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Viens que j’te serre dans mes bras, ti-gars ! Texte : Sophie Barnabé

J’suis assise devant ta copie d’examen, crayon rouge à la main. J’essaie de me concentrer, ma

J’suis assise devant ta copie d’examen, crayon rouge à la main. J’essaie de me concentrer, mais dans ma tête, ta voix retentit. Cette question que tu m’as posée à la fin du cours de mercredi… « Madame, depuis que j’suis plus sur le bord adulte, c’est tough… la pandémie, la guerre… y’a-tu toujours quelque chose du genre qui se passe, mais je ne le réalisais tout simplement pas avant aujourd’hui parce que j’étais trop petit pour m’en rendre compte ? »

Ti-gars, depuis dix-huit ans, tu grimpes l’échelle un barreau à la fois, sans jamais regarder en bas ni derrière toi. Il y a deux ans, on t’a obligé à ralentir la cadence. T’avais pas ton permis, jamais pris de brosse ni fait l’amour… Bon… peut-être que oui, mais ces aventures d’adolescence ne sont qu’un sursis sans souci… Il te restait encore un bout de pied dans l’enfance et tu vivais tout ça avec insouciance.

Pendant ces deux ans, encabané, t’as vieilli. T’as pris conscience que la vie ne se limite pas à ton nombril. Il y a deux ans à peine, pour l’ado invincible que tu étais, un virus était un simple prétexte pour manquer une journée d’école. Tu réalises maintenant que l’ennemi est parfois sournois. Qu’il y a plus fort que toi. À l’école, on t’apprend à écrire des textes pour partager ton opinion et pourtant, même bien exprimée, elle amène à la division. Tu réalises qu’il y a deux ans à peine, tu rêvais de vieillir pour gagner en liberté, mais que parfois, plus t’es vieux, plus le déploiement de tes ailes devient périlleux. Et puis, comme si ce n’était pas assez, à l’aube du retour à la liberté, tu découvres que « poutine », ça donne des brûlements d’estomac, ça goûte moins le bonheur qu’avant… Le jaune et le bleu ne te font plus simplement penser aux couleurs de la marque de tes jouets Pokemon, non… tu les perçois différemment maintenant…

Ti-gars, depuis deux ans, t’es passé de l’adolescent insouciant au jeune adulte de plus en plus conscient. Entre l’actualité fracassante, les réseaux sociaux et leurs images choquantes, tu te demandes aujourd’hui si c’est toujours comme ça la vie. Tu réalises que lorsqu’on est petit, on enrobe les mauvaises nouvelles de sucre d’orge, on nous rassure en nous berçant tendrement… Plus tu vieillis, plus tu deviens conscient… Tu te poses des questions à répétition.

Et là, t’es venu me voir… Habituellement, à la fin d’un cours, tu me demandes à quand la remise de tel ou tel travail, si je suis dispo pour une période de récup… J’ai toujours réponse à tes questions… Pourtant, même si habituellement, je suis bonne pour t’expliquer les choses, je ne trouve pas les mots pour t’en convaincre. Le secret d’une belle vie ? Qu’elle soit remplie, je crois. Juste de beau ? La vie c’est comme un gâteau… Il y a de bons ingrédients et de très mauvais. Parfois, on le savoure et parfois il nous écœure… Peu importe, c’est ça un gâteau ! Pareil pour la vie. Parfois elle est bonne, parfois elle nous écœure. Peu importe, c’est ça la vie ! La vraie vie, c’est rempli de beau et de laid, c’est doux et c’est rough. C’est triste et c’est heureux… C’est tout ça, une vie !

La vie c’est parfois s’attendrir devant le rire d’un bébé, c’est avoir le goût de vomir devant certaines injustices. La vie, c’est aussi se sentir bien après avoir fait le ménage de sa chambre, se sentir beau après s’être fait couper les cheveux et pogner les nerfs après ces p’tits cheveux qui restent collés et nous piquent dans le cou. La vie, c’est se questionner à savoir si on mange des toasts ou des céréales le matin, c’est rêver de se marier même après la rupture qui nous a tant fait pleurer. La vie, c’est perdre son temps sur TikTok et c’est goûter à des huîtres pour la première fois. La vie c’est perdre espoir à la vue d’un hôpital bombardé pour ensuite se raccrocher au masque qu’on pourra bientôt enlever. La vie, c’est se faire friend zone par la p’tite brunette d’à côté et choisir un prof pour se confier…

La vie, c’est accueillir chaque événement, chaque émotion et se coucher le soir en disant que t’as appris quelque chose, que t’as été choqué devant une nouvelle, que t’as vibré au son d’une chanson. Si tu te couches le soir heureux, c’est que tu vis. Si tu te réveilles anxieux, c’est que tu vis. Si tu pognes un fou rire dans un salon funéraire, c’est que tu vis. Si tu trembles en faisant l’amour, c’est que tu vis. C’est comme ça la vie !

Je n’ai peut-être pas les bons mots pour te rassurer, j’aurais envie de te serrer dans mes bras, mais j’peux pas. Si je te dessine un bonhomme sourire à l’encre rouge, tu comprendras… Assure-toi que ta vie soit remplie et fais-lui confiance comme tu l’as fait avec moi mercredi… Merci de me faire confiance ti-gars, tu contribues à ma belle vie remplie…

Sophie Barnabé

À l’adulte que je ne suis pas — Texte : Shanie Laframboise

Tomber les pieds dans le monde adulte, c’est devoir avoir les deux pieds sur Terre sans savoir sur

Tomber les pieds dans le monde adulte, c’est devoir avoir les deux pieds sur Terre sans savoir sur lequel danser. C’est aussi réaliser qu’il n’y aura pas de marche arrière après avoir heurté le pied du mur nous séparant de l’enfance.

Comme la plupart des adultes, vais-je également atterrir les pieds dans les plats d’une vie en noir et blanc ? À les voir suivre le cours de leur vie comme des fourmis, il me vient la peur de vivre, à mon tour, dans l’ombre de moi-même ou, pire encore, de vivre une vie heureuse sans l’être moi-même. Je me représente combien il y a, en somme, d’adultes dits « heureux ». Toutefois, ceux-ci ne se sentent apparemment ainsi que parce que les malheureux portent leur poids sans s’en plaindre. Et si, enivrée par l’idée de trop vouloir vivre, je me perdais à mon tour, en silence, à côté de ma vie, à accumuler ce qui ne peut être dit ? Et si je suivais le chemin des grandes personnes qui confondent l’amour et le désir, surtout le désir d’être aimé ?

L’arrivée dans ce monde fait naître de grandes questions enterrant toute la magie. Elle fait naître la nostalgie du passé, quand le présent n’est plus à sa hauteur. Ce n’est que lorsque l’impatience a tué l’enfance qu’on doit faire le deuil de cette magie qui animait notre vie. Ce moment est celui où l’on voit la peur des monstres sous nos lits être remplacée par la peur d’être soi-même, ce qui est pire que tout. C’est également celui où l’on se doit d’accepter les limites de la réalité et que le père Noël n’entre pas nécessairement par la cheminée. Qui aurait pensé qu’un jour viendrait cette nostalgie de l’enfance, alors que notre plus grand souhait était d’être adulte ?

Dix-huit ans, c’est se faire entraver les poignets par la réalité et se voir confronter par la pression de se rendre à l’évidence. C’est d’autant plus un grand saut venant avec l’insécurité d’inexorables vertiges suivant une vertigineuse tombée. Il est encore plus déstabilisant de voir nos relations changer, et ce, loin de ce qu’on aurait pu nous imaginer.

On a beau se faire croire que tout est beau en fermant les yeux sur cette solitude naissante, il reste qu’on n’a nul autre choix que d’accepter de nous détacher de ceux qui veulent nous voir voler en croyant nos ailes totalement déployées. Au fond, ces mêmes personnes peinent à regarder à l’arrière pour constater comment elles se sentaient avant de devenir ce qu’il « fallait ». Bien entendu, elles pensent nous avoir tracé les sentiers en réussissant leur vie dans le simple but de sentir qu’elles existaient. En fait, c’est plutôt à nous de tout désherber, les mains vides, afin d’éviter le piège dans lequel ces gens sont tombés : celui de s’oublier.

Regardez cette vie bien remplie de l’oisiveté des forts et de l’ignorance des faibles. Cette hypnose générale ainsi que l’insomnie d’un monde trop adulte me hantent, de cette peur de vivre à mon tour une vie bien pleine. Pleine de vide.

Shanie Laframboise

 

Le saut vers le secondaire – Texte: Joanie Fournier

Ma grande fille aura 12 ans cette année. Elle est en sixième année du

Ma grande fille aura 12 ans cette année. Elle est en sixième année du primaire et l’an prochain, elle devra faire le grand saut vers le secondaire. Quand moi j’avais son âge, ça me semblait tellement simple. Soit je pouvais aller à l’école publique du quartier, avec la majorité de mes collègues de classe. Soit je pouvais choisir une école secondaire privée, si mes parents avaient les moyens financiers.

En 2022, le système d’éducation privé semble bien inchangé. Je retrouve les mêmes noms de collèges que ceux que j’ai connus à l’époque. Par contre, le système public a pris une tout autre tournure ! Il existe maintenant des dizaines de profils possibles, qui touchent à différentes spécialités et qui répondent aux intérêts des jeunes. C’est vraiment formidable.

Il existe des profils spécialisés en sports, en danse, en anglais, en espagnol, en théâtre, en arts, en musique… Chaque école publique semble avoir développé sa propre spécialité. Je trouve le concept vraiment fantastique. À mon époque, tout le monde allait à la même école, mais suivait un cours à option différent. De nos jours, je constate que les élèves ayant les mêmes centres d’intérêt semblent se regrouper dans chacune des écoles.

Mais voilà qu’il y a un revers à cette médaille : l’absence d’accompagnement. J’ai dû faire moi-même, comme parent, une recherche au centre de services scolaire de ma région pour connaître chacune des écoles. J’ai réalisé que nous avions 12 choix d’écoles publiques juste dans mon secteur. Je me suis assise avec ma grande fille pour lui expliquer qu’elle devait choisir où elle voulait postuler.

Personne à l’école primaire ne lui en avait parlé. Personne n’a pris le temps de regarder avec ces élèves ce qu’ils aiment comme discipline. Pourtant, TOUS ces élèves iront immanquablement vers cette transition l’automne prochain ! Comment se fait-il que leur école primaire ne les y prépare pas ?

Avec ma fille, j’ai fait des tests de personnalité et j’ai parlé avec elle des matières qu’elle aime présentement au primaire, et des matières qu’elle aime moins. Nous avons écarté avec elle les écoles et les profils en danse, en sports et en théâtre… Elle a hésité un peu, puis a écarté aussi les profils de musique. Elle semblait se diriger vers les langues avec plus de plaisir et de facilité. Même avec de tri, il lui restait quatre écoles dans lesquelles elle voulait postuler.

Entre septembre et novembre, elle a donc passé tous les tests d’admission pour ces quatre écoles secondaires, toutes dans notre secteur. Des examens écrits, des vidéos à tourner, des lettres de motivation à rédiger. J’ai mis un point d’honneur à ce qu’elle passe au travers de tous les processus seule. Jamais elle n’a pu bénéficier de mon aide, de mes conseils ou de mes réponses. Par contre, j’ai été là, à chaque étape pour la soutenir, la rassurer et l’encourager.

Son école primaire actuelle n’a été d’aucune aide, d’aucun soutien. Si je n’avais pas fait mes propres recherches, je n’aurais pas obtenu la moitié des informations pertinentes. J’aurais manqué plusieurs dates limites concernant les tests d’admission également. Je travaille à temps plein. J’ai quatre enfants. Mais clairement, je suis aussi devenue l’assistante de son agenda durant l’automne tout entier.

Ma fille a de la chance. Elle adore l’école et elle réussit très bien. Elle a eu l’immense honneur d’être sélectionnée dans les quatre écoles dans lesquelles elle a postulé. Mais encore fallait-il faire un choix. Et encore une fois, aucun soutien de la part de son école primaire.

Elle s’est assise devant les quatre profils. Elle a appris à peser les « pour » et les « contre ». Elle a regardé les transports disponibles, les amis acceptés, la proximité, les choix de cours, les vidéos de présentation des écoles… Elle a considéré chacun des points et a trouvé ça très dur de trancher…

« Maman… Et si je trompe ? Et si je ne suis pas heureuse dans l’école que je choisis ? Et si je veux changer d’idée ensuite ? Ou l’année prochaine ? Et si je n’y arrive pas… ? » 12 ans. Elle a 12 ans et semble devoir porter le fardeau de son futur sur ses petites épaules. C’est définitivement beaucoup de pression pour une enfant.

Elle a pris son temps pour bien choisir. Elle s’est assurée d’être certaine certaine certaine de son choix avant d’envoyer sa réponse aux écoles. Elle a finalement choisi le programme d’éducation internationale. Elle a eu un coup de cœur pour l’apprentissage des langues, le don de soi, le bénévolat et l’ouverture vers les autres. Sa personnalité colle tellement bien à ce profil, je le sais.

Pendant tout le processus, j’ai tout fait pour me montrer impartiale et ne jamais influencer ses choix. C’est sa vie, pas la mienne. Elle a été sélectionnée pour qui elle est, et non pas pour qui elle pense devoir être.

Malgré tout, je reste avec cette impression que son école primaire aurait dû accompagner ses élèves dans cette transition. Faire venir un spécialiste en orientation, les préparer aux différentes possibilités des tests d’admission, les informer pour leur permettre de faire un choix éclairé. Ils sont jeunes, certes, mais consciencieux. Ils n’ont pas à être lancés dans cette aventure les yeux bandés… Les écoles primaires devraient les éclairer, les informer et briser les tabous. Aucun enfant de 12 ans ne devrait vivre cette transition démuni et face à l’inconnu.

J’aimerais beaucoup vous entendre…

— Vous enseignez en sixième année du primaire ? Que faites-vous dans votre classe pour préparer vos élèves à cette grande étape ? Ou suite à cette lecture, qu’avez-vous envie d’instaurer ?

— Vous êtes parent ? Avez-vous fait vos recherches ? Comment avez-vous accompagné votre enfant ?

Joanie Fournier

**P.-S. Ce n’est pas un débat entre les écoles privées ou publiques… Je n’ai même jamais envisagé d’envoyer ma fille dans le système privé, tout simplement parce que j’ai quatre enfants et que je n’en ai pas les moyens financiers.**

 

Déploie tes ailes, mon grand!

Mathis aura droit à un très beau cadeau de Noël cette année. Il

Mathis aura droit à un très beau cadeau de Noël cette année. Il pourra enfin se départir d’une partie de son corps dont il n’a jamais voulu. Il va pouvoir continuer sa transition. Mon enfant est transgenre.

Cela fait maintenant deux ans que Mathis a commencé sa transition physique. Deux ans qu’il prend de la testostérone. Deux ans à le regarder se transformer physiquement. Deux ans à chercher le moindre signe qui me permettrait de croire qu’il changerait d’idée, qu’il garderait ses tout petits seins. Mais non! Il est prêt! Il le désire depuis si lonnnnngtemmmmmps!

Bientôt, la chirurgie pour faire disparaître ses petits tetons aura lieu. Pour lui, la période d’attente a été une éternité. Pour moi, c’est beaucoup trop rapide. Une autre étape à vivre dans la transition de ma doudoune. Une autre étape à vivre dans mon deuil.

Nous avons rencontré la chirurgienne en septembre dernier. Elle est spécialisée dans ce type de chirurgie. Dans la salle d’attente, quelques parents accompagnent leurs enfants. Par curiosité, je les observe. Je voulais voir leurs yeux. Je voulais essayer de voir leurs émotions, je voulais voir si l’on ressentait la même chose. Mais chacun semblait dans sa bulle. Un peu malaisé. La peur du jugement? L’inconnu? Je ne sais pas!

J’ai peur! Peur de m’effondrer devant lui. J’ai peur pour lui. J’ai peur des autres. J’ai peur de sa réaction après la chirurgie. J’ai peur de MA réaction. Est-il vraiment prêt à subir une mastectomie? Est-il conscient de tout ce que ça implique? Qui va faire un suivi avec lui par la suite? Sera-t-il plus heureux? Plus libre? Plus ancré dans la vie? Dans sa vie? Aura-t-il besoin d’un soutien psychologique?

Il était tout heureux de m’appeler au travail pour m’annoncer la grande nouvelle. Pour me dire qu’il avait reçu un appel pour son premier rendez-vous. Moi je lui ai dit que j’étais très occupée et que je ne pouvais pas lui parler… j’en étais incapable! J’avais trop le motton… je me suis trouvée vraiment poche!

À qui puis-je parler de cette situation? Qui peut me comprendre? Qui peut consoler ma peine? Il y a très peu de ressources pour les parents d’enfants transgenres. Cette étape est la plus difficile à vivre pour moi. C’est certain qu’il y a la famille, les amis. Mais personne n’a vécu cette situation.

Mathis attend impatiemment de pouvoir se promener le torse nu en sortant de la douche, de ne plus porter son chest binder, de pouvoir se baigner sans porter de chandail. Il veut être fier de porter ses poils sur son chest et de les montrer.

Depuis qu’il sait que l’opération est proche, il y a quelque chose de nouveau qui se dégage de lui. Il semble avoir déployé ses ailes, il semble plus léger. C’est drôle, car dans le bureau du médecin, il y avait une toile d’un beau papillon…

Vas-y mon grand! Déploie enfin tes ailes! Je serai toujours là pour t’accompagner et te soutenir, même si parfois mon cœur chavire encore et toujours. Je t’aime mon grand!

Line Ferraro

 

Le passage

À toi, ma fille qui termine l’aventure de l’école primaire. À

À toi, ma fille qui termine l’aventure de l’école primaire. À toi aussi, bel ado de ce monde.

Tu franchiras dans les prochains jours une nouvelle étape de ta vie. Au cours du primaire, nous t’avons vu passer de la petite enfance à l’adolescence. Wow! Quelle belle transformation! Comme la chenille qui devient papillon!

Nous t’avons vue, nous tes parents, tes professeurs, tes éducatrices. Nous t’avons accompagnée, soutenue dans tes efforts pour devenir cet être humain merveilleux.

Nous t’avons vue apprendre à utiliser tes forces, apprendre beaucoup de connaissances, apprendre la persévérance. Nous t’avons vue apprendre que la vie est parfois injuste, mais ne t’en fais pas : elle sera toujours équitable.

Nous t’avons vue t’épanouir dans tes sports et activités préférés. Nous t’y avons encouragée, tôt le matin, tard le soir, toujours avec beaucoup de fierté. Nous continuerons de le faire.

Nous t’avons vue rire, nous t’avons vue pleurer. Tout est normal, tu découvres qui tu es et cela sera une grande partie de ton passage au secondaire.

Nous t’avons vue faire quelques mauvais coups, nous te les avons pardonnés ; ils font partie de ton apprentissage. Petite confidence, on en a souvent ri en cachette.

Nous t’accordons notre confiance et nous sommes reconnaissants que tu nous donnes la tienne en retour. C’est de l’amour pur entre toi et nous.

Merci à toi, belle adolescente, pour tous les fous rires, les belles émotions vécues avec toi.

Merci de nous apprendre à devenir meilleurs. Les parents se trompent aussi et grâce à toi ils évoluent. Merci de nous montrer ton sens de la justice, ta persévérance, ton envie de toujours aller plus loin, de ne pas te mettre de limites.

Sois fière de toi ma grande, aie confiance en tes capacités. Tu as tout pour affronter les petites et grandes tempêtes que la vie mettra sur ta route. Retiens cette chose importante qui nous est fort utile : tu es comme un bel arbre solide : dans les tempêtes, il plie et se relève, il ne casse pas. Ce sera pareil pour toi.

Merci d’être qui tu es comme tu es. Nous t’aimons à l’infini et plus encore. On sera toujours là.

Prête pour le prochain chapitre du secondaire qui sera aussi rempli d’aventures et d’anecdotes inoubliables? Savoure tout pleinement!

Signé : une maman qui quitte aussi le primaire de sa plus jeune avec gratitude et, disons-le, un petit pincement au cœur et émotion.

 

Marie-Josée Gauthier

Il s’appelait Atagne

Il est apparu dans notre vie comme une brise de printemps. Apportant

Il est apparu dans notre vie comme une brise de printemps. Apportant avec lui un air pur et frais. Sa présence à nos côtés rendait l’atmosphère tantôt calme, tantôt inquiétante.

Nous l’avons laissé jouer avec notre petite de quatre ans. Leurs jeux étaient remplis de grande complicité. Jamais je n’avais vu ma fille rire à gorge aussi déployée. Les histoires qu’ils se racontaient ! Puis, petit à petit, il s’est immiscé dans notre vie. Notre quotidien. Ma fille a même pleuré pour qu’il passe la nuit à la maison. C’est à ce moment-là que l’on s’est inquiété de leur étroite relation.

Il devait avoir son âge. Je crois. Je croyais.

Comment savoir. Je ne l’avais jamais vu.

Atagne, c’était son nom. Il était apparu dans nos vies peu après la naissance de ma dernière, Emmanuelle. La plus grande de la famille, Julia, était alors en première année du primaire. Lauriane s’est alors faite toute petite entre l’absence de Julia et la présence trop exigeante d’Emmanuelle. Elle s’est alors invité un ami. Inventé serait plus juste. Atagne est apparu.

Au tout début, il n’était présent que lorsque je donnais le lait à Emmanuelle. Lorsque je changeais la couche. Puis, peu à peu, Emmanuelle a exigé ma présence à ses côtés. Une enfant qui faisait du reflux de deux heures de l’après-midi jusqu’aux petites heures du matin. J’étais constamment auprès de celle qui en avait le plus besoin. J’avais retiré Lauriane du service de garde lorsque j’étais devenue enceinte (ben oui, je n’avais pas imaginé qu’une grossesse pouvait différer d’une autre). Je l’ai donc soumise à une attente interminable. Aux deux petites minutes qui se transformaient en demi-heures. Puis en heures

Je la trouvais débrouillarde de s’inventer autant de jeux du haut de ses quatre ans. Et très honnêtement, cela me soulageait. Jusqu’au jour où son besoin d’attention lui a fait faire des petits trucs qui n’étaient jamais de sa faute. Elle a commencé à jeter le blâme sur son nouveau copain de jeu. Difficile de le sermonner. Je savais qu’elle ne voulait pas mentir, mais c’était plus fort que moi. Je lui disais que ce n’était pas vrai ! Qu’il n’existait pas. Elle a dû réparer les bêtises de son confrère de jeu.

Plus le temps avançait, plus Atagne devenait trop présent. L’imaginaire de ma fille se confondait avec la réalité. Elle faisait des crises pour qu’il embarque dans son siège de voiture, pour que je lui fasse une place à la table. Nous avons déjà fait une marche dans le quartier avec Atagne dans la poussette et Lauriane qui marchait à côté de mon conjoint. La honte pour ce dernier. Pousser Atagne pour faire plaisir à sa fille. Une poussette vide, mais remplie de l’imaginaire d’une enfant de quatre ans.

J’avais laissé entrer cet individu chez nous, mais voilà qu’il ne pouvait plus partir. Ma fille l’en empêchait. Elle le retenait captif dans sa réalité, son imaginaire.

Elle était imaginative, créative. Mais je la sentais seule. Je me suis documentée, car il m’importait de la remettre en relation avec nous. L’inconnu m’effrayait.

Et c’est alors que j’ai compris que cet ami l’aidait à apprivoiser ces moments où elle était seule. Comme elle n’avait pas beaucoup d’amis au courant de sa journée, il lui a permis de connaître ce que c’était que de vivre avec les autres. Je l’ai observée, je les ai observés. Ils ont appris ensemble les bases des relations sociales. Cela n’a affecté en rien ses relations avec ses pairs une fois rendue à l’école. J’avais si peur qu’elle se referme sur elle‑même. Non, au contraire, elle était ouverte aux autres.

Cet ami lui a permis de mieux comprendre la nouvelle situation qui s’était présentée à elle. C’était la première fois qu’elle était grande sœur. C’était la première fois que maman était moins présente auprès d’elle.

Puis, j’ai laissé Atagne être là. Cela m’a permis de découvrir tellement sur ma fille. Atagne était en quelque sorte les goûts, les intérêts de Lauriane. Il était aussi ses émotions. J’ai tellement appris sur elle. Dans le quotidien d’Atagne, je découvrais ma fille.

J’ai finalement accepté cet ami, sans toutefois lui accorder la même importance que Lauriane. Je l’ai considéré comme un allié dans cette transition. Notre routine s’est établie petit à petit avec notre nouvelle famille et Atagne s’est dissipé dans les besoins de Lauriane. Il nous a quittés, peu avant son entrée à la maternelle. Aussi subtilement qu’il était entré dans nos vies.

Plusieurs années plus tard, nous avons évoqué le prénom d’Atagne lors d’un souper. Lauriane l’avait oublié. Mais pas à 100 %. Elle nous a regardés avec un air ébahi, sans trop comprendre ce que ce prénom lui faisait vivre dans son for intérieur. Nous lui avons alors raconté leur histoire. Nous avons ri. J’ai, comme toujours, versé deux ou trois larmes de nostalgie.

Atagne nous a quittés, mais jamais définitivement. L’imaginaire n’a pas de fin. Ni dans l’espace ni dans le temps.

Soyez rassurés. Les amis imaginaires sont positifs. Des petites bêtes qu’il nous faut toutefois apprivoiser.

P.S. J’ai eu le loisir de rencontrer Atagne un jour. Nous étions en visite chez mes parents. Lauriane m’a crié de venir la rejoindre. Atagne était à la télévision. Elle me l’avait toujours décrit avec des cheveux mi-longs, bruns. J’ai accouru devant le téléviseur. Une bataille à l’écran. C’était le film Le dernier des Samouraïs. Puis, au milieu de la cohue, Atagne. Il était là. Campé dans le personnage de Tom Cruise. Ma fille aura le don de choisir ses partenaires de jeu.

Mylène Groleau

Ma fille est maintenant mon fils

Ma doudoune, oups! Mathis va avoir dix-sept ans. Il sait maintenant

Ma doudoune, oups! Mathis va avoir dix-sept ans. Il sait maintenant ce qui se passe en lui. Il s’est informé sur ce qui se passait dans sa tête et dans son corps. Il peut mettre des mots sur ce qu’il ressent. Il a pris contact avec un jeune qui vit la même chose que lui. Il communique avec lui, lui pose des questions. Il ne se sent plus seul. Il peut enfin affirmer, confirmer qu’il est bien un garçon dans un corps de fille.

C’est pour cela qu’il m’a envoyé un texto pour me dire qu’il n’était pas bien dans son corps, qu’il n’était pas dans le bon corps. Biologiquement, mon enfant est né fille, mais son cerveau lui dit le contraire. Maintenant, je comprends tellement de choses! Mon fils a une dysphorie de genre, qu’on appelait autrefois un trouble de l’identité.

Après le choc de son coming out, j’ai versé beaucoup de larmes, je pleure encore cachée dans ma chambre. J’ai été en colère, car je me sentais coupable. Qu’est-ce que j’avais fait pour qu’il se sente ainsi? J’ai cherché de l’information sur le net, il n’y en a pas beaucoup. J’en ai parlé avec mon chum, mais il garde tout pour lui. Avec la jumelle de Mathis, qui est tout à fait à l’aise avec la décision de Mathis. Pour mon fils le plus vieux, c’est une autre histoire, mais comme il me l’a déjà dit : « Je comprends pas, mais je vais toujours l’aimer. »

Ce n’est pas toujours facile, l’angoisse me monte souvent à la gorge et m’empêche de respirer, mais je ne peux que l’aimer, le soutenir, l’accompagner dans sa transition.

Maintenant qu’il se sent de mieux en mieux dans son corps et dans sa tête, il est beaucoup plus calme, agréable, souriant, drôle, joyeux, moqueur, disponible pour ses études et ses apprentissages. Il ne fait presque plus de grosses colères, il est beaucoup moins impulsif et il me permet maintenant de l’embrasser, de lui faire des massages aux pieds, de gratter son dos, il veut parfois que j’aille le border, on fait des blagues ensemble. Cela faisait tellement d’années que je n’avais plus de contact affectueux avec lui. Il ne me laissait plus l’approcher.

N’ayez crainte, il est comme tous les autres adolescents que je connais, il passe par sa crise d’adolescence lui aussi! Et ce n’est pas toujours une partie de plaisir!

J’ai dû contacter le CLSC pour avoir une personne ressource pour aider Mathis à prendre la bonne décision. Une sexologue clinicienne a pris Mathis en charge et elle le voit régulièrement à l’école depuis le mois d’octobre.

Mon fils a fait sa transition sociale. Il se fait appeler Mathis par sa famille et ses amis. Nous utilisons le pronom « il », il nous parle de lui au masculin. Je le trouve fort et courageux. Je le découvre, j’apprends à le connaître.

Il s’habillait déjà avec des vêtements de jeune homme, donc pas si nouveau comme changement, et facile d’adaptation pour sa famille et ses amis.

Il en a parlé à deux de ses professeurs en qui il a confiance. La directrice, l’éducatrice spécialisée, le médecin de famille, la coiffeuse sont maintenant au courant.

Il s’est fait pousser le poil sur les jambes et sous les aisselles, un p’tit choc pour maman!

Il avait les cheveux longs jusqu’aux fesses, maintenant ils sont très courts. Il a perdu tout le blond doré de ses belles bouclettes… Un autre choc pour maman!

L’autre changement qu’il voulait faire le plus rapidement possible, c’était de cacher ses seins. Sa sœur jumelle, Mathis et moi sommes partis à Montréal, dans une ressource pour personnes trans pour qu’il puisse faire l’acquisition d’un chest binder (camisole d’un tissu extrêmement rigide qui permet de cacher ses seins) Nous étions tous les trois dans la salle de bain lors de l’essayage. On a eu quelques fous rires, ça nous a fait du bien.

Mais ça ne s’arrêtera pas là! Mathis veut se faire enlever les seins à dix-huit ans! Un ostie de gros choc pour Maman!

Je trouve ça pénible de savoir que mon enfant va souffrir physiquement lors de cette intervention. Même si je sais que présentement et depuis quelques années, il souffre psychologiquement. C’est comme un point de non-retour!

La sexologue nous a donné le numéro de la clinique du Dr Gosh. Il est le seul pédiatre au Québec spécialisé en la matière. L’attente fut longue pour Mathis. Il s’est mis en colère à plusieurs reprises, car ça n’allait pas assez vite pour avoir un rendez-vous, et c’est moi qui payais pour cela. Il devenait agressif envers moi. Une chance que j’avais du soutien moi aussi de la part de la sexologue et qu’elle m’aidait dans tout ce cheminement.

J’avais aussi besoin de m’exprimer sur ce que j’étais en train de vivre comme maman. J’avais besoin de comprendre, j’avais besoin de pleurer, j’avais besoin de dire tout haut ce que j’avais sur le cœur, sans jugement, sans taire ce qui me blessait au plus profond de mon être.

Mon bébé a choisi de vivre une vie différente de celle que je lui ai offerte.

Mon bébé a choisi un chemin de vie difficile. Et j’ai peur pour lui.

Peur qu’il souffre des commentaires et des jugements des autres. Peur qu’il ne trouve personne pour l’aimer comme il le mérite, peur qu’il vive de l’intimidation, peur qu’un jour il regrette…

Nous avons posé nos questions, Mathis aussi! Nous sommes repartis avec une requête pour des prises de sang et une prescription pour des bloqueurs d’hormones (transition médicale). Mathis a encore le temps et le droit de changer d’idée à cette étape. Mais je ne crois pas qu’il le fera. Mais pour moi, c’est rassurant! Il est très heureux de savoir qu’il n’aura plus à subir de cycle menstruel.

Prochaine étape, ce sera la thérapie hormonale qui va commencer autour du mois de juin.

Je m’arrête ici, car j’essaie de vivre une étape à la fois. Le « ici et maintenant »! Le moment présent!

Ha oui! Mathis est un jeune homme qui pogne avec les filles. Merci aux parents qui vont peut-être croiser le chemin de mon fils. Merci d’être ouverts d’esprit, merci de l’accepter, de ne pas porter de jugement. Merci de respecter le choix de vie de votre fille, de respecter mon enfant. Nous les adultes avons souvent peur des différences, peur de ce que nous ne connaissons pas, peur des qu’en dira-t-on. Mais donnez-vous la chance de connaître mon enfant, il est et il sera un homme d’une belle droiture.

Line Ferraro

Suis-je un papa indigne?

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Nous sommes samedi matin, en route sur l’autoroute 20, direction ville de Québec. Mon amoureuse et moi avons un petit weekend prévu dans la vieille Capitale. Ça va faire du bien! Malgré la belle grossesse qu’elle vit, une fin de semaine pour penser à nous sera très bénéfique. L’accouchement est prévu dans quelques semaines. Je lui fais la remarque que c’est notre dernière fin de semaine de couple avant la naissance de notre enfant.

Je suis déjà papa d’une princesse de six ans. Elle, ce sera son premier enfant. Notre vie de couple des dernières années changera à jamais dans les prochaines semaines. Actuellement, nous sommes un couple une semaine sur deux et un couple/famille l’autre semaine.

Les kilomètres qui filent me plongent dans mes pensées, je suis loin dans ma tête. Très bientôt, le bonheur d’un deuxième enfant m’envahira, mais de grandes craintes planent présentement dans ma tête.

« Vais-je m’ennuyer de la garde partagée? »

« Vais-je m’ennuyer de notre vie de couple/famille qui suit un horaire alternatif d’une semaine sur deux? »

« Il s’agit de la dernière fois où mon amoureuse quitte la maison sans véritable crainte. Lorsqu’on est parent, jamais nous n’avons l’esprit réellement tranquille. »

« Est-ce que notre couple, qui n’a connu que ce mode de vie, sera affecté? »

« Aurons-nous suffisamment de temps pour nous, pour notre couple, pour les petits bonheurs qui meublent notre vie depuis quelques années? »

« Vais-je avoir le temps de penser à moi? »

« Est-ce que je pourrai consacrer autant de temps à ma grande de six ans? »

« Suis-je un meilleur amoureux une semaine sur deux? »

 « Suis-je un meilleur papa une semaine sur deux? »

Lorsque je me suis séparé, une des premières réalités qui m’a frappé ou qui me hantait avant de prendre la grande décision, c’était de devoir faire la concession de vivre avec ma fille à temps partagé. Pour moi, la décision de la garde partagée a toujours été prise en fonction de l’équilibre de vie de ma fille et de la meilleure stabilité possible considérant la situation pour elle. Après plusieurs essais et de constants ajustements, la formule la plus adaptée a été la garde sept jours chez papa et sept jours chez maman. En plus d’une belle flexibilité pour s’ajuster aux aléas de la vie, ça se passait quand même très bien.

Mais je me dois d’être honnête, une fois le deuil provoqué par la garde partagée passé, j’ai pris goût à cet équilibre de vie. Pas parce que je n’aimais pas mon enfant, pas parce que je n’assumais pas mon rôle de père, mais simplement parce qu’à mon avis, cela me permet d’avoir un plus bel équilibre de vie. Au lieu de n’y voir que du négatif comme certains parents, j’ai essayé d’en voir les avantages. Et croyez-moi, ils sont nombreux.

Une semaine sur deux, j’adore avoir plus de temps pour moi, pour mon amoureuse et pour mon couple. J’apprécie d’avoir davantage de temps pour ma carrière, un peu plus pour les amis, en plus de planifier de belles sorties, des soirées ou des fins de semaine en adultes. Ma vie d’homme, d’adulte et d’amoureux en plus de celle de papa doit être répartie le plus également possible pour que je me sente bien. Pour que je trouve mon bonheur.

Certains diront que je suis égoïste, indigne ou irresponsable d’exprimer tout haut et en toute honnêteté ces faits, mais je l’assume totalement. Quand ma fille arrive pour sa semaine chez papa, je suis prêt à ne me consacrer qu’à elle. J’ai toujours très hâte à ce moment de retrouvailles. Chaque fois, je vis une petite émotion et une fébrilité à l’idée de la voir me sourire, de ressentir sa joie et son bonheur. Mon cœur est rempli d’amour et de fierté. À partir de ce moment, nous avons un compte à rebours de sept jours qui débute. Notre objectif : profiter ensemble du temps précieux qui nous est alloué, apprécier le moment présent et tout ce que la vie nous envoie comme bonheur. Je suis un homme choyé, mon amoureuse partage aussi tous nos moments et elle nous en crée. C’est la situation idéale.

Est-ce que ce serait différent si nous étions ensemble en tout temps? Je ne le crois pas, mais rien ne sert d’y réfléchir, ce n’est pas ma réalité. Ne me dites pas que ma vie n’est pas normale, que ce n’est pas ça, la vraie vie! C’est la vie de beaucoup de gens autour de vous, si ce n’est pas la vôtre. Du fait, qu’est-ce que la normalité ou la vraie vie? La normalité de la vie, de notre vie, c’est à tous et chacun de l’établir selon ses propres envies. Il faut se respecter.

Cette vie en garde partagée aura duré tout près de quatre ans. Mon amoureuse et moi attendons notre petite perle très bientôt. Ce sera un immense bonheur. Nous trouverons un nouvel équilibre à travers cette nouvelle vie. Par contre, je suis quand même réaliste, je sais que tout changera… Suis-je un papa indigne si je vous dis que je redoute de m’ennuyer de la garde partagée?