Tag maison

Girl power… vraiment? Texte: Eva Staire

À la minute où j’ai su que j’allais avoir une fille, j’étais déjà en mode : Girl power!

À la minute où j’ai su que j’allais avoir une fille, j’étais déjà en mode : Girl power! Féministe assumée, je clamais déjà haut et fort que ma fille pourrait faire tout qu’elle veut dans la vie. Je voulais que ma fille puisse jouer à ce qu’elle veut, porter les vêtements qu’elle veut, devenir qui elle veut… Puis, j’ai eu une deuxième fille. Puis, j’ai eu une troisième fille. Et je les regardais en me disant que tout était possible.

J’ai essayé d’être une mère bienveillante. J’ai voulu être un modèle de femme persévérante, tenace, décidée. J’ai répété à mes filles qu’elles pouvaient tout accomplir. Et naïvement, je pensais que mon modèle avait une influence suffisante sur elles. Oui, naïvement… parce que j’ai réalisé, dix ans plus tard, que mon seul modèle de femme n’avait pas suffi à faire changer les choses…

Hier soir, ma plus grande est venue vers moi pendant que je faisais la vaisselle après le souper. Elle a pris machinalement le linge à essuyer et a dit, tout bonnement : « Je viens t’aider, Maman ! … parce que c’est ce que font les filles, hein !? La vaisselle… ». Je suis restée là, figée comme une statue de marbre, complètement bouche bée (moi qui n’arrive jamais à me taire pourtant) et les larmes ont commencé à couler.

Parce que ses petits mots, aussi légers puissent-ils paraître, ont été tellement lourds de sens. Parce que ça ne change rien de clamer que les femmes ont des droits si elles continuent d’accomplir la majorité des tâches ménagères. Je suis bien consciente que les droits de femme ont avancé, que grâce à des générations et des générations de femmes allumées et combatives, la cause féminine a avancé énormément. Mais malgré les pas de géants qui ont été faits et qui ne sont pas négligeables, il reste beaucoup de travail à faire.

Je réalise que mon seul modèle ne suffit pas. Je pensais que si je montrais à mes filles à être fortes, indépendantes et persévérantes, elles penseraient qu’elles peuvent tout accomplir… et non pas qu’elles doivent tout faire seules ! Je pensais leur apprendre qu’elles peuvent tout faire, pas qu’elles doivent tout faire. La différence est immense, et si subtile à la fois. Je réalise que mon seul modèle ne suffit pas.

Parce qu’elles voient encore la majorité des mères dans leur entourage accomplir la majorité des tâches ménagères. Elles voient la plupart des couples autour d’elles où la femme planifie les repas, va acheter les ingrédients, cuisine le repas et finit quand même par faire la fichue vaisselle. Elles voient la plupart des mères présentes aux sorties scolaires, aux périodes de bénévolat de la bibliothèque de l’école et aux rencontres de parents. Elles entendent la plupart des mères de leur entourage planifier les vacances en famille, réserver les rendez-vous médicaux et organiser les fêtes de leurs enfants.

Chaque fois que j’écris sur la charge mentale, des hommes se lèvent et scandent qu’ils font des tâches à la maison, qu’ils en font plus à l’extérieur, qu’ils font autre chose de plus important, que c’est égalitaire chez eux, etc. Moi j’en ai assez qu’on protège nos hommes de la vérité. Parce que c’est faux de dire que la charge mentale est de nos jours partagée à parts égales entre les partenaires de vie. C’est juste faux. Et je me questionne à savoir pourquoi on a tellement peur de leur dire la vérité.

On a peur qu’ils en fassent encore moins ? On a peur de perdre ce qui est acquis ? On a peur de les froisser ? On veut éviter la chicane qui va suivre ? Pourquoi on continue de traiter les hommes comme des petites choses fragiles ?

Je vois des hommes s’enflammer sur les réseaux sociaux parce qu’ils ont de belles intentions. Ils pensent qu’ils font la moitié des tâches ménagères et que puisqu’ils s’impliquent, tout est forcément égalitaire. Je vois des femmes les défendre et dire que ça ne les dérange pas d’en faire plus, que c’est leur rôle de mère. Et chaque fois, je me demande encore pourquoi on leur ment…

Je côtoie au quotidien tellement de familles. Nos amis, nos familles, nos connaissances, les familles des amis de nos enfants à l’école. C’est totalement faux de dire que les relations de nos jours sont égalitaires. Et si vous pensez que la bataille est terminée, c’est que vous ne regardez pas ce qui se passe ailleurs.

J’ai un homme que j’aime à mes côtés. Un père formidable. Un amant fabuleux. Un pourvoyeur exemplaire. Et un coloc de merde. Réellement. Et dans la confidence, je constate que la majorité des femmes autour de nous vivent la même réalité. Parce que c’est ça la vérité : les enfants manquent de modèles. Des modèles de femmes fortes sont montrés au grand jour, des femmes incroyables, intelligentes, fortes et tenaces. Mais ils sont où nos hommes ? La vérité, c’est que ce sont ces modèles égalitaires qui manquent.

Sur les réseaux sociaux, les vidéos pleuvent de femmes qui tournent la situation au ridicule. Des femmes qui font semblant d’être leur conjoint en mettant leur linge sale par terre, en laissant de la vaisselle sur le comptoir, en déposant une couche sale à côté de la poubelle, etc. Et on like ces vidéos parce qu’on s’y reconnaît ! On voit des vidéos d’hommes qui essuient la vaisselle avec un regard coquin, prétendant que c’est ce qui excite le plus leurs femmes. Et on like ces vidéos, justement parce que c’est la parfaite parodie de ce que je vous explique…

Quand vous recevrez une famille à souper, demandez donc à l’homme ce qu’il a réservé pour les vacances d’été. Demandez-lui s’il a inscrit les enfants au camp de jour ou s’il a pensé à autre chose pour cet été. Demandez-lui comment il arrive à planifier tous les repas et accomplir la routine du soir des enfants sans oublier aucun devoir. Demandez-lui s’il a des trucs pour mettre un enfant propre. Demandez-lui comment il prévoit accompagner son enfant dans sa transition vers l’école secondaire. Demandez-lui s’il a envie d’avoir d’autres enfants et comment il pense gérer ses congés parentaux. Posez-lui exactement toutes les questions que vous posez normalement à la mère de la famille. Parce que si vous osez dire que tout est égalitaire, cela ne vous semblera même pas un peu étrange de poser ces questions aux hommes de votre entourage, naturellement, autour d’un verre de vin.

Eva Staire

Les rénos éternelles

Dites-moi, est-ce qu’il n’y a que chez nous que les rénovations de la

Dites-moi, est-ce qu’il n’y a que chez nous que les rénovations de la maison ne finissent jamais ? J’ai l’impression que dès qu’on finit une pièce, on a le don de se trouver un nouveau projet. Pis chaque fois qu’on voit l’aboutissement d’un projet, on est tellement fiers de nous ! Mais on dirait qu’on rechute à chaque fois…

On devait changer la clôture extérieure qui contourne notre terrain. Mais t’sais, pendant qu’il n’y a plus de clôture, juste avant de poser la nouvelle, ce serait comme le temps idéal pour installer une piscine familiale… Go ! Mais là, une nouvelle piscine, ça prend aussi un patio pour sauter dedans… Pis tant qu’à se faire un patio, on va en construire un gros, comme ça on pourra aussi souper dessus… Ouin… ça va aussi nous prendre des meubles de patio.

Youpi. La piscine est là, la clôture est installée, le patio est presque fini. Pis on réalise que tous ces tracteurs‑là et les allers-retours sur le terrain, ça a tué le gazon ! Faque faut reposer de la tourbe. Mais t’sais, tant qu’à faire, on va mettre de la meilleure terre en dessous. Pis là, tant qu’à faire venir de la terre en vrac, on va s’aménager un beau jardin, avec des légumes pis des fines herbes…

Si vous êtes déjà étourdis, arrêtez de lire maintenant. Parce que je ne parle pas encore de notre projet de construire un parc pour les enfants ou d’aménager un poulailler en arrière de tout ça…

Dites-moi que ce n’est pas que chez nous que les projets s’enlignent comme ça ! Dites-moi qu’on n’est pas seuls… Et je ne veux pas entendre de commentaires poches du genre : « Pfffff… Ben là ! Fallait pas acheter de maison si tu ne voulais pas l’entretenir ! », ou encore « Ben, vous aviez juste à acheter une maison neuve ! ». Parce que premièrement, on n’a pas les moyens d’acheter une maison neuve. Pis deuxièmement, oui on le savait qu’une maison aurait toujours besoin d’entretien… mais pas qu’on se trouverait des projets à faire à longueur d’année…

On s’entend là… On construit tout de nos mains, on magasine des matériaux en spécial, on achète des meubles usagers… On économise gros. On dépense aussi beaucoup… Mais c’est surtout en énergie et en temps que ça nous coûte le plus !

On se console en se disant qu’on donne de la valeur à la maison à chaque rénovation. On se répète qu’un jour, on va s’assoir sur notre patio et qu’on va en rire, en se rappelant toutes nos anecdotes de rénos. On aime se dire qu’à notre retraite, il n’y aura plus rien à faire dans la maison. On le sait qu’on se ment juste un peu à nous-mêmes quand on se dit ça… parce que t’sais, dans une maison, il y a toujours quelque chose à faire !

Mais bon, à travers toutes ces rénovations, on construit aussi de beaux moments en famille et de grands apprentissages pour les enfants. Pis on se répète qu’on se construit une maudite belle vie.

Grâce aux rénovations, ma plus grande a appris à mesurer des planches de bois avec un ruban à mesurer. Ma deuxième a appris à visser des vis à bois avec une visseuse électrique. Ma plus jeune a appris à courir à travers des outils comme un parcours à obstacles… Faut bien en rire !

Le pire, c’est que ces projets‑là prennent souvent des années à finir… Ça fait deux ans qu’on travaille sur la cour extérieure dès qu’on a un peu de temps. Et je pense bien qu’il nous en reste pour une ou deux années encore avant qu’on la trouve parfaite… Imaginez à quel point on va s’amuser à rénover à l’intérieur après ça !

Et vous ? Quels sont vos projets en cours ? Êtes-vous aussi découragés que moi parfois ? Ou si ça vous allume et vous nourrit, tous ces projets ?

Joanie Fournier


Bye bye, maison adorée!

Ça fera bientôt dix ans que l’on t’habite. Je ne dirai pas qu

Ça fera bientôt dix ans que l’on t’habite. Je ne dirai pas que tu as toujours été parfaite, mais presque.

Quand je t’ai choisie, papa venait de nous quitter. On t’a choisie par amour. Tu allais également être le toit de maman qui allait venir habiter avec nous puisque papa n’était plus là et qu’elle était seule.

Charlie allait souffler sa toute première bougie dans ta cuisine, entouré de tous ces gens qui nous sont chers.

La maladie de Kiki était derrière et ça aidait dans notre deuil de se retrouver tous sous ton toit pour parler de papa et pour bâtir un nouveau quotidien sans lui dans ta ville qui nous était également inconnue.

Chaque Noël, chaque chasse aux cocos dans ta cour resteront gravés dans notre mémoire.

La première promenade à vélo de Charlie sur ta rue, les razzias de bonbons au dépanneur du coin.

Tes arbres derrière qui m’ont tellement fait sacrer en me privant de soleil, mais qui nous ont donné tellement de précieux instants au calme et dans l’intimité.

Ton école de quartier qui a été tellement spéciale pour notre fils.

Les partys! Ces partys qui s’étiraient jusqu’aux petites heures du matin sous ton ciel étoilé qui veillait sur ma douce et naïve vingtaine.

Heureusement, tu nous as donné les meilleurs voisins, jamais de chicane ni de chialage pendant toutes ces années. Des voisins qui au fil des ans sont devenus des êtres précieux.

Mes trente ans, les soixante ans de maman, chez toi. 💗

L’arrivée de notre Phénix qui t’a enlevé un peu (beaucoup) de charme.

Les nuits à le bercer… à consoler… à admirer mon dernier enfant.

Et à me demander où on mettrait tout ça. Ses choses de bébés qui ne cessaient de prendre de ton espace. La chambre de Charlie qui s’est transformée en chambre de bébé/préado.

Notre chambre qui ressemblait tout à coup plus à un garde-robe tellement elle était étroite.

Jamais je n’ai manqué de bonheur entre tes murs… je pense même que je ferme ta porte sur mes plus belles années.

Bye maison, bye rue Choquette.

Surtout, merci pour tout.

Ton toit a été le toit le plus doux et le plus réconfortant que l’on aurait pu souhaiter pour couvrir tous nos cœurs.

Lisa-Marie St-Pierre

Notre « chez‑nous »

La première fois que je m’assieds devant mon ordi pour composer c

La première fois que je m’assieds devant mon ordi pour composer ce qui mijote dans ma tête depuis un bon moment déjà. Je prends mon courage à deux mains et décide de laisser aller ma plume pour te parler de « nous ».

Difficile à décrire comme sensation lorsqu’on prend conscience que certaines personnes vont peut-être nous lire ou pire encore… nous « juger ».

 

J’essaie justement d’enseigner à mes enfants à fermer les yeux devant les critiques ou à foncer lorsque c’est nécessaire, mais pour cela… je dois prêcher par l’exemple, moi, la maman !

Voilà, tout le monde fait dodo sauf moi. Je m’installe au comptoir avec un verre d’eau et j’ai dix mille idées qui me viennent en tête, mais aucune ne semble être assez bonne pour te les transmettre.

Je prends quatre respirations, je lâche le tout et je décide que mon texte sera celui qui me convient à moi, un point c’est tout ! Je « me » parle et je « te » parle de notre maisonnée.

Bon, je commence ainsi. Pour saisir sur quelle famille « gonflée » tu vas tomber rendu chez nous, tu dois comprendre que l’enfance est aux premières loges. Je ne te parle pas du fait que nous avons quatre enfants, que la maison est remplie de gamins qui courent partout, que nous avons une compagnie de jeux gonflables ou que les petits voisins semblent avoir trouvé refuge dans notre cabane.

NONNN ! Je te parle d’enfance dans son état pur et bon lorsqu’il est bien cultivé. Je sais que dans notre monde, on oublie de laisser place à cet espace fantastique. Notre descendance doit grandir vite et à notre rythme en laissant une parcelle de leurs jeunes années s’évanouir. Et pourtant… ce passage est essentiel et il est merveilleux seulement lorsque nous le respectons et l’embellissons.

Tu t’attendais peut-être à ce que je te parle de mes enfants l’un après l’autre, de la dernière crise de mon dernier au magasin d’à côté, des crottes de nez collées que j’ai retrouvées (ou que l’un d’eux a mangées) ou des bons et mauvais côtés de la maternité…

NONNN ! Je vais te parler de notre mentalité, car elle définit notre maisonnée.

Je t’explique : notre famille est synonyme d’enfance dans son ensemble, ce qui fait place à la magie d’Harry Potter, à l’imagination sans fin et au quotidien mythique. Cet ensorcellement donne droit à la beauté des arcs-en-ciel, une fascination pour les licornes, une poursuite à pas de géants et un décor de fées magique.

Le bon côté de cet envoûtement, c’est qu’il pourrait changer un monde de guerre en prière. Le mauvais côté, c’est que nous avons oublié de le cultiver.

Ici, chez « Les gonflés », nous essayons d’arroser ce bon côté chaque jour. Nous laissons aux enfants la chance d’être des gamins bien vivants et nous en profitons pour leur offrir une jeunesse si importante à nos yeux. Nous leur laissons la liberté d’avoir des taches de gazon sur leurs pantalons, des mots doux collés un peu partout, des bisous envolés et des gâteaux renversés ainsi que des bougies soufflées chaque année.

Si tu viens chez « nous », ne fais pas le saut, car probablement qu’une petite fille t’ouvrira la porte avec le visage maquillé comme chef indien. Il y aura des jouets qui traînent partout. Tu pourras peut-être voir des enfants courir autour de la table de cuisine pour se sauver du dragon des mers, ou encore tu pourras les voir un peu trop énervés, sautant sur nos divans comme si c’était des trampolines. Bref, tu seras probablement découragé par moment pour nous.

Peut-être que tu porteras des jugements sur mes enfants ou sur notre rôle en tant que parent, mais sache que tu seras accueilli avec un cœur léger ayant comme odeur la meilleure qui soit : celle où on laisse une jeunesse être heureuse dans toute sa splendeur.

Ne t’imagine pas que nous sommes parfaits. Pas du tout.

Crois-moi, je suis de la même génération que toi, donc ça me dérange lorsqu’il y a des jouets éparpillés dans chaque pièce de mon foyer. J’entends hurler en voyant ma progéniture courir pour la manette de télé. Je suis découragée de voir des traces de doigts sur mes meubles ou des dessins improvisés sur les murs fraîchement peinturés, et je suis fatiguée de ramasser des papiers de gâteries cachés.

Chez nous, comme chez toi, il y a des désastres quotidiens, du chaos passager, des câlins dégoulinants, des « non » pour rien, des histoires abracadabrantes, du chialage journalier. Nous faisons de notre mieux en souhaitant inculquer à nos enfants des valeurs humaines authentiques, les laisser s’imprégner de bonheurs inoubliables, cultiver des moments de tendresse incroyables, des éclats de rire et le plus important, des « je t’aime » à l’infini.

Naturellement, il y a des points à améliorer, mais en fait, c’est ce qui fait de mon rêve la plus belle réalité, celle d’avoir notre « chez-nous » gonflé à bloc.

Maman gonflée

Papa, maman, est-ce que mon chum peut dormir à la maison?

Elles étaient si petites. Le temps a passé plus vite que le simple

Elles étaient si petites. Le temps a passé plus vite que le simple temps de le dire. Le printemps de leur vie a fait place aux papillons dans le ventre. Aux mains tenues dans la cour de récré. Aux soupirs de penser à l’être aimé. Aux prénoms écrits dans le cahier de notes de cours ou dans l’étui à crayons. On était rendus là. Le désir charnel. Celui où l’envie de l’autre était devenue plus présente que la simple idée de juste y penser. On l’avait vu venir. Les petits « Fruits of the Loom » avaient changé de look, disons. Mon homme m’avait alors chargée de plier les brassées de nos ados; trop facile pour un papa de tomber dans les idées saugrenues de défendre ses petites à la Jean-Claude Van Damme. Tiens-toé! Papa 1, nouveau copain 0

Dans le début des amours qui se sont déroulées sous nos yeux, demander de dormir chez l’amoureux ou à l’inverse, l’inviter à la maison nous a poussés à nous questionner. Si ce n’est pas chez nous que ça se passe, ça risque de se faire dans le fond d’une bagnole?… Ou pire, à notre insu sous notre propre toit! Et là, ça les aurait poussés à nous mentir, faire les choses en cachette et sous le poids de la réprimande de notre part. Le simple effort qu’elle avait fait en nous le demandant nous demandait d’être francs, sincères et surtout cohérents avec notre réponse. Pour eux, il s’agit d’une telle banalité, mais pour nous, c’était l’entrée en la matière. Notre petite vie tranquille et sans dérangements qui allait prendre le bord.

On s’était crus bien au‑dessus de nos affaires, mais là, ça nous a déstabilisés un peu. Nous en avions parlé en nous trouvant bien hot, mais jamais en prenant le temps de songer aux conséquences. On va faire quoi quand on va se ramasser avec trois amoureux en même temps dans la maison? Et oui, trois filles, ça doit bien donner trois amoureux (Dieu merci, ce n’est jamais arrivé!) À les entendre, tous les parents acceptent! Il n’y a que nous qui tardons! Nous sommes des archaïques, des vintages en matière de permissions! Nous sommes nés à l’ère des dinosaures. De vrais « Parentspochesausores »!

Nous avons éduqué nos filles dans l’optique qu’elles devaient apprendre à être autonomes. Que la vie, c’est du sérieux. Qu’il faut prendre ses responsabilités. Faire l’amour avec un conjoint (un copain, ici), ça relève d’une grande dose de sérieux. Ça prend un (et deux) moyen(s) de contraception svp! Loin d’être prêts à être grands-parents. (En parlant de contraception, nous avons choisi qu’il était important de nous assurer qu’il y avait VRAIMENT utilisation de contraception! Jusqu’à l’âge de la maturité, nous les avons aidées à bien choisir ce qui leur convenait. Nous nous sommes engagés à les soutenir financièrement et les avons amenées à se responsabiliser par rapport aux moyens choisis. Par la suite, nous sommes toujours présents, mais il en va désormais de leur propre responsabilité.)

Nous avons opté pour le « OK », mais avec conditions.

  • Ce n’est pas parce que l’on dit oui que cela s’applique toutes les fois.
  • Ce n’est pas parce que nous disons oui que c’est un libre accès pour tous les mâles qui croiseront ta route.
  • On veut voir le sérieux de la relation et surtout celui du garçon. Notre demeure n’est surtout pas une « open house »; nous tenons encore à nos petits levers du weekend en mou, nous aussi.
  • Je ne veux en aucun cas « ramasser » en arrière de l’être aimé. Tu l’invites, tu le ramasses.
  • Je m’organise pour ne pas que tu m’entendes, fais pareil! Le respect de la sexualité, c’est dans les deux sens.
  • Tu videras ta poubelle. Alléluia! Y’a des trucs que ça ne me tente pas de voir ni de savoir.
  • Vos préliminaires se passent dans l’intimité de ta chambre. Pas sur le canapé du salon.
  • Et, le PLUS IMPORTANT : s’il n’y a pas respect des conditions : CIAO l’amour sous notre toit. Étrangement, ce fut toujours respecté.

La plus vieille a naturellement brisé le moule de l’enfance vers l’âge adulte. Elle a ouvert la voie à ses sœurs. Elle fut (et encore aujourd’hui) un exemple auquel nous nous attendions.

Nous sommes peut-être des parents moins « ouverts », plus « Parentspochesausores », mais nous considérons que dans une famille, il importe que chacune des parties soit respectée. J’aime voir mes filles heureuses, mais pas sentir que leur amour m’envahit.

Mylène Groleau

 

Il était une fois mes rénos

Avec l’émission Vendre ou rénover que je coanime, je pa

Avec l’émission Vendre ou rénover que je coanime, je passe mon temps à voir des maisons incroyables et des rénovations tout aussi spectaculaires que superbes.

Et comme ma vie allait bien, que je n’avais plus de stress… j’ai décidé de rénover ma maison. Oui oui, vous avez bien lu.

Je suis ce genre de personne qui a donc de la difficulté avec le calme plat. C’est ma mère qui m’a fait réaliser ça il y a plusieurs années.

Plus jeune, j’étais du genre à aller me scraper les cheveux chez la coiffeuse la veille de la rentrée scolaire (t’sais question d’angoisser et de pleurer en masse concernant l’avis des autres). Ben oui, je suis ce genre de fille‑là. Je dois pas être si saine d’esprit que ça, parce que je me nourris au stress. Eh boboy, j’en reviens même pas d’avoir écrit ça ! Tout ça pour dire qu’il y a deux mois, j’ai fait une étude du marché immobilier à savoir si j’étais mieux de vendre ou de… rénover haha !

Avec la grandeur de mon terrain, en ville et près des écoles, mon constat a été que la rénovation était plus bénéfique pour mon portefeuille.

Mais tant qu’à rénover le rez-de-chaussée, pourquoi ne pas agrandir la maison… sur trois étages !

Vous commencez à voir quel genre de fille je suis hein ? Haha ! Un ti peu beaucoup intense !

Et c’est là que mon calvaire a commencé.

Non mais, c’est‑tu pas stressant le processus d’acceptation de prêt rénovations ? Je vais vous en parler dans un autre article.

Et après, ce qui est encore pire, ce sont les choix. Sérieux, faire un choix parmi beaucoup trop d’options, et se dire que si on se trompe… ben on ne peut pas revenir en arrière. Nenon, on vient de se taper des heures d’angoisse avant le choix, pendant le choix et là, notre choix est laitte et on va angoisser après le choix haha !

Sérieux, dites-moi que j’suis pas la seule de même ? Consolez mon âme de fille qui change d’avis sur le style (et la couleur) de ma cuisine toutes les cinq minutes ! Alors dites‑moi, ça vous dit de lire des mises à jour sur mes rénos et sur mes choix de matériaux et de couleurs? 🙂 Je vous montrerai aussi mes coups de cœur pour les meubles et mes choix finaux !

Bienvenue dans mon monde de rénos ! 🙂

 

Déménagement: un peu de savoir-vivre s’impose!

Quand tu vends ta maison ou ton condo ou que tu quittes ton appartem

Quand tu vends ta maison ou ton condo ou que tu quittes ton appartement, pleaaaase! Démontre un peu de savoir-vivre. Ça ne t’enlèvera rien, et ça donnera beaucoup à la personne qui occupera l’espace.

Un B.A. BA simple :

–          La journée où tu dois remettre les clés de la propriété, go! La maison n’est plus à toi, lève les feutres. Tu. N’as. Plus. Le. Droit. D’y. Revenir. Point. Et de grâce, pars avec tes vidanges.

Ça peut sembler aller de soi, mais apparemment, pas pour tout le monde. J’ai déjà vu l’ancien propriétaire squatter mon coin de terrain toute une journée, assis sur ses derniers bagages en attendant que quelqu’un passe le chercher. Et j’ai vu ce même propriétaire entrer dans MA maison pour ME questionner sur le fait que j’arrachais allègrement le tapis puant qu’il avait laissé.

J’ai aussi failli perdre connaissance quand l’ancienne propriétaire m’a annoncé qu’elle gardait les clés et tous les accès à MA maison au moment même de signer la prise de possession. Euh… c’est parce que j’ai des déménageurs qui attendent devant MA porte! Notons que cette même vendeuse sans scrupules avait laissé assez de vidanges pour remplir un camion…

–          Quand tu sors tes électroménagers de leur trou, garde-toi un balai, une guenille et du nettoyant. Rien de mieux qu’un dessous de four pour accumuler les miettes et les bubus.

–          Les fonds de tiroirs et d’armoires aussi attirent les miettes et les restants d’un peu n’importe quoi. La bonne nouvelle, c’est que ça se lave! Ben oui! Et là, je ne te parle même pas des toilettes, du bain et de la douche, parce que je sais que tu sais que ça ne se fait pas, laisser sa m… pour que les autres la nettoient. Et pourtant! Fait vécu à l’appui, je sais que ça arrive!

–          La pile de la télécommande de la porte de garage et les ampoules de la salle de bain viennent avec la maison. Laisse‑les là. Si tu en as besoin dans ta nouvelle demeure, lève tes fesses et va t’en acheter des nouvelles au dépanneur. Déménager dans une maison où aucune lumière n’allume, c’est franchement plate.

–          Si le nouveau locataire ou le nouveau propriétaire reçoit du courrier avant ton départ, come on. Ça ne t’appartient pas. Tu n’as rien à gagner en gardant ses lettres et ça pourrait avoir des conséquences pour la personne à qui il manquera des comptes. Laisse‑les sur le comptoir. Et tant qu’à bien faire les choses, laisse-lui aussi la clé du courrier. Il pourra toujours faire changer la serrure de la boîte postale quand il le souhaitera.

–          Si tu es frustré parce que tu considères le prix reçu pour ta maison trop bas, fais-toi à l’idée. Tu pouvais refuser de la vendre à ce prix-là ou l’entretenir pour qu’elle vaille plus cher. Une fois que l’offre d’achat est acceptée, merci bonsoir. Va passer ta frustration ailleurs que sur le nouveau propriétaire. Il n’a pas besoin de subir ton stress en plus de désinfecter tes toilettes.

–          Ce qui est cloué ou vissé dans la structure, ça appartient à la structure. Ça inclut les 2 х 4 qui encadrent le jardin et les fils du câble. Ben oui, ça aussi, ce n’est pas tout le monde qui comprend ça.

Heureusement, après une dizaine de déménagements, je peux dire que les horreurs sont rares. Par contre, je peux aussi dire que quand elles arrivent, elles viennent en gang. Le défi, c’est de se sentir chez soi et de construire son bonheur en oubliant le stress et la surdose de nettoyage (merci, laines d’acier et eau de javel!) Petit à petit, l’oiseau fait son nid…

Nathalie Courcy

Rentrer à la maison

Refaire ses baga

Refaire ses bagages, se préparer à rentrer. Reprendre l’avion, le train, l’autobus.

 

Avoir le cœur débordant de souvenirs, la tête remplie d’images et souvent, le ventre gonflé par tant de nouvelles saveurs…

 

Sur le chemin du retour, fermer les yeux. Penser à tous ces moments avec tant de gratitude.

 

Imaginer des amitiés qui auraient pu naître de rencontres formidables. Accepter qu’elles ont été éphémères…

 

Retourner au quotidien, repartir sur un nouveau pied, transformé. Parce qu’un voyage, si court soit‑il, nous transforme. Prendre la peine de se plonger dans la culture des autres, ça nous fait grandir.

 

Laisser passer quelques jours. Revenir sur terre. Réaliser la chance qu’on a eue.

 

Refermer le coffre à souvenirs pour qu’à jamais, ces images restent gravées dans notre cœur.

 

Italie, tu es si belle! On se reverra…

 

Karine Lamarche

Enseignante

 

Nathaniel le superhéros

Levez la main, ceux qui n’ont jamais eu le goût de déposer leur

Levez la main, ceux qui n’ont jamais eu le goût de déposer leur cape de super parent pour se reposer un peu ? Pas beaucoup de mains dans les airs… Mais attendez un peu que je vous raconte l’histoire de Nathaniel le superhéros et de sa famille d’incroyables. Ça remet certaines choses en perspective.

Il était une fois un couple. Ben oui, les histoires de famille, ça commence entre un homme et une femme qui s’aiment ! Et eux, ils s’aiment à la folie. Ils s’aiment tellement qu’ils ont pondu cinq filles (maintenant âgées de quatre à vingt-six ans) et un petit bonhomme. Ce petit bonhomme sera le personnage principal de notre histoire. Mais je vous avertis tout de suite, il ne s’agit pas de fiction, mais bien d’une réalité. Qui dépasse la fiction, je vous l’accorde.

Nathaniel a été catapulté dans cette famille de Gatineau par une journée de février, il y a trois ans. Jusque-là, rien d’exceptionnel, n’est-ce pas ? Mais ce beau Nathaniel est né à vingt-sept semaines, en partie à cause d’erreurs médicales répétées. Et c’est là que ça se met à déraper. Hémorragies cérébrales, infections, soins hospitaliers inadéquats, opérations ratées, paralysie, trachéotomie… on navigue en plein film d’horreur. Heureusement qu’il y a l’amour…

Avant longtemps, le débranchement de Nathaniel a été amené sur la table, comme une proposition sensée : il ne marcherait pas, ne mangerait pas, ne parlerait pas. Son cerveau était rempli de liquide, son cœur pouvait lâcher à tout moment. Il se rendrait peut-être en vie jusqu’à l’adolescence, mais sans aucune qualité de vie, alité à l’hôpital. Mais ça, c’était sans connaître les parents.

Au conseil de famille, le choix a été unanime : Nathaniel fait partie de la famille et il déjouera les pronostics. Mais surtout, Nathaniel vivra dans sa maison, entouré de ses sœurs et de ses parents, dans un gros cocon d’amour et de soins. Le miracle est arrivé… 434 jours après sa naissance. Vous imaginez ? Plus d’une année avant de pouvoir cajoler votre bébé ou votre frère dans votre nid familial ! Même le papa a dû attendre six mois avant d’avoir le droit de prendre son petit mec dans ses bras. Priorité santé, bien évidemment. Mais le cœur des parents, dans tout ça ?

Depuis ce temps, Nathaniel vit chez lui, mais doit retourner à l’hôpital chaque semaine, sans compter les hospitalisations d’urgence, les appels au 911 parce qu’il ne respire plus et les 81 opérations. Vous avez bien lu : 81 ! Dont plusieurs au cerveau. Et chaque fois, le risque est immense. Chaque fois, il risque de perdre tout ce qu’il a acquis comme habiletés : boire, manger, s’exprimer, comprendre certains mots de son entourage. Chaque fois, il risque de mourir.

Le mot est dit : il risque de mourir. Comment vit-on quand on côtoie la possibilité de la mort au quotidien ? Quand il faut aspirer les sécrétions dans la trachéotomie d’un être cher et sans défense plusieurs fois par jour pour lui éviter de se noyer dans son propre corps ? Quand on doit réagir au quart de tour parce qu’il fait, encore, une convulsion, ou parce que la canule est sortie de sa gorge ? Chacun réagit comme il peut, avec larmes, philosophie, peur ou frustration. Nathaniel mourra (nous mourrons tous, right ?), un jour. Mais il aura été aimé, il se sera développé bien plus loin que n’importe quel médecin l’avait prédit.

Mais ce qui fait peur, quand on a un enfant comme Nathaniel (identifié comme l’un des enfants les plus lourdement handicapés de la région de la capitale nationale, ça donne une idée du défi !), c’est la suite. On a beau vivre le moment présent, s’émouvoir de sa façon de se balancer dans sa « soucoupe volante » ou de manger sa purée d’ananas, le futur peut avoir des allures de gros monstre. Les parents savent qu’eux aussi, un jour, ils mourront. Les grandes sœurs, l’oncle qui se présente à l’heure du dodo pour donner un coup de main et bercer son neveu, des amis touchés par l’histoire de Nathaniel, seront là. Mais tout de même, les parents craignent ce qui attend leur fils.

Portrait du magnifique Nathaniel fait par Alexane Bellemare, collaboratrice MFMC

 

Pour l’instant, ils s’acharnent à créer pour leur garçon un quotidien doux et avec le moins de douleurs possible. Les travaux (titanesques !) pour adapter la maison sont commencés, mais nécessiteront des investissements financiers à la hauteur des handicaps de Nathaniel. Avec un seul salaire (levez la main, ceux qui s’étonnent que papa ait dû s’absenter de son travail pendant plus d’un an et que maman ait fermé sa garderie pour se consacrer entièrement à sa famille ? Personne n’est surpris ?), ce n’est pas chose facile. Mais les parents ne se contentent pas de construire un endroit où leur garçon pourra grandir, s’épanouir et être en sécurité. Ils visent la création d’un centre de répit qui accueillera d’autres personnes qui ont des besoins aussi particuliers et pressants. Je vous le dis, cette famille-là est incroyable !

Et ils vont plus loin. Ils pourraient se rouler en boule dans leur coin et se plaindre du (mauvais) sort que la vie leur a réservé. Mais non. Ils sont réalistes : ils dénoncent l’absurdité des erreurs médicales qui ont conduit leur bébé à son état délicat. Ils dénoncent aussi la loi qui interdit aux ambulanciers de réinstaller la canule qui permet à leur enfant de respirer. Ils informent et défoncent des portes pour que l’usage médical de l’huile de cannabis soit légalisé ; après tout, cette huile a fait passer le nombre de convulsions de Nathaniel de plusieurs dizaines par jour à quelques-unes seulement. Quand on sait que chaque convulsion attaque le cerveau de son enfant, on a toutes les raisons de se battre pour qu’un traitement efficace puisse lui être administré…

Je vous l’avais dit, cette histoire en est une de superhéros ! Des superhéros qui aimeraient bien pouvoir déposer leur cape de défonceurs de portes et de porte-parole de la santé pour les personnes qui ont une condition médicale complexe comme leur petit bonhomme. Ça leur laisserait plus de temps et d’énergie pour « les vraies affaires » : continuer de prendre soin de leur Nathaniel chéri, de leurs cinq filles et de leurs deux petits-enfants, continuer de s’occuper de leur couple (à la question : « Dans tous les bouleversements qui ont suivi l’arrivée de Nathaniel, qu’est-ce qui n’a pas changé ? », ils m’ont répondu avec sourire et conviction : « Notre sexualité ! »), continuer de vivre et de grandir dans toute cette histoire.

Avec ses belles joues croquables et ses yeux curieux, Nathaniel a tout du superhéros : il se bat pour vivre, chaque seconde et chaque jour. Il se bat pour apprendre et pour se développer. Clairement, ça l’amuse de déjouer toutes les prévisions des équipes médicales ! Il prend les convulsions et les souffrances une par une, les dépasse, et continue son chemin. Si on avait le centième de sa résilience et de sa force, le Monde tournerait plus rond. Et comme tous les superhéros, Nathaniel fait du bien autour de lui, il change le monde pour le mieux.

Moi, il a changé mon monde et ma vision de celui-ci. Savez-vous comment ? Au début de ma rencontre avec la famille de Nathaniel, j’ai demandé s’il reconnaissait les membres de son entourage, s’il communiquait. « Ah oui ! C’est sûr ! Avec les personnes très proches de lui, celles qui s’occupent de lui au quotidien… » Plus tard en soirée, quand le temps est venu pour lui de déposer sa cape pour aller dormir dans son lit (surveillé par caméra en tout temps : le repos du guerrier n’est pas tout à fait reposant quand on aime autant !), son papa ému l’a pris dans ses bras. Et ce beau bonhomme de trois ans, qui ne devait avoir ni tonus, ni capacité de communication, ni qualité de vie, a levé sa petite menotte et m’a fait le plus mignon « au revoir » en bougeant ses doigts potelés. Ses parents se sont exclamés : « Oh ! Ça fait un bout qu’on essaie de lui montrer à faire des bye bye, c’est la première fois qu’il le fait ! »

Non seulement il m’a fait « au revoir » en me regardant dans les yeux, mais il m’a souri. Deux fois. L’air de dire : « Je l’aime, ma vie. Pas toujours facile d’être un superhéros, mais je l’aime, ma vie. »

Si vous voulez suivre l’histoire de Nathaniel, rendez-vous sur Facebook Nathanielnotresuperherosnational

Je vous mets au défi de ne pas être ému en regardant la vidéo de sa première année de vie…
https://www.facebook.com/Nathanielnotresuperherosnational/

Pour voir le projet de maison adaptée pour Nathaniel, rendez-vous à https://www.facebook.com/unemaisonadapteepournathaniel/

Vous trouverez aussi sur la page Facebook le lien pour faire un don à la fiducie gérée en son nom. Cet argent sert à construire une maison adaptée pour les besoins de Nathaniel et un centre de répit pour les autres familles qui vivent des chaos semblables.

Nathalie Courcy

Ma maison pleine de vie

Y en a un qui gratte la peinture de sa tablette et sur son lit quand

Y en a un qui gratte la peinture de sa tablette et sur son lit quand il ne dort pas.

Y en a une qui colle ses dessins partout sur les murs.

Y en a un autre qui laisse des gouttes de lait partout où il passe.

Nos planchers neufs ont vite été grafignés et puckés, et ça continue.

Il y a toujours une pile de vêtements à plier qui traîne sur un coin de divan.

C’est comme ça.

Ma maison n’est pas parfaite.

Parfois, y en a un qui décide de dessiner par terre.

Y a des jouets qui font partie de la déco.

Y a souvent des vêtements à ranger dans les tiroirs qui s’accumulent sur les bureaux.

Y a souvent un Spiderman ou une Barbie au fond de mon bain ou d’un lavabo de salle de bain.

Y a toujours des traces de doigts dans ma porte patio ou sur mes électros.

C’est comme ça.

Ma maison est pleine de vie.

Au tout début de ma vie de maman, je voulais que tout soit toujours parfait. Je ramassais les jouets au fur et à mesure que bébé les sortait. Quand mon bébé mangeait, je devais toujours le nettoyer. Puis, seize mois après avoir eu mon premier enfant, mon deuxième est né. Et j’ai voulu continuer à être parfaite, dans ma maison parfaite.

Je m’excusais aux gens qui venaient si je n’avais pas passé la balayeuse.

Je m’excusais si je n’avais pas épousseté.

Je m’excusais aux autres pour ne pas qu’ils me jugent… ou plutôt pour moins que je ME juge.

Et puis, est arrivée : la réalité.

Un bébé qui ne dormait jamais et pleurait vingt heures sur vingt-quatre.

Résultat : une maman épuisée, qui a dû comprendre.

Comprendre le vrai sens de « choisir ses batailles ». (Je sais, je pense que je l’écris dans chacun de mes textes, cette expression-là!)

Le temps a passé, les miettes sur le plancher se sont accumulées et ont fini par faire partie du décor.

Je me suis rendu compte qu’on cohabitait quand même bien, malgré que j’apprécie quand je les vois disparaître. Je me suis rendu compte qu’elles réapparaissaient aussitôt que je passais l’aspirateur et que ce n’était pas si grave.

Aussi, un jour, bébé (le troisième et dernier né) a laissé sa petite main étampée sur le réfrigérateur en inox, en se levant avec celui-ci comme appui. Et j’ai trouvé ça beau J’aurais pu la laver, l’effacer; mais non.

Je l’ai laissée là pendant plusieurs jours.

Je n’ai pas une chambre à coucher digne de Pinterest. Au‑dessus de chacune de nos tables de chevet, des dessins et des bricos de nos enfants sont collés au mur.

L’îlot de cuisine est généralement trop encombré. Aussitôt vidé et tout rangé, aussitôt il se remplit.

Les murs de la salle à manger ne sont plus épurés comme avant. Babillard, calendriers et notes ornent maintenant ceux-ci pour aider mon mommy brain.

Il y a des crochets pour ne plus que les enfants laissent traîner casquettes et alouette au sol. Ça marche la plupart du temps.

Sans oublier encore quelques œuvres d’art des enfants.

Un jour, les œuvres d’art disparaîtront.

Les traces de doigts s’effaceront et les petites mains deviendront grandes.

Les jouets quitteront petit à petit pour aller dans d’autres maisons amuser d’autres enfants.

C’est comme ça, c’est la vie.

Ma maison n’est pas du tout insalubre.

Mais ma maison n’est pas parfaite.

Ma maison est pleine de vie!

Caroline Gauthier

Farniente…

Mes filles ne vont pas au camp de jour. Elles sont privilégiées. E

Mes filles ne vont pas au camp de jour. Elles sont privilégiées. Elles ne le réalisent même pas. Pour elles, cela va de soi. Avant que j’aie le privilège de gérer mes horaires, ma mère s’occupait des filles pendant l’été. Ma mère si dévouée partait sa mini chaine de camp de jour avec mamie! Merci, maman, pour la chance que j’ai eue.

Pas de camp de jour veut dire que mes filles se lèvent quand elles se lèvent. Que la vie tombe à un rythme lent et doux. Qu’à leur guise, elles se baignent, elles mangent, lisent, bricolent, tout cela sans horaire fixe.

Les premières semaines deviennent une danse effrénée de tout ce qu’elles ne peuvent jamais faire lorsqu’il y a de l’école. À peine le déjeuner enfilé, elles sont dehors à jouer avec les voisins aussi chanceux qu’elles.

Les jours de pluie, elles vibrent au même diapason que l’eau qui coule des nuages. Elles relaxent, se laissent bercer par le bruit de la pluie qui frappe sur les fenêtres. Elles ont le droit de regarder la télévision à volonté ces jours-là, alors elles en profitent!

Elles ont bien sûr plus de tâches pendant cette période. Tâches qu’elles rechignent à faire et que je dois gérer. Sans compter les repas, la gestion des huit milliards de changements vestimentaires de la journée (oui, j’ai des filles!) Le fait est qu’avec l’âge, ça ne se lève plus le matin, ces petites bêtes-là! Que bien sûr, ça ne se couche pas non plus. Que très souvent, je dois me lever très tôt pour faire mes tâches afin de leur permettre des après‑midi piscine. Que mon congélateur est constamment en manque de smoothie pop et autres trucs glacés. Que mon lavabo n’est jamais, je dis bien jamais, libre de vaisselle!

Elles attendent les vacances familiales comme si c’était LA chose la plus extraordinaire. Ces moments sont si précieux pour elles. Au retour à l’école à la fin de l’été, je sais qu’il se produira un truc fantastique! Elles vont être à boutte. À boutte de se baigner, de sauter sur le trampoline, de lire, de jouer, de ne rien faire. Enfin, elles vont être prêtes. Prêtes à reprendre la route des bancs d’école. Enfin libérées du stress, de la vie folle que parfois, on n’a pas le choix de leur faire vivre. Elles accueilleront la rentrée scolaire comme l’ultime sortie de l’ennui et je sais qu’un jour, elles reconnaîtront le privilège incroyable qu’elles auront eu…

Martine Wilky