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Quand le confinement sera terminé, je…

Une fois le choc du premier confinement passé, on s’est rapidemen

Une fois le choc du premier confinement passé, on s’est rapidement mis à rêver de l’après-COVID. Pour se rendre compte rapido presto que la COVID ne s’essoufflerait pas de sitôt. Alors on s’est mis à rêver de l’après-confinement. On se doutait que l’été éloignerait la bibitte et apporterait un relâchement des mesures sanitaires. On espérait la réouverture des endroits publics, des parcs, des entreprises.

On en a profité ! Oh que oui ! Mes enfants et moi étions les premiers en ligne devant la porte de la bibliothèque (je sais, je sais, on est wild sans bon sens). On s’est garochés dans les parcs. On a repris nos habitudes au musée, au resto… tout en respectant les règles. Deux mètres, masque, nettoyage fréquent des mains, garder les symptômes à la maison bien isolés du reste de la société.

On attendait avec impatience le moment où le gouvernement donnerait la permission de se regrouper à l’extérieur et de sortir des limites des régionales. J’avais déjà rempli le réservoir d’essence de ma voiture, les bagages étaient prêts… Dès l’annonce, on a embarqué dans la voiture, direction : maison de grand-maman pour un pique-nique sur le balcon. On ne s’était pas vues depuis les fêtes… c’est long en titi, ça !

On a profité de l’été, on a continué à travailler sur notre système immunitaire et sur notre dose de petits bonheurs. On a vu quelques amis, toujours en respectant les règles. Toujours en sachant que c’était un privilège temporaire dont il fallait profiter. Comme la vie, hein !

Puis, septembre est arrivé. Les zones ont commencé à changer de couleur au même rythme que les feuilles des arbres : vert, orange, rouge. STOP ! On arrête tout. Ou presque. Cette fois-ci, au moins, on peut aller se faire couper les cheveux, on peut aller faire l’épicerie en couple, les parcs sont accessibles et les enfants peuvent aller à l’école, même si c’est un jour sur deux. Le choc est moins grand qu’au premier confinement.

Mais quand même, on s’ennuie de Mamie ! On s’ennuie des amis ! Comme tout le monde, on veut notre vie ! La vie d’avant, oui, même si on aime bien le cocon familial très douillet formé par la pandémie.

Quand j’ai demandé à mes enfants ce qu’ils avaient le plus hâte de faire quand le confinement serait terminé, je m’attendais à ce qu’ils nomment plein d’activités, des sports, des sorties, des personnes qu’on n’a pas vues depuis trop longtemps. Bien sûr, ils ont hâte d’inviter des amis à la maison et d’aller dormir chez eux.

Mais leurs premières réponses ont été :

  • Sourire aux gens sans masque et voir leur sourire
  • Donner des câlins aux personnes qu’on aime.

Je trouve ces réponses de toute beauté et si vraies.

Demandez à vos enfants de compléter la phrase « Quand le confinement sera terminé, je… », juste pour voir. Ça apporte parfois des surprises et de belles discussions ! Et pourquoi ne pas faire le même exercice avec votre conjoint, vos parents ou vos amis ? Je suis curieuse de connaître les réponses.

Nathalie Courcy

Faire confiance à l’univers

Après une quinzaine d’années de vie commune, divorce. Nos chemin

Après une quinzaine d’années de vie commune, divorce. Nos chemins n’étaient plus parallèles. Notre petite famille a éclaté. Garde partagée. Nos deux belles cocottes ne comprenaient pas trop ce qui se passait. Ça m’a rentré dedans. J’étais à terre, complètement désemparé. J’avais besoin d’aide. Je voulais comprendre ce qui s’était passé. Pourquoi ce fossé s’était‑il creusé entre nous au fil du temps ? Pourquoi « Pour le meilleur et pour le pire » ne voulait rien dire pour elle ? Je me suis ramassé à la petite cuillère et suis allé voir une psychologue. Je me souviens encore de la toute première séance. J’étais déterminé. Je voulais comprendre. Ce jour‑là, sans trop le savoir, j’ai débuté un merveilleux cheminement qui m’a permis de vivre une transformation. Et aujourd’hui j’en suis fier.

J’ai compris que notre mariage n’était pas fait pour durer. Depuis le début, il avait une date de péremption. Que nous n’étions pas compatibles, finalement. Nous avons vécu ce que nous avions à vivre. Ce divorce a été un épisode douloureux, mais avec du recul, je remercie l’univers de me l’avoir fait vivre. Mon âme avait besoin de vivre cette expérience très émotionnelle pour grandir et s’épanouir. Je ne suis plus la même personne que j’étais. J’ai réussi à dépoussiérer ma sensibilité qui s’était réfugiée dans un coin reculé de mon cœur. « Tu as zéro intelligence émotionnelle », me disait mon ex-conjointe. C’était tellement faux. J’étais blessé, voilà. System shutdown. La thérapie m’a permis de réparer le filage qui était brisé entre ma tête et mon cœur. J’ai appris à ressentir et à comprendre mes émotions, à ressentir mon énergie et celle des autres. Ce cheminement magnifique n’aurait pas été possible si je n’avais pas vécu ce divorce. Merci, univers. Je me suis retrouvé. Et j’ai appris une leçon très importante : ne jamais avoir peur d’être moi-même et d’apparaître.

Quelques années se sont écoulées depuis le divorce.

Aujourd’hui, je partage ma vie avec une âme merveilleuse avec qui je vis un amour profond. Merci, univers. Ma nouvelle conjointe et moi avons choisi de vivre ensemble. Dès l’annonce de notre beau projet de vie commune et de famille unie, j’ai senti une résistance de la part de mes filles. Je suppose qu’elles ne voulaient pas briser leur routine, soit celle d’avoir leur papa à elles toutes seules une semaine sur deux. Elles étaient réticentes à faire partie d’une deuxième famille recomposée. Qu’étais-je censé faire ? Reporter à plus tard le beau projet que ma conjointe et moi caressions ? Non. Nous avons choisi de faire confiance à l’univers. Nous avons donné le GO à notre projet. Quelques mois plus tard, nous étions tous sous le même toit.

Aussitôt déménagés, voilà que la pandémie liée à la COVID‑19 a confiné notre nouvelle famille recomposée à la maison. On ne l’avait pas vue venir, celle‑là. L’adaptation a été moins graduelle que prévu. Mais nous n’avions pas le choix. Mes adolescentes, déjà fragiles à l’idée de déménager et d’avoir à partager leur papa avec une autre femme et ses enfants, ont eu de la difficulté à s’ajuster et à s’adapter. « Ils sont différents de nous. » « On n’a rien en commun avec eux. » « Ses enfants sont turbulents et bruyants. » « On n’a pas choisi de déménager. » « C’était ton choix, pas le nôtre. » Quand l’être humain résiste au changement, il se concentre uniquement sur les irritants et fait abstraction de tout ce qui est positif et qui peut favoriser la croissance et l’épanouissement. Et c’est pire encore quand l’ex-conjointe se mêle de tout ça en arrière-plan.

Voilà que quelques mois plus tard, ma plus vieille a choisi d’aller vivre chez sa mère à temps plein. Bien que son choix m’ait fait beaucoup de peine, je l’ai accepté. Elle était soulagée de savoir que je n’étais pas fâché et que je continuais à l’aimer. Notre relation va continuer d’évoluer, mais d’une manière différente. Quelques semaines plus tard, sa sœur cadette a fait le même choix. J’étais atterré. Je le suis encore.

Mes filles, je les aime, je les adore. Je leur ai proposé une nouvelle vie. Un cheminement différent. Ma conjointe et moi avons tout fait pour rendre la transition la plus agréable pour toute la famille : rénovations pour que chaque membre puisse avoir sa chambre, ajustements au niveau des repas, activités organisées pour favoriser la création de nouveaux liens, etc. Tout ça pendant le merveilleux confinement. Mais depuis le début, je ressens une résistance chez mes filles. Une fausse croyance que ça ne marchera pas, que ça ne marchera jamais. Et depuis le tout début, il y a mon ex-conjointe qui essaie de s’ingérer dans notre projet par tous les moyens possible en s’interposant entre nos filles et moi. Franchement pas agréable. Et inacceptable.

Notre nouvelle famille recomposée se transforme déjà et devra poursuivre son évolution d’une manière différente. Ça nous fait vivre beaucoup d’émotions.

Peu importe ce qui arrivera dans les jours et les mois à venir. Je fais confiance à l’univers. Rien n’arrive pour rien.

Le papa anonyme

Résilience 2.0.2.0

L’année 2020 aura été, pour de nombreuses personnes, très dif

L’année 2020 aura été, pour de nombreuses personnes, très difficile. En effet, l’arrivée de la pandémie aura chamboulé les plans et l’avenir de bien des gens. Mais, si au lieu de focaliser sur tout le négatif que ça a créé, on en profitait pour apprendre la résilience et de surcroît, transmettre cet enseignement à nos enfants ?

Loin de moi l’idée de banaliser les conséquences physiques et mentales que ce virus a causées. Au contraire, j’ai énormément d’empathie pour les gens qui ont développé de l’anxiété, une dépression, qui ont perdu leur emploi, qui ont été gravement atteints par la maladie ou qui ont perdu un proche. C’est une réelle catastrophe humaine qui, jusque‑là, était inimaginable.

Cependant, pour le reste de la population, nous avons encore le choix de la façon dont nous pouvons réagir face à la situation. Certes, nous vivions une grande période d’incertitude. Mais nous vivons encore. Et malgré le fait que nous soyons, pour une grande majorité, confinés au niveau social, il ne faut pas oublier que nous sommes malgré tout choyés.

Certes, nous ne pouvons plus voir nos familles et amis. Nous ne pouvons plus aller au restaurant, au cinéma, au gym ou voir des spectacles. Les sports d’équipe sont interdits. Mais tout ceci n’est que temporaire. On ne sait pas quand, mais nous avons la certitude que nous pourrons retrouver cette normalité dans un avenir quand même rapproché. Entre temps, nous avons toujours l’essentiel.

Ça a l’air facile, vous me direz. Mais pas tant que cela. La résilience, ça s’apprend dans toute situation. Il y a cinq ans, notre famille a vécu un incendie. Du jour au lendemain, on se retrouve sans rien. On n’a plus de vêtements, plus de jouets, plus de maison, plus de nourriture. Les enfants sont complètement déracinés de leur milieu. On sait que nous retrouverons tout cela, et qu’entre temps, nous ne sommes pas à la rue. Mais on sait aussi que plus rien ne sera comme avant. Il a fallu s’adapter, se serrer les coudes et apprendre la résilience. On ne pouvait rien changer, sauf notre attitude face à la situation.

Nous avons eu la chance d’avoir des gens qui ont fait preuve de grande générosité. Nous avons reçu des vêtements pour toute la famille, de la nourriture et des jouets pour les enfants. Au-delà du matériel, ça nous a tellement touchés. Ces dons ont été pour nous une grande source de réconfort. Ce fut l’occasion d’apprendre que l’on n’est jamais vraiment seul dans la vie et qu’il faut partager avec les autres quand on a la chance de vivre confortablement. Il faut aussi accepter de recevoir quand c’est le temps et mettre notre orgueil de côté. Parfois, un simple geste peut faire toute la différence pour la personne qu’on aide.

J’ai donc envie de vous dire : voyez le positif dans votre vie actuelle. Si vous vivez dans votre bulle familiale, que vous avez un emploi, un toit, de la nourriture, des jouets pour les enfants et des appareils électroniques pour vous divertir, vous êtes extrêmement chanceux.

Profitez‑en pour faire du bien autour de vous. Contactez des personnes seules. Un appel téléphonique ou vidéo à vos parents avec les enfants leur fera tellement plaisir. Faites un peu d’épicerie pour une personne âgée et allez la lui porter. Juste vous voir sur le bord de la porte pourra faire une différence dans son état mental.

Vous connaissez une personne qui vit une difficulté ? Offrez-lui votre aide. Prenez le temps de l’écouter et peut‑être de l’aider à trouver les bonnes ressources pour s’en sortir.

Vos enfants trouvent cela difficile de ne plus avoir trois millions d’activités ? Montrez-leur à cuisiner, à ranger, à nettoyer la maison. Après avoir chialé (c’est sûr qu’ils le feront), ils seront heureux de vous avoir aidés et ce sera bon pour leur autonomie. Vendez-leur l’idée que quand tout cela sera fait, vous aurez du temps pour jouer en famille. Allez faire du sport en famille à l’extérieur plutôt que seul au gym, ça n’en sera que plus bénéfique.

On se plaint souvent qu’on manque de temps pour profiter de nos enfants. Nous l’avons présentement ce temps et il ne reviendra pas. Faites en sorte que cette période en soit une où l’on emmagasine de précieux souvenirs.

Soyez positifs, prenez le temps d’expliquer à vos enfants que vos habitudes sont modifiées, mais que cela peut aussi être agréable. Vous en ferez des êtres résilients. C’est, à mon avis, un très bel outil à mettre dans leur bagage de vie.

Annick Gosselin

Parce que ça va pas si bien…

La pandémie nous accompagne chaque jour depuis presque sept mois. L

La pandémie nous accompagne chaque jour depuis presque sept mois. Les arcs-en-ciel ont pris le bord depuis longtemps et la deuxième vague te fesse encore un peu plus…

Pour plein de raisons, d’angoisses, d’inquiétudes, d’adaptation constante, de questionnements sur l’avenir… bah ça va pas si bien…

Le cœur lourd et les yeux au bord des larmes chaque jour. Tu tiens… mais c’est pas facile.

Alors voici 6 choses que tu peux faire chaque jour pour t’aider.

  1. Va dehors,

Bouge. Saute dans les flaques d’eau. Roule-toi dans les feuilles. Marche. Cours. Regarde les arbres. Compte les outardes. Ramasse des pommes.

Chaque jour, va prendre l’air.

  1. Mange un truc que tu aimes.

Du chocolat. De la poutine. Des bonbons. Des chips. Des arachides grillées. De la mangue. Du gâteau.

Chaque jour, mange quelque chose que tu adores.

  1. Fais un câlin.

À ton chum. À ton enfant. À ton chien. À ton chat. À ton lapin. À ton âme.

Chaque jour, prends quelqu’un qui vit avec toi et serre-le. Fort. Écoute son cœur battre contre le tien.

  1. Écoute ta chanson préférée.

Du rock, du classique, du folk, du rap…

Ta toune. Celle qui te fait vibrer, pleurer, rire. Mets des écouteurs. Focalise et écoute. Pis chante. Fort.

Chaque jour, écoute ta toune et chante.

  1. Danse.

Seul. Avec tes enfants. Avec tes collègues de travail. À l’épicerie. Sur une musique festive et légère. Déhanche-toi. Saute. Dandine-toi. Amuse-toi. Embarque le monde avec toi. À distance.

Chaque jour, danse. Comme si personne ne te regardait.

  1. Ris.

Va regarder des vidéos de chutes sur Internet. Un numéro d’humoriste. Appelle ton ami le plus drôle. Faut rire. Pour n’importe quoi.

Chaque jour, trouve un moyen de rire.

Fais tout ça tous les jours. Ça va t’aider.

Parce que ça va pas si bien…

Pis que ça ira peut-être un peu mieux.

Gwendoline Duchaine

La musique, service essentiel, vital

Habituellement, j’aime aller voir beaucoup de concerts.

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Habituellement, j’aime aller voir beaucoup de concerts.

Le 10 mars 2020, j’assistais à mon dernier show.

Deux jours plus tard, le gouvernement interdisait les rassemblements.

La semaine suivante, nous étions tous confinés.

Chaque jour, les décès annoncés ; chaque jour, les mesures sanitaires imposées…

Chaque jour de mars 2020 était une épreuve.

Chaque jour, comme de très nombreuses personnes, j’ai écouté mes chansons préférées pour m’aider, pour me motiver, pour ne pas virer folle, pour ne pas figer d’inquiétude quand mon conjoint a perdu son emploi, pour danser avec mes enfants qui n’avaient plus le privilège d’aller à l’école, pour me sentir moins seule, pour affronter ma peur de sortir travailler, pour me défouler quand tout était interdit…

Chaque jour, la musique m’a tenu la main.

Chaque jour, la musique me tient encore.

On nous a enlevé ce droit‑là, qu’on pensait acquis : aller voir des shows. Qui aurait cru que ça pourrait arriver ?

Les artistes, par solidarité, ont commencé à faire des représentations live. J’ai versé tant de larmes, seule dans mon salon, épuisée par ma journée de travail, à les écouter avec attention.

Je salue ce temps qu’ils ont donné, bénévolement, à des milliers de personnes. Une petite tape dans le dos… du temps en cadeau qui apaise tout…

Puis, après des semaines de confinement, petit à petit, la vie a repris. Sauf les concerts… Tout est annulé, reporté encore et encore…

La musique a été la première à être touchée par les mesures sanitaires et elle sera la dernière à se relever… Les artistes et les fans seront marqués à jamais par cette épreuve…

Depuis quelque temps, par passion et par instinct de survie, de petits évènements musicaux naissent ici et là.

J’ai eu l’immense privilège de participer à l’un d’entre eux. Je n’ai pas de mots assez forts pour dire l’émotion qui m’a submergée. C’était comme… reprendre vie… un peu… à distance les uns des autres… avec toutes les mesures sanitaires si présentes que chaque note et chaque lumière féerique m’ont fait oublier… Voir du monde vibrer et chanter… Respirer, enfin…

Je n’ai pas de mots assez forts pour vous dire merci. Merci chers artistes d’avoir écrit des chansons qui changent tout dans nos vies. Des chansons qui nous portent, qui nous font rêver, qui nous font oublier, mais surtout des chansons qui nous rassemblent. Grâce à vous, on est proches, même loin.

Très chers artistes et très chère industrie de la musique. Avec beaucoup d’amour et de compassion, je pense à toi… J’espère que tu tiens bon, j’espère que tu vas passer au travers, j’espère qu’on va se voir en show encore, j’espère que tu seras encore là. Parce que tu es un service essentiel. Vital pour des milliers de gens. N’oublie pas ça.

Et toi ? Quelle musique te tient la main ?

Gwendoline Duchaine

Six mois avec vous

Lundi, ce sera la grande rentrée. Ici, c’est la grande réouverture des

Lundi, ce sera la grande rentrée. Ici, c’est la grande réouverture des écoles. Parce qu’avec la Covid-19, ça fera tout près de six mois qu’on est encabanés tous ensemble à la maison. Pas d’école, pas de garderie, pas de visite, pas de camp de jour… Et j’avais envie de faire un bilan de tout ça. Un bilan de tout ce que j’ai appris durant cette pandémie.

J’ai appris à être reconnaissante. Parce qu’autrement, jamais je n’aurais eu la chance de vivre six mois consécutifs avec vous. Six mois complets, juste vous et moi. Vous avez pu vivre les tout premiers instants avec votre bébé-frère, vous étiez là à chaque première fois. J’ai pu vous voir grandir, évoluer, jouer et rire tous les jours. J’ai été témoin de vos jeux et de la magie qu’ils suscitent encore dans vos yeux.

J’ai développé mon « système D ». Je me suis improvisée enseignante de primaire. Dès le 16 mars, j’étais prête. Nous avons fait des sciences, de la musique, de la couture, du tricot, des mathématiques, de la lecture, de l’écriture, du yoga et j’en passe ! J’ai appris que j’aimais beaucoup vous enseigner à la maison. Vous enseigner la vie. À ma manière. Avec les matières qu’on avait tous envie d’apprendre. Dans le plaisir et sans obligations. Quand les cours à distance obligatoires ont été instaurés, avec les dizaines de rencontres par semaine, les devoirs forcés et le grand vide laissé par l’incertitude collective, là en revanche, j’ai eu moins de plaisir à improviser… Je l’avoue.

J’ai appris à arrêter le temps. J’ai appris à oublier l’heure et à laisser le frigo ouvert 24/7. J’ai appris à lâcher prise sur ce que vous mangiez et quand vous le mangiez. J’ai appris à fermer les yeux sur le bordel. J’ai appris à vous faire confiance à travers vos mille expériences scientifiques. J’ai appris à profiter de chaque câlin, de chaque rire et de tous les petits instants magiques du quotidien.

J’ai appris à vivre avec vous, pas juste en mode routine-métro-boulot-dodo. Non, vivre avec vous chaque moment et non pas juste survivre à la routine. J’ai appris à quel point j’aimais être votre maman. J’ai découvert que j’aurais sûrement été une bonne maman à la maison. Mais j’aime trop mon travail pour en faire une expérience permanente.

J’ai appris que votre père et moi, on fait un maudit beau travail d’équipe. Parce qu’avant, on manquait de patience devant vos disputes. Souvent. Mais après six mois, je ne sais pas ce qui a changé… Soit c’est vous qui avez appris à mieux jouer ensemble. Soit c’est nous qui sommes devenus plus tolérants, sans le tourbillon de la vie. Soit c’est un peu des deux… Mais une chose est sûre, c’est que tous ensemble, on forme une fichue belle famille.

J’ai hâte que l’école recommence. J’ai hâte de retourner travailler. Pour de vrai. Vous devant votre pupitre et moi devant mon bureau. J’ai hâte de sortir de la maison. J’ai hâte d’aller prendre un verre avec une amie. J’ai hâte de faire des lunchs. J’ai hâte de m’ennuyer de vous, juste un peu. J’ai hâte d’aller vous chercher à la sortie des classes. J’ai hâte que vous me parliez de votre journée, de vos amis et de ce que vous avez appris sans moi. J’ai hâte de vous voir évoluer loin de moi aussi.

Je sais que sans cette pandémie mondiale, je n’aurais jamais eu la chance de rester six mois au complet avec vous tous. Certes, les morts sont nombreux et chacune de ces morts est tragique. Mais ici, on lui doit beaucoup, à cette pandémie. Je n’ai pas envie de me plaindre. Le train-train de la vie reviendra bien vite. Je veux me retourner et voir derrière moi tout ce que cette expérience nous a appris. Parce qu’au‑delà de l’obligation de porter un masque, de garder ses distances et de laver ses mains, je suis certaine qu’on a appris plein de belles choses durant les derniers mois.

Joanie Fournier

 

À toi mon Bébé-Covid

Mon bébé, tu as choisi une drôle de date pour venir au monde… En ce ve

Mon bébé, tu as choisi une drôle de date pour venir au monde… En ce vendredi 13 de l’année 2020, où on nous annonçait la fermeture de toutes les écoles du Québec, moi, j’entrais à l’hôpital pour te mettre au monde. En ressortant de l’hôpital, après cette épreuve de courage, de force, d’endurance et d’amour, le Québec avait changé.

Au début du confinement, je voyais tellement de positif à tout cela. Je me disais que j’avais de la chance de pouvoir t’accueillir dans notre famille, entouré de tes frères et sÅ“urs 24 h/24. Je me disais que nous avions de la chance de pouvoir vivre toutes tes premières fois tous ensemble. Pas d’école pour les grands, pas de garderie pour les petits.

Bien sûr, je savais que ce serait très demandant pour moi. Bien sûr, j’étais aussi inquiète que tu attrapes ce vilain virus. Tu me semblais si fragile. Mais somme toute, je me trouvais chanceuse de vivre ce confinement avec tous mes enfants. En plus, mon congé de maternité m’apportait une sécurité financière que bien des familles n’ont pas eu la chance d’avoir pendant cette période‑là…

Puis, les mois ont passé. Tu as déjà 4 mois, mon Bébé-Covid. Et je comprends aujourd’hui que cette période historique dans laquelle tu es née a déjà une influence sur le bébé que tu deviens.

Avant, tous les bébés adoraient leur siège d’auto. Cette coquille dans laquelle tous les bébés faisaient des allers-retours matins et soirs pour aller à l’épicerie, pour aller chercher les grands à l’école ou pour aller au centre d’amusement. Cette coquille qui pour tous les autres bébés semblait rassurante, tellement ils étaient habitués de s’y endormir. Toi, mon Bébé-Covid, tu as horreur de ton siège d’auto. Les seules fois où tu l’as utilisé, c’était pour des rendez-vous médicaux et ça se compte encore sur les doigts d’une main. Chaque fois qu’on t’y installe, tu hurles jusqu’à ce que l’on t’en sorte. Et ta coquille a fini par prendre la poussière…

Avant, tous les bébés avaient des photos de leurs premiers jours à l’hôpital dans les bras de leurs grands-parents. Toi, mon Bébé-Covid, tu n’auras jamais eu cette chance. Parce que toutes les visites étaient interdites à l’hôpital. Et une fois rendus à la maison, les visites étaient tout aussi interdites… alors tu n’as pas encore connu les bras d’amour de tes grands-parents.

Pour tous mes autres bébés, j’ai pu avoir un semblant de vie sociale. Un cours de cardiopoussette, un cours de piscine pour maman et bébé, des sorties entre mamans, des amies qui viennent prendre un café à la maison… Mais pour toi, mon Bébé-Covid, tout cet univers n’existe pas. Tu n’as pas connu les discussions entre mamans qui ne finissent plus. Tu n’as pas croisé d’autres bébés. Nous ne sommes pas sortis du tout. Et une chance que tu avais des frères et sœurs, parce que je n’ose pas imaginer la solitude si tu avais été un premier bébé…

J’ai une compassion immense pour les mamans qui ont eu un Bébé-Covid comme premier bébé… Elles ont dû tellement se sentir seules… Elles n’ont jamais pu avoir de mamie pour les aider avec le ménage. Elles n’ont eu que des appels téléphoniques pour des conseils d’allaitement ou pour répondre à leurs questions. Elles ont tellement dû se sentir seules avec toutes leurs inquiétudes de premier bébé… Et si vous êtes l’une de ces mamans, sachez que vous êtes courageuse et extrêmement forte.

Et toi, mon Bébé-Covid, tu seras le premier d’une nouvelle génération. Cette génération qui n’aura connu que sa maison. Qui n’aura entendu que les voix de son papa et de sa maman. Qui n’aura senti que l’odeur de son petit environnement. Qui n’aura pas connu d’autres visages encore… Et qui bientôt, on l’espère, connaîtra toutes les petites joies de l’extérieur. Mais sache, mon Bébé-Covid, que tu as le droit d’aimer être chez toi aussi. C’est normal que tu sois plus anxieux quand tu rencontres de nouvelles personnes, de nouvelles odeurs, de nouvelles voix… C’est normal d’être curieux et d’avoir peur de toute cette nouveauté à la fois. Je suis certaine que ta génération sera unique en son genre.

Et vous ? Avez-vous remarqué que vos Bébé-Covid étaient différents ?

Joanie Fournier



Ton masque

Tu es juste content d’être à nouveau en contact avec des gens ! Tu as les yeux qui pétillentâ

Tu es juste content d’être à nouveau en contact avec des gens ! Tu as les yeux qui pétillent ! Tu m’impressionnes. Parce que tu t’adaptes tellement naturellement à tout ça. Parce que tu le portes avec conscience et légèreté. Avec cette innocence si fragile en ces temps si difficiles, tu joues et oublies le petit masque… Ton masque.

Ça faisait des semaines que tu devais rester loin des autres enfants, des autres humains. Des semaines que papa et maman angoissaient chaque jour quand le ministre annonçait les ravages de cette pandémie…

Puis, un jour, maman t’a expliqué que maintenant, il faut mettre un masque sur ton visage pour sortir quand il y a des gens.

Toi, du haut de ton jeune âge, tu as mis le masque. Ton masque. Tu as choisi ton motif préféré, ton héros, ta princesse, une jolie couleur et… tu portes  fièrement ce petit morceau de tissus qui protège tes amis, tes proches… Tu es juste content d’être à nouveau en contact avec des gens ! Tu as les yeux qui pétillent ! Tu m’impressionnes. Parce que tu t’adaptes tellement naturellement à tout ça. Parce que tu le portes avec conscience et légèreté. Avec cette innocence si fragile en ces temps si difficiles, tu joues et oublies le petit masque…

Tu n’imagines même pas à quel point je me suis ennuyée, à quel point je suis fière de toi, à quel point c’est bon d’entendre ta voix, de deviner ton sourire. C’est comme si la vie reprenait enfin. Comme avant. À part nos masques…

Gwendoline Duchaine

L’école à la maison, c’est fini! (dernier partage de ressources pour le primaire)

La COVID-19 aura eu raison de notre école à la maison. C’est elle qui b

La COVID-19 aura eu raison de notre école à la maison. C’est elle qui boucle la boucle d’une précieuse époque où mes enfants auront choisi de vivre leurs apprentissages en famille. Ce n’est plus la même chose pour nous, sans permission de se rassembler et d’explorer le monde.

Mon plus vieux avait déjà effectué son retour en classe en septembre. Il termine présentement sa sixième année avec succès. Il a fait l’école à la maison de la deuxième à la cinquième année. Si vous suivez nos péripéties depuis le début, vous savez que c’est lui, l’initiateur de cette surprenante aventure familiale.

Mon plus jeune, lui, a suivi les traces de son frère et a toujours vécu l’école à la maison. Il termine présentement sa troisième année du primaire. Qui aurait pu prédire que ce serait lui, le plus bouleversé par le confinement imposé par la pandémie. Sans sa COOP d’école-maison, ses sorties avec ses amis, ses cours d’escrime… sa vie est devenue plus fade et il a perdu l’intérêt pour l’école-maison. Il m’a demandé de l’inscrire à l’école en septembre prochain. Hé oui, c’est celui qui faisait encore l’école à la maison qui est le plus à boutte d’être confiné! Ça prouve drôlement ce que je m’évertue à répéter depuis cinq ans : l’école hors établissement scolaire ne signifie pas qu’on enferme nos enfants à la maison. Au contraire, c’est une école sans murs qu’on leur offre!

Alors que la pandémie nous plonge dans l’insatisfaction et nous entraîne vers la sortie, je suis bien consciente qu’elle est également la porte d’entrée de nombreuses familles vers leur propre histoire d’école à la maison. Aussi, avant de tirer ma révérence, je souhaite partager le matériel qui m’a été utile pour les deuxième et troisième cycles du primaire. Donner un coup de main aux petits nouveaux!

Premièrement, des livres et encore des livres. Mon neuf ans a lu PLUS DE 400 LIVRES depuis le mois de septembre. Il les dévore! Avoir du temps pour lire faisait d’ailleurs partie de son top 5 des raisons pour préférer l’école à la maison il y a quelques mois… Si vous êtes curieux, les quatre autres raisons étaient :

  1. C’est toi qui décides! Plus de liberté dans le déroulement de la journée.
  2. Faire la marmotte le matin. Dormir tout son soûl sans subir le stress d’une routine serrée.
  3. Plus de temps libre! Il a pu écrire sa propre BD. Sérieusement, chapeau. Il a travaillé sur ce projet toute l’année. Le résultat est impressionnant.
  4. Passer du temps avec maman. (Ben oui! À neuf ans, il paraît que c’est encore ben ben trippant!)

Mais bon, je m’éloigne du sujet… la littérature jeunesse. Voici quelques suggestions rapides pour vos enfants :

Si vous avez des amoureux des chats chez vous :

  • La série Méchant Minou (Nick Bruel) ;
  • La série Gangster (Johanne Mercier) ;
  • La série Le Chat assassin (Anne Fine) ;
  • La curieuse histoire d’un chat moribond et sa suite (Marie-Renée Lavoie) ;
  • La série La Guerre des Clans (Erin Hunter) (plus pour le troisième cycle).

Si vous avez des fans de BD :

  • Les séries de Dav Pilkey (Capitaine Bobette, Super Chien et Ricky Ricotta) ;
  • Amulet (Kazu Kibuishi) ;
  • Mort et déterré (Jocelyn Boisvert).

Pour vos lecteurs de romans :

  • Les séries de Caroline Héroux : Les Pareils pour le deuxième cycle et Défense d’entrer! pour le troisième cycle ;
  • La collection La Bande des Quatre (Alain M. Bergeron, François Gravel, Martine Latulippe et Johanne Mercier) ;
  • La collection Mon Mini Big à moi. On a un faible pour Bacon Latranche — Détective grillé 1, 2 et 3 (plus pour le deuxième cycle) ;
  • La série Bine (Daniel Brouillette) (plus pour le troisième cycle) ;
  • Max au Centre Bell et la suite des aventures de Max (Olivier Challet) (plus pour le deuxième cycle).

Deuxièmement, voici les cahiers que nous avons utilisés pour nous guider dans nos apprentissages en français, mathématiques, anglais, science, géographie et histoire :

  • Français 3e — 4e années : Zig Zag (ERPI)
  • Français 5e -6e années : Arobas (ERPI)
  • Mathématiques 3e -4e années : Tam Tam (ERPI)
  • Mathématiques 5e -6e années : Décimale (ERPI)
  • Anglais 3e -4e années : You Have Mail! (ERPI)
  • Anglais 5e -6e années : Spirals (Chenelière)
  • Science 3e -4e années : Éclair de génie (ERPI)
  • Science 5e -6e années : Éclair de génie (ERPI)
  • Géographie et histoire 3e -4e années : Panache (Chenelière)
  • Géographie et histoire 5e -6e années : Escales (ERPI)

Et finalement, voici mes ressources Web incontournables pour préparer une année scolaire :

  1. L’orthographe au quotidien, moi j’y tiens! https://deuxprofsunepassion.jimdofree.com/orthographe-au-quotidien-2e-cycle/

Listes de mots à étudier (tirés de la Liste orthographique à l’usage des enseignantes et enseignants) ainsi que dictées pour le deuxième cycle

Listes de mots à étudier (tirés de la Liste orthographique à l’usage des enseignantes et enseignants) ainsi que dictées pour le troisième cycle

  • La pyramide des verbes au 2e cycle

http://laclassedezazou.eklablog.com/la-pyramide-des-verbes-2e-cycle-socrative-a115109398

  • La chanson de l’imparfait

http://tables-de-multiplication.fr/

Si vous cherchez des outils pour la maternelle et le premier cycle, j’ai déjà partagé mes ressources coup de cÅ“ur dans les billets suivants :

Et si on sautait la maternelle?

Les apprentissages en famille (ressources pour le premier cycle du primaire)

J’espère que ces informations vous aideront à faire le saut avec plus de facilité vers une année d’école à la maison. Évidemment, les cahiers ne sont qu’un petit morceau des apprentissages en famille. Dans certaines maisons, ils sont même totalement absents et l’expérience n’en est que plus agréable. De mon côté, ils m’ont aidée à apprivoiser un défi qui me donnait le vertige. Je repasse la rondelle à l’école de quartier avec plaisir, bien fière de ce que j’ai accompli avec mes deux garçons. Ils sont allumés, cultivés et très agréables à côtoyer. Je ne les ai pas brisés (ouf!). Bonne chance à vous, que vous entamiez ou poursuiviez l’aventure!

Elizabeth Gobeil Tremblay

Mon amour, et si on restait confinés?

Voilà plus de huit semaines qui ont passé depuis que notre gouvernement a

Voilà plus de huit semaines qui ont passé depuis que notre gouvernement a annoncé le confinement pour tous.

Presque deux mois qu’on a changé notre routine en entier.

Au début, ce fut certes très déstabilisant, voire vertigineux.

L’école fermée, le hockey des gars terminé comme ça, sans party de fin de saison, même sans séries.

Nos projets à venir suspendus, le camping qu’on attend durant tout l’hiver qui n’a plus de date d’ouverture. Tout sur hold. Pour nous et pour la planète entière.

Y’a de quoi faire un peu d’angoisse.

Nos nuits furent perturbées ; on se réveillait en plein milieu de la nuit en se parlant de nos peurs, de nos inquiétudes. Ne sachant plus du tout de quoi serait fait demain.

Les gars se réveillaient après avoir rêvé à des choses tristes.

Leur mamie avait attrapé la COVID. Le lendemain, c’était leur pépère. Toujours ce genre de cauchemar.

Après dix jours, un nouveau beat s’est installé.

Chaque matin commençait maintenant comme si c’était dimanche!

Au menu : pancakes, musique, jeux de société et beaucoup de temps ensemble.

Les soirées? Des concours de soupers chacun son soir, des tournois de Mario Kart, de grandes marches, du temps, beaucoup de temps ensemble.

Soudainement, je me suis surprise à espérer que ça ne cesse pas tout de suite, que ça s’étire encore juste une semaine ou deux, pour qu’on puisse vraiment faire tout ce qu’on avait envie de faire. Ces deux semaines‑là ont passé et voilà que je souhaitais toujours qu’ils ne nous annoncent pas que c’était la fin du confinement.

Parce que, quand on ne sera plus confinés les quatre ensemble, vous me manquerez trop.

Toi Charlie, tu retrouveras tes amis, ton sport, ton envie de toujours être en action. Et moi, c’est tout ce que je souhaite pour mon enfant de dix ans. Bien sûr, mais en ce moment, je suis la plus chanceuse d’avoir autant de temps avec vous, t’sais.

Et Phénix, lui, il capote sa vie d’être ton seul ami en ce moment. Toujours prêt à tout pour rendre son grand frère heureux!

Les nuits à quatre dans notre lit à écouter Netflix seront rares.

Papa n’ira plus faire des méga grosses épiceries… (lol) et il ira encore moins à la SAQ pour maman (lol lol).

Mon stress, il reviendra inévitablement lui aussi.

Rien ne sera comme avant.

Ni notre façon de s’occuper de chacun de nous ni cette façon d’apprécier les moments ensemble. J’espère qu’on se priorisera toujours comme en ce moment.

Parce qu’après tout, la famille c’est ça, être bien ensemble, juste nous ensemble.

Beaucoup de choses nous manquent à tous et j’ai hâte que l’on retrouve tous nos activités et ceux qui nous manquent.

Mais j’espère que ce temps sur pause aura su nous apprendre à savoir prendre des pauses quand il le faut et quand on le veut!

Lisa-Marie Saint-Pierre

Chers Grands-Parents

Chers Grands-Parents,

Chers Grands-Parents,

Je vous écris cette lettre pour vous remercier, vous démontrer mon admiration et vous exprimez mon amour pour vous. Vous avez vu apparaître des inventions extraordinaires, vu la technologie naître et évoluer à vitesse grand V et vécu des moments historiques. Pour certains, vous avez peut-être même participé à ces grands moments.

  • Fondation des Canadiens de Montréal en 1909
  • Naufrage du Titanic le 14 avril 1912
  • Première guerre mondiale 1914-1918
  • Droit de vote des femmes au Canada
  • Premier vaccin (vaccin antituberculeux) en 1921
  • Joseph-Armand Bombardier invente la première motoneige en 1922
  • Premiers essais des photographies en couleurs entre 1925 et 1935
  • Découverte de la pénicilline, le premier antibiotique
  • Krach boursier en 1929 (suivi de la Grande Dépression)
  • Invention du stylo à bille en 1938, mais fabriqué en usine à partir de 1953
  • Premier ordinateur 1937-1946
  • Deuxième Guerre mondiale 1939-1945 (Débarquement de Normandie entre autres)
  • Droit de vote des femmes au Québec le 25 avril 1940
  • Création de l’ONU (Organisation des Nations Unies) le 24 octobre 1945
  • Invention du micro-ondes en 1946
  • Guerre du Vietnam 1955-1975
  • Guerre froide 1956-1968
  • Construction du mur de Berlin en 1961
  • Conquête spatiale :
    • Premier satellite artificiel en 1957
    • Premier homme dans l’espace en 1961
    • Le premier homme sur la Lune le 21 juillet 1969
  • Première pilule contraceptive en 1961
  • Début des travaux pour le métro de Montréal en 1962
  • Assassinat du président Kennedy le 22 novembre 1963
  • Assassinat de Martin Luther King Jr. le 4 avril 1968
  • Jeux olympiques à Montréal en 1976
  • Création de Apple en 1976
  • Adoption de la Charte de la langue française en 1977
  • L’échec du référendum québécois 1980
  • Sony et Philips lancent les premiers CD comme support numérique de la musique en 1982
  • Apple lance Macintosh qui comporte des icônes et une souris en 1984
  • Catastrophe de Tchernobyl le 26 avril 1986
  • Tragédie de Polytechnique le 6 décembre 1989
  • Chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989

Tous ces événements en si peu de temps ! Vous avez vécu dans un siècle où il y a eu plus d’évolutions que pendant les deux derniers millénaires. De l’apparition de l’électricité dans vos maisons, de la télévision en noir et blanc à celle en couleur, la télévision grosse comme un meuble, tellement lourde qu’il était presque impossible de la bouger, à une télévision aussi grosse, mais d’une minceur à faire peur et d’une légèreté surprenante. Vous avez vu naître le premier ordinateur, les téléphones portables, internet très lent à super-méga-débile rapide. Vous étiez habitués d’aller dans votre caisse pour imprimer votre livret de transaction, de payer vos factures au comptoir de la banque, de recevoir vos factures par la poste. Aujourd’hui, tout se fait par internet et pas besoin d’un ordinateur. Non, non, simplement avec nos téléphones intelligents.

Vous nous avez transmis des valeurs importantes comme la famille, le respect et l’honneur. Vous avez tout fait pour vos familles. Vous avez su évoluer, apprendre et grandir en même temps que l’évolution de tous les domaines (médical, technologique…) Vous êtes les êtres humains qui ont eu le plus d’adaptation à faire au cours de leur vie.

Beaucoup de familles québécoises ont grandi avec beaucoup de rassemblements familiaux. Le rythme de nos vies a augmenté graduellement jusqu’à en devenir maladif. Tout doit être fait vite. Pas le temps de niaiser ; le temps, c’est de l’argent. Dans votre temps, la femme restait à la maison et s’occupait de tout. Maintenant, il est impossible (ou presque) qu’un des deux parents reste à la maison. Les deux doivent travailler, envoyer les enfants à la garderie, à l’école. C’est la course toujours, les repas, les tâches ménagères, les devoirs, les bains, les exercices physiques, etc.

Et vous, vous nous regardez courir à gauche, à droite, ne prenant pas une seule seconde pour nous. Vous avez téléphoné presque tous les jours pour prendre des nouvelles, mais nous étions trop pressés pour prendre le temps de vous parler vraiment. Vous vous êtes sûrement demandé : “mais où est-ce qu’on a manqué notre coup pour être si seuls, abandonnés ? » La réponse est simple : vous n’avez rien fait de mal. La vie est devenue une course, le temps nous manque. Mais le temps, nous en manque-t-il réellement ou ne prenons-nous juste pas le temps ?

Chers grands-parents, vous auriez mérité notre temps comme quand vous preniez le temps de nous apprendre à faire du vélo ou à cuisiner. Vous ne méritiez pas de mourir seuls.

Pour tous ceux dont les parents ou grands-parents sont encore en vie, appelez‑les, allez les voir, même si c’est au travers d’une fenêtre. Ces personnes ne méritent pas de rester seules. Nous devons prendre le temps pour elles. Ne tentez pas de trouver du temps, vous n’en trouverez pas ; prenez-le, tout simplement.

Nous avons une chance unique de prendre une pause, de réorganiser nos priorités, de réfléchir à nos actions. Nous avons la chance de changer les choses, de reprendre un rythme de vie plus sain. Ce foutu virus nous donne une occasion de changer.

Chers grands-parents au ciel, certains d’entre vous ont eu la chance, l’honneur d’être accompagnés dans vos derniers moments par les membres de votre famille. D’autres n’ont pas eu cette chance. Chers grands-parents, désolée que la vie ait changé drastiquement au point où nous avons « dû » vous abandonner. Désolée que nous ayons pris conscience trop tard de l’importance de notre présence près de vous. Désolée que nous n’ayons pas pris aussi souvent le temps pour vous.

Chers grands-parents, reposez en paix, festoyez avec vos proches retrouvés !

Cindy LB