Place à papa
Les papas sont de plus en plus présents, au point où c’est la no
Les papas sont de plus en plus présents, au point où c’est la norme pour plusieurs et en voie de le devenir pour beaucoup. Parmi les conseils donnés aux mamans, j’ai souvent entendu ou lu de laisser de la place aux papas, de les laisser faire les choses à leur façon. Je suis tout à fait d’accord. Par contre, j’ai envie de dire à certains parents et futurs parents que ce ne sera peut-être pas facile.
Permettez-moi d’abord une précision. Dans ce texte, j’utilise les termes « maman » et « papa » parce que pour la majorité des familles, c’est la femme qui prend le long congé et l’homme qui retourne au travail, mais on pourrait remplacer « maman » par « le parent qui passe le plus de temps avec les enfants » et « papa » par « le parent qui travaille à temps plein » par exemple.
Papa doit apprivoiser bébé et il est fort probable qu’il doive le refaire quelques fois. Selon les phases que traverse l’enfant ou les périodes plus occupées de la famille, cet ajustement peut être nécessaire plus d’une fois.
Nous l’avons vécu avec notre premier fils. Il devenait parfois plus difficile pour mon mari de le réconforter, de l’endormir, mais chéri-mari persévérait et ça se plaçait. On a de nouveau traversé une de ces phases récemment. Notre deuxième de quatre mois s’endort rapidement dans mes bras, mais comme papa ne l’avait pas endormi depuis quelque temps, ç’a été la crise au moment de le faire.
C’est certain que quand tout le monde est fatigué, c’est tentant de redonner bébé à maman pour que ça aille plus vite ou parce que maman trouve difficile que bébé pleure plus quand c’est si facile avec elle. Mais c’est si important de persévérer. Déjà le lendemain, bébé pleurait beaucoup moins et après quelques jours à peine, c’était revenu. Papa pouvait de nouveau l’endormir aisément. Oui, il y a eu plus de pleurs, mais il n’était pas en danger, il était dans les bras de son papa qui lui faisait doucement comprendre qu’il y était en sécurité.
Il en a été de même pour le portage. Pendant les vacances, pour diverses raisons, papa avait moins porté, voire pas du tout. Bébé pleurait donc quand il s’y est remis. Chéri-mari l’a alors fait sur de plus petites périodes, a pris le temps de le rassurer chaque fois, mais il n’a pas arrêté. C’est revenu aussi.
Et je l’ai laissé le faire. Si je veux que mon mari soit un parent aussi significatif que moi auprès de nos enfants, je dois lui permettre d’essayer, oui. Mais je dois surtout lui laisser le temps d’apaiser les enfants. Tout comme je dois laisser le temps aux enfants de s’habituer à ses bras plus poilus, à sa voix pour les chansons, à ses mains qui flattent leur front, à son odeur… C’est certain que ça semble plus naturel pour moi, je passe toutes mes journées avec bébé. Chéri-mari travaille. Ce n’est pas moins naturel pour lui, il n’a simplement pas autant de temps que moi. On doit donc lui en laisser.
J’entends souvent des mamans dire qu’elles essaient de laisser le petit au papa, mais que ça ne fonctionne pas, alors elles font tout ou que c’est plus long, que ça les agace et qu’elles préfèrent s’en occuper. Je trouve ça dommage.
C’est précieux que papa puisse réconforter, donner des bisous sur les bobos, rassurer durant la nuit, bercer un petit malade… La vie de famille s’affronte mieux en équipe. Mais si on veut que papa soit aussi efficace que maman, il faut le laisser essayer, mais surtout lui donner le temps et les conditions pour réussir!
Jessica Archambault