitement et un remerciement, j’étais probablement trop occupée, et la mode des égoportraits n’était pas encore lancée.

J’aurais aimé conserver des photos de toutes les personnes présentes. J’aurais aimé avoir une preuve concrète que j’étais aimée et entourée. J’aurais aimé ne pas devoir me demander si j’avais rêvé ou si c’était vraiment arrivé.

J’ai compris une année plus tard qu’au moment de recevoir mon doctorat, j’étais déjà en dépression. Je ne le savais pas, personne ne s’en doutait. Je ne sais pas si cet état aurait été visible sur la photo ou si ma fierté du jour aurait tamisé la noirceur qui me grugeait. Je sais par contre que ma perception du monde commençait déjà à être altérée et que des pans de ma mémoire ont été affectés. Je sais aussi que mon sentiment de ne pas être assez importante pour mériter une photo a joué un rôle dans la chute de mon estime personnelle. Tout ça pour une photo jamais prise.

 

Nathalie Courcy

http://nathaliecourcy.ca

Et si aujourd’hui… Texte : Maïka

Souvent, je me parle à moi-même. Je m’écris des lettres, dans m

Souvent, je me parle à moi-même. Je m’écris des lettres, dans ma tête. Pendant que je fais le souper ou pendant que je fais du ménage. Je m’explique à moi-même comment je me sens. Comme si ça allait faire du bien, comme si transposer mes émotions sur cette page blanche imaginaire allait faire que tout se replace.

Cette semaine, on m’a dit que j’avais toujours l’air heureuse. Pour vrai… qui est toujours heureux dans la vie ? Personne. On a tous des hauts et des bas. On est humains ! Le problème, c’est ce que les autres voient de nous, et ce qu’ils veulent bien nous laisser voir.

En fait, le bonheur, c’est quoi ?

C’est une multitude de petites choses qui s’emboîtent jour après jour pour former un noyau qui nous tient debout, qui nous tient en vie.

Le problème survient quand ce noyau n’est plus suffisant ou plutôt quand on s’est trompé de noyau.

À la base, le bonheur devrait être vous-même.

Chaque jour, on devrait être en mesure de se regarder et de s’aimer. Parce que si on ne s’aime pas assez, qui le fera pour nous ?

Je suis la première à me dire que l’important, mon vrai bonheur, c’est ma famille… mes enfants.

Mais quand mon Chum part au travail et que mes enfants sont à l’école, je me retrouve inévitablement confrontée à celle que je ne connais plus et que je délaisse depuis tant d’années : moi-même.

C’est à ce moment que ça rentre dedans.

As-tu déjà pris le temps de t’asseoir devant le miroir et de t’analyser. Pas seulement physiquement, mais mentalement. T’analyser sous toutes tes coutures.

La question est celle-ci : es-tu heureuse avec toi-même ? Voudrais-tu que tes enfants suivent ton chemin ?

Pour certaines, la réponse est sans contredit OUI !

Pour d’autres, c’est ambigu… oui sur des points et non sur d’autres.

Et malheureusement, pour plusieurs, la réponse sera NON !

Et si aujourd’hui, je te disais quelque chose que tu sais déjà, mais que tu as sûrement oublié.

Si je te disais que de t’aimer et de t’apprécier est la chose la plus importante au monde… pour toi ET pour tes enfants.

Un jour, ils referont inévitablement ce qu’ils ont vu toute leur vie.

Si tous les soirs, tu rentres de travailler la mine basse, sans la moindre vie intérieure… c’est ce qu’ils tiendront pour acquis à propos de la vie.

Si tu te chicanes sans cesse avec les gens autour de toi, ils reproduiront les mêmes choses avec leurs amis et les gens autour d’eux.

Si tu ne t’aimes pas et tu ne te respectes pas, ça va transparaître et se ressentir et ils finiront peut-être par engloutir ton énergie jusqu’à ce qu’elle fasse partie d’eux aussi. Parce que les enfants, ce sont de vraies petites éponges à émotions.

Tantôt, je te disais que tu devais être la plus importante pour toi-même alors, pourquoi est-ce que soudainement, je rapporte tout à tes enfants ? Parce que c’est souvent le meilleur moyen de faire comprendre quelque chose à une maman.

C’est là que ça fait mal, que ça blesse. De prendre conscience qu’on pense agir dans le meilleur intérêt pour nos enfants et nos proches, et que malheureusement, c’est le contraire.

On n’agit correctement ni pour nous ni pour eux !

Alors, pour une fois… choisissons-nous !

Et pour celles qui seraient tentées de se dire que je parle au travers de mon chapeau en ne sachant pas ce que c’est de ne pas s’apprécier…

Aujourd’hui, je me suis levée et j’ai évité le miroir. Jusque-là, c’est pas nouveau…

Je n’ai pas fait mes sourcils depuis des années… et je ne me maquille jamais sauf si je suis en tournage.

Je me lave les cheveux une fois par semaine, au point où même mes enfants remarquent quand je ne ressemble pas à la chienne à Jacques.

J’ai pris quarante livres depuis trois ans. Et non, ce n’est pas à cause de ma grossesse. C’est parce que je m’alimente tout croche et que je manque de rigueur quand vient le temps de couper ce qui est mauvais pour ma santé et mon poids.

Je n’ai pas de manteau d’hiver qui me fait. Je porte celui de Hayden, que je lui ai acheté au début de l’année. Celui qu’il ne veut pas porter parce que je l’ai pris trop grand pour lui.

La fermeture éclair ne fonctionne pas… c’est chic ! Je pourrais clairement en acheter un large de femme… mais NON, parce que c’est bien mieux d’attendre de reporter mes anciens Xsmall (J’écris et je me trouve moi-même ridicule…).

Je n’ai aucune paire de jeans qui me fait et je refuse d’en acheter d’autres parce que depuis dix-sept mois, je me dis que je vais rentrer dans mes foutus jeans taille 27 sous peu. La réalité, c’est que je porte du 30 et que le 27 ne monte pas plus haut que mon genou.

Mes chandails sont tous des chandails hyper confos et très grands. Ça me permet de bien me cacher et comme ce sont des oversize, psychologiquement, je me dis que je porte encore du Xsmall et du small…

Est-ce que je fais pitié ? PANTOUTE !

Je comprends que j’ai choisi, sans le vouloir, d’être ce que je suis aujourd’hui.

J’ai choisi de mal m’alimenter. J’ai choisi de ne pas m’arranger. J’ai choisi de ne pas m’acheter des vêtements à ma taille !

Je suis le maître de ma vie, et présentement, ça ne vole pas haut.

Mes enfants sont heureux et ne manquent de rien. Mais moi, je manque de… MOI !

Et je ne veux SURTOUT pas qu’Anna et Livia pensent que c’est normal d’être ainsi.

J’ai réussi au niveau professionnel. Je fais des sous et je suis indépendante financièrement. Le problème est loin d’être par rapport à ça… C’est beaucoup plus profond.

On parle ici de respect de soi et d’amour-propre.

C’est fou pareil parce que je suis certaine que je ne suis pas la seule à vivre ce genre de situation.

J’ai réalisé aujourd’hui que j’avais 34 ans… dans ma tête, j’en ai encore 30 ! Comme si ma vie s’était mise sur pause à une période distincte de ma vie.

Voilà c’est dit ! J’ai enfin mis sur papier tout ce qui me passe habituellement par la tête.

Tout ce que je mets dans un petit tiroir de mon cerveau et que je referme une fois que j’ai réussi à m’exprimer.

C’est cliché, mais… Et si aujourd’hui était le premier jour du reste de ma nouvelle vie ?

Et si aujourd’hui était le premier jour du reste de… ta nouvelle vie !

Maïka

Miroir, miroir, dis-moi…

Depuis toujours, toi, Miroir, tu me joues des to

Depuis toujours, toi, Miroir, tu me joues des tours. Depuis toujours, l’image que tu m’envoies n’est pas à mon goût. Du plus loin que je me souvienne, regarder mon reflet n’a rien d’agréable. Je prendrais un peu plus de ci et un peu moins de ça. Et pourtant…

Quand je regarde les photos de moi, plus jeune, je me trouve magnifique. J’en conclus donc que c’est toi, cher Miroir, qui me rends la vie dure. À moins que ce soit ton ami, Pèse-personne. Là, je l’avoue, tout est déréglé. Le nombre inscrit sur le cadran est celui d’une grosse fille. Mais quand je m’attarde aux images du passé, je vois une belle fille. Que se passe-t-il ? Où est le problème ?

Dans mon magazine « Fille d’aujourd’hui », les filles sont minces, blondes avec des cheveux raides. Elles remplissent leur soutien-gorge beaucoup plus que moi. Toi, tu me renvoies l’image d’une brunette, frisée, avec des fesses. C’est bien confortable, mais ce n’est pas à la mode. Les pantalons sont toujours trop serrés pour moi, même ceux à ma taille. Je dois être grosse.

 

Un peu plus tard arrive le terme « poids santé ». Ça y est, ce que tu me montres depuis des années est confirmé par les experts. Ce n’est pas rien. Ils doivent bien le savoir. Je suis grosse. Alors, tu avais raison, mon cher. S’enchaînent donc régimes de toutes sortes et entraînements. Mais la conclusion demeure la même. Pèse-personne me dit toujours que je fais de l’embonpoint et toi, Miroir, tu m’envoies encore la même image.

Puis un jour, je suis devenue maman. Mon image a changé pour vrai. Ce n’est pas juste toi qui me joues des tours. Mon ventre a perdu sa fermeté, des lignes y sont apparues par dizaines. Quelques rides de souci ont commencé à tapisser mon front. Les filles des magazines aussi ont changé. On commence à parler d’un concept tout nouveau : la diversité corporelle. Mon regard envers moi-même s’adoucit. Pèse-personne ne fait plus partie de ma vie.

Aujourd’hui, à plus de 40 ans, je dois te l’avouer, je me trouve belle. Tu me renvoies l’image de mes taches, mes vergetures, mon petit surplus de poids, mes rides et mes cheveux blancs. Et tu sais quoi ? Je m’en fous ! Je me trouve belle comme je suis. Alors, Miroir, je dois avouer que je t’ai accusé à tort. Tu n’es pas le problème. C’est plutôt la société qui envoie depuis des années une image lisse de la femme. Offre mes excuses aussi à Pèse-personne qui n’y était pour rien lui non plus.

Maintenant maman de deux magnifiques adolescentes, je veux leur montrer l’exemple de l’acceptation de soi, que la beauté est dans la différence. La personnalité d’une personne la rend unique et magnifique. J’ai envie qu’elles n’attendent pas d’avoir 40 ans pour se trouver belles.

Heureusement, les temps changent et des femmes différentes sont représentées dans les diverses publications. J’ai espoir pour les filles qui grandissent. On a encore du chemin à faire, mais nous sommes sur la bonne voie. Vive la diversité corporelle !

 

 Nancy Pedneault

À une décision de la réussite ou de l’échec scolaire : reprise ou pas ?

À quelques jours de la rentrée scolaire, je suis couchée dans mon lit e

À quelques jours de la rentrée scolaire, je suis couchée dans mon lit et je pense à toi avec le cœur gonflé d’angoisses. Je porte sur mes épaules le poids d’une décision qui marquera le reste de ton cheminement scolaire.

La vie n’a pas toujours été douce avec toi. L’épilepsie, comme une voleuse, t’a privé de tous tes droits pendant plus de deux ans. Pendant cette période, tu souffrais de crises récurrentes, plusieurs par minute, empêchant ton petit cerveau de se développer comme il aurait dû. Tu as cumulé des retards dans toutes les sphères de ton développement. Quand le miracle s’est produit et que tu as finalement été guéri, ton évolution a été spectaculaire ! Toutefois, on ne rattrape pas deux ans de développement en quelques mois, c’est bien évident…

Quand les spécialistes m’ont recommandé de te faire reprendre ta maternelle pour te permettre de rattraper tous ces retards, mon cœur a été tiraillé. Et si cette décision était la mauvaise ? Et si cette décision affectait ton estime de soi que je m’acharne tellement à préserver ? Et si tu faisais rire de toi par d’autres inconscients de la portée de leurs paroles ? Tu es toi‑même tellement certain et content d’aller en première année, comment vais‑je t’expliquer que ça ne sera pas le cas ? Je te vois déjà parler fièrement de ton entrée en première année, ça me déchire de songer à t’annoncer que ça ne sera pas le cas. Est‑ce que je condamne ton cheminement scolaire si je te fais reprendre ta maternelle ? Les opinions divergent tellement quant à la reprise d’années scolaires, comment savoir ce qui est le mieux pour toi ?

Et puis un matin, je me suis réveillée et j’ai su. J’ai su ce que je devais faire. On s’est installés toi et moi, bien collés, et je t’ai raconté ton histoire.

Je t’ai raconté l’épilepsie, les médicaments, la peine, les inquiétudes, les nombreux suivis qui ont marqué ta petite enfance. Puis je t’ai parlé du miracle qui a changé nos vies, mais surtout la tienne. J’ai vu dans tes yeux, du haut de tes 6 ans, toute la compassion et tout l’amour pour le « petit toi » qui avait tant souffert. Je t’ai expliqué que durant toutes ces années, la maladie t’avait empêché de jouer, de t’amuser et de te développer comme les autres enfants. Je t’ai expliqué que je croyais que ce serait une bonne idée que tu puisses entrer en maternelle de nouveau, pour pouvoir rattraper ce temps que tu n’as pas eu. J’ai guetté ta réaction, espérant que tu comprendrais. C’est à ce moment que tu m’as souri et répondu : « C’est une bonne idée ça maman, je vais aller en maternelle alors ».

Je doute encore que ce soit la bonne décision. J’ai encore peur de m’être trompée. Mais je me suis juré à cet instant que je te soutiendrai comme je l’ai toujours fait, avec tout mon amour. Cette année, nous travaillerons ton papa et moi avec toi et ta merveilleuse enseignante pour que tu puisses te construire une base solide pour le reste de ton cheminement scolaire. On dit qu’il faut parfois faire un pas de recul pour mieux avancer ensuite, j’espère que ce sera ce qui arrivera pour toi.

Anne-Marie Roy

Plus que 180 jours…

Ce matin, tu t’es levé et je t’ai posé la même éternelle que

Ce matin, tu t’es levé et je t’ai posé la même éternelle question que je te pose inlassablement tous les matins : « As-tu passé une bonne nuit? ». Et là, plutôt que ton grommellement d’ado pas encore bien réveillé habituel, j’ai eu droit à un « non, j’ai rêvé de l’école ».

Argh… et oui, la rentrée est dans moins de deux semaines… Pourtant, ce sera ta dernière rentrée, ça se fêterait presque, du coup! Je te vois déjà lever les yeux au ciel si je te dis que cela se fête… Pourtant, toi qui n’aimes pas l’école, qui ne l’as jamais aimée, j’aimerais que tu fêtes cette dernière ligne droite parce que même dans le négatif, il y a du positif… Mais là aussi, tu lèveras les yeux au ciel si tu lis cela.

Mon cher ado, mon ado doué! Tu as longtemps pensé que ta douance n’était pas un cadeau, tu le penses encore parfois… mais tu es aussi bien conscient de ta chance : tu apprends vite, trop vite parfois… enfin, quand tu veux bien apprendre! Tu me le répètes suffisamment : « Je n’apprends que si je suis motivé, si cela a du sens ». Alors moi, j’ai envie de te dire : « Regarde, plus que 180 jours », parce que dans presque 100 jours, tu vas faire ton choix pour le cégep, tu vas choisir ce qui te plaira, ce te motivera enfin! Les apprentissages prendront un sens et j’espère que tu t’épanouiras!

Je me souviens de cette visite à la prison d’Alcatraz lors de notre voyage en Californie. Tu suivais avec grand intérêt le discours (en anglais) du guide. Tu avais neuf ans. Il expliquait le règlement intérieur de la prison et tu m’as tiré par la manche pour me dire : « Je ne vois pas la différence avec le règlement de l’école ». Nous étions en vacances, nous découvrions de nouveaux lieux, une autre histoire et tu comparais la description d’une journée à Alcatraz à ta journée d’écolier! L’école, lieu de l’apprentissage (certes pas l’unique lieu), ne l’était pas pour toi. Pour toi, c’était le lieu où on s’assoit, où on ne bouge pas, où on écoute sans rien dire…

Heureusement, tu as croisé sur ton chemin des directions d’école qui ont accepté de prendre des risques pour ton parcours scolaire, des enseignants qui ont compris, qui ont vu ta douance sans que je l’évoque. Certains ont relevé le défi de « te nourrir », d’autres avaient des classes trop hétérogènes pour pouvoir répondre à ton besoin et à ceux de tes camarades qui eux, en arrachaient… Mais ces profs-là, tu les as appréciés, ils font partie du positif! D’autres t’ont trouvé immature à cause de ton saut de classe, n’ont pas voulu comprendre, mais ça aussi, ça fait partie de l’apprentissage de la vie.

Plus que 180 jours… C’est la fin du parcours aussi pour ton père et moi, à nous questionner si nous avons fait les bons choix : de t’avoir fait sauter une classe, de t’avoir envoyé à l’école malgré les maux de ventre du dimanche soir et du lundi matin, de t’avoir offert des journées de congé hors du calendrier scolaire (pause indispensable pour contrer les répétitions dans certaines matières et alléger les maux de ventre), de ne pas avoir osé te faire l’école à la maison… Nous y avons réfléchi au secondaire, nous nous sommes renseignés, car une commission scolaire offrait les cours de secondaire 4 et 5 à distance. Mais voilà… il fallait que tu aies plus de seize ans et que tu sois en échec scolaire… Tu allais avoir 14 ans et ton bulletin faisait pas mal d’envieux, donc exit la solution de finir le secondaire à distance! Pourtant, pour toi, il n’y avait aucune fierté à avoir un tel bulletin puisque tu n’avais pas vraiment travaillé pour l’avoir… C’est loin d’être simple de construire ton estime personnelle quand tu obtiens de beaux résultats sans t’être réellement forcé, de développer la notion d’effort quand on ne te propose pas de sortir de ta zone de confort intellectuel.

Plus que 180 jours… 1800 jours ont passé depuis le début de ton parcours scolaire… Quand j’y repense, je me dis qu’à date, les décisions prises ont été plutôt bonnes… Dans un peu plus de 180 jours, nous t’aiderons aussi à faire ton propre choix : continuer les études dans un domaine qui te plaît ou prendre une pause… parce que tu auras seize ans pendant l’été 2020 et que l’école ne sera plus obligatoire, tu nous l’as bien fait comprendre…

Eva Staire

Remonter dans le train de la vie (ou le regarder passer)

Il y a trois ans, j’étais en épuisement professionnel, pas en <e

Il y a trois ans, j’étais en épuisement professionnel, pas en burnout. C’est drôle parce que dire burnout, épuisement professionnel ou trouble d’adaptation, c’est pas mal pareil. L’utilisation de ce terme était remplie de préjugés. Aujourd’hui, je me rends compte que l’usage de l’un ou l’autre de ces termes éveille encore des préjugés et des réactions issues de la méconnaissance de cet état. Une de mes amies m’avait demandé : « Comment tu te sens? ». J’ai répondu : « Je suis épuisée, tellement épuisée. ».

C’était comme si j’avais manqué le train, parce que mes pieds restaient collés au quai d’embarquement. J’étais épuisée.

Je suis restée longtemps sur le quai de la gare, déconnectée. Je savais que je devais prendre le train. Je ne savais plus lequel je devais prendre. Je ne savais plus où je devais aller. Du bout du quai, je l’ai vu arriver. Je pensais que c’était le bon. Puis, je ne savais plus. Comme il ralentissait, je me disais : « Je dois me préparer à embarquer ».

Puis, je regardais les portes. Laquelle était la bonne? Je ne savais plus. Il me semblait toujours que c’était celle qui venait de me passer sous le nez. Puis, le train s’est arrêté. Je suis restée immobile à regarder la porte et mes pieds. À regarder encore la porte et mes pieds. Je n’arrivais pas à savoir laquelle était la bonne. Les portes se sont refermées. Le train commençait à repartir. Et comme je n’étais toujours pas embarquée, j’ai alors cru que ce n’était pas le bon, tout comme les trois trains précédents que j’avais vu arriver et partir sans bouger.

Mais, si celui-ci était le bon? Qu’allait-il se passer? Ma respiration était courte. L’air était difficile à trouver. Mes yeux étaient inondés de peurs, de déception et de culpabilité. Je ne bougeais pas. Je ne respirais pas trop non plus. Je n’étais qu’une ombre, une ombre de moi, l’ombre de mes aspirations déchirées. J’étais devenue sans trop m’en rendre compte une passagère qui ne savait plus où elle devait aller pour faire quoi et être qui pour quelle raison qui était de toute façon écrite où et par qui?

C’est à ce moment précis que j’ai constaté que mon rire ne riait plus, que mon désir ne se faisait plus sentir. J’étais envahie par le sentiment d’avoir vendu ma vie. Parce que le temps qui composait ma vie était occupé par du vide. Du vide passé sur trop d’autoroutes étroites, occupées par trop de gens pressés. Du vide dans mes yeux qui ne voyaient que de l’eau. Ça donne un effet déformé à tout ce que je regardais même lorsque mon regard se déposait sur mon mari et sur mes enfants. C’est pourquoi tant de culpabilité. Comment ai-je pu me rendre là? Me rendre au point où je regarderais ma famille sans y voir cette si belle lumière qui y jaillissait et sans pouvoir y porter une meilleure attention.

Tout à coup, je reviens à moi ; un train arrive. Le train s’arrête. Le train passe. Et j’accepte de le laisser partir. Une petite lueur d’espoir me dit que je saurai sûrement dans lequel embarquer après avoir bu un bon café… Un deuxième café et après avoir médité, après avoir dormi, puis après m’être déposée pour retrouver l’amour de moi, l’estime de moi, la confiance en moi qui s’étaient envolés je ne sais trop quand. Peut-être que je dois d’abord retrouver mes valeurs et mes priorités. Peut-être que c’est après avoir médité à nouveau. Je me suis dit que je le saurais probablement après quelques sorties avec des amies fantastiques et après avoir lu 1, 2, 3, 4, 5 ou 6 excellents livres pour nourrir mon esprit. Enfin, je comprends que ce n’est qu’après avoir retrouvé le sourire, la joie de vivre et l’espoir qui m’habitent pour reprendre confiance en la vie, l’accueillir et la chérir à nouveau que je saurai dans quel train embarquer.

Aujourd’hui, je suis remontée dans le train. Et dans les moments où je me sens moins bien, j’ai besoin de me retrouver. Si tu as besoin de te retrouver ou si tu as simplement envie de nourrir ton estime de toi, je te propose un exercice sur La famille de ma vie — Coaching.

Stéphanie Dionne

Arrête-moi si tu m’aimes

Depuis que je su

Depuis que je suis né, je suis intense. Je suis anxieux. J’ai besoin de tester ton amour pour moi. J’ai besoin de limites. Je suis arrivé sur Terre comme ça et j’ai continué de me construire autour de ce besoin-là, d’être encadré… d’être arrêté. J’ai besoin de toi, de ta force et surtout de ton amour.

 

Je suis exigeant pour toi, même si je ne m’en rends pas toujours compte. Que tu sois ma mère, mon père, mon éducatrice, mon prof, mon éducatrice spécialisée, tu te dois d’être toujours alerte et de m’avoir à ta vue… plus que les autres enfants. Tu sais que j’aime toucher à tout, surtout ce qui est interdit. En fait, plus c’est interdit, plus j’ai envie d’y toucher. Tu sais, comme quand on dit « Ne pense pas à un chat blanc », c’est plus fort que moi. S’il y a un trou de boue, je vais y sauter à pieds joints même si j’ai des nouvelles chaussures, même si tu es à côté de moi avec ta belle robe. J’ai fait exprès de sauter dedans, mais je n’ai pas réfléchi aux conséquences… encore.

 

J’ai l’impression que le monde m’appartient, qu’il est un terrain de jeux et que je suis invincible. J’aime avoir le contrôle et de la liberté. C’est pour cette raison que je me sauve ou que me cache pour explorer à ma guise. En secret, j’espère que tu me chercheras et que tu seras inquiète, ça va me prouver que tu m’aimes encore malgré toutes mes gaffes. 

 

J’essaie très fort de te plaire, parce que malgré mes comportements persistants, je veux plus que tout que tu sois fière de moi. J’ai l’air fort comme ça, on dirait que rien ne m’atteint, mais c’est tout le contraire. J’ai plusieurs surnoms : petit monstre, démon, tannant, hyperactif, tornade et même p’tit criss. Je pense souvent que je suis bon à rien, alors je réponds à mes propres attentes en étant désagréable et en sabotant toutes les chances que quelqu’un m’aime. Si personne ne m’aime, je ne pourrai décevoir personne. C’est contradictoire n’est-ce pas? J’ai tant besoin d’amour et de limites, et mes agissements démontrent tout le contraire. Mon anxiété mélangée à mon impulsivité me fait dire et faire des choses d’une ampleur démesurée. Derrière mon agressivité et mon je‑m’en‑foutisme se cache un enfant souffrant.

Inconsciemment, je sais moi aussi que je suis impulsif et que je peux me mettre dans le trouble. Je n’ai pas les petits policiers dans ma tête pour m’arrêter avant de faire quelque chose de dangereux. Je n’ai pas non plus de Jiminy Cricket pour me chuchoter à l’oreille l’impact de mes gestes sur ma vie et celles des autres. Si tu me dis de ne pas dépasser la ligne, c’est certain que j’y mets au moins un orteil. Puis si rien ne se passe, le pied au complet en te regardant droit dans les yeux. Parfois, même si j’ai vraiment besoin de toi, que tu m’arrêtes, je vais rire ou t’insulter. Jusqu’à ce que tu m’arrêtes avec des conséquences, que tu mettes un frein à mes agissements inadéquats. Ça me vaudra beaucoup de conflits, une tonne de dégâts à ramasser et plusieurs blessures qui auraient pu être évitées si je t’avais écoutée. Et toi, ça te fait creuser les petites rides entre tes sourcils et blanchir tes cheveux un peu trop tôt; je suis juste encore trop égocentrique pour m’en rendre compte.

 

Je veux le contrôle de ma vie, alors je suis rendu un pro pour jouer avec les règlements et les conséquences. Surtout, je connais en moins de deux secondes les « boutons rouges » des émotions de tout le monde et j’ai un malin plaisir à peser dessus. Quand ça fonctionne, j’ai l’impression que j’ai réussi à contrôler la personne. Au début, ça me donne de la puissance et ensuite, ça me rend anxieux de savoir que c’est moi qui mène, au fond.

 

À force de faire des mauvais choix à répétition, je me rends compte que je suis différent. Je suis impulsif, je ne peux pas m’arrêter tout seul. Ça me rend, encore une fois, terriblement anxieux. Ça me prend quelqu’un de stable et fort à mes côtés. Quand tu es près de moi, je teste encore plus les limites, juste pour être certain que toi, mon ange gardien, tu veilles sur moi. Je me sens en sécurité quand tu es là parce que tu es une des seules personnes capables de me protéger de moi-même. Tu deviens ma référence par rapport à ce qui est bien ou mal.

 

Avec les autres adultes, je vois la peur dans leur regard quand je fais une crise. Je vois leur mépris quand je suis encore mêlé à une bataille. Quand je les entends dire avec impatience qu’ils ne savent plus quoi faire avec moi, le peu d’estime qui me reste s’envole pour faire place à la honte et à la colère. Mais pas toi. Toi, tu crois en moi. Tu crois que je suis un bon garçon malgré tout et tu vas brasser mer et monde pour que je réussisse ma journée avec un cercle vert dans mon agenda. Tu vas me prouver que je suis capable, que je suis une bonne personne. Tu vas rester près de moi et m’empêcher de faire du mal aux autres et à moi-même. Tu m’arrêtes lorsque je m’emporte. 

 

Tu appliques les mêmes règles avec tout le monde… même avec moi! Tu dis toujours que c’est parce que dans la vie d’adulte, c’est comme ça aussi. Tu me casses les oreilles avec tes « conséquences naturelles » lorsque je suis rentré en collision avec mon ami, dans la glissade en tunnel que je montais à l’envers pour la dixième fois malgré le règlement et les avertissements. Même, si que je recommence le même comportement 20x j’ai droit aux mêmes conséquences, aux résolutions de conflits et à la verbalisation d’émotions. C’est rassurant le connu, c’est pour ça que j’y retourne de temps en temps, juste pour être sûr que c’est pareil. Malgré ce que je peux faire et ne pas faire, tu tiens ton bout et je ne réussis pas à te faire changer les règles que tu m’imposes… Ça me déstabilise. Ça me fait du bien. Avec les autres d’habitude je réussis toujours à faire modifier les conséquences, mais pas avec toi. Tu me fais prendre conscience que je dois prendre le contrôle de moi-même et non des autres. Que les règles sont déjà là, que toi tu les appliques et que mon travail est de choisir les bonnes ou moins bonnes conséquences logiques. Je sais que tu es souvent fatigué et que parfois tu as le goût de jeter la serviette, malgré tout j’ai besoin que tu m’imposes des limites. Ça me prouve que tu tiens à moi. Même si je fais des crises et que je hurle à la terre entière que je te déteste. (En passant, je ne te déteste pas pour vrai c’est à moi que j’en veux de souvent répéter des mauvaises décisions, mais je ne le comprends pas encore tout à fait). Au fin fond de moi, ça m’apaise tellement de savoir que tu m’aimes assez et que tu t’en fous que je te déteste. Parce que ce qui compte pour toi, c’est de m’aimer et de me protéger… même de moi. 

 

Merci de croire en moi.

Je t’aime

Xoxo

Ton petit minou 

 

Krystal Cameron

 

Trouve-toi donc belle, fille!

Entre filles As-tu déjà passé une soirée entre

Entre filles
As-tu déjà passé une soirée entre filles SANS entendre parler du poids d’une d’entre elles? Sérieux, ça fait trop longtemps que cela ne m’est pas arrivé. Je sens toujours le besoin d’une d’entre nous de justifier sa perte ou sa prise de poids (surtout sa prise de poids!) « Non, mais Yolande, j’ai tellement pris de poids depuis que je prends mes médicaments! Réjeanne, as-tu vu mes fesses? Je rentre à peine dans une chaise de plage maintenant. » Et je pourrais mettre des exemples comme ça jusqu’à temps que tu t’écœures… Les filles, on est comme ça.

Le culte du corps est bien réel
Depuis un bout, on le sait, les magazines, la télévision, le cinéma, Instagram et Facebook louangent des corps sveltes et en santé. Quand je parcours mon timeline, je ne vois que des coachs en santé physique, des adeptes de nourriture saine et des probeautés. Je me sens coupable de boire mon verre de vin du vindredi en regardant mon cell ou la télé. Dès que je mange des chips, j’ai toujours une larme à l’œil en me disant : « Bon Alex, c’est tes dernières… faut que tu arrêtes ça, dit-leur au revoir! » Mais pourquoi tout ce mal-être en lien avec mon corps?

J’entends donc je suis
Je viens d’une famille où le poids est important. Quand tu en prends, on te le dit. Pas par méchanceté, mais pour te le faire réaliser et te remettre dans le droit chemin. C’est si important d’être beau. Alors, la pression commence. Je fais des régimes trop sévères pour perdre rapidement et ensuite, au yable, on mange! Depuis ma jeunesse que je joue au yoyo avec mes grandeurs de pantalons. Quand je suis mince, je me sens si valorisée et si confiante. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement? Notre époque met les minces sur la sellette. Et l’acceptation de moi dans tout ça?

Je sens le courant changer
Récemment, j’ai remarqué un nouveau courant. Aimons-nous tels que nous sommes. C’est rafraîchissant, enfin! Que tu aies une bedaine avec des vergetures, que tu viennes d’accoucher, que tu sois taille plus, on s’en fout! L’important, c’est d’être bien avec soi même. Par contre, pour être honnête, je n’arrive pas à suivre la vague. Je suis dans la phase : tous mes vêtements me donnent l’impression d’être un rôti de porc avec ses cordes, alors je me sens moche. Je sais que je me prive de bon temps. Je sais que je me concentre sur les mauvaises choses, mais c’est plus fort que moi.

Femme recherche son amour -propre
Je prends de la médication pour me calmer les nerfs. Ça fonctionne… mais je prends du poids comme je respire (crois-moi, depuis que je les prends, je respire en TA!) Les vacances sont arrivées et je dois mettre mon maillot de bain. Horreur! J’ai l’air d’une baleine échouée sur le bord de la mer (bon, je passe quand même inaperçue, car je suis dans le bas Saint-Laurent, mais tu saisis…) Mais je prends tout mon courage et je le fais pour ma fille. Par contre, je suis mal… Pourquoi je me gâche la vie à ce point? C’est dans mon ADN, je pense!

Pour toutes celles qui s’aiment comme elles sont
Je vous admire. Je vous jalouse même un peu. J’aimerais aimer mon corps malgré les aléas de la vie. Pour le moment, c’est difficile. Une personne que j’aime m’a dit dernièrement : « Aime ton corps, il représente ton histoire. Les traces de ton vécu. » Elle a bien raison. Je garde cette phrase précieusement gravée dans ma mémoire. Un jour, dans un avenir rapproché, je serai prête. Et watch out, de l’amour pour moi, j’en aurai à la tonne!

Alexandra Loiselle-Goulet