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Sexualité et école, ça fait bon ménage?

J’ai reçu cette semaine le plan des ateliers proposés aux diffé

J’ai reçu cette semaine le plan des ateliers proposés aux différents niveaux scolaires pour répondre à la nouvelle norme d’éducation à la sexualité. J’étais curieuse de savoir ce qu’on enseignerait à mes petits de première et troisième années, et quelle approche serait privilégiée avec mes grandes du secondaire.

J’ai été charmée (oui, oui, charmée!) par le programme annoncé. Et je suis curieuse d’entendre mes enfants me raconter les ateliers.

J’avais peur qu’on fasse dans le rose bonbon ou au contraire, qu’on crée des peurs en ne parlant que des bibittes et des affaires pas belles.

Mais non.

On parle à la fois de découverte du corps, d’affection, d’estime de soi, de désir, d’agressions sexuelles, d’infections transmissibles sexuellement, de grossesse et de poils au menton.

Mais pourquoi, pourquoi donc, me direz-vous? Pourquoi en parler à l’école? N’est-ce pas aux parents d’aborder ces sujets délicats avec leurs enfants? N’est-ce pas aux parents de choisir ce que les chastes oreilles de leurs rejetons peuvent tolérer?

Oui, et non.

Certains parents garderont le sujet tabou, classé secret CIA, comme si ça n’existait pas, comme si c’était laid et sale. Comme dans le temps. On dit pas ces choses-là…

On ne les dit pas et quoi? On attend que l’enfant ait sa première éjaculation nocturne sous le couvert de la honte et des draps à laver en catimini? On attend que l’adolescent ne sache que faire de son surplus d’hormones et le garroche à tout vent sur quiconque veut bien le recevoir, ou pas? On préfère que le jeune curieux de comprendre ce qui se passe avec sa poitrine ou ses testicules se fie à Wikipedia pour le lui expliquer? Et s’il se retrouvait sur un site XXX, au lieu de visiter un site fiable? On préfère peut-être laisser le soin à OD de fournir les modèles à nos jeunes éponges…

Qu’on le veuille ou non, nos enfants ont et continueront d’avoir une sexualité, tout comme leurs parents. Et leurs grands-parents… sinon, ça ne fait pas des enfants forts. Il paraît, si je me fie à mes propres cours de formation personnelle et sociale, dans le temps. Cours qui n’ont pas fait de moi une dévergondée, by the way. Ce n’est pas parce qu’on en entend parler qu’on développe soudainement un désir de tout découvrir et de tout vivre, now!

Je suis d’avis que chaque parent devrait ouvrir la discussion avec ses enfants, dès leur plus jeune âge. Nommer les choses par leur nom, dans le respect, sans en faire un sermon sur la montagne. Permettre aux enfants de poser des questions, de s’exprimer, de s’étonner de leur corps qui change et qui ressent différemment. Ça mettrait la table pour le programme encadré de l’école qui, évidemment, est planifié en fonction du groupe et non du développement psycho-sexuel de chaque enfant. Ça mettrait surtout le tapis rouge pour une communication familiale ouverte, qui accueille au lieu de taire.

Mettre la sexualité à l’ordre du jour dans les familles et dans les écoles, ça peut, peut-être, sauver un enfant de l’inceste, parce qu’il aura appris très tôt à dire non et à dénoncer. Il aura appris que son corps lui appartient, tout comme le corps de la petite voisine ou du petit cousin leur appartient aussi. Ça s’appelle « pas touche sans consentement clair ».

Ça pourrait sauver une trop jeune fille d’une grossesse non désirée, un jeune adulte d’une maladie qui reviendra le hanter toute sa vie. Ça pourrait sonner l’alerte chez les proches d’une anorexique dès les premiers signes d’un mal-être corporel. Ça pourrait garder un jeune transsexuel en vie parce qu’il aura entendu un message commun (ou non) sur la valeur de la différence et de l’acceptation, autant à l’école que dans sa famille. Au moins, il l’aura entendu quelque part.

Avec tout le temps que nos enfants passent dans la communauté scolaire, il me semble normal et souhaitable que l’école fasse partie de la solution pour une société qui prône l’acceptation, le respect, la connaissance de soi et l’estime personnelle.

De la même façon que les écoles véhiculent ouvertement un message environnementaliste qui renforce le message des familles et des municipalités, elles peuvent jouer un rôle déterminant dans la transmission d’informations concernant la sexualité. Ensuite, libre à chacun d’adhérer au message commun. Et de discuter des ateliers sur la sexualité à la maison!

Nathalie Courcy

« Congé de lecture »

Mes deux plus grandes filles vont maintenant à l’école primaire.

Mes deux plus grandes filles vont maintenant à l’école primaire. Nous avons vu passer près d’une dizaine d’enseignantes dans leurs vies scolaires depuis le tout début. Nous avons rencontré des femmes passionnées qui leur ont donné envie de lire, d’écrire et d’apprendre… Et personnellement, c’est ce que je trouvais le plus important. Moi aussi, j’enseigne. Moi aussi, j’essaie d’user de pédagogie pour transmettre des savoirs. Mais ce n’est pas l’enseignante ici qui vous écrit. C’est la maman.

Parce qu’en tant que maman, je vais peut-être vous choquer, mais je m’en fou un peu de ce que mes filles apprennent à l’école. Ce qui m’importe, c’est bien plus « comment » ça leur est transmis. Je pense qu’elles ont encore beaucoup de temps devant elles pour apprendre des notions de mathématiques ou des accords de français. Mais il y a une chose qui doit leur être transmise tous les jours : L’envie d’apprendre. Cette soif d’apprendre, de découvrir, d’être curieuses et de remettre les choses en question, ça, c’est le plus important. Les amener à réfléchir, à penser par elles-mêmes, à philosopher… À avoir envie d’en apprendre encore plus tous les jours. Pour moi, c’est ça le plus important à l’école. Parce que quand on apprend dans le plaisir, tout est mémorisé beaucoup plus rapidement et efficacement.

J’ai une grande fille de 9 ans qui lit à une vitesse impressionnante et qui a un vocabulaire vraiment riche. Mais par-dessus tout, elle aime lire. Que dis-je? Elle adore lire. Elle lit tous les jours en arrivant de l’école, pas parce que je lui demande, mais juste parce que ça l’aide à se détendre. Ça calme son anxiété. Ça l’aide à gérer ses émotions. La lecture lui permet de s’évader le temps d’un roman. Et des romans, elle en lit des tonnes ! Cet amour de la lecture évidemment est encouragé chez nous et transmis également aux plus jeunes. Parce qu’en tant que maman, je pense que la lecture ouvre tout un monde d’apprentissages et de réflexions.

Mais cette année, les méthodes utilisées par l’enseignante de ma fille viennent heurter mes valeurs… Elle a une enseignante qui a beaucoup d’expérience. Elle utilise ses bonnes vieilles méthodes depuis des décennies. Mais ce n’est pas parce qu’on a l’habitude de faire quelque chose que c’est forcément la bonne chose à faire… Pour la première fois depuis cinq ans, ma fille doit s’asseoir pour faire plus de trente minutes de devoirs tous les soirs. Il y a 20 minutes de lecture obligatoire tous les soirs. Sauf le vendredi, où c’est écrit dans son agenda : « Congé de lecture. »

Ma fille adorait faire des exercices en devoirs. Parce qu’il n’y avait aucune obligation. L’été, elle me suppliait d’aller lui acheter des cahiers d’exercices et de lui imprimer des mots croisés sur Internet. Elle lisait aussi tous les soirs parce qu’elle adorait ça. Ça ne fait qu’un mois que ma fille est avec sa nouvelle enseignante et ça fait déjà des ravages sur son envie d’apprendre… Elle a bien retenue ce que son enseignante lui enseigne : La lecture est un devoir, une corvée. Maintenant, elle fait ses devoirs en pleurant et en rageant de fatigue. Elle refuse de lire du vendredi au lundi, parce que tsé, c’est pas obligatoire. La lecture qui était pour elle une grande passion est devenue une corvée.

« Congé de lecture. » Ces petits mots ont marqué son esprit. Parce qu’un congé, c’est forcément une pause de quelque chose de désagréable. Congé de travail. Congé de devoirs. Congé de tâches ménagères… Pourquoi ne pas écrire « Lecture pour le plaisir » ? Ces petits mots ont tellement de pouvoir…

La semaine dernière, ma fille a fait une dictée sans faute. Qu’elle était fière d’elle ! Parce qu’elle adore écrire. Parce qu’elle sait qu’elle est bonne là-dedans et que ça lui fait du bien. Et bien vous savez ce que son enseignante lui a donné comme récompense ? Oui, vous l’aurez deviné… « Congé de dictée. » La dictée que ma fille aimait tant. La dictée, qui pour elle, n’avait jamais représenté un examen où il faut se stresser. Ce n’était pour elle qu’un autre exercice pour le plaisir. Ma fille m’a demandé pourquoi elle était punie d’avoir eu 100% à sa dictée… Pourquoi elle n’avait pas le droit de faire la dictée la semaine prochaine… Et elle avait vraiment de la peine. Encore une fois, ce simple « congé de dictée » lui apprend que la dictée doit être vue comme une tâche, un devoir, un fardeau.

Mon cœur de maman trouve le début de l’année bien difficile… Parce que ma fille ne se plaindra pas à l’école. Elle va encaisser sans rien dire et continuer de sourire à son enseignante parce qu’elle veut lui plaire. Mais moi tout ce que je vois, c’est la petite graine que cette enseignante a planté dans son esprit fertile… Cette petite graine qui germera trop vite… Et dans quelques années, quand ma fille aura une boule d’anxiété dans le ventre devant chaque examen, quand elle lira à reculons les livres obligatoires en français et que je devrai tenter de la soudoyer pour qu’elle accepte de faire ses devoirs, et bien je saurai où tout ça a commencé. Parce que quand on plante des petites graines dans les esprits de demain, il faut savoir qu’on a énormément de pouvoir sur leurs avenirs. Et les petits mots sont si puissants…

Je veux être optimiste. Je continue de dire à ma fille qu’elle passera une belle année avec son enseignante. Je lui parle des projets qui s’en viennent dans sa classe. Je mets l’accent sur le positif. Parce que j’essaie à mon tour de planter quelques graines… Je sais qu’être enseignante est exigeant et que ces femmes ne comptent plus leurs heures depuis des années. Je sais qu’elles sont sous-payées et qu’elles méritent tellement plus de reconnaissance. Je sais que c’est une profession vraiment difficile et que plus les années avancent, plus le système scolaire est fragile. Mais ma fille ne vivra cette année qu’une seule fois dans sa vie… Et les idées qu’on lui transmet resteront à jamais… Je fais le choix de faire confiance à son enseignante. Ce n’est peut-être qu’un début d’année difficile… Ses méthodes vont peut-être changer… J’espère seulement qu’elle réalise tout le pouvoir qu’elle a entre les mains, chaque jour. Et avec des grands pouvoirs, viennent de grandes responsabilités…

Eva Staire

Bienvenue dans notre équipe!

Bonjour à toi,

Tout d’abord,

Bonjour à toi,

Tout d’abord, je tiens à te souhaiter la bienvenue dans notre famille. Je sais qu’on ne se connaît pas encore, mais ironiquement, on a déjà envie de t’aimer. L’école pour nous, c’est un travail d’équipe et à partir de maintenant, tu vas faire partie de la nôtre pour la prochaine année. J’sais bien qu’on n’est pas censés être aussi intimes, mais je veux que tu saches qu’ici, on te considère déjà comme l’une des nôtres.

On joue dans le même team, t’sais!

Comme dans chaque groupe, nous avons chacun nos forces et nos faiblesses. Tu as le droit d’avoir tes faiblesses, on ne va certainement pas s’attendre à ce que tu sois parfaite alors que nous ne le sommes pas. La vérité, c’est qu’on n’arrive pas à faire ce que tu fais.

Je considère être l’experte de mon fils. Je suis master dans l’art de détecter s’il fait de la fièvre juste en reniflant son haleine (oh oh oh, ça fera les gros yeux! Je ne dois pas être la seule à trouver qu’un enfant fiévreux a une haleine différente!). Mais pour l’école, je ne suis pas l’experte la plus compétente. Alors, c’est avec plaisir que je te laisse la place. Tu es le ou la spécialiste, ton bagage et tes études te donnent une méchante longueur d’avance sur moi. Mon livre lu en 2012 et qui parlait du bouchon muqueux ne disait rien de spécifique quant au volet scolaire. Je suis le chef d’équipe à la maison, mais à l’école, c’est toi!

On risque d’avoir besoin de faire des caucus de temps en temps, parce que notre joueur du coin gauche en arrache un peu, parfois. Peu importe, je serai toujours disponible pour toi parce que je veux l’aider à scorer et à s’épanouir. Il faut que tu saches aussi qu’on n’est pas seuls, dans notre équipe. Il y a d’autres spécialistes qui s’impliquent pour notre joueur de gauche. Ne t’inquiète pas, tu seras toujours au courant de ce qui se passe avec eux. Je ne garde rien pour moi, on est ensemble ou pas, là-dedans?

Il faut que je me confesse, j’ai une grosse faiblesse : le banc des punitions. Quand notre joueur s’égare et opte pour la noirceur, je n’ai absolument rien contre une punition logique et conséquente. Je suis all in dans ton sens pour ça. Mais pour une raison obscure, certains préfèrent des interventions douteuses qui ne donnent aucun résultat. Heureusement pour nous, c’est encore du jamais vu dans notre équipe. Lui faire danser la lambada avec le nez au mur, devant la classe en lui criant qu’il n’a rien dans tête, c’est tellement 1990. Hein? Ok j’exagère, petit traumatisme d’enfance ici!

J’ai un peu beaucoup d’expérience dans le domaine préscolaire et même scolaire. Si je te dis ça, c’est parce que j’ai moi aussi eu mes moins bons jours et que parfois, mes interventions n’étaient pas à leur top d’efficacité, on va dire. C’est une façon poétique de dire que je l’ai échappé parfois, parce que les enfants ne sont pas une science exacte. Jamais de lambada, ça, c’est promis. Alors, tu as le droit d’avoir tes moins bons jours et d’être moins efficace sur le terrain, je ne vais certainement pas te le reprocher. Dans ces moments‑là, je vais mettre les bouchées doubles. Je te PROMETS que comme monsieur papa et moi le faisons l’un envers l’autre, JAMAIS nous n’allons te rabaisser et te juger devant nos joueurs. Sauf pour la lambada, là c’est possible que je l’échappe. Ok j’arrête avec ça. À l’inverse, je vais être moins efficace moi aussi parfois et tu vas peut-être même devoir me lancer un « minute papillon ». Tu as le droit, c’est ça une équipe!

Alors voilà, je nous souhaite une belle saison et merci de te joindre à nous. T’es bon(ne), t’es fin(e), t’es capable. Surtout, t’es un atout, on a besoin de toi et on est contents que tu sois là.

Tous pour un et un pour tous!

Marilyne Lepage

À tous les « s » muets de la terre…

18 h 25. De grosses larmes de vraie tristesse coulent sur les joue

18 h 25. De grosses larmes de vraie tristesse coulent sur les joues de ma fille. Son petit doigt pointe le « ai » de maison dans son livre de lecture. La jointure de son index blanchi tant elle appuie fort sur la page. Ce soir, comme presque tous les soirs, elle ne trouve pas le son des lettres et elle pleure. Elle a six ans.

Son dos est rond et sa tête est lourde. Malgré la peine, elle reste immobile sur sa chaise. Machinalement, elle cligne des yeux comme pour ravaler ses larmes. Je lui tends un mouchoir et je lui demande de souffler fort. Je lui dis de prendre son temps, de se faire confiance, mais ce soir, elle n’y arrivera pas. Dans ma tête, je lui souffle la réponse : a et i, ça fait « ai », mon amour. Aiii. Évidemment, elle ne m’entend pas. Elle ne bouge pas. Si l’apprentissage des sons tarde à venir, elle maîtrise le courage depuis bien longtemps déjà.

Au moment où elle se lance, le « ai » s’embrouille et sous l’anxiété, il se transforme en « en » « an ». Plus elle se trompe, plus elle cligne des yeux et mâchouille le bout de ses doigts. Je comprends pourquoi elle fait ça et même si je ne cligne pas des yeux, moi aussi, je ravale ma tristesse. Égoïstement, ce soir, j’aurais moi aussi besoin qu’on m’aide à détendre mon petit cœur qui faiblit à la vue de sa détresse.

Je ferme le livre et j’assois ma fille sur moi. Je me sens impuissante. Contrairement à la fée de son livre d’histoire, je n’ai pas de baguette magique pour l’aider. Le soir, au moment de faire les devoirs, il n’y a que nous deux et chaque fois qu’elle pleure, je pleure aussi. Jamais devant elle, mais souvent dans mon lit.

Je pleure parce que j’aimerais que tout soit facile pour elle. Je pleure d’impuissance parce que rien de ce que j’essaie fonctionne. Je pleure, mais je me révolte aussi. Contre le système scolaire qui produit des enfants à la chaîne. Un système d’heures ouvrables qui laisse peu de place aux véritables éducateurs et qui, dans certains cas, en laisse trop à ceux qui ne le méritent pas.

Je me révolte contre les grilles d’évaluation, contre les structures rigides, contre la lourdeur d’exécution, contre la mauvaise gestion financière et les ressources offertes au compte-goutte. Je me révolte contre les trop, mais là crissement trop nombreux administrateurs qui punchent in and out, plus soucieux de leur qualité de vie et de leur sécurité d’emploi que de l’enseignement qu’ils dédient à nos enfants.

Donnez-leur de l’oxygène.

Donnez-leur du temps de plus.

Donnez-leur de la folie, de l’oisiveté, de la latitude.

Offrez-leur un milieu de vie.

Donnez-leur les outils pour s’épanouir et entretenez leur désir de créer.

Ne les forgez pas comme on vous a forgés.

Faites mieux.

Faites intelligemment.

Faites avec bienveillance.

En désespoir de cause et parce que j’ai besoin de me fâcher, je me fâche aussi contre une langue que j’aime infiniment. Quel besoin a‑t‑on de la rendre si compliquée? La richesse d’une langue ne vient pas de sa complexité, mais de la façon dont elle nous permet de nous exprimer.

D’ici à ce que ma fille grandisse, d’ici à ce qu’on découvre toutes les deux comment son cerveau apprend, d’ici à ce que nos larmes se transforment en souvenirs et d’ici à ce que notre système et nos décideurs commencent à faire ce qu’il faut pour véritablement aider nos enfants, je focalise sur ce que l’école a de beau. Je remercie les enseignants, les éducateurs qui veulent faire une véritable différence et je me recentre sur ma fille. Que j’admire jour après jour pour sa persévérance, son courage et l’incroyable agilité et la curiosité dont elle fait preuve depuis bientôt sept ans.

Pis quand je me décentre, me « défocalise », quand les « ai » se change en « an », je me permets aussi de lancer un gros fuck you à tous les « s » muets de l’univers, à tous les « c » doux qui auraient si facilement pu être des « s » et aux « om » qui font « on ».

Liza Harkiolakis

Le jour où j’ai embarré mon fils dehors

« Je ne veux pas aller à l’école. » Cette phrase était no

« Je ne veux pas aller à l’école. » Cette phrase était notre pain quotidien depuis l’entrée de notre fils en maternelle. Une prière répétée CHAQUE soir, une rengaine servie CHAQUE matin. Même si son souhait n’était jamais exaucé. Même si, chaque matin, il finissait par endosser son rôle de parfait petit écolier. Tenace, il n’en démordait pas. Et comme un vieux disque rayé, il nous chantait toujours la même chanson. On avait juste droit à cette petite variation de temps en temps : « Je ne peux pas croire que ma vie est rendue juste ça. » Assez troublant pour que j’aie peur de le retrouver mort, un soir où je le cherchais dans la maison…

Nous avons traversé la maternelle ainsi. Accompagnés par son excellente enseignante… Espérant qu’il se fasse tranquillement à l’idée. Nous avons retrouvé notre enfant pétillant le temps d’un été reposant. Puis la première année nous est tombée dessus, comme une tonne de briques. Retour à la case départ. Nous avons osé espérer… « Peut-être qu’il s’adaptera plus vite à sa prof cette année? Après tout, c’est une vraie perle. » Mais non. Septembre et octobre moroses ont passé. Puis gris novembre est arrivé.

Un matin d’automne, mon garçon était prêt à quitter pour l’école, sur le bord de la porte. Puis, au lieu de me supplier comme d’habitude de son « Je ne veux pas aller à l’école », il m’a plutôt affirmé, d’un ton déterminé : « Je ne vais pas à l’école! » Dans mon esprit, l’option de le garder à la maison n’existait même pas. Super nerveuse, je lui ai répondu : « Mais bien sûr que tu y vas! » et je l’ai bousculé vers l’extérieur avec son gros sac et sa petite boîte à lunch. J’ai refermé la porte et BARRÉ LA PORTE.

Je me suis ensuite CACHÉE pour ne pas qu’il puisse me voir à travers la fenêtre et je l’ai écouté sangloter, hurler et cogner à la porte. J’ai vécu une des pires épreuves de ma vie de mère. Mon cœur était brisé. Mais encore pire, son cœur était brisé. Je l’abandonnais dans sa détresse en espérant qu’il n’arrive pas à laisser passer ce fichu autobus.

L’autobus est arrivé. Mon petit bonhomme a ramassé ses affaires et a couru rejoindre ses amis. Il est parti pour l’école et moi, je me suis effondrée.

J’ai rapidement entendu quelques coups discrets à ma porte. Que dire d’autre à part que j’ai des voisins extraordinaires? Mon voisin était là pour me réconforter : « Écoute, tu as fait la bonne chose. Ça va aller. Je m’en vais te chercher un café. » Oui, il avait raison. J’avais fait la bonne chose pour que mon fils se résigne à aller à l’école. Et son soutien valait tout l’or du monde à ce moment‑là. Mais j’avais trahi la confiance de mon fils. J’avais misé sur son puissant désir de me plaire pour le faire monter dans cet autobus. J’avais utilisé la force de notre lien, celui qui faisait qu’il continuait à me partager jour après jour que quelque chose n’allait pas, pour profiter de lui. Chose certaine, notre relation avait été mise à l’épreuve comme jamais auparavant.

À son retour de l’école, je suis revenue sur l’incident qui s’était déroulé le matin même. Je lui ai demandé comment il s’était senti de l’autre côté de la porte. Je l’ai écouté. À ce moment‑là, j’ai réellement été présente pour lui et à ce qu’il avait ressenti. Ça pouvait exister. J’ai essayé de réparer. Mais je lui ai aussi expliqué pourquoi j’avais agi ainsi. Quelles étaient les émotions qui m’avaient envahie, moi. Ma peur, principalement. La peur que si je n’arrivais pas à l’envoyer à l’école ce matin‑là, il refuse d’y aller tous les jours. La peur que l’école appelle la police. Parce qu’une maman qui n’est pas capable d’envoyer son fils à l’école ne fait pas bien son travail de maman…

Le lendemain, il n’a pas fait de crise. Je l’ai remercié juste avant qu’il sorte et il m’a répondu : « J’ai compris que je ne pouvais pas faire ça. » J’avais gagné. En théorie. Je le regardais monter dans l’autobus en me disant qu’il y avait quelque chose qui clochait dans toute cette histoire. Je me suis fait la promesse de m’informer plus sérieusement sur la loi et l’obligation de fréquentation scolaire. J’ai aussi contacté notre médecin de famille pour trouver l’aide dont nous avions grand besoin. L’histoire était loin d’être terminée…

Eva Staire

Les contradiction de notre système d’éducation

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Crédit photo: Isabelle Jetté

 

 

Faire l’école à la maison, ce n’est pas faire « comme à l’école », mais à la maison. On offre à nos enfants une éducation et oui, ça se fait à la maison, mais aussi (et surtout) chez nos amis, à la bibliothèque, au parc, au musée, à l’épicerie, en forêt, avec des jeux de société, des documentaires, des spectacles… On a une vie sociale et culturelle riche, qui permet à nos enfants des apprentissages concrets, variés et durables.

Le 27 mars, le ministre de l’Éducation du Québec, Jean-François Roberge, a présenté un règlement qui modifie la loi actuelle. Ce qu’il faut comprendre, c’est que depuis seulement neuf mois (juste neuf petits mois… pour celles qui ont porté la vie, on le sait à quel point ça passe vite dans une vie, ça!), il y a une nouvelle loi en vigueur pour les familles pratiquant l’école à la maison.

Nous avons déjà la loi la plus stricte au Canada. Elle impose d’enseigner plusieurs matières obligatoires, soit : langue française, langue seconde, mathématiques, science et technologie, arts, développement personnel et univers social. C’est assez complet! De plus, à la fin de chaque année scolaire, des évaluations ont lieu avec la Direction de l’Enseignement à la Maison, généralement sous forme de portfolio, de rencontre personnalisée ou d’évaluation par un enseignant (les examens sont également une option, mais pas une obligation).

Mais la loi est tellement récente qu’il n’y a eu encore AUCUN RÉSULTAT suite à ces changements ; les parents-éducateurs ont travaillé fort pour respecter les nouvelles exigences! C’est comme si depuis neuf mois, on travaillait fort sur une petite maison dans un arbre et que M. Roberge venait de débarquer avec son bulldozer pour tout démolir sans même regarder notre travail.

Ce qu’on se demande, c’est : pourquoi maintenant? Pourquoi ne pas avoir attendu au moins de voir les résultats de la première année? Ces changements sont perçus par la communauté d’école à la maison comme portant préjudice directement à la liberté éducative du Québec. Comment expliquer qu’un ancien enseignant (le ministre), lui-même auteur d’un livre qui s’intitule Et si on réinventait l’école?, où il dénonce à quel point le système scolaire est malade, vienne nous imposer précisément ce qui ne fonctionne pas dans ses écoles publiques?!

Un des aspects qu’on déplore le plus, ce n’est pas de suivre le Programme éducatif québécois qui est, en soi, un outil assez intéressant. Le problème, c’est la progression des apprentissages, « comme à l’école ». Nous imposer ça, ça va complètement à l’encontre des valeurs fondamentales de plusieurs pédagogies alternatives qui préconisent au contraire de suivre le rythme et les intérêts de l’enfant. Saviez-vous que 53 % des enfants qui font l’école à la maison ont déjà essayé l’école traditionnelle et ont été retirés du système parce que ça ne fonctionnait pas pour eux? On parle ici d’enfants avec divers diagnostics tels que l’autisme et la douance, mais aussi d’enfants qui ne « fittaient » tout simplement pas dans le moule et qui étaient malheureux au point d’en faire de l’anxiété grave ou de parler de suicide… des enfants suicidaires, c’est vraiment très grave!

Mon garçon, pour donner un exemple concret, est techniquement en maternelle. Mais ce qui le passionne, c’est la géographie, et il est en train d’acquérir des connaissances qu’il ne verrait qu’au deuxième cycle du secondaire s’il était à l’école publique. Présentement, il est intéressé et retient la matière parce qu’elle lui apparaît comme pertinente (on appelle ça une motivation intrinsèque, pour ceux qui ont envie d’avoir un gros mot intelligent la prochaine fois qu’ils joueront au Scrabble). Rendu à quinze ans, ça se peut très bien qu’il trouve ça vraiment moins cool, les pays du monde, et qu’il ne retienne que très peu d’information à long terme.

Apprendre par cœur pour régurgiter les réponses à l’examen et tout oublier après, c’est quelque chose qu’on a presque tous fait quand on était à l’école, et qu’on ne souhaite pas pour nos enfants. On a envie de respecter leur rythme et leurs intérêts, parce que les apprentissages libres sont tellement plus durables. Je n’ai pas envie de dire « non » à mon garçon alors qu’il a envie de continuer d’approfondir sa connaissance du monde, parce que cette année, on doit voir ceci ou cela pour respecter la progression des apprentissages de la maternelle. C’est la soif d’apprendre et l’estime personnelle de nos enfants dont il est question, pas d’une usine de production de petits robots pour le Québec de demain.

Un autre des points essentiels du nouveau projet de règlement de M. Roberge, c’est de nous imposer les examens ministériels dès la quatrième année du primaire. Nous sommes absolument contre cette mesure. Ça fait depuis les années 70 que le Conseil supérieur de l’éducation fait des rapports qui prouvent que les examens ne sont pas du tout représentatifs des apprentissages réels. Il y a eu plusieurs tentatives de les abolir par le passé. Pourquoi avons-nous encore des examens au Québec, dans ce cas, me demandez-vous?

Ce sont les parents qui ont insisté pour qu’ils demeurent, pour avoir une valeur chiffrée qui leur permet de comprendre rapidement et simplement où se situe leur enfant. Nous, on la voit tous les jours, la progression de nos enfants. On n’a pas besoin d’une valeur chiffrée. Vous ne trouvez pas ça un peu ironique que ce soit au contraire le gouvernement qui veuille nous l’imposer, en faisant fi des résultats d’études et de recherches qui prouvent que ça ne sert à rien?

Je fais partie de plusieurs groupes d’école à la maison, mais également de plusieurs groupes de parents d’enfants surdoués dont la plupart sont à l’école. Je trouve particulièrement ironique en ce moment de voir les deux groupes cohabiter dans mon fil d’actualité sur Facebook, avec d’un côté les parents-éducateurs qui se battent contre le projet de règlement de M. Roberge et de l’autre, les parents d’enfants surdoués qui se plaignent de n’avoir AUCUN service dans les écoles pour permettre à leurs enfants d’atteindre leur plein potentiel. Je ne peux pas croire que le ministère veut investir autant pour instaurer de nouvelles mesures pour l’école à la maison, qui fonctionne vraiment bien et qui redonnent même l’envie d’apprendre à des enfants qui ont été détruits par le système scolaire, alors qu’il manque cruellement de services DANS les écoles publiques.

Il serait temps de s’attaquer aux vrais problèmes. « Et si on réinventait l’école? » Eh bien nous, on l’a déjà fait, M. Roberge. On vous invite chez nous, si vous voulez vraiment savoir comment ça se passe.

Karine Jetté

Mes rêves de petite fille

Je me revois, petite fille, mes cheveux châtains tressés derrière

Je me revois, petite fille, mes cheveux châtains tressés derrière mes oreilles et mon habit de jogging rose. Déjà, j’avais trois désirs dans la vie : devenir enseignante, me marier et devenir maman. Après tout, c’est ce que je connaissais des femmes que j’admirais : ma maman, ma grand-maman, mes tantes, mes cousines plus âgées, mes enseignantes. Des femmes que je voulais imiter.

Comment aurais-je pu vouloir devenir quelque chose d’autre? C’est ce que je connaissais. C’était un rêve rassurant. Dans ce temps-là, les femmes avaient encore des choix de carrière limités et des choix de vie encore plus restreints. Rester célibataire et sans enfants n’était presque pas pensable. Je me voyais donc devant une classe pendant le jour, puis le soir, au milieu de mes nombreux enfants avec mon gentil mari.

J’ai étudié et je suis devenue enseignante. Je me suis mariée et… j’ai appris après plusieurs années d’essais que j’étais infertile. Allo la déception! J’avais l’impression que la vie se moquait de mon rêve, alors j’ai invité cette vie dans le ring de lutte. Je l’ai prise à bras le corps et je lui ai fait comprendre que ce n’était pas elle, la boss de mes rêves. Et à ceux qui m’ont dit : « Peut-être que tu n’es pas due? », j’ai répondu : « Regardez-moi bien aller ».

Examens médicaux, prisesssss de sang, échographies, prise de température tous les matins, innombrables mois d’attente. Jusqu’à une première insémination qui a fonctionné. Un bébé! Puis un autre, et encore, et encore! Quatre enfants (cinq en comptant mon bébé-jumeau-décédé-dans-mon-bedon), pour une femme infertile : on peut dire que j’ai déjoué les pronostics! J’ai gagné mon pari et mon rêve.

Notre mariage faisait des envieux, j’enseignais à l’université, et j’avais mes bébés.

Le temps passait et rendait évident le fait que mon emploi entrait en compétition avec mon choix d’être maman. Vous savez ce que c’est : on enseigne toute la journée et les seize heures restantes, on prépare les cours suivants ou on corrige suite aux cours précédents. Mes enfants étaient exigeants, dormaient peu, crisaient beaucoup. J’ai décidé de mettre de côté l’enseignement pour pouvoir avoir une vie. Pour moi, pour mon couple et pour ma famille. J’ai opté pour un emploi que j’aime tout autant, mais qui me permet de laisser ma pile de dossiers au bureau le soir. Ma décision a été payante, mes enfants sont heureux et moi aussi.

Éventuellement, j’ai aussi décidé de rompre mon mariage. J’ai vécu le rêve du p’tit-couple-bungalow-deux-voitures-dans-l’entrée, mais j’ai aussi vécu l’anti-rêve du couple qui se désintègre. J’ai préféré tourner le dos à cette union après des années à essayer d’y faire face. J’ai vécu mon rêve de petite fille, mais j’ai aussi su faire évoluer mon rêve et re-choisir le bonheur.

Par contre, mon rêve d’être entourée d’enfants, de les voir grandir, de les accompagner, de les soutenir et de les aimer contre vents et marées, ça, personne ne me l’enlèvera. Si j’avais eu à abandonner le navire, je l’aurais fait quand le quotidien avait des airs de tsunami. Et je ne l’ai pas fait. Capitaine Nathalie a gardé le gouvernail en main, et jamais je ne le lâcherai. Jamais je ne les lâcherai. Mes enfants grandissent, ils s’éloigneront au fil de leurs propres rêves et reviendront vers moi au fil de la vie qui va. Et je suis là, je serai là, et ils le savent.

Mon rôle de maman n’est ni facultatif, ni transférable, ni temporaire. C’est le rôle d’une vie, de ma vie. Ce n’est pas qu’un rêve, c’est une réalité. Merveilleuse.

Nathalie Courcy

 

Toi, le petit allergique

Un jour, tu ne t’en souviens plus très bien, mais tu as eu de la

Un jour, tu ne t’en souviens plus très bien, mais tu as eu de la misère à respirer. Tu entends souvent tes parents en parler. Ils ont eu très peur. Ils ont encore peur. Tu te rappelles les cris de maman et du bruit des sirènes. Le reste est un mauvais souvenir un peu flou.

On te l’a expliqué. Tu es allergique.

Si tu es en contact avec une arachide, tu étouffes. Tu sais à quel point c’est grave, car tu le comprends dans les yeux de tes parents qui scrutent en permanence chaque étiquette dans les magasins.

Les gens ont tendance à penser que ce n’est pas si grave. Tes amis te jugent. Tu es le petit fragile qui ne peut pas manger de beurre de peanuts…

Ton quotidien est une traque permanente. Tu te promènes avec un auto-injecteur d’adrénaline qui te maintiendra en vie si jamais ton allergène attaque. Ce petit instrument fait paniquer bien des adultes et fascine tes camarades.

Les gens doutent souvent…

— Ça ne va pas le tuer s’il en mange un peu, relaxons !

EUH OUI, ÇA PEUT TE TUER !

Tu as envie de hurler. Parce que tu es toujours pointé du doigt. Parce que tu ne veux pas inquiéter encore tes parents. Parce que quand tu vas à une fête d’amis, tu ne peux jamais goûter le gâteau, jamais. Pas même un petit morceau… Tu dois tout le temps porter ton petit bracelet. Tu dois expliquer sans arrêt, encore et toujours, à chaque nouvelle personne que tu rencontres, à quel point tu es en danger face à une cacahouète.

Tant de fois, tu es tenté de déguster cet aliment interdit… Les grands disent que tu es mature, que tu es fort, que tu es conscient malgré ton jeune âge. La maturité des enfants malades… parce que oui, c’est une maladie, mortelle…

Toi, tu voudrais seulement jouer, vivre, courir, manger, danser, librement… sans avoir à être aux aguets en permanence. Tu voudrais être un enfant comme les autres sans voir ta photo à côté d’une arachide sur la porte de la classe chaque année… Tu voudrais te sentir en sécurité toujours… Toi, le petit allergique… tu voudrais ne pas l’être…

Gwendoline Duchaine

 

Votre enfant, mon élève…

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Au nom de mes collègues enseignants, j’ai envie de me rappeler et de vous raconter pourquoi on choisit ce métier (non, ce n’est pas pour les vacances d’été 😉, même si elles sont toujours bienvenues!)

 

Votre enfant, il est au cœur de nos préoccupations. Sa réussite, elle nous importe autant qu’à vous. Lorsque quelque chose cloche, on se consulte, on parle aux membres de notre équipe; on s’en soucie. 

Beaucoup.

 

Quand il n’est pas dans son assiette, qu’il semble triste ou fatigué, on le questionne. Qu’il se sente bien, qu’il soit réceptif aux apprentissages, c’est important pour nous.

 

Au retour d’un weekend, d’une importante compétition, on veut savoir! Comment ça s’est passé? A‑t‑il gagné? Est-elle fière de ce qu’elle a accompli? Nous sommes curieux, on s’intéresse pour vrai à leur quotidien.

 

Parce que le lien qui nous unit à votre enfant, il est indispensable.

 

Parce que pour lui, qu’on reconnaisse ses forces, c’est magique! 

 

Parce que votre enfant, c’est un peu le nôtre, au fond.

 

Il nous est prêté pendant quelques mois de sa petite vie, le temps qu’on essaie de faire la différence. Pour certains, on y arrive. Pour d’autres, c’est un travail d’équipe; on sème les graines et un autre adulte significatif récoltera le fruit de tous nos efforts, un jour.

 

Votre enfant, il compte pour nous. Pour cette simple raison, n’hésitez jamais à partager avec nous un renseignement qui pourrait vous paraître anodin; vous n’avez pas à idée à quel point nos interventions sont bonifiées lorsque vous nous informez d’une situation particulière…

 

Votre enfant, on l’aime! 💜 

 

Karine Lamarche

Mes enfants ne vont plus à l’école

Vos enfants viennent de retourner sur les bancs d’école? Les mien

Vos enfants viennent de retourner sur les bancs d’école? Les miens, six et neuf ans, viennent de débuter leur troisième année d’instruction en famille.

Mon aîné a fréquenté l’école en maternelle et en première année. Élève modèle : bon comportement en classe, bonnes notes, bons amis. Pour reprendre les mots de son enseignante : « S’ils étaient tous comme lui, ce serait le bonheur. » Et pourtant, ces deux années de fréquentation scolaire nous ont fait vivre un réel enfer. Le bonheur s’était éclipsé de nos vies.

En classe, mon coco filait doux. À la maison, ça ruait dans les brancards. Ce petit bonhomme de six ans n’avait que deux phrases à la bouche et l’humeur qui allait avec : « Je ne peux pas croire que ma vie est rendue juste ça » et « Je veux retrouver ma vie d’avant. » On s’est entêtés longtemps et de bien des manières. Puis, on a commencé à se demander s’il ne faisait pas tout simplement preuve de lucidité. Existait-il une autre voie qui lui conviendrait mieux? Est-ce que l’école ne serait pas comme le bon vieux cliché de la relation insatisfaisante dans laquelle tu restes beaucoup trop longtemps parce que tu as peur de l’inconnu? T’sais, quand tu n’es pas bien, mais que tu manques de courage pour te risquer à essayer autre chose…

Nous nous sommes donc mis à considérer une option qu’on avait rejetée d’emblée au départ : l’école à la maison. Et curieusement, en lisant le Programme de formation de l’école québécoise, j’ai vite réalisé que nous ne quittions pas l’école pour nous rebeller contre une institution, mais plutôt parce que nous croyions sincèrement aux principes du Programme. Étrange non? Voici cinq objectifs (accompagnés d’extraits du Programme de formation de l’école québécoise ) que je peux atteindre encore plus facilement depuis que j’ai pris en charge l’éducation de mes enfants :

  1. Respecter les intérêts et aptitudes de nos enfants

 

Voici ce que le Ministère a à dire à ce sujet : « Dans cette perspective, les apprentissages seront nécessairement différenciés afin de répondre aux besoins de formation dans le respect des différences individuelles. Une attention particulière sera portée à chaque élève, de façon à prendre appui sur ses ressources personnelles de tous ordres et à tenir compte de ses acquis et de ses intérêts. » (PFEQ, 2006)

  1. Apprendre dans le plaisir et valoriser le jeu

« Par le jeu et l’activité spontanée, l’enfant s’exprime, expérimente, construit ses connaissances, structure sa pensée et élabore sa vision du monde. Il apprend à être lui-même, à interagir avec les autres et à résoudre des problèmes. Il développe également son imagination et sa créativité. L’activité spontanée et le jeu sont les moyens que l’enfant privilégie pour s’approprier la réalité. » (PFEQ, 2006)

  1. Vivre des expériences concrètes et sortir des cahiers

« Aussi, l’école est-elle conviée à dépasser les cloisonnements entre les disciplines afin d’amener l’élève à mieux saisir et intégrer les liens entre ses divers apprentissages. » (PFEQ, 2006)

  1. Limiter les examens

« Différents outils et moyens, n’ayant pas tous nécessairement un caractère officiel, peuvent être utilisés pour évaluer les apprentissages et porter un jugement sur le développement des compétences de l’élève. Grilles d’observation, productions annotées d’élèves et portfolios sont autant de supports qui s’inscrivent dans une pédagogie centrée sur l’apprentissage et qui permettent à l’élève et à l’enseignant d’évaluer les démarches d’apprentissage, le développement des compétences et l’acquisition de connaissances. » (PFEQ, 2006)

  1. Bien socialiser nos enfants

« Ce qui est alors visé, c’est l’émergence chez les élèves d’une compétence sociale qui soit en accord avec des valeurs telles que l’affirmation de soi dans le respect de l’autre, la présence sensible à l’autre, l’ouverture constructive au pluralisme et à la non-violence. » (PFEQ, 2006)

Honnêtement, j’étais totalement contre l’idée de faire l’école à la maison au départ. Je n’étais même pas certaine que ce soit réellement légal. Après m’être bien informée auprès de l’Association québécoise pour l’éducation à domicile, j’ai réalisé que, non seulement c’était légal mais qu’en plus, c’était moi qui avais le droit et le devoir d’éduquer mes enfants. Que c’était à moi de décider si je déléguais mon autorité parentale en matière d’éducation à une école. C’était une révélation : j’avais la liberté de choisir. J’ai décidé de l’essayer… et j’ai adoré! Le résumé de mon histoire avec l’instruction en famille, c’est un peu comme une comédie romantique hollywoodienne… T’sais, la fille qui déteste quelqu’un au début du film et qui finit par tomber en amour avec à la fin. Ben ça, c’est moi avec l’école à la maison.

Elizabeth Gobeil Tremblay

Le jour où j’ai découvert la béatitude

Il y a longtemps

Il y a longtemps que je souhaitais reprendre le yoga. Je devrais même dire débuter le yoga puisque tout ce que j’en connaissais était relié à mes grossesses : yoga prénatal et yoga avec bébé…

 

Bref, j’étais loin de me douter à quel point la pratique du yoga pouvait devenir un entraînement et me guider vers une remise en forme tout en me permettant de ME retrouver, de retrouver la femme en moi, la personne que j’étais avant de devenir maman. Et vous savez quoi? En plus de m’avoir permis de me retrouver, la pratique du yoga m’a transformée… J’ai gagné de la confiance en moi et beaucoup d’assurance.

 

Pour y arriver, il me fallait trouver l’endroit et une certaine proximité (j’habite en plein cœur des montagnes, loin de certaines activités 😉).

 

Et le miracle s’est produit! Yoga Lac-Beauport a ouvert ses portes en septembre 2016, au même moment où moi, je décidais de ME choisir : heureux hasard!

 

J’étais déjà vendue avant même d’y avoir mis les pieds. Mon instinct prédisait un lieu magique, un espace dont je tomberais amoureuse et duquel je ne pourrais plus me passer.

 

Et le charme a opéré…

 

Tout est pensé pour notre confort. La délicate odeur d’huiles essentielles, l’éclairage tamisé, le revêtement de sol, si invitant, l’immensité de la pièce… Une atmosphère de calme et de détente qui s’installe instantanément🌿

 

La possibilité de gérer notre horaire ajoute à mon bonheur et surtout, convient à ma réalité de maman et d’enseignante. Je peux donc espacer mes visites si le temps est compté, certaines semaines.

 

Ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est le sentiment de pouvoir suivre mon propre rythme, d’une séance à l’autre, selon mon niveau d’énergie, mon aisance ou mes besoins du moment. Chacun des professeurs prend soin de le rappeler fréquemment, ajoutant à notre détente…

 

J’adore la variété de chacun des cours! J’apprends à tout coup! On nous guide dans l’apprentissage et dans la maîtrise des postures, toujours dans le plus grand respect. D’une fois à l’autre, on retrouve des postures de base, mais toujours avec des variantes qui nous poussent un peu plus loin. 

 

J’ai toujours hâte à ma prochaine visite…

 

Yoga Lac-Beauport, je vous aime d’amour!

 

Il m’est impossible de passer sous silence tous les bienfaits que m’a apportés Judith Blondeau, spécialisée en yoga prénatal et avec bébé. Mes deux grossesses, je les ai vécues sous ses bons conseils, en ayant le sentiment incroyable de prendre soin de moi et à la fois, du petit humain que je créais, doucement.

 

Chez Judith Blondeau, on se sent chez soi, on se sent importante, on a l’impression d’être unique. Elle mélange à merveille l’enseignement des postures de yoga et celui des bases de l’accouchement.

 

Elle l’ignore, mais grâce à elle, j’ai vécu des accouchements sereins. J’ai appliqué ses trucs en me les appropriant et tout ce que j’ai visualisé en ces instants est à jamais gravé en moi 💜.

 

Le yoga avec bébé appelé Yogi-boogie fait aussi partie des expériences merveilleuses vécues pendant mon congé de maternité. On nous y enseigne des postures dans lesquelles notre trésor est intégré 😊. C’est magique!

 

Je me souviens que les étoiles s’étaient alignées lors de ma seconde grossesse et que tous mes cours s’étaient déroulés à l’extérieur, avec une vue sur les montagnes 🌿

 

Désormais, j’affirme sans gêne avoir développé une dépendance au yoga! J’aimerais explorer une nouvelle tendance : le air-yoga. Il s’agit de réaliser les postures suspendu à une bande de tissu… Wow!

 

Je rêve également d’une retraite de yoga, quelque part dans les Caraïbes… Je m’offrirai ce cadeau un jour!

 

Namaste 🌿

 

 

http://yogalacbeauport.com/

 

http://www.santedonnacona.com/organisateur/judith-blondeau-108/

 

Karine Lamarche

Enseignante