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Avancer malgré mes blessures d’enfance

Je suis devenue mère, mais il y a toujours une petite fille blessée qui e

Je suis devenue mère, mais il y a toujours une petite fille blessée qui existe en moi. Quand je réponds à mon fils de douze ans, c’est à lui que je parle, bien sûr, mais ma réponse s’adresse aussi au passé. Je parle à mes enfants comme j’aurais aimé qu’on me parle. Surtout, je les écoute, comme j’aurais aimé qu’on m’écoute. J’essaie de briser un cycle, j’essaie de faire mieux.

J’offre la bienveillance à ma famille. Je répète à mes deux garçons que les émotions sont leur boussole. Par exemple, que la colère est notre alliée puisqu’elle nous indique qu’on vient de dépasser nos limites.

Je les traite avec respect et j’exige le respect envers tous les membres de la famille. Ainsi, dès qu’on leur mentira, qu’on essaiera de les intimider ou de les manipuler… une petite voix alarmée retentira en eux : Hé! Personne n’a le droit de me faire sentir comme ça!

Et j’interdis les étiquettes. Chez nous, personne n’est « méchant Â» ou « maladroit Â» . Il y a une différence entre nos actions et ce qu’on est. Notre action était peut-être maladroite ou blessante, mais nous ne sommes pas définis par une action isolée. Nous avons tous appris à utiliser la communication non violente pour gérer nos conflits et protéger l’estime de soi.

J’ose espérer que mes enfants seront mieux outillés que je l’étais pour affronter l’adolescence. Ils auront sûrement leurs propres reproches à me faire puisque la perfection n’est pas de ce monde. Je serai alors prête à les entendre et j’essaierai de m’améliorer.

Encore aujourd’hui, mes parents viennent gratter mes vieilles blessures. Mais les larmes que je verse pour moi deviennent vite des larmes pour eux. Parce qu’ils sont encore pris dans la cage dont je suis libérée. Ils m’ont offert la clé lorsqu’ils m’ont trouvé une psychologue au secondaire parce que j’étais coincée dans une relation malsaine. Quand tu n’as jamais ressenti un amour inconditionnel et que c’est ton premier chum qui te le fait miroiter à quatorze ans, tu es officiellement dans le trouble.

Ma vie est un constant pied de nez à la manière dont j’ai été élevée. Ma relation avec mes parents est cahoteuse parce que je refuse de jouer le rôle de la fille parfaite dans lequel ils m’ont enfermée quand j’étais petite. Je préfère mille fois les contrarier et me faire reprocher d’être difficile que d’étouffer comme je l’ai fait toute mon enfance. Alors je les ébranle avec ma sensibilité, ma rébellion et ma franchise. Et moi, j’accumule les déceptions parce que je ne peux pas m’empêcher de chercher un autre dénouement à notre histoire, une forme de réparation. Je crois que je rêverai toujours que mes parents acceptent de me voir et de m’entendre pour vrai.

Mes parents m’aiment, c’est sûr. Ils m’aiment un peu tout croche et se plantent régulièrement, mais ils aiment comme ils peuvent aimer, avec ce qu’ils ont reçu eux aussi. Je comprends les peurs qui les poussent à briser mes élans. C’est presque noble dans le fond, leur fantasme de perfection. Ils ont l’amour maladroit mais heureusement, ils ne sont pas que  ça. Ce sont des humains, complexes et imparfaits, comme tous les autres humains.

Ils ne veulent que mon bien, même s’ils ne savent pas comment me l’offrir. Alors l’acte le plus salvateur que je puisse faire est de continuer à exister malgré eux. Avancer sur mon propre chemin et laisser ma vie parler d’elle-même. M’offrir moi-même ce dont j’ai besoin pour briller.

Eva Staire

Vos câlins

Même si je vous le dis, même si je vous le montre, vous ne savez pas à q

Même si je vous le dis, même si je vous le montre, vous ne savez pas à quel point vos câlins me font du bien.

Quand vous vous glissez dans mon lit avant que le soleil trouve le bout de mon nez, à la recherche d’une caresse ou d’une oreille écoute-rêve, je fonds. Je me gâte en étirant le moment avant d’appuyer sur la pédale d’embrayage du quotidien. On réinvente le temps et on s’envahit de mots d’amour et de douceur. Vous ne le voyez pas dans le noir, mais mes yeux somnolents sourient jusqu’au plafond. Et si vous êtes rejoints par les autres câlineux de la famille, c’est toute mon âme qui jubile. Aux Jeux olympiques des meilleurs débuts de journée, vous gagneriez la médaille de diamant.

Quand vous montez l’escalier en courant pour venir me voler un câlin entre deux séances de jeux, vous me faites me sentir là, toute là. Vos bras me confirment que ma présence vous est rassurante même quand elle n’est pas visible ou physique. Vos courses-câlins me montrent qu’ensemble, on a fait un super travail d’équipe pour tisser nos liens, encore et encore. Que vous soyez au sous-sol, dans la cour, chez votre papa, dans la piscine d’un ami ou à l’école, vous transportez une parcelle de moi. Une maman dans le cœur, c’est comme un câlin de l’intérieur.

Vous avez des antennes pour sentir que mon corps est au bout de son rouleau compresseur ou que mon cœur a trouvé le fond de son baril de mouchoirs. Hypersensibles comme vous l’êtes, vous sentez les changements de vibrations et vous me transmettez vos énergies positives à votre manière. Un câlin-lézard-lourd pour réparer mon dos ou pour m’aider à me recentrer. Une caresse de cheveux qui dit « je suis là, j’ai remarqué que ça ne va pas ». Une tête déposée dans mon nid d’épaule pour faire une transition douce entre le jour et la nuit. Dans les valeurs que je voulais vous transmettre, il y avait le « prendre soin » de soi et des autres. Vos câlins me disent que c’est mission accomplie.

Et que dire de nos câlins de bonne nuit… exponentiels, et tellement tendres. Ils ont remplacé nos bains partagés pendant lesquels on se créait une bulle, soir après soir. Vous avez grandi, la bulle s’est déplacée. Mais elle est encore là, prête à accueillir les confidences, les fous rires complices, les récapitulations de fin de journée, les « merci » et les « je te demande pardon », les prises de conscience et les caresses apaisantes. Même quand je vous trouve endormis, je place ma main sur votre tête pour y déposer de jolis songes. Souvent, vous me souriez au creux de votre sommeil.

Vous grandissez et je suis tellement heureuse que les câlins soient encore à l’ordre du jour, qu’ils viennent de vous autant que de moi, et qu’ils s’expriment entre nous et entre vous. Bien sûr, il y a parfois une prise de becs, mais ça se termine toujours par un câlin, sur le coup ou après coup. Ce sont des câlins-répare-tout, des câlins-tout-doux. Des câlins juste à nous.

Plus ça va et plus on se regarde droit dans les yeux sans que j’aie besoin de m’agenouiller. Avant longtemps, c’est vous qui serez capables de me soulever de terre et de me faire tourner dans les airs. Un jour, vous quitterez le nid pour aller construire un nid à votre image, avec une autre personne que vous câlinerez, peut-être avec des enfants à qui vous enseignerez l’art des câlins-coupe-en-deux et des câlins-qui-font-du-bien. Et à ce moment, c’est peut-être moi qui courrai jusqu’à votre demeure à la recherche d’un câlin ! (Mais promis, je ne sauterai pas dans votre lit à 6 h du matin… ;o))

Nathalie Courcy

À toi la maman d’un enfant « différent »

À toi la maman d’un enfant « différent »,

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À toi la maman d’un enfant « différent »,

Je sais que tu n’aimes pas plus cette impression que moi. Il n’est pas différent, ton enfant, il est tout simplement unique comme chaque enfant l’est à sa manière. Votre histoire a pourtant commencé comme toutes les autres…

Ton cœur a explosé d’amour la première fois qu’il a été déposé sur toi. À ce moment, tu savais déjà que tu donnerais tout pour lui, même ta vie. Il a commencé à grandir, puis tout doucement, au fond de toi, de petits doutes ont commencé à s’installer. Les jours ont passé. Tu as si bien su t’adapter, que bien souvent, tu es parvenue à faire taire ses inquiétudes…

Par contre, un jour est venu où tes yeux de mère qui refusaient de voir la réalité telle qu’elle est ont dû s’ouvrir. Ce jour-là, tu as compris que la route serait différente pour lui. Tu as dû faire face à toutes les éventualités que tu t’étais soigneusement employée à écarter. Des rendez-vous qui se multiplient, des évaluations qui s’accumulent, différents professionnels consultés, des hypothèses soulevées : tu es entrée dans cette grande roue qui semblait toujours t’aspirer de plus en plus profondément. Tu reviens souvent de ces rencontres en larmes, inquiète, la tête pleine de scénarios. L’avenir pour ton petit trésor te semble tout à coup tellement incertain. Bien des fois, tu t’endors avec le cÅ“ur en mille morceaux, tentant de les recoller pendant ces nuits sans sommeil.

Puis tu t’es souvenu. Tu t’es rappelé que ton bébé, ton enfant, sera toujours le même que celui qu’on a déposé sur toi au premier jour. Aucun spécialiste ni aucun diagnostic n’y changera quoi que ce soit. Tu choisiras alors de poser les yeux sur ton enfant avec le même regard qu’au premier jour : un regard empreint d’un amour inconditionnel et d’une fierté infinie. Il n’est pas « différent » ton enfant, il est tout simplement lui et c’est parfait.💙

Anne-Marie Roy

Ma prise de conscience COVID

Il y a certains moments dans la vie où on prend davantage conscience de ce

Il y a certains moments dans la vie où on prend davantage conscience de certains faits de la vie. S’il y a une chose juste avec notre passage sur terre, c’est que l’on naît et que l’on meurt tous. Aujourd’hui, à cause de la COVID, j’ai pris conscience que l’on perd les êtres chers autour de nous ou que nous les quittons. J’ai pris conscience qu’un jour, je vais perdre ma sœur ou qu’elle me perdra, et on se sentira bien seules. J’ai pris conscience que mes parents avaient de grandes familles, qu’ils partent tour à tour, que ce n’est pas plus facile chaque fois, que je ne sais pas vraiment quoi dire. Qu’est-ce qu’on peut dire en fait ?!

La COVID a pris mon oncle, le frère de mon père. Je sais que mon père est triste. Avouons‑le, être huit frères et sœurs et se retrouver à quatre n’a rien d’un décompte amusant. On n’y peut rien, c’est le cycle de la vie ; on ne choisit pas.

J’ai découvert que peut‑être que moi, je sais bien être. Je ne peux ramener frères, sœurs, parents, conjoints, grands-parents, amis. Croyez‑moi, j’aimerais sincèrement avoir ce super pouvoir, mais je peux aider à continuer le plus doucement possible.

Une autre occasion de se rappeler l’importance du moment présent, toute l’importance d’aimer ceux qui nous entourent pour ce qu’ils sont, avec bonté, comme s’ils allaient nous quitter le moment suivant. Autrement dit, aimons-nous les uns les autres ! N’attendez pas des moments pour en reprendre conscience, pas de 11 septembre, pas de COVID, pas d’attentats. Soyez dans l’urgence d’aimer.

Papa, maman, amis, beau-frère, cousins, cousines, je ne peux enlever la douleur de la tristesse. Je n’ai pas beaucoup de mots, mais soyez assurés que je suis de tout cœur avec vous et je saisis tout à fait ce qui se passe.

Marie-Josée Gauthier

Ta petite face rouillée

Récemment, j’ai appris ton décès, cher grand-papa. Oui j’étais tris

Récemment, j’ai appris ton décès, cher grand-papa. Oui j’étais triste. Triste de te perdre, cher grand-père. Et encore plus triste de ne pas pouvoir aller te voir à tes funérailles à cause de cette pandémie, et aussi parce que moi, je suis éloigné. Éloigné dans une région avec beaucoup de cas malheureusement. Mais je me dois de respecter les directives de notre gouvernement afin de protéger tout le monde. Vraiment bizarre de vivre tes funérailles dans une telle situation. Je sais que je ne suis pas le seul à vivre cette situation ces temps‑ci. Mais nous devons nous adapter malgré notre tristesse.

Les 29 dernières années, on ne s’est pas vus très souvent à cause de ma carrière militaire… Aussi parce que je demeurais dans une région éloignée. Mais quand je faisais une visite en Beauce, j’en profitais pour te visiter à chaque fois.

Par contre, j’ai tellement de beaux souvenirs de mes 20 premières années.

Quand j’étais petit et que tu me voyais, tu disais : « Tiens ! Voilà ma petite face rouillée ! » (parce que j’avais des taches de rousseur plein le visage). Et tu partais à rire et tu me faisais rire, car j’étais heureux de voir mon grand-papa rire.

Je me souviens également de toi qui réparais tes autobus scolaires dehors en plein l’hiver, couché sur un morceau de carton sous l’autobus, sans aucun chauffage. Parfois, tu rentrais à l’intérieur pour te réchauffer quelques minutes. Tu effectuais aussi toutes les réparations dans le restaurant de grand-maman.

Plus tard pendant mon adolescence, tu me racontais tes histoires lorsque tu travaillais dans les camps de bûcherons. Tu me parlais des moulins à scie portables que tu avais. Sans oublier le moulin à scie que tu avais construit toi‑même et dont tu avais fait les plans pour que tout fonctionne. Un essieu était sous le plancher à la pleine longueur du plancher du moulin alimenté par un moteur à vapeur. Il servait à faire tourner toutes les courroies pour les scies, etc. Mais tout cela venait de ta tête. Incroyable, non ?

Je pourrais en dire plus, mais la liste est trop longue pour tout ce que tu as réalisé dans ta vie.

Si j’ai été débrouillard et créatif dans la vie, c’est grâce à toi et à mon père. La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre comme on dit !

Toute ta vie, tu as travaillé très dur, à la sueur de ton front et dans des conditions extrêmement difficiles. Considérant que tu as travaillé dans le froid et couché sur le sol à maintes reprises pendant des années. Vraiment impressionnant que tu aies vécu jusqu’à l’âge de 98 ans !

Tu m’as toujours impressionné cher grand-papa et je m’en souviens encore. Je n’ai pas travaillé aussi dur que toi, mais j’ai été brave et courageux à ma façon.

Cet article pour moi est une façon de te rendre hommage. Je suis honoré de t’avoir eu comme grand-père et tu resteras toujours dans mon cœur et dans celui de ma famille. Mes enfants n’ayant pas eu la chance de connaître un grand-papa dans leur vie, ils ont eu celle d’avoir un arrière-grand-père. À chaque fois qu’on allait te visiter, les enfants étaient contents d’aller voir grand-papou, comme ils disaient.

Maintenant grand-papa, le temps est venu de te reposer après cette vie bien comblée. Tu as tellement travaillé fort que tu le mérites, ce repos. Mais sache que tu seras toujours dans mon cœur et que je ne t’oublierai jamais.

Ta petite face rouillée qui t’aime.

Carl xx

Carl Audet

Quand le « Monstre » n’est pas violent

Je lui avais dit qu’un jour, tout cesserait mais qu’il fallait q

Je lui avais dit qu’un jour, tout cesserait mais qu’il fallait qu’elle nous fasse confiance. Ce n’est pas facile de faire comprendre à quelqu’un qu’une autre personne a une emprise sur elle. Comment rester délicat mais ferme?

– Je l’ai dans la peau! Ensemble on se brûle, séparés on se perd.

Elle se séparait mais retournait avec lui à chaque menace ou à chacune de ses belles paroles!

Il lui disait qu’il l’aimait donc. Elle voulait lui « laisser une chance ». Encore.

Un an après être partie et libérée, il continuait à lui écrire, à lui envoyer des mots doux. Mais ce qu’elle ne comprenait pas, c’est qu’au travers de ses mots doux, il y avait des menaces. Des menaces bien inoffensives qu’elle disait parce qu’elle aussi, elle lui en envoyait. La manipulation est traître. Elle est invisible aux yeux de celle qui la subit, mais aussitôt qu’une personne doit user de violence psychologique, c’est un Monstre.

Aussitôt que quelqu’un se sauve d’une maison pour se libérer, il y a une raison. Quand le « Monstre » en question vous rappelle en disant qu’il a changé mais qu’au travers de ses paroles, il y a encore de la manipulation : il n’a pas changé. Quand la roue qui tourne est la même depuis dix ans, pourquoi soudainement la personne changerait-elle mais en conservant ses menaces? Il n’a pas changé.

Elle est retournée. Je dois respecter son choix, qu’elle me dit. Eh bien, elle devra accepter le mien qui est que moi, je ne l’accepte pas. Ma porte sera toujours grande ouverte pour elle mais lui, il ne me manipulera pas. Je dois la regarder couler, encore une fois, parce qu’une personne qui ne veut pas s’aider, on ne peut pas l’aider de force. J’ai tout essayé, je le jure.

Et chaque fois, elle me dit : « c’est la bonne ».

Je n’y crois plus.

Qu’est‑ce qui se passe dans la tête d’un manipulateur? Est‑ce une victoire pour lui? Est‑ce qu’il est fier d’avoir encore gagné? Ou est‑ce que quelqu’un peut vraiment changer?

Seul le temps me le dira. Encore.

Eva Staire

 

L’amour au temps du corona

J’ai passé une grande partie de ma vie à pratiquer l’amour à

J’ai passé une grande partie de ma vie à pratiquer l’amour à distance. Moi dans un village, une grande ville ou un kibboutz. L’amoureux dans une autre région, un autre pays, une autre réalité. On se téléphonait (oui oui, avec un vrai téléphone branché dans le mur et un fil en queue de cochon), et on s’obstinait pendant une heure pour décider qui allait raccrocher en premier. On s’écrivait (oui oui, avec du vrai papier parfumé et des p’tits minous quétaines dans le bas à droite, juste à côté des mille PS et PPS et PPSS…). On mettait un vrai timbre à 37 cents sur l’enveloppe, et on allait au bureau de poste trois fois par jour pour voir si la réponse était arrivée. On attendait, on s’espérait, on soupirait. Et on profitait des retrouvailles autant que nos parents et le temps nous le permettaient.

Mais là, avec le coronavirus et toutes les mesures visant à freiner sa propagation, l’amour à distance prend un tout autre sens.

L’amour à distance déprime les adolescents qui n’ont pas vu leur chum ou leur blonde depuis le 12 mars. C’est long, ça, quand on est un ado bourré d’hormones et d’idéaux. L’amour à distance inquiète les couples qui font maison à part et qui doivent se donner rendez-vous dans les parcs, à distance de 2 mètres. Loin des yeux… près du cœur.

L’amour à distance, c’est aussi celui qui nous convainc de déposer l’épicerie sur le balcon de mamie et de lui coller des dessins d’arc-en-ciel de l’autre côté de la fenêtre, de lui faire des bisous volants à travers la vitre et d’espérer très, très fort que les sapristi de virus la laisseront tranquille. C’est celui qui nous donne la force de lui sourire et de cacher nos larmes quand on retourne chez nous.

L’amour à distance, c’est l’appel téléphonique ou le message électronique qui relie l’enseignant et son élève. C’est l’heure passée à jouer à des jeux vidéo en ligne avec des amis, juste parce que ça nous permet d’entendre la voix des amis. Presque comme s’ils étaient à nos côtés… C’est le 5 à 7 avec les copains qui permet de faire résonner nos chin-chin sur une plateforme d’échange.

L’amour à distance, c’est la photo drôle qu’on envoie à la parenté pour leur dire que « ça va bien aller », même si des fois, on en doute. C’est le message privé qu’on envoie à de vieux amis qu’on avait oubliés dans notre liste d’amis sur les réseaux sociaux… « Salut… je voulais te dire que je pense à toi, j’espère que le confinement ne te fait pas trop la vie dure ». C’est l’appel à l’aide qu’on lance pour dire que là, c’est trop.

L’amour à distance, pour plusieurs, c’est le sacrifice du temps pour les services essentiels. C’est devoir remettre nos précieux enfants dans les mains des éducatrices, des grands-parents ou de notre parent divorcé, le temps d’aller soigner, nourrir, faire de la recherche ou prendre les décisions qui permettront à notre communauté de s’en sortir maintenant et plus tard.

L’amour à distance est fait des prières et des ondes qu’on envoie à nos proches qui sont loin (définir « loin » selon la situation : isolés de l’autre bord de la rue ou coincés de l’autre côté de l’océan, en attente d’un rapatriement). Certains ont dit « Aimez-vous les uns les autres », d’autres ont prôné « Aime-toi toi-même »… live ou à distance, mais aimez-vous.

Cet amour à distance, c’est peut-être, au bout du compte, ce qui va rendre l’amour plus proche, plus complice, plus durable. C’est peut-être la base d’un réel rapprochement social.

Nathalie Courcy

 

Ce qu’est la famille?

Je suis maman de quatre enfants, mais je suis aussi une belle-mère.

Je suis maman de quatre enfants, mais je suis aussi une belle-mère. Notre famille fait partie des milliers de familles recomposées de ce monde. Nous ne sommes pas mises à part de la société. Bien au contraire, c’est un mode de vie de plus en plus reconnu. Tant qu’il y a de l’amour, c’est ça non?

Ce qu’est la famille pour moi?

Peu importe la couleur, l’origine, besoins particuliers ou pas, couple homosexuel, couple bisexuel, que tu aies deux pères, deux mères, une belle-mère, un beau-père, une maman, un papa et une belle-mère, ou que tu sois un parent monoparental, tant qu’il y a de l’amour et du bonheur, c’est ce qui, quant à moi, représente la famille.

Une famille, c’est d’apprendre à devenir parent tous les jours. C’est d’accepter que nos enfants nous soient prêtés et que la vie est tout, sauf éternelle. Nous avons perdu notre petite fille âgée de vingt mois le 12 octobre 2019 d’un accident extrêmement tragique. Son petit cœur a cessé de battre dans nos bras. Nous avions plein de scénarios et tout plein de rêves pour notre Livia. Et d’un coup, le temps s’arrête et tout ceci ne devient que mémoire. Livia est devenue mémoire, j’ai peine à l’imaginer. Ce qui nous reste? Des souvenirs. Aussi vite elle est née, aussi vite elle nous a quittés, si prématurément. Mais la vie de famille ne s’arrête pas. Elle grandit à travers cette épreuve, la famille devient davantage un mouvement d’espoir et d’amour.

La famille, c’est aussi cela malgré tout. Les liens entre nos enfants et nous se sont grandement solidifiés. Nous comprenons tant de choses en si peu de temps. La famille pour moi, c’est de savoir s’accepter, s’aimer et partager autant de bonheur qu’il est possible de le faire. Mais c’est aussi d’accepter les peines et les joies de chacun d’entre nous.

C’est d’apprendre à partager une maison avec tous ses membres d’une famille différente. En tant que belle-mère, c’est de savoir prendre sa place d’apprendre à aimer les enfants d’une relation ancienne. Être un beau-papa, c’est d’ouvrir sa porte à sa femme, mais aussi à ses enfants. C’est aussi d’apprendre à aimer ces petits inconnus qui deviendront des amours inconditionnels à leur tour. Au fond, c’est ça être une famille. Qu’elle soit recomposée ou non. L’amour mène toujours.

C’est ça la famille pour moi :

Aimer – partager – pardonner – accepter – s’ouvrir – apprendre – bonheur – confiance – partage – être coloré – profiter de la vie – une ouverture d’esprit – juste beaucoup d’amour – des activités enrichissantes – des moments de douceur – des moments de joie – des moments de peine – des moments heureux – des moments moins heureux – des rires – des pleurs – des moments doux –

Mais tellement juste de L’AMOUR.

Comment vois-je les choses au niveau d’une communauté?!

Nous résidons à Saint-Samuel, un petit village au Centre-du-Québec.

Je peux vous dire que c’est beau de voir la solidarité entre citoyens. Des rencontres sur la patinoire pour un match improvisé. Les citoyens sont âgés de tous âges, et c’est ce qui est beau. Une diversité. Une acceptation du fait que cette fois‑ci, il ne faut pas être le plus fort, mais bien celui qui va partager la puck de hockey avec un enfant tout jeune, qui apprend tout juste à patiner. C’est d’avoir une ouverture d’esprit envers tout un chacun et non d’avoir un esprit compétitif. Un beau bonjour lorsque l’on se croise au bureau de poste. Parce qu’on va se le dire, nous sommes une petite population et un bonjour se transforme vite en une conversation sur la vie d’aujourd’hui!

C’est de se rencontrer à la bibliothèque. Rencontrer d’autres parents qui vivent la même chose que nous : être un parent. Être « propriétaire » d’une famille!

Je crois que le mouvement de solidarité devrait durer. Je crois que des activités pour regrouper les gens, les vieux, les plus jeunes, c’est réellement de redonner un souffle de vie et d’espoir dans une société. Au fond, tu n’as pas d’âge tant que tu garderas ton cœur d’enfant.

Et si la communauté était tout simplement ça : une famille?!

Une famille n’a pas de sexe. Une famille n’a pas de couleurs. Une famille n’a pas d’origines.

Une famille n’a pas d’orientation sexuelle. Tu peux être qui tu as envie d’être. Tu peux être la famille de tes rêves.

Jessyca Brindle

Enceinte et amoureuse

Mon amour, depuis des années, je sais que je t’aime. On partage c

Mon amour, depuis des années, je sais que je t’aime. On partage chaque journée du quotidien ensemble. On encaisse les mauvaises nouvelles et on souligne les promotions. Pendant tout ce temps, on a eu nos hauts et nos bas, comme tous les couples. Mais aujourd’hui, il faut que je t’avoue quelque chose… Quand je suis enceinte, je suis encore plus amoureuse de toi que je ne l’ai jamais été. Je veux prendre le temps de t’écrire à quel point je t’aime, et surtout, les raisons qui font de toi la meilleure personne avec qui vivre cette aventure…

1- « T’es tellement belle… » : Tu me répètes tout le temps à quel point tu me trouves belle. Même à l’aube de cet accouchement, même avec 50 livres en plus, même avec mes quatre nouveaux mentons et ma souplesse de camion… même quand moi, je me regarde et que j’ai envie de pleurer. Toi, tu restes avec cette étincelle dans les yeux, rempli d’amour et de gratitude pour la vie. Tu me répètes que tu me trouves belle de la tête aux pieds, pis en plus, tu le penses.

2- Ta présence. Je te sens auprès de moi à chaque seconde. Même quand tu es au travail, je sais que tu t’inquiètes pour moi, pour nous. Je sais que tu t’inventes du temps dans la journée pour m’écrire un texto, juste pour savoir comment je vais. Tu t’inquiètes quand je vomis, tu t’inquiètes quand j’ai des contractions. Je te sens près de moi, tout le temps. Même la nuit, quand je me lève aux heures pour aller aux toilettes… Je sens que ton sommeil devient plus léger, comme pour guetter le moindre signe qui pourrait indiquer que j’aurais besoin de toi.

3- Quand on parle de l’accouchement, tu deviens vulnérable. Tu appréhendes ce moment parce que tu sais que tu t’y sentiras si impuissant. Tu me répètes que même si je veux accoucher naturellement, j’ai le droit de flancher si j’ai trop mal. Tu me répètes que tu as si peur de me perdre, moi. Tu l’aimes ce bébé, de tout ton cœur. Mais c’est à moi que tu penses quand tu as peur que ça tourne mal… Et moi, je te rassure en te disant que tout va bien aller, même si au fond, moi aussi j’ai peur.

4- Tes petites attentions. Parce que chaque fois que tu me ramènes du chocolat, tu me confirmes que j’ai choisi la bonne personne avec qui partager ma vie. Chaque petit déjeuner au lit le samedi, je sais que tu le fais avant que les nausées arrivent. Chaque fois que tu m’apportes une doudou sur le divan, pour me réconforter. Même si je n’ose pas te dire à quel point il fait chaud dans mon corps, je m’enroule dedans, juste parce que je me sens aimée.

5- Et mes sautes d’humeur! Ces crises qui pourraient faire fuir les plus trouillards… Mais pas toi. Toi, tu me regardes pleurer sans raison, manquer de patience et même te crier dessus, et parfois, je le vois, ton petit sourire en coin… Celui qui confirme que j’ai l’air un peu folle en ce moment… mais qui est tellement rempli d’amour en même temps… Ce petit sourire qui dit que ça va passer et qu’on va en rire dans quelques semaines ensemble. Parfois, même deux secondes après une grosse crise, on se regarde et on pouffe de rire ensemble. Parce que moi aussi, je me trouve ridicule…

Mon amour, je n’aurais pas pu choisir un meilleur humain pour partager la parentalité. Je suis fière de porter ton enfant, je n’aurais pas voulu l’avoir avec personne d’autre sur cette Terre. Même avec Nick Carter. Je t’aime. Tellement. J’ai hâte de te présenter ton fils, j’espère qu’il te ressemblera. Merci d’être si attentionné avec moi, avec nous. Merci de m’aimer autant que je t’aime.

À tous les partenaires de vie remplis d’amour… Merci…

Joanie Fournier

 

Le bal de promo…

… Ou comment je n’ai pas été la reine du bal. En fait, il nâ€

… Ou comment je n’ai pas été la reine du bal. En fait, il n’y avait pas de reine du bal, donc théoriquement, il est normal que je n’aie pas été élue. Mais soyons réalistes, mon niveau de popularité ne me l’aurait pas permis.

Je ne faisais pas partie des filles populaires de l’école. Je n’ai pas eu à choisir entre plusieurs invitations pour décider qui allait m’accompagner. J’y suis allée seule avec mes amies qui ont bien voulu m’intégrer dans leur groupe. En fait, je ne voulais qu’une seule invitation, il s’appelait Jonathan (si tu me lis, je te salue ;)). J’étais secrètement amoureuse de lui depuis le début de l’année. Mais mes espoirs étaient vains, car si je me souviens bien, il avait une petite amie. Pourtant, j’espérais qu’une fin digne d’un film de filles m’arrive. Tu sais, quand le gars se rend compte qu’il n’a pas choisi la bonne…

Malheureusement, je n’ai pas eu ma belle fin romantique.

Pourtant, ne pas avoir embrassé le gars à la fin de la soirée comme dans tout bon film romantique fera partie de mes regrets.

Mais la vie continue après le secondaire. Que cette période soit la meilleure de ta vie ou la pire. Tu deviendras une personne magnifique. Ce ne sera plus qu’une partie de ton passé, une partie de ce que tu es devenue.

Après le secondaire, il n’est plus question de popularité, mais bien de devenir l’adulte de demain. Ce que tu y as vécu ne te définira pas.

À toi maintenant de choisir ton destin, ton chemin.

Ah oui! Et toi Jonathan, si je pouvais retourner dans le temps avec la maturité et la confiance en moi que j’ai maintenant… je t’embrasserais avant la fin de la soirée.

Mélanie Paradis

 

Plus d’amour – Texte: Catherine Desgroseilliers

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Mon amour,

Je me souviendrai toujours du petit moment de panique qui m’a envahie quand j’ai appris qu’une petite fleur poussait au creux de mon ventre. On le voulait, on en avait parlé et combien de fois on s’était imaginé notre vie avec notre petite marmaille. Mais là, en voyant la deuxième barre apparaître tranquillement sur le test de grossesse, ça m’a frappée en plein visage. J’ai réalisé que c’était bien réel : nous allions être trois. À travers ces quelques minutes d’attente, j’étais devenue maman.

Dans les dernières années, nous nous étions construit notre petit nid d’amour, notre havre de paix. Je savais que dans les journées grises, j’avais toujours notre chez‑nous, un fleuve tranquille où me réfugier. 

Nous le savions, ce petit plus sur ce test de grossesse était sur le point de changer notre vie. Notre petite vie tranquille ne serait peut-être plus si tranquille dans les années à venir. Je me souviens m’être dit que je ne voulais pas perdre ce que nous avions bâti ensemble, comme tant de couples qui se sont égarés à travers les trop grandes responsabilités. Les mots que tu as prononcés à ce moment raisonnent encore dans ma tête : « Ce sera seulement plus d’amour ». Ah que tu as visé juste !

Depuis l’arrivée de notre bébé, on solidifie notre nid d’amour. On s’adapte, on fait des compromis parce que dieu sait que tout n’est pas toujours rose. Oui, il y a plus de moments de doute, de frustration et de découragement qu’il y en avait auparavant. Mais malgré tout, ce sont ces moments qui nous apprennent à communiquer différemment, à nous écouter, à nous comprendre. Depuis, il n’y a pas une journée où je t’ai tenu pour acquis. Il n’y a pas une journée où je ne sens pas mon cœur se gonfler d’amour en te regardant dorloter notre bébé tout neuf. Notre amour n’a pas changé, il s’est transformé. On s’aime comme individus, mais on s’admire maintenant comme parents, on se découvre autrement.

Merci à toi de faire en sorte de conserver nos petites traditions d’avant. Merci à toi de me dire que je suis la plus belle, même quand moi je me regarde dans le miroir et que je vois juste une fille cernée avec les cheveux en bataille. Merci à toi de monter la musique et de me faire danser autour de l’îlot de cuisine, ça me permet de lâcher mon fou. Merci à toi de m’obliger à sortir et à faire garder le petit pour avoir un peu de répit. Merci de me faire comprendre que je n’ai pas à me sentir coupable de prendre du temps pour moi, que je serai simplement plus disponible pour lui après. Merci à toi de me permettre de terminer mes projets et de m’encourager même si j’ai la broue dans le toupet et la tête un peu éparpillée. Merci à toi de me rappeler dans les moments de doute que je suis la meilleure maman pour notre enfant et que je fais plus que de mon mieux. Tout ça me permet de ne pas juste me sentir comme une maman, mais comme une femme, ta femme. 

Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai remercié la vie de t’avoir mis sur ma route, un vendredi gris et pluvieux. Grâce à elle, ce soir, je peux caresser du bout des doigts ce qui a de plus précieux au monde : notre petit trésor et toi. C’est juste plus d’amour comme tu le disais, tu avais tout compris.

Catherine Desgroseilliers