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Gémeaux 2020

Hier soir avait lieu la 35e édition des prix Gémeaux.

Hier soir avait lieu la 35e édition des prix Gémeaux. Étienne étant en nomination pour la meilleure animation de téléréalité, il a eu la chance d’être invité, et par le fait même moi aussi.

T’sais les galas, c’est toujours un beau moment parce que ça me permet de sortir de ma zone de confort. Étant du genre pas maquillée et ben couettée, j’aime pouvoir l’instant d’une soirée me changer en princesse et oser.

Cette année, je me demandais vraiment à quoi ça allait ressembler, un gala en temps de COVID.

Habituellement, on arrive sur place et il y a une foule à l’extérieur. On passe sur un grand tapis rouge avec une tonne de journalistes et de flashs. Un peu comme dans les films haha ! On croise plein de gens, on jase, on prend des nouvelles, on admire les tenues et on fait pas mal de PR.

Mais cette année, ça allait ressembler à quoi ?

La vérité, c’est qu’un gala en temps de COVID, c’est tout sauf glamour.

Chaque artiste était convoqué à une heure précise afin d’éviter l’attente et pour que la distanciation soit respectée.

Étienne et moi avions emporté nos masques… question que ça fit avec la couleur de ce que nous portions.

On a vite réalisé que nos masques lavables resteraient dans mon sac à main.

En arrivant, on nous a demandé de se laver les mains et de prendre un masque bleu jetable à la station en entrant. Par la suite, nous devions désinfecter nos cellulaires avec des lingettes.

Une personne de l’organisation nous a par la suite dirigés vers le Studio 42, dans le sous-sol de Radio-Canada. C’est donc dans un corridor de béton semblable à un entrepôt que nous avons défilé ! 🙂 Aucun journaliste n’était admis sur place. Aucun tapis rouge.

À ce moment‑là, nous ne savions pas du tout à quoi allait ressembler la salle.

Je ne sais pas pourquoi, mais dans ma tête, je m’étais imaginé une salle similaire à celle de d’habitude, mais avec des bancs vides afin de respecter la distanciation.

Je suis restée surprise en entrant dans le studio. C’était tout petit et intime.

Une vingtaine de petites tables rondes étaient placées devant trois petites scènes.

Chacune de ces tables était bien sûr à un minimum de 2 mètres de distance.

Une fois assis, on nous a donné les consignes : nous pouvions enlever notre masque lorsque nous étions assis, mais interdiction de se promener sans celui‑ci. Si quelqu’un souhaitait aller aux toilettes, il devait impérativement mettre son masque. Si des gens voulaient se lever pour discuter, c’était la même chose.

J’ai même surpris un agent de sécurité avant le début du gala, qui surveillait la salle afin de s’assurer que personne n’enfreigne les règlements.

Il y avait peu de bruit et ça sonnait plutôt écho. Finalement c’était l’opposé d’un gala normal.

Les gens de Radio-Canada sont passés de table en table pour nous remercier d’être présents. Comme Montréal est passé au orange en journée, l’organisation du gala avait très peur que les artistes en nomination ne se présentent pas (seuls les nommés pouvaient être présents).

Je me suis dit que c’était important d’être là pour souligner le travail des artisans du milieu, et j’étais contente qu’on ait décidé d’y aller.

J’ai ensuite regardé autour de moi, en pensant à Véronique Cloutier, qui devait faire son animation devant une soixantaine de personnes du milieu, et j’ai stressé pour elle.

Et puis le gala a commencé… et quel gala incroyable ce fut !!!

J’ai vu une Véronique Cloutier belle et talentueuse. On va se le dire, cette femme est une machine. Elle est belle, elle est bonne dans ce qu’elle fait… on a juste envie de l’aimer !

Les numéros préenregistrés étaient touchants. La rétrospective de 2020 m’a fait comprendre à quel point notre année avait été difficile. J’ai pleuré à plusieurs reprises…

Mon coup de cœur de la soirée est sans contredit la chanson « Face au vent » de Louis‑Jean Cormier avec Mélissa Bédard et Mariem. J’ai eu beaucoup de difficulté à contenir mes larmes. J’y repense et j’ai encore le cœur gros. Quel numéro INCROYABLE !

Fait à noter, que vous n’avez pas vu sur vos écrans… entre chaque remise de trophée, on venait prendre le micro ainsi que la table où se trouve le Gémeau afin de le désinfecter.

De plus, à l’instant où les gens quittaient la scène, on venait laver les planchers.

De plus, lorsque les nommés devaient se rendre vers la scène, ils devaient mettre leur masque. L’enlever pour monter sur scène et en remettre un nouveau lorsqu’il descendait de scène.

Pour ceux qui se demandent… Étienne n’a malheureusement pas gagné. Par contre, juste d’être en nomination est une victoire en soi. Combien de gens dans l’industrie peuvent se vanter d’avoir été en nomination… très peu ! Mon chum est hot… Si vous saviez comme je suis fière de lui.

Avant de terminer, je voudrais remercier les gens responsables de ce gala…

Pour vrai, je n’ai que de bons mots concernant les mesures prises afin d’assurer la sécurité et la santé des gens présents. Vous nous avez permis d’oublier pendant un instant que la vie n’était plus la même…

Ton veston bleu poudre

Ce matin-là, je t’ai déposée devant le centre d’achats. Il é

Ce matin-là, je t’ai déposée devant le centre d’achats. Il était 9 heures. On était pile à l’heure. Je repartais immédiatement pour visiter une amie. Toi, tu reviendrais à la maison en autobus, à temps pour notre séance de bénévolat.

Ce matin-là, tu portais un veston bleu poudre. Tu l’avais toi-même acheté à la Saint-Vincent pour le modifier. Avec tes talents de couturière et ta créativité, tu en as fait un morceau vraiment cool, stylé, parfait pour ton âge et ton originalité. Parfait pour te démarquer pendant une entrevue.

Ce matin-là, tu es allée porter ton curriculum vitae pour un emploi à temps partiel, parce que tu as le goût de t’acheter du matériel d’art, de te payer des cours de guitare, et parfois une crème glacée. Tu avais fait la même chose avec ton CV qu’avec ton veston : tu as pris la version qu’on avait concoctée ensemble et tu l’as transformée pour que le document te ressemble. Tu as même ajouté un dessin de ton cru, pour te faire remarquer parmi tous les candidats.

Ce matin-là, j’ai ressenti une émotion semblable à celle que j’ai ressentie le jour de ta naissance, le jour de ta première rentrée scolaire. Un mélange de saut dans le vide et d’immense fierté. On a marché ensemble jusqu’à ce point de nos vies et peu à peu, ta main s’éloigne de la mienne. Tu t’élances dans le « vrai » monde, on coupe un peu plus le cordon. Je t’ai regardée t’éloigner et je t’ai trouvée belle. Comme toujours.

Ce matin-là, je me suis dit que la vie était belle avec toi.

Ce matin, tu m’as textée pour me dire « Maman! J’ai eu la job! ».

Wow! Ce n’est pas ton veston bleu poudre qui t’a donné ton emploi. Ce n’est pas ton CV ni ton dessin. C’est toi seule qui as atteint ton but. Tu as convaincu l’employeur que tu étais prête à vivre cette nouvelle étape. Tu m’as convaincue moi aussi.

Nathalie Courcy

Ode à l’ado extraordinaire

Je vous entends d’ici chialer contre les ados qui mettent leur mus

Je vous entends d’ici chialer contre les ados qui mettent leur musique trop forte dans l’autobus! Contre ceux qui laissent traîner leurs assiettes sales dans leur chambre comme un appel désespéré à la coquerelle! Contre ceux qui rentrent à pas d’heure et qui vous laissent vous morfondre dans le noir, un huitième café à la main. Contre ceux qui s’étirent tellement les yeux vers le ciel quand on leur parle qu’on craint qu’ils restent pris ainsi…

Tut tut tut.

Il y en a, des ados à l’odeur d’aisselles pas frottées, aux bras trop longs, au discours trop court, aux nuits de sommeil de quatorze heures et aux hormones dans le plafond… mais je veux vous parler d’un autre genre d’ados.

Je veux vous parler des ados qui font des efforts pour ranger leur chambre et qui se laissent même parfois aller à un extra vaisselle, même s’ils aimeraient mieux gosser sur Instagram ou ronfler jusqu’à la fin de leur secondaire.

Des ados qui acceptent sans protester de garder la petite sœur tannante ou le voisin fatigant, juste pour vous laisser une soirée en couple ou pour vous donner une heure de OH-MY-GOD! LIBERTÉ à l’épicerie ou chez le dentiste.

Des ados qui vous accueillent le soir avec un repas tout prêt et presque équilibré ou avec une assiette de biscuits chauds sortis du paradis de la pâtisserie (lire : votre four). De ceux, aussi, qui ratent des recettes ou qui salissent beaucoup trop de vaisselle, mais qui au moins, essaient d’apprendre le B-A-BA de la cuisine.

Des ados qui osent s’aventurer sur le marché du travail ou dans l’aventure de la conduite automobile même s’ils savent que le défi a les proportions everestiennes.

Des ados qui animent les camps de jour, qui mettent tout leur cœur et toutes leurs heures estivales à préparer des jeux et des comptines pour amuser vos cocos (et vous laisser travailler…). Ces mêmes ados qui ont aussi chaud que tout le monde, mais qui continuent à avoir l’air de faire la job la plus palpitante et la plus payante de la planète. Des ados qui gèrent des crises de vedettes, des fatigues de ti-pet et des « je veux ma mamaaaaaaaaannnnnn » d’enfant qui ne se peut plus.

Des ados qui vous prennent dans leurs bras en disant : « Merci tellement, maman, de m’aimer comme tu le fais. Je le sais que tu n’es pas obligée ; je le sais que je te fais parfois la vie dure ; mais je ne te remercierai jamais assez de m’avoir donné la vie et de la rendre belle. ». Des ados qui osent dire « Je suis en colère » ou « J’ai peur ».

Des ados qui n’ont pas honte de leurs parents, au contraire. Des ados qui disent : « Sais-tu quoi? Mes amis ont officiellement décrété que tu es la mère la plus cool de l’univers. Pas parce que tu essaies d’être notre amie, juste parce que tu es toi. ». Et si en plus ils te trouvent drôle et te laissent faire des jokes plates, gros bonus. Des ados qui ont appris avec le temps comment choisir de bons amis et comment dire non aux pas fins.

Des ados qui acceptent de plus en plus souvent les conseils des parents parce qu’ils se rendent bien compte que ça a bien du bon sens. Des ados qui demandent « À quoi ça goûte l’alcool? » au lieu de se saouler en cachette. Des ados qui jasent d’avortement, de cannabis et de jeans troués parce qu’ils veulent protester juste assez (mais qui se serviront de vos arguments sagement mémorisés dans leur essai de fin d’année).

Des ados qui vous apportent le déjeuner au lit le jour de votre fête, et deux-trois autres jours dans l’année. Parfois même avec un poème gribouillé sur une serviette en papier. Des ados qui boudent parfois comme des ados, mais qui viennent s’excuser sans que vous ayez à le leur demander.

Des ados qui téléphonent à leurs grands-parents « juste parce que ». Qui rêvent de leur premier appartement, de leurs premiers partys pas de parents… mais qui déposent leur tête sur votre épaule pendant le film du vendredi.

Ai-je l’air de me vanter si je vous dis que ces ados dont je parle sont très fortement inspirés de mes deux grandes chouettes? Elles ne sont pas parfaites et je les trouverais plates si elles l’étaient (ça me ferait faire des complexes!), mais mausus que je ne les remplacerais pour rien au monde!

 Nathalie Courcy

 

Lettre à ma fille unique

Il y a plus de onze ans, tu es arrivée dans nos vies. Ton papa a ai

Il y a plus de onze ans, tu es arrivée dans nos vies. Ton papa a aidé Dr Elizabeth à te sortir et te voilà toute petite sur mon ventre. Les yeux grands ouverts dès tes premières heures de vie. Tu fais ton premier sourire à un mois jour pour jour et depuis ce temps, tu ne cesses de sourire et d’attirer le regard des gens.

Mais d’où te viennent ces cheveux roux et ces yeux verts? Moi qui attendais une petite fille blonde comme les blés… Partout où nous allons, les gens te sourient, te remarquent avec tes cheveux flamboyants et ta personnalité charismatique.

Tu étais debout à sept mois et demi, mais tu décides de prendre ton temps pour marcher. À seize mois et demi, un certain Vendredi saint, tu te décides à te lever debout et tu te mets à marcher sans aucune hésitation. Tu parlais peu et tout à coup, tu nous fais des phrases incroyables et nous dis : c’est magnifique! Tu nous suis partout, tu raffoles des sushis, des olives, des huîtres… Tu veux tout goûter! Même ton papa madelinot réussit à te faire manger du fort de homard et tu adores.

Vers tes deux ans, tu me dis : « Je t’aime maman » au moins vingt fois par jour. Tu t’inquiètes dès que je ne souris pas et me dis : « Maman, sois heureuse ». Comment ne pas fondre devant ces phrases? Quelques fois, je te regarde et me dis que tu grandis trop vite. Tu me dis que tu as hâte de prendre le gros autobus jaune, d’aller à l’école.

Tu me demandes un ordinateur rose pour tes trois ans. Tu veux un gâteau de fête à la vanille avec du rose et La Belle au bois dormant sur le dessus. Tes demandes sont précises et tu me parles souvent d’hier et de demain. Tu te souviens de petits détails comme la couleur du pyjama que ta tante portait lors de sa visite chez nous six mois plus tôt quand tu me vois avec un pyjama semblable. Comment peux-tu te souvenir d’aussi petits détails qui sont arrivés il y a des mois quand tu étais incapable de te déshabiller toute seule le soir pour prendre ton bain ou de monter sur la toilette?

Déjà à trois ans, tu remarques tout. Tu as même fait un commentaire sur le changement de couleur de mes ongles d’orteils pendant les vacances à Cape Cod dès que je suis entrée dans le chalet loué pour les vacances. Tu adores Madonna, me demande du Cabrel dans la voiture et tu veux que papa te fasse écouter du Jack Johnson. Tu leur donnes même des qualificatifs très précis : Francis Cabrel est vieux, Jack Johnson est malade et Nicolas Ciccone pleure en chantant. Mon dieu, mais d’où te viennent toutes ces images de ces artistes que tu n’as jamais vus de ta petite vie et qui pourtant sont souvent si près de la réalité.

Vers l’âge de quatre ans, tu me regardes sérieusement et me lances avec une confiance en toi inébranlable : « Maman, sais-tu que tu es vraiment chanceuse toi? (silence) Bien oui, car moi je suis très rare avec ma couleur de cheveux roux, je suis unique! ». Une autre fois où je te demande de ranger tes crayons et tes cartons de couleur sur le sol de la cuisine, tu te lèves et me regardes avec les deux mains sur les hanches en me disant que ramasser des choses, ce n’est pas grave, car ce qui est TRÈS grave dans la vie, c’est le cancer!

Vers six ans, ta vie change du jour au lendemain quand ton papa et moi décidons de nous séparer. Tu réagis fortement sur le coup en nous disant que nous devrions attendre que tu sois en appartement! Malgré tout, tu t’adaptes rapidement et à la fin de ta maternelle, on nous dit que tu as été un rayon de soleil pour ta classe, que tu aides beaucoup les plus petits et les amis qui ont besoin d’aide en classe.

Puis déjà huit ans… durant l’été, tu pars pour la première fois pendant une semaine au camp de vacances. Tu reviens avec les genoux écorchés, mais les yeux remplis d’étoiles. Tu écoutes de la musique populaire, me demandes d’installer Instagram, tu choisis tes vêtements et me parles que tu aimes bien le look « boho ». Tu me répètes encore très souvent : « Je t’aime maman ou I love you more! » Tu es encore très affectueuse. Nous partons ensemble sur un voilier en Grèce et réaliserons un de tes rêves durant cet été.

Puis-je arrêter le temps? Tu auras onze ans et demi en mai prochain. Tu me fais découvrir de la musique chaque semaine, tu as ton style, des lunettes que tu portes avec fierté, tu cuisines de plus en plus. Tu adores voyager et me parles souvent de retourner au Costa Rica où nous sommes allées il y a deux ans. Récemment en voiture, tu m’as dit que tu aimais vraiment ta vie avec tes deux maisons, ta famille avec papa, Kat, les jumeaux, tes chiens et tes amies du Lac-Beauport. Tu es passionnée de théâtre, tu adores la décoration et tu es d’une créativité sans bornes. Tu es soucieuse de l’environnement et tu me parles souvent de ne plus acheter de sacs de plastique (finis les petits jus pour tes lunchs!) et tu aimes essayer plein de recettes végétariennes.

J’espère que notre vie sera encore remplie de doux moments, de voyages, de confidences, de rires et de bonheur. Je t’aime de tout mon cœur ma grande Charlotte, et oui tu es une fille unique à mes yeux!

Véronique Hébert

Ta première lecture

Les premières fois ont cela de spécial et d’unique : elles ne r

Les premières fois ont cela de spécial et d’unique : elles ne repasseront jamais! Rappelle-toi toujours cela, Léanne.❤️ Des premières fois, tu en vivras tout au long de ta vie, que je souhaite splendide et bien remplie.

Lorsqu’on est parent, on a la chance d’assister à d’incalculables premières fois… Les premiers pas demeurent, et avec raison, au sommet des moments attendus. La fierté qui les accompagne, autant la nôtre que celle de notre trésor, ne s’invente pas. Il faut la vivre pour bien la comprendre. Un jour, tu liras ces mots et ils prendront un nouveau sens pour toi.

Il y a quelques jours, tu es arrivée dans la salle de bain avec un petit livre. Du haut de tes six ans et toujours au préscolaire, tu as décidé que tu allais apprendre à lire. Tu as tellement hâte de faire comme ta grande sœur!

Tu m’as surprise! Tu connais déjà plusieurs stratégies que je ne t’ai pourtant jamais apprises encore… Tu as déchiffré plusieurs mots sans mon aide. Tu as persévéré jusqu’à la fin de la petite histoire.

Des étoiles, il y en avait autant dans tes yeux que dans les miens. J’avais oublié ce sentiment, cette fierté incroyable qui nous emplit le cœur lorsque notre petit découvre la lecture.🌸

Les premiers pas t’auront permis de gagner de l’autonomie, de te déplacer sans aide et de découvrir le monde, à ta façon.

Lire te transportera encore plus loin ; tu ne le sais pas encore…❤️

Lire, c’est entrer dans l’imaginaire d’un auteur, c’est communiquer, c’est comprendre un message. C’est précieux.

En ce moment de bonheur, je me rappelle aussi que certains enfants ne vivront jamais ces premières fois, pour différentes raisons. Et je songe à la chance que j’ai et à la tienne d’avoir la santé et d’être bien entourée.

En faisant ta première lecture, ma belle Léanne, tu as ouvert une grande porte qu’il te sera désormais impossible de refermer… ❤️

Karine Lamarche

 

Jamais seule sur la photo

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Sur ma photo de profil de Facebook : mon visage entouré du visage de mes quatre enfants. Sur ma photo de blogue ? Encore une fois, ma binette, entourée de la binette de mes quatre enfants. À l’occasion, c’est une photo de moi… avec un de mes enfants. Ou de mes quatre enfants, sans moi. Mais moi toute seule ? Euh… ça fait longtemps que ce n’est pas arrivé.

Depuis quinze ans, je me définis comme maman. Ils sont ma priorité. Mais pas la seule. J’ai des projets, une entreprise, un emploi, une famille, des amis, des passions.

Avec le temps, j’ai appris à prendre du temps pour moi, du temps pour la femme, pour l’enfant en moi, même ! J’existe sans eux, même s’ils sont toujours en moi.

Pourquoi, alors, sont-ils toujours sur les photos avec moi ? Pourquoi est-ce que je ne présente jamais de photo de moi seule, sans eux ?

Bien sûr, comme parent, c’est moi qui prends les photos. Même quand le papa était dans le décor, c’était moi qui pensais à prendre les photos, à documenter notre vie de famille, leur enfance.

Leur mémoire, c’est moi ! Même quand je demande à un de mes enfants de me prendre en photo, je ne me trouve pas « comme je veux ». Je vois surtout ce que je n’aime pas, alors que quand ils sont là, sur la même image, ils estompent ce qui me dérange en moi. Je me concentre sur leurs visages joyeux.

Dans le regard de la femme seule sur la photo, je vois mes pensées, mes questionnements, mes incertitudes. Alors qu’avec mes enfants, mes pensées sont tournées vers eux, vers nos moments heureux, vers nos folies et nos rires, et c’est ce qui transparaît dans mes yeux, dans mon teint, dans mon attitude.

Je me trouve plus belle avec eux qui encadrent mon visage. Je rayonne plus avec eux dans mon histoire. Dans leurs yeux, je vois le meilleur de moi. Une photo avec eux est remplie d’amour et d’histoires.

La seule photo où je suis seule, c’est ma photo d’écrivaine. Comme auteure, je suis autonome, fière, confiante, accomplie, autant que je le suis par rapport à mes enfants et à la famille que nous formons. Dans ma vie de tous les jours, je m’appuie sur eux, comme eux s’appuient sur moi.

Un jour, je serai seule sur la photo. Je me regarderai dans les yeux et je verrai l’étincelle que je vois dans mes yeux quand je suis entourée de ma gang.

Ce jour-là, je crois que ce sera un signe que je suis prête, peut-être, à ajouter un autre visage sur mes photos, le visage d’une personne qui aimera d’abord la femme en moi.

 

Nathalie Courcy

L’armoire en coin

Vous sav

Vous savez, celle qui sert de fourre-tout…

Dans sa partie au-dessus du comptoir. Trois étages de pur fouillis. Ici, le royaume du pêle-mêle. Les plats de plastique, les couvercles – avec le temps, pas nécessairement des couples bien assortis – et, pour la tablette du haut, les trucs rarement utilisés. Utilisés? Il faut dire que l’organisatrice responsable avait les limites de son 1,58 m.

Au moins, elle savait me rendre utile en cuisine.

Je vide le lave-vaisselle. J’ouvre la porte… Ça me tombe dessus en cascade. Des couvercles, surtout. Tôt le matin, un véritable défi pour le Dalaï en moi. J’ai le goût de pester. Pire, de la réveiller. Après tout, c’est bien de partager avec la maisonnée ses états d’âme. Non?

Je sais que c’est elle. Je l’ai vue, hier, se préparer des lunchs. Des pâtes, avec une sauce qu’elle n’aurait jamais aimée si j’avais osé. Résolue. Avec toute l’assurance de sa génération de branchés. Y compris pour utiliser un rond mal adapté au chaudron. Les ados, un conseil… il doit, idéalement, avoir le même diamètre que le chaudron utilisé. Je me doute qu’ils ne doivent pas en parler sur YouTube.

L’évier est rempli de bonnes intentions.

Ses premiers lunchs de travail. Pour son premier vrai travail. Un horaire à respecter, un uniforme à laver. Souvent. Je la trouve si belle en uniforme, elle me rappelle les agents de bord d’Air France. Ses premières payes rapidement flambées. Surtout pour des souliers. Lorsqu’elle a réalisé que la mode ne résiste pas à la douleur de travailler de longues heures debout.

Elle me raconte son quotidien. Comment les clients la félicitent pour son sourire. Un sourire qu’on voit de plus en plus, nous aussi. Qu’elle est appréciée de ses collègues. T’sais, même celles de ton âge, papa. Ouch! Bien sûr, quelques gaffes. Manipuler rapidement des trucs toute la journée, des fois… Dans ce nouveau monde, elle se sent valorisée.

Je reviens à l’armoire.

Ma fille fait des démarches d’autonomie. Pour se prendre en charge, de son mieux. Ça me fait réfléchir à mon rôle de parent. Le temps passe si vite. Je m’entends encore lui chanter « Mon Joe », pour l’endormir. Une dépendance totale. La mienne. Je dois alors accueillir tout aussi tendrement ses essais… et ses erreurs.

Je souris.

Elle me donne l’occasion rêvée de faire un grand ménage. Il est plus que temps. Surtout que, pour ma part, je n’ai rien à craindre. Personne ne me dira quoi faire. Ni ne tentera de m’expliquer la logique de base/armoire 101. Ça me manque, cette complicité imposée. J’apprécie alors davantage la chance de voir ma fille évoluer, sous mes yeux.

Je reste tellement fier de toi, ma fille…

 

michel

 

12 raisons pour lesquelles j’admire mes enfants

Les enfants, je trouve ça merveilleux (les miens en particulier par

Les enfants, je trouve ça merveilleux (les miens en particulier parce que je suis zéro objective). Dans le sens où ils forcent l’émerveillement. Ils m’émeuvent. Pourquoi, donc?!

1-      Ils disent « Je t’aime » à tour de bras. En toute sincérité. Pas juste sur un lit de mort parce que rendu là, t’sais… il faut bien. Pas de gêne, pas d’obligation. Pas de conditions.

2-      Quand je leur demande ce qu’ils veulent pour souper, ils s’exclament « D’la salade! » Ou mangent du thon pour déjeuner. Et s’offrent souvent même pour cuisiner. La version ado fait même la vaisselle!

3-      Ils utilisent des mots cool comme « interdépendance », « gender fluid », « métaphorique » et « cortex cérébral », comme ça, tout naturellement.

4-      Ils ont un sens de l’humour qui me fait craquer. Les rois et les reines du calembour. Et rient de mes jokes plates de quarantenaire. La compassion, t’sais…

5-      Ils sont des argumentateurs hors pair. Je prendrais parfois une pause, mais ils iront loin. Ils changeront le monde. Ils changent le mien chaque jour. S’ils rencontrent Trump un jour, il va passer au cash.

6-      Leur hypersensibilité est autant un défi qu’un tremplin. Leur p’tit surnom d’amour, c’est Empathie. Ils peuvent éclater en sanglots à l’idée qu’une bouteille de plastique s’est retrouvée à la poubelle et non à la récup. Ou éclater de joie parce que la rentrée scolaire approche.

7-      Ils font la différence entre la déception, la tristesse, l’insatisfaction, l’ennui. Ce n’est pas tout le temps exprimé en toute clarté, mais ils connaissent ces émotions. Moi dans mon temps, il n’y avait que les cinq émotions de Sens dessus dessous… Pas de nuance, pas de demi-teintes.

8-      Ils arrivent dans un parc et en trois secondes et quart, ils ont déjà cinq nouveaux amis. Facile de même. Ils pourraient donner des cours de fidélité à bien des adultes.

9-      Ils sont allumés. Ils sont curieux. Ils veulent comprendre. Ils en comprennent pas mal plus que nous à leur âge. Et oui, ils savent que Wikipédia ne dit pas toujours la vérité. Dans la même conversation, ils peuvent parler de façon intelligente (ou pas) de VIH, de licornes, de société démocratique et de caca de moufette.

10-  Ils prennent soin des autres. Et d’eux-mêmes. Ils sont aussi capables de demander un massage que d’en offrir un.

11-  Ils rêvent. Dans le moment présent et pour le futur. Ils choisissent de croire aux licornes même s’ils savent que ça n’existe pas. Et ils se donnent le droit de croire en eux.

12-  Ils sont eux-mêmes, même quand c’est un défi. Même quand c’est marginal.

 

Nathalie Courcy

Parler au mur?

Les joies de partager la vie d’une adolescente de quatorze ans…

Les joies de partager la vie d’une adolescente de quatorze ans…

Dès que je prononce « shoeclack » ou « bébé lala », je fais carrément rire de moi!

Vous auriez dû voir sa réaction quand j’ai écrit « Pouce par en haut » au long. En réponse à un de ses SMS. Juste parce que je ne savais pas où le trouver sur mon nouveau portable. Ce iBidule qui me fait quémander son aide pour utiliser des fonctions ou des applications. Au moins, ses amies m’ont trouvé cute. Comme quoi d’autres ne me verraient sans doute pas comme elle…

Bien oui, dans mon temps — pour elle, celui de la découverte de l’Amérique, juste avant l’invention de l’Internet sans fil — on désignait ainsi des espadrilles. L’autre servait presque affectueusement pour dire combien un comportement n’était pas « su’a coche ».

Existe‑t‑il un guide Parents pour les parfaits, version clip YouTube? Pas encore, sans doute, puisqu’il aurait déjà un effet viral. En attendant, je vais prendre le risque. Qu’elle finisse par me lire en secret.

Ma fille, je t’aime! Depuis la mort de ta mère, alors que tu n’avais que dix ans, je suis la seule personne pour te le démontrer au quotidien. Bien malhabilement, comme nos modèles de parents.

Tu comprendras bien tout cela un jour. Confidence, mon déclic avec ma mère s’est fait peu avant mes trente ans. Avec une courbe accentuée dès la naissance de mon premier rejeton…

Tu es vive d’esprit. Forte de l’assurance de ceux de ta tribu. Je ne peux te le dire, je suis convaincu que cette attitude te permettra de prendre ta place. Même si elle me rend la vie misérable dans l’intervalle. D’autant que toute cette supériorité ne s’exprime presque jamais dans tes résultats scolaires… (GIF de clin d’œil)

Ton impertinence me fait rire, mais ne pousse pas trop ta chance…

Je tolère aussi bien mal ton occupation des espaces communs. Vous êtes combien déjà? Quoi, tu es seule… Une vraie fifille, plus que toute autre femme qui a partagé ma vie. De près ou de loin. Je ne parle même pas de ton antre, celui où le chat ne va plus. Il ne saurait où poser une patte…

Constate au moins mon respect de ton style de vie, aucune photo de tout ça sur Facebook… Pas de post de mes états d’âme. Ni de vidéos de tes performances oscarisées, chaque matin. On a compris, tu n’es pas une morning person

Si j’ai décidé de te dédier un texte, c’est que tu as rapporté cette semaine à la maison… un Méritas scolaire! Ton tout premier. Tes yeux brillaient, derrière ta carapace d’indifférente. J’ai remarqué.

J’ai alors aussi réalisé que je n’en avais jamais eu. Malgré tout le compétiteur maladif que je suis!

Je ne serai jamais ton ami, ni même, sans doute, à la hauteur de tes attentes. Toute ma vie, tu seras néanmoins une des personnes que j’aime. Oui, plus que tout, j’ai ton bonheur à cœur. Je suis encore et depuis le début le même père, un « Revello »! Qui fond d’admiration devant la personne que tu deviens.

Je suis fier de toi, genre…

michel

 

Deux ans…

Deux ans que tu es dans nos vies. Deux ans que nous sommes plus heur

Deux ans que tu es dans nos vies. Deux ans que nous sommes plus heureux, que nous rions plus et aimons plus. Deux ans que tu as chamboulé nos vies et pourtant… cette vie nous semble si naturelle que c’est comme si elle était la nôtre depuis toujours.

Deux ans que tu nous épates. Tu es une boule d’intensité. Intensité qui transparaît dans ton amour et ton affection, dans ton énergie et ta témérité, dans ton besoin d’affirmation et dans ta curiosité. Comme tous les parents, nous nous émerveillons de chaque étape que tu franchis; le premier sourire, les premiers mots, les premiers pas… Bien que j’aie dansé et crié ma joie à tous ces moments, ce ne sont pas ceux qui me marquent le plus. Ce qui me fascine, c’est ta personnalité qui se développe et évolue à une vitesse fulgurante.

Ton intensité, à la base, ne rime pas avec douceur. Et pourtant! C’est impressionnant le chemin que tu as fait depuis quelques mois. Tu es plus posé, plus calme et capable de douceur et de tendresse. Ton énergie n’a pas diminué pour autant, mais tu as maintenant plus d’une facette. Les « bacons » que tu nous faisais cet automne nous ont fait craindre cette fameuse étape du Deuzans. Finalement, on constate à quel point tu évolues vite, t’outilles étonnamment efficacement, communiques mieux. On se croise les doigts, mais bien qu’il y ait parfois quelques jours plus intenses, on trouve que tu t’en sors plutôt bien. Tu apprends doucement à respecter les limites des autres, grands comme petits. Ta curiosité ne cesse de grandir et te permet d’évoluer si rapidement. Ton sens de l’humour est déjà bien présent et bien unique.

Tu affrontes la vie avec joie, sans peur. Tu fonces, rigoles et t’intéresses aux autres. Nous tentons de te guider du mieux que nous pouvons, en t’encadrant tout en nous efforçant de préserver et d’encourager ton unicité. Et comme on aime les bilans, on essaie aussi de se regarder aller comme parents et de s’ajuster. On se dit que si tu es si impressionnant, ça doit être aussi un peu grâce à nous. On réussit à communiquer et à respecter nos valeurs. Surtout, on arrive à s’adapter l’un à l’autre comme parent et à toi qui es une personne à part entière.

Je remarque, quand je lis des textes sur la parentalité, qu’il y est fréquemment question des défis, du sentiment de culpabilité, d’être dépassé, d’être à bout ou de l’impression d’incompétence des parents. C’est souvent plus négatif ou sarcastique. Bien qu’on ait nous aussi nos moments de doutes et nos défis, je trouve important de relever le positif, de se donner une tape dans le dos. De nous dire qu’on n’est pas pires et qu’on a le goût de continuer.

Bientôt, tu seras grand frère. J’ai si hâte. Toi qui aimes tant les bébés et les gens en général, j’ai l’impression de te faire un cadeau précieux. Et grâce à ta personnalité si riche, si divertissante, si aimante et si curieuse, j’ai aussi la sensation profonde que ce bébé à venir est le plus chanceux du monde de t’avoir comme grand frère.

Jessica Archambault

Plus facile d’avoir des filles?

Tous les pères doivent sans doute le vivre…

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Tous les pères doivent sans doute le vivre…

On tente de faire de son garçon, un homme! Peu importe ce que ceci veut dire. En plus de la difficulté qui réside dans notre vécu. Là où il n’y en avait pas beaucoup de présents, des modèles. Alors ça donne parfois ceci.

Par défaut, puisque si peu de parents veulent s’impliquer, mon fils est (mal) pris avec moi comme entraîneur-chef au baseball. Déjà notre quatrième été ensemble. Au rythme de plusieurs activités par semaine. Trop d’elles où je n’ai pas le temps d’être aussi son père.

Mon fils, au même âge, est bien plus doué que moi pour le baseball. Je le lui dis souvent, en ajoutant toujours le « mais… » qui tue la bonne intention. Fermer la porte aux sentiments, une de mes spécialités.

Il n’a pas la chance, non plus, de me vivre comme supporteur. Celui qui, des estrades, encourage positivement. Qui félicite, qui réconforte. Ça, c’est un rôle qui est interdit aux entraîneurs. Une facette de son père qu’il ne verra sans doute jamais. À moins que tout son potentiel ne s’exprime avec le temps. Que je ne le laisse voler, pour son bien, vers d’autres mains plus expertes que les miennes… Je le lui souhaite de tout mon cœur!

Pour le moment, il doit plutôt composer avec le sifflet! Tout le temps. Le rappel à l’ordre. L’extrême sévérité dévolue au « fils du coach ». Servir d’exemple pour tout ce qui est négatif. Passer son tour. Être le dernier choix dans presque toute situation. Bref, être souvent traité comme de la m… publiquement.

L’armée, former le caractère!

Être aussi le « sacrifié ». Comme cette fin de semaine, dans un tournoi. Lancer au moment critique avec peu de préparation (normal, je l’accorde aux autres). En relève à notre meilleur lanceur. Un monticule qui donne alors le vertige. Un match serré, des coureurs sur les buts. L’occasion de perdre. Une pression énorme, que presque tous les autres jeunes de l’équipe n’auraient pas supportée. Et lui, de très bien faire pendant deux manches. Deux retraits sur trois prises. Aucun point accordé en dernière manche, alors que l’adversaire finissait au bâton. Permettre alors à l’équipe d’atteindre la demi-finale.

Sans doute une des deux ou trois occasions où son papa a été si fier de lui. De lui dire seul à seul, en ajoutant le « mais… » Le coach n’est jamais très loin. La fabrique à « vrais » hommes non plus…

Je sais, je suis une espèce de dinosaure. Mais je prends au moins le temps de lui expliquer le pourquoi du comment. Et lui, de tenter de me rassurer qu’il comprend et accepte…

Il n’est pas comme moi et c’est tant mieux, pour lui…

Sinon, il serait toujours comme le ressort à son maximum. À deux doigts de craquer. Compétitif jusqu’au bout des orteils. Celui qui le sait, mais qui ne prend pas vraiment les moyens pour changer. Juste adoucir un peu les coins avec l’âge. Le naturel qui s’exprime passionnément à la moindre occasion.

Aussi habile dans la démonstration de son affection paternelle qu’un éléphant… dans une compétition de châteaux de cartes. Après tout, un homme, un « vrai », ça ne doit pas montrer ses sentiments. Non?

Je le sens sensible et je sais déjà qu’il sera un bien meilleur père que moi. L’exemple, il l’aura eu. Juste faire tout le contraire, sans doute!

Comme je l’ai écrit à ta sœur, je t’aime! J’espère que tu comprends la game? Ma game…

michel