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Chercher le sens : le quotidien d’une psychologue pour enfant

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Vous défilez dans mon bureau chaque semaine. Je vous accompagne pour des motifs variés : anxiété, dépression, idéations suicidaires, trouble alimentaire et j’en passe. Vous avez 4 ans, 8 ans, 13 ans, 16 ans, peu importe, je vous rencontre et je vous écoute. C’est mon travail, je suis psychologue. Bien souvent, vous ne savez pas trop ce que c’est mon métier. Vous arrivez avec vos doutes, vos craintes, vos défenses. Pour certains, c’est une première, pour d’autres je surviens après une longue liste de professionnels rencontrés, de diagnostics émis, de médications essayées. Mes collègues vous voient, vous saluent, mais ne connaissent pas votre histoire. Vous avez l’air rieur, confiant, arrogant; pourtant, quand la porte de mon bureau se ferme, c’est toute votre souffrance qui prend la place. Plus le temps avance et plus vous êtes à l’aise. Ça prend quelques minutes pour certains, des mois pour d’autres, mais nous réussissons toujours à bâtir une relation de confiance. Je vous trouve courageux, brillant et pertinent.

 

Ce que je fais avec vous est simple et complexe à la fois : nous cherchons le sens. Chercher le sens, ça veut dire voir au-delà du symptôme. Ça veut dire que vous n’êtes pas fou, votre corps, vos comportements et vos paroles livrent le message d’un mal‑être beaucoup plus profond. Ce qui est merveilleux, c’est qu’en le trouvant, en le nommant et en le pansant, les symptômes s’atténuent, puis disparaissent. lls n’ont plus lieux d’être. Il ne s’agit pas de mauvais symptômes à dresser, contrôler ou faire disparaître, au contraire, ce sont les alliés de votre santé mentale. Vos crises de panique, d’angoisse, de rage, elles nous permettent de comprendre le sens de votre souffrance, le sous ‑texte de votre vie que vous n’arrivez pas à mettre en mots ou encore pire, qui a été mis en mots, mais ignoré et qui ressort en maux. Je ne suis pas l’experte qui vous aide, j’ai autant besoin de vous que l’inverse, car sans votre confiance et vos confidences, je ne comprends pas plus que vous ce qui vous arrive. C’est vous les experts de votre système; je possède les connaissances, vous possédez la réalité de votre quotidien et ensemble, on co-construit un espace de réflexion, d’écoute puis de changement.

 

Parfois, je me sens mal de tout ce qu’on vous demande, nous comme société. Je trouve, en effet, qu’on vous demande d’être dans la norme dès votre arrivée dans le ventre de votre mère. Ni trop gros, ni trop petit, préférablement avec le bon nombre de chromosomes. Même chose à votre arrivée au monde : il faudrait idéalement boire aux quatre heures, ne pas trop perdre de poids et le reprendre bien vite. Dormir seul à quatre mois, être propre rapidement, être sociable, bien vous intégrer à la garderie et à notre rythme de fou. Et hop, vous voilà rendu à l’école où, là aussi, il y a beaucoup de consignes et peu de place pour la différence. Apparemment, vous êtes plus royal qu’avant. Personnellement, ça ne m’inquiète pas, ça me rassure. Parce que oui, il n’y a pas si longtemps, tout le monde écoutait à l’école et personne ne remettait en question l’autorité parentale, mais pour quelle raison? Par peur? Parce que les émotions, ce n’était pas si important? Parce que la petite sœur au couvent pouvait donner un coup de règle? Je vois là le symptôme d’une génération à qui on apporte plus de soin, une génération qui nous crie nos imperfections. Je vois là une occasion de grandir, d’échanger, de nous écouter. Je vois là des enfants qui étouffent dans des cases rigides où le temps va trop vite et où la peur est au cœur des relations et des décisions. Mais s’il arrivait ceci ou cela? Mais si à l’adolescence, ça empirait? Mais si on laisse faire ça, qu’est‑ce qui arrivera ensuite? Avec nos peurs, nous perdons de vue l’essentiel : votre capacité à vous adapter et à changer si seulement on vous accueille et on vous encadre. Oui, il en faut des règles, un cadre, des limites, sans elles vous êtes perdu, sans elle vous allez trop loin et vous vous perdez de vue. C’est pour cela que la relation est importante, la réciprocité, l’échange, ce regard bienveillant qui apporte le réconfort et qui enseigne sans brimer.

 

 Merci de votre authenticité, merci de nous rappeler les failles de notre société, merci de nous faire réfléchir et grandir. J’espère que vous avez, sur votre chemin, des adultes significatifs qui croient en vous pour ce que vous êtes et non ce que vous faites : un père, une mère, un enseignant, un oncle, des grands-parents, peu importe, quelqu’un qui ne veut pas vous changer, qui prend le temps de vous écouter et de vous souligner ce qui vous rend unique. Et s’il faut aller voir un professionnel, je vous souhaite qu’il soit disponible et ouvert, qu’il vous fasse sentir bien et qu’il cherche avec vous à faire émerger votre identité dans ce qu’elle a de plus authentique. Votre potentiel est immense lorsque vous êtes bien accompagné.

 

Roxane Larocque

Ton envol

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La porte s’ouvre. Je découvre avec stupeur cet endroit si petit, si loin, si laid et qui sent si mauvais… Toi, tu souris. Tu es heureuse. Tu frétilles de joie en visitant ce futur logement qui sera le tien…

Je te regarde aller, si légère et enjouée. Tu es passionnée. Tu planes de bonheur. Le campus te plait et cette minuscule chambre, tu l’adores.

– Je vais la rendre chaleureuse! Je vais mettre des lumières et des rideaux! On pourra peindre les murs hein?! Et des tapis! Ça va être full beau! OMG maman! J’ai hâte!

Tu es si joyeuse!

Moi, j’ai envie de hurler.
17 ans.
Tu t’en vas.

Je sais que c’est normal et que c’est la vie. Je sais que tu es prête. Une partie de mon cÅ“ur est si fière et si heureuse pour toi. Mais l’autre morceau de mon cÅ“ur de mère, il saigne…

Parce que, ma fille, tu as fait de moi une maman. Depuis 17 ans, nous partageons ce quotidien, cette maison… et tu remplis ma vie avec passion.
Tu vas laisser un grand vide…

Y’aura personne pour me faire chialer quand j’ai besoin de la salle de bain. Y’aura personne pour préparer des gâteaux au chocolat les dimanches après-midi trop froids. Y’aura personne qui écoutera de la musique trop fort. Y’aura personne qui accaparera le téléphone pendant des heures. Y’aura personne qui fera bruler ces bougies qui sentent si bon.

Comment je vais faire pour ne pas trembler chaque seconde de chaque minute de ta nouvelle vie? Comment je vais faire sans entendre le bruit de tes pas le matin? Comment je vais faire sans te dire bonne nuit le soir? Comment je vais faire sans toi?

Tu prends ton envol…

En dedans je pleure… mais je ne te le dirai pas…
C’est ça aussi être maman…

Tu me manques déjà…

Gwendoline Duchaine

 

Trois petites lettres : TSA

J’ai piqué du nez un peu, j’ai le cœur écorché. Ça fait mal

J’ai piqué du nez un peu, j’ai le cœur écorché. Ça fait mal, mais c’est ça aussi, la vie : avoir mal des fois. J’ai créé et mis au monde un enfant différent. Un diagnostic de trois petites lettres vient de faire son apparition dans notre vie : le TSA. Trois lettres qui expliquent des années d’incompréhension.

Ça me fait mal, parce que j’aime mon enfant plus que ma propre vie. Ce mal-là est nécessaire, pour lui. Si je n’avais rien fait, mon égoïsme et mon cœur de mère n’auraient pas mal, eux ; lui oui. Passer sa vie à vouloir entrer dans un moule dans lequel il ne fitte pas, ça doit être une souffrance quotidienne pour lui.

Moi, ça va passer, sauf que…

On dirait que c’est moins bien vu d’avoir mal et surtout d’en parler. Pis pas que dans cette situation, dans toutes les situations existantes de la vie. On dirait que l’humain équilibré, il doit être positif, toujours positif. J’ai longtemps été comme ça et je n’avais pas l’impression d’être en équilibre, alors maintenant, j’opte pour l’authenticité, ça me ressemble plus.

Faire semblant que je gambade dans un champ au soleil couchant quand la vie vient de m’envoyer un uppercut dans le ventre, ce n’est pas pour moi. Non, j’ai besoin d’être pliée en deux le temps de reprendre mon souffle. Je me relèverai quand j’aurai apprivoisé le choc.

Je me donne toujours un temps d’apitoiement. Là, je suis dedans. Je rêve d’une cabane dans les bois, de solitude, de musique et de crème glacée à même le pot. Dans le fond, je suis comme un animal : quand j’ai mal, j’ai besoin de m’isoler et de revenir quand ça va mieux. Cependant, quand c’est fini, c’est fini et j’avance tellement mieux avec le cœur léger.

Évidemment, je ne parle pas de faire de ma vie une souffrance, seulement de me permettre cette parcelle de souffrance pour mieux avancer.

Mon fils a un trouble du spectre de l’autisme (TSA), pis je ne le voudrais pas autrement. Il est ma perfection, une de mes deux plus grandes réussites. J’ai conscience qu’il est hyper fonctionnel, qu’il aura une vie des plus normales malgré ses défis, que le diagnostic ne le changera en rien et surtout, je comprends qui il est maintenant. Cependant, pour une raison qui m’échappe, ça fait mal.

J’ai juste besoin de temps et de crème glacée.

Je lève mon chapeau bien haut à vous qui devez faire face à la différence de quelque façon que ce soit. Je ne m’imaginais pas le moins du monde que ça pouvait fesser à ce point. À tous ceux qui devront y faire face, prenez le temps dont vous avez besoin.

Marilyne Lepage

La tolérance chez les humains ou « Et si on apprenait à cohabiter ensemble? »

Récemment, sur les réseaux sociaux, j’ai pris part à un débat concernant l’idée de créer u

Récemment, sur les réseaux sociaux, j’ai pris part à un débat concernant l’idée de créer une zone « sans enfants » dans les avions.

 

En fait, la simple idée de poser cette question m’a semblée irréelle. Est-ce que passer quelques heures auprès d’un enfant qui pleure, qui crie ou qui pousse dans un banc justifie le fait de créer une zone sans enfants? Où sont passées la patience, l’empathie, l’entraide?

 

Certains diront que des enfants ne sont pas éduqués. Qui sommes-nous pour juger la compétence d’un parent en quelques heures de vol?

 

Sans connaître le contexte.

 

Sans savoir ce qui a pu se produire avant le vol.

 

Sans penser que c’est peut-être la première expérience de l’enfant en avion.

 

Sans être au fait que l’enfant vit peut-être des difficultés particulières. Avez-vous  déjà rencontré un enfant atteint d’un TSA (trouble du spectre de l’autisme)? Une simple sortie au dépanneur peut constituer un grand défi pour lui. Imaginez un vol… Doit-on le priver de cette expérience pour autant?

 

Vraiment, je lisais les commentaires en me questionnant sur les humains. Nous sommes rendus là. Si notre enfant est turbulent en avion, du coup, nous ne savons pas l’élever?

 

Créons une zone pour adultes qui ronflent.

 

Une autre pour ceux qui pètent.

 

Une zone pour les passagers irrespectueux envers les agents de bord (t’sais, ceux qui ont toujours les pieds dans les allées).

 

Une zone pour ceux qui parlent trop fort.

 

Bref, ça me désole de constater qu’on n’arrive plus à tolérer la présence d’un enfant, sauf s’il s’assoit sans parler avec sa tablette.

 

Un enfant, c’est curieux. Il est possible qu’il grimpe sur son banc, qu’il vous regarde, qu’il vous sourie même (oui, un enfant, ça ne fait pas que des crises 😉).

 

Un enfant, c’est rempli d’énergie. Il est normal qu’il ressente le besoin de bouger dans cet espace restreint. Comme toi, sauf que lui, il est petit et il a du mal à le tolérer.

 

Un enfant, tu en as déjà été un 😉!

 

Ne serait-ce que pour cette raison, s’il vous plaît, tolérons les enfants, surtout lorsque ce n’est que pour quelques heures! Un vol d’avion, c’est une infime partie de notre vie✈!

 

 

D’un autre côté, j’ajouterais que rien ne nous empêche d’éduquer nos enfants à être de bons voyageurs!

 

En les préparant à cette expérience.

 

En planifiant des surprises et des occupations pour le vol.

 

En leur apprenant la tolérance à eux aussi : la longueur du trajet, l’espace restreint, la patience…

 

Je vous laisse sur cet extrait de chanson qui, pour moi, dit tout :

 

« Si tu m’vois un jour fermer les fenêtres, parce que le bruit des enfants me monte à la tête, tue-moi. »

–Dan Bigras

 

 

Karine Lamarche

Nathaniel le superhéros

Levez la main, ceux qui n’ont jamais eu le goût de déposer leur

Levez la main, ceux qui n’ont jamais eu le goût de déposer leur cape de super parent pour se reposer un peu ? Pas beaucoup de mains dans les airs… Mais attendez un peu que je vous raconte l’histoire de Nathaniel le superhéros et de sa famille d’incroyables. Ça remet certaines choses en perspective.

Il était une fois un couple. Ben oui, les histoires de famille, ça commence entre un homme et une femme qui s’aiment ! Et eux, ils s’aiment à la folie. Ils s’aiment tellement qu’ils ont pondu cinq filles (maintenant âgées de quatre à vingt-six ans) et un petit bonhomme. Ce petit bonhomme sera le personnage principal de notre histoire. Mais je vous avertis tout de suite, il ne s’agit pas de fiction, mais bien d’une réalité. Qui dépasse la fiction, je vous l’accorde.

Nathaniel a été catapulté dans cette famille de Gatineau par une journée de février, il y a trois ans. Jusque-là, rien d’exceptionnel, n’est-ce pas ? Mais ce beau Nathaniel est né à vingt-sept semaines, en partie à cause d’erreurs médicales répétées. Et c’est là que ça se met à déraper. Hémorragies cérébrales, infections, soins hospitaliers inadéquats, opérations ratées, paralysie, trachéotomie… on navigue en plein film d’horreur. Heureusement qu’il y a l’amour…

Avant longtemps, le débranchement de Nathaniel a été amené sur la table, comme une proposition sensée : il ne marcherait pas, ne mangerait pas, ne parlerait pas. Son cerveau était rempli de liquide, son cœur pouvait lâcher à tout moment. Il se rendrait peut-être en vie jusqu’à l’adolescence, mais sans aucune qualité de vie, alité à l’hôpital. Mais ça, c’était sans connaître les parents.

Au conseil de famille, le choix a été unanime : Nathaniel fait partie de la famille et il déjouera les pronostics. Mais surtout, Nathaniel vivra dans sa maison, entouré de ses sœurs et de ses parents, dans un gros cocon d’amour et de soins. Le miracle est arrivé… 434 jours après sa naissance. Vous imaginez ? Plus d’une année avant de pouvoir cajoler votre bébé ou votre frère dans votre nid familial ! Même le papa a dû attendre six mois avant d’avoir le droit de prendre son petit mec dans ses bras. Priorité santé, bien évidemment. Mais le cœur des parents, dans tout ça ?

Depuis ce temps, Nathaniel vit chez lui, mais doit retourner à l’hôpital chaque semaine, sans compter les hospitalisations d’urgence, les appels au 911 parce qu’il ne respire plus et les 81 opérations. Vous avez bien lu : 81 ! Dont plusieurs au cerveau. Et chaque fois, le risque est immense. Chaque fois, il risque de perdre tout ce qu’il a acquis comme habiletés : boire, manger, s’exprimer, comprendre certains mots de son entourage. Chaque fois, il risque de mourir.

Le mot est dit : il risque de mourir. Comment vit-on quand on côtoie la possibilité de la mort au quotidien ? Quand il faut aspirer les sécrétions dans la trachéotomie d’un être cher et sans défense plusieurs fois par jour pour lui éviter de se noyer dans son propre corps ? Quand on doit réagir au quart de tour parce qu’il fait, encore, une convulsion, ou parce que la canule est sortie de sa gorge ? Chacun réagit comme il peut, avec larmes, philosophie, peur ou frustration. Nathaniel mourra (nous mourrons tous, right ?), un jour. Mais il aura été aimé, il se sera développé bien plus loin que n’importe quel médecin l’avait prédit.

Mais ce qui fait peur, quand on a un enfant comme Nathaniel (identifié comme l’un des enfants les plus lourdement handicapés de la région de la capitale nationale, ça donne une idée du défi !), c’est la suite. On a beau vivre le moment présent, s’émouvoir de sa façon de se balancer dans sa « soucoupe volante » ou de manger sa purée d’ananas, le futur peut avoir des allures de gros monstre. Les parents savent qu’eux aussi, un jour, ils mourront. Les grandes sœurs, l’oncle qui se présente à l’heure du dodo pour donner un coup de main et bercer son neveu, des amis touchés par l’histoire de Nathaniel, seront là. Mais tout de même, les parents craignent ce qui attend leur fils.

Portrait du magnifique Nathaniel fait par Alexane Bellemare, collaboratrice MFMC

 

Pour l’instant, ils s’acharnent à créer pour leur garçon un quotidien doux et avec le moins de douleurs possible. Les travaux (titanesques !) pour adapter la maison sont commencés, mais nécessiteront des investissements financiers à la hauteur des handicaps de Nathaniel. Avec un seul salaire (levez la main, ceux qui s’étonnent que papa ait dû s’absenter de son travail pendant plus d’un an et que maman ait fermé sa garderie pour se consacrer entièrement à sa famille ? Personne n’est surpris ?), ce n’est pas chose facile. Mais les parents ne se contentent pas de construire un endroit où leur garçon pourra grandir, s’épanouir et être en sécurité. Ils visent la création d’un centre de répit qui accueillera d’autres personnes qui ont des besoins aussi particuliers et pressants. Je vous le dis, cette famille-là est incroyable !

Et ils vont plus loin. Ils pourraient se rouler en boule dans leur coin et se plaindre du (mauvais) sort que la vie leur a réservé. Mais non. Ils sont réalistes : ils dénoncent l’absurdité des erreurs médicales qui ont conduit leur bébé à son état délicat. Ils dénoncent aussi la loi qui interdit aux ambulanciers de réinstaller la canule qui permet à leur enfant de respirer. Ils informent et défoncent des portes pour que l’usage médical de l’huile de cannabis soit légalisé ; après tout, cette huile a fait passer le nombre de convulsions de Nathaniel de plusieurs dizaines par jour à quelques-unes seulement. Quand on sait que chaque convulsion attaque le cerveau de son enfant, on a toutes les raisons de se battre pour qu’un traitement efficace puisse lui être administré…

Je vous l’avais dit, cette histoire en est une de superhéros ! Des superhéros qui aimeraient bien pouvoir déposer leur cape de défonceurs de portes et de porte-parole de la santé pour les personnes qui ont une condition médicale complexe comme leur petit bonhomme. Ça leur laisserait plus de temps et d’énergie pour « les vraies affaires » : continuer de prendre soin de leur Nathaniel chéri, de leurs cinq filles et de leurs deux petits-enfants, continuer de s’occuper de leur couple (à la question : « Dans tous les bouleversements qui ont suivi l’arrivée de Nathaniel, qu’est-ce qui n’a pas changé ? », ils m’ont répondu avec sourire et conviction : « Notre sexualité ! »), continuer de vivre et de grandir dans toute cette histoire.

Avec ses belles joues croquables et ses yeux curieux, Nathaniel a tout du superhéros : il se bat pour vivre, chaque seconde et chaque jour. Il se bat pour apprendre et pour se développer. Clairement, ça l’amuse de déjouer toutes les prévisions des équipes médicales ! Il prend les convulsions et les souffrances une par une, les dépasse, et continue son chemin. Si on avait le centième de sa résilience et de sa force, le Monde tournerait plus rond. Et comme tous les superhéros, Nathaniel fait du bien autour de lui, il change le monde pour le mieux.

Moi, il a changé mon monde et ma vision de celui-ci. Savez-vous comment ? Au début de ma rencontre avec la famille de Nathaniel, j’ai demandé s’il reconnaissait les membres de son entourage, s’il communiquait. « Ah oui ! C’est sûr ! Avec les personnes très proches de lui, celles qui s’occupent de lui au quotidien… » Plus tard en soirée, quand le temps est venu pour lui de déposer sa cape pour aller dormir dans son lit (surveillé par caméra en tout temps : le repos du guerrier n’est pas tout à fait reposant quand on aime autant !), son papa ému l’a pris dans ses bras. Et ce beau bonhomme de trois ans, qui ne devait avoir ni tonus, ni capacité de communication, ni qualité de vie, a levé sa petite menotte et m’a fait le plus mignon « au revoir » en bougeant ses doigts potelés. Ses parents se sont exclamés : « Oh ! Ça fait un bout qu’on essaie de lui montrer à faire des bye bye, c’est la première fois qu’il le fait ! »

Non seulement il m’a fait « au revoir » en me regardant dans les yeux, mais il m’a souri. Deux fois. L’air de dire : « Je l’aime, ma vie. Pas toujours facile d’être un superhéros, mais je l’aime, ma vie. »

Si vous voulez suivre l’histoire de Nathaniel, rendez-vous sur Facebook Nathanielnotresuperherosnational

Je vous mets au défi de ne pas être ému en regardant la vidéo de sa première année de vie…
https://www.facebook.com/Nathanielnotresuperherosnational/

Pour voir le projet de maison adaptée pour Nathaniel, rendez-vous à https://www.facebook.com/unemaisonadapteepournathaniel/

Vous trouverez aussi sur la page Facebook le lien pour faire un don à la fiducie gérée en son nom. Cet argent sert à construire une maison adaptée pour les besoins de Nathaniel et un centre de répit pour les autres familles qui vivent des chaos semblables.

Nathalie Courcy

C’est ta fête, mon fils

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C’est ta fête, mon fils Pour la plupart des couples, une naissance est un événement heureux. Pas la tienne, mon fils. Et ce n’est pas de ta faute.

 

Tu n’as pas été conçu par amour, mais par l’ivresse d’un Nouvel An trop arrosé. Un lendemain de veille qui a gardé de la veille les rancœurs, la jalousie et le mépris.

 

Au lieu de partir sur de nouvelles résolutions, ton père et moi, nous sommes restés avec les restes de la veille, et avec les bouteilles vides de nostalgie de l’année que l’on venait d’enterrer.

 

Malgré cette nuit de rapprochements, nous n’avons pas réussi à nous débarrasser de nos vieilles pantoufles usées, pourtant si inconfortables.

 

Et puis, il y a eu le test de grossesse qui a scellé notre union aux effluves d’alcool rance.

 

Un + qui nous a divisés au lieu de nous réunir.

Un + qui a soustrait l’amour au lieu de le multiplier.

Un + qui a été la croix que ton père a utilisé pour me crucifier.

 

Car ton père était persuadé que tu n’étais pas sien. Que tu étais l’enfant d’un autre. Que tu étais la preuve de mon adultère alors que c’est lui qui cumulait les maîtresses.

 

Cette grossesse était devenue celle de la honte et de la culpabilité.

 

Plus tu grandissais dans mon ventre, moins il me touchait.

Plus il me rejetait, moins je te voulais.

 

Ma bedaine, je l’ai traînée comme un boulet pendant neuf longs mois.

 

Sans le savoir, sans le vouloir, tu étais devenu la chaine qui me retenait attachée à cette union.

 

Sans le savoir, sans le vouloir, tu m’avais volé la clé de ma liberté.

 

Et puis un jour d’automne, tu as décidé, toi aussi, de te séparer de moi. De couper le cordon qui nous unissait l’un à l’autre.

 

Tu es sorti de mon ventre, sans douleur, sans un cri, sans être attendu.

 

On t’a posé contre moi et on s’est regardés comme deux étrangers qui ne se reconnaissaient pas

 

C’est alors que j’ai remarqué la tache écarlate sur ton dos. Cette tache qui, il y a quelques siècles, aurait été considérée comme la marque de mon adultère.

 

Une ironie de la vie.

 

Mais pour moi, cette tache écarlate que tu portes est celle de la honte. La honte de celui à qui tu tourneras le dos un jour pour ne pas t’avoir reconnu. La honte d’avoir pu douter que tu puisses être le fruit de ses entrailles.

 

Une autre ironie de la vie, c’est que tu es le portrait craché de ton père.

 

Moi, je le savais depuis le début qui était ton père. Je n’en ai jamais douté un seul instant. Même si lui ne me croyait pas et tentait de me faire avouer une faute que je n’avais pas commise.

 

Tu comprendras toi aussi, un jour, que ton père n’est pas un père, mais que c’est bien ton père.

 

Alors, sache, mon fils, qu’en ce jour de ton cinquième anniversaire, je t’aime. Je suis heureuse que tu sois dans ma vie et moi dans la tienne.

 

Car même si ce n’est pas l’amour qui t’a donné la vie, il y a cinq ans, toi, mon fils, tu as donné vie à l’amour.

 

Bonne fête mon amour!

 

Eva Staire

Lettre à mon fils, ou gérer une crise d’adolescence à 7 ans

Mon garçon,

Ce soir, je n’ai

Mon garçon,

Ce soir, je n’aime plus la mère que je suis pour toi. Je n’aime plus ce qu’on t’offre comme climat familial. Je n’aime pas ces cris qui sortent de ma gorge chaque soir parce que je n’ai plus de ressources pour me rendre à toi, à ta compréhension. Je suis à bout de devoir me battre chaque soir contre tes attitudes, tes manques de respect, ton rouspètage, ton claquage de porte et ta démolition en cinquante-quatre points de notre maison qu’on essaie tant bien que mal de mettre à notre goût.

Je ne comprends pas d’où ça vient toute cette colère en toi, ce désir de toujours aller plus loin pour tester nos limites. Ça m’use, ça use ton père et ça donne un exemple génial à ta sœur qui s’empresse de faire et de réagir exactement comme toi du haut de ses trois pommes.

Tes plus grands succès récents comprennent, mais sans s’y restreindre :

–          « Wow! Bravo! C’est ça, faites pleurer votre garçon! »

–          « Vous avez juste à me changer de famille; de toute façon, je vous aime même pu. »

–          « Vous brisez mon cÅ“ur en mille morceaux, vous êtes vraiment méchants! »

–          « Je vais appeler le 9-1-1 pour qu’ils me fassent changer de maison. »

–          « C’est ça, vous voulez que j’aille au ciel? Je vais y aller d’abord! »

–          « Vous ne m’aimez pas! »

C’est presque drôle quand j’y pense : on dirait que je parle d’un ado de 15-16 ans, mais non, tu n’as encore que sept ans tout frais sonnés. Un ado de sept ans! J’ai soudain un plus grand respect pour mes parents qui ont géré ma mini crise d’adolescence. Quoique vite vite, elle semble moins pire que la tienne déjà parce que j’étais peureuse et que je n’aurais jamais passé outre la ligne du manque de respect. De ton côté, on dirait que ça te stimule. Plus on crie, plus tu ris, plus tu pousses et repousses les limites, tes petits yeux dans nos yeux, nous défiant de tout ton petit être. Mais tu nous défis de quoi au juste? J’aimerais bien le savoir, ça accélérerait la résolution de problèmes.

Et j’essaie de comprendre, et je me questionne… Pourtant, ton père et moi, on est des gens respectueux, on donnerait notre vie pour ta sœur et toi. On vous gâte, limite trop! On a une routine, on est constants (de notre mieux), on est calineux, on fait des farces, on passe beaucoup de temps avec vous, on fait des activités, on joue ensemble, vous n’êtes jamais privés de rien. On est strictes mais pas à l’excès. On est loin, très loin de la perfection, mais il me semble que tu es bien traité. Tu es aimé plus qu’à ton tour et pas juste de nous, de toute notre famille et de notre famille élargie pleine d’amis qui t’aiment comme si tu étais leur neveu.

Qu’est-ce qu’il te faut de plus? Comment on arrête ça, ce cercle vicieux de non-respect, de criage, de négociation, de conséquences? Comment on fait pour tenir le coup en tant que parents, en tant que couple, en tant qu’individus, en tant que famille?

Ce que j’aimerais que tu saches mon grand, c’est que parfois en tant que parents, on tente de tout notre être de garder notre calme, de rester droit, constants et respectueux, mais que ça arrive qu’on s’emporte. Quand c’est le cas, on s’en veut déjà de sortir de nos gonds. On a de la peine de devoir aller jusqu’à crier après notre propre enfant pour réussir à lui faire comprendre quelque chose; c’est notre dernier des derniers recours. J’aimerais que tu saches que maman pleure toutes les larmes de son corps quand tu pleures les tiennes dans ta chambre parce que tu trouves la vie si injuste et tes parents si méchants.

J’aimerais surtout que tu comprennes que, peu importe ce que tu fais, peu importe à quel point on s’emporte ou qu’on se déchire l’un l’autre, tu restes la priorité dans nos vies et on t’aime plus que tout. Tout ce qu’on veut, c’est que tu deviennes la meilleure version possible de toi et ça, ça nous prend beaucoup d’efforts, beaucoup de « non » et beaucoup d’énergie.

Présentement, je comprends tout ça raisonnablement dans ma tête, mais pour un minime instant, j’avoue que j’aimerais juste faire « avance rapide » jusqu’au moment où tu seras un adulte responsable, accompli et respectueux qui me dira enfin ces mots qu’un parent attend toute sa vie durant : « Maman, Papa, je comprends maintenant pourquoi vous avez agi comme ça; c’était pour mon bien et ça m’a rendu une meilleure personne ».

Mais ça, je sais que c’est dans plusieurs dizaines de chapitres et peut-être même dans une tout autre histoire puisque ce ne sont pas tous les enfants qui finissent par voir et comprendre ça. Rendue là, j’espère juste que tu seras heureux et que tu seras la meilleure version du garçon merveilleux que je sais que tu as le potentiel d’être.

En attendant, cheers aux parents qui, comme nous, se battent chaque soir pour faire de leur progéniture les leaders du monde de demain. On a du pain sur la planche, mais à regarder autour de moi, je dirais qu’on a plusieurs agents de changement pour l’avenir qui sont en train de faire leurs dents sur leurs parents qui eux, ont hâte à demain matin… pour aller se reposer au travail et qui espèrent qu’à leur retour, tout sera de retour à la normale.

Marie-Eve Piédalue

 

À go, on se déculpabilise… Merci George et Charlotte!

Il était une fois, les petits Charlotte et George qui voyageaient e

Il était une fois, les petits Charlotte et George qui voyageaient en Europe, accompagnés de leurs parents bienveillants, Katherine et William. Charlotte et Georges étaient de magnifiques enfants, blondinets et souriants. La perfection incarnée.

Nés dans une bonne famille (que dis-je! Une famille royale, littéralement!), ils se retrouvaient malgré eux sous l’œil aiguisé et sans pardon de la caméra. Leur binette et toutes leurs expressions garnissaient les couvertures de magazines. La moindre de leurs réactions faisait le bonheur des journalistes à potins qui se régalaient de tout ce qui ne cadrait pas avec l’éducation monarchique.

Donc, cette fois-là, George et Charlotte s’étaient retrouvés en Pologne et en Allemagne, loin du pays de leur naissance surmédiatisée et de leurs jouets. Des vacances familiales? Une fin de semaine au chalet? Non, non! Une visite officielle. Un voyage diplomatique. Et clairement, il n’y a rien dans « voyage diplomatique » qui ressemble à Disneyland. On serre une main ici, on sourit par là, on s’incline gracieusement… rien pour faire triper des enfants. Même s’ils ont une couronne sur la tête.

Mon but n’est pas de contester ni d’encenser la monarchie britannique, ni de critiquer la teinte de la robe de Kate coordonnée à celle de sa fille. Rien de politique dans mon commentaire, rien de lié à la mode non plus. Tout est une question de famille. Et de chaos.

Bien sûr, ils représentent la tite famille parfaite. Deux parents amoureux, une histoire à faire rêver, le film de princesses réalisé. Deux enfants charmants, le p’tit couple garçon-fille, tout en blondeur et en teint de lait par-dessus le marché. Des vêtements tout propres, bien repassés. Non mais! Je vous le dis, la perfection! Ils sourient, ils sont sympathiques, ils sont bien élevés. Ils sont cuuuuute!

Et pourtant, pourtant, George a été photographié alors qu’il faisait la baboune. Ben oui, petit George, ça ne lui tentait pas, lui, de débarquer de l’avion dans un pays inconnu, devant des centaines de caméras insistantes. Il aurait préféré, lui, jouer avec ses amis, faire sa sieste dans son lit et avoir ses deux parents juste pour lui. Papa William a bien tenté de le ramener dans le droit chemin, de lui changer les idées, de lui proposer une collation ou un câlin, mais petit George a boudé. Et toutes les caméras de la Terre ont capté sa face de bébé-baboune.

Et pourtant, pourtant, Charlotte a été photographiée alors qu’elle se laissait aller à une crise de bacon. Dans sa petite robe rose qui a dû coûter la peau des fesses de la nounou, elle a pété un plomb. Elle était fatiguée, tannée, et parce qu’elle est petite, elle n’avait pas les mots précis pour s’exprimer. Maman Kate a bien tenté de la consoler, de la convaincre, peut-être, d’agir « comme il faut », mais Charlotte a hurlé. Elle a pleuré. (Je me demande, d’ailleurs, si quelqu’un a déjà pensé recueillir ses larmes et les vendre aux enchères? Rare comme c’est, ça doit sûrement valoir cher!) Toutes les caméras de la Terre ont capté sa face de bébé-frue.

Pourquoi j’en parle, alors, si ce n’est pas pour discuter politique ou mode? C’est parce que moi, en tant que maman « normale », non royale, non entourée de dix nounous et de secrétaires personnelles, moi là, ça me fait du bien de voir ça. Je suis assez empathique pour me mettre à la place du couple royal qui doit avoir huit hamsters dans le cerveau en train de leur crier le jugement des autres (parce que jugements il y a même quand on n’est pas un parent royal, alors imaginez quand on est deuxième sur la liste d’accession au trône britannique…). Je compatis avec eux en tant que parents.

Et j’ai le goût de leur dire : Merci d’avoir des enfants. Pas des enfants parfaits. Pas des enfants monstrueux. Pas des enfants invisibles. Juste des enfants. Des enfants qui ont leurs humeurs et leurs préférences malgré tous les efforts pour les conformer à un moule strict. Des enfants qui ont des hauts et des bas, qui font des crises et qui vivent des périodes méga cute. Des enfants qui restent des enfants.

Alors à go, on se déculpabilise collectivement : oui, on a le devoir parental de donner la meilleure éducation possible à nos enfants, de leur transmettre nos valeurs et notre gros bon sens, de les encadrer et de trouver les ressources pour les aider à accomplir tout leur potentiel. Mais même un parent qui suivrait à la lettre la Bible du parent parfait serait confronté un jour ou l’autre à une crise de bacon, à une bouderie, à une morsure ou à un gros mot de la part de son enfant.

Merci, George et Charlotte, de montrer à la Terre entière qu’être un enfant, ce n’est pas toujours facile! Au moins nous, on n’est pas tout le temps épiés par les journalistes à la recherche de potins juteux!

Nathalie Courcy

Une moitié de toi…

Ma fille est partie avec papa pour deux semaines depuis vendredi mat

Ma fille est partie avec papa pour deux semaines depuis vendredi matin dernier et j’ai le cœur triste. Malgré que ce soit notre troisième été séparés, son papa et moi, il me semble que je ne m’habitue pas à ce long deux semaines sans elle. Elle aussi lorsqu’elle est partie, elle m’écrit deux-trois textos durant ce vendredi pour me dire : « Je t’aime maman d’amour. » Je sais fort bien qu’elle passera deux semaines de vacances extraordinaires avec une belle-maman qui l’adore et ses « demis », comme elle les appelle. Elle fera du vélo avec papa, fera plein de belles découvertes et surtout, elle vivra son moment présent comme elle le fait si bien à neuf ans. Elle prendra des tonnes de photos de ses moments de bonheur avec cette belle grande famille où le sport est à l’honneur. Elle prendra soin de ses chiens et elle développera encore plus son autonomie loin de sa maman.

Mettre un enfant au monde et vivre la moitié de sa vie signifie de lâcher prise sur toutes les premières où elle ne sera pas avec moi. Apprendre à partager les anniversaires, séparer les fêtes importantes ou ouvrir les cadeaux le 27 décembre est souvent déchirant. Pour elle, cependant, c’est aussi d’avoir un mois de vacances l’été, car papa part deux semaines puis maman deux semaines par la suite; le double de cadeaux, de câlins, avoir deux maisons, de nouveaux cousins et cousines, des nouveaux amis dans le quartier où papa s’est installé et une vie où la moitié du temps, on est avec un de ses parents.

Des amis en couple me disent que c’est peut-être le meilleur des deux mondes, car on a du temps comme parent séparé pour faire ses activités. J’avoue que je suis peut-être une meilleure maman lorsqu’elle arrive et que j’ai le cœur rempli de bonheur de la retrouver, la tête pleine d’idées pour NOTRE fin de semaine ensemble et une réserve de patience en banque.

J’espère que tu passeras de belles vacances, ma belle cocotte, et j’ai hâte que tu me racontes tes semaines à la mer avec papa et ta nouvelle famille depuis deux ans et demi.   Sache que malgré la distance et ton absence, je pense à toi tous les jours, j’entends même ta petite voix chantante qui pousse ma porte le matin et ton rire lorsque tu viens me rejoindre au lit pour des câlins.

Véronique Hébert

Pour tous commentaires : V23hebert@icloud.com

 

Mes larmes de mère

Elles coulent sur mes joues, salées et amères… mes larmes de mè

Elles coulent sur mes joues, salées et amères… mes larmes de mère. Mes yeux se noient. Me souffle est saccadé. Mon cœur est déchiré. Ton détachement me fait mal, mon enfant. Ta désinvolture me rentre dans le corps. Ton dégoût de moi assombrit mon âme.

Je pleure. Je pleure ton indifférence, je pleure ton ingratitude, je pleure mon échec. Je me sens si mauvaise mère. Bien loin de la maman bienveillante et sereine, je suis dévastée. Je te regarde grandir et t’éloigner. Je suis fatiguée d’avoir l’impression de te déranger dès que je t’adresse la parole, d’avoir peur de me brûler dès que je te frôle…

Je me souviens de mon adolescence tumultueuse et de la haine que je ressentais envers mes parents. Je suis si triste, car je pensais que toi et moi, nous serions au-dessus de ça.

Je ne peux m’empêcher de te répondre et les hurlements fusent dans la maison. Je fuis ce domicile où je me sens de trop. J’ai de la misère à respirer dans ma propre demeure. J’étouffe.

On parle sans arrêt de la détresse des ados, mais le désarroi des parents, on le cache. Je souffre chaque jour en silence. Alors parfois, j’explose. Je laisse les cris et les larmes sortir de moi. Mon corps est secoué par cette colère. Je ne suis pas faite pour ça. Je ne suis pas bonne. Ma confiance en moi est ébranlée. Quel exemple suis-je pour toi? Comment peux-tu te sentir entouré et accompagné avec une mère comme ça?

Que de culpabilité je porte en moi…

Puis, doucement, sans faire de bruit, m’entourant de tes bras réconfortants, tu viens coller mon visage sur ton cœur. Je le sens cogner fort dans ta poitrine. Ta main caresse mes cheveux. Mes larmes coulent de plus belle. Mon esprit devient un peu plus léger.

Nous restons ainsi en silence. Nous savons que nous allons parler. Mais pour l’instant, nous avons besoin de pleurer. Pleurer notre détresse. Pleurer notre amour. Pleurer cette trêve. Vider ce mal.

Je ne suis pas la maman parfaite que j’aurais aimé être, mon enfant. Je suis humaine. Je fais de mon mieux et mon cœur explose d’amour pour toi. Je nous souhaite des tonnes de merveilleux moments avant que tu t’en ailles mener ta barque. Je nous souhaite de nous comprendre et de nous respecter. Je nous souhaite de nous haïr encore pour mieux nous aimer. Je nous souhaite d’apprendre à nous comprendre et d’arriver à vivre encore un peu ensemble.

Je te berçais quand tu étais bébé. Maintenant, c’est à mon tour de me laisser réconforter.

Je suis là, tu sais.

Je serai toujours là pour toi.

 

Gwendoline Duchaine

Se faire des amis, un jeu d’enfant… vraiment?

Votre enfant a peu d’amis et vous souhaitez l’outiller afin quâ€

Votre enfant a peu d’amis et vous souhaitez l’outiller afin qu’il soit en mesure d’agrandir son réseau social? Voici quelques pistes pour l’aider!

Pour un enfant, tisser des liens affectifs avec des camarades de la garderie ou de l’école n’est pas toujours aisé. Cela implique de trouver des personnes avec qui il pourrait avoir des atomes crochus et choisir la meilleure façon de l’aborder. Pour y parvenir, certains enseignements et de la pratique développeront ses habiletés sociales. D’ailleurs, se faire des amis peut constituer une épreuve même pour les adultes!

Entrer en contact avec l’autre

Regarder l’autre dans les yeux, lui sourire, le saluer, évaluer s’il souhaite être approché et l’aborder tranquillement sont, entre autres, des habiletés déterminantes pour se faire des amis. En tant que modèle, vous pouvez décrire à votre enfant comment vous faites pour approcher quelqu’un. Par exemple : « Regarde Joliane, Noémie est au parc! Nous allons nous avancer doucement d’elle en souriant. Si elle nous sourit en retour, c’est qu’elle accepte qu’on lui parle. Nous pourrons ensuite lui proposer gentiment de jouer avec elle. »

Mettez régulièrement votre enfant en contact avec les autres. Plus il aura d’occasions d’améliorer ses habiletés sociales, plus facilement il développera une complicité avec certains copains.

Partager

Vers quatre ans, un enfant devrait avoir la maturité nécessaire pour être en mesure de prêter des objets à ses amis. Évidemment, il n’apprendra à le faire que s’il s’exerce et s’il interprète positivement ses expériences de partage. Reflétez à votre enfant à quel point il fait plaisir à l’autre en lui cédant son jouet. Il en retirera une satisfaction qui devrait l’inciter à partager à nouveau.

L’apprentissage du partage implique également d’accepter d’attendre son tour. Vous pouvez aider votre enfant à pratiquer sa patience en jouant à des jeux de société et en attendant quelques minutes avant de répondre à ses demandes.

Verbaliser ses intentions

Vous pouvez épauler votre enfant qui est en apprentissage en nommant ses intentions lorsqu’il aborde maladroitement un autre enfant. Par exemple : « Alexandre, je remarque que tu t’es assis tout près de Karen, aimerais-tu jouer avec elle? Veux-tu qu’on le lui demande ensemble? »

Avoir l’air désirable

On ne peut pas forcer un enfant à jouer avec un autre. Un jeune qui insiste pour jouer avec ses pairs peut provoquer son propre rejet, alors qu’un enfant qui demande de jouer avec un ami avec un plan B en cas de refus devient souvent beaucoup plus intéressant. Un jeune confiant attire les regards. Aidez votre enfant à développer une bonne estime de soi!

Les amitiés se forment et se rompent régulièrement chez les enfants; ce qui est tout à fait normal puisque ces derniers se développent à une vitesse fulgurante et changent rapidement de champs d’intérêt. De plus, certains enfants n’ont pas envie d’avoir un grand nombre d’amis. Restez à l’écoute et soutenez le vôtre en fonction de ses besoins affectifs.

Laury Boisvert

Nanny secours