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Place à papa

Les papas sont de plus en plus présents, au point où c’est la no

Les papas sont de plus en plus présents, au point où c’est la norme pour plusieurs et en voie de le devenir pour beaucoup. Parmi les conseils donnés aux mamans, j’ai souvent entendu ou lu de laisser de la place aux papas, de les laisser faire les choses à leur façon. Je suis tout à fait d’accord. Par contre, j’ai envie de dire à certains parents et futurs parents que ce ne sera peut-être pas facile.

Permettez-moi d’abord une précision. Dans ce texte, j’utilise les termes « maman » et « papa » parce que pour la majorité des familles, c’est la femme qui prend le long congé et l’homme qui retourne au travail, mais on pourrait remplacer « maman » par « le parent qui passe le plus de temps avec les enfants » et « papa » par « le parent qui travaille à temps plein » par exemple.

Papa doit apprivoiser bébé et il est fort probable qu’il doive le refaire quelques fois. Selon les phases que traverse l’enfant ou les périodes plus occupées de la famille, cet ajustement peut être nécessaire plus d’une fois.

Nous l’avons vécu avec notre premier fils. Il devenait parfois plus difficile pour mon mari de le réconforter, de l’endormir, mais chéri-mari persévérait et ça se plaçait. On a de nouveau traversé une de ces phases récemment. Notre deuxième de quatre mois s’endort rapidement dans mes bras, mais comme papa ne l’avait pas endormi depuis quelque temps, ç’a été la crise au moment de le faire.

C’est certain que quand tout le monde est fatigué, c’est tentant de redonner bébé à maman pour que ça aille plus vite ou parce que maman trouve difficile que bébé pleure plus quand c’est si facile avec elle. Mais c’est si important de persévérer. Déjà le lendemain, bébé pleurait beaucoup moins et après quelques jours à peine, c’était revenu. Papa pouvait de nouveau l’endormir aisément. Oui, il y a eu plus de pleurs, mais il n’était pas en danger, il était dans les bras de son papa qui lui faisait doucement comprendre qu’il y était en sécurité.

Il en a été de même pour le portage. Pendant les vacances, pour diverses raisons, papa avait moins porté, voire pas du tout. Bébé pleurait donc quand il s’y est remis. Chéri-mari l’a alors fait sur de plus petites périodes, a pris le temps de le rassurer chaque fois, mais il n’a pas arrêté. C’est revenu aussi.

Et je l’ai laissé le faire. Si je veux que mon mari soit un parent aussi significatif que moi auprès de nos enfants, je dois lui permettre d’essayer, oui. Mais je dois surtout lui laisser le temps d’apaiser les enfants. Tout comme je dois laisser le temps aux enfants de s’habituer à ses bras plus poilus, à sa voix pour les chansons, à ses mains qui flattent leur front, à son odeur… C’est certain que ça semble plus naturel pour moi, je passe toutes mes journées avec bébé. Chéri-mari travaille. Ce n’est pas moins naturel pour lui, il n’a simplement pas autant de temps que moi. On doit donc lui en laisser.

J’entends souvent des mamans dire qu’elles essaient de laisser le petit au papa, mais que ça ne fonctionne pas, alors elles font tout ou que c’est plus long, que ça les agace et qu’elles préfèrent s’en occuper. Je trouve ça dommage.

C’est précieux que papa puisse réconforter, donner des bisous sur les bobos, rassurer durant la nuit, bercer un petit malade… La vie de famille s’affronte mieux en équipe. Mais si on veut que papa soit aussi efficace que maman, il faut le laisser essayer, mais surtout lui donner le temps et les conditions pour réussir!

Jessica Archambault

Nouvelle maman, fais-toi un cadeau ! Texte: Martine Wilky

Je me souviens du premier moment où grande fille est née. Je me su

Je me souviens du premier moment où grande fille est née. Je me suis dit que je voulais passer chaque minute à ses côtés. Je n’avais pas si bien dit.

Parce que c’est pas mal ce qui est arrivé. Si bien qu’un jour je me suis retrouvée dans un avion vers Paris, seule avec des copines, à faire une crise de panique car je perdais mes repères.

Ben oui, j’ai oublié d’être une femme et de me donner du temps. Depuis la naissance de mes enfants, je ne voyage que pour le travail, en amoureux ou en famille. Chaque destination est en fonction de mes filles.

Mais là, je suis dans l’avion, sans mes filles, sans mon chum… juste moi.

Je me sens perdue.

Je panique littéralement.

T’inquiète, je me suis occupée de mon malaise et honnêtement, j’ai vécu un voyage extraordinaire avec mes super copines !

Mais j’ai réalisé que toutes ces années, j’étais passée à côté de quelque chose de vraiment magnifique.

Du temps pour moi, je n’en ai jamais vraiment pris.

Je ne faisais presque pas d’activités pour moi.

J’organisais mes temps libres autour de ma famille. Je ne plaçais à l’horaire que ce dont la famille pouvait bénéficier.

Oh je ne suis pas une femme contrôlée, pas du tout. En fait, je me suis placée moi‑même dans cette cage dorée.

Celle où j’avais la sensation que tout était parfait dans ma vie. Tout sauf ce côté de ma vie de femme.

Mais comment pouvais‑je souffrir d’un manque que je ne connaissais pas ?

En le vivant tout simplement !

Je ne le vois pas aujourd’hui comme si j’avais perdu toutes ces années à me choisir.

Non, je ne suis pas comme ça.

Mais à compter de maintenant, je sais que je vais me choisir des escapades pour moi.

Des moments à moi, qui ne seront pas réservés uniquement quand ça convient dans l’horaire de la famille.

Si tu es une nouvelle maman, sors de chez toi, prends soin de toi pour toi. Pas juste pour nourrir ton couple, pas juste pour travailler, pas juste pour aider ta chum… pour TOI !

 

Martine Wilky

 

Bonne fête des Pères à vous, solo parents!

Bonne fête des Pères à vous tous, papas présents, papas à temps

Bonne fête des Pères à vous tous, papas présents, papas à temps partiel, beaux-papas, mais surtout bonne fête des Pères à toi, papa et maman solo parentaux !

Bien sûr, j’aurais pu écrire ce texte aussi à la fête des Mères, mais la fête des Pères est toujours pour moi une journée très émotive, surtout depuis que j’ai perdu le mien.

Alors à toi, le papa unique, le papa solo qui se tape la routine du matin avec le réveil, le déjeuner, les lunchs, l’habillage, la coiffure (oui, toi, le papa qui doit faire de mini tresses dans de mini cheveux avec tes gros doigts), le départ pour l’école et le travail. Qui se tape seul le retour à la maison, le souper, les devoirs, la routine du soir. Qui se tape seul le lavage (papa, as-tu lavé tel chandail, tel pantalon ?), le ménage, les courses, l’entretien de la maison. Je te souhaite bonne fête des Pères.

Aussi, bonne fête des Pères à toi, la maman solo parentale qui doit se taper seule la routine du matin, la journée de travail, la routine du soir, le lavage, le ménage, sortir les vidanges, débloquer la toilette qui est encore bouchée, faire de petites réparations, passer la tondeuse et le coupe-bordure.

Alors à vous tous et toutes, papas et mamans qui donnez le meilleur de vous‑mêmes pour que vos enfants ne manquent de rien. À vous tous et toutes qui faites en sorte que le parent disparu reste bien vivant dans la mémoire de ses enfants. À vous tous et toutes qui ressentez le manque de cette personne extraordinaire qui vous a fait confiance en vous confiant le meilleur de lui ou d’elle‑même, je vous souhaite bonne fête des Pères.

Et à vous tous et toutes qui avez le privilège d’avoir un autre parent extraordinaire qui vous aide avec votre marmaille, bonne fête des Pères. N’oubliez jamais la chance que vous avez d’avoir à vos côtés ce parent avec qui partager les bons et les moins bons moments. Un parent restera toujours un parent, qu’il soit parfait selon vos critères ou non.

Et pour terminer, à tous ces papas disparus qui veillent sur leurs trésors de là-haut, je vous souhaite bonne fête des Pères !

Annie Corriveau

Maman-anonyme et les réseaux sociaux

Seulement intituler mon texte a été complexe. Tellement de qualifi

Seulement intituler mon texte a été complexe. Tellement de qualificatifs ont déjà été greffés à « maman ». Les plus négatifs ne me parlent pas, les trop parfaits non plus. Les plus simples et terre à terre sont déjà bien associés à une personne et sont même devenus une marque de commerce pour certains.

On a déjà bien entendu parlé de ce sujet. D’un côté, il y a les fit moms ou les mamans trop parfaites d’Instagram qui sont vivement critiquées par les mamans imparfaites, indignes, ordinaires et autres adjectifs. Ces dernières font aussi couler beaucoup d’encre chez les mamans anonymes qui ne comprennent pas qu’elles se plaignent autant.

Pour ma part, je ne prends pas parti. J’aime bien suivre certaines mamans dites trop exemplaires parce qu’elles peuvent être inspirantes et que je peux trouver sur leurs pages des idées que j’adapterai à ma réalité. Je trouve aussi très drôles certaines mamans excédées parce qu’elles laissent aussi une place à la beauté de la maternité et, surtout, parce que leur sens de l’humour est décapant et rafraîchissant. La façon dont elles s’y prennent, l’impression de ne pas donner de leçon ou leur type d’humour vont bien plus influencer l’intérêt que je leur porterai que le camp auquel elles appartiennent.

On reproche à certaines de ne montrer que le beau côté des choses, voire un aspect magnifié de la parentalité, et à d’autres d’être tellement négatives que #lesgens se demandent pourquoi elles ont eu des enfants.

Les différents textes défendant un parti ou un autre m’ont fait réfléchir. Où je me situe, moi, simple maman de 31 ans avec deux jeunes enfants en cette ère numérique?

Je crois sincèrement être en plein milieu. Mon fil d’actualités est probablement beaucoup trop rempli de photos et d’anecdotes de bébés au goût de contacts n’ayant pas d’enfant ou n’exposant pas les leurs (m’en fous!), mais il est tel que je perçois ma famille. Est-il plus positif que négatif? Assurément. À part quelques statuts ici ou là sur une situation difficile ou des microbes récalcitrants, je partage de beaux moments. Pourquoi je ne montre pas le négatif? Parce que quand je gère le chaos, j’ai les mains pleines et il ne me traverse pas la tête de saisir mon téléphone pour photographier mon enfant. Quand je suis sortie de l’épicerie en plantant le panier rempli de la moitié des éléments inscrits sur ma liste au milieu de l’allée avec mon fils de deux ans en « poche de patates » qui criait et battait des pieds, le tout enceinte de 33-34 semaines… eh ben, j’en avais déjà « plein le bucket »! Mon téléphone sert plus à appeler chéri-mari pour lui demander de passer par l’épicerie au retour du travail et à lui envoyer une photo de la liste qu’à élaborer un partage inspirant et constructif sur les défis liés à la parentalité dans des cas comme celui-là. Pourtant, presque tous les parents ont déjà vécu un événement semblable et on aurait pu en rire ensemble. Mais j’étais trop occupée à gérer la situation et je préfère ça.

D’un autre côté, mes pages Facebook et Instagram ont beau être remplies de moments positifs et de fierté, ils sont loin d’être parfaits. Le vent rend la moitié de mes « stories » Instagram incompréhensibles et toutes mes photos ont trop ou pas assez de lumière, un sourire-grimace d’un enfant par-ci, un double menton chez un adulte par-là, sont mal cadrées et j’en passe. Je n’ai ni le temps ni l’énergie et, surtout, aucun intérêt à passer de trop longues minutes à préparer une pose et ensuite à retravailler l’image. J’adore partager mes moments en famille, mais je suis un peu expéditive. Ils doivent être croqués sur le vif ou du moins rapidement, pour ne pas nous empêcher de les vivre.

Je compare les réseaux sociaux aux albums photo familiaux. Quels étaient les moments qui s’y retrouvaient le plus? Ceux de fierté et de bonheur. C’est dans la normalité des choses d’avoir envie de se concentrer sur eux et de vouloir les graver dans notre mémoire en les partageant avec nos proches (ou moins proches, c’est selon).

Alors, je me situe où, moi? Je suis une simple maman-anonyme, comme la majorité d’entre nous qui publions un peu ou beaucoup notre quotidien en gérant nos pages comme bon nous semble. Et c’est très bien ainsi.

Jessica Archambault

Toi, la maman qu’on oublie…

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Cette journée, ce dernier dimanche qui aurait dû être si festif… Ce week-end de printemps qui te rappelle cruellement que cette fête, c’est une torture pour toi.

 

Parce qu’il y a, quelque part dans les étoiles, un petit bout de toi. Peut-être est-il si petit que les gens autour de toi ignorent combien tu as du chagrin, à quel point cela pèse sur ton cœur, malgré le temps qui passe.

 

Parce que tu rêves depuis si longtemps de porter ce titre, de donner la vie, et que ce cadeau, tu l’attends toujours.

 

Parce que la tienne est partie et qu’elle te manque à chaque étape de ta vie.

 

Parce que la maladie ou un accident t’a arraché celui ou celle que tu bordais chaque soir.

 

Parce que peut-être que cette année, ta famille s’est brisée et que tes petits, c’est chez leur papa qu’ils se trouvent.

 

Chère maman qui déteste cette fête, c’est à toi que j’envoie des fleurs. 🌷

 

Karine Lamarche

 

Une maman, ça ne fait pas caca toute seule. Jamais !

 

Hé non ! Cette phrase n’est pas prononcée par un enfan

 

Hé non ! Cette phrase n’est pas prononcée par un enfant de deux ans en apprentissage de la propreté, mais bien par moi, femme de trente‑neuf ans, mère de trois enfants.

La constipation fait partie de ma vie depuis plus de huit ans maintenant. Même si j’ai suivi des cours de ninja et que je me déplace sans bruit, parfaitement camouflée. Dès que j’assois mes fesses sur le bol de toilette, les premiers coups à la porte se font entendre. J’ai renoncé à barrer la porte. J’aime mieux que mes filles entrent et que j’ouvre leur barre tendre, que je signe un examen, alouettttte ! Que d’entendre des coups et des cris interminables jusqu’à ce que j’aie terminé ma petite besogne.

Je me suis mise à soupçonner qu’il y a de la magie chez nous. Mes fesses+la toilette = un papa invisible. Je suis convaincue que c’est ce qui se passe sinon, comment expliquer que les enfants ne le voient plus pour exécuter la tâche si pressante qu’elles ont à faire ? Probablement que cette combinaison magique est écrite en très petits caractères lorsque nous signons le contrat pour devenir maman.

Un jour, je me suis vengée (comportement de bad mom). Ma plus grande de huit ans proclamait avoir envie de caca. Je l’ai laissée s’installer ; ensuite, j’ai débarré la porte, me suis assise devant elle et je lui ai raconté ma journée. Notre conversation a eu l’air de ça :

– Maman !? Qu’est-ce que tu fais ?

– Je te raconte ma journée !

– Ben maman, c’est parce que je fais caca !

– Je sais, mais j’avais le goût de te la raconter maintenant.

– Ben là maman, je suis pas à l’aise, t’es assisse là à me regarder.

– Bienvenue dans mon club.

– Pourquoi tu dis ça ?

– C’est ce que vous me faites, tes sœurs et toi.

– Maman ! SOOOOOORRRRSSSSSSS !

Je crois que l’homme de la maison a soit lu tout le contrat de papa au complet, y compris les petits caractères (ce qui me surprendrait) ou effectué une maîtrise de ninja (beaucoup plus probable), car lui, il peut prendre tout son temps. Aucune des trois filles n’ira l’interrompre pendant qu’il fait son caca et qu’il termine en même temps sa trentième partie de Majhong. Il sortira de là satisfait, les jambes engourdies et marchant avec difficulté.

Tant que mes filles vivront avec nous, je devrai vivre ma constipation. Faire caca toute seule fait partie de mon monde utopique de maman, avec dormir une nuit sans me réveiller et que mes filles écoutent dès la première fois.

Suis‑je la seule maman constipée ?

Mélanie Paradis

 

Toutes ces choses que j’aimerais te dire…

Les années ont passé depuis ton départ, maman. Depuis, je suis de

Les années ont passé depuis ton départ, maman. Depuis, je suis devenue mère à mon tour.

À mon tour, je fais de mon mieux. J’explique, je demande, je souhaite de tout mon cœur que mes filles, un jour, deviendront des adultes respectueuses et empathiques.

Maman, je me souviens de nos disputes de ces moments où, du haut de mes 12-15-17 ans, je croyais tout connaître de la vie.

Maman, souvent, j’aimerais que tu sois encore ici pour que je puisse te dire que ces valeurs que tu m’as transmises, non sans efforts, elles sont bien ancrées en moi.

J’aimerais te dire que je comprends tous les sacrifices que tu as pu faire, que maintenant, je comprends.

J’ai le sentiment que je n’ai pas eu le temps de te témoigner toute ma reconnaissance. J’aimerais te parler de mes filles, de leurs réussites. J’aimerais partager avec toi cette fierté.

Certains jours, j’aimerais te demander comment tu es parvenue à si bien nous éduquer, à faire de nous de bons humains, ma sœur et moi. Dis-moi que mes efforts ne seront pas vains, que c’est possible.

Parfois, je voudrais simplement rire avec toi.

Souvent, je voudrais juste te dire que tu me manques.

Karine Lamarche

 

Le Slam de la mère à la dérive

Une mère, remplie de larmes salées, d’un sentiment amer D’avoir échoué Échouée sur lâ€

Une mère,
remplie de larmes salées,
d’un sentiment amer
D’avoir échoué
Échouée sur l’île de la maternité
Sans outils, sans amis
Où est le guide d’utilisation
Pour faire fonctionner son rejeton

Elle dérive, à la barre de son navire
Elle doit mener sa petite famille
Elle porte en son sein le bonheur des siens
Présidente, directrice générale de l’organisation familiale,
Médecin, infirmière, psychologue, femme de ménage, repasseuse, chauffeuse, cuisinière,
Toujours en overtime, elle n’a pas d’horaire,
Sous payée, exploitée

Des matins, elle voudrait partir, courir, s’enfuir
Ne jamais revenir,
être libre
Mais impossible,
elle a signé à perpétuité,
Emprisonnée dans sa belle maison dorée
Elle les lave, les blanchit, les nourrit
Elle se sent envahie, ensevelie
Sous une montagne de couches, de morve et de bouillie.
Jogging, cheveux sales, cernes qui touchent à terre
Son monde vire à l’envers
Fatiguée, épuisée
Lancez-lui donc une bouée
Elle se noie, elle se noie
Dans le noir qu’elle broie,
Elle est juste submergée par la marée
Qui passe et qui part,
Par les vagues du désespoir.

Elle a le cœur sur la main,
Mais sa main voudrait parfois atterrir sur leurs fesses
Elle le regrette
Et s’enferme dans les toilettes
Pour déverser des torrents de larmes
Sur sa culpabilité, la tristesse dans l’âme

À l’accouchement on l’a déchirée à l’intérieur,
On recoud, et on l’opère,
On la marque au fer

Mais qu’est-ce ça veut dire?
Que son cœur va grandir…
Que sa vie va basculer
Bienvenue au monde,
Au monde de la maternité!

Elle est là en attendant une récompense
Juste un peu de reconnaissance
Au lieu de quoi, un hurlement, une longue plainte,
Un beuglement,
Un « mamannnnnnnnnnnnnn » qui résonne
Dans l’écho de la nuit, du jour
À l’infini
Un « maman » qui a bouffé son prénom
Que ses enfants ont appris par cœur, comme le refrain d’une chanson,
d’un poème
Un refrain pour lui dire qu’ils l’aiment.

Gabie Demers

La fièvre

D’un coup, sans prévenir, tu ne files pas, tu respires rapidement, tes yeux sont vitreux, tu devi

D’un coup, sans prévenir, tu ne files pas, tu respires rapidement, tes yeux sont vitreux, tu deviens mou, tu ne manges plus, tu es chialeux, ta peau est si chaude… Je n’ai même pas besoin de prendre ta température, car je sais qu’elle est de retour… la fièvre…

Chaque fois, ce même moment de panique dans mon cœur de maman : mon bébé chauffe ! Son petit corps lutte contre une infection ! Qu’est-ce qu’il a ? Va‑t‑il se déshydrater, convulser ou mourir ? Mes battements cardiaques accélèrent, j’ai la nausée, je me garroche sur un médicament qui va faire tomber sa température. Je cours vers le téléphone : vite, il faut appeler la clinique !

Je sais pertinemment que ça peut ne pas être grave ! Les dents, un rhume, un virus quelconque… MAIS MON BÉBÉ EST MALADE ET MOI J’AI PEUR !

Parce que t’sais, ça se peut que ce soit dramatique ! Sur Internet, je découvre avec angoisse plein de maladies terrifiantes que mon enfant pourrait avoir !

Quand il finit par s’endormir, le souffle court et les joues si rouges, je n’ose pas fermer l’œil… je veille… je tourne en rond et je suis alerte…

Est-ce ça, l’instinct maternel ? Paniquer complètement quand mon petit chauffe ? Si c’est le cas, ce sentiment n’est-il pas primordial pour la survie de l’espèce ? Ça nous oblige à être à l’écoute de chaque alerte !

Pour mon cÅ“ur de maman, la fièvre, c’est une alerte ! Alors toi, médecin, infirmière, amie, conjoint, grand-mère… je n’ai pas besoin que tu me dises que ce n’est pas grave, qu’il faut attendre 48 heures, que je ne dois pas m’en faire… J’ai seulement besoin de ta main sur mon épaule, de ton écoute, de ta présence bienveillante. J’ai besoin de tu me croies…

Car quand une maman dit que son bébé ne va pas bien : elle ne se trompe pas…

 

Gwendoline Duchaine

 

Maman-référence

Quels sont les essentiels à avoir pour un bébé? Qu’est-ce qu’

Quels sont les essentiels à avoir pour un bébé? Qu’est-ce qu’on souhaite à une femme enceinte? Pour ma part, je lui souhaite une maman-référence!

Qu’est-ce que c’est? C’est simplement cette amie précieuse vers qui vous n’hésitez jamais à vous tourner pour toutes questions ou émotions en lien avec la maternité. Nos amis proches ne sont pas nécessairement nos modèles en termes de parentalité. Ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas bons ou que vous les trouvez inadéquats. C’est juste qu’il y a tellement de façons de faire différentes, de philosophies, de modes, que vous ne vous reconnaîtrez peut-être pas en eux. Il y a aussi l’accueil que vous recevez quand vous posez des questions ou témoignez de vos angoisses. Si vous vous sentez jugées ou avez l’impression qu’on vous impose une façon de faire, ça peut refroidir.

Je suis chanceuse, je suis entourée de mères formidables et je suis choyée de pouvoir me confier à plusieurs d’entre elles sans ressentir aucun jugement. Pourtant, le choix de ma maman-référence s’est fait naturellement, sans que j’aie l’impression de faire un choix. Ce n’était pas l’amie la plus proche, mais je me suis reconnue en elle et j’ai pu observer des valeurs et des comportements que j’avais envie d’avoir comme modèles. Ça s’est fait doucement pendant ma première grossesse; une question par‑ci, une autre par‑là. Bien que je sois du genre à raconter la même histoire ou à demander le même conseil à plus d’une personne, je me suis rapidement rendu compte que peu importe la situation, cette amie faisait systématiquement partie de celles vers qui je me tournais. J’étais toujours reçue sans jugement et cette ouverture ne m’était pas uniquement réservée. Elle ne juge pas les autres parents, point. Je trouve qu’elle fait des choix équilibrés et je suis souvent secrètement impressionnée.

Et, un après-midi, je me retrouve dans ma salle de bain, enceinte depuis peu, à paniquer devant les saignements que je constate avec effarement. Je n’ose pas sortir, chéri-mari et fiston sont avec la visite. Je lui envoie un texto, sans réfléchir, sans me demander si je la dérangerai dans la folie de la fin de semaine avec les enfants parce que je sais qu’elle sera là et qu’elle saura me rassurer et me guider.

Je sais qu’aucune de mes questions n’est ridicule, qu’aucune de mes inquiétudes n’est illégitime.

La maternité, la parentalité, vient avec un lot immense de questionnements et de doutes. Personne n’y échappe. D’avoir cette personne qui sert de modèle sans le vouloir et sans l’imposer, vers qui vous pouvez toujours vous tourner, ça n’a pas de prix.

Alors, c’est ce que je souhaite à toutes les futures mamans : une maman-référence, cette personne qui vous apaisera et vous guidera. J’espère également faire tourner la roue, donner au suivant en devenant un jour cette maman-référence. Pas que je prétende être si exceptionnelle, plutôt parce que je l’apprécie tellement, qu’il me semble naturel de pouvoir donner à mon tour.

Jessica Archambault

Ta maman en version plus heureuse

Les fins d’années et les débuts de nouvelles années sont des mo

Les fins d’années et les débuts de nouvelles années sont des moments propices pour faire le point, faire le bilan et travailler sur nos aspirations pour la nouvelle année. Comme maman, je prends toujours un moment vers la mi-janvier pour voir où j’en suis dans mon rôle de mère. Pourquoi la mi-janvier, me direz-vous ? C’est simple, j’ai commencé à sentir ma fille dans mon ventre en janvier alors qu’elle est venue au monde en juin.

Suis-je la meilleure mère du monde ? Ah ça, c’est difficile à dire. Je sais, ma fille, que dans ton cœur, je suis la mère la plus hot du monde… sauf quand je te dis non. Là, je suis évidemment super poche.

Je vous livre donc une partie de ma réflexion comme si j’avais ma fille devant moi et que je lui lisais le texte.

Chère Élya,

La dernière année fut remplie de montagnes russes pour maman. J’ai vécu une profonde remise en question et je serais menteuse de dire que cela n’a pas eu de répercussions sur toi. J’ai été plus souvent triste, plus souvent dans ma tête, plus impatiente, plus stressée et j’en passe. Cependant, j’ai essayé tant bien que mal de me trouver des moments pour laisser le reste de côté et ne m’occuper que de toi. Les deux semaines que nous avons passées ensemble pendant l’été furent un des moments où j’ai été le plus présente pour toi. J’étais remplie de bonheur d’être avec toi.

Cet automne, avec le recul, je constate que c’était tout sauf drôle. J’étais là mais je n’étais pas là. Mon corps y était mais mon cœur non. J’avais mal, ma grande. Je vivais une grande remise en question. J’avais besoin de m’ouvrir sur des projets autres que ce qui tourne autour de la vie familiale, non pas parce que je ne t’aime pas, mais mon intérieur en avait besoin.

Une occasion s’est présentée en novembre ; en moins de deux, j’ai sauté dessus et ma carrière a pris un virage à 180. Est-ce mal de vouloir se réaliser sur d’autres fronts que seulement à la maison et avec la famille ? J’ai longtemps cru que oui, mais plus tu vieillis, plus tu prends ton indépendance. Mon rôle de mère se transforme avec les années. J’ai compris que oui, je pouvais avoir de l’ambition pour ma carrière. Je veux que tu comprennes là, ici et maintenant, que c’est bon d’avoir de l’ambition et que tu te dois ce respect pour toi-même.

Cependant, cela amène des changements importants dans la routine. Encore là, la vie s’est chargée de nous donner un coup de pouce pour nous aider à comprendre. Il y a quelques jours, l’école était fermée à cause du verglas. J’ai dû t’amener au travail. Je sais que tu as saisi que maman avait des responsabilités.

Depuis que tu es venue, parce que tu as vu, ta compréhension de notre nouvelle routine est tout autre. C’est vrai que parfois, tu passes plus de temps au service de garde de l’école qu’avant. Il y a quelques années, j’en aurais été incapable, mais maintenant, ça fait partie de notre réalité. Ce n’est pas toujours facile, j’en conviens, mais il reste une chose : une maman heureuse, c’est une famille heureuse. Merci à toi, ma belle fille, d’être qui tu es. Nous avons un lien qui est unique autant pour toi que pour moi.

Evelyne Blanchette