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À toi, la mère parfaite

À toi qui en sais plus que moi,

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À toi qui en sais plus que moi,

Tu es au courant de ce dont mon enfant a besoin pour être bien, non? Je le vois lorsque tu roules les yeux lors de mes prises de décisions. Quoi? Votre fille dort encore dans votre chambre? Tu lui mets du vernis à ongles? Tu l’amènes chez la coiffeuse pour une mise en plis? Tu lui donnes des bonbons avant le dodo? Si tu fais tout ce qu’elle veut, tu n’en auras jamais fini avec ses caprices… Misère!

Aucun diplôme parental n’est offert

Toi qui en sais plus que moi, es-tu au courant que ce n’est pas tout le monde qui a la même expérience avec les enfants? Le sais-tu, aussi, qu’aucun diplôme n’est disponible sur le Net pour parfaire ses connaissances parentales? Que tout nouveau parent lisant le Mieux vivre a la peur dans le cœur, car si ce n’est pas écrit dans cette bible, ça n’existe pas? Que la phrase : « T’sais, on fait de notre mieux! » est régulièrement dite entre nous, car ça nous permet de mieux nous sentir? Le sais-tu?

L’angoisse des débuts

Je me souviens à mes débuts dans le monde de la maternité : j’en ai vécu des jugements et des incompréhensions! La confiance en moi n’était pas présente (je suis enfant unique, sans cousins ni cousines, alors aucune, mais aucune expérience) et mon enfant n’était pas conventionnel (alors tu peux t’imaginer mon stress, hein?) L’instinct était mon meilleur allié du moment. J’ai appris dès le début à faire à ma tête et à suivre cet instinct. Mais toi, qui en sais plus que moi, pourquoi ne m’as-tu pas aidée au lieu de me critiquer? Pourquoi n’as-tu pas vu le désarroi dans mes tremblements et dans mes pleurs? Pourquoi ne m’as‑tu pas simplement écoutée? Tu m’aurais fait du bien.

Le gazon n’est pas toujours plus vert

Avec ton attitude, tu m’as fait croire que le gazon était pas mal plus beau de ton côté de la clôture. Que si ma fille avait ces difficultés-là, bien c’était de ma faute (imagine le dommage que tu m’as fait)! Que mon stress était la cause de tous mes problèmes. As-tu pensé une minute à ce que tu as déjà vécu? Que chaque mère a son lot d’angoisses bien à elle? T’es-tu déjà imaginé marcher dans mes souliers, juste deux petites minutes? Les réponses sont probablement négatives…

Le jugement d’autrui

Lorsque toi, la mère parfaite, tu te permets de juger les autres, quels sentiments cela te procure-t-il? De la supériorité? De la confiance en toi? Ou tout simplement une impression sincère d’aider autrui? Je te pose la question, car je me le demande réellement. Je le sais que souvent, tout part d’un bon sentiment, mais imagines-tu que tu peux vraiment blesser avec tes paroles incendiaires? Que la confiance d’une jeune mère, bien… c’est fragile? S’il te plaît, fais-moi plaisir et penses-y…

À toi qui sais mieux que moi

Je sais profondément que tu sais comment élever un enfant. Ne t’en fais pas, ça paraît dans tes interventions. Sache seulement que je ne serai jamais comme toi. Et c’est parfait comme ça. Tu es certainement une très bonne maman pour tes enfants, mais de mon côté, je suis la mère imparfaite dont ma fille a besoin.

Alexandra Loiselle-Goulet

 

Être parent, c’est exercer plusieurs métiers

Lorsque nous devenons parents, nous acceptons de remplir tous les rÃ

Lorsque nous devenons parents, nous acceptons de remplir tous les rôles exigés afin que nos chers rejetons s’épanouissent. En voici quelques exemples :

Cuisinier/cuisinière : Évidemment, il faut bien nourrir ces beaux enfants! Parfois, nous faisons même preuve d’imagination en faisant des bonshommes sourire dans leur assiette ou bien en mettant du colorant dans la trempette à l’Halloween. Sans compter toutes ces recettes que nous essayons.

Ménager/ménagère : Bien sûr, nous nettoyons derrière nos petites tornades, puisque si c’était laissé entre leurs mains, nous aurions de belles surprises! Que ce soit les jouets empilés dans le garde-robe ou le linge propre lancé dans le panier de linge sale, les enfants ont beau nettoyer, le résultat n’est pas toujours merveilleux.

Chauffeur/chauffeuse : Que ce soit pour une fête d’amis, aller à l’école ou se rendre aux pratiques sportives, il faut bien qu’ils se rendent à destination! Telle l’annonce Ikea : Chéri, pars le char!

Entraîneur/entraîneuse : Combien de parents parmi nous ont déjà été l’entraîneur de l’équipe de hockey ou l’assistant coach pour l’équipe de soccer? Sans oublier ces mamans gérantes d’estrade!

Aidant/aidante : Lorsqu’ils sont malades, nous sortons nos thermomètres, nos débarbouillettes d’eau froide et nos précieuses caresses. Vite à nos chaudrons pour faire de la soupe afin de les réconforter!

Esthéticien/esthéticienne : Mais oui, il faut bien leur couper les ongles! Sans oublier ces fameuses *petites peaux* qui leur font tellement mal, qu’en temps et lieu, ils pensent sérieusement à se couper le doigt.

Motivateur/Chearleaders : Parce qu’il faut bien sûr encourager et motiver nos enfants à se surpasser continuellement. Sortez vos pompons et vos mains en mousse, on a du travail à faire!

Enseignant/enseignante : Ah! les fameux devoirs! Que les résolutions de problèmes aient changé en mathématiques, que vous vous arrachiez les cheveux avec la grammaire de la langue française ou que vous ayez l’air d’avoir une patate dans la bouche lorsque vous parlez anglais, nous sommes toujours présents pour tenter de les aider.

Psychologue : Nous essayons tellement de comprendre leur peine, leur colère et leur joie. Même pour les conflits à l’école, nous tentons de bien comprendre la situation afin de les guider vers les bonnes solutions.

Peu importe le chapeau que vous porterez aujourd’hui, vous tenterez de le faire de votre mieux. Même si votre réelle carrière est à cent lieues de tous ces métiers, je vous garantis que votre enfant croit réellement que vous êtes le meilleur dans chacun de ces domaines. Bon, exception faite si vous cuisinez comme des pieds, mais au moins vous rirez un bon coup. Et qui sait, peut‑être votre enfant sera-t-il le prochain Ricardo puisqu’il doit prendre la cuisine en charge!

Geneviève Dutrisac

 

Tu sais que tu travailles avec les enfants et que tu es aussi parent quand…

1— Tu clenches le monsieur de l’évangile en papier en b

1— Tu clenches le monsieur de l’évangile en papier en bricolages! À faire vingt exemplaires de cartes de vÅ“ux originales de la fête du moment et autres bricolages… presque tous les jours. Et en plus, rendu chez vous avec tes enfants, tu as de quoi avoir l’air d’Édouard aux mains d’argent.

2— Tu es obligé d’avoir un cÅ“ur d’enfant. Tu ris même des jokes de pipi caca pet. À force de vivre dans un milieu d’enfants, tu finis par leur ressembler… et honnêtement, je trouve que c’est une bonne chose! Même si j’ai l’impression d’être la Billy Madison de ma gang-d’amis-d’adultes-qui-travaillent-juste-avec-d’autres-adultes, je m’en fous! Tel un enfant de quatre ans… de huit ans ou encore de quatorze ans!

3— Tu distribues ta patience dans ton milieu de travail comme une reine de carnaval distribue des confettis sur son char allégorique. Il te reste juste deux/trois confettis dans le fond de ta poche rendu chez vous… De plus, à la naissance de tes enfants, tu réalises que ton réservoir de patience est étroitement relié à la qualité de ton sommeil. Et ça te provoque un mix de sentiments passant de l’horreur à l’espoir.

4— Tu es soit immunisé contre n’importe quel microbe de n’importe quelle époque ou tu pognes toujours tout… tout le temps. Parce que maintenant, tu as deux souches potentielles de virus : ton milieu de travail et le milieu « de travail » de tes enfants. J’ai moi-même réfléchi à la possibilité d’acheter des parts à ma pharmacie. J’ai aussi compris le sens du mot « famille » dans « médecin de famille ». À la voir aussi souvent, je vais finir par l’inviter à Noël. J’envoie toutes mes condoléances aux systèmes immunitaires des familles dans lesquelles les deux parents travaillent dans un milieu d’enfants.

5— Ta liste de prénoms pour tes futurs enfants est maintenant très restreinte… Tu sais que tu travailles avec les enfants et que tu es aussi parent quand… parce qu’avant, tu avais l’embarras du choix. Mais maintenant, tu as des références angéliques ou vraiment pas, à chaque prénom tendance. Tu as aussi une liste noire de noms que tu te promets de ne jamais utiliser pour baptiser ta progéniture… parce que quand le même prénom, porté par dix enfants différents, te donne de la misère, tu comprends que c’est sûrement pas un hasard! Ah! oui, parlant de prénoms, tu appelles tes enfants par le nom de tes élèves et vice et versa.

6— Tu as le cœur assez grand pour y entrer au moins cent enfants. Tu te rappelles chaque nom, leurs allergies, leurs forces et ce qu’ils ont à travailler. Tu y penses parfois même chez toi, la nuit. N’empêche que quand tu t’occupes des enfants des autres pendant que d’autres personnes s’occupent des tiens, tu te sens parfois coupable ou déchiré. Tu aimerais que tes enfants soient là, en train de jouer avec toi à ce nouveau jeu que tu viens d’inventer. Et quand tu dois t’absenter du boulot, tu as souvent une pensée pour les enfants et par le fait même, pour tes collègues qui auront à dealer avec ton absence et avec les coupes budgétaires du gouvernement.

7— Quand ta progéniture a le même âge que les enfants avec lesquels tu travailles, ta vie est comme la série Pat Patrouille : tu sais qu’aujourd’hui c’est un nouvel épisode, mais ça revient toujours à la même affaire. Tu ne fais que RÉPÉTER les mêmes interventions jour… et nuit. « Tu es fâché, dis-le-lui », « NON! Les dents c’est pour manger, pas pour mordre! », « Occupe-toi de tes choses à toi », « C’est pas important de savoir qui a commencé, on cherche une solution, là », « Non, pousser, c’est pas une solution », « Regarde mon visage! Je suis fâché! » Et c’est rendu que tu le dis même aux adultes que tu côtoies par pur réflexe. Tu as droit à huit terrible two au travail et un de plus rendu chez vous! Tu as vingt ados de sept ans à l’école et deux de plus une fois rendu chez toi! Par contre, tu as droit aux plus beaux côtés X 1000! Pas beaucoup de gens se font accueillir au boulot par quatre-vingts sourires « troués » ou ont cinquante câlins par jour et plein d’anecdotes vraiment marrantes!

8— Tu interviens de façon pédagogique presque 24 heures sur 24. Tu gesticules plus que la moyenne et tu prononces tous-les-bons-mots-en-mettant-l’accent-sur-les-mots-difficiles-ou-omis. Tu as l’air d’un prof de chant qui fait des vocalises avec tes bruits de bouche exagérés! Ça t’arrive même de le faire avec ton entourage. « On dit S’ASSEOIR, pas s’assire, alors oui, je viens M’ASSEOIR si c’était ça ta question. » Ce n’est même pas pour bien faire, c’est juste qu’à être en mode pédagogique à la garderie, à l’école et en plus, rendu à la maison, tu as de la misère à mettre la « switch pédagogique » à off.

9— Tu te mets de la pression pour bien élever tes enfants. Tu as eu tout plein de cours et de formation pour savoir comment intervenir avec ces petits êtres humains. C’est vraiment pratique, mais ça fait que justement, tu sais comment intervenir. Alors, quand tu fais quelque chose de pas « pédagogique », tu le sais aussi et tu te sens coupable ou encore tu te dis que les autres te jugent. Ça fait aussi que ton enfant te dit des phrases d’éducatrice (celles que tu répètes au no 7) : « Maman! Regarde mon visage, je suis fâché! » Tu as probablement assez de matériel pédagogique chez vous pour ouvrir une garderie ou une école.

10— Tu es passionné par ton métier. Tu ne comptes pas les heures travaillées on the side, un flash par-ci, un résumé d’intervention par-là, une planification d’activités et de la correction chez toi, cher prof. Le tout, pendant que tu berces ton plus jeune ou que tu termines ton café froid. Mais tu le sais que ça vaut la peine d’y mettre tout ce temps et toute cette énergie. Parce que tu sais que ces enfants et les tiens sont les adultes de demain et que tu aides à faire grandir du mieux que tu peux la prochaine génération.

Krystal Cameron, éducatrice spécialisée

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Un cœur de parent

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Que l’arrivée de vos enfants soit longuement attendue ou bien que ce soit une surprise, notre vie en est marquée à jamais. Avant l’arrivée d’un enfant, nous croyions connaître l’amour, mais en fait, ce n’était qu’une légère égratignure.

L’amour à l’état brut, vous connaissez? Lorsque vous donneriez votre vie sans même vous poser la question. Lorsque le bien-être de l’autre vient bien avant le vôtre. Lorsque par moment, vous vous oubliez complètement, à force de prendre soin des autres.

Lorsque votre enfant est malade, vous souhaiteriez prendre son mal à tout moment. Vous dormez à ses côtés pour le rassurer, pour VOUS rassurer. Lorsqu’il prend du mieux, vos yeux brillent à le voir gambader normalement. Son premier sourire après la nuit d’enfer que vous venez de passer à son chevet vous réchauffe le cœur. Quelques jours passent, la routine revient et sans même vous en rendre compte, ces tendres petits moments, vous ne les remarquez presque plus. Du moins, pas assez. Tout va simplement trop vite pour pouvoir savourer chaque moment.

Leurs premiers pas, leur première fois à vélo, leur première journée d’école sont de précieux souvenirs. Notre cœur est alors rempli de fierté. Pour d’autres, leur cœur déborde de tristesse. Peut-être ces derniers sont-ils conscients qu’il s’agit d’un moment de moins à vivre avec leur enfant. J’imagine que c’est comparable à savoir si le verre est à moitié plein ou à moitié vide.

Nos enfants sont des cadeaux qui nous sont prêtés. Comme ils sont venus, une fois grands, ils repartiront d’eux-mêmes pour mieux profiter de cette courte vie. Nous leur servirons de repère lorsqu’ils se sentiront égarés. Nous serons des conseillers lorsqu’ils ne seront pas certains de leurs choix. Nous serons là pour les réconforter lorsque la vie sera dure avec eux. Peu importe la situation, nous serons là. Parce que nous conservons notre cœur de parent à jamais, même si eux ne sont plus à nos côtés.

Parfois, ils nous aimeront tendrement ; parfois, ils seront en colère contre nous. Peut-être même que dans certaines situations, ils nous détesteront avec passion. De notre côté, nous souhaiterons qu’avec le temps, ils comprendront. Qu’ils nous pardonneront.

Viendra un moment où nous souhaiterons simplement recevoir un appel. Nous souhaiterons qu’ils viennent souper à la maison, pour savoir ce qui se passe dans leur vie. Avoir une vraie conversation face à face et peut-être même espérer un câlin. Mais oui, même quand ils auront trente ans, j’en voudrai! Mais tsé, ils auront leur propre vie et pour eux aussi, tout ira très vite.

Nous souhaitons qu’ils soient heureux, épanouis. Qu’ils mènent une vie sans barrières, sans jugements. Qu’ils atteignent leurs buts parce que notre niveau de bonheur est à jamais relié à l’épanouissement de nos enfants. Qu’ils croquent à pleines dents dans cette vie qu’on leur a tendrement offerte puisqu’elle peut être si belle.

Chaque fois qu’un obstacle ou un malheur arrive, je regarde mes enfants. Je me console en voyant comment mes enfants sont heureux. Dès que j’ai la chance de les prendre dans mes bras, je saute sur l’occasion. Je me fais des réserves de câlins dans mon câlin-omètre (machine fictive pour accumuler les câlins). Parce que le jour où je serai triste ou juste nostalgique, je puiserai dans mon câlin-omètre et serai reconnaissante d’avoir profité de ces petits moments pour me faire une belle réserve.

 

Geneviève Dutrisac

 

 

À toi qui aujourd’hui se mettrait en boule dans un coin

On a tous des journées où on se sent moche, où on

On a tous des journées où on se sent moche, où on se sent poche. En gros, on se sent juste tout croche. Ces jours-là, on aimerait se mettre en boule dans un coin histoire de passer incognito.

1— Sache que ça arrive et que c’est normal. Tu n’es ni un mauvais parent ni un(e) lâche. On essaie toujours de penser à tout, de vouloir le meilleur pour nos enfants. On se met de côté, on doit tenir notre bout face à nos enfants (dans ce temps-là, on se fait dire par nos petits amours qu’ils ne nous aiment plus). Nos vies sont une éternelle course folle entre les devoirs, le travail, les cours et les sports des enfants.

 2— Tu dois aussi savoir que tu n’es pas seul(e). Dès que nous fondons une famille, il est clair que ça va arriver par moment. Ce n’est pas tous les jours, juste quand tu as fait preuve de patience trop longtemps. Quand tu as voulu voir à toute la paperasse, que tu as voulu tenir la maison nickel et que tu as tout simplement oublié de penser un peu à toi.

3— Tu n’es pas un parent indigne si un soir, tu es malade et que tes enfants mangent du Kraft Dinner ou carrément un bol de céréales avec des toasts.  

Ça se peut qu’une journée, ton enfant ait du temps de plus pour jouer sur sa console pendant que toi, tu es sur le divan en train d’essayer de te ressourcer dans ta tête. Pis le ménage! Même si pour certains, laisser la vaisselle sale sur le comptoir et ne pas passer le balai est un crime. Dans le fond, ce n’est tellement pas grave! (Facile à dire, mais oh! DIFFICILE à faire dans mon cas…)

Tout ce que je veux dire est que nous ne pouvons pas toujours être full productif. Des fois, on a besoin d’un repos et comme les gardiennes ne poussent pas dans les arbres, il est normal que tu n’aies pas d’énergie une journée. Ce jour-là, lâche prise, pogne-toi une grosse couverte et installe-toi confo sur le divan. Fais venir du resto, regarde des films collé(e) avec les enfants et laisse faire le ménage. Tu vas voir, tu finiras par remonter la pente.

 

Mireille Coutu Lessard

 

 

 

Cher papa, j’ai encore mal.

Cher papa,

Je n'ai pas encore eu la chance d'être parent. Donc je

Cher papa,

Je n’ai pas encore eu la chance d’être parent. Donc je ne sais pas encore à quel point ça peut être difficile d’avoir ce rôle. Mais j’ai été une enfant. Et je sais ce dont j’aurais eu besoin. Des besoins qui m’ont manqué, et qui me manquent encore même rendue dans la vie adulte. Tout d’abord, je sais que tu m’aimes. Mais ça aurait été l’fun que tu me le démontres un tantinet, par des gestes comme des câlins, par des mots, comme un «je t’aime ma fille». Fournir les besoins de base à tes enfants, ce n’est pas démontrer que tu les aimes. C’est juste normal. Il faut faire un petit peu plus.

Quand j’étais petite et qu’on allait visiter les oncles et les tantes, tu refusais que je joue avec mes cousins et cousines. Semble-t-il que tu avais peur que je devienne une p’tite criss en me tenant avec eux. J’étais enfant unique, et tu m’as empêchée de vivre ma vie d’enfant avec les membres de ma famille pour ton honneur. Ton honneur était plus important que mon bonheur. T’avais peur que le monde te juge en disant: Heille, t’as tu vu sa fille speedy gonzalez? Il ne sait pas l’élever! Ben je vais t’apprendre quelque chose. Ce n’est pas parce que j’aurais joué une fois semaine avec mes cousins que je serai virée mongole. J’pense au contraire que ça aurait eu plus d’effets positifs que négatifs.

Également, je vais t’annoncer quelque chose: je suis un être humain à part entière au même titre que toi. Tous les êtres humains ont ce besoin de base d’être reconnus par les gens autour d’eux, surtout leur famille. Ce n’est pas parce que je suis plus jeune ou que tu as une autorité sur moi que je ne peux pas être reconnue. Mes idées, mes actions et mes opinions sont toutes aussi importantes que les tiennes. Tu n’en as toutefois jamais tenu compte. Ce que je disais était (et est encore) toujours moins important, moins intéressant, moins nécessaire, moins intelligent que toi. Encore aujourd’hui, quand j’émets une opinion contraire à la tienne, je le sais assez vite que ce que je dis c’est de la marde. Même si c’est dans un domaine que tu ne connais pas. À l’âge où tu es rendu, tu devrais savoir qu’une opinion n’est pas bonne ou mauvaise, parce que c’est quelque chose de personnel. T’as le droit de ne pas être d’accord, mais tu ne peux pas m’empêcher d’avoir mes idées, même si elles sont différentes des tiennes.

Aussi, tu n’as jamais été capable d’approuver mes choix. C’était toujours de mauvaises décisions. Pourquoi faire du sport? Pourquoi travailler avec des enfants? Pourquoi devenir enseignante? Pourquoi partir en appart? Pourquoi si, pourquoi ça? Tu pouvais juste me dire que ce n’était peut-être pas la meilleure chose à faire selon toi, mais que tu approuvais mon choix tout de même.

T’as de plus oublié d’être fier de ta fille. J’ai deux diplômes postsecondaires. Je n’ai jamais eu de félicitations de ta part. Jamais je n’ai eu la chance d’entendre un simple “bravo pour tes accomplissements”. Je sais que tu n’étais pas d’accord avec mon choix de carrière, mais ça ne signifie pas que tu ne peux être fier que ta fille ait réussi quelque chose d’important. Crois-moi, des parents fiers de notre travail acharné, ça vaut pas mal plus qu’un bout de papier signé par un recteur d’université. Tu sais, il y a des parents qui félicitent leurs enfants et qui en sont fiers pour beaucoup moins que ça. Il fallait que je fasse quoi pour que tu le sois toi aussi? Que je fasse ce que toi tu voulais que je fasse? Que je monte le Kilimandjaro? Que je trouve le remède contre le cancer? Mon pire souvenir en lien avec ça, je m’en rappelle encore comme si c’était hier. Je finissais mon secondaire 5 j’avais en main mon bulletin, avec mes notes finales. Des 85 et plus partout. J’étais fière. Je t’ai demandé de le regarder. T’étais occupé m’as-tu dit. Le lendemain, je te l’ai encore demandé, mais encore une fois, t’avais autre chose à faire. La journée d’après, je te l’ai encore montré. Pis la, ben c’était trop. Tu l’as pris, tu l’as déchiré, devant moi. J’étais fatigante. Tu n’avais pas compris que tout ce que je voulais, c’était ton approbation, ta fierté, ton amour, ta reconnaissance. Je crois que tu as oublié que tu as été enfant toi aussi et à quel point ces choses sont importantes.

Encore aujourd’hui, du haut de mes 23 ans et demi, t’es encore comme ça avec moi. Je suis partie de la maison avec un manque terrible d’amour paternel, et il est encore là. Et il le sera toujours. Tu n’étais pas un père absent. Mais tu n’étais pas non plus un père présent.

Ta fille, qui t’aime malgré tout.

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10 activités gratuites que nous aimons faire avec nos enfants

On entend souvent parler des bienfaits pour les enfants d’avoir de

On entend souvent parler des bienfaits pour les enfants d’avoir des moments privilégiés avec leurs parents. Sachez qu’il y a tout autant de positif à en retirer pour nous. Voici les raisons pour lesquelles j’aime vivre régulièrement ces petits moments de qualité avec mes fils, ainsi que les dix activités gratuites que mon conjoint et moi aimons faire avec eux.

 

Pourquoi j’aime ces moments de qualité avec mes fils ?

 

 

  • Tout d’abord, quand je fais le bilan de ma journée, ça me fait vraiment du bien de savoir que j’ai passé de bons moments avec mes enfants, c’est comme un petit baume pour les moins bons moments de ma journée!
  • Parce qu’après, j’ai justement plus de patience et par le fait même, ils recherchent moins l’attention négative ou vice et versa…
  • Parce que ça nous rapproche, on tisse des liens et je sais que je crée des souvenirs.
  • Parce que passer du temps individuel avec chacun d’eux me permet de mieux les connaître et de les faire sentir spéciaux et important.
  • Et surtout, parce que je me sens une meilleure mère.

 

*Les 10 activités gratuites que nous aimons faire avec nos enfants

 

1- Soirée spa dans le bain

Mon plus vieux me le demande souvent! On met notre maillot et plein de mousse dans le bain avec des huiles essentielles. Et lui, il se fait des barbes de Père-Noël!

2- Regarder les étoiles

Voici un petit outil très cool pour savoir quelles étoiles on observe selon la date à laquelle nous sommes. Espace pour la vie

3- Matelas dans le salon

Idée de mon homme pour une soirée entre boys! Camping dans le salon, c’est le fun!

4- Un petit drink en tête à tête

Pailles, verres funky, parapluies en papiers, glace et grenadine! On se gâte dans les cocktails sans alcool (j’affectionne le Shirley temple depuis ma tendre enfance).

5- Promenade dans la forêt

Une autre idée de leur papa.  Tant qu’à aller préparer le terrain pour la chasse, il fait d’une pierre deux coups en les amenant individuellement ou ensemble avec lui, en voiture ou encore à vélo. Pendant ce temps, les garçons partagent une passion et en apprennent beaucoup sur les animaux.

6- Repas ou collation en tête à tête

Qu’on a cuisiné ensemble ou pas! On met les « petits plats dans les grands »!

img_20160805_1859117- Jeux de société/jeux de rôles

Mon plus jeune tenait absolument à jouer au jeu de serpents et échelles de Toupie et Binou. Comme il a deux ans, j’ai arrêté de l’obstiner sur les règlements, qu’évidemment il connaissait mieux que moi, hein! Alors, on a joué à « Justin qui brasse le dé, moi qui le regarde gagner… en changeant de pion à sa guise »! Il a eu du fun!

8- Danse/party

Un party de sous-sol! Comme dans le temps, juste comme ça, vous allez trouver, tout comme nous, une raison de célébrer, j’en suis certaine!

9- Cinéma maison

Avec une doudou, des friandises, les rideaux fermés et le volume dans le tapis! Même si c’est un film qu’on a déjà vu, c’est toujours agréable.

10- Histoires

Dehors ou dans le lit, leur lire des livres et leur raconter des histoires sont toujours des choix gagnants et apportent que du positif.

 

*si vous avez un tableau d’émulation (renforcement positif) à la maison, ce sont de très bonnes idées à mettre comme « récompenses ». Seulement faire attention dans la façon dont vous l’apportez à votre enfant pour ne pas qu’il le vive comme un rejet s’il n’atteint pas l’objectif.

 

J’espère que ça vous a inspiré! Et vous, quels sont vos petits moments spéciaux avec vos enfants?

 

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Mère monoparentale à la recherche d’emploi

En avril 2014, j’ai appris que j’étais enceinte. J’ai toujour

En avril 2014, j’ai appris que j’étais enceinte. J’ai toujours désiré avoir des enfants. Je n’ai cependant jamais voulu que les événements se passent ainsi. Je voulais le «bon gars» et être bien établie, mais la vie m’a rappelé qu’elle était bitch avec moi depuis quelque temps.

J’ai pris la décision de garder l’être qui grandissait en moi, car je ne pouvais me résigner à mettre un terme à sa vie. Une décision que je ne regrette pour rien au monde : ma fille est ma vie, ma raison d’être. En prenant cette décision, j’ai dû aussi comprendre que son père ne serait pas présent dans sa vie.

Je suis une maman monoparentale par choix. J’ai préféré donner naissance à ma fille dans un monde absent de conflits et de batailles juridiques. Je suis peut-être égoïste en croyant avoir fait le mieux pour elle.

Le jugement des gens est incroyable et surtout méchant. Je ne me suis jamais plainte de ma situation. Je travaille en double pour arriver à tout faire et m’assurer que ma fille ne manque de rien. Je ne crie pas sur tous les toits que je suis une maman seule. Je ne quémande rien et ne fais garder ma fille que pour des occasions TRÈS spéciales ou pour me permettre de RARES sorties entre ami(e)s. Je me sens même mal à l’aise quand le monde me donne des choses pour ma fille et moi.

Le fait d’avoir cette étiquette de parent monoparental nous rend moins attrayants pour les employeurs, les locateurs et parfois même la société en générale. Or, j’ai parfois l’impression que nous sommes plus travaillants et acharnés que beaucoup d’autres. Les défis ne nous font pas peur, ils sont d’ailleurs une chose courante dans nos vies. Oui, les parents monoparentaux s’absentent plus souvent, mais ils le font habituellement pour de bonnes raisons. Souvent, ils mettront aussi les bouchées doubles pour combler leurs absences.

En septembre dernier, mon contrat de travail se terminait. Par conséquent, j’ai passé quelques entrevues pour un nouvel emploi. Dans certaines entreprises, ils me questionnaient sur ma situation familiale. Je n’ai jamais mentionné que j’étais monoparentale. Certains prenaient pour acquis que ma situation était instable, car mon père allait chercher ma fille à la garderie tous les soirs. D’autres entreprises demandaient, sur leur formulaire d’emploi à remplir le jour même de l’entrevue, le nom de(s) enfant(s) à charge et le nom de leur père. Ce fut le cas sur l’un d’eux et comme je n’aime pas mentir, je n’ai rien inscrit concernant le géniteur de mon enfant.  Après à peine cinq minutes d’entrevue, la personne m’a dit: « Nous n’engageons personne qui ne représente pas l’Entreprise ». J’ai demandé en quoi je ne représentais pas leur entreprise, et la réponse m’a fait quitter la pièce sans aucune bonne manière de ma part. Cette personne m’a répondu que « ma situation familiale était non conforme et que je serais un fardeau pour leur entreprise».

Je veux simplement que les gens comprennent qu’être mère en couple ou mère seule, c’est la même tâche, sauf que la mère seule doit souvent trouver le moyen de faire plus, avec moins (moins de sous, moins de temps, moins de ressources).

 Oui, j’aurais aimé que tout soit parfait pour ma fille et moi, mais ce n’est pas le cas. Les cartes de vÅ“ux, les dessins et les évènements, comme la fête des Pères, sont différents pour elle. Je dois vivre avec cette situation et trouver les bons mots pour lui expliquer quand le moment sera venu. J’espère simplement que mes décisions n’auront pas de conséquences négatives pour l’avenir de ma fille.

Je comprends que je suis peut-être une exception à la règle. Mais, je ne peux pas croire que, dans notre société dite « évoluée », le parent monoparental doive vivre avec l’étiquette « anormale » ou « fardeau social » et doive encore prouver qu’il ne l’est pas davantage qu’un autre.

La fois où j’ai retrouvé ma fille

Quand ma belle Cocotte est née, je m’attendais naïvement à revi

Quand ma belle Cocotte est née, je m’attendais naïvement à revivre la facilité expérimentée avec ma fille aînée : des sourires quotidiens, un bébé qui s’adapte à tout et à tous, des nuits de 13 heures dès l’âge de sept semaines. Mais non. Je me suis fait surprendre par un saut en bungee entre une dépendance intense et un refus total des contacts.

Au moment où Cocotte naissait, Papa préparait ses bagages pour plusieurs mois d’entraînement militaire et de mission afghane. Grande Peanut s’était fait mettre à la porte de sa garderie pour « conflit de personnalité » avec l’éducatrice. Je venais de terminer mes études et je n’avais rien devant moi.

Cocotte a absorbé tout ce qu’il y avait de négatif autour d’elle. Elle a passé quatre mois à pleurer (que dis-je ? À hurler!). C’est ce qu’on appelle un BABI, un bébé à besoins intenses. Son premier besoin s’appelait « Sécurité ».

Impossible pour moi de la promener ou de lui chanter des berceuses. Le mouvement et le bruit (ce qui incluait ma voix) l’irritaient. Même dans le porte-bébé, elle se trouvait trop loin de moi. Elle dormait dans mon pyjama, collée sur ma peau, épuisée. 24 heures par jour, je devais rester immobile et respirer le moins possible pour ne pas la réveiller. Pendant ce temps, sa grande sœur réclamait l’attention volée.

La première fois où j’ai vu ma Cocotte dormir ailleurs que dans mes bras, j’en ai presque pleuré. Je n’avais plus de larmes, alors j’ai simplement souri de soulagement. C’était la fin de l’été; elle était née au début du printemps. Je me disais qu’enfin, elle se sentait en sécurité. Mais non.

Pendant les années qui ont suivi, Cocotte a subi les agressions répétées de sa grande sÅ“ur. J’ai par la suite expérimenté les conflits fraternels « normaux » (mais oh! combien désagréables !). Je peux jurer que le traitement qu’elle réservait à ma Cocotte était hors norme. Heureusement, leur relation s’est adoucie. Merci aux psychologues et au temps!

Pendant des années, ma Cocotte traumatisée a refusé tout contact humain. Elle ne s’exprimait plus, elle grognait comme un lion enfermé dans une cage de gerboise. Elle griffait, mordait, se protégeait.

C’était pénible de donner le câlin du soir à mes trois autres enfants et de me faire fermer la porte au cœur par ma Cocotte. Je la savais si fragile… J’aurais voulu réparer son âme et son passé, mais dans ce domaine, la baguette magique n’existe pas.

J’ai dû me tenir loin, observer, à l’affût d’un signe d’ouverture. Un soir, ma sincérité de maman a parlé:

- Ma Cocotte, c’est pénible de ne pas te prendre dans mes bras. Tu me manques… J’aimerais te proposer quelque chose… On ne tolère pas que tu grognes sans arrêt. Tu n’es pas un animal.

РMais oui, Maman, les humains sont des mammif̬res!

-Je te demande d’utiliser des mots. En échange, je vais faire d’énormes efforts pour ne pas entrer dans ta bulle. Je ne te toucherai pas et je ne te donnerai pas de bisous. Quand tu seras prête, tu reviendras vers moi. D’accord ?

Le contrat était scellé. Pas de poignée de main envahissante, seulement un silence qui contrastait avec les hurlements habituels.

Quelques mois plus tard, ma Cocotte a accepté que je m’assoie une minute au pied de son lit. Juste pour être près d’elle. Une autre journée, elle a « échappé » une caresse qui l’a prise par surprise. Un bisou, une sieste partagée, quelques confidences…

Petit à petit, elle s’est ouverte aux autres. J’ai maintenant droit à plusieurs « je t’aime » chaque jour, sans devoir la supplier.

Le plus bouleversant, c’est que Cocotte et Peanut se prennent au jeu de s’aimer et de se le montrer. Quand ça arrive, j’entends parfois le grognement d’un chaton qui voyage sur le dos d’un ronron. Quand ça arrive, je me dis que j’ai retrouvé mes filles. Et elles, ELLES se sont enfin trouvées.

 

Nathalie Courcy

Je n’ai pas eu de coup de coeur pour mon enfant à sa naissance

Quand peut-on se donner le titre de maman : quand on voit deux petit

Quand peut-on se donner le titre de maman : quand on voit deux petites lignes sur un test de grossesse ? Quand on sent bébé bouger pour la première fois ? Quand on soigne son premier bobo ? Et si ce n’était aucune de ces réponses …

Je fais partie de ces mamans qui ont des grossesses difficiles. Oui, je sais que porter la vie est un privilège unique, mais oh combien pesant et lourd ce fut pour moi. Lourd, dans tous les sens : un moral sur le neutre, un corps qui ne m’appartenait plus et j’en passe.

Les pages du calendrier tournaient tranquillement et voilà que le neuvième mois arriva. Enfin délivrée… du moins, c’est ce que je pensais!

Le 23 août, naissait cette petite fille aux grands yeux bleus, calme et endormie.

Après l’accouchement, des larmes sont apparues.  Pas des larmes de joie, plutôt de tristesse. Je me sentais sans émotion face à cette petite fille, MA fille… Pourquoi personne ne m’avait-il expliqué que ça pouvait arriver ? Je croyais que je ferais comme dans les films, vouloir tout donner pour elle, mais NON…

Un matin, quelques jours plus tard, je me suis retournée dans mon lit et j’ai eu la chance de voir mon conjoint, un papa, plus que comblé, complètement fasciné par SA fille, NOTRE fille. Il s’est montré tellement disponible et attentionné. Pendant notre séjour à l’hôpital, il lui a donné son premier bain, mis son premier pyjama, etc. Il était heureux, il prenait sa place. Le voir s’épanouir et fier m’a donné enfin de ressentir ça à mon tour. Grâce à son écoute et à sa compréhension, j’ai compris tout le sens du mot famille et j’ai ressenti toute la force de notre clan. J’ai compris qu’un couple uni travaille en harmonie pour s’aider et se soutenir, comme dans l’apprivoisement de leur nouveau rôle de parents. Et comme le dit si bien l’expression : « À deux, c’est mieux! »

Plus elle grandissait, plus elle m’épatait. Je sentais ma fierté de mère se développer à vue d’oeil juste d’être auprès d’elle, mais encore plus de dire qu’elle venait de moi…

Sur le coup, je n’ai pas vraiment discuté de ce sentiment avec mon conjoint ou mon entourage. Pour un père, il est difficile de mettre des mots sur nos comportements après l’accouchement. On les embarque dans nos montées d’hormones, de post-partum, d’allaitement et j’en passe. Voilà pourquoi je n’ai jamais ressenti de jugement de sa part (sur le coup), mais il vous dirait, sans remord, que l’arrivée de la petite fut tout un test pour notre couple.

Notre fille avait environ deux ans. Mon conjoint et moi étions en train de regarder la télévision lorsque je lui ai avoué ne pas avoir eu de coup de cœur pour elle, à sa naissance. Pour nous, il était important de faire la différence que oui j’avais la fibre maternelle, que je m’occupais d’elle de façon exemplaire, mais que je n’avais pas ce sentiment viscéral qui m’attachait à elle.

C’est à peine depuis quelque temps que j’assume pleinement avoir vécu ces moments et que je m’ouvre un peu plus sur cette période, car je pense que nous sommes plusieurs à l’avoir vécu, mais que la peur du jugement nous amène parfois à les refouler et à les ignorer.

Aujourd’hui, notre fille Danika  a 4 ans. Je suis fière et surtout très heureuse d’être SA mamou!
Tellement de belles aventures nous attendent!

On se calme dans les estrades !

Samedi matin, 5h20. Je me prépare en vingt minutes, temps alloué p

Samedi matin, 5h20. Je me prépare en vingt minutes, temps alloué pour une maman de trois enfants. Ensuite, vite à la cuisine pour faire cuire des œufs. Têtue que je suis, lorsque mes garçons jouent au hockey, ils doivent absolument manger des œufs! À croire qu’ils ne pourraient jouer aussi bien s’ils mangeaient une toast…

Chez nous, c’est le hockey. Mais j’imagine que c’est assez semblable dans les autres disciplines. Mes garçons ont respectivement 4 et 7 ans et nous avons déjà rencontré de merveilleux parents crinqués comme si The Rock allait sauter dans le ring! Nous nous impliquons tous dans les sports que pratiquent nos enfants, mais à différents niveaux d’intensité.

Lors d’un tournoi, un père faisait faire des push up à son fils de 5 ans sur la glace. Résultat : un coach est venu le sortir de la glace et les autres parents présents en étaient complètement bouche bées…

Je ne suis pas là pour juger l’éducation que vous donnez à vos enfants, loin de là. Mais…WOH!! On respire par le nez s’il vous plait!! Laissons les enfants être des enfants! Il pense quoi ce monsieur? Que son fils va marquer 30 buts parce qu’il a fait des push up avant le match? Qu’un recruteur va venir le chercher?

Et si ce cher monsieur me voyait à 5h00 du matin cuisiner des œufs parce que je tiens à ce que mes fils mangent des protéines? Il dirait surement à son tour : WOH! On respire par le nez s’il vous plait!

Il faut décrocher, relaxer et s’amuser ! Mais c’est plus facile à dire qu’à faire! Nous vivons dans une société de performance. Il faut être plus productif, plus intelligent, plus fashion, plus TOUTE!

Est-ce que je pousse mes enfants à donner leur 110%? Oui! Est-ce que j’oblige mes enfants les matins où ils ne veulent pas y aller? Oui! Je crois personnellement que de mettre des obligations à nos enfants en bas âge, leur enseigne la persévérance.

Mon aîné n’a plus besoin d’être poussé. Il a tissé des liens et un sentiment d’appartenance s’est créé avec les autres joueurs. Pourtant, notre fils était loin d’être sportif. Plus jeune, c’était très pénible; il n’avait aucun intérêt. Nous avions choisi de l’inscrire une dernière année et si les choses ne changeaient pas, c’était fini. Et voilà qu’âgé de 7 ans, il voit le hockey dans sa soupe!

Mon plus jeune, lui, il a ça dans le sang! Sans aucun effort, du haut de ses 4 ans, il fait naturellement ce que son frère a mis des années à accomplir. Je me dois par contre d’être rigide envers lui. La facilité peut se transformer en paresse. Suis-je trop exigeante? Je ne crois pas, je veux simplement soutirer le plein potentiel de mes enfants et ceci dans toutes les sphères de leur vie. Une main de fer dans un gant de velours!

J’ai appris à me contrôler par contre! La maman hystérique dans l’estrade qui crie à pleins poumons… c’était bien moi! Lorsque mon fils a fait le premier but de sa vie, oui, j’ai pleuré! (Bon, j’étais enceinte comme pas deux! Les hormones dans le tapis!) Mais maintenant, j’ai appris à doser. Ce n’est pas parce que je crie comme une folle avec mes grosses mains en styromousse que mon fils va marquer plus de buts!

Je me suis imaginée mon fils, à 15 ans, avec sa vieille mère pompée comme un cheval de course dans les estrades… et j’ai eu honte pour lui! Je me suis mise à la place des entraineurs : entendre une maman crier à son fils les moindres mouvements qu’il doit faire durant la partie… et j’ai eu honte! Pourquoi faisais-je cela? Simplement parce que je voulais qu’il donne le meilleur de lui-même. Mais à la place, je lui montrais que sa mère n’était pas satisfaite. Ce qu’il faisait, ce n’était jamais assez.

J’ai appris. À chaque pratique, je me retiens pour le bien de mes enfants. Je suis leur fan numéro un et le serai à jamais. Je les encourage et leur dit combien je suis fière d’eux. Le rêve presque inacessible de devenir un athlète professionnel n’est pas le leur, du moins, pas pour le moment. Si cela le devient un jour, alors je serai à leurs côtés pour les guider, les aider.

En attendant, j’ai serré ma trompette et mes grosses mains de styromousse dans le placard. Je récite mes chansons de cheerleaders en silence, avec un léger pincement au cœur. Et comme tout parent de sportif je me dit secrètement : peut-être un jour…