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10 astuces pour survivre avec un ado

Ton enfant n’a pas été livré avec le mode d’emploi et pendant

Ton enfant n’a pas été livré avec le mode d’emploi et pendant toute sa vie, tu as avancé et cheminé comme parent, avec plus ou moins d’assurance. Puis l’adolescence est venue chambouler tous tes repères. Le grand n’importe quoi !

Alors je te suggère ici dix astuces indispensables pour survivre avec un ado (ou deux ou trois ados !…)

  1. Lâche prise !

À chaque situation conflictuelle, répète cette phrase en boucle haut et fort : « M’EN CALISSE, M’EN CALISSE, M’EN CALISSE ! »

  1. Nourris-le !

Crois-moi, un ado qui a faim est beaucoup plus difficile à supporter qu’un ado rassasié ! Pis il a TOUT LE TEMPS FAIM. Alors veille à ce que le frigo soit bien rempli !

  1. Couche-toi avant lui !

Le rythme circadien d’un adolescent est différent. L’ado typique fonctionne super bien le soir et a beaucoup de misère à décoller le matin. Va te coucher avant lui, dors, et le matin, tu prendras toujours ton déjeuner tranquille, car il sera encore au lit ! L’adolescence, c’est le retour des cafés sereins le matin (si on ne réveille pas la bête…)

  1. Donne-lui des corvées !

Chez toi (oui, oui, tu es chez toi), ce n’est pas un hôtel, il doit participer aux tâches ménagères lui aussi ! Établis des règles claires NON NÉGOCIABLES.

  1. Ne rentre pas dans sa chambre !

C’est son univers. Ça pue et c’est le bordel ? Tant pis ! Pour ton équilibre psychologique, n’ouvre surtout pas cette porte-là !

  1. Achète-lui des écouteurs !

Vous n’avez certainement pas les mêmes goûts musicaux lui et toi, alors achète ta tranquillité et offre-lui un casque d’écoute. Tu pourras chanter à tue-tête ta musique préférée sans te faire insulter.

  1. Coupe le wifi le soir !

22 heures : plus accès au net. Et ce jusqu’au matin. Le wifi peut se couper facilement aussi en cas d’échecs à l’école, en cas de comportements irrespectueux, en cas de corvées oubliées, etc.

  1. Tu n’es pas un taxi !

Ce n’est pas obligatoire de véhiculer partout ta progéniture sans condition ! Hey ! Figure-toi qu’ils sont très capables de prendre le bus, le métro, de marcher ou de covoiturer !

  1. Encourage-le à travailler !

Une petite job, c’est vraiment incroyable pour un ado : ça lui amène de la confiance en lui, de l’autonomie et du cash ! C’est une superbe école de vie et surtout, surtout, tu as la paix quelques heures par semaine !

  1. Enfuis-toi !

Sauve-toi régulièrement ! Vis ta vie ! Va au resto avec ton chum, sors avec tes amis, fais la fête, amuse-toi ! Ton ado sera heureux d’avoir un peu de tranquillité à la maison quand tu n’y es pas, et toi… tu retrouves enfin ta liberté ! C’est génial finalement un ado !

Gwendoline Duchaine

 

La comparaison malaisante

Malgré qu’on sache qu’il ne faut pas comparer les enfants, nous

Malgré qu’on sache qu’il ne faut pas comparer les enfants, nous le faisons tous plus ou moins. Certaines comparaisons peuvent être saines ou, du moins, inoffensives. Par exemple, je trouve intéressant de voir des enfants un peu plus vieux que les miens. Ça me donne un aperçu de ce qui s’en vient, de ce qu’ils feront bientôt. Ça peut aussi me donner des idées d’activités ou de jeux à faire avec eux, des pistes d’éléments à stimuler.

La comparaison peut aussi être rassurante. Notamment quand on traverse une phase plus difficile. Je ne me réjouirai jamais d’une crise de bacon d’un mini à l’épicerie. Je suis remplie de compassion pour ses parents. Par contre, quand j’étais en plein dedans avec mon grand, ça me rassurait de voir qu’on n’était pas seuls. Discuter avec une maman qui traverse des défis, petits ou grands, semblables aux nôtres, peut faire beaucoup de bien.

Par contre, j’ai beaucoup de difficulté lorsque la comparaison dénigre ou rabaisse. « Mon gars n’est pas rendu là, il doit être retardé! » Hein?! Ça me laisse sans voix. Peut-être n’aurais-je pas dû raconter le bon moment qu’on a passé à jouer à un jeu de société calme avec notre presque trois ans super énergique. Peut-être que ça parle des angoisses de cette maman. Je ne sais pas trop. Je trouve cependant sa façon de le dire inadéquate. Il est fort probable que son fils n’aime simplement pas ce genre de jeux. Je suis de plus convaincue que cet enfant fait des choses que le mien ne fait pas. C’est tout à fait normal, les enfants ne se développent pas de manière identique. Il n’est aussi peut être simplement pas encore rendu-là, effectivement. « Il doit être retardé » était-il vraiment nécessaire? Ça me met mal à l’aise. Je n’ai pas envie de continuer cette conversation, car je sens que cette maman se sert de ce que je raconte pour dénigrer son enfant.

Ah! Et je suis en mesure de détecter l’humour et l’ironie. Si c’était le cas avec ces propos, je ne les soulèverais pas.

Ces comparaisons malaisantes, je suis en mesure de les recevoir et, souvent, de les éviter. Mon inconfort est néanmoins encore plus grand lorsque l’enfant en est témoin. « Ton petit parle vraiment bien! On comprend rien quand le mien parle, ç’a pas de bon sens! Écoute… C’est ce que je disais, j’ai rien compris! » Oh! Mon cœur se serre. L’apprentissage du langage est déjà tellement intense pour les tout petits. C’est déjà tellement difficile pour eux de gérer les frustrations associées au fait qu’ils ne se font pas bien comprendre durant cette période. Si en plus, ton mini se fait dire plusieurs fois par jour qu’il est incompréhensible et qu’il ressent ton exaspération, ce n’est rien pour l’encourager à persévérer.

J’aimerais réussir à répondre à ces mamans respectueusement et sans jugement que leurs enfants ont surtout besoin d’encouragements, de sentir qu’ils sont capables, que leurs parents sont patients et qu’ils les accompagnent dans leur développement. J’aimerais aussi les rassurer, elles ont le droit de s’inquiéter, c’est tout naturel, et il est sain qu’elles en parlent, mais les enfants entendent tout. Il faut donc faire preuve de délicatesse lorsqu’ils sont à proximité. Mais je ne sais pas comment faire. Je sais qu’un jugement serait perçu dans mes propos malgré mes efforts et mes gants blancs.

Ça me désole. Alors je l’écris.

Jessica Archambault

Les enfants sont à tout le monde

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Vous avez sûrement déjà entendu le proverbe : « Il faut tout un village pour élever un enfant. » En tant qu’éducatrice spécialisée, j’y adhère profondément. Je fais de mon mieux pour aider les enfants des autres… en plus des miens. Maintenant, j’essaie de l’appliquer le plus possible, et ce, partout où je vais et non seulement à l’école. 

 

Bien sûr, les parents ont priorité sur les interventions qui concernent leurs enfants. Mais quand je vois qu’ils sont dépassés ou découragés et parfois carrément absents, je me dis que moi, je suis là. L’enfant n’est pas seul au monde. Et c’est la même chose en ce qui concerne les miens. L’année passée, mon fils avait cinq ans et il pleurait parce qu’il avait égaré son jouet à l’épicerie. Une dame qui était au kiosque de dégustation l’a remarqué et lui a offert un autocollant en le réconfortant. Je l’ai laissée prendre la place avec plaisir. J’ai trouvé magnifique que mon fils soit consolé par une étrangère. Elle avait son bonheur à cœur même si ce n’était pas le sien. 

 

Si un enfant fait une crise digne de l’exorciste au magasin, au lieu de regarder ailleurs ou pire, de juger, j’offre un simple sourire aux parents, un regard de « je compatis, je suis passée par là » et je leur propose de passer avant moi à la caisse. Oui, ça aide les parents, mais encore plus l’enfant au bout du compte. Ce n’est pas agréable pour lui de hurler devant tout le monde. 

 

Au cours de natation, un enfant dans le groupe de mon fils de six ans se retrouvait souvent sans parents pour le regarder. Il donnait du fil à retordre à sa monitrice. Je suis allée le voir et je lui ai dit que je le regardais, moi. Que j’avais remarqué qu’il était très bon (il l’était vraiment!) et qu’il était capable. Son attitude a changé et il m’a prouvé que j’avais raison. Quand c’était son tour, il s’assurait  que je le regarde. Je le félicitais discrètement à coups de pouce en l’air et d’air impressionné. Mon fils m’a questionnée à savoir pourquoi j’encourageais aussi son ami. Quand je le lui ai expliqué, il s’est mis à l’encourager à son tour. Bien sûr, quand son parent arrivait à la toute fin, je lui redonnais toute sa place. 

 

À l’école, pour plein de raisons, parfois, le parent ne collabore pas autant que l’on souhaiterait. Alors, on compense. Quand l’enfant réussit un défi, on est fier de lui pour deux, on met le paquet comme on dit. On l’écoute pour deux, on l’encourage pour deux. C’est certain que rien ne vaut le parent dans toutes ces situations, j’en suis consciente et l’enfant aussi. Mais je me dis que plus tard, il va peut-être se souvenir que quelqu’un était quand même là pour lui. 

 

Je sais que je ne suis pas la seule à penser ainsi. Au karaté de mes fils, c’est impressionnant! C’est un cours d’âges et de niveaux mixtes. Dans le groupe de mes garçons, la fourchette d’âges est de quatre ans à environs soixante ans. Chaque enfant et chaque adulte est encouragé par le reste du groupe, quand c’est un défi pour lui, jusqu’à ce qu’il réussisse. Il est ensuite applaudi et félicité. C’est émouvant de voir qu’on peut réussir beaucoup de choses avec du soutien. 

 

Les enfants n’ont pas demandé à venir au monde.

 

Il faut arrêter de regarder notre nombril et de se dire que comme ce n’est pas notre enfant, on ne peut rien faire. C’est totalement faux. Chaque personne compte, chaque regard et chaque sourire comptent : la blague de la bibliothécaire, la personne âgée qui arrête sa promenade pour saluer les enfants de la garderie, le klaxon tant convoité du camionneur, la voisine qui propose d’aller au parc, etc. 

 

Je crois que si chaque personne prenait conscience que les enfants sont à tout le monde, la vie serait meilleure. Les enfants sont les adultes de demain, prenons soin d’eux.

 

Krystal Cameron

 

Comment tu fais, toi, parent?

Si je te pose la question, c’est parce j’ai tant de difficulté

Si je te pose la question, c’est parce j’ai tant de difficulté à faire face…

Mon ado est partie. Ma fille s’est envolée. Dix-sept ans.

Si jeune, mais si mature. Elle a pris sa vie en main, elle avance, elle m’épate, elle m’inquiète.

Comment tu fais, toi, parent? Pour ne pas arrêter de respirer quand ton enfant disparaît dans le métro de cette ville trop grande et pleine d’inconnus…

Comment tu fais pour dormir quand il oublie de répondre à ton texto le soir? Tu imagines des centaines de scénarios horribles, tu t’accroches à l’espoir pour ne pas appeler les secours, le cÅ“ur en panique…

Comment tu fais pour ne pas fondre en larmes en entrant dans sa chambre vide? Les semaines passent, mais tu ne t’habitues pas à cette absence… ce vide…

Comment tu fais pour ne pas mourir d’inquiétude quand tu vois qu’il rushe autant au cégep, qu’il dort trop peu car il travaille dans un resto le soir, qu’il manque de temps pour ses devoirs, qu’il ne mange presque plus, qu’il subit du stress permanent et que tu te sens si impuissant… si loin…

Comment tu fais, toi, parent, pour pas virer fou quand ton enfant ne vit plus avec toi?

Quand tu ne sais pas où il est, où il dort, ce qu’il fait, avec qui il vit, avec quelles personnes il évolue, s’il a de la nourriture dans son réfrigérateur, s’il a barré sa porte, s’il a pensé à prendre son traitement, s’il s’est perdu, s’il va bien…

Tu n’as plus ce regard bienveillant, cet accompagnement quotidien auprès de ton enfant. Il n’est plus sous ton toit. Il est sans filet… Tu te sens sans filet… Ce sentiment te terrifie…

Cet enfant qui était en toi, cet enfant si petit, que tu as vu grandir, manger, marcher, courir, grimper, sauter, tomber, apprendre, avancer… s’est envolé…

Toi, tu trembles à chacun de ses battements d’ailes, tu vois tant d’obstacles dans son ciel si bleu. Tu te sens abandonné.

Comment tu fais toi, parent? Pour te rassurer, avoir confiance dans cette nouvelle vie et lâcher prise?

Comment tu fais pour l’aimer sans l’apeurer?

Comment tu fais pour ne pas brailler chaque fois que tu le laisses seul dans sa nouvelle vie, que ta vue s’embrouille sur le chemin du retour, et que tu retrouves ta maison trop vide?

Dis-moi, comment tu fais toi, parent, quand ton enfant s’en va?

Gwendoline Duchaine

 

Place à papa

Les papas sont de plus en plus présents, au point où c’est la no

Les papas sont de plus en plus présents, au point où c’est la norme pour plusieurs et en voie de le devenir pour beaucoup. Parmi les conseils donnés aux mamans, j’ai souvent entendu ou lu de laisser de la place aux papas, de les laisser faire les choses à leur façon. Je suis tout à fait d’accord. Par contre, j’ai envie de dire à certains parents et futurs parents que ce ne sera peut-être pas facile.

Permettez-moi d’abord une précision. Dans ce texte, j’utilise les termes « maman » et « papa » parce que pour la majorité des familles, c’est la femme qui prend le long congé et l’homme qui retourne au travail, mais on pourrait remplacer « maman » par « le parent qui passe le plus de temps avec les enfants » et « papa » par « le parent qui travaille à temps plein » par exemple.

Papa doit apprivoiser bébé et il est fort probable qu’il doive le refaire quelques fois. Selon les phases que traverse l’enfant ou les périodes plus occupées de la famille, cet ajustement peut être nécessaire plus d’une fois.

Nous l’avons vécu avec notre premier fils. Il devenait parfois plus difficile pour mon mari de le réconforter, de l’endormir, mais chéri-mari persévérait et ça se plaçait. On a de nouveau traversé une de ces phases récemment. Notre deuxième de quatre mois s’endort rapidement dans mes bras, mais comme papa ne l’avait pas endormi depuis quelque temps, ç’a été la crise au moment de le faire.

C’est certain que quand tout le monde est fatigué, c’est tentant de redonner bébé à maman pour que ça aille plus vite ou parce que maman trouve difficile que bébé pleure plus quand c’est si facile avec elle. Mais c’est si important de persévérer. Déjà le lendemain, bébé pleurait beaucoup moins et après quelques jours à peine, c’était revenu. Papa pouvait de nouveau l’endormir aisément. Oui, il y a eu plus de pleurs, mais il n’était pas en danger, il était dans les bras de son papa qui lui faisait doucement comprendre qu’il y était en sécurité.

Il en a été de même pour le portage. Pendant les vacances, pour diverses raisons, papa avait moins porté, voire pas du tout. Bébé pleurait donc quand il s’y est remis. Chéri-mari l’a alors fait sur de plus petites périodes, a pris le temps de le rassurer chaque fois, mais il n’a pas arrêté. C’est revenu aussi.

Et je l’ai laissé le faire. Si je veux que mon mari soit un parent aussi significatif que moi auprès de nos enfants, je dois lui permettre d’essayer, oui. Mais je dois surtout lui laisser le temps d’apaiser les enfants. Tout comme je dois laisser le temps aux enfants de s’habituer à ses bras plus poilus, à sa voix pour les chansons, à ses mains qui flattent leur front, à son odeur… C’est certain que ça semble plus naturel pour moi, je passe toutes mes journées avec bébé. Chéri-mari travaille. Ce n’est pas moins naturel pour lui, il n’a simplement pas autant de temps que moi. On doit donc lui en laisser.

J’entends souvent des mamans dire qu’elles essaient de laisser le petit au papa, mais que ça ne fonctionne pas, alors elles font tout ou que c’est plus long, que ça les agace et qu’elles préfèrent s’en occuper. Je trouve ça dommage.

C’est précieux que papa puisse réconforter, donner des bisous sur les bobos, rassurer durant la nuit, bercer un petit malade… La vie de famille s’affronte mieux en équipe. Mais si on veut que papa soit aussi efficace que maman, il faut le laisser essayer, mais surtout lui donner le temps et les conditions pour réussir!

Jessica Archambault

Bonne fête des Pères à vous, solo parents!

Bonne fête des Pères à vous tous, papas présents, papas à temps

Bonne fête des Pères à vous tous, papas présents, papas à temps partiel, beaux-papas, mais surtout bonne fête des Pères à toi, papa et maman solo parentaux !

Bien sûr, j’aurais pu écrire ce texte aussi à la fête des Mères, mais la fête des Pères est toujours pour moi une journée très émotive, surtout depuis que j’ai perdu le mien.

Alors à toi, le papa unique, le papa solo qui se tape la routine du matin avec le réveil, le déjeuner, les lunchs, l’habillage, la coiffure (oui, toi, le papa qui doit faire de mini tresses dans de mini cheveux avec tes gros doigts), le départ pour l’école et le travail. Qui se tape seul le retour à la maison, le souper, les devoirs, la routine du soir. Qui se tape seul le lavage (papa, as-tu lavé tel chandail, tel pantalon ?), le ménage, les courses, l’entretien de la maison. Je te souhaite bonne fête des Pères.

Aussi, bonne fête des Pères à toi, la maman solo parentale qui doit se taper seule la routine du matin, la journée de travail, la routine du soir, le lavage, le ménage, sortir les vidanges, débloquer la toilette qui est encore bouchée, faire de petites réparations, passer la tondeuse et le coupe-bordure.

Alors à vous tous et toutes, papas et mamans qui donnez le meilleur de vous‑mêmes pour que vos enfants ne manquent de rien. À vous tous et toutes qui faites en sorte que le parent disparu reste bien vivant dans la mémoire de ses enfants. À vous tous et toutes qui ressentez le manque de cette personne extraordinaire qui vous a fait confiance en vous confiant le meilleur de lui ou d’elle‑même, je vous souhaite bonne fête des Pères.

Et à vous tous et toutes qui avez le privilège d’avoir un autre parent extraordinaire qui vous aide avec votre marmaille, bonne fête des Pères. N’oubliez jamais la chance que vous avez d’avoir à vos côtés ce parent avec qui partager les bons et les moins bons moments. Un parent restera toujours un parent, qu’il soit parfait selon vos critères ou non.

Et pour terminer, à tous ces papas disparus qui veillent sur leurs trésors de là-haut, je vous souhaite bonne fête des Pères !

Annie Corriveau

Ma mère c’est mon père

Je suis née dâ€

Je suis née d’une mère et d’un père, mais rapidement, ce dernier est devenu trop malade pour s’occuper de mes frères et de moi. Puis il a élu domicile dans un cercueil. J’aime penser qu’il prend soin de moi à partir de son cumulus. Ça m’arrive même de lui parler pas mal fort : « Heille papa, ça te tente pas de faire ta job de père et de me protéger un peu? Me semble qu’il serait temps que tu descendes de ton nuage en ouate pour venir t’occuper de moi! »

Mais la réalité, c’est que ma mère s’est retrouvée seule à 34 ans pour s’occuper de trois enfants, d’une maison, d’un terrain, des finances, de tout.

Par choix ou par obligation, elle ne s’est pas laissé abattre. Elle a relevé ses manches. Elle était déjà habituée, notre père était policier et s’absentait pendant de longues périodes. Pendant les années d’hospitalisation et d’opérations, c’était elle, encore, qui s’occupait de tout, en plus de multiplier les aller-retour entre la maison et l’hôpital pour aller faire manger son mari, pour le laver, pour lui tenir compagnie. Pour essayer de lui faire comprendre que le combat achevait. Je ne peux même pas m’imaginer la charge mentale de cette femme. Et l’absence d’énergie qu’elle devait avoir à l’heure des devoirs ou du cours de natation.

J’ai donc été élevée par ma mère, qui portait les deux chapeaux : les bras de la mère et les culottes du père. Avec elle, j’ai appris à cuisiner les meilleurs muffins du monde, à jardiner les brocolis les plus verts, à faire l’épicerie, à planifier un budget équilibré, à passer le râteau à l’automne, à coudre des vêtements, à conduire une voiture, à poser des tablettes, à signer un bail d’appartement. À grandir.

La seule chose qu’elle ne m’a pas enseignée, c’est à passer la tondeuse. Et à traire une vache, mais ça, je l’ai appris à 18 ans en Israël! Pour la tondeuse, j’ai tardé… c’était « trop dangereux pour une fille », j’avais deux grands frères qui pouvaient s’en occuper, puis un mari. La seule fois où j’ai osé, mes muscles m’ont lâchée dès la deuxième tentative. J’ai abandonné le projet. Par contre, je peinturais, je bêchais, je déneigeais l’entrée, je gérais l’horaire de la famille et le paiement des factures.

Maintenant, c’est mon tour d’être la mère-père. À temps partagé, puisque mes enfants ont la chance d’avoir un papa en vie et bien présent dans leur vie.

Je suis fière (et soulagée!) d’avoir autant appris de ma mère, autant absorbé de ses valeurs féministes et égalitaires. Les allées du Rona ne m’intimident pas. Je fais presque peur aux concessionnaires automobiles tellement je suis préparée quand vient le temps de m’acheter une voiture. C’est que moi aussi, j’ai l’expérience des absences et de la monoparentalité temporaire!

Ce printemps, quand le temps est venu d’acheter ma première tondeuse à moi, de moi, avec tout mon amour (et mon argent), j’ai demandé conseil à un collègue qui s’y connaît. Vu mes muscles de bras de poulet, il m’a conseillé une tondeuse à batteries. J’ai magasiné la bête comme une grande, et oui, j’ai passé ma tondeuse sur mon terrain toute seule. Avec un petit stress, tout de même. Mais j’aime ça! Je pense (pas vraiment…) lancer une entreprise de tonte de gazon dans le quartier juste pour prolonger le plaisir. Comme quoi on peut tout apprendre! Comme quoi, aussi, les rôles de père et de mère n’ont rien à voir avec les lettres de notre ADN.

 

À tous les pères-mères et à toutes les mères-pères, vous avez mon admiration. Et celle de vos enfants.

 

Nathalie Courcy

Je suis un bon coach, soyons de bons parents…

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J’ai un plaisir fou à coacher une de mes filles au soccer. J’adore ce sport qui est très mathématique et très stratégique, pour ceux et celles qui connaissent bien ce sport. Je suis un exemple pour ma fille et je suis certain qu’elle est fière de son PAPA qui est le coach de son équipe. En fait, dans son cœur, je suis le coach. Je partage ce titre avec trois autres PAPAS géniaux qui collaborent avec moi pour l’équipe. Naturellement, je suis le meilleur coach aux yeux de ma fille et je ne la contredirai pas, soyez en certains J.

 

Je ne suis pas pédagogue, mais j’ai un sapré bon sens de la pédagogie. J’ai toujours un profond malaise avec les parents des filles qui sont dans mon équipe et qui ne valorisent pas leurs enfants comme il se doit. J’en conviens, chaque enfant n’a pas une force égale dans tout. Par contre, je considère que la valorisation et l’encouragement sont beaucoup plus importants qu’un chariot de bêtises après une défaite ou une mauvaise pratique où les filles étaient un peu moins réceptives ou plus agitées. Chaque fille de mon équipe sortira de cette saison avec une fierté d’avoir accompli quelque chose. D’avoir évolué tout en s’amusant. À leur âge, la confiance se bâtit. Quelques parents ont souvent tendance à vouloir une réussite absolue pour leur enfant. Nous vivons dans un monde de performance, mais nous oublions souvent que dans la tête de nos enfants se retrouvent cinq lettres : « J-O-U-E-R ».

 

Pour ma part, ma façon de coacher est de valoriser chaque amélioration et démontrer aux joueuses qu’il s’agit d’une petite victoire à chaque fois. Des défaites, elles en vivront toute leur vie. C’est en fait ce que je leur souhaite. « Mais il est fou ce mec! » Pas du tout. J’adore les défaites et nous devrions tous les aimer. Nous devrions tous les apprécier parce que c’est dans la défaite que l’on apprend, que l’on grandit. Dans l’analyse d’une défaite, on peut se corriger et voir où l’on a manqué à la tâche. J’affectionne particulièrement cette citation de Corneille : « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Celui qui trébuche mais qui sait se relever sera plus fort que celui qui trébuche mais qui ne peut se relever à nouveau. J’adore cette analogie parce qu’elle est forte de sens. Dans le monde des affaires, les plus grands hommes et femmes d’affaires ont souvent connu plus d’échecs, de revers ou de défaites que de réussites, de victoires et de bons coups. Souvent, l’atteinte du sommet est difficile et ardue, mais y demeurer l’est encore plus.

 

Ma plus jeune fille est une fille très sportive. Elle adore bouger, courir, sauter et adore le sport en général. Elle adore J-O-U-E-R. Académiquement parlant, elle est excellente. Dès qu’elle arrive à la maison, elle veut jouer. Nous avons quand même une belle structure ou devrais-je plutôt dire, un bel encadrement qui lui permet de jouer lorsque ses devoirs sont faits.

 

J’ai eu la chance étant plus jeune d’avoir un coach bien à moi aussi. Mon PAPA était coach de mon équipe de hockey pee-wee, lors de deux années sabbatiques qu’il a prises. Je me souviens vaguement de cette période, mais je me souviens d’une chose, j’étais tellement fier que ce soit mon père le coach.

 

Soyons de bons parents. L’éducation n’est pas uniquement dans la droiture que nous inculquons à nos enfants à la maison. L’éducation se poursuit partout. Nous sommes à bâtir les adultes de demain. C’est notre image que nous laissons à nos enfants.

 

Je vous laisserai en vous disant ceci : personne n’a la science infuse, mais regardons, entendons et ressentons nos paroles, nos gestes et nos agissements. Soyons de bons parents pour nos enfants, ces futurs leaders qui guideront nos générations à venir…

 

Karl Wilky

Lorsque je ne serai plus là

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Jour après jour, je te chante une berceuse en te flattant tendrement la joue. Chaque jour. Chaque soir. À chaque coucher. Pourtant, l’une de ces fois ne fut pas comme les autres. Comme à l’habitude, je faisais glisser mon doigt le long de ta joue, tentant de te transmettre tout mon amour d’un seul mouvement beaucoup trop précis. Un geste si simple, mais rempli d’un amour inconditionnel. Mon regard plongé dans le noir de tes yeux, mon trop‑plein d’amour a débordé. D’une lucidité beaucoup trop agressante, je me suis dit : un jour, je ne serai plus là.

Ces mots sont apparus telle une bombe dans mon paisible petit bonheur et les vagues s’en font encore ressentir aujourd’hui. Un jour je ne serai plus là… pour toi. Pour vous, mes enfants. J’accepte le fait que je devrai mourir un jour, mais le fait que je ne pourrai plus être présente pour toi m’est littéralement insupportable. Et lorsque je dis ceci, je le pense non seulement pour toi, mais pour tes frères aussi.

Personne ne s’en sortira vivant, ainsi va la vie. C’est clair et précis. Et pourtant…

Tu es encore si petite. J’ai l’impression que je n’aurai jamais fini de vouloir te parler. Je n’aurai jamais fini d’être si fière de toi. Je n’aurai jamais fini de t’écouter. Je n’aurai jamais fini de vouloir de serrer dans mes bras. Je n’aurai jamais fini de simplement t’aimer. Je n’aurai jamais fini… et pourtant, je devrai un jour te quitter. T’abandonner à toi‑même.

Mais je t’aime tellement.

Comment faire pour te préparer à continuer sans moi? Comment, pendant que je suis encore à tes côtés, puis‑je te préparer à mon départ? Pourrais-je un jour me dire : Voilà, je crois qu’à partir d’aujourd’hui, tu sauras suivre ton chemin? Ou serais-je trop égoïste pour seulement m’en rendre compte? Parce qu’au final, c’est ça être parent : te guider afin que tu survives à ce bas monde et si la vie me le permet, m’assurer que tu aies tout ce dont tu as besoin pour en profiter pleinement.

Tu affronteras plusieurs défis au courant de ta vie. Parfois, tu auras même envie de tout abandonner, mais rappelle-toi une seule chose : demain est un jour nouveau. Qui sait ce que demain t’amènera? Sois curieuse et va voir ce que la vie te réserve. Et si jamais la vie n’est pas si belle ici pour toi, eh bien va voir si elle est plus belle ailleurs. Peut‑être ton bonheur se trouve‑t‑il dans un autre pays, dans une autre religion? Peu importe. Cherche ton bonheur, trouve‑le et cultive‑le. Le bonheur se présente sous différentes formes tout au long de ta vie, tu verras. Il est si précieux, si important.

Vois la beauté en chaque chose, en chaque personne. Ta vie n’en sera que plus belle.

Sache que de mon côté, mon bonheur, je l’ai trouvé. Je l’ai trouvé en vous trois, mes enfants, et bien sûr papa sans qui je serais encore à la poursuite de mon bonheur. Merci de m’avoir comblée de ta présence, de ton amour.

Je t’aime et je te souhaite de cultiver tellement de bonheur que tu en deviendras contagieuse. Simplement.

Maman.

Geneviève Dutrisac 

Un gros HIGH FIVE entre parents

Une pratique de hockey pour fiston à sept heures le matin, un cours

Une pratique de hockey pour fiston à sept heures le matin, un cours de danse à dix heures pour la petite, une partie de hockey à quatorze heures pour l’aîné et une fête d’amis à quinze heures pour celui du milieu.

Durant la journée, mon conjoint et moi, on se fait littéralement des high five parce que tout ce que l’on fait, c’est se croiser! Et cela recommence bien sûr le lendemain.

À la fête d’amis de mon fils, nous étions trois mamans à s’être croisées la veille pour une autre fête d’amis. Lorsque l’une d’entre elles est venue chercher son fils, je lui ai dit : on est passé au travers! Elle m’a souri, d’un air épuisé.

Alors voilà, je voulais simplement vous faire un gros HIGH FIVE de parents. Parce qu’on est hot, nous autres les parents! On se fend en quatre pour nos enfants et la plupart du temps, nous n’avons aucune reconnaissance. Alors je veux simplement vous dire bravo. T’es hot maman! T’es hot papa!

Nous sommes épuisés, non, brûlés et on se lève quand même à six heures du matin la fin de semaine pour les pratiques sportives de nos enfants. HIGH FIVE! Ils aiment ça et évidemment, on les veut épanouis. Alors voilà que nos fins de semaine ne sont plus reposantes du tout.

Quand on est malades, on se lève quand même pour nourrir nos enfants et jouer avec eux. Parce que non, on ne peut pas simplement « caller malade » pour une journée. Et non, la bonne soupe de malade réconfortante ne se fera pas toute seule. Alors HIGH FIVE! On est hot, nous les parents.

Lorsque nous avons le cœur gros simplement d’épuisement ou à cause de nos « problèmes de grands », bien souvent, nous affichons un beau sourire simplement parce que nos problèmes ne sont pas les leurs. Nous avons une force insoupçonnée (parfois, je me demande d’où elle sort d’ailleurs!) pour être le pilier pour nos enfants. Alors, pour toutes ces fois où vous avez revêtu ce masque de bonheur afin de ne pas perturber votre famille, HIGH FIVE!

À toutes les personnes monoparentales de ce monde, HIGH FIVE! Je n’ai rien à rajouter, je vous lève mon chapeau.
Lorsque vous êtes là pour appuyer vos enfants lorsqu’ils vivent des moments plus difficiles. HIGH FIVE! Grâce à vous, ils passeront au travers de leurs épreuves et en sortiront probablement grandis.

Peu importe la situation, vous êtes là pour eux. Pour les aider à avancer, pour les aider à devenir les adultes qu’ils seront plus tard. Et pour toutes ces fois où vous auriez apprécié cette petite tape dans le dos, cette petite reconnaissance simplement pour vous remonter le moral un tantinet soit-il, eh bien je vous dis : HIGH FIVE!

Geneviève Dutrisac

Les lettres de ta vie, les lettres de nos vies ! Partie 3 

 

Parents,

 

Parents, donnez-vous le droit…

 

Ma fille, je l’aime et je ne la changerais pour rien au monde. Si elle m’a choisie comme maman, c’est qu’elle savait qu’ensemble, nous saurions trouver les solutions pour qu’elle s’épanouisse pleinement. Que nous transformerions son TDAH/I pour qu’il ne soit plus un obstacle, mais bien une de ses plus grandes forces.

 

Mais ça demande du travail. Chacun de nous qui vit avec un enfant « différent » (que ce soit avec un TDAH, un TSA ou autre différence), ça nous demande un grand investissement. Et je crois que nous ne nous donnons pas assez le droit de ne pas être parfaits. Alors moi, j’ai décidé de me donner cette chance. Je me donne le droit :

 

1.  De pleurer

Parce que mon intervention n’a pas fonctionné. Parce que j’en ai ras le bol de toujours être à 110 % de ma capacité. Parce que je suis triste des fois, et que je me sens seule, très seule.

 

2. D’être dépassée et fatiguée

Ma fille me demande souvent de me renouveler. De trouver de nouvelles façons d’intervenir, de trouver des trucs pour lui faciliter la vie. Mais parfois, je suis à court de ressources. Je suis dépassée, fatiguée et je voudrais que ce soit facile comme avec ma grande.

 

3. De demander de l’aide

Juste d’en parler des fois, ça fait du bien. Demander un break à mamie ou papi ou encore à un ami. Si tu as besoin d’aller plus loin, ton CLSC peut t’aider. Tu as la chance d’avoir de bonnes assurances privées? Lance-toi au privé pour un psy, un psychoéducateur, etc. J’ai la chance d’avoir un bon réseau, mais ça ne suffisait pas. Je me suis entourée de professionnels pour m’aider.

 

4. De perdre patience

Malgré toute ma bonne volonté, je perds patience parfois (souvent). J’ai appris à me pardonner. C’est arrivé et ça arrivera encore. Je m’excuse à ma fille, j’en parle avec elle.

 

5. De faire des erreurs

Je ne suis pas parfaite, personne ne l’est. Ce n’est pas le nombre de fois que l’on tombe qui compte, mais bien le nombre de fois qu’on se relève. Permets-toi de te tromper, ça prouve que tu essaies.

 

6. De souhaiter disparaître

Oui, parfois, c’est difficile, on n’en peut juste plus. Souhaiter disparaître sur une île déserte seule et sans enfants nous paraît la meilleure solution. Ne t’en veux pas de penser ainsi, ça nous arrive tous. Lâche prise, mais le lendemain, relève tes manches et bats-toi plus fort.

 

 

Mélanie Paradis