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Les mots que je me dis – Texte : Nathalie Courcy

Êtes-vous comme moi, du genre à vous parler à vous-même ? Non, non, je ne suis pas folle (j

Êtes-vous comme moi, du genre à vous parler à vous-même ?

Non, non, je ne suis pas folle (je reviendrai d’ailleurs sur ce mot un peu plus loin…)

Je me parle pour m’aider à réfléchir. À voix haute ou dans ma tête, mais je me parle ! Ça m’aide à organiser mes idées, à ne rien oublier, à apprendre plus facilement des notions et à me refléter des opinions qui pourraient être différentes de ma première idée.

Quand je suis en mode créatif, je m’installe avec de grandes feuilles ou un grand tableau blanc, des marqueurs de couleur 🖊🖊, parfois des ciseaux ✂️. Je lance mes idées, je dessine, je me fais des schémas, je rature, je fais des flèches. Je vous le dis, dans ce processus, ma calligraphie n’a aucune importance ! J’écris vite et mal ! L’important, c’est qu’aucune idée ne s’égare ! Une fois sur la feuille, il sera toujours temps de copier, de réécrire, de mettre ça cute !

Même dans mon travail au gouvernement, je suis plus productive quand je peux me parler (sans parler de la musique qui occupe mon cerveau et l’empêche de divaguer !). Imaginez ce que ça faisait dans un bureau à aire ouverte… charmant. Je m’explique les étapes à suivre, je m’exclame (« Voilà ! C’est ça qui manquait ! » ou « Ben là, ç’a pas de bon sens ! »), je me questionne, je me félicite. D’ailleurs, en télétravail, chaque fois que je lâche un « Bon ! » de satisfaction, notre chien Fred 🐕 est convaincu que la journée est terminée et qu’on l’amène marcher dans le quartier ! Il est déçu plusieurs fois par jour parce que je le dis souvent.

Mais je me parle aussi quand je conduis (je parle aussi aux autres conducteurs, ça fait bien rire mes enfants), quand je cuisine, quand je lis, quand je fais mon épicerie, bref, tout le temps.

J’ai appris avec le temps à utiliser cette manie de me parler à mon avantage. J’ai d’abord dû faire des surprises de conscience majeures.

D’abord, je me maltraitais à tour de bras. Le nombre de fois que je pouvais me traiter d’imbécile, de niaiseuse, de nulle… ça n’avait aucun sens ! Mon préféré, c’était « épaisse ❗ ». Ça fait mal, hein ! Ouch ! Aucun amour dans mon mot ni dans mon ton, je vous le jure. Je me cognais l’orteil sur une patte de meuble, épaisse ! Je me trompais de chemin en auto, épaisse ! Je prononçais mal un mot en anglais, épaisse ! Tout le temps ! Si j’avais traité mes enfants comme ça, j’aurais eu la DPJ sur le dos, et avec raison. Quand j’ai compris que j’étais violente psychologiquement avec moi-même, j’ai fait « WO ! » (mais sans ajouter d’adjectif dénigrant).

J’ai décidé de m’observer et d’attraper au vol tous les mots méchants que je m’adressais. Au début, c’était un emploi à temps plein ! Je me trouvais niaiseuse d’avoir autant de misère à arrêter de me dire ces mots. Oui, oui ! Encore ! Je me trouvais niaiseuse, je me sentais coupable, j’avais honte ! Le temps que ça m’a pris avant d’avouer à une thérapeute que je me traitais sans arrêt d’épaisse, c’est ridicule (oui, encore un autre mot pas fin !). Une fois que je l’ai dit, ça m’a encore plus encouragée à arrêter de me parler comme ça. Je ne parlerais à personne de cette façon, jamais, alors pourquoi je m’imposerais ça ?

Alors ça, c’était ma première surprise de conscience.

Cette semaine, j’ai lu deux livres d’Anick Lapratte, À quelle fréquence vibrez-vous et Reprogrammez votre cerveau. Et j’ai compris qu’intuitivement, j’avais fait la bonne chose en interceptant les paroles blessantes que je m’adressais, mais que j’aurais pu aller plus loin approfondir l’impact dans ma vie.

Arrêter de me traiter d’épaisse, c’est bien, c’est sain, c’est essentiel, mais encore faut-il que je remplace ces mots et ces pensées par autre chose. Si j’ai passé des décennies à me définir comme épaisse à la première bévue, mon identité en a pris un coup de pelle. Suis-je vraiment épaisse ? J’ai un Q. I. élevé, j’ai un doctorat en main, j’ai une intelligence émotionnelle développée, j’ai une intuition et une sensibilité au-delà de la moyenne. Ce ne sont pas les caractéristiques d’une personne stupide, n’est-ce pas ? Alors j’ai décidé de me redéfinir. Ces temps-ci, j’écris et je me répète qui je suis, qui je veux continuer de devenir.

Je suis une humaine intelligente, sensible, originale, courageuse, différente et fière de l’être, intuitive, organisée, multipotentielle. Je suis une artiste 🎨, une planificatrice, une maman cool et stricte à la fois, une entrepreneure, une fonctionnaire, une amie aimée et aimante, une amoureuse amoureuse 💝, une passionnée des mots et de la langue, une graine de divin (ben oui ! Vous aussi !).

Plus je me répète qui je suis, plus l’ombre de mes mots blessants pâlit. Moins ils sont fréquents. Et si jamais quelqu’un me servait ces mots, je ne les croirais pas, et je passerais mon chemin. Merci, bonsoir.

Je vous le dis tout de suite, dans un autre texte, je vous jaserai d’autres surprises de conscience, entre autres en lien avec les scénarios qu’on se construit quand on a du temps à perdre ailleurs que dans la réalité. Mais en attendant, je vous invite à vous demander : quels mots utilisez-vous pour vous parler à vous-même ? Et comment vous parler vous sert-il ?

Nathalie Courcy

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L’héritage de la petite baleine

C’est l’histoire d’une petite baleine qui vivait avec sa famille dans

C’est l’histoire d’une petite baleine qui vivait avec sa famille dans les eaux du fleuve Saint-Laurent dans la région de la Basse-Côte-Nord. Depuis quelques années, la petite baleine voyait son environnement changer : les poissons se faire plus rare, l’eau se réchauffer, les bateaux se multiplier.

Un matin de printemps, elle décida que c’était assez. Elle voulait faire un changement. Elle en parla avec sa famille et ses amis, mais tous lui répondirent qu’il n’y avait rien à faire, que les humains savaient déjà ce qui se passait, mais ne faisaient rien pour aider. Mais la petite baleine n’y croyait pas. Ça ne se pouvait pas que les gentils humains qui viennent leur dire bonjour l’été ne fassent rien pour les aider. Elle décida donc de partir pour un long voyage vers Montréal. Là-bas, il y avait beaucoup de gens et elle pourrait chercher de l’aide.

Elle partit donc un matin de mai et entreprit un long voyage vers la métropole. Une fois sur place, elle se mit à sauter, sauter et encore sauter. Au fil des jours, elle voyait de plus en plus de gens s’attrouper autour du fleuve pour la regarder. Ah ! ce qu’elle était contente. Enfin les gens réaliseraient qu’il n’y a pas juste des poissons dans le fleuve et que la vie marine est fantastique. Ils finiraient bien par comprendre que quelque chose ne va pas en voyant une baleine en plein Montréal. « Les humains sont intelligents, ils vont comprendre mes appels à l’aide », se disait-elle. « Ils vont cesser de jeter n’importe quoi dans leurs égouts et ils vont arrêter de faire venir de plus en plus de bateaux cargo dans le fleuve. »

La baleine sauta ainsi pendant quelques jours afin de s’assurer que le plus d’humains possible voient son message et le comprennent. Mais la vie en eau douce n’est pas faite pour une baleine. Elle sentait ses forces la quitter et décida de retourner à la maison.

Cependant, ce n’est pas si facile après avoir fait tant d’exercices. Après une journée de tentatives, elle n’en pouvait plus. C’est pendant une nuit de juin que la petite baleine se laissa mourir. Elle voulait se reposer. C’est en imaginant les sons de bonheur et les années de surplus qu’aurait sa famille grâce à son aide qu’elle ferma doucement ses yeux pour la dernière fois, le cœur plein d’espoir… Elle imaginait déjà les humains se remettre en question et poser des actions concrètes pour aider la vie marine. Elle était fière d’elle.

Le lendemain, tout Montréal pleurait la mort de la petite baleine.

Faites en sorte que cette baleine ne soit pas morte en vain. C’est à nous d’écrire la fin de cette histoire et de rendre honneur à cette sauveuse.

Ne jetez pas de produits polluants dans les égouts. Ne jetez pas de médicaments, d’huile ou de lingettes dans vos toilettes ou vos lavabos. Il en est de même pour les restes de peinture et les insecticides. Utilisez des produits de nettoyage biodégradables et achetez local le plus possible.

Ceci n’est que le minimum que nous pouvons faire pour aider la vie marine du Québec et je vous suggère de vous renseigner pour savoir ce que vous pouvez faire de plus élaboré.

Merci petite baleine pour ce rappel important.

Je tiens à préciser que ce texte est une fiction, mais le problème écologique entourant la vie aquatique est bien réel.

Image : Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins

Anouk Carmel-Pelosse

Ma prise de conscience COVID

Il y a certains moments dans la vie où on prend davantage conscience de ce

Il y a certains moments dans la vie où on prend davantage conscience de certains faits de la vie. S’il y a une chose juste avec notre passage sur terre, c’est que l’on naît et que l’on meurt tous. Aujourd’hui, à cause de la COVID, j’ai pris conscience que l’on perd les êtres chers autour de nous ou que nous les quittons. J’ai pris conscience qu’un jour, je vais perdre ma sœur ou qu’elle me perdra, et on se sentira bien seules. J’ai pris conscience que mes parents avaient de grandes familles, qu’ils partent tour à tour, que ce n’est pas plus facile chaque fois, que je ne sais pas vraiment quoi dire. Qu’est-ce qu’on peut dire en fait ?!

La COVID a pris mon oncle, le frère de mon père. Je sais que mon père est triste. Avouons‑le, être huit frères et sœurs et se retrouver à quatre n’a rien d’un décompte amusant. On n’y peut rien, c’est le cycle de la vie ; on ne choisit pas.

J’ai découvert que peut‑être que moi, je sais bien être. Je ne peux ramener frères, sœurs, parents, conjoints, grands-parents, amis. Croyez‑moi, j’aimerais sincèrement avoir ce super pouvoir, mais je peux aider à continuer le plus doucement possible.

Une autre occasion de se rappeler l’importance du moment présent, toute l’importance d’aimer ceux qui nous entourent pour ce qu’ils sont, avec bonté, comme s’ils allaient nous quitter le moment suivant. Autrement dit, aimons-nous les uns les autres ! N’attendez pas des moments pour en reprendre conscience, pas de 11 septembre, pas de COVID, pas d’attentats. Soyez dans l’urgence d’aimer.

Papa, maman, amis, beau-frère, cousins, cousines, je ne peux enlever la douleur de la tristesse. Je n’ai pas beaucoup de mots, mais soyez assurés que je suis de tout cœur avec vous et je saisis tout à fait ce qui se passe.

Marie-Josée Gauthier

Coronavirus, notre projet de société

Je suis née blanche, en Amérique du Nord, dans une famille de la c

Je suis née blanche, en Amérique du Nord, dans une famille de la classe moyenne. J’ai voyagé, je suis éduquée, j’ai une maison, deux automobiles, l’électricité, l’internet et l’eau courante à chaque jour de ma vie. Nous avons tout ce qu’il nous faut pour être heureux, ici, au Québec.

Et pourtant, notre système de santé est souffrant, le taux de suicide est très élevé, les inégalités sociales sont encore d’actualité. Je réfléchis à ce qui nous arrive avec le coronavirus et, si je mets de côté mes angoisses personnelles, j’arrive quand même à trouver qu’il y a du beau qui ressort de tout ça. Nous avons enfin un projet commun au Québec : aplatir la courbe de contamination du virus pour maintenir le cap avec les services de santé. Après, quand ce sera passé, on pourrait mettre autant d’énergie sur notre survie à long terme, non?

Je vois la situation actuelle, entre autres, comme un appel à l’élévation des consciences. Une prise de recul sur tous les privilèges que nous tenons pour acquis : être logé, nourri, l’éducation, les soins de santé, les services municipaux, etc. Retomber un peu en mode de survie (je sais bien que c’est de la survie de luxe), ça aide à rester humble et à avoir de la gratitude pour tous nos privilèges.

Après tout, les peurs qui nous habitent face à ce virus, que ce soient une crainte financière, une crainte pour la santé de nos proches ou de nous-mêmes ou encore la peur de manquer de nourriture… ou de papier de toilette (!) habitent des millions de personnes sur le globe, et ce, même sans le virus. Camp de réfugiés, inégalités sociales, crise environnementale, inégalités entre les hommes et les femmes et j’en passe… il me semble que nous devrions poursuivre sur notre lancée de solidarité après le passage du virus. Je sais bien que c’est utopique, mais il reste que la situation actuelle nous permet de voir tout le pouvoir que nous avons quand l’enrichissement d’un petit groupe d’humains n’est plus la priorité et quand on met l’économie au service des gens et non à leur trousse.

La terre s’autorégule pour assurer sa survie. Je ne crains pas pour elle, je crains pour nous. L’humanité semble déconnectée de son essence première : la nécessité d’être en relation profonde et bienveillante avec ce qui nous entoure. Même si je suis très sensible à tous les gens touchés par la maladie et aussi par toutes les morts, ça me donne confiance de voir le Monde sur pause, contraint de s’entraider pour le bien de tous. Sortir de notre nombril, de notre vie effrénée et de nos obligations pas si fondamentales que ça finalement, pour penser au « nous », au collectif, au bien de tous. Peut-être qu’à travers tout ce chaos, nous allons retrouver l’essentiel : être ensemble, en santé à essayer de vivre le moment présent sans tous les artifices qui nous éloignent de qui nous sommes.

Je sais bien que même si le virus touche les riches autant que les pauvres, les inégalités demeurent, mais ça me donne quand même l’espoir d’une amorce de réflexion, de discussion, de changement.

Sur ce, je m’en vais me laver les mains! 😉

Roxane Larocque

 

Quand la vie t’oblige à devenir humaine… Texte : Marie-Ève Piédalue

Tu passes ta vie à savoir exactement ce que tu veux, quand tu le veux et comment tu y arriveras. Tu

Tu passes ta vie à savoir exactement ce que tu veux, quand tu le veux et comment tu y arriveras. Tu es une performante, une overachiever comme on dit. Ta vie se déroule à la vitesse grand V pendant que dans ton carnet « to do », tu coches plus vite que Flash :

–  Trouver l’homme de ta vie

–  Réussir au travail

–  Acheter la maison

–  Adopter bébé chien

–  Avoir un enfant

–  Vivre une couple de fausses couches

–  Avoir un autre enfant

–  Changer l’auto pour la familiale

–  Travailler

–  Retourner à l’université pour le fun (t’as le temps anyways)

–  Garder une saine vie de couple… parce que t’sais, ça se travaille !

–  Continuer à voir tes amies

–  Essayer de te garder en forme

–  Voyager

–  Gérer calendrier, rendez-vous, ménage, inventaires, devoirs des enfants

Et ta tête se remplit, se remplit, les pensées se mélangent.

Et tu juges, tu juges gros comme le bras ceux qui n’y arrivent pas. Ceux qui sont plus lents, ceux qui font des choix différents des tiens et ne mènent pas tout de front. Tu juges parce que toi aussi, t’as tout ça à faire et même plus et tu cours ta vie, mais tu y vas pareil t’entraîner et tu fais le gâteau en fondant avec quatre couleurs différentes entremêlées sur chacun des quatre étages de ses Ninja Turtles pour ton quatre ans et surtout, jamais il ne te viendrait dans la tête de choker ton souper de filles ou de dire non à un événement ou à un projet, parce que ça se fait juste pas… Les autres, c’est trop important. Quand tu prends un engagement… tu le tiens ! Et tu les prends tous.

Et puis un jour… PAF ! BOOM ! POW! Tu reçois un giga uppercut en pleine poire et le robot que tu étais disjoncte complètement, tu ne comprends plus. Tu ne vois pas comment c’est arrivé, tout allait si bien, tu étais en contrôle. Avoir besoin de se reposer, c’est pour les faibles, on se reposera quand on sera mort (maudit que t’as hâte que ça arrive !). Ton cerveau a juste pas le droit de te faire ça mais bon, ça a l’air que tu n’es qu’une simple mortelle et comme tu es compétitive, tu te prends THE débarque, celle comprenant toutes les options de luxe. Ton centre de contrôle, ben y contrôle à peine ta capacité à mettre tes shorts.

C’est là que tu vas comprendre petit à petit ceux qui te disaient de ralentir, de choisir tes combats, de t’écouter, de mettre tes priorités claires et plein de trucs ésotériques desquels tu riais. Tu vas comprendre que oui, tu es humaine. Un peu plus chaque jour, tu es humaine et ça vient avec son lot de déchirements internes ; choisir entre le lavage et la vaisselle pour ce soir parce que tu es brûlée, entre le souper d’amis qui te ferait tant de bien ou te coucher tôt pour avoir la force d’enchaîner les cours de soccer, gym et piscine samedi pour tes trésors. Chaque choix venant avec la fatale réalisation que malgré tes efforts, tu es incapable de tout faire en même temps. Ça vient aussi avec le fait de savoir dire non ; et ce non, c’est une des choses les plus difficiles à assumer pour toi.

Tu en viens à la conclusion que tu devras choisir tes priorités pour garder la beauté, l’essence de qui tu es. Afin d’être tout ça et plus encore pour ta petite famille, celle-là même que tu as tant voulue et que tu oubliais en la relayant au rang de tâche cochée sur ta « to do » à force de courir partout.

Toi la championne de la course, cours donc jusqu’au parc avec tes enfants qui ne demandent rien de plus que d’être avec toi et si t’as pas le temps de faire le filet de porc aux panais et poires soir, ben une fois de temps en temps, la poutine de la cantine, c’est le prix à payer pour passer du bon temps avec tes enfants et savoir pour qui tu te dois d’être humaine.

Humanoïde en formation

 

Confessions d’une maman (partie 2)

Confessions d’une maman (partie 2)

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Confessions d’une maman (partie 2)

J’aime ma minivan.

Voilà, c’est dit. Je pars ça fort de même.

J’aime la routine. Ça me sécurise, ça calme mon anxiété. (Oui oui, un break, ça fait du bien. VRAIMENT du bien! Mais pas trop longtemps, parce que sinon, les enfants deviennent des monstres. Et moi aussi.) Par contre, j’aime mettre de la magie dans notre routine, la « briser » avec des petites choses simples.

Je mange des cochonneries en cachette de mes enfants. Souvent.

Je ne pensais jamais répéter aussi fréquemment « J’peux-tu faire caca tranquille », « Enlève ça de ton nez! » ou « Ark!! Mets pas ça dans ta bouche! »

Des fois, je me mets à rire quand je chicane mes enfants. Oui. Dans leur face, je craque et je ris. Bravo mom, BRA-VO…

Quand mes enfants me répètent pour la dixième fois de suite « Mamaaaaaan, regarde-moi! Maman! Regarde! », je fais souvent semblant d’être vraiment impressionnée et intéressée. Par contre, je serai toujours leur plus grande fan. Pas de doute là-dessus.

Des fois, je suis une championne olympique de l’organisation.

Des fois, je suis la plus bordélique du monde et la plus étourdie. #mommybrain

Des fois, mes enfants m’énervent. Mais encore plus souvent, JE m’énerve MOI-MÊME.

Je relave beaucoup trop souvent les mêmes brassées de lavage. Ou quand ça va trop bien, c’est parfois la sécheuse que j’ai oublié de partir. #jeménervemoimême #mommybrain

Parlant de vêtements, nos bas sont presque tous orphelins. Mes enfants portent rarement deux bas pareils.

Je trouve que je ressemble de plus en plus à ma mère. Et je la comprends de plus en plus chaque jour. (Tu as fait une maudite bonne job, maman!)

Des fois, je me fais des scénarios de fous quand mes enfants se font mal ou qu’ils sont malades. Ça ne finit jamais comme ce qui pouvait m’être passé par la tête pendant une fraction d’une seconde.

Si on a la chance d’avoir un moment en amoureux, l’homme et moi (un souper au resto par exemple), c’est certain qu’on parlera inévitablement des enfants au moins la moitié du temps.

Même s’ils ont généralement une très bonne alimentation, mes enfants mangent aussi du McDo, de la pizza, du Kraft Dinner ou pas mal toute autre chose qui peut m’éconosmiser du temps, quand j’en ai besoin. Ben oui. Et quand je leur dis qu’on mange un souper-déjeuner, ils pensent que c’est surtout pour leur faire plaisir. HA! Un jour, ils comprendront.

Mes enfants m’ont fait prendre conscience de moi-même. Je ne savais pas que je me verrais autant à travers eux, que j’apprendrais à mieux me connaître. Qu’ils m’amèneraient à me dépasser, à (essayer de) faire de moi une meilleure personne.

Je ris quand mes enfants tombent (sans se faire mal, ne vous inquiétez pas).

Parfois, je crie. Je ne hausse pas le ton; je crie. Et je n’aime pas crier.

Il y a des jours où j’ai tellement hâte de pouvoir ENFIN les coucher! Quand l’heureux moment arrive finalement, aussitôt qu’ils se sont assoupis, je vais dans leur chambre pour les admirer et les bécoter. Malgré leur comportement dans la journée, quand je vois mes enfants endormis, je leur pardonne tout et je m’accuse de tout le reste.

La phrase : « Maman, t’es belle » me fait un bien indescriptible.

Je ne pensais jamais aimer autant de ma vie. Aimer à en avoir mal, aimer inconditionnellement.

Si j’écris tout ça, ce n’est pas pour me déculpabiliser ou quoi que ce soit d’autre. Je le fais juste parce que, comme toi, je suis une maman. Une maman qui a maintenant comme devise « choisir ses batailles ». Une maman qui, comme toi, fait de son mieux. Je suis une maman qui pleure parfois, mais je suis aussi celle qui a le pouvoir magique d’enlever les larmes de ses enfants et celui de les faire sourire ou rire instantanément (ok, parfois, c’est plus difficile que d’autres). Je suis comme toi une maman qui perd parfois patience, mais qui déplacerait des montagnes, peu importe le temps que ça prendrait, pour ses enfants. Je suis une maman, avec une vie de maman, qui même si c’est parfois bien difficile, ne changerait de place avec personne (bon, peut-être juste le temps d’une petite semaine dans le sud en amoureux…!).

Au fond, ce ne sont pas des confessions (mis à part pour la minivan, peut-être).

Je suis juste une maman.

Comme toi.

Et comme toi (même si certains jours, je pense le contraire), je suis une bonne maman.

Caroline Gauthier

Une dépression, ce n’est pas un paquet de steak haché!

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Une dépression, ce n’est pas un paquet de steak haché! Il n’y a ni date de préparation ni date de péremption. J’aurais beau me casser la tête afin de déterminer le moment où ma chute a commencé, c’est impossible! Je ne me suis pas couchée un soir, le sourire aux lèvres, pour me réveiller le lendemain avec le visage paralysé en mode baboune. C’est quelque chose qui s’est construit petit à petit.

Une dépression, c’est sournois. Tu vis ta vie, t’encaisses les balles courbes qu’elle t’envoie, t’essaies de focaliser sur le beau pour ne pas t’apitoyer sur ta petite personne. Tu fais la forte parce que c’est ce à quoi on s’attend de toi. Tu broies du noir, mais t’en parles pas trop fort, parce qu’au fond, y’en a des ben pires que toi et se plaindre le ventre plein, c’est ingrat. Tu t’habitues à répondre que tout est tiguidou lorsqu’on prend de tes nouvelles, mais tu t’arranges peu à peu pour être le moins souvent possible confrontée au fameux «Comment ça va?», parce que t’as peur que ta face finisse par te trahir.

Tu te dis que c’est passager… que ça va passer. Après la pluie vient le beau temps, non? Et ton entourage renchérit en prétextant que c’est juste une «mauvaise passe» : tu dois manquer de lumière, tu ne manges pas assez de fer, t’as de la fatigue accumulée, t’es due pour des vacances, etc. Les jours passent et tu te rends compte que les jokes de tes amis sont moins drôles, que le beurre de peanut goûte moins bon et que tu n’as plus le goût de danser dans le salon quand «ta toune» embarque.

Tu continues à te lever le matin, souvent parce que t’as pas le choix : des gens dépendent de toi! Alors tu fais acte de présence : tu t’habilles, tu te brosses les dents, tu fais les lunchs des petits, tu te pointes à la job, tu reviens à la maison en mode automatique, tu fais le souper et t’aides les enfants avec leurs devoirs en jetant constamment un coup d’œil à l’horloge dans l’espoir que la journée finisse par finir. Dormir devient le moment ultime de ta journée : le doux moment où tu peux te permettre de mettre ton cerveau et ton corps à off.

Éventuellement, tu te rends compte que sortir du lit devient une tâche plus ardue, et t’habiller devient superflu. La moindre obligation devient une montagne, la moindre confrontation te démolit et le moindre échec t’amène à te remettre en question. T’as tout simplement le goût de rien! Les larmes viennent plus facilement et t’as l’impression de n’être qu’un fardeau. Donc, tu t’effaces un peu plus. Tu deviens confrontée au fait que tu n’es plus une personne productive, pas plus au travail qu’au sein de ta famille, ce qui te jette encore plus à terre! Et là, ça te rentre dedans comme une tonne de brique : t’es pas juste triste ou fatiguée, et ça ne passera pas après une bonne nuit de sommeil ou une semaine à Cuba. Non! T’es malade!

La chute ne commence pas là, mais disons que la descente devient plus abrupte. C’est aussi là que ta «guérison» débute, lentement, pendant que tu tombes. Personne ne peut te dire combien de temps ça durera. T’as beau avoir toute la volonté du monde, le bonheur se reconstruit aussi lentement que la dépression s’est installée.

À un moment donné, tu te surprends à rire plus souvent, sans faire semblant. Tu te lèves un matin avant le cadran et le soleil te semble moins agressant. Quand le téléphone sonne, tu réponds. Tu réalises que le beurre de peanut, ça goûte le ciel! T’as envie de lire, de cuisiner, d’aller bruncher avec des amies, de te maquiller, d’aller voir un film… t’as le goût de quelque chose, pour vrai! Pis un bon jour, tu te mets à te déchaîner dans ton salon en entendant «ta toune», et tu sais, à ce moment précis, que ça va bien aller!

 

Heille l’équilibre! T’es où?

T’es où?</span

T’es où?

Chaque fois qu’on se rencontre enfin, tu finis par me filer entre les doigts et tu me laisses en plan. Et moi, comme une innocente, je cours derrière toi et je te cherche désespérément.

Je ne passerai pas par quatre chemins pour te le dire : par moment, j’ai franchement l’impression que tu te fous de moi. Ou peut-être est-ce le contraire?

 T’es où?

 Je te cherche plus intensément depuis que je suis maman. Moi qui croyais que toi et moi, on finirait par s’entendre facilement et doucement. Mais non.

Ça arrive, heureusement. Mais il y a eu et il y a encore ces moments où je te perds de vue, où je désespère et où je crie dans ma tête :

«T’es où?»

 Depuis l’arrivée des enfants, il y a eu la maman employée, la maman travailleuse autonome et la maman à la maison. Avec mon homme, il y a eu les études, il y a eu les rénovations, il y a eu la maladie, il y a eu les déménagements, il y a eu la mort; il y a eu le chaos. Notre beau chaos. Mais il y a eu l’amour, toujours, et de plus en plus, il y a le calme. Il y a les projets, il y a mes idées, il y a les microbes, il y a les responsabilités et il y a les vingt-quatre heures dans une journée. Il y a l’épouse et l’amoureuse, il y a l’amie, il y a la fille, il y a la sœur, il y a la maman et il y a la femme que je suis. Il y a les enfants.

Et il y a toi.

 L’Équilibre.

 L’équilibre avec un grand «É».

Dans le fond, ce qui importe vraiment, ce sont les enfants, right? Mais tout le reste aussi ça compte, non? Pourquoi tu ne m’aides pas plus souvent à trouver une place calme et paisible pour tout le reste? Sans que la Culpabilité et la Confusion viennent se joindre à nous. Sans parler de madame «Remise en question»!

Quoique… de temps à autre, on y arrive. Dans ces moments, je te vois très bien et je sais que tu es là. Ta présence est tellement réconfortante pour moi. J’ai besoin de toi. Mais tu n’es pas seul. Généralement, tu es avec ton grand chum. C’est vrai que vous faites un bon team.

Lui, il s’appelle «Le Moment Présent».

Quand je prends le temps de m’arrêter, que je le regarde et que je le vis comme il se doit, c’est vrai que tu es là, tout près. Même dans les périodes chaotiques. Tout prend tranquillement sa place, tout devient moins lourd. Je ne peux pas être ailleurs et être autre chose que ce que je suis dans le moment présent.

Dans le fond, tu es toujours là. Même quand je m’affole ou quand tout coule doucement, tu es là. Mais il m’arrive de l’oublier. Et dans ces moments d’amnésie, où tout se confond en dedans de moi, je m’étourdis et je veux être partout et être tout le monde en même temps.

Alors, je te cherche et je crie :

 «T’es où?»

 

 

Caroline Gauthier