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Quand un moment ordinaire devient extraordinaire…

Il y a plusieurs années, j’étais serveuse dans un resto du boulevard Re

Il y a plusieurs années, j’étais serveuse dans un resto du boulevard René-Lévesque. J’avais une clientèle régulière, dont un homme qui m’a marquée à jamais! Je lui servais un déjeuner bien simple, une ou deux fois par semaine. Pourtant, il a pris le temps de rédiger une lettre à l’intention de ma gérante afin de souligner mon excellent service et ma gentillesse… J’en ai pleuré de joie ! Servir un déjeuner m’apparaissait un geste si banal. 

Depuis, il m’est arrivé de faire la même chose que lui à plusieurs reprises. Souligner les bons coups, aussi banals qu’ils puissent paraître. Un chauffeur d’autobus bienveillant, une coiffeuse talentueuse et sympathique, une caissière dévouée et avenante…

Aujourd’hui, j’apprends le décès d’un homme qui découpait les coupons au cinéma près de chez moi. Vous savez, cette personne qui vous indique quel côté prendre pour rejoindre votre salle ?

Il a rendu ce geste anodin absolument incroyable ! Ces quelques secondes passées à ses côtés m’ont toujours paru magiques, un peu comme si, chaque fois, je croisais le père Noël ! Je vous assure que j’exagère à peine…

Je regrette de n’avoir jamais souligné son travail exceptionnel. J’aurais aimé que son patron le surprenne en lui présentant quelques bons mots laissés par une cliente.

Je ne l’ai pas fait.

En ta mémoire, Jacques (j’ai appris ton nom ce matin😉), je vais m’assurer de souligner les bons coups des gens que je croiserai sans aucune hésitation, sans trouver d’excuse. 

Je vais le faire. Et toi ? Le feras-tu ?

Rayonne à travers les nuages, désormais, cher marchand de bonheur…

Karine Lamarche

Quand mon plancher brille…

Remettre les pieds dans sa classe et la retrouver si propre ! Avoir telle

Remettre les pieds dans sa classe et la retrouver si propre ! Avoir tellement peur de salir ce plancher tout frais ciré…

Vraiment, en ce matin particulier et riche en émotions, cette sensation de propreté était bienvenue ! Ce sentiment qu’une partie du boulot était déjà accomplie m’a donné la petite tape dans le dos qu’il me fallait pour démarrer.

Voir toutes ces chaussures d’enfants bien cordées dans les casiers, comprendre combien on a de la chance d’avoir un monsieur Benoît dans notre école. Un concierge dans une école primaire, c’est précieux. Je me souviens de monsieur Marcel, à l’école qui a bercé mon enfance. 

On a tous un monsieur Marcel, un monsieur Benoît… Celui qui fait un petit plus auprès des élèves et même, auprès des adultes, celui qui arrose les plantes de votre classe pendant le confinement. 😉

Ces gens qui travaillent dans l’ombre, particulièrement en cette période de pandémie, méritent qu’on prenne un moment pour souligner l’importance de leur travail. Évoluer dans un environnement propre et organisé influence notre humeur, notre journée. 

Quand mon plancher brille, mon cœur scintille. ⭐️ 

Merci monsieur Benoît !

Karine Lamarche

Pour toi, maman

Bonjour Maman,

Il y a

Bonjour Maman,

Il y a 48 ans, tu me donnais naissance. J’étais tout petit. Je pesais moins de 4 livres. J’avais hâte de sortir ! Non pas parce que je n’étais pas bien dans ton ventre, mais peut-être que j’avais hâte de vivre ma vie ! Tu as bien su prendre soin de moi, même si j’étais un grand prématuré. J’étais aussi ton premier enfant. Toute une surprise !

Malgré tout le travail que tu avais à faire, tu en as fait des choses avec moi ! Toutes les fois où tu as joué avec moi, toutes les petites attentions, juste pour me faire plaisir et réjouir mon cœur d’enfant, tous les vêtements que tu prenais le temps de me confectionner, tout le temps nécessaire à ma réussite scolaire ne sont que quelques exemples. Tu étais toujours là pour t’assurer que je ne manque de rien. Même si papa était parti pendant des mois, tu avais le don de me rendre heureux et de me faire plaisir avec de petites choses simples de la vie. Eh bien, sache qu’aujourd’hui, je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi.

Tu sais maman, si je me suis très bien débrouillé dans la vie, c’est en grande partie grâce à toi. Tu m’as élevé seule et tu as toujours été là pour moi quand j’avais besoin de toi. Même si tu avais un travail à temps plein, même si tu devais effectuer toutes les tâches de la maison, je pouvais toujours compter sur toi. Surtout lorsque je n’allais pas bien. Je me suis aussi toujours senti plus ouvert avec toi parce que tu étais présente.

J’ai tout appris de toi : la cuisine, la couture, comment entretenir une maison ou même travailler avec des outils. J’ai tout appris dans le respect et dans la joie. Je me rappelle qu’en troisième année, nous devions réaliser un projet de notre choix. Moi, comme d’habitude, j’avais des idées de grandeur ! J’avais décidé de faire un gros coffre en bois avec un tiroir dans le bas et un couvercle sur le dessus. C’était mon choix et au lieu de me décourager, tu as relevé tes manches et tu m’as tout enseigné : comment manipuler la scie sauteuse électrique et tous les autres outils. Je l’ai fait mon projet et j’en étais très fier ! Quand je l’ai apporté à l’école, j’ai impressionné mes amis. Même le professeur était impressionné ! À travers ce projet, tu m’avais aussi appris la détermination et la fierté. J’ai plein de beaux souvenirs comme ça, ma belle maman. Je ne peux pas oublier ces moments de joie parce qu’ils sont gravés dans mon cœur.

Malheureusement, je me souviens aussi de toutes les fois où tu étais triste et où j’aurais voulu intervenir. J’avais peur moi aussi, maman… Je n’étais pas grand et costaud comme papa, mais je te jure que si j’en avais été capable, je serais intervenu. Tu ne le sais pas mais à l’adolescence, quand j’entendais les disputes interminables de papa, j’étais assis sur le bord de mon lit et je me regardais dans le miroir. J’étais enragé. J’aurais voulu l’attraper pour qu’il arrête, mais il était deux fois plus gros que moi. Ses mains étaient trois fois plus grosses que les miennes. Une de ces fois‑là, maman, je me suis juré une chose : lorsque j’allais avoir une femme, j’allais en prendre soin et je lui ferais vivre totalement le contraire de ce que toi tu as vécu.

Je te remercie. Pour toutes les fois où tu as pris ma défense et toutes celles où tu m’as évité des coups. Je voyais la peur en toi, mais tu faisais le nécessaire pour me rendre la vie plus facile.

Aujourd’hui, à l’âge de 48 ans, je peux te dire que je n’ai jamais maltraité aucune femme. Ma femme, je prends soin d’elle et je l’aime. J’aurais aimé que toi aussi, tu puisses vivre une vie comme cela.

Mais laisse‑moi te dire une chose : tu es une femme forte. Malgré toute cette violence dans la maison et le suicide d’un de tes fils, tu as survécu. Tu m’as donné l’exemple. Tu as été un modèle pour moi, une combattante.

Regarde-moi aujourd’hui… Avec le temps, je suis devenu un homme de bonne carrure. Je suis allé à l’étranger à trois reprises dans des conditions extrêmement difficiles. J’ai servi mon pays pendant plus de 21 ans. J’ai des blessures physiques et mentales reliées à mon service. Mais je tiens encore debout. Je suis un papa et un mari respectueux.

J’aurais pu écrire un livre sur tout ce que tu as fait pour moi. Cette année, comme l’écriture est ma nouvelle passion, je voulais au moins t’écrire cette lettre pour la fête des Mères.

Je te l’ai déjà dit, je te le redis encore : je t’aime ma belle maman d’amour.

Tu es mon modèle, mon exemple, ma super maman.

Bonne fête des Mères, car pour moi, tu es la meilleure !

XXXXX

Carl Audet

Les anges gardiens de nos anges gardiens

On parle souvent des anges gardiens, ceux qui font en sorte que les

On parle souvent des anges gardiens, ceux qui font en sorte que les malades sont accompagnés.

Les infirmières, les médecins, les ambulanciers.

N’oublions pas les travailleurs des services d’urgence, pompiers et policiers. Grâce à vous, nous sommes en sécurité.

On parle aussi souvent de ceux qui travaillent dans les services essentiels et qui nous permettent de continuer d’avoir un semblant de vie normale. Bravo à vous tous qui travaillez dans les épiceries, pharmacies, quincailleries, etc. !

On parle de ceux qui effacent toutes traces de ce virus mortel… les gens du service de nettoyage. Parce que vous aussi, vous êtes importants.

Mais qui parle de nos éducatrices et de nos éducateurs qui passent leurs journées avec les enfants des gens qui, eux, travaillent dans les services essentiels ?

Aujourd’hui, j’ai envie de vous lever mon chapeau. J’ai envie de vous dire BRAVO.

Personnellement, j’ai la chance d’avoir mes enfants avec moi à la maison puisque notre travail à mon conjoint et moi n’est pas jugé essentiel.

J’ai parfois l’impression qu’on vous oublie.

La vérité, c’est que je serais incapable de faire votre travail.

Chaque jour de la semaine, vous allez travailler en sachant que vous serez en contact direct avec des enfants dont les parents risquent chaque jour de contracter le coronavirus. C’est pas rien, là ! Vous êtes entourés de jeunes enfants dont les parents travaillent dans les hôpitaux, les pharmacies, les épiceries, etc.

Pensons‑y un instant. On remercie constamment ces gens qui risquent d’avoir la COVID-19 chaque jour, mais vous aussi, vous êtes en contact direct avec des dizaines d’enfants qui ont un point commun : un ou deux parents qui sont à risque élevé d’attraper ce foutu virus.

Bravo parce que vous aussi, vous risquez chaque jour de tomber malades. Vous êtes les anges gardiens de ces enfants et de ces parents qui sont dans des domaines de services essentiels.

Sans vous, je vous confirme que les choses seraient encore plus difficiles.

C’est grâce à vous que des parents peuvent aller travailler avec la tête et le cœur en paix en sachant que leurs enfants sont bien et heureux malgré leur stress pour leur propre santé.

J’ai appris qu’à partir du lundi 6 avril 2020, vous devrez non seulement vous occuper des enfants d’âge préscolaire, mais aussi des enfants d’âge scolaire (jusqu’à 12 ans).

C’est donc dire que vous serez encore plus en contact direct avec des enfants qui risquent d’être infectés. Et vous le ferez, avec un sourire fatigué, avec la peur de tomber malades et de ramener ça chez vous… mais vous le ferez.

C’est sans gants et sans masque que vous cajolerez ces enfants qui s’ennuient de leurs parents qui travaillent fort.

C’est aussi sans gants et sans masque que vous moucherez les petits nez qui coulent. Parce que la distanciation, c’est bien beau d’en parler, mais c’est difficile quand on travaille avec de petits êtres qui ne demandent qu’à jouer et être aimés.

À vous tous et à vous toutes dans les services de garde d’urgence, MERCI !

 

10 février 2010

Vous est-il déjà arrivé que quelqu’un cogne à votre porte sans

Vous est-il déjà arrivé que quelqu’un cogne à votre porte sans être invité? Moi oui! Vous savez, le genre d’invité dont vous ne voulez pas, celui qui arrive lorsque vous êtes en pyjama, les cheveux couettés…

10 février 2010 : une date que je n’oublierai jamais, qui a changé ma vie. Ce jour où l’on a prononcé le mot « cancer » devant moi, pour moi. Ben oui, pas le rhume, le cancer. Comme un gros mot que l’on bannit de notre vocabulaire.

Loin de moi la nostalgie, la « victimite », aiguë. Je suis remplie de gratitude envers la vie. Merci d’avoir remis les choses en perspective, les yeux en face des trous comme on dit, on ne sait pas à quel point notre vie est un cadeau chaque jour. Et malheureusement, ou heureusement, il arrive ce genre d’invité casse-pied qui nous rappelle combien la vie est précieuse.

J’étais déjà le genre de personne à vivre sa journée comme s’il n’y avait pas de lendemain. L’effet a été multiplié par 1000! J’aime toutes les parties de ma vie, incluant celle-ci. Elle fait partie de mon parcours et c’est parfait ainsi. Elle m’a donné toute l’essence pour regarder droit devant et pour ne jamais m’arrêter. Me faire confiance, faire confiance en la vie et être certaine que la vie n’en a pas fini avec moi au moins pour cent ans.

Merci à ma famille, mes amis, ma psy d’avoir été là, si précieux pour moi. Ils n’ont pas été mis sur ma route par hasard! Merci à ce cancer d’avoir été la bougie d’allumage pour changer ce qui ne me convenait pas et d’avoir transformé tout ça en route qui me ressemblait, qui me projetait plus loin. Merci la vie pour ces personnes au travail qui ont été présentes à chaque moment. Merci la vie pour cet amoureux qui a su tenir ma main quand c’était important. Merci la vie pour ces deux enfants qui ont été ma motivation : vous êtes merveilleux tous les deux. Vous m’avez rendue meilleure.

Pourquoi moi? En fait, pourquoi pas moi? J’ai eu tout ce qu’il fallait en moi pour embarquer dans la vague. Ce n’était pas un combat : trop fatigant les combats. J’ai juste embarqué dans la vague. If you can’t fight them, join them, comme ils disent. Ne me parlez pas de courage, ce n’en est pas pour moi, c’est de la résilience dans toute sa splendeur.

Merci la vie pour ces dix ans remplis, d’aventures, d’amour, d’apprentissages. Protège ceux que j’aime, c’est tout ce qui compte pour moi. Résilience à tous ceux qui sont dedans présentement, vous êtes forts et je suis avec vous de tout cœur. Vous avez tout ce qu’il faut. À ceux qui accompagnent, ne jugez pas, ne présupposez pas des émotions vécues, soyez juste là, présents. En passant, mes pensées s’appliquent à toute personne qui vit un défi dans sa vie, pas juste le cancer. Je m’aime, je vous aime! Aimez ce qui vous entoure.

Marie-Josée Gauthier

Plus d’amour – Texte: Catherine Desgroseilliers

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Mon amour,

Je me souviendrai toujours du petit moment de panique qui m’a envahie quand j’ai appris qu’une petite fleur poussait au creux de mon ventre. On le voulait, on en avait parlé et combien de fois on s’était imaginé notre vie avec notre petite marmaille. Mais là, en voyant la deuxième barre apparaître tranquillement sur le test de grossesse, ça m’a frappée en plein visage. J’ai réalisé que c’était bien réel : nous allions être trois. À travers ces quelques minutes d’attente, j’étais devenue maman.

Dans les dernières années, nous nous étions construit notre petit nid d’amour, notre havre de paix. Je savais que dans les journées grises, j’avais toujours notre chez‑nous, un fleuve tranquille où me réfugier. 

Nous le savions, ce petit plus sur ce test de grossesse était sur le point de changer notre vie. Notre petite vie tranquille ne serait peut-être plus si tranquille dans les années à venir. Je me souviens m’être dit que je ne voulais pas perdre ce que nous avions bâti ensemble, comme tant de couples qui se sont égarés à travers les trop grandes responsabilités. Les mots que tu as prononcés à ce moment raisonnent encore dans ma tête : « Ce sera seulement plus d’amour ». Ah que tu as visé juste !

Depuis l’arrivée de notre bébé, on solidifie notre nid d’amour. On s’adapte, on fait des compromis parce que dieu sait que tout n’est pas toujours rose. Oui, il y a plus de moments de doute, de frustration et de découragement qu’il y en avait auparavant. Mais malgré tout, ce sont ces moments qui nous apprennent à communiquer différemment, à nous écouter, à nous comprendre. Depuis, il n’y a pas une journée où je t’ai tenu pour acquis. Il n’y a pas une journée où je ne sens pas mon cœur se gonfler d’amour en te regardant dorloter notre bébé tout neuf. Notre amour n’a pas changé, il s’est transformé. On s’aime comme individus, mais on s’admire maintenant comme parents, on se découvre autrement.

Merci à toi de faire en sorte de conserver nos petites traditions d’avant. Merci à toi de me dire que je suis la plus belle, même quand moi je me regarde dans le miroir et que je vois juste une fille cernée avec les cheveux en bataille. Merci à toi de monter la musique et de me faire danser autour de l’îlot de cuisine, ça me permet de lâcher mon fou. Merci à toi de m’obliger à sortir et à faire garder le petit pour avoir un peu de répit. Merci de me faire comprendre que je n’ai pas à me sentir coupable de prendre du temps pour moi, que je serai simplement plus disponible pour lui après. Merci à toi de me permettre de terminer mes projets et de m’encourager même si j’ai la broue dans le toupet et la tête un peu éparpillée. Merci à toi de me rappeler dans les moments de doute que je suis la meilleure maman pour notre enfant et que je fais plus que de mon mieux. Tout ça me permet de ne pas juste me sentir comme une maman, mais comme une femme, ta femme. 

Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai remercié la vie de t’avoir mis sur ma route, un vendredi gris et pluvieux. Grâce à elle, ce soir, je peux caresser du bout des doigts ce qui a de plus précieux au monde : notre petit trésor et toi. C’est juste plus d’amour comme tu le disais, tu avais tout compris.

Catherine Desgroseilliers

 

« Un papillon s.v.p. »

J’aime aller à l’épicerie avec les enfants. J’aimerais dire

J’aime aller à l’épicerie avec les enfants. J’aimerais dire que c’est parce qu’on en profite pour nommer les différents fruits et légumes et discuter des saines habitudes alimentaires, mais la vérité, c’est qu’ils offrent des collations gratuites. Bref, ma plus jeune de quatre ans est trop occupée à manger et elle a moins l’envie de fuguer dans les rangées. La semaine dernière, je l’amène avec moi dans une épicerie que je ne nommerai pas. Mais pour vous aider à vous situer, c’est une épicerie où tout se vend en format géant et où ils vous cartent à l’entrée.

Chaque fois qu’on y va, ma fille attend impatiemment son moment préféré, celui où elle remet la facture pour que le commis la vérifie à la sortie. À chacun son passe-temps favori, ne la jugez pas. Chaque fois, à la caisse, elle s’empare de la facture en vitesse et la garde en sûreté jusqu’à la sortie. Devant la porte, elle la remet au commis avec une grande fierté. La plupart du temps, le commis la trouve adorable et prend une seconde supplémentaire pour dessiner un bonhomme, un cœur ou un sourire sur la facture avant de la lui remettre.

Cette semaine, ma fille anticipe son petit bonheur et me demande, tout sourire : « Maman! Penses-tu que la madame à la sortie va me faire un beau dessin sur la facture? La dernière fois, le monsieur m’a dessiné un bonhomme! » Elle est pleine d’espoir. Je lui réponds que je ne le sais pas, mais que si elle lui demande gentiment, peut-être qu’elle acceptera. Je sais bien qu’il n’y aura même pas de file d’attente à la sortie, en plein après‑midi de semaine.

On paie l’épicerie. Ma fille de quatre ans s’empare de la facture. Elle la presse dans ses petites mains et trépigne d’impatience. Comme je l’avais prédit, il n’y a pas un chat en file. Elle tend la facture à la dame devant la sortie et lui demande poliment si elle peut lui dessiner un papillon. Elle lui offre son plus beau sourire pour la convaincre.

Sauf que. La dame. C’était clairement pas sa meilleure journée. Elle avait l’air bête et je la soupçonne d’avoir fait la sourde oreille. Elle a pris la facture, fait un trait sec dessus et l’a redonnée rapidement à ma fille.

J’ai regardé mon enfant de quatre ans. J’anticipais la peine qui allait monter dans ses yeux et la déception qui allait apparaître sur son visage. Et là, ma fille a fait la seule chose à laquelle je ne m’attendais pas. Elle a regardé la facture, puis la dame. Elle lui a lancé un grand sourire et lui a dit, sur le ton le plus encourageant du monde : « Wowww madame! Vous êtes VRAIMENT bonne pour tracer une ligneeeee! Bravo madame! Merci! ». Et elle a quitté l’épicerie, satisfaite.

Ce jour-là, ma fille de quatre ans m’a donné une maudite belle leçon de vie. Parce qu’elle se contente de ce qu’elle a et trouve du bonheur partout. Pis des fois, au lieu de se complaire dans nos petits malheurs, on devrait aussi arriver à voir ces petites joies du quotidien. Et si on regardait la vie avec les yeux d’un enfant de quatre ans?

Joanie Fournier

Ode à toi, travailleur de la neige…

En ce matin printanier, j’ai une pensée pour toi, mon déneigeur.

En ce matin printanier, j’ai une pensée pour toi, mon déneigeur. Tu ne l’as pas eue facile cet hiver.

Je pense aussi à toi, déneigeur de la ville.

De longues heures, souvent nocturnes, passées derrière ton volant à contourner les véhicules stationnés en pleine rue malgré l’interdiction. À redoubler d’ingéniosité pour trouver une place à toute cette neige et cela, en prenant soin de ne pas envahir le patio d’un client, sans enterrer la clôture d’un autre et en évitant la haie de cèdres du voisin…

Je pense à ta famille. Ta conjointe qui a pris le relai plusieurs matins afin de t’accorder un moment de répit. Tes enfants qui ont sans doute écopé de ton absence trop fréquente cet hiver.

Je pense aux livreurs, aux laitiers, aux facteurs… Je revois mes escaliers déneigés de justesse entre deux tempêtes.

À vous tous, en ce matin qui éloigne enfin les longues nuits enneigées, je dis merci.❤️

À tous ces gens et au nom de tous ceux qui se sont sentis en sécurité grâce à vous, je dis merci.❤️

Karine Lamarche

Merci, encore !

Quand l’Action de grâce est arrivée au Québec cette année, je

Quand l’Action de grâce est arrivée au Québec cette année, je n’avais pas le goût de fêter. Dans ma famille, cette journée n’a jamais été une tradition… traditionnelle. Pas de dinde qui prend 24 heures à dégeler, pas de repas de parenté dont on ressort avec une bedaine de père Noël tellement on a mangé… La fin de semaine de l’Action de grâce américaine a suivi. La fameuse Thanksgiving U.S.  Et là, je me suis dit quil y avait tout de mêle quelque chose à retenir de ces fêtes, au-delà du côté commercial et de la pression de pondre l’assiette instagrammable la plus impressionnante.

J’ai donc décidé de transmettre l’essence de ces jours fériés à mes enfants, et de créer notre propre rituel. Qu’on applique toute lannée.

Jai proposé à mes enfants de partager un merci par personne pendant le souper. C’est à la mode, la gratitude, et ça fait du bien à l’âme !

Moi-même, j’écris presque chaque jour trois gratitudes dans un cahier que je réserve pour cette activité. Chaque jour, trois mercis que j’envoie dans l’univers, et qui ne doivent jamais se répéter. Au début, c’est facile ! Merci à ma famille, à mes amis ; merci pour mon travail, pour l’air que je respire ; merci pour la santé, pour les câlins de mes enfants…

Après un bout, ça prend un peu plus d’imagination et de réflexion. Merci d’avoir des fenêtres dans ma maison pour faire entrer la lumière. Merci à la caissière à l’épicerie pour son sourire quand j’avais besoin d’un petit remontant. Merci à moi-même d’avoir osé prendre des décisions courageuses. Merci à mes chaussures qui me tiennent au chaud…

Disons que trois gratitudes par enfant, multipliées par quatre, plus moi… on ne s’en sortirait pas ! Alors j’ai proposé une gratitude par personne. Et ils ont embarqué !

Résultat ? Les enfants réclament le temps des gratitudes dès 7 h le matin ! Plusieurs fois par jour ! Lèvent la main à l’heure des repas : « Maman ! C’est mon tour ! J’ai un huitième merci ! » Et dire que parfois, on a l’impression que les enfants ne seront reconnaissants que quand ils seront parents à leur tour.

On a droit à des mercis très touchants (Merci de nous avoir donné la vie, on est choyés d’être nés dans notre famille ! Merci d’avoir pris soin de mon petit frère quand il était malade, ça nous a tous réconfortés…) On en entend aussi de toutes les couleurs : merci aux zombies de ne pas m’avoir dévorée aujourd’hui, ça me permet de rester en vie et de manger des macaronis ! Merci parce que. Pas plus compliqué que ça. Merci à mon ami d’avoir invité mes amis pour que je puisse jouer avec mes amis. Merci de nous encourager à dire nos mercis !

Des fois, ils choisissent la facilité : merci maman pour le bon repas ! Mais déjà, je trouve ça beau qu’ils prennent conscience de l’effort qu’il y a derrière leurs assiettes remplies de couleurs et de vitamines. Ça les encourage même à m’aider à préparer les repas et à laver la vaisselle, parce que tout à coup, ils se rendent compte que ça ne se fait pas tout seul ! Et moi, ça me donne le goût de leur dire merci. Merci de m’aider ! Merci de dire merci !

Ça vous tente, comme tradition ? Ça ne coûte rien, ça tient les petites bouches occupées à l’heure du souper (lire : ça limite les chicanes !) et en plus, les mercis, ça fait des petits ! Alors je vous invite à ajouter le mot « encore » à vos remerciements. Merci, encore : vous inviterez ainsi encore plus de beau et de bon dans votre existence!

 

Nathalie Courcy

 

Mon p’tit ingrat!

Je pense être une bonne mère, une mère pas pire pantoute, même!

Je pense être une bonne mère, une mère pas pire pantoute, même! Mais s’il y a bien une chose qui me tape sur les nerfs, qui me fait sortir une veine dans le front, qui fait grimper mon rythme cardiaque plus vite qu’une séance de Zumba, c’est l’ingratitude. Moi, un enfant ingrat, ça m’irrite profondément… surtout quand c’est le mien! Des « Mon ami, lui, il est chanceux! » et des « Encore du poulet pour souper? », ça fait ressortir mon côté sombre.

Quand je passe trois heures à plier du linge, est ce trop demander que mes enfants ne le jettent pas en boules au fond du garde robe ou pire encore, dans le panier de linge sale pour éviter de le ranger? Si je réhypothèque la maison pour pouvoir offrir à mon enfant un appareil orthodontique, est ce utopique d’aller croire qu’il ne le laissera pas traîner sur un banc de parc ou que je n’aurai pas à le chercher dans le fond des poubelles d’un restaurant? Si j’organise une super journée d’activités plus divertissantes les unes que les autres, est ce si déraisonnable de ne pas vouloir entendre des « Est-ce qu’on revient bientôt à la maison? » et des « Je vais tu avoir le temps de jouer avec ma tablette électronique en revenant? »?

Je suis une fille raisonnable. Je ne m’attends quand même pas à me faire louanger par ma marmaille chaque fois que je leur prépare un repas, que je leur fais un lift ou que je leur achète une paire de bas, mais come on gang! Un peu de reconnaissance n’a jamais tué personne! Si un « merci » de temps en temps est trop demandé, pourrait on au minimum être assez reconnaissant pour ne pas critiquer, banaliser ou défaire ce dans quoi j’ai investi du temps et des efforts?

Je sais, je sais : il ne faut jamais donner dans le but de recevoir, surtout pas à un enfant. J’imagine que la mère idéale fait don de son énergie, de ses talents, de son temps, de son corps, de son argent et de son être tout entier sans jamais rien demander en retour. Se sacrifier pour sa progéniture, ça fait un peu partie de la description de tâches, non? Bien moi, j’ai besoin d’un « merci » ici et là… pas juste en concentré à la fête des Mères. C’est comme ça! Je carbure aux remerciements, aux sourires de contentement, au respect et à la gratitude.

J’ai beau être éducatrice de métier et maman depuis plus de douze ans, connaître le développement de l’enfant de long en large, essayer d’adapter mes attentes à la maturité de mes cocos, reste que l’ingratitude, c’est ma bête noire… une bête noire avec laquelle je devrai sans doute composer jusqu’à ce que mes enfants deviennent parents à leur tour et comprennent ce que c’est que d’avoir l’impression de tout donner, parfois pour rien du tout.

Stephanie Nesteruk

PS Je tiens à m’excuser auprès de mes parents, car à bien y penser, j’ai été ingrate plus qu’une fois lorsque j’étais enfant!

 

J’aime le festoiement!

Chaque fois que ma famille et moi en avons l’occasion, on fait la

Chaque fois que ma famille et moi en avons l’occasion, on fait la fête !

L’Action de grâce a longtemps été pour moi sans signification autre que de se rassembler et faire le party.

Mais le temps et un peu les thérapies (lol) m’ont rapprochée de la reconnaissance. Vous savez ce sentiment de gratitude qui monte, qui vous met les larmes aux yeux et qui vous réchauffe le cœur ? Si vous ne le ressentez pas, vous n’êtes pas seuls. Pendant des années, je n’ai rien ressenti de ce côté-là. La vie m’avait maganée, je n’allais pas la remercier en plus !

Je ne sais pas si c’est la venue des enfants qui a éveillé ce sens, car pour moi, c’est en pensant à mes filles que les premières lueurs de gratitude ont pris naissance. Et puis mon chéri, ma mère, les gens que j’aime…

 Même mes souffrances, j’ai fini par être reconnaissante envers elles.

Oui, car j’ai compris que ces souffrances m’avaient forgée. J’aime la femme que je deviens, je dois une grande partie du résultat actuel à ces moments de souffrances extrêmes. Aujourd’hui quand je souffre, une petite partie de moi est en extase, car je sais que l’évolution que je vais vivre est plus grande que ce moment de douleur.

Ce week-end de l’Action de grâce se vit différemment maintenant pour nous. Certes on ne s’empêche pas de recevoir et d’avoir du plaisir. Mais je vis ces jours‑là avec la chair de poule de reconnaissance !

Euh non ! Ce n’est pas une nouvelle grippe !

Je pratique chaque jour la gratitude avec ma famille au souper. Tous racontent un moment où ils ont vibré dans un moment wow de leur journée. Cela doit nous avoir musclé la gratitude, car on la voit partout !

Eh oui, on fait partie des familles qui disent «  merci la vie ! » à toutes les sauces. Merci au soleil, merci de s’avoir (ça ne se dit pas mais j’aime ça !), merci pour le toit au-dessus de nous, merci à l’air qui nous permet de vivre, merci à la nourriture (toute la chaine pour qu’un aliment se retrouve dans mon assiette, c’est wow), merci pour mes enfants, mon chéri mari, merci à moi d’être une humaine sans cesse en quête de bonheur, etc.

Donc ce week-end en est un de frissons continus, et quand un de nous a un frisson de gratitude, on le fait partager à tout le monde !

Envers quoi êtes-vous reconnaissants ?

Martine Wilky