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Ma mère m’aimait – Texte : Ghislaine Bernard

Cet été je suis à l’arrêt (encore). Oui, j’ai fait une rechute de ma dépression. Le décès

Cet été je suis à l’arrêt (encore). Oui, j’ai fait une rechute de ma dépression. Le décès de ma mère m’est rentré dans le corps comme un poignard à double tranchant. Mon deuil est dur à faire, car malgré qu’elle est mieux partie vu sa qualité de vie des dernières années, malgré qu’elle était fatiguée et souhaitait partir en paix… c’était ma mère.

J’ai eu la chance de la voir avant son grand départ, mais depuis, ces images me hantent : elle était quasi méconnaissable. J’ai vu dans ses yeux, ses yeux qui ont été les premiers à fixer les miens du haut de mes 9 livres 4 onces et mes 19 pouces. J’y ai vu la tendresse qu’elle n’a pas toujours su démontrer, cet amour que je n’ai pas perçu autant que l’enfant en moi l’aurait souhaité.

Ma mère m’aimait.

À sa façon, avec le meilleur d’elle-même. Avec ses manquements, ses douleurs et ses incapacités. Elle m’a appris beaucoup malgré tout. Je revois ses moments de folies : ses déguisements à la « Ti-Beu » alors qu’elle enlevait son dentier, portait écharpe et casquette et se promenait avec sa batte de balle molle dans chaque pièce de la maison avec une voix enjouée qui se voulait menaçante tout en s’étouffant de rire devant nos propres éclats.

Je me souviens de cette vidéo sur le lit de mon frère, où avec ses deux lulus, entourée de peluches, elle s’était filmée pour souhaiter un bon départ en maternité à une collègue de travail. Puis, encore ses nombreux essais pour capturer nos réactions face à des situations loufoques pour espérer envoyer ne serait-ce qu’une seule vidéo cocasse à la populaire émission Drôle de vidéo devant laquelle nous avons passé des heures à rire de bon cœur. Nous étions habitués à ses blagues, nous réagissions comme si tous ses essais étaient la normalité. Elle n’a jamais réussi sa vidéo !

Elle m’a appris à rester droite. À ravaler. Ça a du bon, malgré que parfois ça m’a nui. J’ai appris à me battre, à persévérer, à être forte. Mais j’ai oublié que je pouvais m’arrêter et souffler. Ma mère n’arrêtait jamais. Elle relevait les manches, serrait la mâchoire et continuait le combat. Elle s’est essoufflée plus d’une fois. J’ai été à ses côtés, la réconfortant plus d’une fois. Cela m’a parfois laissé un goût amer : elle ne savait pas réconforter à son tour.

Ma mère m’aimait.

Avec mes qualités, mes défauts. Elle ne me jugeait pas même lorsqu’elle ne comprenait pas mes actions ou mes choix. Mais elle était fière. Oui, ma mère était fière de moi. Plus que je ne l’ai jamais su. Elle avait cette habitude de me raconter ses histoires et ses combats. Je pensais alors qu’elle n’écoutait pas les miens, qu’ils ne l’intéressaient pas. Mais j’avais tout faux : se raconter de la sorte était sa façon bien à elle de compatir, de me démontrer bien maladroitement qu’elle comprenait et de ne pas me décourager. Si seulement j’avais compris !

Ma mère m’aimait sans condition, sans fla-fla, dans mes hauts et dans mes bas. J’aurais voulu comprendre plus rapidement, j’aurais voulu être plus présente pour elle ces dernières années. Mais je n’ai pas pu, avec mes propres difficultés émotionnelles, j’en ai été incapable.

Aujourd’hui, je souffre de son absence, mais je sais que la peine s’atténuera. Je sais que le deuil passera. Mais aujourd’hui, j’ai mal. Si mal. Pardonne-moi maman. Même si je sais que tu ne m’en as jamais voulu… c’est moi qui m’en veux.

Maman, tu m’aimais. J’ai de mon côté cette douloureuse impression de t’avoir mal aimée.

 

Simplement Ghislaine

Maman – Texte : Jessica Archambault

Maman. Un mot qui dit tout. Le plus beau, le plus complet et le plu

Maman.
Un mot qui dit tout. Le plus beau, le plus complet et le plus envahissant des rôles (parce qu’on ne peut jamais le mettre sur pause — surtout en confinement). En devenant maman, j’ai ajouté de l’amour et des rires à notre vie. Mille questions en pourquoi par jour, des rugissements de dinosaures, des sauts sur notre divan-beurk, des courses, des batailles, des chatouilles, des surprises, des becs par centaines, des « je t’aime » qui nous chavirent chaque fois, des histoires inventées, des rêves sans queue ni tête racontés avec passion (qu’on doit écouter attentivement), des folies, des câlins, des danses endiablées sur la table de la cuisine, des clins d’œil, des pets sur la bedaine, des monstres merveilleux, des concours de rapidité, des balades en plein air, des forêts enchantées, des genoux boueux, des cheveux emmêlés, des sourires éclatants. Et de l’amour et des fous rires, encore plus.

En devenant maman, je me suis aussi inquiétée, questionnée, remise en question. J’ai perdu patience, j’ai parfois crié. Je suis en perpétuelle quête de l’équilibre, de cohérence, de fermeté (douce), de rigueur (bienveillante), de respect des limites de chacun en répondant au besoin de tous. Je vis la charge mentale. Je l’échappe. Je cherche des solutions. Toujours. Comment faire mieux, comment rester dans la douceur. J’accompagne dans la gestion des émotions, dans les nombreux tests de nos limites, dans l’affirmation de soi qui frôle très (trop) souvent l’arrogance, dans l’apprentissage du respect de tous, de la persévérance, dans les nombreux questionnements sur la vie (la mort, le ciel, la famille, l’amour, « comment on fait les bébés ? »). Je continue d’apprendre et d’apprivoiser le lâcher-prise, de choisir mes combats (pour vrai. Ceux qui valent la peine, qu’on choisit par conviction. Pas juste l’expression pour camoufler la paresse).

Un de mes garçons a ma sensibilité et mon intensité émotive. Mon autre fils a mon caractère têtu, qui veut faire à sa façon, souvent borné. C’est tellement challengeant de les accompagner parce que ces sphères de ma personnalité sont les plus confrontantes même pour moi, les aspects sur lesquels j’ai travaillé le plus (et ce n’est pas fini). Ils me ressemblent aussi sur un paquet de points plus légers et positifs. Mais je trouve ça important de les outiller pour adoucir ce qui vient avec ces traits de personnalité en particulier.

Mais tout ça, tous ces défis, ça vaut tellement la peine. Ça me fait grandir, évoluer, être une meilleure maman et une meilleure personne par le fait même. Et surtout, ça vaut la peine parce qu’en devenant maman, j’ai ajouté de l’amour et des rires à notre vie. Et c’est ça le plus important.

Bien que j’écrive au « je » parce que cette fête, dans notre maison, est la mienne et que je le prends sans gêne ni culpabilité, j’ai le meilleur des partenaires pour vivre tout ça, pour m’épauler et faire équipe.

Et de plus en plus, je me surprends à trouver que je ressemble énormément à ma mère, dans mes réactions, mes intonations, mes expressions, mes niaiseries avec les petits, pis j’haïs pas ça. Ma mère, celle sans qui nous ne serions rien. Celle qui nous a tout donné. Celle qui nous garde soudés. Celle qui peut encore nous ramener sur la terre ferme quand c’est nécessaire. Celle qui nous apaise en nous serrant dans ses bras. Celle que j’appelle quand j’ai le cœur gros d’avoir perdu patience ou d’avoir les limites non respectées usées. Celle qui m’accueille toujours sans jugement. Celle qui pourrait être intimidante tellement elle incarne le mot « maman », mais qui au lieu de ça, ouvre les bras, écoute, sait toujours quand il est temps de me conseiller parce que je suis finalement descendue de mes émotions et réceptive. Celle qui ne me juge jamais, même quand elle ferait différemment, parce qu’elle sait à quel point tous nos choix viennent du cœur et des tripes quand on est maman. Celle qui est la maman de cœur de beaucoup de mes amis. Celle qui est une mamie extraordinaire. Celle pour qui les yeux de mes enfants s’illuminent à tout coup. Celle qu’ils réclament quand ils nous trouvent injustes. La première qu’ils nomment quand on parle des gens qu’ils aiment et qui les aiment. Celle qui cherche toujours de nouvelles façons d’alimenter leur imaginaire. Celle qui les écoute, les fait rire, les stimule et les accueille toujours les bras ouverts et sans jugement.

Merci maman. Je savais déjà à quel point tu es une maman précieuse, mais toutes les douceurs et les défis de ma vie de mère me confirment ta grandeur. Je t’aime.

Jessica Archambault

Le jour où je me suis dit fuck off ! Texte : Maggy Dupuis

Parce qu’on a tous des journées moins faciles. Pour toutes sortes de raisons. Mais parfois, les j

Parce qu’on a tous des journées moins faciles. Pour toutes sortes de raisons. Mais parfois, les journées deviennent des semaines, des mois et même des années.

 

Le temps pèse lourd. Trop lourd. Je ne sais pas si c’est mon anxiété qui m’a grugée autant de jus ces dernières années, mais disons que j’avais une charge mentale particulièrement élevée. Pas que ma vie était plus difficile que celle d’une autre, non. Mais je me mettais des standards trop élevés pour ce que mon corps pouvait encaisser.

 

En 2015, j’ai payé cher cet entêtement à toujours performer partout. Il a fallu que je descende dans les bas-fonds pour pouvoir me retrouver et analyser la situation. Mon corps me parlait. Je me devais de l’écouter. Trop souvent, je l’ai ignoré. Je l’ai négligé. Non pas par manque d’amour, mais par manque de temps. Par perfectionnisme. Par orgueil aussi. Parce que je voulais être LA mère qui y arrive. Qui ne se plaint pas. Celle qui concocte de bons petits plats, qui travaille à temps plein, qui gère les rendez-vous, la garderie, l’école, les sports, les devoirs… Alléluia !

 

Après deux ans, j’ai enfin réussi à renouer avec mon corps, mon esprit et ma tête. Je me suis choisie. J’ai choisi mes batailles. J’ai arrêté de courir sur mon heure de dîner pour aller commencer à couper mes légumes pour le souper du soir. J’y allais pour économiser un peu de temps, et pourquoi ne pas finir de laver la vaisselle que les petits avaient laissés avant de quitter à vive allure pour l’école et la garderie. Après tout, ce serait moins démoralisant à mon retour.

 

Mais moi, j’étais où dans tout ce brouhaha ? J’étais loin. Très loin. Le seul temps où je sentais qui j’étais, c’était dans mon quinze minutes de douche que je m’allouais… lequel finissait souvent avec moi recroquevillée en petite boule au fond de la douche à pleurer toutes les larmes de mon corps.

 

C’est à ce moment que je me suis dit fuck off ! Mes enfants ne m’aiment pas plus parce qu’ils ont une soupe aux légumes fraîchement préparée. Ils ne m’apprécient pas plus parce que la vaisselle est faite et rangée à sa place. Mes enfants m’aiment quand je suis avec eux, entière. Quand ma tête est disposée et avec eux complètement. Quand nos regards se croisent et que nos yeux brillent d’amour et de bonheur. Quand on rit aux larmes. Quand on se colle et qu’on se câline. Ce sont ces moments qu’ils se souviendront et non pas des repas fraîchement cuisinés chaque jour, au détriment d’une maman épuisée et non disponible émotivement. Depuis ce temps, je caresse la vie autrement. Je profite du temps de qualité avec eux. Je ne suis plus la supermom toujours trop occupée.

 

J’ai fait un doigt d’honneur bien haut à la vie et aux standards qu’on tente d’exiger aux mères en 2021. J’ai choisi le temps au détriment du rangement. J’ai choisi l’amour plutôt que l’épuisement. J’ai choisi de profiter plutôt que de subir. Je t’invite à l’essayer toi aussi. Essayer de trouver ton équilibre. De faire fuck off de temps en temps. Tu as le droit de te reposer. Tu as le droit de respirer. Tu as le droit de lire un livre le soir plutôt que de faire une brassée de lavage. Les petits ne se sentiront pas négligés pour autant.

 

Allez cher parent, choisis-toi et profite de tous les beaux moments qui te seront présentés. Après tout, ces petits humains ne nous sont prêtés que pour quelques années !

 

Maggy Dupuis

Fak, maman – Texte : Kim Boisvert

Maman,

T’es déjà dans ton t

Maman,

T’es déjà dans ton trou, que tu t’es toi-même creusé, tu sais donc pas ce que ça fait de sentir le sien grossir.

Aujourd’hui, j’voulais me mettre belle pour souligner ton décès. J’pense que ça m’aide habituellement à faire passer cette journée. Mais pas aujourd’hui. J’ai l’nez qui coule autant que mon envie de te crier des bêtises. Fak, d’où t’es, tu m’verras partir pour le bureau les yeux un peu moins brillants et avec un chandail vieux comme le monde. J’espère que t’es contente.

On t’a enterrée, on dirait que c’était hier. J’aimerais ben ça suivre mon cœur pour te dire des mots doux de cadette en peine, mais ce matin, aujourd’hui, assisse sur ma petite chaise d’ordinateur, je me rends bien compte pourquoi j’ai pas pu suivre mon cœur ; il est en morceaux. Je sais donc pas quel boutte suivre. Fak, fais avec, oh, et je vais m’attacher les cheveux, je sais que t’aimais mieux quand ils étaient lousses.

J’imagine que tout le restant de ma vie, je vais avoir un peu le feeling d’avoir été semi-orpheline. Je dis semi parce que t’auras pas été là à beaucoup d’étapes. On en a grillé pas mal, t’en as volontairement scrappé, et les autres, j’voulais pas te les partager. J’pensais que j’avais le temps de te faire vivre ma colère, le temps d’une vie. J’savais juste pas que t’avais décidé de t’abandonner dans la maladie. Carpe diem, paraît. Fak à cause de ça, tu verras jamais ma passion pour la photo grandir, tu verras jamais mes enfants. Elles ne pourront connaître de toi qu’une photo vieille de quand j’avais 27 ans et toi 49. Tu ne seras pas là le jour de mon mariage. Tu sais, à cause de toi, y’aura pas de table d’honneur, parce que sinon ça me rappellerait que je suis semi-orpheline. Fak, j’espère que t’es contente.

J’sais pas trop si tu sais qu’en bas, on était là pour toi. Ce que je sais c’est que toi, tu seras pu jamais là pour nous. Ni pour personne. Fak aujourd’hui, j’irai pas t’voir, pis j’vais essayer de pas penser à toi toutes les minutes de cette journée. Parce que tu nous as abandonnés une journée d’automne, pis que c’est ma saison préférée.

Kim Boisvert

L’autre côté de moi

Avez-vous déjà eu l’impression de n’être qu’une moitié de

Avez-vous déjà eu l’impression de n’être qu’une moitié de vous ? C’est un sentiment que j’ai souvent et qui est difficile à expliquer.

Il y a celle que je suis devenue et celle que j’aimerais être… comme si ces deux entités ne pouvaient pas faire une seule et unique personne. Comme si ces deux personnalités remplies de rêves différents ne pouvaient cohabiter dans le même corps.

Je me relis et me dis que plusieurs vont se demander si je suis devenue folle… et j’espère que d’autres, comme moi, se reconnaîtront.

Il y a des jours où je me sens forte et bien où je suis. J’avance en tant que maman louve prête à cajoler ses enfants. Je fonce en tant que maman lionne, qui est prête à rugir face à quiconque oserait ne serait-ce qu’un instant essayer de s’approcher de mes enfants.

Je suis aussi une maman solitaire qui se concentre sur le bien‑être de ces enfants bien avant le sien, parce qu’un jour, j’aurai le temps d’être et de faire ce que je veux. Pour l’instant, ils sont là et comme le disent si bien toutes les personnes qui ont des enfants adultes : « Profites-en, le temps passe vite ». Le temps passe vite, c’est vrai !

Avez-vous remarqué combien de fois je me suis décrite en tant que maman ? Plusieurs.

Et combien de fois me suis-je décrite en tant qu’être humain, en tant que femme ? Aucune.

Parce que dans mon cas, c’est pas mal ça ma vie.

Je travaille et je m’occupe de mes enfants. Je fais aussi des activités… avec mes enfants.

J’écoute de longs films… que mes enfants ont choisis.

Combien d’entre vous êtes comme ça ?

Je tiens à préciser que je ne me plains pas. Au contraire, j’adore ma vie.

Mais j’aimerais parfois que cette vie rencontre mon autre vie.

Celle où je me permettrais de sortir manger le soir une fois de temps en temps, sans enfants et sans me sentir coupable de ne pas être avec eux.

La vie où je prendrais une fin de semaine de vacances en amoureux pour prendre du temps pour mon couple.

La vie où j’oserais porter des talons hauts et de beaux vêtements pour aller chercher les enfants à l’école, sans fabuler que tout le monde me juge et se dit que je suis une pimbêche.

Pour vrai, si tu avais dit à la moi d’avant mes enfants que je serais plus à l’aise d’aller mener ma fille à l’école à pied et en pyjama que de m’arranger… j’aurais sûrement eu honte !

C’est ça que je veux dire par « deux côtés de moi ».

Comme si être une maman m’empêchait d’être une femme à part entière. En fait, c’est pas mon rôle de maman qui m’en empêche, c’est le rôle dans lequel je me suis moi-même mise.

Être une bonne mère, c’est l’opposé de tout ce que j’ai toujours pensé. Ce n’est pas de mettre ses enfants en priorité et de se laisser derrière. C’est de mettre ses enfants en priorité AVEC soi-même, au même pied d’égalité.

Et dites‑moi, qu’est‑ce qui se passerait si je permettais à l’autre partie de moi de venir se greffer avec celle que je suis?

Et que se passerait‑il si vous faisiez pareil ?

Bonne réflexion !

xxx

Ton cœur s’est éteint…

Tu as perdu tes enfants, tes trésors, d’une manière atroce… 

Tu as perdu tes enfants, tes trésors, d’une manière atroce… 

Comment te dire que la douleur que tu vis en ce moment finira assurément par s’estomper, que le soleil brillera à nouveau un jour, pour toi?

J’ai eu du mal à te regarder adresser tes remerciements aux policiers et surtout à entendre tes mots remplis de tendresse pour tes deux filles. 

J’ai senti le poids de ta douleur. 

J’ai compris que ton cœur s’est éteint, que tous les mots gentils, les câlins et les messages d’espoir n’allaient pas suffire à raviver le bonheur qui, je le crois, t’animait il n’y a pas si longtemps.

J’ai eu le sentiment que le chemin vers l’acceptation allait être long, parsemé d’embûches et de deuils à faire. 

Toutes ces « premières fois » qui ne se présenteront jamais. 

Toutes ces occasions si spéciales, qu’on redoute en tant que parent, mais qu’on attend avec impatience lorsqu’on est à l’aube de l’adolescence ; le passage au secondaire, le permis de conduire, le premier amoureux, un appartement…

Tout cela et tant d’autres choses…

D’autres mamans ont pavé la route de ce très long voyage et semblent avoir ravivé cette flamme qui devrait briller à nouveau dans ton cœur.

Le temps et tous ceux qui t’aiment t’accompagneront sur cette route ; fais-leur confiance. 

Je te souhaite de la douceur et beaucoup, beaucoup d’amour. 🌸

Karine Lamarche

Encore plus près

Depuis que je suis née, cette journée t’était réservée.

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Depuis que je suis née, cette journée t’était réservée.

Cette année pour la première fois, nous allons la partager.

Ça me fait tout drôle ce nouveau rôle

Et j’ai la chance que tu m’épaules

Je ne pensais pas pouvoir être plus proche de toi

Que nous le sommes déjà

Pourtant un nouveau lien nous unit

Et je ne pourrais en être plus ravie.

Je sais que tu trouves difficile

Que 650 km séparent nos domiciles.

Ça me brise autant le cœur de savoir

Que ma fille ne pourra pas souvent te voir.

Heureusement que Facetime existe

Pour que les beaux moments persistent

Tu as fait de moi la maman que je suis aujourd’hui

Et pour ça, jamais je ne te dirai assez merci

Tu m’as transmis toutes tes valeurs

Grâce à toi je vois avec les yeux du cœur

Je sais que je peux compter sur toi

Peu importe l’heure, le jour, le mois

Je sais que tu répondras présente

Quelle que soit la raison pour laquelle je me lamente

Merci maman d’être celle que tu as été

Celle que tu es et celle que tu seras

J’ai tellement hâte qu’on soit tous déconfinés

Pour enfin pouvoir te prendre dans mes bras

Je t’aime

Anouk Carmel-Pelosse

Pour toi, maman

Bonjour Maman,

Il y a

Bonjour Maman,

Il y a 48 ans, tu me donnais naissance. J’étais tout petit. Je pesais moins de 4 livres. J’avais hâte de sortir ! Non pas parce que je n’étais pas bien dans ton ventre, mais peut-être que j’avais hâte de vivre ma vie ! Tu as bien su prendre soin de moi, même si j’étais un grand prématuré. J’étais aussi ton premier enfant. Toute une surprise !

Malgré tout le travail que tu avais à faire, tu en as fait des choses avec moi ! Toutes les fois où tu as joué avec moi, toutes les petites attentions, juste pour me faire plaisir et réjouir mon cœur d’enfant, tous les vêtements que tu prenais le temps de me confectionner, tout le temps nécessaire à ma réussite scolaire ne sont que quelques exemples. Tu étais toujours là pour t’assurer que je ne manque de rien. Même si papa était parti pendant des mois, tu avais le don de me rendre heureux et de me faire plaisir avec de petites choses simples de la vie. Eh bien, sache qu’aujourd’hui, je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi.

Tu sais maman, si je me suis très bien débrouillé dans la vie, c’est en grande partie grâce à toi. Tu m’as élevé seule et tu as toujours été là pour moi quand j’avais besoin de toi. Même si tu avais un travail à temps plein, même si tu devais effectuer toutes les tâches de la maison, je pouvais toujours compter sur toi. Surtout lorsque je n’allais pas bien. Je me suis aussi toujours senti plus ouvert avec toi parce que tu étais présente.

J’ai tout appris de toi : la cuisine, la couture, comment entretenir une maison ou même travailler avec des outils. J’ai tout appris dans le respect et dans la joie. Je me rappelle qu’en troisième année, nous devions réaliser un projet de notre choix. Moi, comme d’habitude, j’avais des idées de grandeur ! J’avais décidé de faire un gros coffre en bois avec un tiroir dans le bas et un couvercle sur le dessus. C’était mon choix et au lieu de me décourager, tu as relevé tes manches et tu m’as tout enseigné : comment manipuler la scie sauteuse électrique et tous les autres outils. Je l’ai fait mon projet et j’en étais très fier ! Quand je l’ai apporté à l’école, j’ai impressionné mes amis. Même le professeur était impressionné ! À travers ce projet, tu m’avais aussi appris la détermination et la fierté. J’ai plein de beaux souvenirs comme ça, ma belle maman. Je ne peux pas oublier ces moments de joie parce qu’ils sont gravés dans mon cœur.

Malheureusement, je me souviens aussi de toutes les fois où tu étais triste et où j’aurais voulu intervenir. J’avais peur moi aussi, maman… Je n’étais pas grand et costaud comme papa, mais je te jure que si j’en avais été capable, je serais intervenu. Tu ne le sais pas mais à l’adolescence, quand j’entendais les disputes interminables de papa, j’étais assis sur le bord de mon lit et je me regardais dans le miroir. J’étais enragé. J’aurais voulu l’attraper pour qu’il arrête, mais il était deux fois plus gros que moi. Ses mains étaient trois fois plus grosses que les miennes. Une de ces fois‑là, maman, je me suis juré une chose : lorsque j’allais avoir une femme, j’allais en prendre soin et je lui ferais vivre totalement le contraire de ce que toi tu as vécu.

Je te remercie. Pour toutes les fois où tu as pris ma défense et toutes celles où tu m’as évité des coups. Je voyais la peur en toi, mais tu faisais le nécessaire pour me rendre la vie plus facile.

Aujourd’hui, à l’âge de 48 ans, je peux te dire que je n’ai jamais maltraité aucune femme. Ma femme, je prends soin d’elle et je l’aime. J’aurais aimé que toi aussi, tu puisses vivre une vie comme cela.

Mais laisse‑moi te dire une chose : tu es une femme forte. Malgré toute cette violence dans la maison et le suicide d’un de tes fils, tu as survécu. Tu m’as donné l’exemple. Tu as été un modèle pour moi, une combattante.

Regarde-moi aujourd’hui… Avec le temps, je suis devenu un homme de bonne carrure. Je suis allé à l’étranger à trois reprises dans des conditions extrêmement difficiles. J’ai servi mon pays pendant plus de 21 ans. J’ai des blessures physiques et mentales reliées à mon service. Mais je tiens encore debout. Je suis un papa et un mari respectueux.

J’aurais pu écrire un livre sur tout ce que tu as fait pour moi. Cette année, comme l’écriture est ma nouvelle passion, je voulais au moins t’écrire cette lettre pour la fête des Mères.

Je te l’ai déjà dit, je te le redis encore : je t’aime ma belle maman d’amour.

Tu es mon modèle, mon exemple, ma super maman.

Bonne fête des Mères, car pour moi, tu es la meilleure !

XXXXX

Carl Audet

Les 10 commandements de la mom en confinement

Nous sommes désormais une majorité à devoir concilier travail et

Nous sommes désormais une majorité à devoir concilier travail et famille à un point qu’on n’aurait peut‑être jamais imaginé. Je ne sais pas pour vous, mais ici, on essaie de concilier, on essaie ben fort, mais par bout, on en arrache solide, soyons francs ! Depuis quelques jours, j’essaie de prendre tout ça avec humour et ça m’a donné envie de vous partager mes 10 commandements pour pas virer su’l top.

  1. Le lâcher-prise, tu appliqueras.

Je vous entends rire… même moi en l’écrivant, j’ai failli m’étouffer. J’ai de la misère à lâcher prise quand ça va bien, alors imaginez‑vous en temps de crise. Mais justement, si c’était le moment idéal ? Y’a des jouets du petit dernier éparpillés à la grandeur de ta maison, les miettes de toast du déjeuner sont encore sur le plancher en fin de journée, ton ado se réfugie dans son bordel dès que l’occasion se présente… ça dérange qui à part toi ? Personne. Tout est dit : arrête de t’en faire pis LÂCHE PRISE !

  1. Monsieur Legault, tu écouteras.

Tu appliques les mesures nécessaires pour protéger ton clan, c’est parfait ! Mais quand le premier ministre te dit qu’un petit verre de vin, ça fait pas de tort, tu dois l’écouter aussi. Anyway, qui sommes‑nous pour contredire les judicieux conseils de notre cher premier ministre ? Couche tes petits, habille‑toi en mou pis décompresse. Faut juste garder en tête qu’il ne t’a pas dit de boire la bouteille… même si des fois, l’envie est forte.

  1. Le guide alimentaire, tu trahiras.

Tu as tout à fait le droit de considérer le grilled cheese au fromage jaune comme un repas complet une fois ou deux dans la semaine. Ça vaut pour tout ce qui prend moins de trois minutes à préparer pis un minimum de vaisselle à laver. Refile trois carottes pis deux tranches de concombres à tes petits pour calmer ta culpabilité pis dis‑leur d’en profiter le temps que ça passe. Tu joueras à Ricardo demain, si ça adonne.

  1. Un moment pour toi, tu trouveras.

Lady Gaga, Katy Perry pis Jennifer Lopez n’attendent que toi pour un meeting entre filles, tu peux même inviter Isabelle Boulay si tu feeles déprimée. Paye‑toi le luxe d’une petite demi‑heure loin de ta marmaille pis va donc faire un tour. C’est simple, tu t’évades en marchant, en courant, en dansant, en braillant, en sacrant, ça te regarde (vas‑y en auto si y faut), mais tu t’évades, ta santé mentale te remerciera.

 

  1. Une vocation, tu ne t’inventeras pas.

T’es pas prof, pas plus qu’éducatrice en garderie. Une maman, c’est pas une G.O. dans un Club Med pis tes p’tits seront pas à plaindre parce que tu leur organises pas douze activités par jour. Laisse‑les donc s’ennuyer un peu, tu vas peut‑être être surprise. Ça se peut aussi que tu sois juste découragée, mais dans les deux cas, tu seras encore et toujours une maman incroyable.

  1. Ton gros possible, tu feras.

Toi pis ton chum, vous faites du télétravail avec des enfants à la maison ? Le bon côté de la chose, c’est qu’on est une méchante gang à faire pareil et ça inclut peut‑être même ton boss. Alors, il te comprend sûrement de ne pas être aussi efficace que d’habitude. Entre le besoin d’attention de l’un pis l’autre qui ne gère pas son estomac en te demandant une collation à tout bout de champ, rajoute à ça les changements de couches de ton bébé pis le nombre de chicanes entre frères et sœurs que tu gères dans un avant-midi, ce serait difficile d’être nommée l’employée du mois. Tu fais ce que tu peux, du mieux que tu le peux, pis c’est sûrement déjà excellent. Félicite-toi donc à la place de te t’autoflageller.

  1. Faire des folies, tu oseras.

Profite de cette période un peu folle pour remplir la boîte à souvenirs de ta tribu avec des moments qui sortent de l’ordinaire (pis qui ne te coûteront pas une cenne). Les matelas de tout le monde dans le milieu du salon pour une nuit de camping improvisée, la musique dans le tapis, des lumières de Noël pis voilà votre party : c’est le temps de ramasser ton humilité pis de sortir tes meilleurs moves de danse. Construisez une immense cabane de couvertes de et coussins pis vivez dedans une couple d’heures. Bref, n’importe quoi que vous ne feriez pas habituellement un mardi soir !

  1. De la technologie, tu profiteras.

On est en 2020, profitons‑en ! Installez mamie et papi au bout de la table via Facetime pendant un repas, ça leur rappellera du même coup que chez vous, c’est rarement calme. Ils apprécieront peut‑être un tout petit peu leur solitude après votre séance. Une petite heure de coloriage en ligne avec marraine pour votre grande fille. Votre traditionnel souper entre amis du samedi peut aussi avoir lieu (pis vous aurez même pas à cuisiner pour une armée). Usez et abusez de cette chance inouïe d’être ensemble même en étant séparés. En plus, ça peut s’avérer très utile pour occuper les enfants pendant que vous essayer de venir à bout de votre journée qui finit pu de pas finir !

  1. Une routine, tu établiras.

On le sait tous, les enfants ont besoin d’une routine (pis les parents aussi…), ne serait‑ce que pour le plaisir de la scraper une fois de temps en temps ! La liberté pendant une semaine, c’est cool… pendant un mois, permets‑moi d’en douter. Ils finiront certainement par s’emmerder pis toi, tu finiras sûrement internée. Tu ne veux ni l’un ni l’autre. Pas besoin de leur faire un horaire de militaires (bonjour le surplus de gestion pis de discipline que tu as zéro le temps de te taper). On commence notre journée comme si la vie avait encore un semblant de sens : on déjeune, on gère une crise ou deux, on se garde propre un minimum et on s’habille (le linge mou à la longue, c’est traître ! Remets tes jeans de temps en temps, tu me remercieras plus tard). Pour le reste de la journée, si le bordel pogne, applique simplement les commandements 1, 3 et 6 et attends patiemment l’heure du commandement 2 en te rappelant que demain est un autre jour.

  1. Pour te coller, tu en profiteras.

La distanciation sociale entre tes quatre murs, si toute ta maisonnée est en santé bien sûr, c’est loin d’être nécessaire… je dirais même que c’est à proscrire. Prends tes petits dans tes bras autant de fois par jour qu’ils en ont besoin (ou que TU en as besoin) pis fais la même chose avec ton chum. Collez‑vous, aimez‑vous, rassurez‑vous. C’est gratuit en plus d’être bon pour le moral. N’oublie pas que quand nos vies de fous vont reprendre leur cours, tu n’auras sûrement plus la chance de recevoir des gros colleux et des petits bisous baveux entre deux réunions pis un client.

Et puis un beau jour, tu te remémoreras le printemps 2020, celui qui t’a fait rusher quelque chose de rare mais que tu as traversé, bien au chaud dans ton cocon, avec les personnes les plus importantes dans ta vie. Tu te souviendras de ce moment où la vie a décidé qu’on était tous dus pour une petite leçon sur la gestion de nos priorités. Mais j’espère surtout que tu n’oublieras jamais que crise ou pas, tu fais une sacrée bonne job de maman !

Karine Arseneault

Ma relation avec ma sœur

Ma sœur est moi avons quatre ans de différence, je suis la plus vi

Ma sœur est moi avons quatre ans de différence, je suis la plus vieille. Elle est grande, mince, yeux bleu turquoise et les cheveux brun foncé. Je suis plutôt petite, j’ai des rondeurs, blonde, yeux bleu plus foncé. Nous sommes très différentes tout en étant très semblables. Si ça peut avoir du sens. Nos parents étaient mariés et très heureux. Nous avons été élevées en sachant que notre père était malade. Il était cardiaque, la maladie d’Epstein. Il est décédé le 27 novembre 2005 d’une crise d’arythmie maligne. Il avait 45 ans, ma mère 42 ans, ma sœur 14 ans et moi, 19 ans.

Ma sœur s’appelle Andrée-Anne. Nous ne nous sommes jamais, mais jamais bien entendu. Toujours en chicane, à se battre (littéralement). Nous n’avions aucun respect l’une envers l’autre. Honnêtement, je n’ai aucune idée pourquoi. Lorsque notre père est décédé, ma sœur a fait des choix que je n’approuvais pas. J’ai déménagé de la maison familiale pour aller vivre chez mon copain de l’époque. Ma mère n’allait vraiment pas bien et je n’en pouvais plus de vivre avec ma sœur qui foutait sa vie en l’air et avec ma mère qui me donnait l’impression de vivre une crise d’adolescence.

Trois ans plus tard, en octobre 2008, ma relation avec mon copain s’est terminée et j’ai dû retourner chez ma mère. Je vous jure, je voulais aller n’importe où sauf là. Malheureusement, ce ne fut pas possible. Je n’avais pas parlé à ma sœur durant ces trois années. J’ai été très déprimée, ça faisait six ans et demi que j’étais avec mon copain. J’étais dans le brouillard total. Je me chicanais constamment avec mon ex, ma mère, ma sœur et avec son chum qui vivait là aussi.

Un soir de novembre 2008, le 25 novembre, deux jours avant le troisième anniversaire de décès de mon père, je venais de me chicaner vraiment fort avec mon ex. Je venais de prendre ma pilule pour dormir et je me suis couchée dans mon lit. Je sentais le sommeil arriver, quand j’ai entendu ma mère parler plus fort et dire : « Vous êtes où? Êtes-vous blessés? Comment va Déa? » Je me suis levée d’un bond et j’ai monté les escaliers à une vitesse record. Je ne savais pas ce qui se passait, mais j’étais déjà en train de m’habiller. Ma mère et moi avons sauté dans son camion. Elle me dit en chemin que ma sœur et son chum ont eu un accident pas loin de la maison. J’ai téléphoné à mon ex qui était pompier volontaire pour la ville. Je lui ai dit que l’accident qui avait eu lieu impliquait ma sœur. Il m’a promis de bien s’occuper d’elle et qu’il ne la laisserait pas seule.

Nous étions en route, il faisait noir, il neigeait un peu. Au loin, j’ai vu une file de voitures arrêtées et une tonne de gyrophares. Ma mère a ralenti, j’ai sauté du camion en marche. J’ai couru au milieu des véhicules. J’ai esquivé les policiers et j’ai couru le plus rapidement possible jusqu’à ma sœur. Mon ex était avec elle et lui tenait la tête. Elle était consciente. Le soulagement. Elle m’a souri et elle a ri. J’ai su après que leur auto avait glissé sur de la glace noire et qu’ils avaient fait un face-à-face. Son chum n’avait heureusement que des contusions.

Elle m’a demandé de regarder son pied parce qu’il lui faisait vraiment mal. Il était très enflé, je savais qu’il était cassé juste en le voyant. Je n’ai pas quitté ma sœur une seule seconde. Je suis montée dans l’ambulance avec elle. Je suis restée toute la nuit à ses côtés ou je faisais des allers-retours entre elle et son chum à titre de messagère. J’étais avec elle le lendemain pour faire son plâtre, je tenais à la pousser dans le fauteuil roulant. J’ai même foncé dans un cadre de porte avec son pied cassé. Nous avons tellement ri de ce moment parce que nous étions fatiguées et à cause du ridicule de la situation. J’étais avec elle lors de ses séances de physiothérapie, je l’aidais dans ses exercices.

Depuis ce jour, nous nous sommes plus quittées, nous sommes devenues inséparables. Nous nous écrivons tous les jours, plusieurs fois par jour. Je suis la marraine de ses quatre magnifiques enfants et elle est la marraine de ma fille.

Je suis celle qui l’aide à faire son deuil de papa, même après quatorze ans de deuil. J’ai été présente lors des grossesses, j’étais très présente pour l’aider avec les petits, j’étais là à la naissance du petit dernier. Je serai sa Dame d’honneur à son mariage en août prochain.

Elle était là durant mes grossesses, lors de mon accouchement pour ma fille quand ça virait mal, à ma césarienne pour mon fils, durant ma dépression, durant mes hauts et mes bas. Elle m’a organisé un surprise lors de ma graduation de mon DEP en pharmacie.

Ma relation avec ma mère a aussi beaucoup évolué. Nous sommes plus proches qu’avant.

Je suis fière de ma mère et de ma sœur.

Ma sœur est extraordinaire, une mère incroyable, même si elle doute d’elle constamment. J’espère qu’un jour elle va voir ce que je vois en la regardant. Elle est une femme forte, courageuse, persévérante. Elle a un caractère de m**de, mais elle a le cœur gros comme l’univers.

J’ai toujours pensé que l’accident était un signe de notre père. Un signe dur, souffrant. Mon père était un homme de famille, nous étions toujours avec mes oncles, mes tantes, mes cousins et mes cousines. À son départ, la famille a éclaté. Je crois du plus profond de mon cœur que cet accident avait pour but de nous rappeler l’importance de la famille et tout l’amour que nous éprouvons les uns pour les autres.

Je t’aime ma petite sœur. Papa serait tellement fier de nous voir.

Cindy LB

 

De la méchante belle-mère que tu méprises

À toi, la mère déterminée à convaincre l’univers tout entier

À toi, la mère déterminée à convaincre l’univers tout entier qu’elle est une maman ayant tout sacrifié pour ses enfants, une mère ayant pallié seule l’absence des pères de sa progéniture pendant près de dix ans, une soi-disant victime de la DPJ, une pauvre martyre tassée de côté par la cruelle belle-mère qui a « brainwashé » sa fille… sache que tu ne mets pas ton énergie au bon endroit.

Je comprends que ça doit être plus facile pour toi de jeter le blâme sur les autres. Moi aussi, j’aurais tendance à trouver ça gênant d’avouer que je n’ai plus de contact avec mon enfant par choix. J’aurais un peu peur de perdre la face en expliquant que j’ai rejeté ma propre fille, que j’ai choisi de ne pas la croire lorsqu’elle a dénoncé les actes de violence qu’elle subissait de mon chum, que je lui ai dit qu’elle n’était plus la bienvenue chez nous et qu’elle représentait un danger pour ma nouvelle famille. Ça demande quand même une méchante dose de courage et de transparence pour avouer au monde entier que ton ex a fait des pieds et des mains pour que tu voies ton enfant, qu’il t’a proposé plusieurs droits d’accès et qu’au final, tu as préféré t’en passer. C’est vrai que ce n’est pas le genre de chose qu’on a envie de crier sur les toits, hein ?

J’imagine aussi que c’est devenu impossible pour toi de faire marche arrière après tant d’années de mensonges. C’est sans doute pour ça que tu mets tant d’ardeur à me salir sur les réseaux sociaux, à prétendre que derrière ma belle enveloppe se cache quelqu’un de laid, à répandre des rumeurs sur nous à qui veut bien les entendre. Au fond, t’essaies sans doute de te convaincre toi-même que c’est à cause de nous, et surtout de moi, la méchante belle-mère, que tu n’as plus vraiment de relation avec ta fille. Je peux comprendre que la vérité soit difficile à accepter et que le déni puisse t’offrir une belle porte de sortie.

Mais tu sais quoi ? T’auras beau manipuler et « enfirouaper » ta famille et le peu d’amis qu’il te reste, la seule personne dont l’opinion compte vraiment dans tout ça, c’est celle de ta fille ! Ta fille à qui on a tendu le téléphone chaque fois qu’elle a voulu t’appeler et qu’on a ensuite ramassée en mille miettes, ta fille qu’on a écoutée si souvent pleurer ton absence en se tournant langue sept fois dans la bouche avant de parler, ta fille qu’on a reconduite dans TA famille à chaque fête et à chaque occasion spéciale afin qu’elle maintienne un lien avec eux, ta fille que nous avons accompagnée chez le psy chaque mois pour tenter d’alléger un peu sa souffrance, ta fille à qui on a tenté tant bien que mal d’expliquer l’inexplicable, ta préado qu’on a soutenue et aimée au moment où une fille a le plus besoin de sa mère.

Cette petite cocotte‑là, bien qu’un peu naïve et prête à tout pour retrouver sa maman, tu ne pourras jamais lui faire avaler tes histoires, car elle… elle connaît la vérité !

Eva Staire