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Plus d’amour – Texte: Catherine Desgroseilliers

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Mon amour,

Je me souviendrai toujours du petit moment de panique qui m’a envahie quand j’ai appris qu’une petite fleur poussait au creux de mon ventre. On le voulait, on en avait parlé et combien de fois on s’était imaginé notre vie avec notre petite marmaille. Mais là, en voyant la deuxième barre apparaître tranquillement sur le test de grossesse, ça m’a frappée en plein visage. J’ai réalisé que c’était bien réel : nous allions être trois. À travers ces quelques minutes d’attente, j’étais devenue maman.

Dans les dernières années, nous nous étions construit notre petit nid d’amour, notre havre de paix. Je savais que dans les journées grises, j’avais toujours notre chez‑nous, un fleuve tranquille où me réfugier. 

Nous le savions, ce petit plus sur ce test de grossesse était sur le point de changer notre vie. Notre petite vie tranquille ne serait peut-être plus si tranquille dans les années à venir. Je me souviens m’être dit que je ne voulais pas perdre ce que nous avions bâti ensemble, comme tant de couples qui se sont égarés à travers les trop grandes responsabilités. Les mots que tu as prononcés à ce moment raisonnent encore dans ma tête : « Ce sera seulement plus d’amour ». Ah que tu as visé juste !

Depuis l’arrivée de notre bébé, on solidifie notre nid d’amour. On s’adapte, on fait des compromis parce que dieu sait que tout n’est pas toujours rose. Oui, il y a plus de moments de doute, de frustration et de découragement qu’il y en avait auparavant. Mais malgré tout, ce sont ces moments qui nous apprennent à communiquer différemment, à nous écouter, à nous comprendre. Depuis, il n’y a pas une journée où je t’ai tenu pour acquis. Il n’y a pas une journée où je ne sens pas mon cœur se gonfler d’amour en te regardant dorloter notre bébé tout neuf. Notre amour n’a pas changé, il s’est transformé. On s’aime comme individus, mais on s’admire maintenant comme parents, on se découvre autrement.

Merci à toi de faire en sorte de conserver nos petites traditions d’avant. Merci à toi de me dire que je suis la plus belle, même quand moi je me regarde dans le miroir et que je vois juste une fille cernée avec les cheveux en bataille. Merci à toi de monter la musique et de me faire danser autour de l’îlot de cuisine, ça me permet de lâcher mon fou. Merci à toi de m’obliger à sortir et à faire garder le petit pour avoir un peu de répit. Merci de me faire comprendre que je n’ai pas à me sentir coupable de prendre du temps pour moi, que je serai simplement plus disponible pour lui après. Merci à toi de me permettre de terminer mes projets et de m’encourager même si j’ai la broue dans le toupet et la tête un peu éparpillée. Merci à toi de me rappeler dans les moments de doute que je suis la meilleure maman pour notre enfant et que je fais plus que de mon mieux. Tout ça me permet de ne pas juste me sentir comme une maman, mais comme une femme, ta femme. 

Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai remercié la vie de t’avoir mis sur ma route, un vendredi gris et pluvieux. Grâce à elle, ce soir, je peux caresser du bout des doigts ce qui a de plus précieux au monde : notre petit trésor et toi. C’est juste plus d’amour comme tu le disais, tu avais tout compris.

Catherine Desgroseilliers

 

Le poids de la contraception

J’ai deux enfants. Je crois que la famille est terminée, mais je

J’ai deux enfants. Je crois que la famille est terminée, mais je ne suis pas prête à fermer complètement la porte pour un troisième. Peut-être plus tard, peut-être jamais. Pour l’instant, c’est flou et on vit bien ainsi, mon mari et moi.

Le seul petit hic, c’est que cette incertitude fait que nous n’avons pas encore discuté sérieusement de vasectomie ou autre moyen contraceptif un peu plus radical que nos moyens actuels. Comme j’ai un cycle irrégulier, il m’arrive parfois d’avoir des doutes dans les fins de mois. Je suis en retard de 1, 2, 3 jours… Oh! Est-ce que ça se pourrait que je sois enceinte?

Jusqu’à maintenant non, aucun « accident », mais il y a des mois où je doute plus que d’autres. Récemment, je me suis même acheté un test de grossesse. Au cas où, pour être certaine. Angoisse et anticipation. Positif ou négatif, il n’y avait pas de bonne réponse. Dans le cas d’un positif, j’étais déjà en train de me demander comment j’allais survivre à tout ça, je me sentais déjà mal pour mes autres enfants qui auraient moins d’attention et j’avais aussi des craintes financières. D’un autre côté, je me disais que ce n’étaient pas des raisons valables de ne pas vouloir d’enfant (à mon sens à moi, pas de jugement ici). Je me disais : « Si c’est ce que la vie nous amène! Et puis j’avais les mêmes craintes à ma deuxième et finalement, tout se passe bien, je pense que j’ai envie d’en avoir un finalement ». Oui, mais non. Non, mais oui….. aaaaah! Finalement le verdict : négatif! J’hésitais, j’étais heureuse, mais déçue. Surtout heureuse, je crois.

Bref, tout ça m’a fait penser que du plus loin que je me souvienne, à partir du moment où j’ai eu des relations sexuelles, j’ai eu des doutes comme ceux que j’ai vécus ce mois-ci. Pas tous les mois quand même! Mais quand même toujours une petite joie d’avoir mes règles ou une petite/moyenne/grande crainte quand j’avais du retard. Et si? Cette question qui revient toujours, et si?

 

À mon âge et dans ma situation, c’est moins grave, mais à 18 ans il était plus paniquant le et si?

 

Je précise que j’ai toujours été à mon affaire côté contraception, mais on s’entend que tomber enceinte même si on prend toutes les précautions nécessaires, c’est possible! Et puis, je pense à toutes celles qui doutent, qui ont pris un risque et qui ont un petit vertige en tenant leur test de grossesse. Comme si notre cycle menstruel nous faisait porter la tâche de la contraception aussi et l’échec de celle-ci. Je sais bien qu’un bébé, ça se fait à deux et que cette responsabilité ne me revient pas entièrement. Reste que c’est dans ma tête qu’ils sont les doutes, jamais dans celle de mon mari. Je me demande si ça change dans le cas d’un renversement de rôle, une vasectomie par exemple? Ou si ce n’est qu’à ma préménopause que le poids de la contraception qui s’ajoute à la charge mentale de la parentalité disparaîtra?

Eva Staire

Ce que j’aimerais dire à la future maman que j’allais devenir

Il y a dix ans, j’apprenais que j’allais être maman pour la pre

Il y a dix ans, j’apprenais que j’allais être maman pour la première fois. À cette époque, je pensais que ma formation en éducation à l’enfance m’avait préparée à ce rôle. Je m’occupais des enfants des autres et je me disais que ce serait aussi facile d’élever les miens. J’ai suivi des cours prénataux en plus. Je pensais que je savais tout sur le sujet. Une future maman bien naïve… Aujourd’hui, plus d’une décennie a passé et j’ai mis au monde plusieurs enfants. Si j’avais la chance de pouvoir parler à la future maman que j’allais être, voici ce que j’aimerais lui dire :

1- Oui, des cours en éducation, ça t’apprend à gérer des crises. Mais tu n’as aucune idée de comment tu vas te sentir lors de ces crises-là. Quand tu gères la crise de l’enfant d’à côté, tu n’as que la théorie à appliquer, sans implication émotionnelle. Mais quand c’est ton enfant à toi, la chair de ta chair, qui te fait une crise monstre, ça vient te chercher jusque dans tes trippes. Et tu vas avoir besoin de beaucoup de contrôle, de maîtrise de soi et de gestion de ta propre colère avant de pouvoir gérer la sienne. Tu vas parfois intervenir avec la mâchoire serrée. Tu vas avoir envie de crier. Tu vas sentir tes émotions te submerger plus que jamais. Pis aucun cours ne peut te préparer à ça.

2- Tu vas pleurer. Tu vas pleurer à toutes les premières fois. Là, tu penses que je parle des premiers pas, de l’entrée à l’école, etc. Non, détrompe-toi. Tu vas découvrir qu’il existe des milliers de premières fois. Le premier regard. Le premier rire. Le premier bisou plein de bave. Le premier « maman ». Le premier câlin. Le premier repas. Le premier biberon. Je te jure, tu n’as aucune idée à quel point chaque moment de la première année de vie de ton bébé va devenir une première fois. Et tu vas pleurer, chaque fois.

3- Tu vas être jalouse. Tu vas être jalouse des mamans au corps parfait. Tu vas être jalouse des papas qui restent à la maison. Tu vas être jalouse des maisons propres et bien rangées. Tu vas être jalouse des grands-parents présents. Tu vas même être jalouse de celle que tu aurais aimé être. Mais ça ne se dit pas ces affaires-là. Faque tu vas continuer de sourire.

4- Un jour, tu vas réaliser que l’herbe a toujours l’air plus verte chez le voisin, pour tout le monde. Faque tu vas finir par aimer tout de ta vie au lieu d’envier celle des autres. Et ça, tu vas regretter de ne pas l’avoir fait avant.

5- Tu as choisi le meilleur homme pour être à tes côtés. Il sera un papa aimant pour tes enfants. Mais surtout, il sera capable de t’aimer réellement. Il te trouvera belle même avec cinquante livres en trop, le ventre mou et les vergetures. Oui, tu auras des vergetures. Non, tu ne seras jamais une fit‑mom. Et il te désirera toujours autant. Chaque jour. Même après quinze ans.

6- Tu vas trouver ça facile d’avoir un premier bébé. Il va faire ses nuits tôt pis boire au sein facilement. Un bébé magique. Mais tu ne le diras pas trop fort, parce que tu auras peur que les autres-mamans-qui-ne-dorment-pas t’en veuillent. Ne te réjouis pas trop vite. Tu auras ensuite un deuxième enfant qui ne te laissera plus dormir autant. Ce bébé-là aura des coliques toutes les nuits pendant huit mois. Il aura un fort caractère aussi. Et tu sais quoi? Tu l’aimeras tout autant que le premier. Et le suivant aussi…

7- Tu vas avoir de la chance. Ta génétique est bien faite en ciboulot! Tu vas perdre facilement tout ton poids de grossesse. L’allaitement va t’aider. Tu ne mettras jamais les pieds dans un gym et tes amies t’envieront pour ça. Tu vas même te sentir coupable, mais on va se le dire, t’as aucun mérite. Pis on ne choisit pas sa génétique. Faque remercie la vie, donne de l’amour à tes amies, et va te resservir un morceau de gâteau.

8- Tout le monde va avoir son mot à dire sur ton rôle de maman. Chaque inconnu qui va croiser ta poussette va commenter une partie de ton éducation et te conseiller sur la meilleure chose à faire. Pas besoin de te fâcher. Dis-leur merci et continue ton chemin. Continue à écouter ton instinct. Décroche. Tout le monde juge tout le monde. Fais juste t’en foutre.

9- Tu vas redécouvrir des concepts que tu penses connaître. Comme la fatigue. Je te jure, jeune femme, que tu n’as aucune idée de ce que c’est que d’être réellement fatiguée. Ta privation de sommeil ne durera pas seulement le temps d’une nuit blanche. Tu vas aussi redécouvrir l’amour. Tu penses que tu sais ce que c’est, mais tu vas réaliser, le jour où tu vas mettre ton propre enfant au monde, que tu n’en avais jusqu’alors aucune idée.

10- Arrête d’avoir peur d’accoucher. Ça ne te sert absolument à rien d’angoisser pendant neuf mois ou d’essayer de te préparer à toutes les éventualités. Parce que le jour venu, tu n’auras aucun contrôle sur ce qui va se passer. Prends une contraction à la fois, fais confiance à ton corps, écoute ton instinct et rappelle-toi que bientôt, ce sera fini. C’est la seule chose à laquelle tu peux te préparer. Pour tout le reste, advienne que pourra.

11- Tu seras une bonne maman. Tu seras la meilleure que tu peux être et tu feras toujours de ton mieux. Tu ne seras pas parfaite, jamais. Tu perdras patience, tu lèveras le ton, tu diras des choses que tu regretteras et tu t’en voudras. Mais tu iras toujours t’excuser. Tu seras là chaque fois que ton enfant aura besoin de toi. Tu seras présente chaque jour de sa vie. Tu lui permettras de faire ses propres choix et d’être plus libre que tu ne l’as jamais été. Tu feras des sacrifices, toujours pour le bien de tes enfants. Le reste importe peu.

12- Ben oui, même dans la trentaine, tu vas encore avoir un maudit trouble obsessif compulsif pour les chiffres pairs. Faque juste pour cette raison, tu vas rajouter un douzième point sur cette liste. Je te l’ai déjà dit, t’es pas parfaite, assume.

Joanie Fournier

 

Je porte mon tout dernier enfant…

Nous avons choisi de commencer notre famille alors que nous étions

Nous avons choisi de commencer notre famille alors que nous étions encore jeunes. Notre plan était pourtant clair comme de l’eau de roche… On voulait avoir des enfants « rapprochés » et vite, pour pouvoir profiter d’eux alors que nous avions toute l’énergie pour le faire. Puis, on s’imaginait déjà à 40 ou 50 ans, être de jeunes grands-parents et profiter d’une vieillesse où nos corps pourraient encore suivre le rythme.

Quand tu es jeune, tu te sens tellement invincible que tu arrives à croire que tu auras le dernier mot sur ton propre destin… La jeunesse est remplie de naïveté. C’est une belle naïveté, parce qu’elle te porte à croire que tu peux tout surmonter. Et tout contrôler.

La Vie a été bonne pour nous, nous avons eu beaucoup de chance. Quand nous étions jeunes, nous pensions qu’il n’y avait rien de plus normal que d’avoir un enfant. Nous étions heureux, mais pas si reconnaissants. Nous avons eu un, puis deux beaux bébés en santé. Puis, La Vie nous a apporté sa première grande leçon : La Vie d’un si petit être est précieuse et fragile. La santé n’est pas quelque chose que l’on doit tenir pour acquis et on se doit d’être reconnaissants pour chaque petit cœur qui bat. Quand nous avons enfin mis au monde un troisième bébé en santé, nous avons remercié La Vie chaque jour de nous l’avoir offert.

Puis, la jeunesse a fait son temps. Nous avions suivi le plan. Avoir plusieurs enfants rapprochés était une mission accomplie. Mais les années ont passé et les chandelles se sont accumulées sur les gâteaux de fête. Les enfants sont entrés à l’école. On a décidé avec notre tête d’opter pour une contraception définitive. On avait suivi le plan et on se voyait vieillir comme prévu.

Et La Vie a encore décidé de nous surprendre, de décider pour nous. Elle nous a offert une dernière chance de la remercier, un dernier cœur qui bat dans mon ventre. Je sais cette fois avec certitude que je porte mon dernier enfant. C’est un sentiment bien étrange. Je profite de chaque coup de pied. Je vis chaque instant avec un sentiment de fierté qui me noue la gorge parfois.

Je regarde notre parcours. Je regarde nos vies derrière. J’ai passé le sixième de ma vie à porter un enfant. J’ai passé le sixième de ma vie à partager mon corps avec un autre petit humain. J’ai passé plus du tiers de ma vie à prendre soin d’eux avant de penser à moi.

Notre plan a changé. La vie l’a changé pour nous. Vous pouvez lui donner le nom du dieu que vous voulez, moi, je l’appelle juste La Vie. Quand nous aurons 40 ans, il nous faudra patienter encore avant de profiter de notre vie à deux. Quand nous aurons 50 ans, il y a de fortes chances que notre maison soit vide et bien grande tout à coup. Ça repousse les plans de quelques années de plus…

Et c’est très bien comme ça. Je porte mon tout dernier enfant. J’ai vieilli. Je ne suis plus la mère remplie de naïveté d’autrefois. Je sais que cette vie est fragile et qu’elle vaut tout l’or du monde. Je compte bien en prendre soin. Je compte bien remercier La Vie pour chaque seconde qu’elle m’offre. Je compte tellement en profiter. Notre nouveau plan, c’est d’arrêter de faire des plans. Parce que La Vie sait ce qu’elle fait et qu’on a appris à lui faire confiance. Le seul plan qu’on a, c’est d’être heureux. Et ça, c’est le seul réel pouvoir qu’on a sur notre destin.

Joanie Fournier

 

Miroir, miroir…

On va se le dire, en pleines contractions, on a besoin de motivation

On va se le dire, en pleines contractions, on a besoin de motivation!

Ça peut être les caresses de notre amoureux, les « go, lâche pas! » de l’infirmière ou une musique qui nous crinque la poussée! Peu importe ce qui nous permet de traverser l’Everest de la douleur, on le prend! Et parfois, on peut être surprise par ce qui nous motive jusqu’à la grande révélation.

J’avais prévu des doudous, des biscuits, des Beatles, des respirations zen… mais non! Ce qui m’a apporté le plus de soutien, c’est… un miroir!

Au plus fort des contractions, alors que je souffrais le martyre et que je me demandais depuis trop longtemps si j’allais vraiment m’en sortir (ou si mon bébé allait finir par sortir!)… l’infirmière m’a offert d’utiliser un miroir. Hein??!!

Ma coach d’accouchement a approché un petit miroir à main. Un rond argenté d’une quinzaine de centimètres de diamètre qui allait me donner la force de me rendre jusqu’au bout.

Mais… hein??!! Vraiment? Est-ce que je voulais vraiment me regarder là? Là? Devant tout le personnel? Devant mon conjoint? Ish… pas sûre! Dans les cours prénataux, on nous avait parlé du ballon d’exercice, des massages, de la musique… mais pas du miroir.

« Vous n’êtes pas obligée, madame. Des fois, ça aide à se motiver de voir la tête du bébé qui s’en vient ». Ça nous aide à travailler avec le bébé et avec les contractions.

« Ah, pis pourquoi pas! »

L’infirmière tenait le miroir. L’accouchante (Bibi) observait son propre reflet dans le miroir. En fait, ce n’était pas moi que je voyais, c’était elle, ma fille arrivée à l’orée de mon corps. Le sac amniotique était si bombé qu’il dépassait du col.

Floush!

Bye bye, liquide amniotique! Bonjour, chevelure de mon bébé!

La dernière fois que j’avais vu ma fille, c’était en noir et blanc et en deux dimensions. Et voilà qu’elle était là en vrai, tout près. Toute prête.

Les secondes suivantes ont passé comme des nanosecondes. Voir mon bébé, la regarder progresser vers la grande sortie, pouvoir l’accueillir avec mes mains… une expérience que je n’aurais pas pu espérer vivre. Si j’avais su qu’un miroir s’inviterait à mon accouchement, je ne sais pas si j’aurais osé dire oui. Mais dans le feu d’action, je me suis laissé prendre au jeu et sincèrement, je ne regrette pas du tout.

Pour toutes les fois où le miroir est notre ennemi, cette fois-là, il a été mon ami!

Marina Desrosiers

À tous ceux qui me souhaitent d’avoir enfin un garçon

J’ai déjà eu la chance et le bonheur de mettre trois enfants au

J’ai déjà eu la chance et le bonheur de mettre trois enfants au monde. Trois êtres humains exceptionnels que j’aime de tout mon cœur. Et ces petits humains se sont avérés être des filles. Trois filles. Et maintenant que je suis à nouveau (et pour la toute dernière fois) enceinte, je ne peux que réagir à une phrase que j’entends déjà tous les jours de ma grossesse : « Je te souhaite tellement d’avoir un petit garçon! ».

Évidemment, si vous avez deux, trois, quatre garçons, ce texte s’applique tout autant à votre situation. LA situation où tu te trouves quand tu n’as mis au monde que des enfants du même sexe.

Je ressens une terrible envie aujourd’hui de crier ma frustration face à ce souhait. Oui, j’ai eu trois filles. J’ai surtout eu trois enfants. Trois enfants que j’élève de façon identique, parce que je les élève selon mes valeurs et non pas selon leur sexe.

Mes enfants font beaucoup de tâches à la maison. Elles ont entre quatre et neuf ans. Elles lavent les toilettes, passent la balayeuse, rangent leur chambre tous les jours, etc. Et on me dit souvent que je suis chanceuse d’avoir eu des filles pour m’aider! Ça me fâche… parce que ce n’est pas leur appareil sexuel féminin qui fait le ménage, ce sont leurs bras. Et à ce que je sache, les garçons aussi, ils en ont, des bras. Donc, tous les deux peuvent faire le ménage. Et si j’avais eu trois garçons, ils auraient accompli tout autant de tâches dans la maison, pour la simple et bonne raison qu’ils y vivent et que je dois les éduquer, et non pas ramasser derrière eux. Je suis un modèle éducatif, pas une femme de ménage.

On me dit que je suis chanceuse d’avoir des filles, de les coiffer, de leur mettre des petites robes et de peindre des chambres en rose… Ho quels beaux clichés! En passant, ma deuxième fille a tout un caractère et elle en déplace de l’air! Sa chambre est toute bleue, parce qu’elle l’a décidé. Elle déteste le rose et ne veut pas porter de robe, parce qu’elle l’a décidé. Elle se coiffe seule le matin depuis qu’elle a quatre ans, parce qu’elle l’a décidé. J’ai mis au monde des humains qui font leurs propres choix et prennent leurs propres décisions. Garçons ou filles, je n’ai pas à décider pour eux ni à influencer les humains qu’ils deviendront.

On me dit souvent que ma famille serait complète avec un garçon. Cette phrase me fait frissonner… Comme si ma famille avait moins de valeur puisque je n’ai eu que des filles… Comme si j’avais besoin de changer la couche d’un petit garçon pour pouvoir devenir une mère complète et épanouie… Je sais bien que tous ces commentaires, qu’ils viennent de gens près de nous ou des madames-de-l’épicerie, ne sont jamais formulés avec de mauvaises intentions… mais honnêtement, on pourrait s’en passer.

Une partie de moi a même peur d’avoir un garçon… parce que, jusqu’à ma mort, je devrais entendre la phrase : « Booon! Enfin la famille est finie! Tu l’as eu ton garçon! ». Les mères de famille nombreuse me comprennent sûrement ici… Je rectifie déjà la situation : ma famille est finie parce que mon mari est vasectomisé. Ma famille est finie parce qu’on est comblés de bonheur. Ma famille est finie parce qu’on en a plein les bras aussi. Ma famille est finie parce qu’on en a toujours voulu quatre… et ce, peu importe le sexe de mon bébé à naître.

Cette semaine, c’est le jour J. Lors de l’échographie, dès qu’on fera la rencontre de ce petit être sur l’écran, on sera déjà sous le charme. On demandera si son cœur bat bien, s’il a tous ses membres, s’il est en santé, si tout va bien… parce ça, c’est vraiment le plus important de cette échographie. Pour avoir vécu un deuil terrible, je vous confirme que la santé est tout ce qui compte au fond. Et finalement, on demandera à savoir le sexe. Parce qu’on a envie de se préparer à son arrivée. Parce que l’accouchement est déjà la chose la plus surprenante et imprévisible dans la vie. Je n’ai pas besoin d’une surprise de sexe en plus…

Et si on m’annonce que j’ai une fille, je serai la plus heureuse des mamans.

Et si on m’annonce que j’ai un garçon, je serai la plus heureuse des mamans.

Ce bébé, on l’aime tous déjà. Ses sœurs ont tellement hâte de le rencontrer. Et elles aussi, tout ce qu’elles veulent, c’est un bébé en santé. Un bébé de plus à aimer. Parce que jamais le sexe de mon bébé ne changera ma façon de l’élever.

Joanie Fournier

 

Le grand jour approche. Ce jour que toutes les femmes enceintes attendent…

Le grand jour approche. Ce jour que toutes les femmes attendent avec

Le grand jour approche. Ce jour que toutes les femmes attendent avec impatience. LA rencontre. Celle qu’on attend pendant 9 mois. 9 mois à désirer un petit être qu’on ne connaît pas, à en rêver.

Le jour où on rencontre pour la première fois ce petit être humain qui logeait au fond de notre utérus et qu’on protégeait.

C’est beau, dit comme ça hein? C’est poétique…

Sauf que c’est pas totalement comme ça que je me sens.

Certaines me jugeront sûrement. D’autres me comprendront, enfin je l’espère.

Ce matin, j’angoisse. En fait, depuis que le fameux 37 semaines de grossesse est arrivé, j’ai une boule au fond de moi.

Ta rencontre me fait peur.

T’sais, c’est pas vrai que c’est toujours magique la première rencontre. C’est pas vrai que c’est toujours l’amour au premier regard.

On entend et on voit tellement de versions parfaites de la naissance des enfants et de l’amour maternel qui prend automatiquement le dessus et qui est si grand et si fort.

Sauf que dans la vraie vie, c’est pas toujours ça.

Dans la vraie vie, il y a… le vrai!

Quand j’ai eu Hayden, j’ai vécu cet amour au premier regard. Je me suis changée en maman lionne dès que mes yeux se sont posés sur lui. C’était intense. C’était mon premier bébé.

Pour Anna, on a appris à s’apprivoiser.

J’ai passé des heures à la regarder. À apprendre à la connaître. Ça ne s’est pas fait du premier coup à l’hôpital. Ç’a été un processus d’apprivoisement entre elle et moi.

Pourtant aujourd’hui, Anna et moi sommes inséparables. Je l’aime à en avoir mal en dedans. Mais ça a quand même pris un peu de temps avant que le BOUM, l’émotion et l’amour maternel prennent le dessus.

Et là, il y a cette cocotte qui arrive sous peu.

Elle n’était pas prévue. Je suis tombée enceinte dans un rush d’immobilier, au début de mon rush de tournage de Vendre ou rénover… tout ça en gérant le blogue Ma Famille Mon Chaos et mes contrats web. Tout ça en m’occupant de mes deux enfants bien présents qui demandaient BEAUCOUP d’attention.

Alors contrairement à mes deux grossesses précédentes, je n’ai pas eu le temps de flatter ma bedaine. Je n’ai pas eu le temps de lui parler.

On m’a souvent dit qu’un troisième, c’est comme ça. Parce qu’il y en a d’autres à gérer, et à aimer.

Comble de malheur, j’ai commencé à la sentir bouger à 30 semaines (merci placenta à l’avant…). Ça n’a pas vraiment aidé à renforcer notre lien.

La chambre est prête, j’ai acheté tellement de vêtements et de doudous, elle ne manquera de rien, c’est certain.

Mais ça, c’est seulement du matériel.

Et si on ne s’aimait pas? Et si j’avais tout préparé ce qui est à l’extérieur de moi, sans préparer l’essentiel… mon cœur et mon esprit?

Et si on ne s’aimait pas?

Dans ma valise d’hôpital, j’emporte…

Étant une maman 2.0, qui se sert beaucoup du web, j’ai deman

Étant une maman 2.0, qui se sert beaucoup du web, j’ai demandé il y a quelque temps à mes abonnés Instagram de me donner leurs essentiels pour la valise d’hôpital.

On ne réinventera pas la roue, plusieurs des choses mentionnées étaient déjà sur ma liste pour ma valise.

Voici donc, avec l’aide de bien des gens, ce que j’ai mis dans ma valise (oh! et malheureusement, il n’y aura pas de photos, parce que j’ai officiellement fait ma valise. hier (à 37 semaines 3 jours, pas stressée la madame… Haha!).

Pour maman :

  • Plusieurs sous-vêtements au moins une taille plus grande que ce que je porte habituellement. Pour mes deux dernières grossesses, j’ai perdu les eaux et malgré les énormes couches et les genres de pipi pad qu’ils nous mettent dans les bobettes, ça débordait TOUJOURS! Alors j’ai mis une bonne dizaine de sous-vêtements au cas où. Oh! Et je les ai achetés en solde dans un magasin grande surface, parce que je ne compte pas les garder par la suite (je risque de ne plus rentrer dedans dans un mois puisque je n’aurai plus de ventre haha!).
  • Brassière d’allaitement si vous comptez allaiter.
  • Compresses d’allaitement si vous pensez allaiter.
  • Un gros sac bien plein de serviettes sanitaires extra absorption. Pas celles de d’habitude, celles qui sont ben ben ben épaisses. Parce que les règles après l’accouchement sont ben ben ben intenses.
  • Pyjamas hyper confortables (j’en ai emporté trois).
  • Vêtements pour la sortie (j’ai emporté une robe super ample, sinon un pantalon jogging de maternité avec un chandail lousse. Parce que je vais avoir l’air molle et j’ai pas envie de faire face à la réalité directement en sortant de la maternité. J’ai envie de me sentir bien).
  • Une bouteille d’eau réutilisable XL parce qu’à l’hôpital, les verres sont bien petits et qu’après l’accouchement, on est totalement déshydratée.
  • Un baume pour les lèvres : encore une fois, il paraît que c’est super nécessaire à cause de la déshydratation.
  • Mon soin de peau, sinon je fais me sentir dégueu.
  • Shampoing sec (on ne sait jamais si nos cheveux seront propres ou pas quand le travail va commencer).
  • Une brosse à cheveux avec plusieurs élastiques (imagine que ton seul élastique pète pendant que tu es là-bas. OMG! Pousser avec les cheveux tout mouillés, dans le visage. Oh! Et recevoir ta famille avec la crinière du Roi Lion… well no thanks! Haha!).
  • Si vous êtes du genre à vouloir vous maquiller, emporter votre trousse et des lingettes démaquillantes. Pour ma part, je pense que c’est le moment de lâcher prise, mais on est tous différentes. 🙂
  • De l’eau en spray (soit les bouteilles qui se vendent en pharmacie ou une petite bouteille que tu peux aussi remplir d’eau. Paraît que c’est génial quand tu es en douleur de contractions).
  • Des écouteurs. Pour mes deux derniers accouchements, quand les contractions étaient insupportables, je mettais de la musique et je me concentrais solidement sur celle-ci tout en tentant de respirer. Ça m’aidait de ne pas entendre les gens à l’extérieur.
  • J’emporte mon ordi… parce qu’il y a des moments où ce sera long après l’accouchement ou pendant les contractions. Je pourrai écouter Netflix avec papa et me changer les idées.
  • Si vous prenez des médicaments quotidiennement, n’oubliez pas de les emporter.
  • Lunettes, verre de contact et liquide à verres de contact. T’sais… question de voir votre bébé quand il arrivera. Haha!
  • Déodorant, brosse à dents, les essentiels dont vous vous servez tous les jours à la maison.
  • Mon oreiller.
  • Robe de chambre et pantoufles. Pendant le travail, vous pourrez vous promener afin d’accélérer les choses. Par contre, vous ne pouvez porter que la blouse bleue d’hôpital. La robe de chambre est parfaite pour se sentir confortable et les pantoufles idéales parce que les planchers ne sont pas toujours hyper propres, ce qui est normal!
  • Des bas chauds… pendant l’accouchement on a souvent froid!
  • Des collations santé… ou pas! Parce que vous aurez faim.

Pour bébé :

  • 10 pyjamas. Personnellement, j’ai opté pour les pyjamas en bambou KYTE BABY (achetés au petit cocon) et Zac et Zoe (une compagnie d’ici). Pourquoi le bambou? Parce que je suis une freak de tout ce qui est doux. Je me dis que sa petite peau d’amour a passé neuf mois dans un milieu de vie super hydratant. Je veux absolument que sa peau de bébé soit confortable, que le tissu respire et glisse sur sa peau.
  • Des doudous… beaucoup trop de doudous! Haha! Mais ça, c’est un problème psychologique que j’ai. J’ai une dépendance aux doudous.
  • Des couches grandeur nouveau-né + stade 1 (on ne sait pas quelle grandeur votre bébé portera).
  • Lingette pour les fesses ou débarbouillettes pour les changements de couche.
  • Spray honest pour les fesses de bébé. Bio et à base d’aloès. J’aime mieux ça pour des fesses de nouveau-né. En vente chez Walmart, Amazon, Babies R Us et dans quelques pharmacies.
  • Chapeau pour garder sa chaleur corporelle (encore une fois, j’ai opté pour du bambou).
  • Suces bien désinfectées si vous souhaitez tenter de lui donner la suce.
  • Des petites mitaines pour que bébé ne se grafigne pas.
  • Des bouteilles stérilisées et du lait pour celles qui ne veulent pas allaiter.
  • Pour ma part, j’ai acheté une dormeuse en bambou dans une boutique aux États-Unis. Je pouvais aussi acheter la robe avec le tissu identique pour Anna. Je mets donc la dormeuse dans la valise de bébé et la robe s’en va dans la valise d’Anna pour chez Mamie. Ça fait des mois qu’elle attend avec impatience de pouvoir la porter. Et le deal, c’était : seulement quand ta sœur arrive… vous serez habillées pareil! (Ça donne aussi un sentiment de fierté à la grande sœur).

J’ai fait un sondage concernant le Snuggle me et je dirais que le 3/4 des mamans m’ont précisé ne pas en avoir eu besoin à l’hôpital… surtout qu’il prend beaucoup de place.

Il est important d’avoir votre siège d’auto prêt et bien installé dans l’auto. À noter que les sièges d’auto ont une date d’expiration. Si vous en achetez un de seconde main, regardez la date sous le siège.

Les infirmières de la maternité vérifieront aussi que votre siège est conforme avant de vous laisser partir. Ce serait plat de réaliser que votre siège n’est pas conforme et que qu’elles ne vous laissent pas partir!

Et surtout, profitez bien de ces premiers moments avec bébé! 🙂

 

Comment naissent les étoiles…

C’était une belle journée. Nous étions au parc, dans le soleil

C’était une belle journée. Nous étions au parc, dans le soleil d’un matin de juin. L’insouciance et la candeur nous seyaient à merveille, nos éclats de rire étaient des odes à notre liberté enfantine. Les chemins de nos jeunes vies se croisaient pour la première fois, alors que nous ne savions pas encore épeler nos prénoms composés : nous en partagions d’ailleurs la moitié. Nos mamans bavardaient maternité et grossesse. Un troisième ou pas? Sujet délicat… Absorbées par nos jeux, nous étions à des années-lumière de nous douter que des liens invisibles et définitifs venaient de se tisser. Personne, d’ailleurs, n’aurait cru qu’ils nous réuniraient de la plus incroyable façon qui soit, quelque 25 ans plus tard.

J’étais à peine sortie de l’adolescence quand je l’ai appris de la bouche de ma mère. Je ne me souviens plus très bien de ses paroles, mais je n’oublierai jamais la sensation au creux de mon ventre : un mélange douloureux de vertige, de nausée et de vide. Un coup de poignard dans l’abdomen et dans l’âme. Une nouvelle comme celle-là, ça te fait des grands lambeaux dans tes projets de vie. Les miens avaient beau être intacts, les tiens passaient dans le tordeur. Le tordeur d’entrailles, le tordeur de cœur. La tempête de l’indignation a fait rage, puis le calme s’est installé. Soudainement, je n’ai pas vraiment compris pourquoi, la conviction profonde que tout avait un sens m’a envahie. Tes rêves de famille ne pouvaient pas s’envoler à cause d’un bout manquant. C’était cruel et invraisemblable. Il y avait forcément une solution : il fallait qu’il y en ait une. Tu ne pourrais jamais porter d’enfant, et malgré l’injustice impitoyable de cette réalité, je me doutais bien que le destin était un sacré magicien. Je ne savais simplement pas encore à quel point.

Les années ont filé. Ironiquement, je suis devenue enceinte quatre fois, en l’espace de cinq ans. J’ai donné naissance à deux garçons et à deux filles, au terme de grossesses relativement faciles et d’accouchements sans complications. J’avais la maternité dans le sang et le ventre accueillant, semblait-il. Pas toi. Même si tu connaissais la recette par cœur. Même si tu avais rencontré et épousé LE bon. Même si tu avais tous les ingrédients, toutes les quantités, toutes les qualités. Il n’y avait qu’un morceau qui faisait défaut. Un morceau qu’on ne pouvait pas t’installer. C’était choquant, frustrant et surtout insensé. Ce l’était particulièrement pour moi, chaque fois que je repensais aux petites lignes roses qui s’étaient succédé, dans des circonstances plus invraisemblables les unes que les autres.

Puis, il y a eu l’annonce. Mère porteuse recherchée. Publiée sur les réseaux sociaux, envoyée comme une prière dans les méandres virtuels. Une bouteille d’espérance lancée à LA mère. Il y a eu un écho, une réponse, une joie. Il y a eu un rêve palpable, une attente, un balbutiement de démarche. Puis brusquement, alors que tu te permettais pour la première fois de croire à tout ce possible, le néant. Cette mère qui se retire. Marée basse. Le ressac m’a heurtée moi aussi. Ma peine n’était rien en comparaison à la tienne. Je le savais, et cette idée m’attristait encore plus. Je pense que j’ai lu ton message des dizaines de fois : Notre chemin a croisé une étoile, mais ce fut une étoile filante… Le ciel est plein d’étoiles, j’ai confiance que nous trouverons la nôtre un jour! À 30 ans, forte de mes expériences de vie, je me suis dit que je pourrais probablement changer les choses. J’avais des questions, des inquiétudes, des doutes, mais par-dessus tout, j’avais envie d’essayer. D’aider. De corriger la situation. Et comme il fallait bien commencer quelque part, je me suis attaquée directement à l’infertilité : à « impossible de concevoir », j’ai ajouté « qu’elle n’aura pas d’enfant ». Et je t’ai envoyé un message.

L’histoire était sans doute inscrite dans le ciel depuis la nuit des temps, mais il aura fallu plusieurs rencontres, une quantité incroyable de tests, des rendez-vous par dizaines et une année entière pour que l’idée devienne réalité. L’algorithme de la vie est forcément un peu plus complexe quand on est trois pour faire un bébé. On a beau rassembler tout ce qu’il faut, se faire confiance et se donner corps et âme, la chimie doit opérer, littéralement. C’est presque un tour de magie.

Le premier essai fut le bon, je l’ai su très rapidement. À défaut d’avoir la certitude que je mènerais la grossesse à terme, je savais sans l’ombre d’un doute que la vie tentait de s’accrocher en moi. Les signes de grossesse étaient si nombreux et si évidents que je voyais là une forme d’approbation du destin. Les astres semblaient vouloir s’aligner. J’alternais entre la fatigue des premières semaines, l’euphorie de ce succès tant espéré et l’appréhension que l’aventure prenne fin trop rapidement. Surtout, je vivais avec l’impression constante de porter le plus fabuleux des trésors. Je sentais mon corps lourd et plein, mais mon cœur de cigogne avait des ailes.

Les semaines ont filé, et l’inaccessible rêve est devenu jour après jour plus tangible et plus vrai que nature. J’étais en paix, confiante, sereine. Quand j’ai senti les premiers coups de pied de ma petite passagère, j’ai refoulé une culpabilité et une impuissance que je n’avais pas envisagées. J’aurais tellement voulu partager ce moment. J’aurais tellement voulu que tu vives ces sensations‑là, ces premières‑là… J’aurais tellement voulu t’offrir plus, même si je savais très bien que je donnais déjà beaucoup. Je comprenais désormais que j’allais devoir composer avec un syndrome de l’imposteur des plus étranges. Je marchais en équilibre sur un fil. Une partie de moi avait envie de te raconter chaque petit détail de chaque journée. L’autre me disait de bien vouloir m’abstenir, pour ne pas tourner le fer dans la plaie en te rappelant constamment ce que tu ne pourrais jamais vivre. Heureusement, la complicité, l’ouverture et la confiance que nous partagions nous ont bien servies, et je crois que c’est ce qui nous a permis de trouver un juste milieu.

Mai est arrivé, avec l’odeur de la vie qui renaît. Nous attendions la fin du mois avec des étoiles au fond des yeux. Je regardais parfois les nombreux clichés en noir et blanc avec l’impression de rêver en couleurs. C’était pourtant bien vrai, mon ventre distendu en témoignait avec éloquence, et la fin approchait. Nous avions discuté de plusieurs scénarios, du rôle de chacun, du déroulement souhaité pour les différentes étapes de la naissance. Tout le monde était prêt. Parents, grands-parents, amis, médecins. Moi aussi. Je savourais les dernières semaines et j’anticipais cette arrivée avec fébrilité. Une fébrilité qui s’est muée en impatience, puis en impuissance. Un ventre accueillant qu’on disait, hein? Dix jours après la date prévue, je souhaitais qu’il l’eût été un peu moins! J’avais du mal à contenir ma hâte que ce petit miracle se produise. Je n’osais pas imaginer la tienne…

Finalement, une étoile est née avec le lever du soleil d’un matin de juin, la veille de mon propre anniversaire de naissance. Tout droit sortie du pays des rêves les plus beaux, sa lumière brillait à travers la Voie lactée. Elle s’est pointé le bout du nez en regardant le ciel, pressée de voir le monde et de rencontrer ces bras tendus, les tiens. Ceux de sa maman. Enfin. Il ne nous aura fallu échanger qu’un regard rempli de larmes, un seul, pour prendre la mesure infinitésimale de nos vies devant la magnificence absolue de l’univers. Une fraction de seconde pour reconnaître, dans nos yeux qui débordaient, cette même impression de tenir à bout de bras un bonheur beaucoup trop grand pour être contenu dans nos petits cœurs d’humaines.

Je sais que ta fille grandira et que viendra le jour où elle te demandera de lui raconter l’histoire de sa naissance. Je suis heureuse, et surtout fière, de savoir que tu pourras lui dire, sans mentir : Tu es le fruit d’un merveilleux tour de magie et c’est la cigogne qui t’a portée jusqu’à nous…

 

Marie-Hélène Marleau

Coups de cœur en vue de la naissance

Un sujet qui me tient particulièrement à cœur, c’est l’humani

Un sujet qui me tient particulièrement à cœur, c’est l’humanisation des naissances. Le point de départ de la relation entre un enfant et ses parents.

Nous sommes à une époque où le suivi médical de grossesse est la norme. Malheureusement, je trouve que c’est souvent au détriment du suivi de grossesse psychologique. Pas qu’un soit plus important que l’autre. Loin de moi l’idée de démoniser la médecine moderne. Je pense simplement qu’il manque un volet à l’accompagnement actuel des naissances. Un volet où l’on rappelle aux femmes la puissance de leur corps et de leur instinct ainsi que leur incroyable force. Un espace où l’on pense au petit bébé porté, où l’on apprend à entrer en communication avec lui, à l’écouter.

Je rêve que les familles puissent choisir un suivi qui leur ressemble, faire des choix éclairés et vivre ce moment comme un passage marquant. Parce qu’il y a un avant et un après la première grossesse, peu importe l’issue de celle-ci. Parce qu’il s’agit d’un moment de vie clé pour affronter ses démons, vaincre ses peurs et grandir comme humain. Un état de vulnérabilité, de changement, de perte de contrôle, qui nous confronte et nous offre une belle occasion d’évoluer, de prendre conscience de nos forces internes et de notre pouvoir.

J’avais envie de partager avec vous mes coups de cœur dans le domaine. Des références à suivre sur les médias sociaux en périnatalité pour que ce passage soit à votre image, avec vos choix, et en toute connaissance de cause. Ce n’est pas exhaustif, mais c’est un bon départ. Comme ces ressources sont toutes très solidaires, vous découvrirez assurément d’autres personnes inspirantes par le biais de leur compte.

Jacynthe Maltais

https://www.facebook.com/JacyntheDoula/

Jacynthe est, entre autres, une accompagnante à la naissance. Sa douceur et sa compétence transparaissent dans ses publications Facebook, mais également sur Instagram où elle partage des phrases inspirantes, transmet des connaissances et partage ses réflexions quotidiennes dans sa quête d’authenticité et de développement personnel. Si vous êtes de son coin, vous pourriez avoir la chance de vivre un accompagnement avec elle, peu importe votre lieu d’accouchement et le type d’accouchement que vous aurez. Pour les autres, nous ne sommes pas en reste : ses mots, sa bienveillance et sa croyance profonde en la force de celle qui enfante sauront certainement vous inspirer pour le grand jour. Une grande sensibilité et une grande disponibilité avec sa communauté virtuelle. C’est comme une vieille amie à qui l’on peut tout confier sans peur de se faire juger. Vous savez, les zones de maternité inconfortables, les peurs, les craintes? Elle aborde tout ça sans tabou et avec une authenticité déconcertante.

Fredérique, accompagnante à la naissance et femme

https://www.facebook.com/f.accompagnante/

Frédérique est également accompagnante à la naissance, en plus d’avoir plusieurs expertises dans l’univers périnatal (bain thalassothérapie, massothérapie, etc.). Mon coup de cœur vers la fin de l’année 2018, car elle a choisi de publier un calendrier de l’avent un peu différent. Pendant tous les jours précédant Noël, elle a en effet partagé de l’information concernant la périnatalité. Des mythes déboulonnés, des peurs et de craintes abordées et surtout beaucoup d’informations pratiques, le tout avec son ton bien à elle. Authentique, revendicatrice et bienveillante : vraiment une perle dans le domaine!

Karine La sage femme

https://www.facebook.com/Karinelasagefemme/

Karine est dévouée corps et âme au domaine de la périnatalité. Elle se bat pacifiquement pour changer le paradigme du monde des naissances. Elle offre des cours de préparation virtuelle à la naissance qui ont changé à jamais ma vision de la naissance. Elle décortique en sous-étapes tout le processus de l’accouchement, nous laissant avec une connaissance profonde de ce merveilleux passage psychique et physique. La préparation virtuelle donne également accès à son groupe Facebook fermé. Il s’agit d’un groupe où le soutien et la sororité sont à son meilleur. En plus, Karine prend le temps de répondre aux inquiétudes des futurs parents et alimente les réflexions du groupe. Elle porte le titre de sage-femme, mais la préparation convient à tout le monde, peu importe le type de suivi envisagé. Un univers spirituel qui sort des sentiers battus et qui propose de redonner à l’expérience de l’accouchement toute la noblesse qui lui revient : se faire confiance, faire confiance à son bébé et à son corps. Il ne s’agit pas d’une négation des côtés plus difficiles pouvant survenir, mais plutôt d’une union profonde avec le bébé à venir et ce peu importe l’issu de l’accouchement. Son blogue vaut le détour pour ses textes si justes et percutants. Mes coups de cœur : le quatrième trimestre et le récit de sa fausse couche. Une mine d’or!

Nicolas Maltais

https://www.facebook.com/Nicolaslacroixpepin/

Suivre la page de Nicolas, c’est avoir accès à de l’information de qualité, des outils concrets et aussi des pistes de réflexion sur la période périnatale et les enjeux qui l’entourent. Ça fait changement d’avoir un point de vue masculin sur cet univers souvent très féminin. Son bagage scientifique se mêle à sa sensibilité et il en résulte une page où l’on se sent respectée dans notre intelligence, nos intuitions et notre vécu. Un allié dans le combat contre les violences obstétricales et un passionné de son métier. Chaque publication me donne le goût d’interagir et de commenter, comme quoi il sait très bien faire de la place à l’autre et faire germer nos propres réflexions.

Je vous laisse avec une traduction libre de January Harshe, une référence dans le domaine du côté des États-Unis avec son mouvement Birth Without Fear qui traduit bien ma pensée sur le monde périnatal :

« Peu m’importe la sorte de naissance que tu as vécue… à domicile, césarienne planifiée, sous épidurale à l’hôpital ou seule dans les bois juste à côté d’un bébé chevreuil. Ce qui m’importe, c’est que tu aies eu des options, que tu aies été supportée dans tes choix et que tu te sois sentie respectée ».

Bonne découverte! Et n’hésitez pas à me partager vos coups de cœur en commentaire.

Roxane Larocque

Chats et bébés ne font pas bon ménage

Quand je suis tombée enceinte de mon plus vieux, Hayden, j’avais

Quand je suis tombée enceinte de mon plus vieux, Hayden, j’avais deux chats et un chien. Disons-le franchement, à 21 ans, quand tu tombes enceinte en prenant la pilule et que tu t’imagines gérer trois animaux et un bébé… tu angoisses en titi!

J’avais entendu les pires histoires d’horreur concernant les chats qui se couchent sur le visage des bébés et les étouffent, en plus du fait que selon plusieurs experts, on ne peut pas changer la litière quand on est enceinte. Bref, tout ça pour dire que finalement… mon oncle a adopté mes deux chats (qui détestaient les enfants et n’étaient pas si sociables).

Pour les amoureux des animaux, je tiens à préciser qu’il les a toujours gardés et s’en est occupé comme si c’étaient ses bébés, alors ne me lancez pas de roches… ok merci!

Bref, j’ai par contre gardé notre chien qui est décédé l’été passé.

C’était un chien tellement parfait avec les enfants.

Il a vu grandir Hayden et Anna et se laissait prendre sans jamais grogner ou vouloir mordre. Notre Junior était une perle et il me manque tellement…

Anna a toujours été une enfant qui aime les animaux. Pour elle, la perte de Junior a été très difficile et elle ne cessait de pleurer.

Je savais pertinemment qu’avec nos horaires de fous, il nous était impossible d’adopter un autre chien.

J’ai finalement réussi, après BEAUCOUP d’efforts et de manipulation, à convaincre Étienne d’adopter un chat.

Comme nous avions décidé de ne plus avoir d’enfants, ça allait être notre petit dernier. 🙂

Bref, maintenant, ce n’est plus un secret pour personne, le bon dieu a décidé qu’on n’aurait pas le dernier mot et que mon stérilet l’aurait encore moins. Ça fait que je suis devenue enceinte.

Et cette fois, il était hors de question de donner Judith (notre chatte) en adoption. Oh que non! Sérieusement, je suis devenue totalement accroc à ce chat. Genre une vraie dépendance haha!

J’ai dû trouver des moyens de rendre la maison sécuritaire pour la cocotte dans mon ventre.

Mon premier achat a été un achat de paresseuse… une litière qui se nettoie toute seule. Oui, oui, ça existe!

Avant d’avoir Judith, Étienne m’avait bien fait comprendre que ce n’était pas son chat et qu’il ne voulait rien avoir à faire avec sa crotte et son urine.

Alors aux grands maux les grands moyens, hello litière automatique.

Pour les femmes enceintes, c’est aussi l’IDÉAL puisqu’un râteau passe cinq minutes après que notre chat soit sorti de la litière.

Ensuite, une fois par mois, on a seulement à mettre le couvercle sur la boîte de litière et à jeter la boîte. That’s it, that’s all!

Oh et pour celle qui se demandent pourquoi une femme enceinte n’est pas censée changer la litière, voici ce que j’ai trouvé sur le net :

La toxoplasmose est une maladie relativement bénigne sauf chez la femme enceinte qui n’est pas immunisée. Les conséquences d’une contamination peuvent être vraiment graves pour bébé.

Qu’est-ce que c’est?

La toxoplasmose est une infection transmise par un parasite (le toxoplasma gondii) qui vit dans la terre et dans les intestins d’animaux, surtout ceux du chat.

Comment contracte-t-on la maladie?

On peut contracter la toxoplasmose en changeant la litière du chat, en jardinant ou en mangeant de la viande ou des légumes contaminés.

Chez la plupart des gens, la maladie est anodine, même pour la femme enceinte elle-même. Cependant, une contamination lors de la grossesse comporte de réels dangers pour bébé : le parasite peut traverser le placenta et infecter le fœtus.

Le risque avec la toxoplasmose est d’entraîner des malformations fœtales : malformations oculaires, cérébrales, neurologiques… et même, dans certains cas, provoquer la mort in utero.

La plupart du temps, l’enfant développera des kystes à un œil ou perdra l’usage d’un œil au cours de son enfance.

Les risques sont plus importants lors du premier trimestre puisque le système immunitaire du bébé n’est pas encore développé. Vers le milieu et surtout la fin de la grossesse, le système immunitaire du bébé étant plus efficace, l’infection éventuelle est moins grave. Mais dans tous les cas, mieux vaut prévenir l’infection que de courir des risques importants.

Deuxième point à régler : les chats et leurs habitudes de se coucher sur nous. De notre côté, on s’est vraiment mis à paniquer quand on a réalisé à quel point Judith aimait se coucher dans le cou d’Anna.

Comme Anna a cinq ans, c’est correct… mais pour un bébé naissant, OH QUE NON!

Une des premières choses que j’ai faites a été de mettre du papier d’aluminium partout dans la chambre : berceau, transat, moïse, table à langer du bébé.

Dès que Judith sautait pour aller se coucher dessus, elle faisait le saut et paniquait à cause du bruit.

Par contre, quand la vie de ton bébé ne tient qu’à du papier d’aluminium, c’est un peu beaucoup stressant.

Heureusement que j’ai une meilleure amie hyper brillante qui m’a donné l’idée de mettre une porte-moustiquaire à l’entrée de la chambre du bébé. Dès que j’ai montré des images sur mes réseaux sociaux, j’ai eu une tonne de questions.

J’ai acheté ma porte chez BMR, mais j’ai dû la faire ajuster puisqu’il n’existait que des 32 pouces et que les portes intérieures chez moi ont 30 pouces de large. Si vous souhaitez faire la même chose, assurez-vous de bien prendre vos mesures autant pour la hauteur que la largeur de la porte.

J’ai aussi ajouté un loquet en hauteur pour qu’Anna ou Hayden ne décident pas d’aller voir leur sœur dormir et oublient de refermer la porte.

Autre point, j’ai gardé la porte normale. Pourquoi? Pour la simple et unique raison que si je reçois des gens ou si les enfants veulent jouer et écouter la télé fort en bas, je peux tout simplement fermer la porte pleine. Dans le cas où la puce fait dodo et que je suis seule à la maison, je laisse seulement la porte-moustiquaire afin de faire aérer la chambre. En fait, la porte-moustiquaire est censée être toujours fermée pour s’assurer que le chat n’ira pas se coucher et mettre du poil dans les affaires du bébé. Ça permet aussi que la chambre ne finisse pas par sentir le renfermé.

Pour terminer, je me suis procuré une caméra Panasonic sur Amazon (je me répète souvent, mais j’achète sur airmilesshops.ca dès que je fais mes achats sur Amazon afin d’accumuler des points). La caméra est fixée au mur, c’est donc impossible pour le chat de la bouger ou de la faire basculer par terre. On ne sait jamais si un enfant va entrer et par le fait même laisser le chat entrer. Et là, je parle de chats, mais ça pourrait tout aussi bien être le chien, votre bébé, un enfant, etc. C’est la première fois que j’en voyais qui se fixaient au mur et je trouve ça VRAIMENT pratique et brillant!

Alors maintenant, c’est l’heure de mettre du papier d’aluminium partout dans votre maison et de poser des portes-moustiquaires!

Maika