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Les voir partir

Ce soir, je les

Ce soir, je les ai vus partir pour la première fois avec leur papa. Avec mon très-nouvellement-ex-conjoint. Je savais qu’ils allaient partir pour la fin de semaine. C’était prévu. Je devais même les accompagner. Mais les choses ont changé. Je n’ai plus le cœur à la fête depuis que je suis séparée.

Ce n’est pas la première fois que nos enfants quittent pour quelques jours. Même comme couple, ça arrivait qu’un des deux parents se gâtait en amenant toute la marmaille et en laissant un temps de « congé » à l’autre. Ça arrivait qu’un des deux parents partait pour une semaine, deux semaines, seul. Pour le travail ou pour des vacances. On avait prévu cette promenade loin de la maison pour la fin de semaine. Mais moi, je n’avais pas prévu la montée d’émotions.

« Maman, tu ne viens pas avec nous? »

La séparation est tellement récente qu’on habite encore ensemble et que l’annonce « officielle » n’a pas encore été faite. On n’a pas besoin de précipiter le déménagement, on n’est pas en situation de crise. Pas de violence, pas d’abus d’alcool ou de drogues, pas d’infidélité. Pas de chicanes incessantes, pas de paroles blessantes, pas de claquage de porte. Des silences, oui. Des « sourires par en bas », comme diraient les enfants. Des tristesses, quelques obstinations sur les rôles de chacun, la division des tâches, les priorités. Des discussions sur ce qu’on veut de la vie, sur ce qu’on est et ce qu’on veut être. Ensemble ou séparés.

« Maman, est-ce que ça se peut que vous vous sépariez? »

Ils ne sont pas fous, nos enfants. Ils voient bien que papa dort dans une autre chambre. Ils voient bien qu’une distance physique sert de bouclier aux câlins habituels. Ils sentent bien que les choses ont changé. Nous, on veut faire ça « comme des grands », ou plutôt comme des enfants : sans plan mal intentionné, sans agenda caché, sans misérabilisme. On ne marche plus dans la même direction depuis longtemps. On a essayé fort, peut-être même trop longtemps, peut-être pas de la bonne façon. Mais on a le même désir de protéger le bonheur de nos enfants dans tout ça. Dans ces décisions de grands qui affectent aussi les petits. Alors on prendra notre temps pour bien faire les choses et pour faire les bons choix.

Une décision cérébrale. Une décision réfléchie. Pesée. Pesante aussi, quand vient le temps de dire au revoir aux enfants. Comme si nos enfants me disaient : « Tu vois maman, c’est ça maintenant, notre vie. On dit “au revoir” et on se quitte. » Avoir le motton, c’est ça que ça fait. C’est ouvrir la porte de la maison pour serrer mes enfants dans mes bras avant leur départ et être celle qui reste en arrière, celle qui comptera les dodos jusqu’au retour. C’est ne pas être capable de répondre comme il faut à leurs questions parce que je ne veux pas éclater en larmes.

Éviter le drame. Me donner le droit de pleurer. Je savais que ça allait arriver, je pensais que j’aurais au moins le temps de voir la voiture du papa tourner le coin avant de m’effondrer. Mais le motton d’émotions s’est pointé quelques secondes plus tôt, quand je ne l’attendais pas. Boule de sanglots dans la gorge, attendant le OK pour se laisser aller, désir de se cacher, de se rouler en boule dans un garde-robe avec une grosse doudou et un chocolat chaud, les larmes qui montent, qui roulent, le goût de crier, de courir pour rattraper mes bébés. 

Les « au revoir » ont été plus rapides que d’habitude. Je m’y habituerai. Les prochaines fois, on saura plus où on s’en va avec notre famille qui vient de basculer dans l’autre 50 % de la population québécoise : celle des couples séparés. Le temps soigne bien des blessures à l’âme, paraît-il…

 

Eva Staire

Ton bonheur

Ton bonheur

Toi mon amie, tu as

Ton bonheur

Toi mon amie, tu as été en couple un bon bout de temps. Vous vous êtes aimés, mais pas toujours simplement. Vous avez ensemble fait la plus belle chose qui soit : un bébé merveilleux. Mais au fil du temps, il t’a dénigrée et à la place du coup de foudre, tu as essuyé des volées verbales de colères.

Tu as essayé mon amie, encore et encore. Tu lui as intérieurement trouvé des excuses, pour expliquer ses éclats. Tu as même à certains moments cru qu’il en avait pleinement le droit car LUI, il avait raison.

Mais ton grand cœur souffrait de cette violence psychologique que tu subissais. Tu ne pensais pas que ça en était. Mais oui mon amie, tu étais violentée par celui qui disait t’aimer.

Tu as bien pleuré, sans jamais vraiment l’afficher. Te bornant à sourire pour masquer que tu étais en réalité en train de souffrir. Tu prenais soin de votre enfant, t’attachant à lui. Croyant que ce qui était mieux pour ce petit être était d’avoir ses deux parents réunis. Tu croyais qu’être mal accompagné était mieux qu’être seule.

Puis, tu as compris. Tu as réalisé que ça ne pouvait pas continuer. Que cette famille n’en était pas une. Que ses agissements vous brimaient et te brisaient. Sont arrivés bien des sentiments, et surtout la peur. La peur que ton enfant subisse aussi ses tempêtes un jour. Après tout, il disait t’aimer et t’en châtiait. Pourquoi s’empêcherait-il un jour d’en faire autant avec un, son enfant ?

ÇA SUFFISAIT !

Tu as discuté, encore et encore. Tu as reculé puis avancé. Finalement, tu as fini par définitivement le quitter. Nonobstant ses cris, ses menaces et ses colères, tu as en toi tous regrets fait taire. Soulagement, malgré les incertitudes. Encore des discussions sur qui fera quoi et de quelle façon. Mais tu as tenu bon.

Aujourd’hui, mon amie, tu as surmonté le départ, le retour à une certaine solitude. Tu t’es reconstruite petit à petit. Puis, tu l’as rencontré : LUI.

Lui, il te fait sourire, il te trouve belle, talentueuse et il est FIER de toi.

Lui, il t’encourage à te surpasser, te suit même à coup de foulées.

Lui, il apprend à t’aimer avec tes fantômes en te laissant ce sentiment de légèreté.

Lui, il n’est pas compliqué.

Il ne crie pas, ne menace pas, ne rabaisse pas… Il t’aime, tout simplement.

Il t’arrive encore de te demander pourquoi.

Pourquoi la vie te l’a offert comme cela, pourquoi autant de bons sentiments…

Mon amie, ton bonheur est important. C’est aussi simple que cela !

Mon amie, ton cœur si grand n’en mérite pas moins, crois-moi !

Bien que l’autre, celui d’avant, cherche parfois à t’atteindre, tu sais maintenant que sa hargne contre toi ne peut plus déteindre. Tu es FORTE.

TU ES BELLE

TU ES TALENTUEUSE

TU ES POUR CE NOUVEL AMOUREUX : CE QU’IL Y A DE MIEUX.

Ton bonheur fait plaisir à voir.

Ton bonheur, regarde-le dans un miroir.

Car tu vas l’y voir !

Tu verras dans ses grands yeux charbonneux une joie qui n’y était pas avant.

Tu verras dans ce sourire un peu hésitant une spontanéité de toute beauté.

Tu pourras même percevoir dans les grains mêmes de ta peau une lumière captée, gratifiant ta beauté.

Ton bonheur mon amie est palpable sur les images que je vois. Ton sourire plus épanoui que je ne l’ai jamais vu. Je suis HEUREUSE que tu le sois. Tu le mérites, crois-moi !

Vis mon amie !

Pleinement, chaque instant t’est dû. Le passé n’est plus.

Tu as tant de projets dont tu m’as parlé avec passion. Fonce : tu as tant à réaliser ! Je crois en toi, je sais que tu réussiras.

Regarde aussi ce petit être qui s’épanouit depuis que tu es partie loin des cris.

À tes côtés, marchant fièrement, main dans la main, regards complices.

Vous êtes sur cette liste où le bonheur vous sied si bien !

Sois heureuse mon amie, ne t’en fais pas, la vie s’est dit : c’est maintenant pour toi.

Simplement Ghislaine.

 

À toi, mon ancienne meilleure amie

À toi, mon ancienne meilleure amie à qui je disais tout À qui j’avais ENVIE de tout dire

À toi, mon ancienne meilleure amie à qui je disais tout

À qui j’avais ENVIE de tout dire

À qui j’avais envie de parler quand j’étais triste

À qui j’avais envie de parler quand j’étais heureuse

 

Avec qui je m’entendais tellement bien

Avec qui je faisais tout

Avec qui je pouvais être moi-même

Avec qui je pouvais parler de n’importe quoi sans que tu me juges

 

Celle qui m’a fait découvrir une amitié tellement profonde et sans failles

Celle qui m’a appris que c’était normal et correct d’avoir de la peine

Celle qui m’a montré tellement de choses

Celle qui me prêtait son linge avant de sortir et qui me coiffait

 

À toi que mes parents appelaient « leur deuxième fille », la sœur que je n’ai jamais eue

À toi chez qui j’ai passé plusieurs nuits (dont quelques nuits blanches)

À toi qui prenais soin de moi un lendemain de brosse, alors que toi non plus, tu n’en menais pas large

À toi qui me confiais tous tes moindres secrets

 

Avec qui une journée n’était pas assez

Avec qui je séparais mes factures d’alcool et d’essence pour aller veiller

Avec qui j’ai vécu ma première histoire d’amour (nos chums étaient amis)

Avec qui j’ai vécu ma première peine d’amour (ils s’étaient donné le mot, on dirait L)

 

Celle qui m’a appris à m’accepter telle que j’étais

Celle qui m’a toujours encouragée dans mes projets

Celle qui ne m’a jamais jugée

Celle qui riait toujours de mes blagues (même lorsqu’elles n’étaient pas tellement drôles)

 

Merci d’être restée auprès de moi quand tous les autres me laissaient tomber

Merci d’avoir séché mes larmes et de m’avoir fait autant rire

Merci d’être apparue dans ma vie au bon moment

Merci d’avoir contribué à mon bien-être

 

Merci d’avoir accepté mes qualités et mes défauts (nombreux)

Merci d’avoir eu pour moi une estime supérieure à celle que j’avais de moi-même

Merci d’avoir tout compris, quand je n’avais pas envie de parler

Merci d’avoir vécu toutes ces histoires avec moi, elles font de savoureux souvenirs

 

Merci de m’avoir fait rire plus fort, sourire plus longtemps et vivre plus heureuse

Merci de m’avoir remplie de certitudes, alors que mes nombreux doutes prenaient le dessus

Merci d’avoir tout su de moi et de m’avoir aimée quand même

Merci d’être embarquée dans mes folies sans hésitation et de m’avoir partagé les tiennes

 

Sache que tu me manques et que ma ligne téléphonique n’est plus occupée sans toi

Sache que tes secrets me manquent

Sache que je donnerais tout pour retourner en arrière

Sache que je n’ai jamais voulu qu’on s’éloigne, mais que parfois, la vie s’en charge elle-même

 

Sache que je voudrais tant voir grandir tes enfants et que tu vois les miens aussi

Sache que nos histoires et nos folies me manquent

Sache que rien n’est plus pareil sans toi, je croyais notre amitié à l’épreuve de tout

Sache que quand je regarde nos photos, il m’arrive encore d’avoir des larmes

 

Sache qu’une amitié comme la nôtre, ça ne se vit qu’une seule fois

Sache que je suis désolée pour toute les fois où j’ai manqué nos rendez-vous

Sache que je suis toujours là, prête à te tendre la main

Sache qu’une vie sans toi est une vie à laquelle il manque un morceau

 

Je sais que je n’ai pas toujours été l’amie parfaite, mais que je t’ai toujours été loyale

Je sais que je ne t’ai pas assez souvent remerciée, mais je te serai éternellement reconnaissante

Je te souhaite d’être heureuse et comblée, comme tu l’as toujours souhaité

Je te souhaite la vie rêvée, celle dont nous parlions tant

J’aurais aimé en être un témoin privilégié, mais la vie en a décidé autrement

Si nous ne pouvons plus être meilleures amies, nous pouvons simplement être amies…

 

 

Vanessa Lamoureux

Pour toi, la maman qui verra sa fille terminer sa maternelle

Dans les prochains jours, nos enfants quitteront les bancs d’écol

Dans les prochains jours, nos enfants quitteront les bancs d’école pour des vacances bien méritées. L’an dernier, j’ai vécu une situation à laquelle je ne m’attendais pas et qui m’a beaucoup ébranlée. Je crois que j’aurais aimé lire un texte de cette nature pour m’y préparer. Alors pour toi, la maman qui a une grande fille qui termine sa maternelle, voici un outil pour gérer la fin de l’année.

J’ai une fille, une seule et assez unique. Ma fille est active, enjouée, allumée et émotive. C’est une fille qui ne se fait pas remarquer pour un comportement dérangeant ou des difficultés académiques quelconques. Elle performe bien, prend sa place, au fond, jamais un mot à dire de la part de ses enseignants.

L’an dernier à la maternelle, elle avait une enseignante jeune et dynamique. Ma fille l’aimait beaucoup et s’est beaucoup attachée à elle. Tout au long de l’année, tout allait bien, ma fille avait hâte aux vacances comme tous les autres enfants.

Ensuite, arrive le 23 juin après-midi. Ouf, là je ne l’avais pas prévue. Ma fille a pleuré, mais pleuré, un peu à l’école, mais aussi dans le camion et dans les jours suivants. J’ai comparé cela un peu à une peine d’amour : tu es correcte pendant un certain temps et ensuite, une vague avec des larmes, des larmes et des larmes.

Ses chagrins se sont ensuite espacés au fil des jours. Par la suite, le camp de jour est arrivé et la transition s’est faite tranquillement. J’étais peut-être naïve ou je n’avais pas encore vécu cette expérience, mais je sais que cette année, ma tête et mon cœur sont mieux préparés pour être avec ma fille.

Alors, à toi, la maman qui vivra la fin de l’année avec ta fille dans les prochains jours, je te donne ce texte. Il n’est pas long, mais il vient juste confirmer qu’il se peut que ce soit ainsi avec ta fille. Est-ce que cette année, ce sera la même chose avec ma fille ? Il y a des chances que oui, mais je saurai que c’est sa couleur à elle.

Bon été !

Evelyne Blanchette

Maman est en peine d’amour!

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Je suis une maman. Je suis une femme. Séparée du père de mes enfants depuis cinq ans, je ne pourrai jamais affirmer que j’accepte le fait d’être avec mes enfants une semaine sur deux. Si vous préférez, passer du temps avec eux la moitié de l’année. Je ne suis pas un Nobel de mathématique, mais vite de même, c’est le calcul. Je suis aussi obligée de dire que la semaine sur deux en solo me permet de m’épanouir de plusieurs façons pour être une meilleure maman, une meilleure personne et pour avoir de l’espace pour un nouvel amour.

Être une maman séparée, c’est aussi, pour moi, vouloir trouver une personne pour partager ma vie amoureuse. Que les enfants soient bien avec lui et vice versa.

J’avais trouvé cette personne, celui avec qui je désirais me bercer à 90 ans. On a passé beaucoup de bon temps en couple et avec les enfants. Les siens, les miens. J’étais heureuse dans ce contexte familial. Je l’ai aimé et un bon matin, comme si tout cela n’avait que peu d’importance, il m’a dit ne plus vouloir continuer sa route avec moi. Un grand choc dans mon cœur, un tsunami dans ma vie. Comme si tous mes repères s’étaient effacés.

Dans cette tempête d’émotions, je continuais d’être une maman, une maman en peine d’amour. En plus de vivre mes propres émotions, j’ai vu à quel point, dans cette situation, les enfants ressentent tout, saisissent tout. Ils sont excellents pour remettre les idées en perspective, pour nous soutenir à leur façon. Je suis restée l’adulte et eux, les enfants; dans cette période, ils m’ont démontré tout l’amour inconditionnel qu’ils me portent et ce fut réciproque. On était déjà proches les enfants et moi; maintenant on est très proches tous les trois. Je me suis tant inquiétée de leurs réactions, tant inquiétée de la façon dont je serais encore une bonne maman dans cette tourmente. Je suis rassurée!

Comment leur parler de ma peine, pourquoi maman a envie de se rouler en boule dans un coin, pourquoi maman a la larme à l’œil aux cinq minutes. Vivre une peine d’amour avec mes enfants lorsque ce n’est pas avec leur père m’a fait peur, peur de les blesser. Vite envolée grâce à ces deux êtres si bien faits dans leur cœur. Dans les faits, je n’ai rien eu à expliquer. J’ai été totalement vraie à chaque instant. Je ne me suis pas excusée d’être triste comme on ne s’excuse pas d’être joyeux. Toutes les émotions méritent d’être vécues, c’est une valeur primordiale à transmettre pour moi et c’est ce que j’ai fait. Mes enfants seront un jour en amour, ils vivront des ruptures, mais sauront que la lumière revient toujours, que l’on reste entier avec ou sans la personne qu’on a aimée. Quelques mois sont passés depuis; tranquillement, je me retrouve, la maman, la femme, et je continue ma route.

Éventuellement, je trouverai cet homme pour me bercer à 90 ans et je sais que mes enfants auront reçu un message très important : l’amour fait parfois mal, mais l’amour nous rend surtout incroyablement bien. Être bien avec soi pour être doublement bien à deux! L’amour de mes enfants et envers mes enfants demeure ma priorité numéro un et il y a une belle place pour l’amour d’un homme pour la femme que je suis. Le soleil revient doucement, tout retrouve de merveilleuses couleurs.

 

Marie-Josée Gauthier

 

 

 

 

Il était une fois, une princesse nommée Daphné…

Il était une fois, une princesse nommée Daphné. Fragile et jolie,

Il était une fois, une princesse nommée Daphné. Fragile et jolie, elle cherchait le prince charmant qui viendrait la délivrer. Il a surgi, grand et fort, pour la secourir et la protéger. Il l’aimait profondément, sa princesse. Si bien qu’un jour, il lui a enlevé la vie.

Daphné

Ce texte n’est pas un témoignage personnel. Il est simplement inspiré du drame survenu à Saint-Hilaire il y a quelques semaines. Le père de cette jeune fille et sa conjointe étant des connaissances de mon entourage, cette tragédie m’a particulièrement touchée.

Même si je les connais très peu, je peux me faire une bonne idée de leur chagrin et de leur vie qui s’est fracassée en miettes, le 22 mars. J’ai aussi une pensée et surtout, une bouffée d’amour pour le frère et la sœur de Daphné. Comment explique-t-on une telle calamité à des enfants?

Comme j’ai suivi l’affaire avec attention, je suis tombée sur le magnifique article de Patrick Lagacé dans La Presse (voir le lien ci-dessous). Ce dernier se demande si on parle suffisamment d’amour avec nos enfants. Ma réponse à cette question est non.

On présente souvent l’amour à nos enfants comme un conte de fées. On n’a qu’à penser à Blanche Neige et les sept nains ou à La belle et la bête. De jolies robes et des personnages attachants viennent embellir le tout. Présenter l’amour aux enfants de façon féérique est une bonne chose et bien sûr, lorsque l’amour en est à ses premiers balbutiements, il est léger et grisant.

Cependant, il faudrait écrire une suite. Ce second tome s’adresserait sans doute plus aux adolescents et adolescentes en quête d’amour. On expliquerait alors que l’amour est fait de petites et de grandes concessions, qu’il s’use sur les bancs du quotidien et qu’il se perd dans les horaires trop chargés.

Dans la vie de tous les jours, Elsa et Anna perdent un peu de leur magie et Aladdin devient un peu moins romantique. Il faut soigner et cajoler l’amour pour le faire durer. Il ne faut surtout pas le tenir pour acquis.

Il faudrait ajouter un troisième tome, dans lequel on expliquerait aux jeunes et moins jeunes que si l’amour peut vous transporter au septième ciel, il peut aussi vous blesser jusqu’au tréfonds de l’âme quand il meurt. Il peut vous donner des ailes à sa naissance, mais vous broyer les tripes lorsqu’il s’éteint. On a alors le sentiment de mourir avec cet amour et de n’être plus rien.

Blessée, la Princesse au Bois dormant peut vite devenir fragile et vulnérable, ou encore se transformer en méchante Cruella. Quant au prince charmant, il peut se changer en tout petit crapaud ou muer en dangereux dragon.

Finalement, il serait primordial que cette série de contes se termine en insistant sur ces propos : les peines d’amour finissent par guérir, et laisser partir quelqu’un qu’on aime est un geste d’amour en soi. Tout comme l’indique Patrick Lagacé dans son article, il faut du temps et rien d’autre.

Les jeunes doivent savoir que même si on a l’impression de mourir lorsque l’amour nous quitte, on en sortira plus fort. Une fois la douleur apaisée, on revit, et ceci, sans avoir besoin du baiser glorieux d’un Shrek.

Pour ce qui est de princesse Daphné, aucun prince charmant ne viendra la réveiller… malheureusement. Toutefois, du haut de son ciel, elle veillera sans doute sur un tas de fillettes pour que leur conte de fées se termine par :

Elles vécurent heureuses et eurent… beaucoup d’enfants droits au respect et à la dignité.

Pour l’amour de vos enfants et de toutes celles qui, comme Daphné, ont perdu la vie au nom de l’amour; PARLEZ-LEUR D’AMOUR!

En terminant, je souhaite mes condoléances les plus sincères, mille condoléances et tout autre sentiment de paix et d’amour aux proches de Daphné Boudreault.

Isabelle Lord

Voici le lien pour lire le texte de Patrick Lagacé dans La Presse

http://plus.lapresse.ca/screens/2dde3bcc-0151-4dbd-acb8-dd6ba3f35785%7C_0.html

 

Ces gens-là

Ces gens-là. Ceux qui se disent tes meilleurs amis

Ces gens-là.
Ceux qui se disent tes meilleurs amis pis qui te poignardent au moindre faux pas.
Ceux qui drainent toute ton énergie et qui s’accrochent à toi telles des sangsues.
Ceux qui brisent ton cœur qui sera bien long à réparer et qui anéantissent ta confiance.

Ceux qui te font sentir comme une mauvaise personne parce que tu n’es pas à la hauteur de cette amitié si envahissante.
Ceux qui manipulent, mentent et parlent dans ton dos.
Ceux qui font mal.

Ceux qui sont jaloux, qui n’acceptent pas que tu voies d’autres gens.
Ceux qui ne respectent ni ton intimité ni tes valeurs.
Ceux qui critiquent ta façon d’être, de penser et d’élever tes enfants.
Ceux qui trouvent pathétique ton amour avec l’homme de ta vie.

Ils puent la jalousie, ils sentent la trahison. Ils laissent ce goût amer sur ton cœur.

Une rupture d’amitié, c’est comme un couple qui explose. Les dommages collatéraux sont immenses et dévastent trop de cœurs.

Une rupture d’amitié, ça fait pleurer. Il faut du temps pour ouvrir son âme à nouveau. Et sans doute qu’on ne le fera plus jamais si sereinement.

Une rupture d’amitié, ça fait mal. Longtemps.

À ces gens-là qui ont pressé tout le sang qu’il me restait dans le cœur, je voulais vous remercier. Vous m’avez donné une arme : la méfiance. Je voulais vous dire que je vous ai pardonné, car finalement, vous êtes sans doute très malheureux, dans votre vie où vous consommez les gens et les jetez comme de vieux mouchoirs quand ils ne sont plus utiles.

À ces gens-là : tenez-vous loin de moi. Laissez mon cœur continuer de s’amuser comme si demain n’existait pas!

Le temps effacera ce goût amer.

Une rupture d’amitié, ça fait mal.

 

Gwendoline Duchaine

 

Contes de faits

Il était une fois, une jeune femme pleine de vie et d’amour qui l

Il était une fois, une jeune femme pleine de vie et d’amour qui le jour de la Saint-Valentin, il y a trois ans, se fit attaquer par un zona… Un vrai, bien intense, qui durera plusieurs mois. D’ailleurs, il lui reste, encore aujourd’hui, des douleurs névralgiques en guise de souvenirs.

Malgré cela, cette princesse de sang non royal poursuivait son dur labeur ménager pour remettre en état, réparer, plâtrer et repeindre sa demeure à grandeur, dans le but de la vendre à prix bradé. Car un matin de novembre, sans crier gare, son prince charmant, qui s’avérait n’être, en fait, qu’un vilain crapaud, l’a crissée là, avec ses deux jeunes héritiers, dans leur château en chantier!

Tandis que ce prince aux belles manières sans grandes valeurs se rendait de bal en bal pour faire valser toutes les filles de joie, dans l’espoir de trouver pantoufles à son pied, la jeune femme rechaussa ses beaux souliers de verre coupant, et partit à la conquête d’un nouveau royaume sans chimères où les enfants seraient rois.

C’est alors qu’en chemin, son vilain crapaud lui promit monts et merveilles, et brisa tous les miroirs, afin de s’assurer que sa mal-aimée ne voit dans ses yeux que le prince charmeur dont elle était tombée amoureuse dix ans auparavant.

Follement accrochée à son idéal familial, la jeune princesse déchue crut ces belles paroles, et elle vécut malheureuse pendant une autre année qui lui sembla l’éternité…

Puis un jour, il n’y a pas si longtemps, la belle s’est enfin réveillée, grâce au dur baiser du cancer.

Il en aura fallu du temps… mais désormais, cette jeune femme libérée des illusions et délivrée des faux semblants va pouvoir vivre sa vie comme dans un conte de faits!

Moralité de l’histoire : Voilà ce qui arrive lorsque l’on berce les jeunes filles de chants de sirènes, et qu’on leur fait croire qu’il suffit d’aimer pour être heureuses. Mais encore faudrait-il expliquer aux jeunes hommes que ce n’est pas par magie qu’on devient prince charmant, et que ce n’est pas dans les habits d’apparat que réside le vrai bonheur.

L’amour, tout comme un bouquet de roses rouges, est fait de doux pétales et d’épines.

Maintenant que vous êtes avertis que les coups de cœur ne portent pas toujours les couleurs de l’amour dans le miroir de la vie, je vous souhaite une Saint-Valentin sans lendemain de veille.

Adieu à toi qui sautes la clôture

Nos espoirs et désirs pour notre vie de couple sont malheureusement

Nos espoirs et désirs pour notre vie de couple sont malheureusement faussés par ces beaux contes de fées. La princesse rencontre son prince charmant après quelques anodines embûches, puis ils finissent heureux pour les années qui suivent. #lifelikeaprincess… Ce style de relation dans le vrai monde est ultra rare, voire inexistant.

Il y a six ans, nous nous sommes rencontrés sur notre lieu de travail. Tu m’as charmée comme personne ne l’avait fait depuis très longtemps. Tu m’as montré que l’amour, l’attirance physique et les fantasmes pouvaient ne faire qu’un. Cependant, j’étais loin de me douter que toute cette histoire serait contre tous mes principes et valeurs. Tu m’as charmée et m’as menée en bateau d’une drôle de façon. Pendant que nous nous fréquentions, tu étais en couple, et ce, depuis déjà quelques années. Je savais que tu étais en couple, mais je ne savais pas que tu étais « marié ». Tout s’est terminé lorsque ta conjointe a trouvé que tu étais distant et que tu rentrais plus tard du travail qu’à ton habitude. Elle a découvert le pot aux roses. Tout s’est terminé là, du moins pour ton premier saut par-dessus la clôture.

Nous nous sommes revus environ deux ans plus tard. Cette fois-ci, j’étais consciente que tu n’étais pas disponible. J’allais te voir sans but fixe ou attentes envers toi. Je n’allais pas te voir pour que nous couchions ensemble. Mais plutôt pour comprendre pourquoi je n’arrivais pas à être en couple avec un autre homme depuis notre fréquentation. Je voulais juste voir si l’effet que tu me faisais était toujours là. Je me suis laissé avoir à nouveau. Devinez quoi?! Sa conjointe ─ toujours la même ─ a découvert (encore!) ce qui se passait.

Aujourd’hui, six ans plus tard, tu sautes encore la clôture. Cette fois, cependant, je ne jure plus que par toi. J’ai un enfant à élever seule et une bonne job. J’ai fait un bout de chemin avant de savoir ce que je voulais dans la vie. Je me rends compte que tu me blesses. Non seulement tu trahis ma confiance, mais tu joues avec ta conjointe. Tu n’as plus le « beau rôle », dans mon livre à moi. Tu ne peux plus m’avoir avec tes beaux mots et tes promesses. Je sais que tu ne quitteras jamais ta vie douillette pour une vie plus rock n’roll.

En ce jour de janvier, je dis au revoir à l’homme de ma vie, à l’homme qui saute la clôture. Je dis adieu à une attirance, à une force indescriptible qui nous rapproche. Je renonce à un sentiment si puissant qu’il me torture juste à penser à toi. Tu m’as permis de « m’amuser » un peu dans mon monde trop droit et trop imparfaitement parfait. Toi, l’homme qui ne blesse pas un, mais deux cœurs de femmes en même temps, je t’efface de ma vie, de mes souvenirs et de mes fantasmes. Oui, toi, Mister M, je mets fin à notre histoire d’amant et de maîtresse. Je ne peux pas continuer à croire tous tes beaux mots et gestes. Je ne peux pas me résoudre à croire que tu sauteras la clôture que pour venir dans ma cour et sur aucun autre terrain.

Véronique Ménard Lauzé

Ma meilleure amie m’a laissée

Ma meilleure amie m'a laissée.  Du moins, je l’ai toujours consi

Ma meilleure amie m’a laissée.  Du moins, je l’ai toujours considérée comme l’une de mes meilleures amies. J’ai le motton dans la gorge depuis un bout, j’ai les yeux pleins d’eau en pensant à ce que je m’apprête à raconter. J’essaie aussi de me convaincre que je n’ai rien à me reprocher, mais ma tactique n’est pas super winner à date.

On se connait depuis presque seize ans. Nous sommes arrivées à Montréal pour les études en même temps et puisque nous étions deux p’tites nouvelles dans la gran’Ville, nous nous sommes liées d’amitié assez rapidement. J’ai toujours cru qu’on s’aimait pas possible, que les planètes s’étaient alignées pour qu’on se rencontre et qu’on soit amies forever.  Nous étions jeunes et fringantes et les opportunités nous souriaient à pleines dents tandis que nos âmes de femmes fortes se forgeaient.

Tu vois, je n’avais plus de ses nouvelles depuis plus de quatre mois. Nous habitons à environ deux heures l’une de l’autre et avec chacune deux enfants pis une vie de malade, je me souviens à peine de la dernière fois que je l’ai vue. Si je ne me trompe pas, c’était au début de 2016 et c’est peut-être parce que je m’ennuyais d’elle pas possible, mais j’ai pleuré ma vie en la voyant arriver. Pas des tites-larmes cute là, NA-NON. Du gros torrent laid qui te scrap le make-up solide. Je suis sortie dehors en courant et je l’ai serrée tellement fort, tellement longtemps. Finalement, c’est peut-être ça qui lui a fait peur… #joke (or not)

Elle m’a déjà laissée dans le passé. On travaillait ensemble et un jour, j’ai perdu ma job (je le méritais, j’étais jeune et conne). Les jours se suivirent et j’avais de moins en moins de nouvelles d’elle. Jusqu’à ce que je reçoive un courriel qui m’annonçait qu’elle avait décidé de ne pas continuer notre amitié. Ça fait plus de 10 ans de ça, je ne me souviens pas très bien les détails (#mommybrain), mais je ne l’ai pas revue pour deux bonnes années je crois. Puis, un jour, on a repris contact sur Facebook et nous sommes allées prendre un verre. Les années passèrent sans jamais que nous reparlions de notre « rupture ».

Pis je suis devenue maman et j’ai rushé ma vie solide après l’arrivée de ma première fille. Je m’ennuyais de ma vie d’avant où j’étais « libre », où nous pouvions aller boire sans lendemain, où JE décidais de mes allées et venues. Méchante dépression post-partum qui a duré plus de deux ans. On se voyait moins elle et moi, mais elle venait toujours me rendre visite avec des clopes, du vin et des sushis. That’s what real friends do. Elle m’a toujours appuyée et j’ose croire que j’ai toujours été là du mieux que j’ai pu pour elle aussi. Mais si elle m’a laissée à deux reprises, peut-être que j’ai crissement qqchose à me reprocher. Mais quoi ?

L’arrivée de mon bébé 2 a bousculé encore plus ma vie et mes temps libres (HA ! Temps libres. Est bonne !). De son côté, elle a rencontré l’homme de sa vie puis un jour, mon téléphone a sonné et elle m’apprenait la magnifique nouvelle de sa grossesse. J’ai pleuré de joie, je me pouvais pu de pouvoir éventuellement partager les beautés et les grosses merdes de la vie de maman avec elle, malgré la distance. Dans mon cœur, les kilomètres n’ont jamais eu d’importance. J’ai des amis partout dans le monde, certains que je ne vois qu’aux 2-3 ans, mais qui restent des amis quand même. Je les aime d’amour et je sais que si je ne leur donne pas de nouvelles à toutes les semaines, ce n’est pas grave, parce que ce n’est pas ça qui définit mes amitiés. Peut-être que oui finalement, je ne sais plus.

Et là, depuis quatre mois, pu rien. Niet, nada, fuckall. Faut dire que je n’ai pas été la personne la plus présente en 2016. J’ai souffert de beaucoup de problèmes de santé et j’ai négligé tout le monde autour de moi. Je l’ai négligée elle aussi, je n’ai pas pris autant de nouvelles que j’aurais dû. Flush me once, shame on you, mais flush me twice, shame on me de pas avoir compris avant que finalement, mon histoire d’amitié avec elle était terminée. Elle le savait, mais pas moi.

Car un beau matin d’octobre, j’ai vu son nom apparaître dans ma boîte Gmail. Le cœur m’a lâché. Elle désire continuer son chemin sans moi et m’assure n’avoir aucune colère et qu’aucun événement en particulier n’a influencé sa décision. Ok, fak c’est l’ensemble de mon œuvre le problème ? J’essaie de me dire que ses sentiments à mon égard ne m’appartiennent pas. Mais dans un monde où nous avons tous besoin de validation, se faire crisser là, c’est moyen agréable. Je remets toutes mes amitiés en question.

Puis, suite à son email, c’est avec un enfant qui hurlait dans son siège arrière que j’ai vécu les cinq premières étapes du deuil en moins d’une minute.

  • Le choc : « Ben voyons. C’est vrai ça là ? »
  • Le déni :« Ben non voyons. C’pas vrai ! »
  • La colère : « Ah ben TABARNAK. » (x 1000)
  • La tristesse : « C’est fini pour vrai… »
  • La résignation : « Bon, je m’y attendais. C’est la vie. Elle a raison. »

PS : l’enfant hurle toujours pendant que je process l’officialité de la nouvelle dans un parking miteux en bordure de l’autoroute 20.

J’ai hâte au jour où je passerai à l’étape 6 et 7, soit l’acception et la reconstruction. Où l’odeur de son parfum me rappellera nos bons souvenirs et non son absence. J’ai hâte au jour où l’évocation de son nom ne me donnera plus de petits pincements en d’dans.

Au moment où je viendrai finalement à bout de parler d’elle sans être triste, je saurai que finalement, j’ai tourné la page. Et peut être qu’éventuellement, je pourrai raconter à mes enfants que l’amitié peut parfois faire mal, mais que c’est si précieux et qu’il faut en prendre soin. En tout cas, je serai éternellement reconnaissante de son passage dans ma vie, de tous les moments où elle a été à mes côtés lorsque j’avais besoin d’une amie de confiance et je lui souhaite tout le bonheur qu’elle mérite. Pis je vais toujours l’aimer.